21/04/2006
QUESTIONS D'ADOS.
Dieu a-t-il créé le mal?
Non! Dans le récit-clef de la création (qui utilise la forme d'un mythe, mais qui exprime la vérité la plus profonde sur l'être humain, la vie, le monde), au soir du "sixième jour", Dieu regarde le monde qu'il a fait et constate: "C'est très bien, et très bon".
A l'autre extrémité de l'histoire, l'Apocalypse parle d'un monde et annonce un temps où la mort, la souffrance, le deuil, la maladie, les larmes auront disparu.
Enfin, au coeur du temps, Jésus de Nazareth gué-rit malades et blessés, chasse les démons, ressuscite les morts.
Tout donc s'accorde pour dire: Dieu est l'ennemi du mal. Tout en Dieu est du côté de la vie et de l'amour.
Mais alors, direz-vous, d'où vient le mal? Autant j'étais à l'aise pour répondre à la première question, autant je suis embarrassé pour aborder la seconde. Car il semble que même pour la Bible, même pour Dieu (!) le mal soit une énigme douloureuse et, à la limite, insoluble.
Certains attribuent l'ori-gine du mal au Diable, ennemi de Dieu dès l'origine. Cette solution ne me convainct pas et ne fait que repousser la question: d'où viendrait ce diable de Diable? Aurait-il été créé par Dieu?
D'autres disent que le mal est un corps étran-ger, une sorte de cancer qui s'est mis à proliférer - sécrétant toutes les souffrances et les violences que nous connaissons - s'étant introduit par une faille du système, un "trou" dans la création. J'aime cette façon de voir le mal comme un intrus, mais ce n'est pas vraiment une explication!
Alors? Alors, je crois que le problème du mal est philosophiquement insoluble! Il doit être résolu dans l'action, dans la pratique, au coeur de l'existence: refus de la résignation, lutte pour la justice, pour une vie digne et belle même au creux de la souffrance, espé-rance et confiance contre toute forme de désespoir.
Nous avons un allié de taille: Dieu lui-même, qui lui aussi souffre du mal et se bat pour l'extirper et l'étriper! Mais avec des moyens qui nous semblent souvent insuffisants: l'amour (vrai), la tendresse (forte), la beauté (fragile)...
Pierre Genton, pasteur.
09:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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