29/04/2006
DES LIVRES, DÉLIVRENT...
Incarcéré à l’âge de vingt-deux ans, comment Gabriel Mouesca a-t-il survécu à dix-sept années d’emprisonnement ? Comment a-t-il pu préserver sa dignité et son humanité sans être broyé par la machine pénitentiaire ?
La force de résistance de celui qu’un directeur de prison qualifia un jour de « nuque raide » remonte à son enfance au Pays Basque nord (français) où il naît dans les années soixante. Lorsqu’il entre à l’école de la République, Gabriel « Gabi » Mouesca doit abandonner le basque, sa langue maternelle. Adolescent calme et déterminé, il comprend que sa langue et sa culture sont menacées de disparition à court terme. Plus tard, il devient militant d’Iparretarrak, une organisation armée qui refuse cette mort lente. Son engagement, Gabi sait qu’il va le payer très cher : la prison ou la mort l’attendent inévitablement. Ce sera la prison, et pour longtemps.
Aujourd’hui, Gabriel Mouesca continue la lutte entamée derrière les barreaux contre l’anéantissement programmé des personnes détenues. En 2004, il a été élu président de la section française de l’Observatoire International des Prisons (OIP) qui milite pour la défense des droits fondamentaux de tous les prisonniers.
Dans son livre La Nuque raide, sous forme de conversation avec sa compagne, il revient sur son parcours. Cet échange simple et direct dévoile la richesse de l’existence militante d’un homme révolté par les injustices de notre société. Un combattant qui ne renoncera jamais à faire face.
Paraît aussi chez nous un roman étonnant qui traite d’un sujet très peu traité à ce jour dans la littérature : l’homoparentalité. Cécile rencontre Anna, en tombe follement amoureuse et réciproquement. Six années plus tard, elles envisagent sérieusement d’avoir un enfant. Un enfant, oui, mais avec un papa présent. Tout reste à faire. Alors elles le font avec Éric, et Benoît, son compagnon. Sans repère, sans modèle et juste forts de leur désir d’enfant, ils vont former leur drôle de famille. La maman, le papa, la marraine et le parrain. Une histoire de coparentalité, comme le spécifient les experts, un phénomène de société du point de vue des sociologues, une abomination pour la plupart de nos contemporains. Une sacrée histoire d’amour en tout cas.
« Et l’enfant... Ils y ont pensé à l’intérêt de l’enfant ? »
Ils ne font que ça.
Nous vous recommandons aussi la lecture de Les Sorcières de Hollywood, premier livre d’un jeune historien de 26 ans, Thomas Wieder. De la fin des années 1940 au début des années 1960, une chape de plomb s’abat sur Hollywood. En faisant de l’anticommunisme l’alpha et l’oméga de la politique américaine, la guerre froide légitime une chasse aux sorcières qui touche peu à peu tous les secteurs dits « sensibles », de l’administration à l’enseignement en passant par le monde du spectacle.
Cet ouvrage, très bien documenté, raconte l’impitoyable chasse aux rouges, qui précède l’avènement du sénateur McCarthy (1950) et se poursuit après la mort de celui-ci (1957). Il rend compte du long combat mené par les victimes des listes noires pour réintégrer l’industrie cinématographique, et scrute les mémoires hollywoodiennes qui, à travers films et commémorations, n’en finissent pas de revisiter cet entêtant passé.
Finalement, en mai, paraît le livre de Jean-Baptiste de Vilmorin, Le Botaniste en herbe. Au début de cet « herbier personnel », album de plantes tout autant que de souvenirs, il raconte comment son père, botaniste passionné à la pédagogie souriante, emmenait ses enfants sur les chemins de montagne où il leur faisait découvrir la flore.
10:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LITTÉRATURE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : SPIRITUALITÉ DE LA LIBÉRATION. | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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