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30/08/2006

LA PÂQUE ET LA...PAROUSIE.

Jésus prépare ses disciples à son départ ; plus précisément il leur enseigne, à travers trois paraboles, l’attitude qu’ils auront à adopter au cours de la période intermédiaire entre sa Pâque et la Parousie. C’est dire si ces enseignements nous concernent, puisqu’ils définissent le comportement du croyant tout au long du temps de l’Eglise. Tout se résume en fait en un seul mot qui ouvre l’exhortation de Notre-Seigneur et martèle tout son développement : « Veillez ». La raison de cet appel impératif à la vigilance est simple : nous n’avons aucun moyen de prévoir le jour et l’heure du retour du Fils de l’homme. Nous savons seulement avec certitude qu’il viendra à l’improviste, au moment où nous ne nous y attendons pas. Il nous surprendra même comme un voleur surgissant dans la nuit alors que tout le monde est profondément endormi.
Les trois paraboles que nous propose Jésus vont préciser de manière imagée tout aussi bien la nature de ce « sommeil » que l’« habitus » à mettre en place pour ne pas y succomber et « veiller ». La première mise en scène nous parle d’un maître de maison qui part en voyage après avoir confié la charge de son personnel à un serviteur choisi en raison de sa fidélité. Deux chemins s’ouvrent devant celui-ci : ou bien il honore la confiance de son maître en obéissant à ses ordres quelle que soit la durée de son absence ; ou bien il se laisse tenter par la séduction de l’autonomie, et ne tenant plus compte de la mission que le maître lui a confiée, il se disperse dans des activités peu louables. Sans doute ne bascule-t-il pas d’un seul coup dans l’infidélité : il commence par frapper un de ses compagnons après un repas trop bien arrosé. Puis, comme son acte ne suscite aucune sanction ni réprobation, il multiplie insensiblement ses écarts, jusqu’à s’enliser dans une vie de désordre dont il ne parvient plus à s’extirper. Il compte sur le retard de son maître pour remettre à demain la conversion salutaire, sans vouloir s’avouer qu’il est déjà aliéné par ses mauvaises habitudes sur lesquelles il n’a plus autorité. Aussi lorsque son maître surgit à l’improviste - « le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue » - ne lui reste-t-il plus que la honte du désaveu et le remords de son mauvais choix.
Il serait précieux de pressentir ce qui déterminera l’orientation du serviteur. Certes ses fragilités personnelles entreront en jeu ; mais fondamentalement, c’est sa relation au maître qui décidera du chemin sur lequel il s’engagera. Si cette relation est droite, fondée sur le respect de la parole donnée ; s’il s’agit d’une relation d’amitié qui l’unit à son maître, il ne pourra opter que pour la première solution puisque l’éloignement géographique ne rompra pas leur relation.
Par contre si la relation entre le serviteur et le maître est ambigüe, si elle est entachée de rivalité, empoisonnée de ressentiments, le risque est grand que le serviteur cherche à prendre sa revanche par rapport à son maître et à régler ses comptes avec lui en s’affranchissant de ses engagements. C’est pourquoi il sera mis « parmi les hypocrites », puisqu’il n’exerce pas la charge d’intendant alors qu’il en revendique le titre et les pouvoirs.
La leçon est claire : seuls ceux qui se sont engagés avec le Seigneur Jésus dans une relation d’amour droite et sincère, pourront persévérer dans la fidélité jusqu’à son retour. « C’est lui en effet qui nous fera tenir solidement jusqu’au bout » de manière à ce que « nous soyons sans reproche au jour de son avènement » (cf. 1ère lect.). « Car Dieu est fidèle, lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur » (Ibid.) : à ceux qui accueillent son Alliance, il donne l’Esprit qui nous garde unis à Jésus « tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

« Seigneur tu connais notre faiblesse : l’inertie de la chair et les soucis de la vie nous entraînent malgré nous à oublier le but de notre vie. Laissant notre vigilance s’émousser, nous nous endormons spirituellement, et perdons de vue la mission que tu nous as confiée le jour de notre baptême. Peu à peu, nous nous laissons "récupérer" par l’esprit du monde et cédons à la convoitise de l’avoir, du pouvoir, de la gloire, qui nous aveugle au point de bafouer les droits de nos frères. Que ta Parole nous réveille, que ton Esprit Saint nous donne la force de nous arracher à nos complicités avec “le père du mensonge” (Jn 8, 44), et que ta grâce nous apprenne à "te bénir chaque jour et à louer ton nom toujours et à jamais" (Ps 144). Nous serons alors dignes de faire partie du "peuple saint, qui en tout lieu invoque le nom de notre Seigneur Jésus-Christ" (1ère lect.), dans l’attente du Jour où se révélera pleinement sa gloire. »


Père Joseph-Marie

21:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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