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06/09/2006

Les deux types d’homme.

Les deux types d’homme

Psaume 35

Chaque fois que commence une journée de travail et de rapports humains, tout homme peut prendre deux attitudes fondamentales : celle du bien, ou alors céder au mal. Le psaume 35 présente précisément ces deux aspects antithétiques. D'un côté, il y a celui qui, dès qu'il est sur le point de quitter son « grabat », trame des projets iniques ; de l'autre, celui qui, au contraire, cherche Dieu, « source de la vie » (verset 10). À l'abîme de la malice de l'impie s'oppose l'abîme de la bonté de Dieu, source vive qui désaltère et lumière qui éclaire le fidèle.

Ce sont donc deux types d'homme qui sont décrits par la prière psalmique, et que la Liturgie des Heures nous propose pour les Laudes du mercredi de la première semaine.

La malice du pécheur

Le premier portrait que le Psalmiste nous présente est celui du pécheur (cf. versets 2-5). En lui, comme le dit l'original hébreu, il y a « l'oracle du péché ». L'expression est forte. Elle fait penser à une parole satanique qui, par contraste avec la parole divine, retentit dans le coeur et le langage de l'impie.

Chez lui, le mal semble connaturel à sa réalité intime, de sorte qu'il sort de lui en paroles et en actes (cf. versets 3-4). Il passe ses journées à choisir « des voies qui ne sont pas bonnes », et cela depuis tôt le matin, quand il est encore sur son « grabat » (verset 5), jusqu'au soir, quand il est sur le point de s'endormir. Ce choix constant du pécheur découle d'une option qui implique toute son existence et engendre la mort.

Le chercheur de Dieu

Mais le Psalmiste est entièrement tendu vers l'autre portrait dans lequel il souhaite se refléter : celui de l'homme qui cherche le visage de Dieu (cf. versets 6-13). Il élève un véritable chant à l'amour divin (cf. versets 6-11), qu'il fait suivre, en finale, d'une invocation suppliante pour être libéré de l'obscure fascination du mal et être enveloppé à jamais de la lumière de la grâce. Dans ce chant, se déploie une véritable litanie de termes qui célèbrent les traits fondamentaux du Dieu d'amour : la grâce, la fidélité, la justice, le jugement, le salut, l'ombre protectrice, l'abondance, les délices, la vie, la lumière. Plus particulièrement, il faut souligner quatre de ces traits divins, exprimés par des mots hébreux qui ont une valeur plus intense que ceux qu'emploient les traductions dans les langues modernes.

La quadruple bonté du Seigneur

Il y a tout d'abord le terme de hésed, « grâce », qui est tout à la fois fidélité, amour, loyauté, tendresse. C'est un des termes fondamentaux pour exalter l'Alliance entre le Seigneur et son peuple. Et il est significatif qu'il apparaisse au moins 127 fois dans le psautier, plus de la moitié des fois où ce mot revient dans le reste de l'Ancien Testament. Il y a ensuite l'émunah, qui vient de la même racine que le mot amen, le mot de la foi, et qui signifie stabilité, sécurité, fidélité inébranlable. Vient ensuite la sedaqah, la « justice », qui a une signification surtout salvifique : c'est l'attitude sainte et prévoyante de Dieu qui, par son intervention dans l'histoire, libère son fidèle du mal et de l'injustice. Voici enfin la mishpat, le « jugement », par lequel Dieu gouverne ses créatures, se penchant sur les pauvres et les opprimés, et faisant plier les arrogants et les puissants.

Quatre mots théologiques, que l'homme en prière répète dans sa confession de foi, alors qu'il s'avance sur les routes du monde, certain d'avoir à ses côtés le Dieu plein d'amour, fidèle, juste et sauveur.

Et ce n’est pas tout !

Aux divers titres par lesquels il exalte Dieu, le Psalmiste ajoute deux images suggestives. D'un côté, l'abondance de nourriture : elle fait penser avant tout au banquet sacré que l'on célébrait dans le Temple de Sion, avec les viandes des victimes sacrificielles. Il y aussi la source et le torrent, dont les eaux désaltèrent non seulement la gorge desséchée, mais aussi l'âme (cf. versets 9-10 ; Ps 41, 2-3 ; 62 2-6). Le Seigneur rassasie et désaltère l'homme en prière, il le rend participant de sa vie plénière et immortelle.

L'autre image est donnée par le symbole de la lumière : « Par ta lumière, nous voyons la lumière » (verset 10). C'est une luminosité qui se répand comme « en cascade » et elle est un signe de la révélation de Dieu à son fidèle. Il en fut ainsi pour Moïse au Sinaï (cf. Ex 34, 29-30), et cela se passe ainsi pour le chrétien dans la mesure où, « un voile sur le visage, nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image » (2 Co 3, 18). Dans le langage des psaumes, « voir la lumière du visage de Dieu », cela signifie concrètement rencontrer le Seigneur dans le Temple, où l'on célèbre la prière liturgique et où l'on écoute la parole divine. Le chrétien fait lui aussi cette expérience quand il célèbre les louanges du Seigneur au début de la journée, avant d'emprunter les routes, qui ne sont pas toujours rectilignes, de la vie quotidienne.

Audience générale du 22 août 2001
la documentation catholique, numéro 2255 du 7/10/2001. Rubrique Actes du Pape Jean-Paul II, paru en page 826



11:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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