La crainte des hommes n’a jamais sa source en Dieu. D’ailleurs, le dicton populaire va dans le même sens lorsqu’il dit que « la crainte est mauvaise conseillère ». Par contre, l’Esprit de Dieu inspire un esprit de crainte. Y a-t-il là une contradiction ? Au contraire, la crainte spirituelle est celle qui vénère la grandeur de Dieu et reconnaît combien Dieu est à l’origine de toute réalité créée. L’homme se reconnaît dépassé par le mystère de l’amour divin, toujours plus grand. Dieu est bienveillant. Cette crainte libère de toute suffisance orgueilleuse de se croire le maître absolu de sa vie. La crainte des hommes est par contre celle qui engendre la peur, paralyse l’existence, insinue un climat de méfiance ou de suspicion. C’est lorsque cette peur prend une dimension globale à toute la vie humaine qu’elle est vraiment dangereuse et qu’il faut alors la craindre, c’est-à-dire tirer la sonnette d’alarme et la chasser : « Craignez celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. » Jésus vise ici directement le démon ou les esprits impurs qui sournoisement font douter de la bonté de Dieu et de la beauté de la vie. Il y a ici matière à combattre. Ne laissons pas la crainte des hommes envahir notre existence et avec perfidie les racines de notre cœur. Pour combattre tout esprit de méfiance, mettons – dans des actes de prière renouvelés – notre confiance en Dieu, source de tout bien, et regardons nos ennemis avec le regard bienveillant de Dieu. Père Tanguy-Marie Prêtre de la Cté des Béatitudes Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006 | |
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