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07/08/2008

Perdre sa vie n’est pas forcément mourir.

Illuminés par la fête de la Transfiguration, nous méditons des passages de l’évangile qui décrivent notre condition de disciples. Être disciple de Jésus-Christ est exigeant. Il est question de tout perdre, de porter sa croix, de mourir. Un programme manifestement en dissonance avec le temps de nos vacances.

Jésus énonce la vérité universelle, la loi toujours vérifiée : « Qui veut sauver sa vie la perdra ». Ce sont des phrases comme celles-ci que nous cherchons spontanément à oublier, et qui nous font prendre les commandements de Jésus pour contre-nature.

Il est vrai pourtant que cette logique a l’air assez limpide : il n’y a qu’une seule alternative, perdre, ou trouver. On ne trouve rien si l’on n’a pas tout perdu, et si on veut ne rien perdre, on perd tout.

Mais l’alternative est plus subtile car les deux membres de la phrase ne sont pas symétriques. Dans le premier cas, celui qui veut sauver la vie la perd. Il la perd parce qu’il veut la sauver. Sa volonté est de sauver sa vie, la perte est la conséquence de cette volonté. Dans le deuxième cas, on trouve à condition de perdre sa vie. Ce n’est plus un acte de volonté, quelqu’un qui voudrait perdre sa vie, mais une condition préalable. La condition pour trouver est de perdre sa vie. « À cause de moi », dit Jésus.
Ce prix est donc payé par quelqu'un dont la volonté explicite est de suivre Jésus.

Mais qui est-ce que Jésus compte voir se lever à sa suite, si pour le faire il faut d’abord mourir ? Cette impasse logique nous conduit à regarder le texte de l’évangile de plus près. Le terme grec pour dire « la vie » est en fait un terme très vaste, qui embrasse la vie psychique. Ce n’est pas seulement la vie physique.

Voici qui ouvre de nouvelles perspectives. Perdre sa vie n’est pas forcément mourir, c’est d’abord renoncer à soi, comme Jésus l’a d’ailleurs annoncé dès le début « qu’il renonce à lui-même, (…) et qu’il me suive ». Pour pouvoir choisir de suivre Jésus, il faut donc avoir décidé de sortir de tout repli sur soi, il faut avoir abandonné l’idée de faire de sa vie un absolu. Celui pour qui sa vie est tout son univers ne peut suivre Jésus. Les disciples sont ceux qui ont compris la nécessité de s’ouvrir à l’Autre, au Tout-Autre, de porter sur lui son désir. Et il arrive que cela soit fait de leur vie.

« Quel avantage aurait un homme à gagner le monde entier », quel avantage aurait-il à posséder l’absolue maîtrise de chaque aspect de sa vie physique et psychique, s’il le paye de son âme ? Mais l’exigence n’est pas simplement binaire, entre quelqu’un qui refuse la vie spirituelle et quelqu’un qui la choisit. Suivre Jésus n’est pas simplement espérer approfondir sa vie spirituelle, mais cesser de se considérer comme le tout de l’univers, se voir enfin pour ce que l’on est, un parmi les frères, tous à la suite du Maître.

Frère Dominique.


18:41 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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