25/01/2009
Une rencontre personnelle avec le Christ.
Parmi les saints inscrits au calendrier liturgique, Paul est un cas unique : l’Église universelle célèbre sa « conversion ». Et, en cette année jubilaire où le 25 janvier coïncide avec un dimanche, elle permet même de donner la priorité au propre de la fête sur celui du Jour du Seigneur. C’est assez dire que cette conversion présente un caractère exemplaire.
Retournement, nouvel enracinement
Étymologiquement, conversion signifie changement total d’orientation. Dans le domaine psychique, elle équivaut à un renouvellement complet des mobiles du comportement. Á l’usage, le mot a perdu de son intensité mais, chez Paul, il garde toute son acuité. Sur le chemin de Damas, il est renversé par une lumière qui l’enveloppe et là, il change du tout au tout : lui qui est israélite jusqu’à la moelle, circoncis du 8e jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d’Hébreux (Phil 3, 5), il se fait chrétien ; de persécuteur, il devient apôtre ; de sectateur de la Loi, évangélisateur des païens. Le changement de son nom, de Saul à Paul, que les Actes (13, 9) font remarquer en passant, manifeste chez lui une nouvelle cohérence de vie, une nouvelle identité ; il le dit lui-même, et fortement : Pour moi, vivre, c’est le Christ (Phil 1, 21) ; Et si je vis, ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi (Gal 2, 20).
Rupture et accomplissement
Des esprits rationalistes ont épilogué sur la cause de ce bouleversement intérieur : coup de soleil, hystérie, hallucination, crise d’épilepsie... Il serait plus exact de parler de « coup de foudre » car c’est dans ce sens que Paul explique le tournant de sa vie, lors de son plaidoyer au roi Agrippa : En chemin, vers midi, je vis, ô roi, venant du ciel et plus éclatante que le soleil, une lumière qui resplendit (…) Le Seigneur dit : « Je suis Jésus que tu persécutes. Mais relève-toi et tiens-toi debout. Car voici pourquoi je te suis apparu : pour t’établir témoin et serviteur de la vision (Ac 26, 12-16). C’est une révélation, un émerveillement, une joie indicible. Là, sur le champ, Saul est déjà Paul. Il est saisi, comme pénétré par la personne de Jésus qu’il découvre dans la beauté stupéfiante de sa gloire. Seule compte désormais la vie dans le Christ, au point qu’il considère « comme balayures tout ce qui, auparavant, constituait pour lui l’idéal le plus élevé, presque la raison d’être de son existence »(Benoît XVI). Néanmoins, il ne repart pas de zéro, et il importe de le préciser afin de comprendre la nature de la conversion : la lumière qui l’a enveloppé a communiqué un éclairage nouveau à tout ce qu’il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage. Elle a élargi son cœur et l’a ouvert à tous. Aussi, se convertir, plus que répudier ses erreurs et renoncer à l’inconduite, c’est s’ouvrir à ce surcroît de vie offert par Dieu, c’est entrevoir son insondable amour, que la myopie, l’égoïsme de vie et l’étroitesse de vue masquaient encore.
Des âmes passionnées du Christ et de son Église
La rencontre avec le Christ ressuscité est le centre de l’histoire personnelle de saint Paul. Elle est destinée à être aussi au centre de notre propre histoire car la vie chrétienne n’est pas un art de vivre, un humanisme, une sagesse ; c’est une histoire d’amour, un commerce intime d’amitié avec Dieu dont on se sait aimé. A l’orée de la « semaine de prière pour l’unité des chrétiens », comme est précieux l’exemple de l’Apôtre ! Pour nous aujourd’hui comme alors pour lui, il s’agit en effet de dépasser nos préjugés. Par delà le dialogue œcuménique, l’unité ne sera obtenue que par notre conversion intérieure. Elle est un don de l’Esprit Saint et elle s’exprime d’une manière qu’il nous faut apprendre à reconnaître avec des yeux renouvelés. Elle « implique le désir d'agrandir son cœur, de l'ouvrir à tous avec la soif rédemptrice du Christ, qui cherche tout le monde et accueille tout le monde, parce qu'il a été le premier à aimer tout le monde » (Saint Josémaria, Loyauté envers l’Église, 28).
http://www.opusdei.fr/art.php?p=31734
11:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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