Jésus définit le Pasteur du troupeau comme celui à qui appartiennent les brebis, qui les connaît et qui les appelle chacune par leur nom : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. » Le pasteur n’est pas un mercenaire car ce dernier n'a pas le sentiment que les brebis sont les siennes. Face à la première difficulté, au premier danger, il les abandonne et il fuit. En revanche, le pasteur qui connaît ses brebis une par une, qui a établi avec elles une profonde relation de familiarité, est disposé à donner sa vie pour elles. Jésus explicitera cela au verset qui fait directement suite au passage évangélique de ce jour dans cette formule que nous connaissons bien : « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis. Ce bon berger qu’est le Christ n’a pas d’autre désir pour nous que de nous faire entrer dans la vie véritable, cette vie qu’il a promise à tous ceux qui mettent ses pas dans les siens. Il veut nous libérer de tous les enclos de nos enfermements, de nos prisons intérieures ou extérieures, de tout ce qui nous maintient captif à commencer par notre péché. C’est en ce sens qu’il se présente aussi comme « la porte des brebis ». Il est cette porte qui nous permet de quitter tous ces lieux de notre quotidien qui nous retiennent en esclavage pour accéder à la véritable prairie où nous pourrons aller et venir librement pour paître en toute tranquillité : « Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. » Cette prairie c’est celle du Royaume dont il est la porte d’entrée et par laquelle il nous invite à passer pour accéder à la vie véritable, à la vie éternelle. Dans ce passage de saint Jean, Jésus oppose à l’attitude du bon Pasteur celle du voleur et celle du brigand. Ces derniers aussi font sortir les brebis de leur enclos. Mais ce n’est pour leur offrir ni la liberté ni la vie mais la mort : « Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. » Au contraire, Jésus le bon Pasteur est venu « pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance. » De tous temps, nombreux furent les hommes qui au nom de telle ou telle autorité faussement spirituelle ou de telle ou telle idéologie prétendirent apporter la liberté ! Mais au final, ils ne font qu’emprisonner pour satisfaire leur propre ego voire même pire ils se servent de ceux qu’ils ont aliénés, de leur personne, de leurs biens... Nous sommes ici aux antipodes de l’attitude de notre Seigneur qui se fait le serviteur de ceux qu’ils appellent à sa suite plutôt que d'en faire ses esclaves, qui donne sa vie pour eux plutôt que d’exiger la leur pour lui. Nous avons quelques critères pour reconnaître la voix du bon Pasteur et ne pas être trompés par ceux qui veulent se faire passer pour nos sauveurs. La voix de notre Seigneur Jésus-Christ est remplie de douceur, de paix et d’amour. Elle invite à aimer et non pas haïr, à œuvrer pour la communion et non pas diviser, elle ouvre au frère, à celui qui est différent. C'est bien elle qu'il nous faut reconnaître. « Seigneur, fais-nous la grâce, de nous familiariser avec ta voix dans l’écoute de Parole. Qu’au travers de toutes les voix séductrices de notre monde qui veulent nous attirer sur de faux chemins liberté, nous sachions encore reconnaître la tienne pour nous engager à ta suite et passer à travers toi la porte qui nous ouvrira l’accès à la seule véritable liberté. »
Frère Elie.
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