7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/07/2009

Les catholiques de Donum vitae, au service de la vie.

Malgré l’interdiction faite aux catholiques exerçant une fonction dans l’Église de participer aux centres pré-avortement, de nombreux fidèles allemands tiennent à cette présence auprès des femmes souhaitant avorter

Place Heumarkt, l’une des places les plus animées du centre de Cologne, avec ses terrasses de restaurant pleines à craquer midi et soir, quand la météo le permet. Au numéro 54, une entrée d’immeuble discrète. Au troisième étage, une porte d’entrée d’appartement avec une simple plaque « Donum vitae ». 

« Le don de la vie » : c’est ce que veulent défendre les trois assistantes sociales travaillant à temps partiel dans cet appartement de Cologne. « Donner la vie à la femme d’abord, pour qu’elle reçoive sa propre vie comme un cadeau, mais aussi pour qu’elle reçoive son enfant à venir comme un cadeau. Car la vie est le bien le plus précieux », souligne Claudia Kitte-Fall.

Mariée et mère de trois enfants, elle travaille dans ce centre Donum vitae de Cologne depuis son ouverture, mais elle a travaillé auparavant dans le centre de conseil de Cologne, de 1968 à 1984, puis de nouveau de 1997 à 1999. Un engagement qu’elle a toujours vécu sous le signe de sa foi dans le Christ. « Je me suis demandé ce que Jésus, s’il revenait, dirait aux femmes qui avortent », raconte cette catholique pratiquante qui a longtemps préparé les enfants à la première communion et à la confirmation. Elle a également été membre d’un conseil paroissial pendant plus de vingt ans, « jusqu’en 2006, quand mon curé m’a dit, à regret, qu’il ne pouvait pas me garder ».

"Conflit de grossesse"

En 2006, en effet, la Conférence épiscopale allemande a interdit aux laïcs exerçant une fonction dans l’Église catholique de prendre part aux activités de Donum vitae. « Toute ma vie, j’ai travaillé pour l’Église », résume Claudia qui se dit « triste » de savoir que la hiérarchie ecclésiale ne la soutient pas. Elle ajoute cependant aussitôt que « le pape et les évêques ont raison, bien sûr, de défendre le droit à la vie de tout embryon, car Dieu seul peut décider de qui doit vivre ou pas. Mais Dieu nous a aussi donné à chacun le devoir de prendre nos responsabilités et ni le pape ni les évêques ne peuvent décider à la place d’une femme. » 

Dans ce centre Donum vitae de Cologne, 1 500 femmes ont été accueillies en 2008, dont un tiers pour « conflit de grossesse » – comme le disent les Allemands à propos des femmes qui se posent la question de l’avortement. « Nous faisons vraiment un bon travail pour l’Église, insiste Claudia. D’ailleurs, beaucoup de prêtres nous connaissent et nous encouragent ; nous leur adressons très souvent des femmes qui veulent parler avec un prêtre, mais cela doit rester secret. »

Les femmes ont besoin de parler de l’ambivalence de leurs sentiments. « Presque toutes celles qui connaissent un conflit de grossesse ont vécu des blessures, des trahisons, des traumatismes », poursuit Claudia. Et de raconter l’histoire d’une femme de 35 ans, venue consulter récemment, qui a été abandonnée par ses parents à l’âge de 7 ans, puis à nouveau abandonnée par son mari après la naissance de son premier enfant. « Le jour même où cette femme a appris qu’elle était enceinte de son compagnon, celui-ci lui a annoncé qu’il allait la quitter. » 

"Nous sommes toujours du côté de l’enfant à naître" 

« Qu’est-ce qui vous a aidée à surmonter ces expériences douloureuses du passé et qui pourrait vous aider à nouveau ? », interroge souvent Claudia devant ces femmes blessées. Et leur réponse, qu’elles soient catholiques, protestantes ou musulmanes, est toujours la même : « Ma foi. »

Les femmes qui viennent ici savent qu’il s’agit d’un lieu d’inspiration catholique. « Nous sommes très claires, insiste Ruth Richter, une autre assistante sociale travaillant au centre Donum vitae de Cologne. Nous sommes toujours du côté de l’enfant à naître et les femmes voient bien que, pour nous, sa vie est le bien le plus précieux. » À l’écoute de ces femmes, Claudia et Ruth disent qu’elles ont grandi en compassion. « On accepte la femme comme elle est ; on respecte sa façon de vivre », poursuivent les assistantes sociales qui ne cachent pas que, du fait de la crise économique et de la précarité croissante, un plus grand nombre de femmes vient au centre.

« Nous sommes là pour les aider à y voir plus clair, et s’il le faut nous les soutenons financièrement. » Grâce aux subsides de l’État, l’association a ainsi distribué 139 000 € au total l’an dernier. L’association offre aussi, sur le long terme, un soutien humain, psychologique et matériel aux femmes qui décideront de poursuivre leur grossesse, et ce jusqu’à la troisième ou quatrième année de l’enfant. En amont, Donum vitae assure une éducation à la sexualité dans les établissements scolaires publics. À Cologne, Donum vitae se rend également dans la prison des femmes.

Si bon nombre des femmes qui arrivent à Donum vitae disent qu’elles veulent « juste » le papier prouvant qu’elles ont consulté un organisme de conseil, certaines repartent transformées. Et pour d’autres encore, le dialogue ouvert ici fera son chemin. « Nous ne savons pas ce qui se passe pour chacune », poursuit Claudia. Mais elle a parfois revu par hasard des femmes venues au centre… avec « le » bébé dont elles étaient enceintes.

Claire LESEGRETAIN, à Cologne (Allemagne)

Source : La Croix

19:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les commentaires sont fermés.