7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/10/2010

La vie chrétienne n’est décidément pas de tout repos.

Jésus vient de rendre la parole à un muet en chassant un démon. Mais cette œuvre de miséricorde suscite la division. « Les foules étaient dans l’admiration », alors que les contradicteurs du Seigneur, jaloux de son ascendant sur le peuple, refusent de reconnaître qu’un exorcisme puisse être un signe messianique. Quand les passions se déchaînent, le bon sens prend congé. Jésus n’a aucune peine à montrer la contradiction interne de l’argumentation de ses adversaires : depuis quand Béelzéboul s’attaquerait-il à son propre Royaume ? De plus, ce n’est pas le fait de chasser un démon qui constitue un signe messianique, mais bien la manière de prendre autorité sur l’esprit du mal. C’est en effet « par le doigt de Dieu », c'est-à-dire par une intervention immédiate du Très-Haut, que le démon a été chassé et que la parole a été rendue à cet homme. Jésus se distance de toute action magique s’appuyant s ur la maîtrise des forces obscures de ce bas-monde : c’est par sa seule Parole qu’il exorcise, signifiant ainsi qu’il s’identifie au Dabar divin, à la Parole agissante du Tout-Puissant, intervenant dans le cours de l’histoire pour y instaurer « le Règne de Dieu ».
L’annonce est solennelle et se poursuit en termes de victoire militaire : le pouvoir de l’Ennemi est arrivé à son terme ; « un plus fort » est venu pour le vaincre, le dépouiller et le jeter dehors. Dans ce combat eschatologique auquel tout chrétien est inviter à participer, un élan passager, un enthousiasme éphémère ne suffisent pas : celui qui a « balayé et bien rangé » sa demeure intérieure dans l’élan d’un mouvement de conversion, mais qui n’est pas allé jusqu’au bout de la démarche en acceptant la seigneurie du Christ, reste en danger, car l’Ennemi demeure à l’affût et s’apprête à revenir à la charge avec un supplément de troupes. Seule une appartenance radicale et permanente au « plus fort » nous met en sécurité, à l’abri des assauts de l’adversaire.
La vie chrétienne n’est décidément pas de tout repos ; et c’est peut-être pour avoir voulu l’ignorer que tant de croyants ont fait défection, séduits par les discours mensongers du Prince de ce monde, qui ne parlent que de facilité, spontanéité, jouissance et autonomie. Nous sommes en perpétuel combat spirituel, et celui-ci exige une vigilance de chaque instant, un entraînement continu, dans une collaboration proche avec d’autres chrétiens. L’oublier, c’est déjà être vaincu.
Mais que ce langage militaire ne nous fasse pas peur : Dieu lui-même combat pour nous. Le Psaume 110(111) nous le rappelle : « Le Seigneur est tendresse et pitié ; de ses merveilles il a laissé un mémorial (son Eucharistie) : il a donné des vivres à ses fidèles, gardant toujours mémoire de son Alliance. Il a montré sa force à son peuple, lui donnant le domaine des nations ». Accueillons le Roi de gloire, et laissons-le planter dans nos vies l’étendard de sa victoire.




Père Joseph-Marie.

19:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les commentaires sont fermés.