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25/01/2011

Pédagogie : Que faut-il changer à l'école ?

Par Fanny Stolpner

Les élèves de CP de l'école Arthur Rimbaud d'Andrézieux-Bouthéon dans la banlieue de Saint-Etienne sont scolarisés en "réseau réussite scolaire".  Copyright : Philippe Desmases/AFP Des personnalités politiques et universitaires ont appelé récemment à supprimer les notes à l’école primaire. La pédagogie est-elle l’une des sources de l’échec scolaire ? Faut-il s’inspirer des méthodes utilisées dans des établissements pour élèves en difficulté (Lire ici)?

 
Le 18 novembre 2010, vingt personnalités (Marcel Rufo, Michel Rocard, Daniel Pennac, François Dubet…) ont signé un « Appel à la suppression des notes à l’école primaire » (Voir ici).

Selon ce texte, « praticiens, enseignants, médecins, éducateurs, accompagnateurs bénévoles, ont démontré l’impact négatif que peuvent avoir les notes sur certains élèves dans la construction, la confiance et l’estime de soi ».

Sans souhaiter la suppression de l’évaluation des élèves, les auteurs regrettent que les notes génèrent des méthodes d’évaluation plus « quantitatives que qualitatives » et rappellent que « l’école élémentaire ne doit pas être le moment de la sélection et de la compétition ».

ÉLÈVES FAIBLES

Quelques semaines après cette tribune ont été publiés les résultats de l’enquête PISA 2009 (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) (1), qui compare les compétences acquises par les élèves de 15 ans dans 75 pays.

Si la France (496 points) se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE (500 points), une comparaison avec ses résultats de PISA 2000 révèle un creusement de l’écart entre élèves forts et faibles.

En lecture, la France compte 9,5 % d’élèves parmi les meilleurs en 2009, en augmentation d’1 % depuis 2000. Par contre, les plus faibles sont désormais 20 %, soit 5 % de plus qu’en 2000.

On retrouve cette hétérogénéité dans l’écart entre les résultats des élèves issus de l’immigration et les autres. Les immigrants de première génération ont des résultats autour de 420 en lecture (niveau de la Thaïlande), 448 pour ceux de seconde génération (niveau du Chili), contre 502 pour les « autochtones » (niveau de la Norvège) !

Les résultats montrent aussi que la France est un des pays où l’impact du milieu socio-économique sur la performance scolaire est le plus grand de l’OCDE. Mais impossible de connaître le rapport entre les résultats en lecture des élèves et le statut, favorisé ou défavorisé, de leur établissement. Seule à exercer un droit de retrait sur ce point, le France n’a pas fourni d’information sur les établissements.

Les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet (2) voient dans ces résultats une conséquence de l’élitisme du système français, « qui favorise la sélection et laisse tomber ceux qui ne suivent pas » (www.letelegramme.com).

Dans les pays en tête du classement 2009 (Corée, Finlande, Japon), il y a peu d’écart entre les résultats des meilleurs élèves et ceux des plus faibles. Ces pays redoublent de moyens pour laisser le moins de monde à la traîne : beaucoup de soutien individualisé à l’élève, réduction ou suppres­sion du redoublement, importance de la formation des enseignants, etc.

Il s’agit, en somme, d’encourager la mixité scolaire et de considérer la progression personnelle de l’élève plutôt que de la comparer à celle du groupe.

C’est ce type d’approche pédagogique que revendique l’Appel de Bobigny. Un texte lancé en octobre 2010 et porté par le Réseau villes éducatrices, des collectivités locales, une cinquantaine d’organisations et associations (FSU, UNSA, CFDT, FCPE, UNL, Ligue de l’enseignement, etc.) et des mouvements pédagogiques.

Résultat de trois ans de travail, il formule 18 propo­sitions pour « modifier profondément l’École », notamment la suppression du redoublement, prône l’équité et souhaite une réforme de l’évaluation dans le secondaire. L’ambition affichée est de porter la question de l’éducation au cœur de l’élection présidentielle de 2012. 

1. Financée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’enquête PISA compare tous les trois ans la performance des systè­mes scolaires internationaux. Elle mesure les compé­tences des élèves de 15 ans en lecture, mathémati­ques et sciences. Source : www.pisa.oecd.org

2. Auteurs de L’élitisme républicain – L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, Seuil 2009.


Source : Témoignage Chrétien.

11:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES., LES BLOGS AMIS., PÉDAGOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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