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28/06/2008

Quelle espérance dans le monde actuel ?

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Une anecdote tirée de la vie de Dom Helder Camara illustre avec force et simplicité le cœur de la théologie de la libération. Alors qu’il était archevêque de Recife, une paroisse lui demanda de venir présider une célébration de réparation. Des voleurs avaient fait effraction dans l’église paroissiale et jeté à terre les hosties consacrées, avant de dérober le ciboire. Dom Helder accepta et prononça le jour venu la prière suivante :

« Seigneur, au nom de mon frère le voleur, je demande pardon. Il ne savait pas ce qu’il faisait, Il ne savait pas que tu es vraiment vivant et présent dans l’eucharistie. Ce qu’il a fait nous touche profondément. Mais mes amis, mes frères, comme nous sommes tous aveugles ! Nous sommes choqués par ce que notre frère, ce pauvre voleur, a jeté les hosties, le Christ eucharistique dans la boue. Mais dans la boue vit le Christ tous les jours chez nous, au Nordeste. Il nous faut ouvrir les yeux ».

Il s’agit de découvrir le visage de Jésus-Christ à travers celui des pauvres. Il s’agit aussi de se rappeler que le Rédempteur nous veut co-rédempteurs. A nous de combattre avec lui contre les conséquences du péché, en nous-mêmes et dans le monde. Non par idéologie, mais par amour.

Cette théologie de la libération s’est développée dans les pays d’Amérique latine, puis en Afrique du Sud, aux Philippines et en Corée du Sud ainsi qu’en d’autres lieux frappés par la misère et la dictature. Elle est le fruit de théologiens qui, à partir des années 1970, se veulent solidaires des plus pauvres. Ces théologiens visent à expliciter la foi des communautés chrétiennes qui vivent l’oppression et la misère, mais qui sont portées par l’espérance évangélique. Partant de la conviction que la pauvreté extrême n’est pas une fatalité mais la conséquence de structures sociales et économiques injustes, ces théologiens – catholiques et protestants – font appel aux sciences sociales pour déceler les mécanismes sociaux qui produisent la pauvreté.

Les théologiens de la libération dénoncent non seulement les structures sociales et économiques injustes, mais aussi, et très concrètement, les pouvoirs en place et l’égoïsme de minorités puissantes qui condamnent la majorité des habitants des pays du Sud à des conditions de vie infrahumaines. Le monde actuel n’est donc pas plus civilisé, disent-ils, que quand les hommes réglaient leurs différends à coups de poings et de gourdins. Il est, au contraire, plus dangereux et plus cruel. La capitalisme, particulièrement sauvage dans les pays du Sud, en est la cause. Ils estiment que les masses du « tiers-monde » ont à recouvrer la dignité humaine que le Créateur leur a donnée.

Nécessité d’une transformation structurelle

Le thème central de cette théologie est la libération en tant que manifestation de la volonté de Dieu envers les opprimés et en tant qu’exigence pour le chrétien. On entend par le terme de libération tout ce qui vise à desserrer l’étau de l’exploitation économique et de la domination politique qui entrave leur liberté. Cette théologie implique la dénonciation des injustices ainsi que la transformation structurelle des sociétés où règne l’oppression. Elle se voit puissamment encouragée par la déclaration faite par l’ensemble des évêques catholiques d’Amérique latine réunis en 1968 à Medellin, en Colombie. Ceux-ci dénoncèrent « le colonialisme que pratiquent à l’intérieur de notre continent des groupes privilégiés qui maintiennent leurs richesses au prix de la misère de leurs compatriotes ». Une des convictions centrales de la théologie de la libération est qu’il existe, à côté du péché personnel, un péché collectif et structurel, c’est-à-dire une structuration de la société et de l’économie qui cause la souffrance, la misère et la mort d’innombrables frères et sœurs humains.

Voici ce qu’écrit l’archevêque de Recife Dom Helder Camara sur le lien entre l’Évangile et la dénonciation de l’injustice : « Et parce que cette faim, cette misère sont des conséquences des injustices et des structures d’injustice, le Seigneur exige de nous la dénonciation des injustices. Cela fait partie de l’annonce de la Parole. La dénonciation de l’injustice est un chapitre absolument nécessaire de l’annonce de l’Évangile. »

Le Vatican sous Jean-Paul II a approuvé l’affirmation que « l’injustice structurelle ne peut être abolie que par un changement de structures ». Certes, le pape a mis en garde contre les excès de la théologie de la libération, quand elle semblait oublier la dimension spirituelle du combat social et quand elle paraissait flirter avec le communisme ou prôner la violence armée. Mais on ignore souvent que Jean-Paul II eut des paroles extrêmement sévères à l’égard du capitalisme. Quant à Helder Camara, il s’insurgeait contre les chrétiens conservateurs qui lui reprochaient son engagement : « Quand je donne à manger aux pauvres, on m’appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m’appelle communiste », disait-il.

La « transformation structurelle de la société » dont il est question signifie, par exemple, le combat politique pour la redistribution des terres aux paysans et l’expropriation des grands propriétaires terriens, la lutte syndicale pour l’instauration des lois régulant le travail et instaurant un minimum de sécurité et de dignité, l’engagement pour l’abolition de la dictature et pour l’instauration des libertés et de la démocratie.

La mise en question des Églises et de leur théologie classique

Les adeptes de la théologie de la libération sont des protestataires au sein même de leurs Églises respectives. Ils disent que les pauvres mettent en question la mission et l’identité de l’Église. Ils dénoncent le fait que les paroisses classiques reflètent des valeurs bourgeoises. Les pauvres ne s’y sentent pas à l’aise : ce n’est pas leur Église. Celle-ci reste souvent silencieuse à l’égard de l’injustice. Ce silence équivaut à un acquiescement et donc à une collaboration avec un système d’oppression qui viole les promesses de l’Évangile. Au mieux, l’Église agit par des œuvres caritatives en faveur des pauvres, mais ce n’est pas suffisant. Elle doit devenir « l’Église des pauvres », dans les pays où ceux-ci constituent la majorité. L’Église doit donc se convertir, sortir de sa neutralité et d’une religiosité intimiste et désincarnée. Ils condamnent la religiosité « privatisante », celle qui réduit le salut à une affaire individuelle et sans rapport avec le contexte social. L’Église rencontre le Christ dans les pauvres. Le chapitre 25 de l’Évangile de Mathieu est explicite : ce que nous faisons aux plus pauvres, c’est à Lui que nous le faisons.

Cette conversion de l’Église par les pauvres requiert aussi, affirme la théologie de la libération, une mutation radicale de la théologie. Celle-ci ne peut plus se nourrir de spéculations sur Dieu, inspirées notamment par la philosophie grecque, ni se réduire, comme dans les pays riches, à un discours de type universitaire. La théologie doit être l’expression d’un vécu spirituel, celui d’un peuple qui souffre, qui prie et qui lutte parce qu’il a confiance en Christ mort et ressuscité.
Olivier Clément observe que, du point de vue orthodoxe, il s’agit d’une authentique théologie, car elle exprime une expérience de foi et de prière. Elle n’est pas le fruit de théologiens en chambre.

Les théologiens de la libération veulent que la théologie soit celle d’un peuple face à son contexte social immédiat et concret. La théologie ne saurait être anhistorique, disent-ils, déconnectée du temps présent et des conditions concrètes dans lesquelles vivent les gens, et en particulier les plus pauvres.. Il faut donc « contextualiser » la théologie et inviter les pauvres à se réapproprier la Bible comme une parole de libération et d’espérance qui leur est spécifiquement adressée. Ils découvrent alors que la Bible les aide à comprendre leur rôle dans la société et leur donne un regard critique. Le christianisme a été trop souvent un obstacle à leur libération, voire la cause de leur misère (par exemple la violence spoliatrice de conquistadors brandissant la croix, les marchands d’esclave et les grands propriétaires prêchant la soumission à leur Dieu).

Voici ce qu’en dit Dom Helder Camara : « Le paysan, le fils et le petit-fils de paysan de nos régions sont comme des morts-vivants […] Ils ont appris auprès de leurs parents analphabètes et dans les chapelles de leurs maîtres et seigneurs, qu’il faut être patient comme le fils de Dieu, si injustement traité et mort sur la croix pour nous sauver. Ils en déduisent que telle doit bien être leur vie. Mis à l’école d’un christianisme fataliste, ils conçoivent que les uns naissent riches et les autres pauvres, puisque telle est la volonté de Dieu. » Dès lors, l’évêque brésilien n’a de cesse que ces plus pauvres parmi les pauvres prennent conscience de leur dignité humaine et de leurs droits, car aucune croissance vraiment humaine n’est possible quand on n’a même pas « conscience de vivre à un niveau infrahumain et lorsqu’on ne sait pas qu’on a droit à une vie meilleure, digne vraiment de l’homme. »

L’Église doit devenir ce qu’après les prophètes, le Christ a voulu qu’elle soit : une force libératrice. Faute de cela, les pauvres chercheront hors de la Bible et de l’Église l’énergie qui leur est nécessaire pour résister et pour changer leur réalité.

L’Exode, archétype de la libération

La théologie de la libération s’inspire essentiellement du livre de l’Exode : « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui réside en Égypte. J’ai prêté l’oreille à la clameur que lui arrachent ses maîtres. Je connais ses angoisses. Je suis résolu de le délivrer de la main des Égyptiens et à le faire monter de ce pays vers une contrée plantureuse et vaste » (Ex 3, 7-8). Il s’agit donc de se libérer de l’oppression (dictature, capitalisme sauvage, etc.) et de cheminer, avec l’aide de Dieu, vers la liberté, la fraternité, la justice sociale, voire des formes de socialisme radical. Il s’agit de s’arracher des mains du « pharaon » actuel, le capitalisme, de traverser la « mer rouge » par un rude combat social pour arriver à la « terre promise » d’une société plus juste et plus conforme à l’Évangile. La pâque du peuple hébreu préfigure la résurrection pascale. Dans « résurrection » se trouve la racine du terme « insurrection ».

Aujourd’hui, l’écroulement du monde socialiste « réellement existant », la déroute des révolutions populaires, la mondialisation et ses inégalités croissantes, l’hégémonie du néo-libéralisme bouleversent l’horizon de la théologie de la libération. Au lieu de penser un projet social unique plus ou moins proche des expériences socialistes révolutionnaires des pays du Sud (par exemple, Cuba, la Tanzanie…), la théologie de la libération s’est mise, au cours de la dernière décennie, à penser la pluralité des projets collectifs. Elle s’est intéressée à l’altermondialisme et au Forum Social Mondial qui s’est réuni plusieurs fois à Porto Alegre (Brésil). Auparavant, il s’agissait du pauvre en général. Désormais, il est question du Noir, de l’Amérindien, de la femme en tant qu’opprimés.

Les théologiens de la libération découvrent aussi l’importance de l’écologie. Ils sortent ainsi du carcan intellectuel trop matérialiste et trop rationaliste d’un certain marxisme, tout en conservant sa critique sociale radicale et son idéal de fraternité humaine. Ils acquièrent, surtout avec Leonardo Boff nourri de spiritualité franciscaine, et à la requête des communautés de base notamment amérindiennes, une sensibilité cosmique, que les orthodoxes qualifieraient (avec le philosophe religieux russe Serge Boulgakov ) de « pan-enthéiste ». Ils s’ouvrent à d’autres cultures, moins marquées par la philosophie des Lumières et son projet de maîtrise et de progrès effréné. La théologie de la libération acquiert des caractères plus « féminins », tout en conservant son ardeur révolutionnaire. Les communautés chrétiennes de base restent le lieu privilégié de cette théologie. De nombreux membres les ont quittées cependant, pour rejoindre des mouvements pentecôtistes plus conservateurs sur le plan social, mais plus chaleureux dans l’expression de la foi. Dès lors, des « alléluias » de louange sont venus enrichir le répertoire de ces communautés de base jadis habituées surtout à des chants de luttes et d’espérance terrestre.

Plus récemment, des théologiens latino-américains tels que Enrique Dussel ou Franz Hinckelamert ont élargi le propos. Il ne s’agit pas seulement de refuser le système capitaliste et matérialiste et d’opter pour une société plus juste. Il s’agit avant tout de refuser la mort et les forces de mort. Ces dernières sont multiples, qu’il s’agisse du surarmement des États ou de la violence faite aux pauvres, de l’obsession du profit et du pouvoir, de l’hyper-compétitivité élevée en diktat, de la destruction de l’environnement. Ces théologiens développent avec les communautés de base une prière et une pensée qui célèbre la vie et les forces de vie. Dieu veut la vie et est l’ennemi de tout ce qui apporte la mort. Le capitalisme mondialisé est une fausse « religion », sans transcendance mais d’essence sacrificielle. La théologie de la libération démasque la supercherie de la mondialisation néo-libérale qui conduit à bénir les riches et à punir les pauvres. Elle oppose aux forces de mort, mobilisées par Mammon, la force de Vie du Dieu de la Bible qui a « entendu les cris de son peuple ». Ce Dieu de vie invite à se mettre debout. Il donne force et sens à l’être pascal qui continue, malgré les apparences, à croire dans la vie.

Une spiritualité de la libération

« Qu’as-tu fait ? Écoute le sang de ton frère crier du sol vers moi » (Gn 4, 10). Cette question est reprise maintes fois par les théologiens de la libération, car elle appelle le chrétien à la conversion. Elle dit que la pauvreté de ce monde, loin d’être le produit du hasard, est la conséquence des actions injustes et pécheresses de l’être humain. Jon Sobrino dit aux nantis de « reconnaître cette vérité » et à « ne pas maintenir la vérité captive dans l’injustice » (Rm 1, 18). Les pauvres, « rebuts de l’humanité », sont crucifiés, dit ce théologien d’Amérique centrale au moment où le dictateur au pouvoir au Guatemala, appartenant à une Église réformée, commettait de véritables massacres à l’égard des habitants (principalement indiens) de son pays. De tels évènements, hélas si fréquents, montrent qu’il y a du péché dans la réalité de ce monde. Certes, le péché n’est pas le tout de cette réalité. Mais tant qu’on ne l’a pas perçu comme un péché flagrant, un « péché structurel » (c’est-à-dire inscrit dans les structures économiques et sociales), on n’est pas encore arrivé à découvrir la mise en question radicale qui nous est adressée.

Le monde doit changer. Le statu quo est scandaleux. Les pauvres ne sont pas qu’un « problème », ajoute Jon Sobrino. Les pauvres sont, pour le chrétien, « le lieu historique de Dieu ». C’est en eux qu’on rencontre le Christ. Ils sont les aimés de Dieu. Comme le Christ, ils portent le péché du monde. Cette dernière pensée a inspiré au prêtre franco-brésilien Fredy Kunz une pensée à partir des quatre chants du Deutéro-Isaïe (Is 55ss). Elle allie théologie et mystique. Il l’a appelée la « Mystique du Serviteur souffrant ». Frédy Kunz disait au sujet de son action et de la fraternité qu’il a créée : « La théologie de la libération, c’est la tête. L’action non violente gandhienne, ce sont les pieds. La mystique du Serviteur souffrant, c’est le cœur. »

Gustavo Gutierez, le fondateur péruvien de la théologie de la libération, insiste sur le fait que notre action en solidarité avec les pauvres, ne relève pas d’une simple « dimension sociale de la foi ». Il ne s’agit pas de quelque vertu morale. Il s’agit d’un face-à-face, d’une rencontre avec Dieu au cœur d’une action portée par l’amour.

Les théologiens de la libération insistent sur le fait que la solidarité active relève d’un amour authentique qui les a amenés à partager, au moins partiellement, les conditions de vie des exclus. Ce don va de pair avec de l’affection et de la tendresse. Sans cette amitié et cette proximité, au sein des favelas , des taudis et des campagnes où règnent la faim et la misère, il peut certes y avoir des actions bien intentionnées, mais ne restent-elles pas froides et impersonnelles ? La théologie de la libération met ainsi en question à la fois les « bonnes œuvres » caritatives, les « projets de développement » parachutés d’en dehors des communautés ainsi que l’action volontariste mais parfois impitoyable de certains partis révolutionnaires se considérant comme « l’avant-garde » du peuple.

Cette rencontre de Dieu dans les pauvres implique une ascèse, un travail sur soi. L’homme se décentre et trouve sa propre réalisation en se donnant à autrui. Chemin faisant, le chrétien aura à se demander s’il veut vraiment supprimer la douleur d’autrui et s’il cherche réellement sa libération et non pas avant tout – même subtilement – le sens de sa propre vie (même si, en fait, on trouve ce sens dans cette pratique). Le pauvre est celui qui, d’une façon très concrète, place l’être humain devant l’alternative de se choisir lui-même ou de choisir l’autre, d’accepter ou non des expressions évangéliques aussi simples qu’ « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Tout ce chemin ascétique n’est pas une chose aisée. Le pauvre est tellement autre qu’il exige le décentrement de soi.

En outre, l’engagement pour la justice, peut coûter cher en termes de réputation et de statut social. Nombreux sont ceux qui ont été l’objet de calomnies comme Dom Helder Camara traité « d’évêque rouge », voire d’attentats criminels, tel que Mgr Oscar Romero du Salvador, fauché à la mitraillette alors qu’il célébrait la messe à l’autel. La mort et le martyre sont des réalités qu’un amour libérateur prend en compte : des milliers de laïcs, de religieuses et de prêtres ont versé leurs sang pour leurs frères et sœurs appauvris. Ils ont affronté courageusement les pouvoirs en place. Ils ont été les victimes des « escadrons de la mort » qui assassinent au service des riches et de certaines multinationales, quand celles-ci ne reculent devant rien pour protéger les privilèges exorbitants dont elles jouissent dans certains pays du Sud.

L’action non violente, violence des pacifiques

S’il y eut des chrétiens engagés qui, tel le prêtre colombien Camillo Torez, n’hésitèrent pas à rejoindre un mouvement armé de libération, d’autres se prononcèrent pour l’action non violente. Dom Helder estime qu’il faut opposer la force de la non-violence active aux trois violences dont souffrent les pauvres : la violence des oppresseurs dont la richesse se nourrit de la misère de leurs concitoyens ; la violence du monde riche contre les pays du Sud à travers des échanges commerciaux injustes et l’exploitation des ressources naturelles ; la violence perpétrée pour les États au nom de la défense de l’ordre établi, qui conduit à qualifier de subversion toute tentative de changement de cet ordre.

A l’exemple de Martin Luther King et du mahatma Gandhi, il faut opposer à ces trois types de violence celle que le frère Roger Schütz de Taizé appelait « la violence des pacifiques ». Elle se situe dans la perspective évangélique du pardon. Elle vise, en définitive, la réconciliation et la paix, mais fondées sur la justice. L’action non violente implique, par exemple, le refus d’obéir à la loi, le non-paiement de l’impôt, la grève générale, la dénonciation publique des abus – au risque de sa vie – et toujours le dialogue inlassable avec les agents plus ou moins conscients du pouvoir injuste.

Cette non-violence accepte qu’il puisse y avoir des victimes dans ses rangs, mais elle se refuse à en faire dans ceux de l’adversaire. « Il n’y a pas de victoire contre l’oppression et les structures d’injustice sans sacrifice. Les sacrifices acceptés par la non-violence préparent mieux l’avenir et la réconciliation que les sacrifices imposés par la violence ». Mais la non-violence n’est jamais lâcheté ni immobilisme. « Une non-violence qui ne se préoccuperait pas d’être vraiment une action capable de faire l’histoire serait encore du « passivisme » déguisé sous de grands principes et de beaux sentiments », précise Dom Helder.

Quelle espérance dans le monde actuel ?

Voyant comment va le monde aujourd’hui, pourquoi ne pas se résigner ? Comment ne pas verser dans le désespoir et le cynisme ?

Ce sont les pauvres, disent les théologiens engagés, qui maintiennent la véritable espérance : « L’espoir des pauvres ne périt jamais », affirme le psalmiste (Ps 9, 19). Les pauvres pour lesquels survivre est une tâche première et mourir le destin le plus proche, ont et maintiennent une espérance surprenante. Leur espoir et leur courage sont certes confortés par des victoires partielles et des solidarités concrètes faites de joie fraternelle et d’entraide. Mais les racines de leur espérance se nourrissent aussi d’une autre sève : un acte premier de confiance en un Dieu Père. Ils pressentent et nous enseignent que la justice et la bonté existent au fond de la réalité et que, malgré tout, le bien est plus originel et plus puissant que le mal. Dans les communautés chrétiennes de base, des gens quelquefois se lèvent et disent qu’ils acceptent que le vrai salut passe aussi par leur propre crucifixion. Certains expriment parfois en paroles parfaitement explicites que c’est le Serviteur souffrant qui donne la véritable espérance. Rien de tout cela ne leur enlève leur dynamisme pour travailler activement à la libération. Ils intègrent le scandale de la croix dans leur espérance, car ils savent – mieux que les nantis – que la croix est enceinte de la résurrection.

Les théologiens qui rapportent ces dires, ajoutent humblement qu’en définitive, c’est à une « théologie négative de l’espérance » qu’ils aboutissent : l’apophatisme (le non-dire) devant le mystère de la souffrance et devant l’espérance. Une chose leur paraît certaine : en dernière analyse, l’espérance vit de l’amour. Celui qui aime les pauvres de manière radicale et désintéressée fait quelque chose d’absolument bon, qui sera accueilli pour toujours dans l’histoire du Salut. Celui qui agit par amour et dans l’espérance est en train de dire que le mystère ultime de la réalité est un mystère de bonté et de salut.

Jean-Thierry Verhelst

Texte paru dans la revue Le Chemin, 73, hiver 2006.
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12:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE CONTEXTUELLE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/06/2008

JE SUIS VENU TE DIRE QUE JE M'EN VAIS !

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La vie d'un éducateur est souvent faite d'imprévus et n'est jamais sauf, pour certains ; un long fleuve tranquille. Pour partager le Bonheur qui vous habite, il faut souvent renier son confort personnel.
Il faut que les plus pauvres viennent se baigner avec vous dans l'océan spumeux et éclatant de joie de vivre.
Nous devons partir de leurs désirs profonds. Dans cette source nous puiserons d'autres sources plus jaillissantes. Sinon, l'éducateur ne fait que du forcing social et cela est plus dommageable que nous le pensons. Je dois, en tant que travailleur Social, accompagner les désirs des plus petits de nos Frères. De plus, la charité telle que bon nombre de chrétiens la conçoive est à mettre au panier de nos mémoires.
L'être Humain évolue anthropologiquement et la recherche de Justice sociale devient primordiale, voire essentielle.
Le paternalisme dont a fait preuve l'Église durant des années a démontré ses limites.
L'individu doit impérativement redevenir acteur de son propre destin.
J'en ai marre de ces gens qui pensent, agissent pour les autres sous prétexte de donner un sens à leur existence.
Penser à la place des autres, c'est forcer autrui à ne jamais penser individuellement.
Cela fait partie de nos petits viols quotidiens des Droits de l'Homme.
Après cette entrée en matière, vous avez compris que je ne suis pas un bureaucrate travaillant à heures fixes.
Tout cela pour vous dire que mon Blog risque de demeurer muet durant quelques temps, quelques semaines...
Moi, qui écris des livres, des articles pour que l'Humain savoure avec Amour l'instant présent ; je ne semble pas en harmonie avec mes écrits.
Détrompez-vous, je ne fais jamais mentir les mots et mes textes restent dans la ligne droite de mes pensées.
Cependant, soit que nous avons une veine militante ou que nous dormons sous le soleil couchant.
Du tréfonds de mon âme, je crois que nous pouvons construire le Royaume de Dieu dès maintenant, dans l'Aujourd'hui.
Voir des yeux éteints par les tristesses s'illuminer grâce à un sourire donné est pour moi une joie incommensurable.
Donc, demain puis dans les jours qui suivent ou qui viennent. Je serais absent pour mieux être présent auprès des plus souffrants.
Dès, Lundi je participe même de façon active au Grenelle de l'insertion. Trouver de nouveaux paradigmes pour alléger les fardeaux humains.
Maintenant, que vous commencez à me connaître ; vous savez qu'il m'est impossible de séparer ma Foi d'une action politique concrète.
Dans le respect de chacun, évidemment...
C'est en cela que je parle désormais de Justice plutôt que de charité.
Être Témoin de l'Amour et de l'Espérance au cœur de la pâte humaine, tel est mon horizon de Vie depuis longtemps.
Soyez, selon vos charismes, des amoureux ( ses ) de Dieu là où vous êtes.
Et combattez pour que l'Amour devienne vainqueur pour des jours meilleurs.
La prière vous aidera infiniment pour prendre conscience des desseins de Dieu  à votre encontre.
Je vous souhaite un merveilleux week-end et une semaine rutilante de Tendresse Divine.
Bruno LEROY.

20:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

IL EXISTE UN ESPRIT GUY GILBERT.

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( Photo : Bruno LEROY )

Pourquoi dit-on qu’il est différent des autres éducateurs ? Simplement, parce qu’il n’a jamais baissé les bras, n’est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l’Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ.


 

Il est arrivé sans faire de bruit tel un souffle dans la nuit. Certains pensent qu’il a une envergure de star, d’étoile inaccessible ou de prêtre-éducateur au dessus de tout. Et pourtant, toute l’humilité s’inscrit sur le visage de Guy Gilbert comme sa Foi dénudée et pure qu’il vit depuis tant d’années. Il ne masque rien et cela fait la grandeur du personnage.

Ses mots sont des couperets contre nos égoïsmes et surtout, contre notre individualisme face au pognon. Il nous invite à partager, à aimer sans mesure. Puis, soudain s’arrête en se posant la question de savoir si tout cela n’est pas utopique. La réponse est affirmative. Voilà donc que, depuis sa tendre enfance, cet homme devenu septuagénaire entretient des utopies pour un monde meilleur !.

Nous pouvons penser, à juste titre, que toutes ses utopies ne sont pas applicables, concrétisables. Détrompez-vous, Guy Gilbert est justement venu ce soir nous démontrer le contraire.

Des jeunes paumés n’ayant plus un seul désir de vivre mais celui de se foutre en l’air. Des jeunes violents car, personne ne les écoute et qu’il faut parfois gueuler sa rage pour se faire entendre. Des jeunes victimes d’un système basé sur le profit qui dealent, volent et parfois tuent pour uniquement s’acheter les dernières fringues du moment...

En face, le Père Guy Gilbert, un Homme de Dieu, un loubard du Christ qui vient leur prouver qu’une autre vie est possible. Il les écoute avec les oreilles de son âme et les regarde avec les yeux de son cœur. Ils se sentent soudainement aimés, ce mot manquait tellement à leur vocabulaire. Construire, pourrait être le mot d’ordre du Père Guy Gilbert. Oui, construire une ferme nommée « Faucon », au lieu de détruire. Construire son avenir comme la plus belle rose au milieu des ordures. S’aimer soi-même pour pouvoir aimer autrui.

Guy Gilbert ne se contente pas de rêver ses utopies, il les apprivoise. Il les offre aux ados pour qu’ils réussissent au moins à se mettre debout face à ce monde pourri par l’argent et le manque de reconnaissance des autres.

Il gueule comme eux devant ce monde inhumain. Il agit pour que le soleil se lève chaque matin sur les ombres endormies.

Il est contagieux de valeurs immortelles , impérissables et les transmet aux Jeunes. Sa Force vient de la prière qu’il récite dès son lever et qu’il achève dans l’Eucharistie. Elle vient également de ses écrits qui lui permettent de prendre du recul face aux problématiques rencontrées. De ses conférences aussi où il peut hurler sa rage de vivre, de combattre, d’aimer selon le cœur de Dieu.

Pourquoi dit-on qu’il est différent des autres éducateurs ? Simplement, parce qu’il n’a jamais baissé les bras, n’est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l’Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ. Et c’est en artiste qu’il modèle cette matière première.

Non, il n’est guère différent des éducateurs que je rencontre au quotidien. Simplement, ces derniers sont désabusés par la routine de leurs fonctions. J’ai toujours dit, affirmé, écrit, témoigné que Guy Gilbert était la tête suprême des éducateurs. Il est l’Amour incarné qui veut propager cette dimension de Tendresse sur la terre. Je ne connais aucun travailleur social ayant ce charisme à déplacer des montagnes de haine. Dieu est en lui comme une respiration dans l’infini. Nous l’avons tous et toutes sentis le soir de sa venue à Lille.

Guy Gilbert est reparti après avoir délivré son message. Il est peut-être dans sa permanence parisienne ou dans la Bergerie avec ses Jeunes. Peu importe, même s’il est au Canada, c’est l’esprit Guy Gilbert qui demeure en nos âmes. A nous de rester les veilleurs et transmetteurs de ses convictions inspirées par un Dieu d’Amour. Notre religion sera l’Amour inconditionnel des plus petits en priorité vécu en osmose avec le Christ. Le reste nous sera inspiré... Merci Guy d’être venu nous parler de l’essentiel qui habite nos existences.

Bruno LEROY.

16:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA PENSÉE DU JOUR.

LE MOMENT PRÉSENT
La pensée du jour

Profitez du moment présent de votre vie car ce moment ne reviendra pas.  L’avenir peut être meilleur ou pire mais maintenant,  vous êtes là.

Voyez où vous en êtes dans le cours de l’existence, par rapport à l’avenir, au passé, puis chaque instant, pleinement, au jour le jour, vivez.

Regardez ce qui se passe ici.  Écoutez les sons du moment.  Respirez le parfum de la vie et buvez-en l’enchantement.

Faites-le maintenant, pas plus tard, pas demain, car ce précieux instant jamais ne revient.

 Bruno LEROY. 

12:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA PENSÉE DU JOUR. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/06/2008

Un combat pour nos jeunes, un combat contre les drogues !

Depuis des années, des associations issues du mouvement de musique Techno prennent en considération les consommations dites festives de drogues. Elles diffusent régulièrement des informations concernant les risques liés à l'usage des stupéfiants, tout cela étant financé par les pouvoirs publics depuis huit ans, dans le cadre des nouvelles politiques de réductions des risques, qui est une politique officielle de l'État Français et qui va dans le bon sens pour les jeunes sensibilisés par ce mouvement culturel. Ces campagnes ont des effets crédibles puisque entre 1994 et 1999, la baisse de mortalité par overdose est de 80% et le taux de transmission par le virus du sida de 7%. La mise à disposition de seringues accompagnées d'une campagne de prévention forte à fait baisser de façon imprévue les injections, notamment les usagers de l'héroïne, dont l'insertion dans la société est mieux prise en compte par un travail éducatif soutenu, voit chuter la consommation de 67% ces dernières années.
Depuis 1987, tous les Ministres de la santé sont extrêmement audacieux et renforcent constamment ce grand projet de santé publique par une politique à l'écoute des citoyens et non uniquement répressive. De plus, dans un souci pédagogique, les ministres tiennent compte de l'évolution des drogues, de leurs pratiques et des risques encourus pour la santé. Cette évolution politique de conscientisation se retrouve dans tous les pays Européens. Cette politique de réduction des risques vient d'être approuvée par les sénateurs qui l'ont inscrite comme la loi de santé publique. En effet, il s'agit bien d'un enjeu de santé publique et non un enjeu uniquement pénal.
Pourquoi la musique Techno fut-elle ainsi le berceau de la drogue et le lieu privilégié pour le combattre ? Il est prouvé que certaines musiques influent sur le système nerveux et peuvent générer de états seconds chez l'être humain. Ce qui est davantage dramatique, c'est que les jeunes en particulier deviennent dépendants inconsciemment de ces états planants, qu'ils compensent par des drogues pour pallier à un manque dont ils sont absolument incapables de trouver l'origine. Pour cette raison, les chrétiens que nous sommes ne doivent pas laisser leurs adolescents combler leurs vides affectifs sur des musiques purement commerciales qui engendrent des risques mortels toxicomaniaques. Les hommes politiques se sont mis à l'écoute de ces jeunes en condamnant la drogue et non les drogués, car on ne punit pas une personne malade. Tout cela n'est que le reflet de notre société en manque de vie intérieure. Redonnons aux ados des projets constructifs, afin qu'ils puissent regarder ensemble dans la même direction et se sentir utiles à la société. Nos politiques européennes comprennent désormais le fabuleux humus que représente la jeunesse pour le monde en devenir. Les chrétiens doivent redonner le sens du beau aux enfants qui les entourent, afin que cette beauté devienne ressourcement dans les moments difficiles, et fasse naître des acteurs de leur propre vie par une culture de l'intelligence. Il nous faut en finir avec cette ambiance dépressive et mortelle qui règne en maître dans le cerveau de nos jeunes et nous devons exprimer la douce musicalité de l'existence par notre Témoignage Chrétien, en disant aux jeunes que la vie est un combat qui vaut la peine d'être vécu, tant il est Beau quand nous lui donnons du sens.
Bruno Leroy, Correspondant TopInfo.

14:38 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/06/2008

Mettez votre argent à Son service !


podcast

L'argent peut vous permettre d'acheter les autres, mais pas d'acquérir de vrais amis. Christina Onassis, l'une des femmes les plus riches du monde, devait payer une jeune femme pour venir jouer au tennis avec elle ou pour l'accompagner dîner en ville. Elle disposait de tellement d'argent qu'elle ne savait pas comment le dépenser. Elle vécut pourtant une vie vide de sens, et solitaire. L'argent peut acheter les humains, mais pas obtenir des amis. Et ceux qui se targuent d'être vos amis s'évanouiront de votre vie dès qu'ils sentiront que votre argent se fait rare !
 

Excellente écoute de Sa Parole pour aujourd'hui !

Votre Frère, Bruno.

10:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Ne pas craindre les hommes.


La crainte des hommes n’a jamais sa source en Dieu. D’ailleurs, le dicton populaire va dans le même sens lorsqu’il dit que « la crainte est mauvaise conseillère ». Par contre, l’Esprit de Dieu inspire un esprit de crainte. Y a-t-il là une contradiction ? Au contraire, la crainte spirituelle est celle qui vénère la grandeur de Dieu et reconnaît combien Dieu est à l’origine de toute réalité créée. L’homme se reconnaît dépassé par le mystère de l’amour divin, toujours plus grand. Dieu est bienveillant. Cette crainte libère de toute suffisance orgueilleuse de se croire le maître absolu de sa vie. La crainte des hommes est par contre celle qui engendre la peur, paralyse l’existence, insinue un climat de méfiance ou de suspicion. C’est lorsque cette peur prend une dimension globale à toute la vie humaine qu’elle est vraiment dangereuse et qu’il faut alors la craindre, c’est-à-dire tirer la sonnette d’alarme et la chasser : « Craignez celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. » Jésus vise ici directement le démon ou les esprits impurs qui sournoisement font douter de la bonté de Dieu et de la beauté de la vie. Il y a ici matière à combattre.

Ne laissons pas la crainte des hommes envahir notre existence et avec perfidie les racines de notre cœur. Pour combattre tout esprit de méfiance, mettons – dans des actes de prière renouvelés – notre confiance en Dieu, source de tout bien, et regardons nos ennemis avec le regard bienveillant de Dieu.

P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006

 



 


 

 

 

10:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

“Aimer tout le monde, comprendre, excuser”

Aimer les âmes pour l'amour de Dieu voilà qui nous permet d'aimer tout le monde et de comprendre, d'excuser, de pardonner... Notre amour doit être capable de couvrir la multitude des déficiences et des misères humaines. Nous devons avoir une charité merveilleuse, "veritatem facientes in caritate", et défendre la vérité sans blesser. (Forge, 559)

Tout comme moi, vous vous trouverez tous les jours chargés du poids de nombreuses erreurs, si vous vous examinez avec courage en la présence de Dieu. Quand on lutte pour s'en défaire, grâce à l'aide divine, elles n'ont plus d'importance déterminante et on les surmonte, même si on a l'impression de ne jamais parvenir à les déraciner complètement. Qui plus est, au-delà de ces faiblesses, tu contribueras à porter remède aux grandes déficiences des autres, si tu t'efforces de répondre à la grâce de Dieu. En te reconnaissant aussi faible qu'eux — capable de toutes les erreurs et de toutes les horreurs — tu seras plus compréhensif, plus délicat et, en même temps, plus généreux pour te décider à aimer Dieu de tout ton cœur.

Nous les chrétiens, les enfants de Dieu, nous devons aider les autres en mettant en pratique, avec honnêteté, ce que ces hypocrites susurraient avec perversité à l'oreille du Maître : tu ne regardes pas au rang des personnes. C'est-à-dire que nous rejetterons totalement cette acception des personnes — toutes les âmes nous intéressent ! —, même si, en pure logique, nous devons d'abord nous occuper de celles que Dieu, pour une raison ou pour une autre — mais aussi pour des motifs humains, du moins en apparence — a placées à nos côtés. (Amis de Dieu, 162) 


        http://www.opusdei.fr/art.php?p=15730

09:56 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/06/2008

La prière du « Notre Père ».

La prière du « Notre Père » nous invite à lever les yeux vers le Ciel, à porter notre regard vers celui qui est la source et le terme de notre vie : « Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne ». Quel est le nom de notre Père si ce n’est celui de son Fils, le nom d’un Dieu qui s’est révélé à nous comme notre Seigneur et notre Sauveur. Quel règne appelons-nous de tout notre cœur si ce n’est celui qui est « justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint » (cf. Rm 14, 17).

En priant le Père dans le Nom du Fils pour que règne en nous son Esprit, nous nous annonçons à nous-mêmes notre filiation. Car l’Esprit que le Père nous a envoyé fait de nous des fils en son Fils unique. Ainsi, en nous tournant vers notre Dieu à la fois un et Trine, la prière nous filialise et d’une certaine manière nous divinise. Elle appronfondit en nous la grâce de filiation et de sanctification que nous avons reçue le jour de notre baptême. Elle la rend opérante en nous de sorte que par toute notre vie, le Nom de notre Dieu se voit sanctifié et glorifié. Saint Cyprien s’exprime ainsi : « Qui pourrait sanctifier Dieu puisque lui-même sanctifie ? Mais nous inspirant de cette parole : ‘Soyez saints parce que Moi Je suis Saint’ (Lv 11, 44), nous demandons que, sanctifiés par le baptême, nous persévérions dans ce que nous avons commencé à être. Et cela, nous le demandons tous les jours, car nous fautons quotidiennement et nous devons purifier nos péchés par une purification sans cesse reprise […]. Nous recourons donc à la prière pour que demeure en nous cette sainteté. » (Dom. Orat. 12)

C’est alors comme des fils, vivants de sa vie même, que nous pouvons implorer le Père pour que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Un véritable fils garde toujours unie sa volonté à celle de son Père qui l’aime. Et il n’a pas d’autre plus grand désir que de voir la volonté de ce dernier se réaliser. La volonté de notre Père du ciel c’est « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 3-4). Ainsi, par notre prière, nous demandons à notre Père de nous garder avec lui dans une communion de volonté pour collaborer à son œuvre de salut pour la vie du monde.

Cette attitude filiale se prolonge par celle d’un abandon confiant en la Providence de celui qui est au-delà de toute bonté : « Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. » Ce pain, c’est le pain matériel nécessaire pour vivre dont personne, en sa qualité de fils de Dieu, ne peut se voir privé. Le mot « épiousios » (en grec), qui pris dans un sens temporel nous ramène à la confiance en l’« aujourd’hui » de la Providence divine, signifie « sur-essentiel » s’il est pris dans un sens qualitatif. Il nous renvoie alors au Pain vivifiant de la grâce qui nourrit nos âmes et conserve en nous l’opération de ses dons, Pain dont nous nous rassasions à chaque Eucharistie.

Cette vie divine accueillie nous transforme. Elle nous introduit dans la loi de réconciliation : « Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient. » La prière nous conduit jusqu’au pardon en nous configurant au Fils dont les paroles sur la Croix résonnent encore à nos oreilles : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Si nous nous laissons conduire à l’exercice de la miséricorde, non seulement nous recevrons le pardon de nos fautes mais nous vaincrons aussi la loi du péché. Saint Maxime le Confesseur nous dit : « Celui qui n’a pas parfaitement pardonné à ceux qui l’offensent et qui n’a pas offert à Dieu son cœur pur de toute tristesse, illuminé par la lumière de la réconciliation avec le prochain, manquera la grâce des biens pour lesquels il a prié et, sera livré à la tentation du malin. »
La prière filiale en nous conduisant au pardon nous libère de la tentation du démon. En pardonnant à nos ennemis, nous témoignons que Dieu est vraiment notre Père par grâce. Nous manifestons que nous n’avons pas pour père le malin qui veut nous asservir à la loi mortifère du péché mais que nous sommes les fils du Très-Haut qui dispense la vie éternelle à ceux qui l’aiment.

« Seigneur Esprit Saint, transforme-nous en fils du Père à l’image du Fils unique. Approfondis en nous chaque jour davantage la grâce de filiation et de sanctification que nous avons reçue le jour de notre baptême. Unis notre volonté à celle du Père, que nous puissions communier et collaborer à son désir de salut pour tout être humain. »

Frère Elie.

21:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

« L'attitude de Diotrèphe »


podcast

 Alors pourquoi trouvons-nous si difficile de travailler ensemble ? A cause de « l'attitude de Diotrèphe » qui prévaut trop souvent parmi nous. « Diotrèphe qui aime être le premier refuse d'entretenir des relations avec nous... Non content de refuser d'accepter les frères et enseignants de passage, il empêche aussi les autres qui voudraient le faire de les aider. Il va jusqu'à chasser hors de l'église ceux qui passent outre » (3 Jean 1.9-10 TP). Que voulait donc Diotrèphe ? Contrôler les autres. Servir les autres ne l'intéressait pas, son ego était trop important ! Il avait peur que quelqu'un ose mettre au défi son autorité.

Avons-nous cette attitude, parfois ?

A nous de répondre honnêtement en notre âme et conscience après avoir écouté cet enregistrement...!

Votre Frère Unioversel, Bruno.

11:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |