12/01/2009
LA FLAMME DE CLAUDE BERRI S'EST ÉTEINTE.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'hôpital de la Salpêtrière avait annoncé que M. Berri avait été admis dans son service de réanimation chirurgicale. Dimanche après-midi, l'établissement avait indiqué que l'"état neurologique" du célèbre producteur de cinéma était "très sévère" et qu'il souffrait d'un "hématome intracrânien". M. Berri avait déjà été victime d'un accident vasculaire cérébral en 2006.
Grande figure du cinéma en France, Claude Berri a récemment produit Bienvenue chez les Ch'tis, de Dany Boon, plus gros succès français au box-office avec plus de 20 millions de spectateurs. Outre de nombreux succès populaires, il a aussi produit Tess, de Roman Polanski, et La Reine Margot, de Patrice Chéreau, ainsi que des films d'Eric Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Jean-Jacques Annaud, Claude Zidi, Alain Chabat, Les Inconnus ou Costa-Gavras.
Auteur de plusieurs œuvres à coloration autobiographique (Le Vieil Homme et l'Enfant), il a connu le succès en réalisant Tchao Pantin, qui a valu à Coluche le César du meilleur acteur en 1984, ou encore Manon des sources et Jean de Florette, tirés de l'œuvre de Marcel Pagnol. Né Claude Langmann à Paris en 1934, ce producteur autodidacte, fils d'un fourreur, a pris le nom de Berri. Grand amateur et collectionneur d'art, il a ouvert en mars à Paris un lieu dévolu à l'art contemporain, l'Espace Claude Berri. Son fils, Thomas Langmann, a récemment produit L'Ennemi public N°1 et L'Instinct de mort, films sur la vie de Jacques Mesrine, et a réalisé et produit Astérix aux Jeux olympiques.
18:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Quelle est cette tempête ?
Voici un texte que j'avais écrit vers 2007 et qui, me paraît hélas toujours d'actualité à l'aube de cette nouvelle année.
PRIÈRE POUR LA FRANCE
Seigneur,
Quelle est cette tempête qui souffle sur la France,
Le bruit sourd d'un ouragan tuant nos espérances,
Nous voulons une liberté humaine qui respecte,
Les petits, les fragiles sans devenir suspects,
Nos valeurs semblent foulées du pied,
Nos convictions semblent à jamais ignorées,
Pourrais-tu permettre que la dignité soit brisée,
Pourrais-tu me dire pourquoi nous sommes divisés,
Entre deux compromis qui ne font que promettre,
Entre deux incertitudes rudes et illusoires,
Quels gestes salvateurs devons-nous commettre,
Pour recouvrer confiance face à nos peut-être,
Nous sommes dans l'incertitude de nos êtres,
Notre conscience devient silencieuse,
Face aux caricatures souvent odieuses,
De ces Pouvoirs qui semblent tout vouloir,
Pour nous réduire en moutons sans espoir,
Oh ! Seigneur,
Le soleil s'évanouit dans la mer,
Les nuages assombrissent ta Lumière,
Que devons-nous faire ?
Nous lever ensemble pour respirer,
L'air pur et frais de ton éternité,
Je sais, il faut prier ta mère qui a tant pleurée,
Lorsqu'elle a vue ton visage défiguré,
Oui, c'est l'aspect de la France que tu donnes,
Les traits meurtris par les plaies d'intolérances,
Tu les as vécues avant nous ces terribles souffrances,
De n'être compris d'aucuns et insulté pour rien,
Nous te promettons de nous relever en Ton Nom,
De prier et de nous abîmer dans les profondes oraisons,
Nous te promettons d'emprunter ton chemin,
Où l'Espérance renaît au matin comme un combat,
Qu'il faut mener contre un éventuel destin,
Ne quitte pas nos mains nous en avons besoin,
De tes gestes d'Amour qui nous rendront serein,
Nous serons toujours dans tes bras,
Quoiqu'il advienne dans le soir froid,
Nous resterons debout cherchant des solutions,
Pour que la France pour Toi retrouve sa Raison.
Amen !
Bruno LEROY.
17:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
09/01/2009
QUELQUES CITATIONS DE BRUNO LEROY.
19:58 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PRESSE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
07/01/2009
DIEU EST DANS LE SILENCE.
Dieu vous a-t-il témoigné sa confiance en gardant le silence - ce silence qui a un sens si profond ? Les silences de Dieu sont ses réponses. Représentez-vous ces jours de silence absolu, dans la maison de Béthanie. Connaissez-vous actuellement, dans votre vie, quelque chose de semblable ? Dieu peut-il vous témoigner de cette manière-là sa confiance, ou réclamez-vous encore une réponse manifeste ?
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Dieu vous accordera sans doute les bienfaits que vous réclamez, s’il vous semble impossible de vous en passer ; mais son silence est la preuve qu’il veut vous faire parvenir à une plus merveilleuse connaissance de lui-même. Vous plaignez-vous à Dieu de ce que vous n’avez pas reçu de réponse ? Vous verrez Que Dieu vous a, par son silence, manifesté une plus grande confiance, parce qu’il a vu que vous étiez capable de supporter une révélation plus sublime.
Il ne voulait pas vous plonger dans le désespoir, mais vous rendre plus heureux. Si Dieu vous a répondu par le silence, louez-le, car il veut vous entraîner vers de plus hautes destinées. Le moment où il vous manifestera qu’il a entendu vos prières viendra ; c’est lui qui, dans sa souveraine sagesse le détermine. Pour lui, le temps ne compte pas. Vous vous dites peut-être : « J’ai demandé à Dieu du pain, et il m’a donné une pierre. » Mais vous vous trompez, et aujourd’hui vous vous apercevez qu’il vous a donné le pain de vie.
Ce qui est merveilleux, lorsque Dieu se tait, c’est que ce silence est contagieux. Vous devenez vous-même pleinement calme et confiant : « Je sais que Dieu m’a entendu. » Son silence même le prouve. Aussi longtemps que vous pensez que Dieu doit vous bénir par une réponse à votre prière, il le fera ; mais il ne vous accordera pas la grâce du silence. Si Jésus-Christ travaille à vous révéler le but véritable de la prière, qui est de glorifier son Père, il vous donnera le premier signe de son intimité : le silence.
Bruno LEROY.
20:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La liberté est le prix du risque.
N’est-il pas vrai que le plus grand danger dans la vie, c’est de ne rien risquer du tout. Celui qui ne risque rien, n’a rien ; celui qui ne risque rien, n’est rien, affirme un auteur contemporain. Seuls celles et ceux qui risquent sont libres.
Si la liberté est le prix du risque, en amont de celle-ci nous sommes conviés à vivre l’expérience de la confiance. Et Dieu nous enjoint, à l’instar d’Abraham, de partir, de quitter les contrées de nos certitudes pour repartir vers des horizons moins connus, voire inconnus. Ce départ-là se vit d’abord au plus profond de notre être, à l’endroit précis où Dieu aime venir se poser, se reposer, là où se noue l’humain et le divin.
Nous devons, ici aussi, oser faire confiance, prendre le risque de prendre Dieu au sérieux. « Pars, ne crains pas, je suis avec toi, jusqu’à la fin des temps », susurre-t-il dans une brise légère au cœur de notre désert. Un peu comme si nous étions invités à nous quitter pour mieux le rencontrer. Tout au long de notre existence, nous avons reçu de celles et ceux qui ont croisé notre chemin.
Et aujourd’hui, c’est à nous de partir et de marcher sur les destinées sinueuses de nos histoires. Cette démarche commence par chacune et chacun d’entre nous, là où nous en sommes. Je pars de qui je suis. J’ose clamer mon identité de croyant. Pour ce faire, je dois connaître mes repères intérieurs, ceux qui me rassurent et ceux qui me donnent des ailes pour voler dans la vie.
Fort de cette connaissance, je pars, je me quitte, sans pour autant jamais me nier ; je me quitte tout simplement pour partir à la rencontre de Dieu en moi ou chez l’autre avec cette conviction d’en revenir transfiguré. Ayant dépassé mes propres peurs, je fais l’expérience lumineuse, merveilleuse d’un dépassement, d’une autre manière de regarder la vie et le monde.
Mon regard s’illumine de lumière divine. Ayant quitté mes certitudes et pris la main de Dieu tout en confiance, je découvre à nouveau ce bonheur de croire en celui qui se transfigure sous nos yeux. L’expérience de la transfiguration devient ainsi l’invitation constante à quitter la plaine de nos raisonnements pour grimper la montagne de Dieu. Au sommet de celle-ci, au sommet de nos vies, Dieu se donne en lumière pour éclairer nos départs incertains. Que la lumière du Transfiguré nous ouvre la route de cette destinée à accomplir, à réaliser.
Les risques à prendre pour vivre notre vie chrétienne s’enracinent donc bien au cœur de nos identités. Osons alors être pleinement nous-mêmes.
Bruno LEROY
Éducateur-Écrivain.
20:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Quand la porte se refermera.
L'histoire raconte la légende d'une femme pauvre avec un garçonnet dans les bras, qui, passant devant une caverne, entendit une voix mystérieuse venant de l'extérieur et qui lui disait: « Entre et prends tout ce que tu désires, mais n'oublie pas le principal ». Souviens-toi d'une chose: Après que tu soies sortie, la porte se refermera à tout jamais. Profite de l'opportunité, mais n'oublie pas le principal. La femme entra dans la caverne et trouva beaucoup de richesse. Fascinée par l'or et les bijoux, elle déposa l'enfant par terre et commença à amasser, anxieusement, tout ce qu'elle pouvait dans son tablier.
La voix mystérieuse lui rappela: « Tu as seulement 8 minutes ». Les 8 minutes épuisées, la femme chargée d'or et de pierres précieuses, courut hors de la caverne et la porte se referma. Elle se rappela alors, que le garçonnet était resté à l'intérieur, mais la porte était fermée à tout jamais. La richesse dure peu mais le désespoir, toujours! La même chose parfois, nous arrive. Nous avons quelques 80 ans pour vivre en ce monde et toujours une voix nous rappelle : « De ne pas oublier le principal »! Le principal, c'est les valeurs spirituelles, la foi, la vigilance, la famille, les amis, la vie. Mais l'appât du gain, la richesse, les plaisirs matériels nous fascinent tellement, que le principal reste toujours de côté…
Ainsi, nous épuisons notre temps ici-bas, et nous laissons de côté l'essentiel: Les trésors de l'âme. Nous ne devons jamais oublier que la vie, en ce monde, passe rapidement et que la mort arrive de façon inattendue. Lorsque la porte de cette vie se refermera pour nous, les lamentations ne serviront à rien.
10:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONTES SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
06/01/2009
Seul notre silence peut en faire des monstres.
20:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
L’aveuglement des disciples et la tendresse de Jésus.
Dans le miracle de la multiplication des pains, le Seigneur a montré qu’il était le créateur de toutes choses. En marchant sur la mer, il montre que sa maîtrise souveraine des éléments va jusqu’à la domination sur la mort. Cet épisode est donc aussi important que celui que nous avons médité et ne saurait en être séparé.
Ainsi, après la multiplication des pains, le Seigneur congédie tout le monde, à commencer par ses disciples qu’il contraint à monter dans une barque, tandis qu’il se charge seul de renvoyer la foule. Voilà qui n’est pas sans nous rappeler notre propre expérience spirituelle : Jésus se révèle avec éclat, ici il multiplie les pains pour nourrir la foule, puis il disparaît et nous laisse seuls, ici il renvoie tout le monde et s’isole sur la montagne. Mais s’agit-il de deux actes distincts ? Faut-il opposer les deux initiatives ? Jésus nourrit la foule puis la renvoie porter du fruit dans son quotidien ; Jésus donne mission à ses disciples de distribuer le pain pour la foule puis les éloigne bien vite de la tentation de s’attirer quelque gloire pour ce service. Il les protège et se charge lui-même de renvoyer tout le monde. Puis il monte sur la montagne dans la même action de grâce qui lui fit lever les pains au ciel. Il est venu pour tout rapporter au Père.
Mais les disciples qu’il a envoyés sur la mer semblent loin de ces préoccupations spirituelles : ils se débattent contre les éléments. Les descriptions précises de saint Marc donnent presque un effet comique à la situation. Les disciples n’ont rien demandé, ils ne cherchaient qu’à rester à terre auprès de leur maître. Mais, obéissants, ils ont pris la mer selon la volonté de Jésus. L’affaire semble mal tourner. Il n’en est rien cependant, car Jésus fait bien tout ce qu’il fait. Il réserve à ses disciples dont l’obéissance les a fait nourrir une foule avec quelques pains et deux poissons, une occasion de découvrir son identité profonde. En les rejoignant sur les flots démontés, Jésus veut leur révéler que sa seigneurie va jusqu’à soumettre les éléments et dominer la mort, représentée par la mer.
Mais les disciples, qui n’avaient pas compris le premier signe, ne comprennent pas non plus le second. La tendresse que Jésus leur manifeste en les invitant à la confiance les rassure mais ne suffit pas à leur ouvrir les yeux. Il faudra encore bien du temps, l’expérience de la résurrection et le don de l’Esprit pour qu’ils découvrent pleinement qui est leur maître.
L’aveuglement des disciples et la tendresse de Jésus à leur égard agissent comme un baume sur nos propres raideurs. Mais elles sont également un vigoureux appel à nous dépasser. En ce temps de Noël, quelques jours après avoir célébré la manifestation de la lumière du Christ aux nations du monde entier, ne sommes-nous pas comme ces disciples qui viennent de participer à la multiplication des pains ? Quitter dans quelques jours la douceur de Noël n’est pas une perspective facile, surtout que l’austérité du carême s’imposera très tôt cette année. Le Seigneur nous pousse pourtant à prendre la mer. La question est donc : avons-nous bien compris ce que nous venons de vivre ? Avons-nous manifesté la même obéissance que celle manifestée par la docilité remarquable des disciples ? L’identité du Christ ne se résume jamais à une formule, elle se dévoile dans une rencontre, elle se donne dans une alliance consentie et choisie.
Enfin, un autre détail de ce texte nous rejoint : en marchant vers la barque, saint Marc précise qu’ « il allait les dépasser ». L’expression est caractéristique des épiphanies. Ainsi, alors que ses disciples « rament », alors que la barque de son Église est malmenée, Jésus se dévoile dans la lumière de sa résurrection, dans la puissance du maître de toutes choses. Si nous avions trop vite associé la révélation de Noël et de l’Épiphanie à la douceur et la naïveté de l’enfance, voilà qui nous rappelle que l’esprit d’enfance de l’Évangile n’est pas jamais dissocié du don fait sur la Croix.
Seigneur Jésus, merci pour ta Parole de Vérité. Merci de nous rappeler par cet évangile que tu viens toujours, dans la lumière de la résurrection, au secours de tes disciples. Apprends-nous à conserver cet enseignement dans nos cœurs afin que nous nous souvenions toujours que c’est dans nos difficultés que nous avons le plus de chance d’abandonner nos idées sur toi et de te découvrir dans la magnificence de ta gloire.
Frère Dominique.
17:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
05/01/2009
LE DROIT DE PROPRIÉTÉ PAR MAURICE ZUNDEL.
Début de la 15ème conférence donnée à Timadeuc en avril 1973.
Le droit de propriété est fondé sur l'esprit de pauvreté. On peut le définir comme un espace de sécurité assuré à chacun qui lui permette de faire de lui-même un espace de générosité.
J'ai reçu ma plus profonde leçon de sociologie d'une femme pauvre qui me disait : "Je ne demande qu'à prier et à méditer, mais comment voulez-vous que je le fasse ? j'ai cinq enfants et mes marmites sont vides ! Je peux remettre ma méditation à demain, mais mes enfants quand ils rentrent de l'école, il faut qu'ils trouvent la table mise". J'ai compris que cette femme, d'ailleurs très noble, qui ne demandait précisément qu'à vivre d'une vie intérieure, qui avait le sens des valeurs les plus profondes, j'ai compris que ce qu'elle réclamait c'était un espace de sécurité qui lui permette de faire d'elle-même un espace de générosité. Et il m'a semblé que je tenais là la formule même du droit de propriété.
L'homme, en effet, est aux prises avec ses besoins organiques, il doit se nourrir, il doit s'abriter, il doit se vêtir ! mais, à la différence des animaux, il peut créer un espace entre lui et ses besoins, et il doit le faire précisément parce qu'il est capable de survoler le temps, il voit au-delà du moment présent, même de sa mort, comme il voit en avant de son origine, il porte en lui une sorte de dimension éternelle, et le pain d'aujourd'hui lui reste à la bouche s'il est sûr de ne pouvoir manger demain. Il faut donc qu'il crée un espace de sécurité qui l'assure de la satisfaction paisible de ses besoins de telle manière qu'il n'ait plus à y penser.
Mais, si cela est vrai, cela comporte une conséquence infinie ! c'est que le droit de propriété - comme tous les droits, d'ailleurs - est fondé sur l'esprit de pauvreté, en effet, cet espace de générosité que cette femme réclamait pour elle, ce n'est pas autre chose que cet univers intérieur où l'homme accède en se désappropriant de lui-même. C'est donc pour parvenir à ce don, pour parvenir à cette désappropriation, à cette pauvreté selon l'esprit, que l'homme peut revendiquer un espace de sécurité.
La conséquence qui en résulte immédiatement, c'est que, s'il réclame ce droit ou cet espace de sécurité pour lui-même, il ne peut que le réclamer du même coup pour tous les autres, car les autres se trouvent exactement dans la même situation ! ils ne peuvent devenir un espace de générosité que s'ils sont assurés d'un espace de sécurité.
Il s'ensuit donc finalement que, lorsque l'homme a couvert ses besoins, entendus d'une manière raisonnable - les besoins d'un cosmonaute ou d'un physicien nucléaire ne sont pas les mêmes que ceux d'un cordonnier ! - une fois qu'il a couvert ses besoins raisonnablement, ce qui est en surplus revient en droit aux autres, dans la mesure justement où ils n'ont pas de quoi satisfaire à leurs besoins d'une manière équilibrée et raisonnable, et puisqu'ils ont le même droit à un espace de sécurité, dès que le mien est assuré, je suis tenu de veiller au leur. Il y a donc dans le droit de propriété comme dans tous les droits, un altruisme consubstantiel : le droit de propriété est ouvert sur les autres essentiellement, et si les autres sont concernés par lui, ce n'est pas en vertu d'une charité surérogatoire, c'est en vertu du droit lui-même qui dans son essence, parce qu'il est fondé sur l'esprit de pauvreté, parce qu'il a comme racine première le dépouillement de soi, c'est le droit de propriété lui-même qui requiert cette ouverture aux autres.
Pourquoi cet espace de générosité ? Bien entendu, cet espace de générosité n'a de sens que si, au coeur de l'être humain, réside une valeur, une valeur absolue, une valeur personnelle, une valeur qui concerne tous les hommes, une valeur identique en tous et en chacun, une valeur qui doit se développer en moi au profit de tous ! et quand on proclame les droits de l'Homme, ou bien on entend couvrir une vie privée où l'on fait ce que l'on veut, où l'on entend couvrir un narcissisme effroyable, où chacun pourra préparer l'assassinat des autres, ou bien on entend couvrir une valeur, un bien commun, un bien universel.
Et bien sûr que par le seul fait que l'on dise : "Les droits de l'Homme", au singulier, on entend par "homme" la qualité d'homme, ce qui fait la différence spécifique de l'homme qui est justement qu'il peut créer dans sa vie la plus secrète, une valeur qui intéresse la vie la plus secrète des autres.
Et nous n'avons pas besoin d'insister, nous savons que cette valeur, précisément, cette valeur qui est "Quelqu'un", cette valeur où nous sommes promus, dans le langage de Flaubert, de quelque chose à quelqu'un, cette valeur, c'est précisément le Dieu Vivant. »
Maurice Zundel.
21:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
04/01/2009
Tour du monde de la Saint Sylvestre.
EN IMAGES
Fanfare aux Etats-Unis, dragons à Hanoï, amoureux à Moscou... Les images du monde à la veille de la nouvelle année. Voir
14:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |