13/11/2007
Tout s’est dit dans l’échange d’un regard.
Dix lépreux, compagnons de misère, viennent à la rencontre de Jésus. Ils s’arrêtent à la distance que leur impureté impose de respecter, et crient vers Jésus. Ils ne se prosternent pas devant lui, la face contre terre, comme on a déjà vu d’autres lépreux le faire dans l’évangile ; ils ne font pas non plus de longs discours expliquant leurs années de malheur. Ils appellent simplement Jésus « maître », comme le font les disciples. Ils ne lui demandent rien d’autre que sa pitié, ils veulent être regardés par Jésus et pris en pitié.
Cette attitude manifeste une foi digne d’éloges. Ils ont une telle confiance qu’ils n’exigent rien. Ils ne demandent pas à être guéris ou purifiés. Ils désirent seulement être regardés par leur Seigneur. Jésus entend leur prière. Il ne pose aucun geste purificateur, il ne formule aucune prière, il n’ordonne pas non plus à la lèpre de les quitter. Il invite seulement ces hommes à se montrer aux prêtres dans le temple.
« En cours de route ». Luc n’en raconte pas davantage. L’évangéliste ne dit pas comment ils se sont quittés, si les lépreux sont partis en hâte. Ils ont obéi, simplement. Grande est leur foi. Se présenter aux prêtres est en effet, selon la Loi, constater l’authenticité de la guérison. Guérison qui n’a été ni demandée ni promise. Tout s’est dit dans l’échange d’un regard de confiance et de foi.
Et les hommes n’ont pas été déçus. Ils ont été purifiés en cours de route.
L’un d’eux, constatant qu’il est guéri, revient sur ses pas en glorifiant Dieu. Il reconnaît l’intervention de Dieu et lui rend grâce. Il semble désobéir à Jésus puisqu’il ne va pas au temple. Ne jugeons pas trop vite, et disons qu’il ajourne la reconnaissance officielle et réglementaire pour venir glorifier Dieu et se prosterner aux pieds de son sauveur. Pour poser le geste d’adoration qu’aucun des dix compères n’a su poser au début du récit.
Ce n’est qu’à cet instant que nous apprenons de saint Luc que cet homme est un samaritain, un étranger. Jésus s’étonne de ce que les fils de la promesse n’ont pas su rendre gloire à Dieu et reconnaître son initiative, son irruption dans leur vie. Seul cet étranger l’a fait. Il manifeste une autre foi que celle des neuf autres. La foi qui permet d’accéder au salut.
Ainsi la guérison que donne Jésus ne permet pas d’obtenir le salut si elle ne débouche pas vers une authentique action de grâce qui ouvre une relation avec Jésus. Jésus ne nous guérit que pour nous permettre d’être pleinement en relation avec lui, car c’est cette relation que la lèpre de notre péché a rompue, c’est cette relation que Jésus est venu restaurer.
Que le Seigneur nous donne l’Esprit qui permet de reconnaître son action de salut dans nos vies, de glorifier Dieu pour la guérison de notre péché, et entretient en nous la foi qui nous garde unis à notre Sauveur bien aimé.
Frère Dominique.
22:49 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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