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15/07/2010

DE LA MÉFIANCE A LA CONFIANCE.

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« En toute condition, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1 Th 4, 18). Cette exhortation de saint Paul aux Thessaloniciens reprend l’invitation si fréquente à la louange que nous trouvons dans les Psaumes : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse en ma bouche » (Ps 34, 2). L’action de grâces n’est pas une forme de prière à pratiquer seulement de temps en temps ; elle doit devenir une attitude de cœur, une disposition de vie, une manière de nous positionner dans l’existence.

Je suis très frappé par le fait que, dans l’évolution de notre culture, l’homme occidental a de plus en plus tendance à se positionner dans une attitude de victime. On passe son temps à se plaindre, à exiger, à revendiquer. Comme il n’y a plus de foi et de confiance en Dieu, toute difficulté et toute souffrance est vécue comme une anomalie, voire comme une injustice. On rêve d’une vie de gratifications permanentes, sans souffrances et sans combats. On n’accepte aucune douleur, et chaque fois que l’on est touché par une épreuve, on cherche quelqu’un à accuser, à qui faire porter la responsabilité et à qui faire payer sa souffrance. On l’a bien vu en France. À la moindre inondation ou canicule, c’est une levée d’accusations et de réclamations contre le gouvernement qui n’a pas fait ce qu’il aurait dû faire pour prévenir le fléau. Comme si l’État avait le devoir et la possibilité de garantir à tous les citoyens une existence sans problèmes et devait assurer le bonheur de tous ! Quel infantilisme !

Ce type d’attitude est évidemment très destructeur pour la vie sociale. Au lieu de mettre à la base des relations humaines une disposition d’acceptation et de confiance, on instille partout le poison de la méfiance et de la revendication. Pour rester dans le domaine médical, il est bien sûr légitime de protéger les patients et de demander justice à des médecins qui, de manière consciente et grave, ont été négligents, mais exiger d’eux l’infaillibilité relève de l’infantilisme. Ils finiront par ne plus vouloir exercer la médecine, et personne n’y gagnera, surtout pas les malades !

La louange et la gratitude sont un grand remède à ce positionnement victimaire et destructeur que je viens de décrire. Elles nous amènent à nous situer face à la vie dans une attitude tout autre : au lieu de réclamer, de nous plaindre, de revendiquer, elles nous conduisent à accueillir avec confiance la vie telle qu’elle se présente, même avec son poids de douleur et de difficultés. Elles nous évitent de nous enfermer dans une attitude accusatrice envers ceux qui nous déçoivent ou nous font souffrir, à chercher en permanence des boucs émissaires sur qui décharger nos ressentiments et nos amertumes. Elle nous fait comprendre qu’il ne s’agit pas d’abord de « changer la vie », selon le slogan illusoire d’un certain parti politique il y a quelques années, mais de changer notre attitude face à la vie. Passer de la peur, de la méfiance, de l’accusation… à l’acceptation et à la confiance. Accueillir avec foi la vie comme un don, même si elle se présente différente de nos attentes. Si nous pratiquons cette confiance, nous ferons bien vite l’expérience qu’en fin de compte, la vie réelle est bien plus belle et riche que la vie dont nous rêvons dans nos attentes irréalistes !

Il y a là un principe spirituel fondamental, dont nous trouvons l’expression dans l’évangile. Jésus prononce cette parole mystérieuse : « À celui qui a on donnera, à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a ! » (Lc 19, 26). Le Christ énonce ainsi une des lois les plus importantes qui gouverne l’existence humaine : à celui qui se met dans une attitude de revendication, de mécontentement, se plaint que la vie ne soit pas ce qu’elle devrait être, la vie se révèlera comme décevante. Par contre, celui qui est heureux de ce qu’il a reçu, qui remercie Dieu pour ce qu’est son chemin recevra encore davantage et sera comblé ; celui qui se plaint de ne pas avoir reçu suffisamment et qui s’enferme dans la revendication sera de plus en plus déçu.

Si la gratitude devient la disposition la plus fondamentale de notre cœur, nous guérirons de bien des amertumes et des déceptions, et nous serons en fin de compte comblés.

Bruno LEROY.

12:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Commentaires

« On passe son temps à se plaindre, à exiger, à revendiquer. Comme il n’y a plus de foi et de confiance en Dieu, toute difficulté et toute souffrance est vécue comme une anomalie, voire comme une injustice. On rêve d’une vie de gratifications permanentes, sans souffrances et sans combats. On n’accepte aucune douleur, et chaque fois que l’on est touché par une épreuve, on cherche quelqu’un à accuser, à qui faire porter la responsabilité et à qui faire payer sa souffrance. »

Le pire n’est pas là. Le pire, c’est quand on croit AVOIR TROUVÉ le « quelqu’un à accuser, à qui faire porter la responsabilité et à qui faire payer sa souffrance. » Le pire est quand on transfère ce manque « de foi et de confiance en Dieu » en une foi et une confiance absolues en des escrocs de la médecine. Le pire est quand on FUIT littéralement « les souffrances et les combats » d’ordre spirituel et personnel en les travestissant en combats d’un AUTRE ordre chez un AUTRE… avec la complicité efficace de tous ceux qui partagent cette fuite : la lâcheté est aussi prospère que les lapins. « Quel infantilisme » en effet, toutes générations confondues. Niveau intellectuel : jardin d’enfants… l’esprit d’enfance en moins. Le pire encore, c’est que face à cette dégringolade, la raison n’offre AUCUNE prise : le pseudo « déni de souffrance » (caricature grimaçante du refus chrétien de la souffrance) est un odieux verrou qui disqualifie d’avance toute tentative de défense de la part du « souffrant » imposé. L’escroc de la médecine détient le monopole de « l’intelligence » : ses clients n’ont plus besoin de réfléchir, son « patient » réfléchit « mal » ; il « délire » !!! Il a dans sa pharmacopée de quoi lui briser toute réflexion, parfois irréversiblement selon le produit et le dosage. Il est vrai qu’en transformant un homme en âne, il ne réfléchit plus « mal ». Le risque zéro est assez tendance en médecine : au moindre doute, c'est l'ablation. Et puis, quand on ne peut plus réfléchir du tout, le problème est réglé une fois pour toutes !

« Ce type d’attitude est évidemment très destructeur pour la vie sociale. » C’est le moins que l’on puisse dire : c’est la bombe atomique de la vie sociale… et familiale ; parce que c’est là qu’il prend racine. « Au lieu de mettre à la base des relations humaines une disposition d’acceptation et de confiance, on instille partout le poison de la méfiance et de la revendication. » Ce poison est particulièrement pernicieux quand il est instillé par un de ces escrocs de la médecine précités. Si pernicieux qu’on ne voit que LUI pour apporter le contre-poison ! La boucle est bouclée : on demande au pyromane de se faire pompier…

« Pour rester dans le domaine médical, il est bien sûr légitime de protéger les patients et de demander justice à des médecins qui, de manière consciente et grave, ont été négligents, mais exiger d’eux l’infaillibilité relève de l’infantilisme. Ils finiront par ne plus vouloir exercer la médecine, et personne n’y gagnera, surtout pas les malades ! »
Ces escrocs-là, PERSONNE ne leur demande justice. « De manière consciente et gravissime », ils sont négligents par nature. Mais ce sont eux qui sont protégés (notamment par un authentique cursus d’études médicales qui fait merveilleusement illusion), PAS leurs « patients », victimes (naturellement travesties en « coupables ») de leurs clients. Ils font profession de « décharger les ressentiments et les amertumes » de leurs clients en les cristallisant par une logorrhée verbale et pompeuse sur les « patients » : c’est l’industrialisation du bouc émissaire. « Ils finiront par ne plus vouloir exercer la médecine » ? CHICHE ! Ce serait le rêve : tout le monde y gagnera, à commencer par les « malades »… qui perdent guillemets et santé quand ils se laissent prendre dans l’engrenage effarant de « soins » qui s’exercent le plus souvent dans une atmosphère puante de fausse compassion et de violence irresponsable à l’égard de leur liberté intérieure.

« En toute condition, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1 Th 4, 18) Ah oui, alors : on peut être dans l’action de grâces ! Sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Sans Lui, on a qu’une alternative : ou se fiche une balle dans la tête pour fuir une situation qui ferait perdre pied à plus d’un, ou céder de guerre lasse à la pression diabolique de ceux qui dégoulinent « d’amour » pour un « malade » qui est broyé dans une machinerie pseudo-médicale IMPLACABLE. Au fond, le résultat final est assez similaire…

« À celui qui a on prendra, à celui qui n’a pas on ajoutera même ce qu’il n’a pas ! » Cette parodie de Lc 19, 26 n’est pas fortuite : elle pourrait être le leitmotiv d’un « médecin » qui s’est immiscé sur un terrain QUI N’EST PAS LE SIEN, dans lequel il parodie lui-même un autre. Qui l’a fait PRÊTRE ? Car nous en sommes là : on ne lui demande pas moins que de juger de l’orientation spirituelle du « patient » !!! (On lui demande bien à présent de juger du caractère surnaturel de certaines guérisons à Lourdes : malheureusement authentique !…) Résultat logique du transfert arbitraire de combats refusés par d’autres qui, eux, « vont bien » : merci pour eux. Quand on se croit « médecin » d’une réalité qui ne relève pas de son entendement -soutenu par une clientèle sans scrupules-, on ne peut que TUER cette réalité.

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. » (Mt 10, 28) Deux mille ans que nous sommes prévenus : on ne saurait affirmer que les croyants soient pris en traîtres ! Vous savez que tout comme vous, je suis plus axé sur le présent que sur un avenir qui reste hypothétique. On veut faire de la « géhenne » l’archétype de l’enfer : donc, c’est pour plus tard ! Eh bien non, la géhenne c’est ici et maintenant. La géhenne, c’est notamment « réclamer, nous plaindre, revendiquer ». Mais c’est aussi se faire TUER l’âme à petit feu. Saint Augustin est de ceux qui assurent qu’une âme morte peut néanmoins animer un corps vivant. Nous avons donc aujourd’hui -tout autour de nous- des « médecins » ayant pignon sur rue, invraisemblables gourous omniprésents dans diverses institutions qui ne jurent plus que par eux. Ils scandaliseraient pourtant Hippocrate. Ils PEUVENT faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps, et les chrétiens se précipitent chez eux ! Pire : ils cherchent à précipiter chez eux D’AUTRES chrétiens, jurant leurs grands dieux qu’ils agissent par « amour ». À l’image de cette « médecine » -dont ils se gardent bien de mesurer les tenants et les aboutissants, mais dont on leur dit le plus grand « bien »- ils sont implacables. Les vertus chrétiennes sont dévoyées plus bas que terre. Comme dans le cochon, tout est bon à cet égard ! Consentir à se faire « soigner », c’est être « humble ». Résister, c’est être « orgueilleux ». Ne pas se « soigner », c’est « manquer d’amour » à l’égard d’autrui ! « Aimer », c’est « faire plaisir ». (Et « faire plaisir », c’est bien entendu tomber tête baissée dans le piège, en se faisant « soigner ») « Faire le bonheur » de l’autre, c’est se laisser enculer sans rechigner. La « charité chrétienne » n’est plus que l’acceptation d’absurdités si criantes que des enfants de primaire n’en voudraient pas : nous sommes à des années-lumière d’un semblant de médecine digne de ce nom.
Ses disciples sont aisés à reconnaître : spirituellement, ce sont des lopettes, des serpillières tout juste bonnes à absorber le vomi de leur lâcheté. Pour un peu, ils se feraient peur en se regardant dans la glace ! Silences coupables et convictions à quatre sous, conciliabules et hochements de tête faussement compatissants, cynisme et sottise sont leur marque de fabrique. Pour substituer dans son cœur une telle « médecine » à Dieu, c’est pire que de la prostitution : c’est signer son arrêt de mort spirituelle.

Et chez ces gens-là (comme chante Brel), on va à la messe.
"Vos prières et vos messes ne sont que de la merde si vous ne savez accueillir les autres tels qu'ils sont et non tels que vous les rêvez !" (Cela nous rappelle quelque chose, non ?)
"Le souffle de l'Amour ne peut s'exprimer uniquement une fois par semaine." Plus d’une fois par semaine, ce leur est INSUPPORTABLE. Même le dimanche, ils ne retiennent RIEN de la Parole. Il apparaît que leur « Dieu » n’est pas le nôtre : il faut choisir entre l’Amour et le dieu Pathos. Les deux cohabitent très mal : alors, le plus Discret s’éloigne…
"Sinon, c'est du domaine de l'hypocrisie, voire de la débilité non respirable." Et c’est là qu’il convient d’être dans l’action de grâces ! Non pour remercier Dieu d’être entouré d’ânes (!), mais afin de pouvoir RESPIRER un air moins nauséabond. Dans un cas aussi extrême, elle n’est pas « une forme de prière à pratiquer seulement de temps en temps ». Elle est bien « une manière de nous positionner dans l’existence »… ne serait-ce que pour la préserver !

Bien fraternellement,
Michel

Écrit par : Michel de Tiarelov | 04/05/2008

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