25/02/2008
QUELQUES PENSÉES DE St JOSÉMARIA SUR LA VIE INTÉRIEURE.
Et je pense, en effet, qu'un grand danger de s'égarer menace ceux qui se jettent dans l'action — dans l'activisme! — et se passent de la prière, du sacrifice et des moyens indispensables pour obtenir une piété solide, c'est-à-dire le recours fréquent aux sacrements, la méditation, l'examen de conscience, la lecture spirituelle, la fréquentation assidue de la très Sainte Vierge et des Anges gardiens... Tout ceci contribue en outre, avec une efficacité irremplaçable, à rendre la journée du chrétien tellement agréable, car c'est de la richesse de sa vie intérieure que proviennent la douceur et le bonheur de Dieu, comme le miel coule de la ruche.
Il nous faut grandir en espérance. C'est là un moyen pour nous de nous affermir dans la foi, qui est la véritable garantie des biens que l'on espère, la preuve des réalités qu'on ne voit pas. Grandir dans cette espérance revient aussi à supplier le Seigneur d'accroître en nous sa charité, car l'on ne se confie pleinement qu'en ce qu'on aime de toutes ses forces. Et il vaut la peine d'aimer le Seigneur. Vous avez observé comme moi que celui qui est amoureux s'abandonne avec confiance, dans une harmonie merveilleuse où les cœurs battent d'un seul et même amour. Qu'en sera-t-il donc de l'Amour de Dieu ? Ne savez-vous pas que le Christ est mort pour chacun de nous ? Oui, c'est pour notre cœur pauvre et petit que s'est consommé le sacrifice rédempteur de Jésus.
Le Seigneur nous parle souvent de la récompense qu'Il a gagnée pour nous par sa Mort et sa Résurrection. Je vais vous préparer une place. Et quand Je serai allé vous préparer une place, Je reviendrai vous prendre avec moi, afin que, là où Je suis, vous soyez, vous aussi. Le ciel est le terme de notre chemin sur terre. Jésus-Christ nous y a précédés et II y attend notre arrivée, dans la compagnie de la Vierge et de saint Joseph, que je vénère tant, et des anges et des saints.
Il y a toujours eu des hérétiques, même à l'âge apostolique, pour essayer d'arracher aux chrétiens leur espérance. Or, si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi nous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts ! S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi... L'essence divine de notre chemin — Jésus, chemin, vérité et vie est un gage ferme de ce qu'il aboutit au bonheur éternel, si nous ne nous écartons pas de Lui.
Avec le don de piété, l'Esprit Saint nous aide à nous considérer enfants de Dieu pour de vrai. Et pourquoi les enfants de Dieu seraient-ils tristes ? La tristesse est la scorie de l'égoïsme ; si nous voulons vivre pour le Seigneur, la joie ne nous manquera pas, tout conscients que nous soyons de nos erreurs et de nos misères. La joie envahit notre vie de prière, jusqu'à ce que nous n'ayons pas d'autre solution que de nous mettre à chanter : parce que nous aimons et que chanter est le propre des amoureux.Si nous vivons de la sorte, nous réaliserons une oeuvre de paix dans le monde; nous saurons rendre aimable aux autres le service du Seigneur, parce que Dieu aime celui qui donne avec joie'. Le chrétien est un homme parmi d'autres dans la société; mais la joie de celui qui se propose d'accomplir, avec l'aide constante de la grâce, la Volonté du Père débordera de son cœur. Et il ne se sent ni victime, ni diminué, ni limité. Il marche la tête haute, parce qu'il est homme et parce qu'il est fils de Dieu.
Ne prêtez aucune foi a ceux qui présentent la vertu de l'humilité comme de la timidité humaine ou comme une condamnation perpétuelle à la tristesse. Se sentir argile, réparé avec des agrafes, est une source continuelle de joie; cela signifie nous reconnaître peu de chose devant Dieu: enfant, fils. Et, quand on se sait pauvre et faible, y a-t-il plus grande joie que celle de se savoir aussi fils de Dieu ? Pourquoi les hommes s'attristent-ils ? Parce que la vie sur la terre ne se déroule pas comme nous l'espérons personnellement, parce que des obstacles se dressent, nous empêchant ou nous rendant plus difficile de continuer à satisfaire ce a quoi nous prétendons.
Si nous vivions plus confiants en la Providence divine, sûrs, avec une foi forte ! de cette protection quotidienne qui ne nous fait jamais défaut, combien de préoccupations ou d'inquiétudes ne nous épargnerions-nous pas ? Tant de soucis disparaîtraient qui, selon le mot de Jésus, sont propres aux païens, aux hommes de ce monde, aux personnes qui manquent de sens surnaturel. Je voudrais, dans une confidence d'ami, de prêtre, de père, vous remettre en mémoire en toute circonstance que, par la miséricorde de Dieu, nous sommes enfants de Notre Père tout-puissant, qui est au ciel et en même temps dans l'intimité de notre cœur ; je voudrais graver en lettres de feu dans votre esprit que nous avons toutes les raisons du monde pour parcourir cette terre avec optimisme, l'âme bien détachée des choses qui semblent indispensables — car votre Père sait bien ce dont vous avez besoin ! — et qu'Il y pourvoira. Croyez-moi: c'est seulement de cette manière que nous nous conduirons en maîtres de la Création et que nous éviterons le triste esclavage où tant sont tombés à force d'oublier leur condition d'enfants de Dieu, en se donnant beaucoup de mal pour un lendemain ou un après-demain qu'ils ne verront peut-être même pas.
Je ne suis pas en train de t'amener à renoncer à l'accomplissement de tes devoirs ou à l'exigence de tes droits. Au contraire, pour chacun de nous, habituellement, un repli sur ce front revient à une lâche désertion devant la lutte pour devenir saints à laquelle Dieu nous a appelés. C'est pourquoi, en toute conscience, tu dois t'efforcer — spécialement dans ton travail — à ce que ni toi ni les tiens ne manquiez de ce qui est convenable pour vivre avec une dignité chrétienne. Si à un moment quelconque, tu éprouves dans ton propre corps le poids de l'indigence, ne t'attriste pas, ne te rebelle pas; mais, j'insiste, essaie d'employer tous les moyens nobles pour surmonter cette situation, car agir d'une autre façon reviendrait à tenter Dieu. Et dans la lutte souviens-toi toujours de ceci: omnia in bonum ! Tout, y compris la pénurie, la pauvreté, coopère au bien de ceux qui aiment le Seigneur. Habitue-toi dès maintenant à affronter avec joie les petites limites, les incommodités, le froid, la chaleur, la privation de quelque chose qui te semble indispensable, le fait de ne pouvoir te reposer comme tu le voudrais et quand tu le voudrais, la faim, la solitude, l'ingratitude, l'incompréhension, le déshonneur...
Nous sommes des hommes de la rue, des chrétiens courants, plongés dans le système circulatoire de la société, et le Seigneur nous veut saints, apostoliques, précisément au milieu de notre travail professionnel, c'est-à-dire en nous sanctifiant dans cette tâche, en la sanctifiant et en aidant les autres à se sanctifier dans cette même tâche. Soyez convaincus que Dieu nous attend dans cette ambiance avec une sollicitude de Père, d'Ami; et pensez qu'en réalisant votre tâche professionnelle en toute responsabilité, non seulement vous subvenez à vos besoins financiers, mais vous rendez un service on ne peut plus direct au développement de la société, vous allégez aussi les charges des autres et vous aidez tant d'œuvres d'assistance au niveau local et universel, en faveur des individus et des peuples moins favorisés.N'oublie pas non plus que l'essentiel n'est pas de faire beaucoup de choses; limite-toi généreusement à celles que tu peux mener à bien tous les jours, que tu en aies envie ou non. Ces pratiques te mèneront presque insensiblement à la prière contemplative. Des actes d'amour plus nombreux naîtront dans ton âme: jaculatoires, actions de grâce, actes de réparation, communions spirituelles. Et cela, tout en accomplissant tes obligations: en décrochant ton téléphone, en prenant un moyen de transport, en ouvrant ou en fermant la porte, en passant devant une église, avant de te mettre au travail, en le réalisant ou en l'achevant. Tu sauras tout rapporter à Dieu ton Père.Nous aussi, si nous luttons tous les jours pour atteindre la sainteté dans notre vie ordinaire, chacun dans sa propre condition au milieu du monde et dans l'exercice de sa profession, j'ose affirmer que le Seigneur fera de nous des instruments capables de réaliser des miracles, et des plus extraordinaires, si besoin est. Nous donnerons la lumière aux aveugles. Qui ne pourrait conter mille exemples de la façon dont un aveugle presque de naissance recouvre la vue et reçoit toute la splendeur de la lumière du Christ ? Un autre était sourd et un autre muet, qui ne pouvaient entendre ou articuler un seul mot en tant qu'enfants de Dieu... Et leurs sens se sont purifiés, et ils entendent et ils s'expriment déjà comme des hommes et non comme des bêtes. In nomine Iesu ! au nom de Jésus, les Apôtres restituent ses forces à un impotent, incapable de tout acte utile; et à un lâche qui connaissait son devoir mais ne l'accomplissait pas... Au nom du Seigneur, surge et ambula ! lève-toi et marche.
L'Église n'a que faire de femmes bonnes ou d'hommes bons. — De plus, celui qui se contente d'être presque... bon, ne l'est jamais suffisamment: ce qu'il faut, c'est être "révolutionnaire".
Face à l'hédonisme, face à la charge de paganisme et de matérialisme qui nous est offerte, le Christ a besoin d'anticonformistes, de rebelles de l'Amour!
20:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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