02/05/2008
SARKOZY AURA VRAIMENT TOUT DÉTRUIT !
Un brin de muguet, une manif, la CGT : notre pays tient à ses rituels, et celui du 1er mai n’est pas des moindres. Mais en ce printemps 2008, le travail est-il vraiment à la fête ?
Tout dépend de la conception que l’on s’en fait. Pendant sa campagne, le candidat Sarkozy l’avait clamé haut et fort : « je serai le président de la valeur travail ».
Après avoir réveillé et récupéré le souvenir de Jaurès, le voilà qui s’emparait du vocabulaire marxiste.
Et pour le journal de 20 heures, le candidat enchaînait visites d’usines et déclarations d’amour aux cols bleus.
Ils furent nombreux, notamment parmi les électeurs des classes populaires, à penser alors que le candidat le plus à gauche (force de la volonté, valorisation du capital humain) était celui de l’UMP.
Profitons de cette première fête du travail de l’ère sarkozyste pour dresser un bilan et faire un rappel.
Le bilan, si l’on prend ses promesses électorales au premier degré, sera vite fait.
Défendre la « valeur travail », c’était selon le candidat, récompenser l’effort des salariés (« qui se lèvent tôt ») et punir les dérives patronales (il accusa, par un beau matin de démagogie inspirée, les « patrons voyous »). Résultat : les profits des actionnaires augmentent chaque jour un peu plus et le pouvoir d’achat des salariés est en chute libre.
Gandrange n’a pas été sauvée et le sous-prolétariat des salariés sans-papiers s’organise.
Le président est désormais comptable de ses actes.
Or la « valeur travail », en ce premier mai 2008, est sérieusement à la baisse.
Outre la précarisation des emplois (généralisation du temps partiel, des CDD), de nombreuses entreprises développent un management qui mise sur la séparation et la mise en concurrence des salariés, le culte de la performance et la quête de la rentabilité à n’importe quel prix.
Celui qui ne suit pas se sent inutile, inadapté, humilié. Et peut aller jusqu’à se suicider.
Derrière les slogans de façade, c’est bien cette idéologie que Nicolas Sarkozy théorise depuis des années et qu’il applique désormais : limitation des droits (le Code du travail a été profondément modifié), stigmatisation des plus faibles (chômeurs et Rmistes sont des « assistés »), valorisation de l’individu-roi, seul maître et comptable de son destin.
Bref, la négation même du travail comme instrument qui permet à l’homme de s’élever et se construire, d’acquérir un statut social, d’apprendre le partage et la solidarité. C’est bien cette tradition de luttes sociales et de conscience collective, symbolisée par la fête du 1er mai, que le manager en chef Sarkozy s’applique à détruire.
17:46 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans COUPS DE GUEULE. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Mon aïeul et celui de Pasteur furent libérés du servage vers 1763. Pas d'esclaves en France mais le divin Platcon rassemble indigènes et aborigènes sous le nom de "bestiaux". A quelle date le boyard nagybócsai libéra-t-il les siens ? Vers 1945 ?
Mes aïeux avaient le privilège d'être vendus avec la terre. Mon grand-père vécut comme au Moyen-Âge, faisant les sabots de toute sa famille. Il s'était tellement abruti au travail qu'il n'avait qu'un mot pour ses petis-enfants, "mon petit".
Écrit par : Guy | 28/05/2008
Merci, Cher Guy pour votre Témoignage plus qu'émouvant. Il est poignant et prend au coeur !
Je conseille toutes les personnes qui désireraient vous connaître davantage d'effectuer une visite sur votre site qui en dit long sur votre vécu.
Je suis profondément touché par votre partage d'un moment de votre existence et vous renouvelle mes remerciements.
Bien Fraternellement,
Bruno Leroy.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 28/05/2008
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