7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/07/2008

La foi d'Ingrid Betancourt enracinée dans l'enfer de la jungle.

INGRID.gif

Tout au long de sa captivité, la foi a porté Ingrid Betancourt, qui a rendu « grâce à Dieu » pour sa libération

 

L’image est saisissante. À peine descendue de l’avion qui venait de l’arracher à l’enfer de la guérilla, Ingrid Betancourt s’est agenouillée, avec sa mère et les autres otages, pour prier quelques instants sur le tarmac de l’aéroport de Bogota. Revêtu d’une aube blanche, un prêtre était sur place pour accueillir les rescapés et les bénir.

 

À plusieurs reprises, l’ex-otage se signe de la croix, mains jointes et paupières closes, profondément recueillie malgré la frénésie ambiante. Et, d’emblée, devant les caméras du monde entier, l’ex-otage affiche une intense ferveur, n’hésitant pas à voir dans sa libération un signe de la Providence.

 

« La Bible » était son « unique luxe »

 

« Je veux d’abord rendre grâce à Dieu et aux soldats de Colombie », répétait-elle, quelques minutes plus tôt, remerciant pour « leurs prières » tous ceux qui ont pensé à elle. « C’est un miracle », lançait-elle encore, débordante d’énergie. Cette foi inébranlable, qu’on avait déjà pu percevoir par divers témoignages ces derniers mois, a sans aucun doute aidé à sa survie pendant ces six longues années et quatre mois de captivité.

 

Dans une longue lettre rendue publique en décembre dernier, elle confiait que, dans le dénuement, « la Bible » était son « unique luxe ». « Ici rien n’est à soi, rien ne dure », écrivait-elle. « Chaque jour, je suis en communication avec Dieu, Jésus et la Vierge (…). Ici, tout a deux visages, la joie vient puis la douleur. La joie est triste. L’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures… c’est vivre et mourir à nouveau. »

 

"Lorsque Ingrid sera libérée, notre premier voyage sera à Lourdes"

 

Elle poursuivait : « Durant plusieurs années, j’ai pensé que tant que j’étais vivante, tant que je continuerai à respirer, je dois continuer à héberger l’espoir. Je n’ai plus les mêmes forces, cela m’est très difficile de continuer à croire. » Elle formait le vœu « que Dieu nous vienne en aide, nous guide, nous donne la patience et nous recouvre. Pour toujours et à jamais. »

 

Dans une vidéo diffusée en 2003, l’otage invitait ses proches « à un rendez-vous tous les samedis » pour s’unir avec elle à la prière du chapelet. Son éducation dans un milieu catholique – elle fut élève à l’Institut de l’Assomption de Paris – et son enracinement à la culture latino-américaine, où la foi est toujours sous-jacente, ont certainement favorisé ce retour à Dieu, cet abandon consenti en captivité.

 

Les siens ne failliront jamais à sa demande de communion spirituelle, puisant eux aussi un secours précieux dans la foi. « Je crois que c’est ma foi qui me pousse, affirmait Yolanda Pulecio, sa mère, en 2005. Je crois en Dieu et j’aime énormément la Vierge. D’ailleurs, lorsque Ingrid sera libérée, notre premier voyage sera à Lourdes, toutes les deux. Je l’ai promis à la Vierge. »

 

« D’abord, je crois qu’il y a Dieu… Je crois en Dieu »

 

En février, Yolanda Pulecio s’est rendue à Rome : « Je suis très émue, avait-elle confié après sa rencontre avec Benoît XVI, j’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes pendant que j’expliquais au pape qui j’étais et de qui j’étais la mère. Le pape m’a dit : “Je prie pour cette jeune femme et je connais bien la situation difficile dans laquelle elle se trouve.” »

 

Quinze jours avant son enlèvement, dans une émission de la RTBF diffusée le 8 février 2002, Ingrid Betancourt évoquait avec lucidité les risques pris dans son combat contre la corruption. « D’abord, je crois qu’il y a Dieu… Je crois en Dieu », affirmait-elle avec force.

 

Jeudi 3 juillet, elle a eu quelques mots pour ses anciens ravisseurs. « J’ai vu le commandant, qui pendant tant d’années a été responsable de nous, et qui en même temps a été si cruel avec nous. Je l’ai vu au sol, les yeux bandés. Ne croyez pas que j’étais joyeuse, j’ai senti de la pitié pour lui, parce qu’il faut respecter la vie des autres, même s’ils sont vos ennemis. »

 

François-Xavier MAIGREFin de l'article

 

Source : LA CROIX

17:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ACTUALITÉS SOCIALES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les commentaires sont fermés.