31/07/2008
Le pique-nique le plus joyeux de l’histoire du monde.
ROME, Jeudi 31 juillet 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l'Evangile du dimanche 3 août, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.
Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 14, 13-21
Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes. Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent : « L'endroit est désert et il se fait tard. Renvoie donc la foule : qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! »
Mais Jésus leur dit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent : « Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les moi ici. »
Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.
Tous mangèrent et furent rassasiés
Un jour, Jésus se retira dans un lieu solitaire, le long du rivage de la mer de Galilée. Mais lorsqu'il voulut débarquer, il trouva une grande foule qui l'attendait. « Il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes ». Il leur parla du royaume de Dieu. Entre temps, le soir était venu. Les apôtres lui suggèrent de renvoyer la foule, afin qu'elle se procure à manger dans les villages voisins. Mais, à leur plus grand étonnement, Jésus leur dit, de façon à ce que tout le monde entende : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! ». « Nous n'avons là - lui répondent-ils déconcertés - que cinq pains et deux poissons ». Jésus ordonne de les lui porter. Il invite tout le monde à s'asseoir. Il prend les cinq pains et les deux poissons, prie, rend grâce au Père, puis ordonne de distribuer le tout à la foule. « Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins ». Il y avait 5000 hommes, sans compter, dit l'Evangile, les femmes et les enfants. Ce fut le pique-nique le plus joyeux de l'histoire du monde !
Que nous dit cet évangile ? Tout d'abord que Jésus se préoccupe et « prend pitié » de tout l'homme, corps et âme. Aux âmes il distribue la parole, aux corps la guérison et la nourriture. Vous me direz : alors pourquoi ne le fait-il pas aussi aujourd'hui ? Pourquoi ne multiplie-t-il pas le pain pour les millions d'affamés qui sont sur la terre ? L'évangile de la multiplication des pains contient un détail qui peut nous aider à trouver la réponse. Jésus ne claqua pas des doigts et ne fit pas apparaître, comme par magie, le pain et les poissons à volonté. Il leur demanda ce qu'ils avaient ; il les invita à partager le peu qu'ils avaient : cinq pains et deux poissons.
Il fait la même chose aujourd'hui. Il demande que nous mettions en commun toutes les ressources de la terre. On sait que, tout au moins du point de vue alimentaire, notre terre serait en mesure de faire vivre un nombre d'êtres humains plus élevé qu'actuellement. Mais comment pouvons-nous accuser Dieu de ne pas fournir suffisamment de pain pour tous, lorsque chaque année nous détruisons des millions de tonnes de réserves alimentaires, que nous appelons « excédents », pour ne pas baisser les prix ? Une meilleure distribution, une plus grande solidarité et partage : la solution est là.
Je le sais : ce n'est pas si simple. Il y a la manie des armements, il y a des gouvernants irresponsables qui contribuent à maintenir de nombreuses populations dans des situations de famine. Mais une part de responsabilité retombe également sur les pays riches. Nous sommes à présent cette personne anonyme (un jeune garçon, selon l'un des évangélistes) qui a cinq pains et deux poissons; mais nous les mettons de côté et nous nous gardons bien de les donner pour qu'ils soient partagés entre tous.
En raison du style de la description (« il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples »), la multiplication des pains et des poissons a toujours fait penser à la multiplication de cet autre pain qui est le corps du Christ. C'est pourquoi les plus anciennes représentations de l'Eucharistie nous montrent un panier avec cinq pains et, à côté, deux poissons, comme la mosaïque découverte à Tagba, en Palestine, dans l'église élevée sur le lieu de la multiplication des pains, ou la célèbre fresque des catacombes de Priscille.
Au fond, ce que nous accomplissons en ce moment est aussi une multiplication des pains : le pain de la parole de Dieu. J'ai fractionné le pain de la parole et internet a multiplié mes paroles, si bien que, cette fois aussi, plus de cinq mille hommes ont mangé et ont été rassasiés. Une tâche demeure : « ramasser les morceaux qui restent », faire parvenir la parole également à ceux qui n'ont pas participé au banquet. Se faire les « répétiteurs » et les témoins du message.
20:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Les trois plus graves erreurs...
11:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La multiplication des pains.
"Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer." Is 55, 1-3 ©F&L-Père Zacharie |
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Dans le contexte défavorable de la mort de Jean le Baptiste, Jésus se replie sur le lac de Galilée où la foule – cette fois-ci affamée de paroles, mais aussi de nourriture – le presse. Le Seigneur se présente à elle comme quelqu’un à la fois de pauvre – seulement cinq pains et deux poissons sont à sa disposition – mais aussi de riche et puissant, puisqu’il multiplie la nourriture en se tournant vers son Père, « levant les yeux au ciel » tout en invoquant la bénédiction. Cette multiplication des pains représente la surabondance de l’amour de Dieu – il en reste même douze corbeilles – à l’égard de l’homme qui a pourtant si peu à lui offrir. Ce don de Dieu est gratuit, démesuré à l’instar de la prophétie d’Isaïe qui déclare : « Venez acheter du vin et du lait sans argent. » Dieu se donne gratuitement afin de sceller avec ceux qui l’écoutent « une alliance éternelle » d’amour. Entre l’homme et son Dieu est instauré un rapport définitif que rien, « ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir », ne peut détruire. Le partage gratuit de la richesse divine crée en l’homme la certitude d’être toujours aimé. Le pain eucharistique actualise cette nourriture qui instaure une relation d’amour gratuite et surabondante avec Dieu. Demandons au Seigneur la grâce de reconnaître combien il nous aime.
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30/07/2008
Guy Gilbert entame une collection de petits livres.
À nous tous qui cherchons à donner un sens à notre existence, le « prêtre des loubards » offre de précieux repères dans Réussis ta vie ! Quels que soient notre âge, notre situation familiale ou professionnelle, il nous invite à redécouvrir la beauté du monde, à ressentir la joie d’être vivants et à goûter au bonheur de vivre avec les autres. Car plutôt que réussir dans la vie, ne vaut-il pas mieux réussir sa vie ?
Avec Et si on parlait de tes mômes ?, Guy Gilbert aborde des thèmes qu’il connaît bien, lui qui a consacré sa vie à l’éducation des jeunes, dont il connaît toutes les difficultés. Aux préoccupations des parents d’aujourd’hui, il donne des réponses claires et de nombreux conseils. Un livre utile à tous ceux qui ont choisi d’être des « combattants de l’Amour » aux côtés de leurs enfants.
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29/07/2008
"Ayez le courage d'être saints : c'est ce dont le monde a besoin !"
Une aura planétaire
Fait significatif : pour la première fois depuis leur lancement par Jean-Paul II en 1985, des fidèles des pays du Pacifique ont pu s’y rendre : Samoa, Fidji, Tonga, Nouvelle Guinée … Le succès de ces rassemblements périodiques, enthousiastes et colorés, autour du successeur de Pierre, en fait désormais « un point de référence de l’histoire de l’Église contemporaine », notait le cardinal de Sydney. C’est chaque fois pour le pape un rendez-vous avec l’avenir ; lui-même commentait, tout heureux, avant de rentrer à Castel Gandolfo : « Combien de bonnes semences ont été répandues en ces quelques jours » !
À l’école de la foi …, tout le monde s’est retrouvé :
- les autochtones pour lesquels l’événement constitua … un véritable réveil, comme le notait un responsable politique : cela « nous a fait comprendre le rôle que la foi peut jouer et l’impact qu’elle peut avoir pour favoriser la compréhension et construire la paix », ou …un encouragement : « j’irai probablement plus souvent à la messe parce que j’ai vu l’énergie d’une foi vivante », commentait une jeune fille.
- les pèlerins : quinze jours de voyage, un long trajet, des frais non négligeables et, une fois sur place, l’assistance aux catéchèses, la démarche de réconciliation, la marche de 10 kms pour arriver à l’hippodrome de Randwick transformé en cathédrale à ciel ouvert pour la veillée avec Benoît XVI.
Et le résultat a été spectaculaire : témoignages, musique, adoration du Saint Sacrement : temps de silence exceptionnellement silencieux, vécus par ces jeunes debout, à genoux, assis, toujours recueillis. « C’est mythique, on est tous ensemble transportés par la prière », remarquait une participante en écho à l’allocution du Saint Père centrée sur la force transformatrice du Paraclet : Invoquons l’Esprit Saint, c’est Lui l’artisan des œuvres de Dieu … Laissez-vous façonner par ses dons ; libérez-les en vous : faites en sorte que la sagesse, l’intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur .
Lucernaire
Comme la veillée de Pâques, celle de Randwick s’est ouverte par une liturgie de la lumière : une aborigène a allumé une torche au cierge pascal, symbole du Christ, relayée par douze autres jeunes qui transmirent la flamme à tous les présents. L’esplanade se transforma alors en un ciel étoilé, symbolisant le changement que les jeunes peuvent réaliser dans le monde. En accueillant la puissance du Saint-Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations ! « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur », conclut le pape en citant Mary MacKillop, une jeune australienne béatifiée ici même en 1995, Croyez en Lui, croyez en la puissance de l’Esprit d’amour !
À l’époque où il célébra la première messe sur le sol australien, l’aumônier du célèbre navigateur La Pérouse en aurait-il cru ses yeux s’il avait été témoin de ce spectacle ? Un stade transformé en village planétaire, unissant tant de diversités ethniques, culturelles, linguistiques … en une même unité : la Croix du Christ sur l’autel, la Croix du sud dans le ciel, la lumière de la foi au cœur … : c’est l’Esprit Saint qui réalise la merveilleuse communion des croyants en Jésus-Christ (…;) Chers jeunes, faites que l’amour unificateur soit votre moyen, l’amour durable votre défi, l’amour qui se donne votre mission !
Une nouvelle Pentecôte
Le lendemain, lors de la sainte messe, Benoît XVI a expliqué qu’avec l’Évangile, Jésus a inauguré une nouvelle ère, dans laquelle l’Esprit Saint sera répandu sur l’humanité entière. Mais l’amour de Dieu peut répandre sa puissance uniquement quand nous lui permettons de nous transformer intérieurement. Nous devons lui permettre de traverser la dure carapace de notre indifférence, de notre lassitude spirituelle, de notre conformisme aveugle à l’esprit de notre temps. C’est alors seulement qu’Il pourra enflammer notre imagination et façonner nos désirs les plus profonds.
Voilà pourquoi la prière est si importante : la prière quotidienne, la prière personnelle, dans le silence de notre cœur et devant le Saint Sacrement, ainsi que la prière liturgique en Église.
L’Église et le monde ont besoin de ce renouveau ; ils ont besoin de votre foi, de votre idéalisme, de votre générosité, afin d’être toujours jeunes dans l’Esprit. Ouvrez votre coeur à cette force. N’ayez pas peur de dire votre ‘oui’ à Jésus, de trouver votre joie en faisant sa volonté, en vous donnant totalement pour parvenir à la sainteté et en mettant vos talents au service des autres.
Vous êtes les prophètes d’un nouvel âge, conclut le Saint Père, un nouvel âge où l’espérance nous libère de la superficialité, de l’apathie et de l’égoïsme qui mortifient nos âmes et enveniment les relations humaines.
http://www.opusdei.fr/art.php?p=28898
L’Église affirme sans hésiter que les quatre Évangiles canoniques « transmettent fidèlement ce que Jésus, le Fils de Dieu, vivant parmi les hommes, a fait et enseigné » (concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, « la parole de Dieu », n° 19). Ces quatre Évangiles « ont une origine apostolique. Ce que les apôtres ont prêché sur l’ordre du Christ, eux-mêmes ou des hommes de leur entourage nous l’ont transmis dans des écrits, sous l’inspiration divine de l’Esprit » (Ibid.).
Les écrivains chrétiens de l’Antiquité ont expliqué comment les évangélistes ont réalisé ce travail. Saint Irénée, par exemple, dit que « Matthieu a publié parmi les Hébreux dans leur propre langue une forme écrite d’Évangile, tandis que Pierre et Paul à Rome annonçaient l’Évangile et fondaient l’Église. C’est après leur départ que Marc, le disciple et l’interprète de Pierre, nous a transmis aussi par écrit ce que Pierre avait prêché. Luc, compagnon de Paul, a consigné aussi dans un livre ce que ce dernier avait prêché. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, celui qui avait reposé sur sa poitrine (Jean 13, 23), a publié aussi l’Évangile tandis qu’il habitait Éphèse » (Contre les hérétiques III, 1, 1). Des commentaires très semblables se trouvent chez Papias de Hiérapolis ou Clément d’Alexandrie (voir Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique 3, 39, 15 ; 6, 14, 5-7) : les Évangiles ont été écrits par les apôtres (Matthieu et Jean) ou par des disciples des apôtres (Marc et Luc), mais toujours en recueillant la prédication de l’Évangile par les apôtres.
L’exégèse moderne, après une étude très attentive des textes évangéliques, a expliqué en détail ce processus de composition. Le Seigneur Jésus n’a pas envoyé ses disciples écrire mais prêcher l’Évangile. C’est ce que les apôtres et la communauté apostolique ont fait et, pour faciliter la tâche d’évangélisation, ils ont mis par écrit une partie de cet enseignement. Enfin, au moment où les apôtres et ceux de leur génération étaient en train de disparaître, « les auteurs sacrés composèrent les quatre Évangiles, choisissant certains des nombreux éléments transmis soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres, ou les expliquant en fonction de la situation des Églises » (Dei Verbum, n° 19).
Par conséquent, on peut en conclure que les quatre Évangiles sont fidèles à la prédication des apôtres sur Jésus et que la prédication des apôtres sur Jésus est fidèle à ce que Jésus a fait et dit. Par là nous pouvons dire que les Évangiles sont fidèles à Jésus. De fait, les noms que les auteurs anciens donnent à ces textes — « Souvenirs des apôtres », « Commentaires, Paroles sur (du) le Seigneur » (voir saint Justin, Apologie 1, 66) ; Dialogue avec Triphon 100) — vont dans ce sens. Avec les écrits évangéliques, nous avons accès à ce que les apôtres prêchaient au sujet de Jésus.
http://www.opusdei.fr/art.php?p=28899
13:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La valeur inestimable du Royaume.
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La rencontre de Dieu – qui est le Royaume des Cieux au milieu de nous – n’a pas de prix : elle vaut toutes les richesses de la terre et même bien davantage. Les trois paraboles de ce jour convergent vers cette affirmation, les deux premières conduisant à la troisième qui en est leur conclusion. Dans la première parabole, un homme découvre dans un champ un trésor et il s’en va vendre tous ses biens pour l’acheter ; dans la seconde, un marchand trouve un objet de grand prix et lui aussi vend tous ses biens pour l’acquérir ; dans la troisième, le filet jeté dans la mer est « plein » et il faut sur le rivage séparer ce qui est bon de ce qui est mauvais. Pour acquérir la véritable valeur de la présence de Dieu et entrer dans l’intimité de son Royaume, l’homme doit donc dépasser les apparences des biens pour y discerner la présence de Dieu. Dans la vie quotidienne, cela renvoie le croyant à passer des aspects religieux de son existence – respect de la loi, pratique des sacrements – à une vie spirituelle authentique dans laquelle l’important est d’adhérer à la présence agissante de Dieu. Telle est le sens de la vie eschatologique chrétienne. À l’instar du roi Salomon qui ne chercha pas les richesses ni à allonger sa vie, demandons au Seigneur la grâce de pouvoir discerner en toutes choses « le bien et le mal » et de pouvoir ainsi « gouverner » notre vie au service de Dieu.
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13:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LA THÉOLOGIE DU CORPS.
Mais tout d'abord permettez-moi de vous dire quel pape nous avons: un pape amoureux de l'amour humain! Voyez comme il s'exprimait dans son ouvrage Entrez dans l'Espérance: “il faut préparer les jeunes au mariage, il faut leur parler de l'amour. L'amour ne s'apprend pas, et pourtant il n'existe rien au monde qu'un jeune ait autant besoin d'apprendre! Quand j'étais un jeune prêtre, j'ai appris à aimer l'amour humain. C'était un des thèmes sur lesquels j'ai axé tout mon sacerdoce, mon ministère dans la prédication, au confessionnal et à travers ce que j'écrivais.” (p. 192)
1.1. L'activité pastorale de Karol Wojtyla
De cet amour de l'amour humain, il a donné la preuve à travers toute son activité pastorale depuis son ordination le 1er novembre 1946. Je ne vous en donne que quelques aperçus significatifs.
Après un séjour à Rome pour achever ses études, il est nommé en mars 1949 à la paroisse Saint Florian de Cracovie. Immédiatement, il crée le premier programme de préparation au mariage de toute l'histoire de l'archevêché de Cracovie. Les résultats ne se font pas attendre: au cours des 28 mois qu'il passera à Saint Florian, il célébrera quelque 160 mariages, soit entre un et deux par semaine!
C'est aussi à Saint Florian qu'il fonde le “Srodowisko” à partir de 1951, c'est-à-dire le “réseau” qui constituera en quelque sorte sa “paroisse itinérante” à travers des camps de ski l'hiver et de kayak l'été. Ce réseau, constitué de personnes de toutes conditions, il ne cessera de l'animer jusqu'en 1978, lorsqu'il sera élu à la charge de Pierre. Au total 27 années d'une expérience pastorale hors du commun. Karol Wojtyla accompagne spirituellement les membres de ce réseau, les aide à discerner les appels du Seigneur sur eux, les prépare au mariage, les accompagne dans l'éducation de leurs enfants. Les camps itinérants sont l'occasion d'aborder les questions éthiques, y compris en toute liberté et sans fausse pudeur celles qui concernent l'éthique sexuelle et la régulation de la fertilité. Des membres du Srodowisko, Jean-Paul II pourra dire: “Je l'ai déjà dit: ce sont eux qui ont assuré ma formation dans ce domaine.” (Entrez dans l'espérance, p. 301). Quelle humilité à une époque qui était encore largement teintée de cléricalisme et qui — le Concile de Vatican II n'avait pas encore eu lieu — n'avait pas encore donné toute leur place légitime aux laïcs dans l'Eglise!
Cette expérience pastorale de Karol Wojtyla se forge aussi à travers son ministère de professeur d'éthique et d'aumônier d'étudiants. Nommé en 1956 titulaire de la chaire d'éthique de l'Université Catholique de Lublin (KUL), il assumera cette charge, malgré toutes ses autres responsabilités pastorale d'évêque puis d'archevêque jusqu'à son élection au trône pontifical, soit durant 22 ans.
Ajoutons, pour brocher sur le tout, que comme archevêque, il prend l'initiative de créer en 1967 un cours intensif d'un an sur la préparation au mariage qui devient en 1969 un Institut archidiocésain d'études familiales, affilié ensuite à la Faculté de théologie pontificale, cet institut offrant un cycle formation de 2 ans à 250 étudiants par promotion, étudiants qui sont aussi bien des prêtres, des séminaristes ou des laïcs.
1.2. L'œuvre théâtrale et philosophique
De cette passion pour l'amour humain, Karol Wojtyla en donne aussi la preuve à travers ses œuvres théâtrales et philosophiques.
Si on sait parfois que Karol Wojtyla a été acteur dans sa jeunesse et a nourri une véritable passion pour le théâtre qu'il sacrifiera à sa vocation sacerdotale, on ignore le plus souvent qu'il est aussi l'auteur de pièces de théâtre. Parmi celles-ci La Boutique de l'orfèvre qui paraît en 1960 dans la revue Znak sous le peudonyme de André Jawien. Jean-Paul II dira plus tard que c'était pour lui une manière de payer sa dette aux membres du Srodowisko pour tout ce qu'ils lui avaient apporté pour comprendre la vocation au mariage.
Dans cette pièce Karol Wojtyla manifeste une compréhension des tourments de l'âme humaine dans le mariage autant qu'il est possible à un célibataire et il s'y révèle une première proposition théologique capitale: le mariage est le commencement de notre compréhension de la vie intérieure de Dieu en qui les personnes sont don absolu d'elles-mêmes. En d'autres termes, le mariage est l'expérience humaine privilégiée par laquelle l'être intime de Dieu se révèle à nous.
La même année 1960 paraît son premier ouvrage: Amour et responsabilité. Rien que le titre en dit assez sur ce qui fait le fond de la réflexion de Karol Wojtyla. Son intuition de départ dans cet ouvrage est que dans le contexte des années soixante, les hommes et les femmes n'accepteraient plus les règles de la morale traditionnelle telles qu'elles étaient formulées jusqu'à lors en termes de permis/défendu, mais à partir d'une réflexion sur la personne qui permette de comprendre le fondements des règles éthiques. En d'autres termes il voyait poindre une remise en cause généralisée de la morale et spécialement de la morale sexuelle à laquelle il ne serait possible d'échapper que si on était capable de montrer les règles morales comme un itinéraire les conduisant vers une plus grande réalisation de soi-même, vers un plus grand épanouissement de la personne.
C'est dans cet ouvrage qu'apparaît ce qu'il appelle la “norme personnaliste”: aimer s'oppose à utiliser. Lorsque j'ai en face de moi une personne, il ne peut être question — sauf à la faire déchoir de son statut de personne — de l'utiliser. Utiliser l'autre c'est en faire un objet, c'est dégrader la personne du rang de sujet à celui de chose. D'où tout le problème de l'éthique sexuelle: comment goûter le plaisir sexuel qui est bon et légitime sans faire de l'autre l'objet de ma satisfaction.
Karol Wojtyla prendra soin de soumettre le premier jet de l'ouvrage à la discussion d'étudiants en philosophie, psychologie et médecine durant l'été 1957 à la faveur d'un camp de vacances dans la région des lacs du Nord-Est de la Pologne. Le texte avait été distribué au préalable et chaque jour à tour de rôle, tel ou tel des participants présentait un chapitre qui était ensuite soumis à la discussion du groupe. Cette méthode est révélatrice de l'esprit de Karol Wojtyla: il n'y a rien de dogmatique ou d'a priori chez lui. Au contraire, il veut savoir si ce qu'il écrit se comprend au plan pratique et rejoint le concret de l'expérience des personnes.
Une anecdote est particulièrement révélatrice de son état d'esprit. La version polonaise de l'ouvrage comprenait un appendice intitulé “Sexologie et morale”. Lorsqu'il s'est agi de publier la traduction française de Amour et responsabilité, c'est le Père de Lubac qui avait été pressenti pour en rédiger la préface. Mais certains se sont sentis bien avisés de lui suggérer de demander que l'appendice en question soit retiré de l'édition française au motif que les questions qui y étaient abordées étaient tellement concrètes qu'elles semblaient en deçà de la dignité des prêtres et des évêques. A cela Karol Wojtyla s'est opposé farouchement en affirmant que les pasteurs devaient pouvoir parler avec simplicité du désir et de la satisfaction sexuelle avec leurs fidèles, sauf à ne pas être à la hauteur des exigences de leur mission. Et que s'il se trouvait des prudes pour s'en offusquer, c'était tant pis pour eux!
De cette théologie du corps, Jean-Paul II dit: “Ceux qui cherchent dans le mariage l'accomplissement de leur vocation humaine et chrétienne sont appelés à faire de cette théologie du corps dont nous trouvons l'origine dans la Genèse la substance même de leur vie et de leur comportement.” (Audience du 02/04/1980). Et il ajoutera: “Cette théologie-pédagogie constitue le noyau essentiel de la spiritualité conjugale” (Audience du 3/10/1984)
Théologie du corps? De quoi s'agit-il?
C'est au cours de l'audience générale du 5 septembre 1979 que Jean-Paul II annonce son intention de consacrer désormais les audiences du mercredi à un enseignement thématique suivi, sans autre ambition énoncée que “d'accompagner pour ainsi dire de loin les travaux de préparation du synode”. Il s'agissait du synode sur la famille qui donnera lieu à l'exhortation Familiaris consortio. C'est là un changement des habitudes. Ces audiences générales avaient été instituées par Pie IX en 1870 comme moyen de s'adresser au peuple de Rome lorsqu'il s'était déclaré prisonnier du Vatican au moment de la conquête des Etats pontificaux. L'habitude s'en était conservée chez ses successeurs, mais si ces audiences étaient l'occasion de dispenser un message spirituel sur un ton direct et familier, elles n'était pas un vecteur de diffusion d'un enseignement doctrinal.
Au cours de l'audience suivante, le 12 septembre 1979, Jean-Paul II emploie pour la première fois l'expression “théologie du corps”. C'est une expression complètement nouvelle qu'il ne définit d'ailleurs pas tout de suite: “l'expression théologie du corps que je viens d'employer mérite une explication plus nette, mais nous en parlerons à l'occasion d'une prochaine rencontre”, dit-il... Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a l'art de ménager le suspense et que cela ne va pas sans provoquer des interrogations dans la Curie romaine... Et c'est seulement dans la dernière audience consacrée à cette “théologie du corps”, plus de cinq ans plus tard, le 28 novembre 1984, que Jean-Paul II, donnera un titre à cet ensemble de catéchèses — “l'amour humain dans le plan divin” —, indiquera le plan qu'il a suivi, et dévoilera pleinement l'intention qu'il n'avait pas cessé de mettre en œuvre tout au long de ces années: donner le “cadre anthropologique adéquat” destiné à permettre de comprendre les règles de l'éthique sexuelle prônée par l'Eglise et spécialement l'encyclique Humanae Vitae, qui lors de sa parution — le 25 juillet 1968 — avait été l'occasion de bien des polémiques dont beaucoup ne sont d'ailleurs pas encore éteintes...
2.1. Le retour à “l'origine”
La théologie du corps commence par une réflexion sur les origines à partir de la réponse du Christ aux pharisiens sur la question de la répudiation:
“ Des pharisiens s'approchèrent de lui et lui dirent pour le mettre à l'épreuve: est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif? Il répondit: n'avez-vous pas lu que le Créateur dès l'origine les fit homme et femme et qu'il a dit: ainsi donc, l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien, ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer. Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie? C'est, leur dit-il, en raison de la dureté de votre cœur, que Moïse vous a permis de répudier vos femmes. Mais, dès l'origine, il n'en fut pas ainsi. Or, je vous dis: quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère.” (Mt XIX 3-9)
A partir de ce passage de l'Evangile, Jean-Paul II fait d'abord remarquer que le Christ se refuse à entrer dans le jeu des pharisiens qui lui demandent finalement “comment s'arranger avec la loi”. En revanche, à deux reprises, Il se réfère “à l'origine”. Cette insistance n'est pas anodine. Cette “origine”, c'est, dit Jean-Paul II, le temps de la “préhistoire théologique de l'homme” dont témoigne le texte sacré et révélé de la Genèse, ce “temps d'avant le temps” qui précède celui de “l'homme historique” qui est celui dans lequel nous sommes plongés depuis la chute originelle.
Ce temps de l'origine nous est “irrémédiablement perdu”, ajoute Jean-Paul II mais il en demeure comme “ un écho lointain” dans le cœur de tout homme et de toute femme, et il est possible d'en percevoir quelque chose à condition de s'établir dans une “pureté du cœur”, celle-là même à laquelle le Christ invite les pharisiens à retrouver en évoquant leur “dureté de cœur” qui les rend incapables de comprendre le projet de Dieu aux origines sur le couple humain.
Si nous voulons approcher quelque peu ce plan de Dieu “à l'origine” sur l'homme et la femme et ce que Dieu a voulu mettre en eux à travers la masculinité et féminité, il nous faut donc suivre l'invitation du Christ, renoncer à une approche légaliste du sens de la sexualité et retrouver au fond de notre cœur cet “écho” de l'origine.
2.2. Homme et femme il les créa à son image
Des deux récits de la création que nous rapporte la Genèse, le premier est en réalité le plus récent dans sa rédaction. Il est plus élaboré et plus “théologique” que le second car il est centré sur l'œuvre de Dieu:
“Dieu dit: faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme (ha-adam = substantif collectif = humanité) à son image; à l'image de Dieu Il le créa, homme (mâle, zakar) et femme (quebah, femelle) Il les créa. Dieu les bénit et leur dit: soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la, dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui rampent sur la terre (...) Dieu vit tout ce qu'il avait fait: cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fût le sixième jour.” (Gn I 26-31)
Jean-Paul II fait remarquer qu'il y a une rupture dans la continuité de l'œuvre créatrice avec la création de l'homme. Pour tout ce qui précède, il est dit: “Dieu dit... et Dieu fit”. Pour l'homme, Dieu dit “Faisons l'homme à notre image”. Ce pluriel marque que c'est la Trinité tout entière qui est à l'œuvre dans la création de l'homme, relève Jean-Paul II, qui s'inscrit ici dans une très longue tradition d'interprétation.
Par ailleurs, il n'est mentionné aucune ressemblance de l'homme avec les autres créatures (animalia) mais seulement avec Dieu et la différence sexuelle n'est indiquée que pour l'homme et la femme. Si l'homme et la femme sont donc image de Dieu, c'est avec leur sexualité qui fait partie intégrante de la ressemblance de l'homme avec Dieu et qui est bénie de Dieu.
La première chose importante à retenir de ce récit de la création est donc que la différence sexuelle et ses signes sont à prendre du côté de la ressemblance avec Dieu et non avec l'animal. C'est un point capital: du point de vue de son “sens théologique” nous ne devons pas chercher à comprendre notre sexualité à partir de ce que nous constatons dans le règne animal dans lequel la sexualité est entièrement subordonnée à la reproduction et dont la sexualité humaine serait une sorte de “sublimation culturelle”. Le texte de la Genèse nous invite à chercher le sens de notre sexualité dans le fait que par elle, nous sommes — en tant qu'homme et femme — image de Dieu. C'est à une sorte de retournement radical de perspective que nous invite ainsi Jean-Paul II dans l'approche qu'il fait de la réalité sexuelle à partir de la Genèse
2.3. La solitude originelle, fondement de la communion
Le second récit de la création, qui est plus archaïque, et nous présente Dieu de manière anthropomorphique, atteste d'une beaucoup plus grande profondeur subjective et psychologique. Il nous décrit la manière dont l'homme se perçoit et se comprend et en ce sens il est en quelque sorte le premier témoignage de la conscience humaine.
“Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel (...) il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol. Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l'homme devint un être vivant. (...) Yahvé Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et Il les amena à l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait: chacun devait porter le nom que l'homme lui aurait donné. L'homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas d'aide qui lui fût assortie.” (Gn II 4-21)
L'homme qui est modelé à partir de la glaise du sol est désigné dans le texte hébreu par le terme ha adam . C'est un substantif collectif qui ne fait pas mention du sexe. Pour éviter toute équivoque, on devrait le traduire par “l'Homme” ou “l'Humain”. C'est cet Humain qui va faire l'expérience de la “solitude originelle”.
Yahvé affirme qu'il n'est pas bon que l'Humain soit seul, mais la création de la femme n'intervient pas tout de suite: Yahvé fait faire à l'Homme l'expérience de sa solitude ontologique
L'expérience de la solitude se creuse en l'homme par le fait qu'il connaît toute la nature de manière parfaite et en quelque sorte “de l'intérieur”. Cela est attesté par le fait qu'il nomme tous les animaux et cultive le sol. Il est donc capable de gouverner parfaitement la nature et il découvre qu'il est le seul à pouvoir le faire et qu'ainsi il est établi dans un état de perfection très au-dessus de tous les autres êtres de la nature. Cette perfection n'est pas seulement de degré, c'est une perfection ontologique par laquelle il se sépare de tout ce qui existe à lui dans la création.
Et pourtant il ne découvre pas “d'aide qui lui fut assortie”. Le terme hébreu est ezed qui signifie plus exactement un “allié qui soit son homologue en humanité”. C'est pourquoi il est saisi d'une sorte de “terreur ontologique”. Il se découvre par son corps et les actes qu'il est capable de poser comme un être radicalement à part dans la nature — c'est-à-dire une personne — et il aspire à trouver dans cette nature une créature qui puisse être une alliée en humanité, qui soit susceptible de partager avec lui sa condition de personne et à qui il puisse se donner — car ce qui caractérise la personne c'est qu'elle est faite pour le don — et il ne trouve aucune créature susceptible de recevoir le don de lui-même. Il s'agit donc de beaucoup plus que d'une solitude affective ou psychologique; c'est une solitude ontologique radicale dont il fait l'expérience et qui est terrifiante au sens le plus absolu du terme. C'est précisément cette solitude dont le texte sacré dit qu'elle n'est pas bonne car elle ne permet pas à l'homme d'actualiser pleinement l'aspiration profonde de son être en tant que personne.
L'expérience de la solitude est ainsi la voie qui conduit à la soif de réaliser l'unité dans la communion des personnes et le don d'elles-mêmes. C'est d'ailleurs une expérience par laquelle nous devons accepter de passer et qui s'accompagne d'une purification de l'amour lorsque nous aspirons au mariage ou au don de nous-mêmes dans la vie consacrée.
La seconde chose importante à retenir est donc que c'est par son corps que l'homme, dans l'expérience de la solitude originelle, se découvre capable d'actes personnels qu'il est le seul à pouvoir poser dans le monde visible. Jean-Paul II dit à ce propos: “Le corps, grâce auquel l'homme prend part au monde créé visible, le rend en même temps conscient d'être [`seul’. En effet, il n'aurait pas été capable d'arriver à cette conviction qu'en fait il a acquise (...) si son corps ne l'avait aidé à le comprendre, rendant la chose évidente. La conscience de la solitude aurait pu se rompre précisément à cause du corps lui-même. L'homme, adam, aurait pu, se basant sur l'expérience se son propre corps, arriver à la conclusion qu'il était substantiellement semblable aux autres être vivants (animalia). Et, comme nous le lisons, il n'arriva pas à cette conclusion: au contraire, il se persuada qu'il était [`seul’ (...) L'analyse du texte yahviste nous permet en outre de rattacher la solitude originelle de l'homme à la conscience du corps par lequel l'homme se distingue de tous les animalia et se sépare de ceux-ci, et par lequel il est une personne.” (Audience du 24/10/79)
C'est par son corps qu'il découvre que l'aspiration profonde de son être en tant que personne est de se donner à une autre personne semblable à lui. Sans cela il ne peut s'accomplir dans sa vocation spécifique de personne.
2.4. Le chant nuptial des origines
“ Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'Il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors, celui-ci s'écria [`A ce coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme celle-ci!’ C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.” (Gn II 21-24)
Jean-Paul II fait remarquer que le sommeil profond qui s'empare de l'adam n'est pas un sommeil “normal”. C'est une “torpeur” qui est toujours, dit-il, le signe d'une intervention radicale de Dieu visant à créer une alliance entre Lui et l'homme.
C'est donc le moment le plus solennel de la création, celui qui va engager toute l'œuvre divine et toute l'histoire de l'humanité.
Il faut remarquer également que la femme est tirée du côté de l'homme et cela est très symbolique. Cela signifie qu'elle est son parfait homologue ontologique. D'ailleurs, en sumérien le signe cunéiforme qui signifie “côte” signifie également “vie”: la femme est ainsi de la même “vie” que l'homme.
A la création de la femme Adam s'exclame: “Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée femme, car elle fût tirée de l'homme ”. C'est le premier chant d'amour de l'humanité qui constitue dit Jean-Paul II le “prototype” du Cantique des Cantique.
Alors sont employés les termes Ish (homme-mâle) et Isha (femme) qui attestent clairement que la femme (Isha) est tirée de l'homme (Ish).
“Et ils deviennent une seule chair”: c'est au moment de cette découverte de la communion dans les corps que l'homme et la femme deviennent pleinement image de Dieu. L'acte de chair, le don des corps, qui exprime la totalité de la donation des personnes l'une à l'autre, est ce par quoi l'homme et la femme sont, dans la chair, image de la Trinité divine:
“L'homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement par sa propre humanité mais aussi par la communion des personnes que l'homme et la femme forment dès le début. (...) L'homme devient image de Dieu moins au moment de la solitude qu'au moment de la communion. En effet “dès l'origine” il est non seulement une image qui reflète la solitude d'une Personne qui régit le monde, mais aussi et essentiellement image d'une insondable communion divine de Personnes.” (Audience du 14/11/79). Et il ajoute, ce qui est d'une portée théologique dont nous n'avons pas fini de prendre la mesure: “Ceci va même peut-être jusqu'à constituer l'aspect théologique le plus profond de tout ce qui peut être dit sur l'homme.” (Ibid.)
La troisième chose à retenir est donc que l'homme est image de la communion des personnes divines plus par la communion dont il est capable en tant que personne que par le fait qu'il est une créature douée de spiritualité. Et cette communion inclut et culmine dans la communion des corps. La sexualité est une chose foncièrement bonne: elle est ce par quoi l'homme est icône dans la chair de la communion des personnes divines
2.5. La nudité, signe de l'unité dans la communion
“Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre” (Gn II 25)
La mention de la nudité n'est pas accidentelle ni accessoire. Jean-Paul II y insiste: elle révèle un état de la conscience par rapport à la nudité du corps. Cette absence de honte correspond à l'expérience de la plénitude de la communion homme-femme. Dans l'état des origines, c'est-à-dire avant le péché originel, l'homme et la femme avaient la faculté de comprendre que leurs corps à travers tous les signes de la masculinité et de la féminité était destinés à manifester ce qu'ils étaient en tant que personnes, c'est-à-dire des êtres appelés à la communion et au don d'eux-mêmes. La plénitude de perception extérieure des corps par la nudité correspond ainsi à la plénitude intérieure de la vision de l'homme en tant qu'image de Dieu par sa capacité de communion et de don.
L'absence de honte dans la nudité indique la perception claire dans la conscience de l'homme et de la femme de la signification conjugale de leurs corps qui est fait pour signifier le don d'eux-mêmes l'un à l'autre de manière désintéressée et dans une totale transparence et à travers ce don d'eux-mêmes être image du don total des personnes qui existe en Dieu. Il n'y avait pas place dans leur conscience pour une quelconque réduction de l'autre à l'état d'objet.
C'est cette réduction de l'autre à l'état d'objet qui fait apparaître la honte dans le cœur de l'homme. Mais l'innocence des origines, avec la “pureté de cœur” qui l'accompagnait rendait impossible cette réduction à l'état d'objet. L'absence de honte est la preuve que l'homme et la femme étaient aux origines unis par la conscience du don, qu'ils avaient pleinement conscience de la signification conjugale de leurs corps qui exprime la liberté du don et manifeste toute la richesse de la personne en tant que sujet.
D'où la quatrième chose à retenir: nous avons un corps pour être don de nous-mêmes et réaliser ainsi notre vocation profonde qui est d'être image de Dieu dans le don des corps qui signifie le don de toute notre personne.
Dans l'audience du 20 février 1980, Jean-Paul II résume tout le plan de Dieu sur le corps et la sexualité humaine telle qu'elle pouvait être vécue “aux origines”:
“L'être humain apparaît dans le monde visible comme l'expression la plus haute du don divin parce qu'il tient en soi la dimension intérieure du don. Et, avec elle, il apporte dans le monde sa ressemblance particulière avec Dieu (...). Ce qui reflète également cette ressemblance, c'est la conscience primordiale de la signification conjugale du corps, conscience imprégnée du mystère de l'innocence originelle. Et ainsi, dans cette dimension se constitue un sacrement primordial entendu comme signe qui transmet efficacement dans le monde visible le mystère invisible caché en Dieu de toute éternité(...). Comme signe visible, le sacrement se constitue avec l'être humain en tant que corps et par le fait de sa visible masculinité et féminité, le corps en effet — et seulement lui — est capable de rendre visible ce qui est invisible: le spirituel et le divin. Il a été créé pour transférer dans la réalité visible du monde le mystère caché de toute éternité en Dieu et en être le signe visible.”
Tel était le plan de Dieu aux origines que le péché originel est venu détruire.
2.6. La désunité du péché et l'apparition de la honte
“.... Ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.” (Gn III 6-7)
Ce passage de la Genèse suit immédiatement le récit de la chute originelle et se manifeste comme sa première conséquence.
Pourquoi ce passage de la nudité dont “ils n'avaient point honte” à cette volonté de cacher leur nudité? Quelle signification de cette honte?
Il faut remarquer tout d'abord que les effets du péché originel ne sont pas d'abord par rapport à Dieu, mais par rapport à l'homme et la femme l'un vis-à-vis de l'autre: ils se cachent l'un à l'autre les signes de leur masculinité et de leur féminité. La première chose que corrompt donc le péché originel c'est l'attitude de l'homme et de la femme l'un vis-à-vis de l'autre. Le sens du don des corps est alors modifié par le changement du regard qui est porté sur lui. Ils ne comprennent plus le sens de leur corps ne voient plus dans les signes somatiques de la masculinité et de la féminité qu'une similitude avec la sexualité animale. Par conséquent, ce par quoi ils étaient image de Dieu par les signes du corps qui les révélaient comme personnes et qui étaient invitation à la communion des personnes devient à leurs yeux opaque, inintelligible, animal et honteux.
Par ailleurs l'homme et la femme perçoivent qu'ils sont susceptibles de devenir l'un pour l'autre un objet: objet de concupiscence, d'appropriation, de jouissance, de domination, etc. Alors les signes de la masculinité et de la féminité qui étaient dans l'innocence signe du don des personnes et invitation au don deviennent potentiellement des moyens d'asservissement, de captation, d'utilisation, de chosification... Nous versons alors dans l'antithèse du don.
“Une telle façon d'extorquer son don à l'autre être humain et de le réduire intérieurement à un pur “objet pour moi” devrait précisément marquer le début de la honte. Celle-ci correspond en effet à une menace infligée au don dans son intimité personnelle et démontre l'écroulement intérieur de l'innocence dans l'expérience réciproque.” (Audience du 6/02/80)
Par conséquent, devant la menace possible que constitue dès lors le regard de l'autre, on se protège l'un de l'autre en camouflant les signes de la masculinité et de la féminité, car ces signes risquent de n'être plus perçus par l'autre dans l'intention des origines: le don des personnes et l'image de la communion divine à travers ce don.
2.7. Le “regard pour désirer”
“Il vous a été dit: tu ne commettras pas d'adultère. Et bien, moi je vous dit: celui qui regarde une femme pour la désirer, celui-là a commis l'adultère avec elle dans son cœur.” (Mt V 27-28).
De ce passage du Sermon sur la Montagne, Jean-Paul II dit: “la signification de ces paroles est essentielle pour toute la théologie du corps contenue dans l'enseignement du Christ.” (Audience du 22/10/80)
De même que dans sa réponse aux pharisiens sur la question de la répudiation , Jean-Paul II nous dit que le Christ fait ici également appel à la “catégorie du cœur” dans lequel demeure un “écho lointain” de ce qui était aux origines afin de dépasser toutes les approches légalistes des normes éthiques.
Il est clair que le désir que dénonce ici le Christ ne désigne pas l'attraction de l'homme à l'égard de la femme et réciproquement: cette attraction est bonne et voulue de Dieu. Il s'agit, dit Jean-Paul II d'un “acte intérieur bien défini”: le regard “pour désirer”, c'est à dire celui qui se pose sur l'autre pour se l'approprier, pour s'en servir, pour se satisfaire. Autrement dit le regard “prédateur” ou “séducteur” qui réduit l'autre à l'état d'objet de satisfaction et aboutit à la “chosification” de la personne qui, de sujet qu'elle est par essence, devient simple objet que l'on tente de s'approprier. Cet acte intérieur du “regard pour désirer” conduit ainsi à la négation de la qualité de personne chez l'autre en tant que sujet du don et aboutit à la falsification de la communion auxquelles sont appelées les personnes à travers l'attraction mutuelle. C'est pourquoi, Jean-Paul II va jusqu'à dire: “Cet adultère dans le cœur, l'homme peut également le commettre à l'égard de sa propre femme s'il la traite seulement comme objet d'assouvissement de ses instincts.” (Audience du 8/10/80)
Quand il prend conscience de cet état, l'homme a tendance à accuser son corps et non pas à regarder l'état de son cœur. C'est là la source du manichéisme et de la dévaluation du sens de la sexualité qui le caractérise. Et cette réaction est aux antipodes de la manière juste et chrétienne de considérer le corps. “Alors que pour la mentalité manichéenne le corps et la sexualité constituent, pour ainsi dire, une [`anti-valeur’, pour le christianisme, par contre, ils restent toujours [`une valeur trop peu appréciée’.” Et Jean-Paul II de conclure sans équivoque: “La façon manichéenne de comprendre et évaluer le corps et la sexualité de l'homme est essentiellement étrangère à l'Evangile et pas le moins du monde conforme au sens exact des paroles que le Christ a prononcées dans le Discours sur la Montagne.” (Audience du 22/10/80)
L'adultère “dans le cœur” contrevient à la signification conjugale du corps et le Christ appelle tout homme à la retrouver, non pas par le respect extérieur de normes légalistes mais par la purification de son cœur, c'est-à-dire par l'attitude de chasteté: “Dans le Discours sur la Montagne le Christ invite l'homme, non pas à retourner à l'état originel d'innocence — l'humanité l'a irrévocablement laissé derrière elle — mais à retrouver, sur la base des significations éternelles et pour ainsi dire indestructibles de ce qui est [`humain’, les formes vives de l'homme nouveau. De cette manière se noue un lien (ou mieux, s'établit une continuité) entre [`l'origine’ et la perspective de la rédemption.” (Audience du 3/12/80)
Nous en arrivons donc à la Rédemption.
Le premier signe que Jésus donne au début de sa vie publique — et que seul saint Jean rapporte — c'est au cours d'un repas de noces. C'était à Cana, en Galilée. A la remarque que fait la Vierge à Jésus, Celui-ci répond: “Que me veux-tu femme? Mon heure n'est pas encore venue” (Jn II 4) De quelle heure s'agit-il?
Le dernier signe que donne Jésus, c'est aussi au cours d'un repas, celui au cours duquel Il institue l'Eucharistie, et ce repas est aussi un repas de noces.
Et là Il dit — c'est le début de la grande prière sacerdotale: “Père, l'heure est venue. Glorifie ton fils.” (Jn XVII 1) L'heure du Christ, c'est celle de ses épousailles avec son Eglise, consenties par le don nuptial qu'Il lui fait de son Corps et de son Sang. Jean-Paul II, commentant ce don du Christ, affirme: “le mariage ne correspond à la vocation des chrétiens que s'il reflète l'amour que le Christ-Epoux donne à l'Eglise son Epouse et que l'Eglise s'efforce de donner au Christ en retour du sien.” (Audience du 18/08/1982)
C'est tout le sens du passage de cinquième chapitre de l'épître de saint Paul aux Ephésiens (Eph V) dont Jean-Paul II nous dit qu'il doit être interprété “à la lumière de ce que le Christ nous dit sur le corps humain.” (Audience du 28/07/82)
Il y a un lien fondamental entre les épousailles chrétiennes et l'œuvre de la Rédemption dans laquelle le Christ s'offre à son Eglise comme un époux à son épouse. Et de même que pour les époux chrétiens la célébration de l'offrande d'eux-mêmes dans le sacrement de mariage ne s'achève que sur la couche nuptiale dans la consommation du don des corps, de même la célébration des noces du Christ et de l'Eglise ne s'achève que sur le bois nuptial de la Croix.
Parvenu au moment ultime de son offrande rédemptrice, sur le bois du supplice, Jésus peut dire alors dire “tout est consommé” car alors ses épousailles avec son Eglise sont parfaitement accomplies.
Et dès ce moment, l'Eglise-Epouse ne cesse de répéter au Christ-Epoux la parole de toute épouse à son époux dans le don des corps qui devient, selon l'expression de Jean-Paul II “le langage même de la liturgie”: Viens! Cette parole incessante, l'Eglise la proclame dans chaque Eucharistie qui se révèle ainsi comme le plus nuptial des sacrements. Et c'est la mission prophétique des époux que de l'incarner jusqu'au dernier jour.
13:07 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
“En votre cœur s'est instauré le Royaume de Dieu”
Garde-toi de cette maladie du caractère qui a pour symptômes l'instabilité en tout, la légèreté en actes et en paroles, l'étourderie...: la frivolité, en un mot.
Et si tu ne réagis pas à temps — pas demain, aujourd'hui! — la frivolité qui rend tes jours si vides ("si pleins de vide") fera de toi, ne l'oublie pas, un pantin désarticulé et inutile.
(Chemin, 17)
Voilà ton devoir de citoyen chrétien: contribuer à ce que l'amour et la liberté du Christ président toutes les manifestations de la vie moderne: la culture et l'économie, le travail et le repos, la vie de famille et la vie en société. (Sillon, 302)
(…) De même que le Christ est passé en faisant le bien (Ac 10, 38) sur tous les chemins de Palestine, vous devez vous aussi répandre avec générosité une semence de paix tout au long de ces chemins humains qui sont la famille, la société civile, les relations nées de votre travail quotidien, la culture, les loisirs. Ce sera la meilleure preuve de ce qu'en votre cœur s'est instauré le Royaume de Dieu: Nous savons, nous, que nous sommes passes de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères écrit l'apôtre saint Jean. (…) (Quand le Christ passe, 166)
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17458
13:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
26/07/2008
Les enfants devraient avoir plus de poids en politique.
ROME, Vendredi 25 juillet 2008 (ZENIT.org) - Les enfants devraient avoir davantage droit à la parole dans les questions politiques et dans l'Eglise.
C'est une des conclusions du Mouvement international d'apostolat des enfants (MIDADE) qui vient de clôturer au Chili sa XII Rencontre internationale, en présence de plus de 50 délégués provenant du monde entier.
La réunion, placée sous le thème « Vivre la diversité est une exigence pour la paix ; les enfants nous montrent le chemin », s'est tenue au centre clarétain de Talagante.
Ce mouvement apostolique est né en France en 1929 sur initiative du père Gaston Courtois qui avait également fondé un journal pour enfants pour promouvoir la participation des enfants.
Le MIDADE touche quelque deux millions d'enfants et est présent dans 53 pays ainsi répartis : Afrique (18), Amérique du Nord (4), Amérique du Sud (8), Asie (6), Europe (8), Moyen-Orient (4), Océanie (5).
Ce mouvement est « un mouvement d'enfants, créé par les enfants » qui cherche, par le biais d'activités organisées par les plus petits, de vivre la foi dans une dimension adaptée à leur âge.
Dans ce processus, les enfants sont accompagnés par un adulte qui a en général participé au mouvement lorsqu'il était petit, afin qu'ils apprennent à regarder la réalité et à la juger selon l'Evangile, pour ensuite agir et la transformer avec la foi.
Carlos Carvacho, attaché de presse durant la rencontre, a raconté à Zenit qu'une délégation conduite par des enfants a remis le 22 juillet une lettre au Ministre secrétaire général de la présidence du Chili, José Antonio Viera-Gallo, pour « proposer que les enfants aient plus de poids dans les politiques publiques les concernant et faire connaître le travail exercé par le mouvement dans le pays et dans le monde pendant plus d'un demi siècle ».
Les origines du MIDADE remontent à 1936, année où le père Gaston Courtois crée en France le mouvement « Cœurs vaillants et Ames vaillantes », destiné aux garçons et filles de 8 à 15 ans. En 1956, ce mouvement prend le nom d'Action Catholique de l'Enfance (ACE). La diffusion de cette expérience au-delà des frontières françaises conduit, en 1958, à la création d'une Commission internationale et, en 1962, à la première rencontre internationale de l'ACE. Le MIDADE naît en 1966, à l'occasion de la deuxième rencontre internationale du Mouvement à Rome. Reconnu par le Saint-Siège en 1973 comme organisation internationale catholique, le MIDADE est membre de la Conférence des OIC. En tant qu'ONG, il possède un statut consultatif auprès de l'ECOSOC, de l'UNICEF et du BIT.
Le MIDADE est un mouvement d'évangélisation et d'éducation populaire qui œuvre pour la croissance humaine et chrétienne des enfants afin de les préparer à l'engagement apostolique des jeunes et des adultes. La pédagogie du MIDADE, basée sur la conviction que l'enfant est déjà une personne à tous les effets, capable de transformer la réalité qui l'entoure, se réalise au long d'un itinéraire éducatif caractérisé par la méthode "voir, juger, agir, célébrer" qui aide les petits à surmonter les difficultés, à reconnaître et à respecter les diversités et à agir pour construire le royaume de Dieu. Le Mouvement accueille les enfants de toutes races, cultures et religions, en leur offrant une éducation personnelle et communautaire qui privilégie le jeu comme premier lieu d'apprentissage.
09:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Projets éducatifs et sociaux. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
“Le monde, lieu de rencontre avec le Christ”
(…) Un homme qui sait que le monde — et non seulement l'église — est son lieu de rencontre avec le Christ, aime ce monde, tâche d'acquérir une bonne préparation intellectuelle et professionnelle, établit en toute liberté ses propres jugements sur les problèmes du milieu où il évolue; et, par conséquent, il prend ses propres décisions, lesquelles, parce qu'elles sont les décisions d'un chrétien, procèdent en outre d'une réflexion personnelle, qui tente humblement de saisir la volonté de Dieu dans les détails, petits et grands, de la vie.
Toutefois, il n'arrive jamais à ce chrétien de croire ou de dire qu'il descend du temple vers le monde pour y représenter l'Église, ni que les solutions qu'il donne à des problèmes sont les solutions catholiques. Non, mes enfants, cela ne se peut pas ! Ce serait du cléricalisme, du catholicisme officiel, ou comme vous voudrez l'appeler. En tout cas, ce serait faire violence à la nature des choses. Vous devez diffuser partout une véritable mentalité laïque, qui conduit aux trois conclusions suivantes : être suffisamment honnête pour assumer sa responsabilité personnelle; être suffisamment chrétien pour respecter les frères dans la foi, qui proposent, dans les matières de libre opinion, des solutions différentes de celles que défend chacun d'entre nous; être suffisamment catholique pour ne pas se servir de notre Mère l'Église en la mêlant à des factions humaines. (…)
Prenez donc mes paroles pour ce qu'elles sont : une exhortation à exercer vos droits, tous les jours, et pas seulement dans les situations difficiles; à vous acquitter noblement de vos obligations de citoyens — dans la vie politique, dans la vie économique, dans la vie universitaire, dans la vie professionnelle — en assumant hardiment toutes les conséquences de vos décisions libres, en endossant vos actes avec l'indépendance personnelle qui est la vôtre. Et cette mentalité laïque de chrétiens vous permettra d'éviter toute intolérance, tout fanatisme, et pour le dire positivement, elle vous permettra de vivre en paix avec tous vos concitoyens et d'encourager la bonne entente entre les différents ordres de la vie sociale.(Entretiens, nos 116-117)
09:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |