24/07/2008
Un réseau catholique propose d’adopter des « papas » dans les pays pauvres.
ROME, Jeudi 24 juillet 2008 (ZENIT.org) - « Si chaque famille italienne offrait une semaine de son travail, en donnant vingt cinq euro, nous arriverions à aider plus de 100.000 chefs de famille dans le sud du monde ». Ce sont les objectifs et les défis lancés par Giuseppe Rotunno, secrétaire national pour l'Italie du « Comité de liaison des catholiques pour une civilisation de l'amour ».
L'initiative a un nom éloquent : « Adopte un papa ». Elle est née en l'an 2000, le jour de la saint Joseph, la fête des pères, partie de l'exigence d'offrir un travail et donc une possibilité de reprise socio-économique immédiate à une famille pauvre du sud de la terre.
Les missionnaires, qui constituent un point de repère pour des centaines de milliers de personnes pauvres jouent un rôle déterminant pour atteindre cet objectif, rappelle « L'Osservatore Romano ». Ce sont les missionnaires, hommes et femmes, qui ont accepté, par le biais du « Comité » d'offrir un travail aux pères et aux mères en difficulté.
Les prêtres et religieuses des régions pauvres du monde sont quotidiennement confrontés à un drame qui devient de plus en plus pressant. Des milliers d'hommes et de femmes se rendent dans les missions pour réclamer un travail ou un repas chaud pour leur famille. Les missionnaires les aident en fonction des dons qu'ils ont reçus, en offrant un travail au chef de famille, évitant ainsi qu'il abandonne le village ou son domicile.
« Ceux qui adoptent un papa ou une maman en leur offrant du travail, a expliqué Giuseppe Rotunno - pourront entrer en contact direct avec le missionnaire responsable sur place et recevoir la fiche du travail exécuté ».
Depuis l'année 2001, les aides venues d'Italie ont permis à 1.000 papas de travailler pendant une année entière. 25 euro sont suffisants pour pouvoir rendre le sourire à des familles entières dans le besoin.
Les chefs de famille sont « soumis à des contrats » auprès des prêtres et religieuses à l'intérieur des missions et travaillent comme cuisiniers, artisans, agriculteurs, enseignants.
Le « Comité » n'est qu'un intermédiaire entre les citoyens italiens et les missionnaires dans les pays pauvres. Les responsables sont les Instituts et les congrégations de missionnaires qui ont leur siège en Italie.
Les missions où les chefs de famille ont pu trouver un travail se trouvent en Bolivie, Kenya, République Démocratique du Congo, Philippines, Côte d'Ivoire, Brésil, Burkina Faso et Inde.
La campagne de solidarité veut créer un rapport direct entre les peuples, en éduquant à la responsabilité personnelle.
Le père Piero Gheddo, missionnaire de l'Institut pontifical des missions étrangères (PIME) et assistant spirituel de l'association, explique par ailleurs sur le site du « Comité » que cette initiative a également pour but de « passer de l'idée que l'argent résout tout à la prise de conscience que pour aider vraiment les pauvres il faut nous éduquer à cette rencontre de peuples, grâce à une participation directe et une approche aux situations concrètes des misères du monde ».
« Les pauvres ne sont pas des numéros, mais des personnes. Nous ne pouvons aider vraiment les pauvres en vivant dans l'opulence, dans le superflu : il faut changer notre ‘modèle de vie'. L'excès de richesse est inhumain par rapport à l'excès de pauvreté, de misère. Nous avons tous besoin, riches et pauvres du monde, ajoute le missionnaire, d'une ‘révolution culturelle' inspirée de l'Evangile et du modèle de Jésus Christ ».
Pour plus de renseignements, cf. www.civiltadellamore.org
19:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
22/07/2008
Les enfants sont ce qu'il y a de plus important”
(…) La paternité et la maternité ne s'arrêtent pas à la naissance: cette participation au pouvoir de Dieu qu'est la faculté d'engendrer doit se prolonger par la coopération avec l'Esprit Saint afin d'aboutir à la formation d'hommes et de femmes authentiquement chrétiens.
Les parents sont les principaux éducateurs de leurs enfants, tant sur le plan humain que sur le plan surnaturel. Ils doivent ressentir la responsabilité de cette mission, qui exige d'eux compréhension et prudence, don d'enseigner, et surtout d'aimer, et désir de donner le bon exemple. Le commandement autoritaire et brutal n'est pas une bonne méthode d'éducation. Les parents doivent plutôt chercher à devenir les amis de leurs enfants; des amis auxquels ceux-ci confient leurs inquiétudes, qu'ils consultent sur leurs problèmes et dont ils attendent une aide efficace et aimable.
Il est nécessaire que les parents trouvent du temps pour être avec leurs enfants et parler avec eux. Les enfants sont ce qu'il y a de plus important: ils sont plus importants que les affaires, que le travail, que le repos. Dans ces conversations, il faut les écouter avec attention, s'efforcer de les comprendre, savoir reconnaître la part de vérité — ou l'entière vérité — qu'il peut y avoir dans certaines de leurs révoltes. Il faut, en même temps, les aider à canaliser correctement leurs préoccupations et leurs idéaux, leur apprendre à observer et à raisonner; il ne faut pas leur imposer une conduite mais leur montrer les motifs, surnaturels et humains, qui l'inspirent. En un mot, il faut respecter leur liberté, puisqu'il n'est pas de véritable éducation sans responsabilité personnelle, ni de responsabilité sans liberté. (Quand le Christ passe, 27)
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17451
18:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
20/07/2008
Journées mondiales de la jeunesse.
Le pape invite les 235.000 jeunes à s’ouvrir à la force de l’amour de Dieu
Veillée à l’hippodrome de RandwickROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Lors de la veillée de prière qui s'est déroulée ce samedi soir à Sydney, le pape a invité les quelque 235.000 jeunes présents, à s'ouvrir « à la force de l'amour de Dieu » pour transformer le monde.
La rencontre spectaculaire de témoignages, de musique, de prière - l'adoration du Saint-Sacrement a été le point culminant de la veillée - qui s'est déroulée ce soir sous le magnifique ciel étoilé de l'hippodrome de Randwick, a duré plus de deux heures.
Le discours de Benoît XVI a été qualifié par Giovanni Maria Vian, directeur de « L'Osservatore Romano », comme « l'un des plus beaux de son pontificat ».
« Je suis très heureux d'être avec vous », avait confié le pape aux jeunes.
Le discours de Benoît XVI a été une véritable catéchèse présentant la force transformatrice de l'Esprit Saint, la troisième personne de la Sainte Trinité, qui est au cœur de cette JMJ, pour vivre une nouvelle Pentecôte.
Le thème de ces JMJ était une phrase des Actes des Apôtres (1, 8) « Vous recevrez la force de l'Esprit Saint. Alors vous serez mes témoins ».
Au cours de la veillée, sept jeunes ont donné un court témoignage expliquant comment ils ont découvert les sept dons de l'Esprit Saint (sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu), chacun dans sa langue : une jeune de République tchèque, un Thaïlandais, une jeune sourde-muette, un jeune de Serbie, un jeune du Chili, une jeune d'Autriche et un jeune du Sri-Lanka.
« Invoquons l'Esprit Saint : c'est lui l'artisan des œuvres de Dieu », a exhorté le pape dans son discours aux jeunes. « Laissez-vous façonner par ses dons ».
« Faites en sorte que votre foi mûrisse à travers vos études, le travail, le sport, la musique, l'art. Faites en sorte qu'elle soit soutenue par la prière et nourrie par les sacrements, pour être ainsi une source d'inspiration et de soutien pour ceux qui vous entourent », a-t-il ajouté.
« En réalité, la vie ne consiste pas simplement à accumuler, et elle est bien plus que le succès », a-t-il affirmé.
« Être vraiment vivants c'est être transformés intérieurement, c'est être ouverts à la force de l'amour de Dieu. En accueillant la puissance du Saint Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations », a expliqué Benoît XVI.
« Libérez ces dons ! Faites en sorte que la sagesse, l'intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur ! » a-t-il dit.
Le pape a conclu son homélie par un conseil aux jeunes, emprunté de Mary MacKillop, béatifiée sur ce même hippodrome par Jean-Paul II en 1995 et qui pourrait être la première sainte australienne : « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur ! » Mary MacKillop a prononcées ces paroles quand elle venait juste d'avoir vingt-six ans.
« Croyez en Lui ! Croyez en la puissance de l'Esprit d'amour ! » s'est exclamé le pape.
La veillée s'est ouverte sur le passage de la lumière aux jeunes. Une jeune aborigène s'est approchée du podium où se trouvait Benoît XVI, pour allumer une torche au cierge pascal, symbole du Christ et de l'Esprit Saint. Douze jeunes ont pris le relais, transmettant la lumière à tous les jeunes présents. La grande esplanade s'est alors transformée en un véritable ciel étoilé symbolisant la transformation que les jeunes peuvent réaliser dans le monde.
A la fin de son discours, le pape a confié les jeunes à l'Esprit Saint, dans une prière à laquelle se sont joints les évêques et les cardinaux qui ont imposé symboliquement les mains à la foule des jeunes.
La veillée a été retransmise sur les cinq continents, par toutes les télévisions catholiques.
Visiblement heureux de ce temps de prière et de joie qu'il venait de passer avec les jeunes, le pape a pris congé de la foule vers 21.00.
Quatre tentes d'adoration ont été installées en différents endroits de l'hippodrome pour permettre aux jeunes qui le souhaitaient de poursuivre la veillée, dans la prière, avec la participation des Missionnaires de la charité, de la Communauté de l'Emmanuel, du Mouvement Schönstatt et du mouvement apostolique Youth 2000.
Jesús Colina
Les jeunes en route vers l’hippodrome, pour la veillée avec Benoît XVI
Parmi eux, des membres du gouvernement australienROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Ce samedi après-midi, des centaines de milliers de jeunes se sont mis en route pour l'hippodrome de Randwick, où s'est déroulée la veillée avec le pape Benoît XVI et où se déroulera demain, la messe de clôture des JMJ, également présidée par le pape.
Plus de 200.000 pèlerins ont parcouru environ dix kilomètres, en traversant Harbor Bridge, puis Darling Harbor pour arriver à l'hippodrome transformé en une immense cathédrale à ciel ouvert.
Les premiers pèlerins ont quitté leurs lieux de logement à 4 heures du matin (dans la nuit de vendredi à samedi) pour une marche qui devait commencer à 5.30.
La joie et la bonne humeur contagieuses des pèlerins ont attiré quelques marcheurs supplémentaires tels que le premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud Morris Iemma. « La Journée mondiale de la jeunesse a été un véritable réveil - a-t-il déclaré à ZENIT - car je ne crois pas que les gens avaient vraiment compris de quoi il s'agissait ».
« Elle a fait comprendre aux gens le rôle que la foi peut jouer et l'impact qu'elle peut avoir pour favoriser la compréhension et construire la paix. Elle a aussi été un exemple pour nous et pour le monde du rôle que la foi peut jouer dans la bonté », a-t-il précisé.
Il a ajouté qu'il ne voulait pas que l'esprit de la JMJ s'évanouisse, dimanche, à Sydney.
« Les jeunes disent qu'ils sont éblouis par la beauté de Sydney. Mais ils nous ont eux aussi fortement impressionnés, et nous aimerions gardé ces lignes de communication ouvertes bien au-delà de cette semaine », a-t-il déclaré.
La contribution du pape
Le premier ministre australien a reconnu qu'une large partie du succès de la JMJ était bien sûr à attribuer au pape lui-même.
« Le pape Benoît XVI dit qu'il s'est senti soutenu par l'accueil qu'il a reçu et qu'il a été impressionné par cet accueil et l'organisation, mais que crois que cet accueil est un hommage à son succès et à son message », a ajouté Morris Iemma.
Le message est en train de passer. Lydia MacDonald, 19 ans, a reconnu qu'elle était au départ sceptique et critique par rapport à cet événement et les perturbations que cela allait signifier pour sa vie quotidienne. Mais elle a fini par se laisser entraîner par le flot des pèlerins.
« J'irai probablement plus souvent à la messe parce que j'ai vu l'énergie d'une foi vivante maintenant », a-t-elle déclaré à ZENIT.
Un succès d'organisation
Parmi les pèlerins figurait également John Watkins, vice-premier ministre et ministre des transports, qui a exprimé sa satisfaction devant les résultats de plusieurs années de préparation.
« Avec les chiffres connus de 125.000 visiteurs internationaux, plus 80.000 voyageurs nationaux, plus le grand inconnu des habitants de Sydney qui pourrait atteindre les 300.000, c'est comme cinq ou six veillées du Jour de l'an, par jour, mais les bus et les trains ont fait du bon travail », a-t-il dit à ZENIT.
« Mais ce que nous avons vu ne s'est pas limité au bon fonctionnement des systèmes de transport, a-t-il ajouté. Nous avons tant reçu des activités et des pèlerins courtois, eux-mêmes. Tout cela a été très positif pour notre ville ».
Le préfet de police Andrew Scipione a déclaré quant à lui au Herald Sun, ce samedi : « Je n'ai jamais vu une telle foule. C'est même mieux qu'une foule olympique. Voir des centaines de milliers de jeunes qui ne sont ni drogués ni alcooliques, se promener dans la ville, a été une merveilleuse expérience ! »
Sept grandes banderoles ont été disposées sur le parcours avant d'arriver à l'hippodrome, rappelant aux jeunes les sept dons de l'Esprit Saint.
La veillée avec Benoît XVI a eu lieu de 19.00 à 21.00 (heure locale). La messe de demain dimanche est prévue à 10.00 (heure locale).
Catherine Smibert
Benoît XVI aux séminaristes : N’ayez pas peur ! Croyez en la lumière !
Le pape leur transmet son affection et ses encouragementsROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a encouragé les séminaristes et les jeunes religieux, ce samedi, en les invitant à ne pas avoir peur, à croire que la Parole de Dieu est vraie et que ses promesses se réalisent « même en ces moments ténébreux où tous nos efforts semblent demeurer vains ».
« N'ayez pas peur ! Croyez en la lumière ! Accueillez de tout cœur la vérité que nous avons entendue aujourd'hui... : ‘Jésus Christ, hier et aujourd'hui, est le même, il l'est pour l'éternité' », a-t-il déclaré lors de la messe qu'il a présidée ce samedi matin, dans la cathédrale St Mary, en présence des évêques, des prêtres, des séminaristes et des novices de Sydney.
Benoît XVI a rappelé aux séminaristes et aux jeunes religieux qu'ils « sont un signe d'espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu » et qu'ils « auront le devoir d'édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération ».
Au cours de la célébration, le pape a béni le nouvel autel de la cathédrale. Il a rappelé que l'autel est « le symbole de Jésus ». Le nouvel autel est en marbre blanc. Une image du corps du Christ, s'inspirant du Suaire de Turin, y est représentée.
« Dans la liturgie de ce jour, l'Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis ‘à part' pour le service de Dieu et la construction de son règne », a-t-il poursuivi.
« Permettez que cet autel, avec l'image fortement suggestive du Serviteur souffrant, soit pour vous un motif constant d'inspiration. Tout disciple fidèle éprouve à certains moments la chaleur et le poids du jour et lutte pour donner un témoignage prophétique à un monde qui peut apparaître sourd aux exigences de la Parole de Dieu », a-t-il souligné.
Le pape a encouragé les séminaristes et les religieux à devenir eux-mêmes « des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d'amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle » pour tous ceux qu'ils rencontreront.
Benoît XVI leur a demandé d'être « fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation de la Parole inspirée de Dieu ».
« Les Pères de l'Église aimaient voir les Écritures comme un paradis spirituel, un jardin où nous pouvons nous promener librement avec Dieu », a-t-il ajouté.
« Faites de la célébration quotidienne de l'Eucharistie le centre de votre vie », a-t-il dit.
« En répondant à l'appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des ‘signes de contradiction' pour beaucoup de vos contemporains », a expliqué le pape.
« Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d'amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père », a-t-il exhorté.
« De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime », a-t-il ajouté.
« N'oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin », a-t-il poursuivi.
« Les trésors les plus grands que vous partagez avec d'autres jeunes - votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l'autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l'édification de l'Église ! » a encouragé le pape.
Gisèle Plantec
Abus sexuels : Le pape espère une guérison et une réconciliation
Benoît XVI célèbre la messe avec les évêques, les séminaristes et les novices australiensROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI espère que le temps de purification que vit actuellement l'Eglise suite au scandale des abus sexuels aboutira à « la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile ».
C'est ce qu'il a déclaré au cours de la messe célébrée ce samedi matin avec les évêques, les séminaristes et les novices australiens dans la cathédrale St Mary de Sydney.
« Je désire ici m'arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays », a-t-il dit.
« Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l'Église », a-t-il ajouté.
« Je demande à chacun de vous de soutenir et d'assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal », a exhorté le pape.
« Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice », a-t-il poursuivi.
S'écartant du texte de son homélie, le pape a redit sa proximité avec les victimes.
« Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées, et je les assure qu'en tant que Pasteur, je partage leur souffrance », a-t-il dit.
« C'est une priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus sain, spécialement pour les jeunes », a insisté Benoît XVI.
« Ces jours-ci, marqués par la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous sommes invités à réfléchir sur le précieux trésor - nos jeunes - qui nous a été confié, et combien leur éducation et leur accompagnement est une part importante de la mission de l'Église dans ce pays », a souligné le pape.
« Alors que l'Église en Australie continue, dans l'esprit de l'Évangile, à affronter avec efficacité ce défi pastoral sérieux, je m'unis à vous dans la prière afin que ce temps de purification aboutisse à la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile », a-t-il conclu.
L’évêque de Denver met en garde contre la double vie
Rencontre de théologie dans un pub de SydneySYDNEY, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - La double vie d'un catholique qui va à la messe mais ne professe pas sa foi publiquement est vouée à l'échec, a affirmé Mgr Charles Chaput, évêque de Denver (USA), lors d'une rencontre de théologie au P. J. Gallagher's Irish Pub, à Sydney.
L'intervention de l'archevêque de Denver avait pour thème : « Mission possible : cette double vie s'autodétruira ».
Aller à la messe le dimanche mais refuser ensuite de témoigner de sa foi en public est contraire à la manière de vivre d'un authentique disciple du Christ, a expliqué Mgr Chaput, c'est comme « vivre dans un état végétatif ».
« Jésus nous veut tous et pas seulement le dimanche », a-t-il déclaré. « Nous devons prendre le Christ au mot. Nous devons l'aimer comme si nos vies en dépendaient. Maintenant. Et sans excuses », s'est-il exclamé.
L'archevêque a précisé que la mission de tout chrétien est d'aimer le Christ, de croire en ce qu'il dit et de faire confiance à son Eglise.
« Nous ne pouvons pas vivre un christianisme à mi-chemin », a-t-il poursuivi. « Toute double vie s'autodétruit de manière inévitable. Etre chrétien, c'est votre identité. Point. Et être chrétien signifie que votre vie a une mission. Cela signifie lutter chaque jour pour devenir davantage comme Jésus dans vos pensées et vos actions ».
Connaître l'enseignement de l'Eglise
Mgr Chaput a souligné qu'un jeune qui connaît l'enseignement de l'Eglise aura aussi les moyens de partager cet enseignement.
Rappelant la phrase, dure et déconcertante de Jésus « Laissez les morts enterrer leurs morts », il en a déduit qu'il ne peut y avoir « aucune priorité plus urgente dans nos vies que suivre le Christ et proclamer son royaume ».
Il a encouragé les jeunes à chercher à découvrir comment Dieu souhaite qu'ils suivent le Christ, en lui parlant « humblement dans la prière », et en s'efforçant de mieux connaître le Christ en lisant et méditant l'Evangile chaque jour.
L'archevêque de Denver a également invité les jeunes à s'ouvrir aux grâces que le Christ donne dans les sacrements.
« Il ne s'agit pas de choisir ce que vous voulez faire de votre vie », a-t-il expliqué. « Il s'agit de découvrir comment Dieu veut que vous utilisiez votre vie pour répandre la bonne nouvelle de son amour et de son royaume ».
Mgr Chaput a invité les jeunes à prêcher l'Evangile avec leur vie où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent.
Citant saint Jean de la Croix, il a poursuivi en disant : « Là où il n'y a pas d'amour, mettez de l'amour et vous recueillerez de l'amour », pour construire un royaume d'amour.
Il a encouragé les jeunes à ne pas se laisser exaspérer par les faiblesses humaines et le péché de l'Eglise mais à aimer l'Eglise comme leur mère, et celle qui enseigne.
« Contribuez à la construire, pour purifier sa vie et son travail », a-t-il ajouté.
Les « rencontres de théologie dans les pubs » ont lieu chaque semaine au P. J. Gallagher's Irish Pub, attirant régulièrement plus de 600 jeunes. Le cardinal George Pell a animé certaines rencontres, ainsi que trois religieuses dominicaines de Nashville (Tennessee) qui participaient à la préparation des JMJ. Elles ont été lancé par un jeune étudiant de l'Université de Notre-Dame qui avait assisté, en août dernier à une rencontre de théologie présidée par Mgr Chaput lui-même, dans un pub de Denver.
Anthony Barich
Veillée avec les jeunes à Sydney : Discours de Benoît XVI
Samedi 19 juilletROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape a prononcé au cours de la veillée, ce samedi, en présence des jeunes rassemblés dans l'hippodrome de Randwick.
VEILLÉE AVEC LES JEUNES
DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
Hippodrome de Randwick
Samedi 19 juillet 2008
Très chers jeunes,
Encore une fois, ce soir, nous avons entendu la grande promesse du Christ : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous », et nous avons écouté son commandement : « Vous serez mes témoins... jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Ce sont là les dernières paroles que Jésus a prononcées avant son Ascension au Ciel. Ce que les apôtres ont éprouvé en les entendant, nous pouvons seulement l'imaginer. Mais nous savons que leur profond attachement à Jésus et leur confiance en sa parole les a poussés à se rassembler et à attendre ; non pas attendre sans but, mais ensemble, unis dans la prière, avec quelques femmes et avec Marie dans la chambre haute (cf. Ac 1, 14). Ce soir, nous faisons la même chose. Rassemblés devant cette Croix qui a tant voyagé et devant l'icône de Marie, sous la splendide constellation de la Croix du sud, nous prions. Ce soir, je prie pour vous et pour les jeunes du monde entier. Laissez-vous inspirer par l'exemple de vos saints patrons ! Accueillez en vous les sept dons de l'Esprit Saint ! Reconnaissez et croyez à la puissance de l'Esprit Saint dans votre vie !
L'autre jour, nous avons parlé de l'unité et de l'harmonie de la création de Dieu et de notre place en son sein. Nous avons rappelé comment, dans le Grand don du Baptême, nous, qui sommes créés et à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes nés à nouveau, nous sommes devenus fils adoptifs de Dieu, de nouvelles créatures. C'est donc comme fils de la lumière du Christ - symbolisée par les cierges allumés que vous tenez à la main - que nous rendons témoignage dans notre monde à la splendeur que nulles ténèbres ne peut vaincre (cf. Jn 1, 5).
Ce soir, nous fixons notre attention sur la manière de devenir des témoins. Nous avons besoin de connaître la personne du Saint Esprit et sa présence vivifiante dans notre vie. Ce n'est pas chose facile ! En effet, la variété des images que nous trouvons dans l'Écriture concernant l'Esprit - vent, feu, souffle - est un signe de notre difficulté à exprimer à son propos une compréhension claire. Et pourtant, nous savons que c'est l'Esprit Saint qui, bien que silencieux et invisible, oriente et définit notre témoignage de Jésus Christ.
Vous savez déjà que notre témoignage de chrétien est offert à un monde qui, par beaucoup d'aspects, est fragile. L'unité de la création de Dieu est affaiblie par des blessures qui s'approfondissent quand les relations sociales se brisent ou quand l'esprit humain est presque totalement écrasé par l'exploitation ou l'abus des personnes. De fait, la société contemporaine subit un processus de fragmentation en raison d'un mode de pensée qui, par sa nature, a la vue courte, parce qu'il néglige l'horizon de la vérité - de la vérité concernant Dieu et nous concernant. En soi, le relativisme ne parvient pas à embrasser l'ensemble de la réalité. Il ignore les principes mêmes qui nous rendent capables de vivre et de grandir dans l'unité, l'ordre et l'harmonie.
En tant que témoins du Christ, quelle est notre réponse à un monde divisé et fragmenté ? Comment pouvons-nous offrir l'espérance de la paix, de la guérison et de l'harmonie à ces « stations », lieux de conflit, de souffrance et de tension, où vous avez choisi de vous arrêter avec cette Croix de la journée Mondiale de la Jeunesse ? L'unité et la réconciliation ne peuvent être atteintes par nos seuls efforts. Dieu nous a fait l'un pour l'autre (cf. Gn 2, 24) et nous ne pouvons trouver qu'en Dieu et que dans l'Église l'unité que nous cherchons. Cependant, face aux imperfections et aux désillusions aussi bien individuelles qu'institutionnelles, nous sommes parfois tentés de construire une communauté « parfaite ». Ce n'est pas là une tentation nouvelle. L'histoire de l'Église contient de multiples exemples de tentatives pour contourner et dépasser les faiblesses et les échecs humains pour créer une unité parfaite, une utopie spirituelle.
De telles tentatives pour bâtir l'unité, en fait, la minent ! Séparer l'Esprit Saint du Christ présent dans la structure institutionnelle de l'Église compromettrait l'unité de la communauté chrétienne, qui est précisément un don de l'Esprit ! Cela trahirait la nature de l'Église en tant que Temple vivant de l'Esprit Saint (cf. 1 Co 3, 16). C'est l'Esprit, en fait, qui guide l'Église sur le chemin de la pleine vérité et en assure l'unité dans la communion et le service (cf. Lumen Gentium, 4). Malheureusement, la tentation d'« aller de l'avant tout seul » persiste. Certains parlent de leur communauté locale comme d'une réalité séparée de la soi-disant Église institutionnelle, décrivant la première comme souple et ouverte à l'Esprit, et la seconde comme rigide et privée de l'Esprit.
L'unité appartient à l'essence de l'Église (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 813) ; elle est un don que nous devons reconnaître et que nous devons chérir. Ce soir, prions afin d'être résolus à faire grandir l'unité. Construisez-là ! Résistez à la tentation de vous y soustraire ! Puisque c'est précisément l'amplitude, le large horizon de notre foi - en même temps solide et ouverte, cohérente et dynamique, vraie et toujours tendue vers une connaissance plus profonde - que nous pouvons offrir à notre monde. Chers jeunes, n'est-ce pas à cause de votre foi que des amis en difficulté ou à la recherche d'un sens à leur vie se sont tournés vers vous ? Soyez vigilants ! Sachez écouter ! À travers les discordances et les divisions du monde, pouvez-vous entendre la voix unanime de l'humanité ? De l'enfant abandonné dans un camp du Darfour à l'adolescent troublé, à un parent angoissé dans une banlieue quelconque, ou peut-être, en ce moment même, des profondeurs de votre cœur, jaillit un même cri d'humanité qui aspire à une reconnaissance, à une appartenance, à une unité. Qui satisfait ce désir humain essentiel d'être un, d'être en communion, d'être enrichi, d'être conduit à la vérité ? L'Esprit Saint ! Tel est son rôle : porter à son accomplissement l'œuvre du Christ. Enrichis des dons de l'Esprit, vous aurez la force d'aller au-delà des visions partielles, de l'utopie creuse, de la précarité de l'instant, pour offrir la cohérence et la certitude du témoignage chrétien !
Chers amis, quand nous récitons le Credo, nous affirmons : « Je crois en Saint Esprit, qui est Seigneur et qui donne la vie ». L'« Esprit créateur » est la puissance de Dieu qui donne la vie à toute la création et est la source d'une vie nouvelle et abondante dans le Christ. L'Esprit maintient l'Église unie au Seigneur et fidèle à la Tradition apostolique. Il est Celui qui a inspiré les Saintes Écritures et qui guide le peuple de Dieu vers la plénitude de la vérité (cf. Jn 16, 13). De toutes ces façons, l'Esprit est Celui qui « donne la vie », qui nous conduit au cœur même de Dieu. Ainsi, plus nous permettons à l'Esprit de nous diriger, plus grande sera notre configuration au Christ et plus profonde notre immersion dans la vie du Dieu Un et Trine.
Cette participation à la nature même de Dieu (cf. 2 P 1, 4) se produit à travers les événements quotidiens de la vie dans lesquels il est toujours présent (cf. Bar 3, 38). Toutefois, il y a des moments dans lesquels nous pouvons être tentés de rechercher la félicité loin de Dieu. Jésus lui-même demande aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Un tel éloignement offre peut-être l'illusion de la liberté. Mais où nous conduit-il ? Vers qui pouvons-nous aller ? Dans nos cœurs, nous savons, en fait, que seul le Seigneur a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 67-69). S'éloigner de lui n'est qu'une tentative inutile de nous fuir nous-mêmes (cf. Saint Augustin, Les Confessions VIII, 7). Dieu est avec nous dans la réalité de la vie et non dans notre imaginaire ! Affronter la réalité, et non la fuir, c'est ce que nous voulons ! Pour cela, l'Esprit Saint avec délicatesse, mais aussi avec fermeté, nous attire vers ce qui est réel, vers ce qui est durable, vers ce qui est vrai. C'est l'Esprit qui nous ramène à la communion avec la Sainte Trinité.
L'Esprit Saint a été, de quelque manière, l'oublié de la Sainte Trinité. Une claire compréhension de sa Personne semble presque hors de notre portée. Et cependant quand j'étais encore un petit garçon, mes parents, comme les vôtres, m'ont enseigné le signe de la Croix. J'ai ainsi très tôt compris qu'il y a un Dieu en trois Personnes et que la Trinité est au centre de la foi et de la vie chrétienne. Quand j'ai cru au point d'avoir une certaine compréhension de Dieu le Père et de Dieu le Fils - leurs noms parlaient déjà d'eux-mêmes -, ma compréhension de la troisième Personne de la Trinité restait faible. C'est pourquoi, comme jeune prêtre chargé d'enseigner la théologie, j'ai décidé d'étudier les grands témoins de l'Esprit dans l'histoire de l'Église. C'est en parcourant cet itinéraire que je me suis retrouvé à lire, entre autres, le grand saint Augustin.
Sa compréhension de l'Esprit Saint se développa de manière graduelle ; elle fut un combat. Jeune, il avait embrassé le Manichéisme - l'une de ses tentatives, dont j'ai parlé il y a un instant, de créer une utopie spirituelle en séparant les réalités de l'esprit des réalités de la chair. En conséquence, au début, il était méfiant à l'égard de l'enseignement chrétien sur l'incarnation de Dieu. Et cependant, son expérience de l'amour de Dieu présent dans l'Église le conduisit à en rechercher la source dans la vie du Dieu Un et Trine. Ceci le porta à avoir trois intuitions particulières sur l'Esprit Saint comme lien d'unité au sein de la Sainte Trinité : unité comme communion, unité comme amour durable, unité comme don, donné et reçu. Ces trois intuitions ne sont pas seulement théoriques. Elles aident à expliquer comme l'Esprit agit. Dans un monde où aussi bien les individus que les communautés souffrent souvent de l'absence d'unité et de cohésion, de telles intuitions nous aident à demeurer en syntonie avec l'Esprit et à étendre et à clarifier la nature de notre témoignage.
Avec l'aide de saint Augustin, essayons donc d'illustrer quelques aspects de l'œuvre de l'Esprit Saint. Il observe que les deux mots « Esprit » et « Saint » se rapportent à ce qui appartient à la nature divine ; en d'autres termes, à ce qui est partagé par le Père et par le Fils, à leur communion. Par conséquent, si la caractéristique propre de l'Esprit est celle d'être ce qui est partagé par le Père et par le Fils, Augustin en conclut que la qualité particulière de l'Esprit est l'unité. Une unité de communion vécue : une unité de personnes dans une relation mutuelle de donation constante : le Père et le Fils qui se donnent l'un à l'autre. Nous commençons ainsi, je pense, à entrevoir combien cette compréhension de l'Esprit Saint comme unité, comme communion, est éclairante. Une unité vraie ne peut jamais être fondée sur des relations qui nient l'égale dignité des autres personnes. Et l'unité n'est pas non plus simplement la somme totale des groupes à travers lesquels nous nous efforçons parfois de nous « définir » nous-mêmes. En effet, c'est uniquement dans la vie de communion que l'unité se maintient et que l'identité humaine se réalise pleinement : nous reconnaissons notre besoin commun de Dieu, nous répondons à la présence unificatrice de l'Esprit Saint et nous donnons notre vie les uns pour les autres à travers le service.
La deuxième intuition d'Augustin - c'est-à-dire celle de l'Esprit Saint comme amour qui perdure - dérive de l'étude qu'il fit de la Première Lettre de saint Jean, là où l'auteur dit que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 16). Augustin suggère que ces mots, tout en se référant à la Trinité dans son ensemble, doivent également être compris comme exprimant une caractéristique particulière de l'Esprit Saint. En réfléchissant sur la pérennité de l'amour - « celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu (Ibidem) - Augustin se demande : Est-ce l'amour ou l'Esprit qui garantit le don continuel ? Voici ce qu'il en conclut : « L'Esprit Saint nous fait demeurer en Dieu et Dieu en nous, mais c'est l'amour qui en est la cause. Donc, l'Esprit est Dieu comme amour ! » (De Trinitate 15, 17, 31). C'est une magnifique explication : Dieu se donne lui-même en partage comme amour dans l'Esprit Saint. Que pouvons-nous savoir d'autre sur la base de cette intuition ? L'amour est le signe de la présence de l'Esprit Saint ! Les idées ou les paroles qui manquent d'amour - même si elles apparaissent sophistiquées ou sages - ne peuvent être « de l'Esprit ». De plus, l'amour a une caractéristique particulière, loin d'être indulgent ou volubile, il a une tâche ou un objectif à accomplir : celui de demeurer. Par sa nature, l'amour est durable. Encore une fois, chers amis, nous pouvons jeter un dernier coup d'œil sur ce que l'Esprit Saint offre au monde : un amour qui dissout l'incertitude ; un amour qui va au-delà de la peur de la trahison ; un amour qui a en soi l'éternité ; le véritable amour qui nous introduit dans une unité qui dure !
La troisième intuition - l'Esprit Saint comme don -, Augustin la déduit de sa réflexion sur un passage évangélique que nous connaissons et aimons tous : la conversation du Christ avec la Samaritaine au bord du puits. Là, Jésus se révèle comme celui qui donne de l'eau vive (cf. Jn 4, 10), qui est ensuite définie comme étant l'Esprit (cf. Jn 7, 39) ; 1 Co 12, 13). L'Esprit est « le don de Dieu » (Jn 4, 20) - la source intérieure (cf. Jn 4, 14) - qui étanche réellement notre soif la plus profonde et nous conduit au Père. À partir de cette observation, Augustin conclut que le Dieu qui se livre à nous comme un don est l'Esprit Saint (cf. De Trinitate, 15, 18, 32). Chers amis, examinons encore une fois la Trinité à l'œuvre : l'Esprit Saint est Dieu qui se donne éternellement, comme une source intarissable, il n'offre rien de moins que lui-même. En observant ce don incessant, nous arrivons à voir les limites de tout ce qui périt, la folie d'une mentalité de consommation. consumériste En particulier, nous commençons à comprendre pourquoi la recherche de la nouveauté nous laisse insatisfaits et désireux de quelque chose d'autre. Ne recherchons-nous pas un don éternel ? La source qui jamais ne s'épuisera ? Avec la Samaritaine, nous nous exclamons : « Donne-la moi cette eau : que je n'aie plus soif » (Jn 4, 15) !
Chers jeunes, comme nous l'avons vu, l'Esprit Saint réalise la merveilleuse communion de ceux qui croient en Jésus Christ. Il est à l'origine de notre unité qui se réalise dans l'amour (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 813-4). Fidèle à sa nature de donateur et, à la fois, de don, il est à présent à l'œuvre à travers vous. Éclairés par les intuitions de saint Augustin, faites en sorte que l'amour unificateur soit votre mesure ; que l'amour durable soit votre défi ; que l'amour qui se donne soit votre mission !
Demain, ce même don de l'Esprit sera conféré solennellement à nos confirmands. Je prierai : « Donne-leur l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance et de piété et remplis-les de l'esprit de ta sainte crainte ». Ces dons de l'Esprit - dont chacun -, nous rappelle saint François de Sales, est une manière de participer à l'unique amour de Dieu - ne sont ni une récompense ni un titre de reconnaissance. Ils sont simplement donnés (cf. 1 Co 12, 11). Et ils exigent de la part de celui qui les reçoit une seule réponse : « J'accepte » ! Nous percevons ici quelque chose du mystère profond qu'est être chrétiens. Ce qui constitue notre foi ce n'est pas en premier lieu ce que nous faisons, mais ce que nous recevons. En effet, il se peut que des personnes généreuses, qui ne sont pas chrétiennes, fassent beaucoup plus que nous. Amis, acceptez-vous d'être introduits dans la vie trinitaire de Dieu ? Acceptez-vous d'être introduits dans sa communion d'amour ?
Les dons de l'Esprit qui agissent en nous, orientent et déterminent notre témoignage. Orientés, de par leur nature, à l'unité, les dons de l'Esprit nous lient encore plus étroitement à l'ensemble du Corps du Christ (cf. Lumen gentium, 4), en nous rendant davantage capables d'édifier l'Église, pour servir ainsi le monde (cf. Ep 4, 13). Ils nous appellent à participer activement et joyeusement à la vie de l'Église : dans les paroisses et dans les mouvements ecclésiaux, dans les cours de formation religieuse, dans les associations universitaires et dans les autres organisations catholiques. Oui, l'Église doit grandir dans l'unité, elle doit s'affermir dans la sainteté, se rajeunir et se renouveler constamment (cf. Lumen gentium, 4). Mais suivant quels critères ? Ceux de l'Esprit Saint ! Adressez-vous à lui, chers jeunes, et vous découvrirez la signification véritable du renouvellement.
Ce soir, réunis sous ce merveilleux ciel étoilé, nos cœurs et nos esprits sont remplis de gratitude envers Dieu pour l'immense don de notre foi en la Trinité. Souvenons-nous de nos parents et de nos grands-parents, qui marchaient à nos côtés quand, enfants, ils soutenaient les premiers pas de notre cheminement dans la foi. À présent, après de nombreuses années, vous vous êtes rassemblés comme jeunes adultes autour du Successeur de Pierre. Être avec vous m'emplit de joie. Invoquons l'Esprit Saint : c'est lui l'artisan des œuvres de Dieu (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 741). Laissez-vous façonner par ses dons ! Comme l'Église accomplit le même voyage avec l'humanité tout entière, de même, vous aussi, soyez appelés à exercer les dons de l'Esprit parmi les vicissitudes de la vie quotidienne. Faites en sorte que votre foi mûrisse à travers vos études, le travail, le sport, la musique, l'art. Faites en sorte qu'elle soit soutenue par la prière et nourrie par les Sacrements, pour être ainsi une source d'inspiration et de soutien pour ceux qui vous entourent. En réalité, la vie ne consiste pas simplement à accumuler, et elle est bien plus que le succès. Être vraiment vivants c'est être transformés intérieurement, c'est être ouverts à la force de l'amour de Dieu. En accueillant la puissance du Saint Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations. Libérez ces dons ! Faites en sorte que la sagesse, l'intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur !
Et maintenant, tandis que nous nous apprêtons à adorer le Saint Sacrement, en silence et en attendant, je vous répète les paroles que la bienheureuse Mary MacKillop a prononcées quand elle venait juste d'avoir vingt-six ans : « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur ! ». Croyez en Lui ! Croyez en la puissance de l'Esprit d'amour !
A l'issue du temps d'adoration proposé aux jeunes, le pape a salué les jeunes en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Chers jeunes de langue française, vous êtes venus prier ce soir l'Esprit-Saint. Sa présence silencieuse en votre cœur vous fera comprendre peu à peu le dessein de Dieu sur vous. Puisse-t-Il vous accompagner dans votre vie quotidienne et vous conduire vers une meilleure connaissance de Dieu et de votre prochain ! C'est Lui qui du plus profond de votre être vous pousse vers l'unique Vérité divine et vous fait vivre authentiquement en frères.
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Sydney : Messe de Benoît XVI avec les évêques, les séminaristes et les novices
Samedi 19 juilletROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte de l'homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce samedi matin, lors de la messe qu'il a présidée en présence des évêques, des séminaristes et des novices australiens, dans la cathédrale St Mary de Sydney.
MESSE AVEC LES ÉVÊQUES AUSTRALIENS,
LES SÉMINARISTES ET LES NOVICES
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
St. Mary's Cathedral
Samedi 19 juillet 2008
Chers frères et sœurs,
En cette noble cathédrale, j'ai la joie de saluer mes frères évêques et prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les laïcs de l'archidiocèse de Sydney. D'une façon toute particulière, j'adresse mon salut aux séminaristes et aux jeunes religieux présents parmi nous. Comme les jeunes israélites dans la première Lecture de ce jour, ils sont un signe d'espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu ; et, comme les jeunes israélites, eux aussi auront le devoir d'édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération. Alors que nous admirons ce magnifique édifice, comment ne pas penser aux innombrables prêtres, religieux et fidèles laïcs qui, chacun selon leur vocation propre, ont contribué à bâtir l'Église en Australie ? Nos pensées vont en particulier vers ces familles de colons auxquelles le Père Jeremiah O'Flynn confia le Saint Sacrement au moment de son départ, un « petit troupeau » qui eut à cœur de préserver ce trésor précieux, en le confiant aux générations successives qui érigèrent ce grand tabernacle à la gloire de Dieu. Nous nous réjouissons de leur fidélité et de leur persévérance, et nous nous appliquons à prolonger leurs efforts pour la diffusion de l'Évangile, pour la conversion des cœurs et la croissance de l'Église dans la sainteté, dans l'unité et dans la charité !
Nous nous apprêtons à célébrer la consécration du nouvel autel de cette vénérable cathédrale. Comme nous le rappelle clairement le panneau frontal sculpté, tout autel est le symbole de Jésus Christ, présent au milieu de son église comme prêtre, autel et victime (cf. Préface de Pâques n°5). Crucifié, enseveli et ressuscité d'entre les morts, rendu à la vie dans l'Esprit et assis à la droite du père, le Christ est devenu notre Grand Prêtre, qui intercède éternellement pour nous. Dans la liturgie de l'Église, et surtout dans le sacrifice de la Messe consommé sur les autels du monde, il nous invite, en tant que membres de son Corps mystique, à partager sa libre oblation. Il nous appelle, peuple sacerdotal de la nouvelle et éternelle Alliance, à offrir en union avec lui, nos sacrifices quotidiens pour le salut du monde.
Dans la liturgie de ce jour, l'Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis « à part » pour le service de Dieu et la construction de son règne. Trop souvent, cependant, nous nous retrouvons immergés dans un monde qui voudrait mettre Dieu « de côté ». Au nom de la liberté et de l'autonomie humaine, le nom de Dieu est mis sous silence, la religion est réduite à une dévotion personnelle et la foi est écartée de la place publique. Parfois, une mentalité de ce genre, totalement opposée à l'essence de l'Évangile, peut même en venir à obscurcir notre compréhension de l'Église et de sa mission. Nous aussi, nous pouvons être tentés de réduire la vie de foi à une simple question de sentiment, affaiblissant ainsi sa capacité d'inspirer une vision cohérente du monde et du dialogue rigoureux avec les nombreuses autres visions qui concourent pour gagner à elles les esprits et les cœurs de nos contemporains.
Et pourtant l'histoire, y compris celle de notre temps, nous démontre que la question de Dieu ne peut jamais être tue, ainsi que l'indifférence à la dimension religieuse de l'existence humaine, en dernière analyse, diminue et trahit l'homme lui-même. N'est-ce pas là le message délivré par l'architecture surprenante de cette cathédrale ? N'est pas là le mystère de la foi qui est annoncé à partir de cet autel lors de chaque célébration eucharistique ? La foi nous enseigne qu'en Jésus Christ, Parole incarnée, nous parvenons à comprendre la grandeur de notre propre humanité, le mystère de notre vie sur la terre et le destin sublime qui nous attend au Ciel (cf. Gaudium et spes, n.24). La foi nous enseigne, en outre, que nous sommes des créatures de Dieu, faites à son image et à sa ressemblance, dotées d'une dignité inviolable et appelées à la vie éternelle. Là où l'homme est diminué, c'est le monde qui nous entoure qui est diminué; il perd sa signification ultime et s'écarte de sa finalité. Ce qui en ressort, c'est une culture non pas de la vie, mais de la mort. Comment peut-on considérer cela un « progrès » ? Au contraire, c'est un pas en arrière, une forme de régression qui, en définitive, assèche les sources mêmes de la vie, de l'individu comme de la société tout entière.
Nous savons qu'à la fin - comme saint Ignace de Loyola l'a vu de façon si claire - l'unique vrai « standard» auquel toute réalité humaine peut être mesuré est la Croix et son message d'amour immérité qui triomphe du mal, du péché et de la mort et qui engendre une vie nouvelle et une joie éternelle. La Croix révèle que nous nous retrouvons nous-mêmes seulement en donnant notre vie, en accueillant l'amour de Dieu comme un don non mérité et en agissant pour mener tout homme et tout femme à la beauté de cet amour et à la lumière de la vérité qui, seule, apporte le salut au monde.
C'est dans cette vérité - le mystère de la foi - que nous avons été consacrés (cf. Jn 17, 17-19), et c'est dans cette vérité que nous sommes appelés à grandir, avec l'aide de la grâce de Dieu, dans la fidélité quotidienne à sa Parole, au sein de la communion vivifiante de l'Église. Et pourtant combien est difficile ce chemin de consécration ! Il exige une « conversion » continuelle, une mort à soi-même qui est la condition pour appartenir pleinement à Dieu, une transformation de l'esprit et du cœur qui apporte une vraie liberté et une nouvelle largeur de vue. La liturgie d'aujourd'hui nous offre un symbole éloquent de cette transformation spirituelle progressive à laquelle chacun de nous est appelé. De l'aspersion d'eau, de la proclamation de la Parole de Dieu, de l'invocation de tous les saints, à la prière de consécration, à l'onction et au nettoyage de l'autel, à sa parure de nappes blanches et de lumière - tous ces rites nous invitent à revivre notre propre consécration baptismale. Ils nous invitent à repousser le péché et ses fausses séductions, et à nous désaltérer toujours plus profondément à la source vivifiante de la grâce de Dieu.
Chers amis, puisse cette célébration, en la présence du successeur de Pierre, être un temps d'une nouvelle consécration et d'un renouvellement de toute l'Église en Australie ! Je désire ici m'arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées et je les assure qu'en tant que Pasteur je partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l'Église. Je demande à chacun de vous de soutenir et d'assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal. Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice. C'est une priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus sain, spécialement pour les jeunes. Ces jours-ci, marqués par la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous sommes invités à réfléchir sur le précieux trésor - nos jeunes - qui nous a été confié, et combien leur éducation et leur accompagnement est une part importante de la mission de l'Église dans ce pays. Alors que l'Église en Australie continue, dans l'esprit de l'Évangile, à affronter avec efficacité ce défi pastoral sérieux, je m'unis à vous dans la prière afin que ce temps de purification aboutisse à la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile.
Je désire m'adresser maintenant aux séminaristes et aux jeunes religieux qui sont parmi nous pour leur manifester mon affection et mes encouragements. Chers amis, avec une grande générosité, vous vous êtes mis un chemin sur une voie particulière de consécration, enracinée dans votre Baptême et entreprise en réponse à l'appel personnel de Seigneur. Vous vous êtes engagés, de façons diverses, à accepter l'invitation du Christ à le suivre, à tout quitter et à consacrer votre vie à la recherche de la sainteté et au service de son peuple.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous appelle à « croire en la lumière » (cf. Jn 12, 36). Chers jeunes, séminaristes et religieux, ses paroles ont une signification particulière pour vous. Elles sont un appel à avoir confiance en la vérité de la Parole de Dieu et à espérer fermement la réalisation de ses promesses. Celles-ci nous invitent à voir, avec les yeux de la foi, l'œuvre infaillible de sa grâce tout autour de nous, même en ces moments ténébreux où tous nos efforts semblent demeurer vains. Permettez que cet autel, avec l'image fortement suggestive du Serviteur souffrant, soit pour vous un motif constant d'inspiration. Tout disciple fidèle éprouve à certains moments la chaleur et le poids du jour (cf. Mt 20, 12), et lutte pour donner un témoignage prophétique à un monde qui peut apparaître sourd aux exigences de la Parole de Dieu. Cependant n'ayez pas peur ! Croyez en la lumière ! Accueillez de tout cœur la vérité que nous avons entendue aujourd'hui dans la deuxième Lecture : « Jésus Christ, hier et aujourd'hui, est le même, il l'est pour l'éternité » (He 13, 8). La lumière de Pâques continue à dissiper les ténèbres !
Le Seigneur nous appelle à marcher dans la lumière (cf. Jn 12, 35). Chacun de vous a entrepris la plus grande et la plus glorieuse des batailles, celle d'être consacrés dans la vérité, de grandir dans la vertu, de parvenir à l'harmonie entre, d'une part, pensées et idéaux, et, d'autre part, entre paroles et actions. Entrez avec sincérité et de façon profonde dans la discipline et dans l'esprit de vos programmes de formation. Cheminez chaque jour dans la lumière du Christ en étant fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation de la Parole inspirée de Dieu. Les Pères de l'Église aimaient voir les Écritures comme un paradis spirituel, un jardin où nous pouvons nous promener librement avec Dieu, admirant la beauté et l'harmonie de son plan salvifique tandis qu'il porte du fruit dans notre propre vie, dans la vie de l'Église et tout au long de l'histoire. Que la prière, donc, et la méditation de la Parole de Dieu soient la lampe qui illumine, purifie et guide vos pas le long de la voie que le Seigneur a tracée pour vous ! Faites de la célébration quotidienne de l'Eucharistie le centre de votre vie. À chaque messe, quand le Corps et le Sang du Seigneur sont élevés au terme de la prière eucharistique, élevez votre cœur et votre vie dans le Christ, avec Lui et par Lui, dans l'unité de l'Esprit Saint, comme un sacrifice agréable à Dieu notre Père.
Ainsi, chers jeunes, séminaristes et religieux, deviendrez-vous vous-mêmes des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d'amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle pour tous ceux que vous rencontrerez. En répondant à l'appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des « signes de contradiction » (cf. Lc 2, 34) pour beaucoup de vos contemporains. Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d'amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père. De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime. N'oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin. Les trésors les plus grands que vous partagez avec d'autres jeunes - votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l'autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l'édification de l'Église !
Chers amis, laissez-moi conclure ces réflexions en attirant votre attention sur le grand vitrail présent dans le chœur de cette cathédrale. La Vierge Marie, Reine du Ciel, y est représentée en majesté sur le trône au côté de son divin Fils. L'artiste a représenté Marie comme la Nouvelle Ève, qui offre au Christ, nouvel Adam, une pomme. Ce geste symbolise le retournement qu'elle a opéré de la désobéissance de nos premiers parents, le fruit abondant que la grâce de Dieu a porté dans sa propre vie, et les premiers fruits de cette humanité sauvée et glorifiée qu'elle a précédée dans la gloire du Paradis. Demandons à Marie, Auxiliaire des chrétiens, de soutenir l'Église en Australie dans la fidélité à cette grâce par laquelle le Seigneur crucifié continue d'« attirer à lui » toute la création et chaque cœur humain (cf. Jn 12, 32). Puisse la puissance de son Esprit Saint consacrer dans la vérité les fidèles de cette terre, produire des fruits abondants de sainteté et de justice pour la rédemption du monde et guider l'humanité entière vers la plénitude de vie autour de cet autel où, dans la gloire de la liturgie céleste , nous sommes appelés à chanter les louanges de Dieu pour l'éternité. Amen.
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15:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
19/07/2008
Sortie du CD événement "chants nouveaux !"
Ce CD audio est un extrait “live” des retraites “je serai guéri !” de Thierry et Myriam Fourchaud.
Durant ces temps l’Esprit-Saint suscite des chants nouveaux et des prières dans l’onction.
C’est un CD original, car ce n’est pas un enregistrement studio travaillé et préparé, non, c’est du direct, c’est très doux, très pauvre et simple et en même temps c’est très charismatique car les paroles et les musiques sont improvisées !
*** Nous croyons qu’à travers ce CD le Seigneur va donner de nombreux fruits :
- conversions,
- libérations,
- guérisons
- et effusions du Saint-Esprit
* Comment ?
- par la louange,
- les exhortations,
- la prière,
- l’adoration
- et la gloire !
Quelle bonne nouvelle !
* Prix indicatifs :
Le CD : 7€ ou 2 CD pour 10€
Merci d’ajouter un petit peu pour les frais d’envois. Chèque à l'odre de "La Bonne Nouvelle".
* Envoyez votre commande:
1) par courrier à :
La Bonne Nouvellle - BP 24
53170 Saint Denis du Maine (France)
2) par téléphone au 02.43.64.23.25.
3) possibilité de commande via notre site www.mariereine.com (cliquez à droite sur Chants Nouveaux !)
4) téléchargement possible via le site : www.labonnenouvelle.fr
Titres : Chants nouveaux !
1) Doux Saint-Esprit.......... 7mn34
2) Je suis venu pour toi.......... 5mn02
3) J'ai soif !.......... 10mn21
4) Enfant du Père !.......... 9mn29
5) Tu es merveilleux !.......... 5mn25
6) Témoignage Myriam........... 4mn19
7) Le bain dans le Saint-Esprit !........... 6mn18
8) Le baume de Dieu............ 4mn19
9) Plus de toi !........... 5mn19
10) Je t'adore...........10mn06
11) Oh Seigneur, à toi la gloire !.......... 5mn48
12) De tout mon coeur !............ 8mn42
12 titres - durée 79mn.
* Ecoutez un extrait du CD gratuitement sur le site www.labonnenouvelle.fr en cliquant à droite en haut sur : "tout donner... de tout mon coeur !" (c'est le morceau n°12 du CD)
Vivez une véritable effusion du Saint-Esprit chez vous !
Que Dieu vous bénisse !
Thierry F.
18:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Le poème de la sainte liturgie.
- de Maurice Zundel. (1897-1975). Pasteur et théologien Suisse
L'amour, une éternelle extase
La vie nous révèle à nous-même comme une capacité d'infini. C'est là le secret de notre liberté. Rien n'est à notre taille
et l'immensité même des espaces matériels n'est qu'une image de notre faim. Toute barrière nous révolte et toute limite exaspère nos désirs.
C'est aussi la source de notre misère. Une capacité n'est qu'une aptitude à recevoir. Une capacité d'infini est une indigence infinie, qui exige d'être comblée avec une sagesse proportionnelle à ses abîmes.
Il est d'ailleurs évident que ce n'est pas à notre corps, qui n'est qu'un point dans l'univers, que nous devons cette ampleur illimitée du vouloir. Notre âme s'y révèle, et la qualité des nourritures qui doivent nous combler: c'est dans l'invisible (p.15) seulement qu'elles se peuvent rencontrer, dans l'univers intérieur de l'Esprit.
Notre chair même y doit trouver accès et s'assouplir à ses exigences immatérielles, si toute une part de nous-mêmes point rester étrangère a notre suprême réalisation. Mais le monde invisible l'épouvante et la déconcerte; elle se sent dépossédée à son approche et s'attache avec d'autant plus de violence à son domaine.
Ne parvenant pas à réaliser notre unité par en-haut, nous nous efforçons de l'atteindre par en-bas. Par un transfert de notre appétit sur les objets sensibles, nous leur prêtons la séduction infinie qui répond a l'immensité de nos désirs.
Quoi de plus naturel dès lors que de céder à leurs promesses et de subir l'envoûtement de leur attrait? Comment pourrions-nous résister à leur appel, affamés d'infini, quand l'infini semble à portée de la main?
Nous ne voyons pas que ce qui nous fascine et nous enivre, c'est la projection sur les choses du besoin infini qui nous travaille, le scintillement de l'esprit sur la croupe mobile des vagues fuyantes. Nos mains gardent de leur capture autant qu'un enfant qui s'efforce de saisir l'iris d'une bulle de savon. Nos désirs s'exaspèrent, nos raffinements se dépassent et notre vide s'accroît.
Il faudrait, à ce point, nous montrer ce que nous poursuivons réellement, plutôt que de nous accabler sous la vanité des objets qui nous séduisent. Car ce ne sont pas eux qui nous ensorcellent, mais le chatoiement de l'infini dans les plis de leur étoffe: nos pires excès témoignent encore de notre vocation divine, et ne représentent, la plupart du temps, que l'élan désespéré de notre coeur vers un bonheur insaisissable.
Quelle blessure est souvent, en vérité, la révélation de notre grandeur, et quelle résonance illimitée donne à toutes nos émotions cette capacité d'infini qui est le fond de notre nature! Nos douleurs et nos joies sont sans bornes, comme nos tendresses et nos admirations. Et pourtant nos réalisations semblent si précaires et si vaines...
L'Amour est une éternelle extase au berceau de la vie. Il s'est enchanté de tous les espoirs, il a connu tous les sanglots, il s'est meurtri de toutes les blessures, il a poussé jusqu'à la mort l'ivresse de la vie. Il s'est approprié le langage de l'adoration: tellement il était sûr d'être aux prise avec l'Infini. Mais il est rare qu'il en ait reconnu la véritable nature. Comme l'art et comme la science, il a subi, le plus souvent, l'aimantation qui l'entraînait sans cesse au-delà, sans en discerner la source; et il a soumis l'homme à d'indicibles tortures, dont celui-ci était souvent lui-même, avec une aveugle frénésie, la victime et le bourreau...
Le mystique a sondé ces plaies avec un indicible respect et une magnanime compassion. Il a compris que l'élan magnifique devait retomber sur soi, ou trébucher sur une idole, que cette sortie triomphale ne pouvait qu'aboutir à la pire captivité, si l'extase ne rencontrait son objet véritable, si l'infini ne se révélait indubitablement comme un Autre: à qui tout l'être pût être réellement donné, avec toutes les exigences de sa vie intérieure, toute la richesse de ses désirs, et toute l'immensité de son cour. Un Autre, mais qui fût de l'ordre de l'esprit, et tellement intérieur à l'âme que la personne acquît sa véritable autonomie en lui cédant et en s'y abandonnant comme à son vrai moi. Un Autre en nous, qui ne fût pas nous, et sur qui notre être moral pût être fondé, dans un altruisme qui consacrât son unité.
09:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/07/2008
LES SILENCES.
10:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/07/2008
“La prière : entretien amoureux avec Jésus”
Notre journée ne devrait pas être exempte de moments spécialement consacrés à parler avec Dieu, moments où notre pensée s'élève vers Lui, où les mots n'ont pas besoin de venir aux lèvres, parce qu'ils chantent déjà dans le cœur. Réservons à cette pratique de piété un temps suffisant; à heure fixe, si possible ; près du Tabernacle, en tenant compagnie à Celui qui est resté là par Amour. Et s'il n'est pas possible de faire autrement, n'importe où, car notre Dieu se trouve de façon ineffable dans notre âme en état de grâce. Je te conseille néanmoins d'aller à l'oratoire chaque fois que tu le peux (…)
Chacun d'entre vous peut, s'il le veut, trouver sa voie personnelle pour cette conversation avec Dieu. Je n'aime pas parler de méthodes ni de formules, parce que je n'ai jamais voulu contraindre personne à se plier à un modèle: je me suis efforcé d'encourager tout le monde à s'approcher du Seigneur, en respectant chaque âme telle qu'elle est, avec ses caractéristiques personnelles. Demandez-Lui de faire pénétrer ses desseins dans votre vie: non seulement dans votre tête mais aussi au plus profond de votre cœur et dans toute votre activité extérieure. Je vous assure que vous vous épargnerez ainsi une grande partie des ennuis et des peines de l'égoïsme et que vous vous sentirez la force de répandre le bien autour de vous. Combien de contrariétés disparaissent, quand nous nous plaçons intérieurement tout près de notre Dieu, Lui qui ne nous abandonne jamais ! Avec des nuances différentes, c'est cet amour de Jésus envers les siens, envers les malades, envers les infirmes qui se renouvelle; de Jésus qui demande : que t'arrive-t-il ? Il m'arrive que... Et aussitôt vient la lumière ou, au moins, l'acceptation et la paix.
En t'invitant à ces confidences avec le Maître, je fais spécialement allusion à tes difficultés personnelles, parce que la plupart des obstacles à notre bonheur naissent d'un orgueil plus ou moins caché. Nous nous estimons d'une valeur exceptionnelle, doués de qualités extraordinaires; et, lorsque les autres ne pensent pas ainsi, nous nous sentons humiliés. Excellente occasion pour accourir à la prière et pour rectifier, certains qu'il n'est jamais trop tard pour changer de direction. (…) (Amis de Dieu, 249)
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17441
08:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
11/07/2008
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Les contrepoints crépitent comme un feu d’artifice : « le monde voile ? Eh bien dévoilez. Il murmure dans l’ombre ? Proclamez sur les toits. Ce qu’il garde secret : faites-le connaître ». On comprend qu’à force de nous mettre ainsi en porte à faux par rapport à la mentalité ambiante, nous finirons par nous faire traiter de Démons !
Jésus nous répond : « Qu’à cela ne tienne : le monde et ceux qui lui appartiennent ne peuvent rien contre vous. Non seulement ils n’ont aucun pouvoir sur votre âme, mais ils n’en ont sur votre corps que dans la mesure où votre Père le permet. “Sois sans crainte petit troupeau” (Lc 12, 32) : de même que le Père m’a arraché à la mort pour me glorifier auprès de lui, ainsi vous sauvera-t-il vous aussi, et il vous donnera part à sa propre vie dans l’Esprit ».
A force de ruminer et de se laisser pénétrer par ces versets, la première impression un peu oppressante cède progressivement le pas à un sentiment de liberté et de joie : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? » (Rm 8, 31-32). Le monde entier pourrait bien se déchaîner contre nous : ne sommes-nous pas dans la main de Dieu ? Or « nul ne peut rien arracher de la main du Père » (Jn 10, 29). Oui, « j’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 8, 38-39).
A condition bien sûr de ne pas le « renier devant les hommes » ; car Notre- Seigneur ne s’impose pas à nous : il s’offre à notre liberté, pour qu’en le choisissant nous puissions retrouver notre orientation originelle vers Dieu, Source et Fin de notre vie. Jésus s’engage même solennellement à intercéder auprès de son Père en faveur de ceux qui ne craignent pas de se compromettre, en prenant position pour lui devant les hommes. « Je me prononcerai pour eux devant mon Père » signifie que Notre-Seigneur se fait notre avocat, bien plus : notre « goël » (Lev 25, 48), le frère aîné qui rachète, fût-ce au prix de sa propre liberté, le petit cadet devenu insolvable.
Nous touchons à nouveau le paradoxe de l’Evangile. Nous rêvions d’un Dieu manifestant sa toute-puissance en nous préservant de la souffrance, qu’il n’aurait aucune peine à maîtriser du haut de sa grandeur. Or lorsque Dieu se révèle, il n’apparaît pas « au-dessus » de nous, mais au-dessous, et même au plus bas, lui qui s’est « s’abaissé jusqu’à mourir et à mourir sur une croix », afin qu’aucun des enfants du Père tombés dans le péché n’échappe à sa miséricorde.
Ne cherchons pas à être « au-dessus de notre Maître » : c’est sous les ailes de la poule que les poussins sont à l’abri ! Ne désirons pas une autre condition que celle qui nous échoit, puisque le Verbe, en l’assumant, lui a donné un poids de gloire éternelle. « Contentons-nous d’être comme notre Maître », recevant tout de la main du Père et lui rendant grâce en toutes circonstances : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mt 11, 28-30).
« Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle, par ce même Jésus, le Christ, notre Seigneur » (Or d’ouv.).
Père Joseph-Marie.
22:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La prochaine encyclique de Benoît XVI portera sur la doctrine sociale.
ROME, Vendredi 11 juillet 2008 (ZENIT.org) - Le débat sur la lutte contre la pauvreté, contre l'analphabétisme ou pour la préservation de la planète, relancé lors du récent sommet des pays les plus industrialisés du monde (le G8), rend la prochaine encyclique de Benoît XVI (qui portera sur les questions sociales) particulièrement actuelle et importante.
Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, affirmait le 27 mai dernier dans un entretien à l'agence APCOM, que cette nouvelle encyclique pourrait être publiée à l'automne prochain, avec le titre Caritas in veritate.
« Pour le moment, ce n'est qu'une hypothèse, a souligné le cardinal. Je ne dis pas que le titre sera forcément celui-là. Il est probable, et pour le moment, c'est l'idée qui demeure mais une nouvelle inspiration peut se présenter ».
« L'encyclique est en phase d'élaboration, elle passe continuellement par le bureau du pape qui ne veut pas répéter des lieux communs de la doctrine sociale de l'Eglise mais souhaite apporter des éléments originaux, répondant aux défis de notre temps ; pensons au grand problème de la mondialisation et à d'autres problèmes qui affligent la communauté internationale, comme les urgences humanitaires, les changements climatiques », a-t-il déclaré.
Benoît XVI a déjà affronté à plusieurs reprises les thèmes sociaux qu'il présentera dans son encyclique. Il en a notamment parlé le 3 mai, en s'adressant aux membres de l'Académie pontificale des sciences sociales.
Présentant les quatre principes fondamentaux de la doctrine sociale catholique - la dignité de la personne humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité (cf. compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, 160-163), il a présenté les impératifs auxquels l'humanité se trouve confrontée en ce début du XXIème siècle « comme la réduction des inégalités dans la distribution des biens, l'extension des opportunités d'éducation, la promotion d'une croissance et d'un développement durable et la protection de l'environnement ».
« La dignité humaine est la valeur intrinsèque d'une personne créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et rachetée par le Christ. L'ensemble des conditions sociales qui permettent aux personnes de se réaliser collectivement et individuellement, est le bien commun. La solidarité est la vertu qui permet à la famille humaine de partager en plénitude le trésor des biens matériels et spirituels et la subsidiarité est la coordination des activités de la société qui soutient la vie interne des communautés locales », avait-il affirmé.
« La solidarité qui unit la famille humaine et les niveaux de subsidiarité qui la renforcent de l'intérieur doivent cependant toujours être placés sur l'horizon de la vie mystérieuse du Dieu Un et Trine (cf. Jn 5, 26; 6, 57), dans laquelle nous percevons un amour ineffable et partagé par des personnes égales, bien que distinctes », avait-il expliqué.
Pour cette raison, « la responsabilité des chrétiens d'œuvrer pour la paix et pour la justice et leur engagement irrévocable pour le bien commun sont inséparables de leur mission de proclamer le don de la vie éternelle, à laquelle Dieu a appelé chaque homme et chaque femme ».
La paix n'est pas seulement une absence de conflit, avait rappelé le pape mais se réfère à la « paix civile » qui est « concorde entre citoyens », et à la « paix de la cité céleste » qui est « jouissance harmonieuse et ordonnée de Dieu, et réciproque en Dieu », comme disait saint Augustin.
« Les yeux de la foi nous permettent de voir que les cités terrestres et célestes s'interpénètrent et sont intrinsèquement ordonnées l'une à l'autre, dans la mesure où elles appartiennent toutes les deux à Dieu le Père, qui est ‘au dessus de tous, par tous, et en tous' (Ep 4, 6). Dans le même temps, la foi souligne davantage l'autonomie légitime des réalités terrestres qui sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques », avait-il ajouté.
La solidarité sous toutes ses formes
L'encyclique soulignera le devoir des croyants « d'améliorer la solidarité avec leurs concitoyens et entre eux et d'agir en se fondant sur le principe de la subsidiarité, en promouvant la vie familiale, les associations de volontariat, l'initiative privée et l'ordre public qui facilite le fonctionnement correct des communautés fondamentales de la société ».
« Jésus nous exhorte à faire aux autres ce que nous voudrions qu'on nous fasse (cf. Lc 6, 31), et à aimer notre prochain comme nous-mêmes (cf. Mt 22, 35). Ces commandements sont inscrits par le Créateur dans la nature humaine elle-même (cf. Deus caritas est, n. 31). Jésus enseigne que cet amour nous exhorte à consacrer notre vie au bien des autres (cf. Jn 15, 12-13) », précisait-il encore aux membres de l'Académie.
« C'est pourquoi la solidarité authentique, bien qu'elle commence par la reconnaissance de la valeur égale de l'autre, ne s'accomplit que lorsque je mets volontairement ma vie au service de l'autre (cf. Ep 6, 21) », avait-il ajouté.
« De même, la subsidiarité, qui encourage les hommes et les femmes à instaurer librement des rapports vitaux avec ceux qui sont les plus proches et dont ils dépendent le plus directement, et qui exige des plus hautes autorités le respect de ces relations, manifeste une dimension "verticale" adressée au Créateur de l'ordre social », avait expliqué le pape.
« Une société qui honore le principe de subsidiarité libère les personnes du sentiment de découragement et de désespoir, en leur garantissant la liberté de s'engager réciproquement dans les domaines du commerce, de la politique et de la culture », estime Benoît XVI.
« Lorsque les responsables du bien commun respectent le désir naturel de l'homme d'un autogouvernement fondé sur la subsidiarité, ils laissent place à la responsabilité et à l'initiative individuelles, mais, surtout, ils laissent place à l'amour (cf. Rm 13, 8; Deus caritas est, n. 28), qui reste toujours la "voie supérieure à toutes les autres" (1 Co 12, 31) », avait-il dit.
Le pape est convaincu que si les croyants défendent réellement la solidarité et la subsidiarité ils pourront « proposer les modalités les plus efficaces pour résoudre les multiples problèmes qui frappent l'humanité au seuil du troisième millénaire, en témoignant également de la primauté de l'amour, qui transcende et réalise la justice dans la mesure où il oriente l'humanité vers la vie authentique de Dieu ».
Jesús Colina.
21:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La foi d'Ingrid Betancourt enracinée dans l'enfer de la jungle.
L’image est saisissante. À peine descendue de l’avion qui venait de l’arracher à l’enfer de la guérilla, Ingrid Betancourt s’est agenouillée, avec sa mère et les autres otages, pour prier quelques instants sur le tarmac de l’aéroport de Bogota. Revêtu d’une aube blanche, un prêtre était sur place pour accueillir les rescapés et les bénir.
À plusieurs reprises, l’ex-otage se signe de la croix, mains jointes et paupières closes, profondément recueillie malgré la frénésie ambiante. Et, d’emblée, devant les caméras du monde entier, l’ex-otage affiche une intense ferveur, n’hésitant pas à voir dans sa libération un signe de la Providence.
« La Bible » était son « unique luxe »
« Je veux d’abord rendre grâce à Dieu et aux soldats de Colombie », répétait-elle, quelques minutes plus tôt, remerciant pour « leurs prières » tous ceux qui ont pensé à elle. « C’est un miracle », lançait-elle encore, débordante d’énergie. Cette foi inébranlable, qu’on avait déjà pu percevoir par divers témoignages ces derniers mois, a sans aucun doute aidé à sa survie pendant ces six longues années et quatre mois de captivité.
Dans une longue lettre rendue publique en décembre dernier, elle confiait que, dans le dénuement, « la Bible » était son « unique luxe ». « Ici rien n’est à soi, rien ne dure », écrivait-elle. « Chaque jour, je suis en communication avec Dieu, Jésus et la Vierge (…). Ici, tout a deux visages, la joie vient puis la douleur. La joie est triste. L’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures… c’est vivre et mourir à nouveau. »
"Lorsque Ingrid sera libérée, notre premier voyage sera à Lourdes"
Elle poursuivait : « Durant plusieurs années, j’ai pensé que tant que j’étais vivante, tant que je continuerai à respirer, je dois continuer à héberger l’espoir. Je n’ai plus les mêmes forces, cela m’est très difficile de continuer à croire. » Elle formait le vœu « que Dieu nous vienne en aide, nous guide, nous donne la patience et nous recouvre. Pour toujours et à jamais. »
Dans une vidéo diffusée en 2003, l’otage invitait ses proches « à un rendez-vous tous les samedis » pour s’unir avec elle à la prière du chapelet. Son éducation dans un milieu catholique – elle fut élève à l’Institut de l’Assomption de Paris – et son enracinement à la culture latino-américaine, où la foi est toujours sous-jacente, ont certainement favorisé ce retour à Dieu, cet abandon consenti en captivité.
Les siens ne failliront jamais à sa demande de communion spirituelle, puisant eux aussi un secours précieux dans la foi. « Je crois que c’est ma foi qui me pousse, affirmait Yolanda Pulecio, sa mère, en 2005. Je crois en Dieu et j’aime énormément la Vierge. D’ailleurs, lorsque Ingrid sera libérée, notre premier voyage sera à Lourdes, toutes les deux. Je l’ai promis à la Vierge. »
« D’abord, je crois qu’il y a Dieu… Je crois en Dieu »
En février, Yolanda Pulecio s’est rendue à Rome : « Je suis très émue, avait-elle confié après sa rencontre avec Benoît XVI, j’ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes pendant que j’expliquais au pape qui j’étais et de qui j’étais la mère. Le pape m’a dit : “Je prie pour cette jeune femme et je connais bien la situation difficile dans laquelle elle se trouve.” »
Quinze jours avant son enlèvement, dans une émission de la RTBF diffusée le 8 février 2002, Ingrid Betancourt évoquait avec lucidité les risques pris dans son combat contre la corruption. « D’abord, je crois qu’il y a Dieu… Je crois en Dieu », affirmait-elle avec force.
Jeudi 3 juillet, elle a eu quelques mots pour ses anciens ravisseurs. « J’ai vu le commandant, qui pendant tant d’années a été responsable de nous, et qui en même temps a été si cruel avec nous. Je l’ai vu au sol, les yeux bandés. Ne croyez pas que j’étais joyeuse, j’ai senti de la pitié pour lui, parce qu’il faut respecter la vie des autres, même s’ils sont vos ennemis. »
François-Xavier MAIGRE
Source : LA CROIX
17:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ACTUALITÉS SOCIALES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |