21/11/2008
Si Dieu existe vraiment, le non croyant a tout perdu.
Si Dieu existe vraiment, le non croyant a tout perdu, déclare le P. Cantalamessa
Commentaire de l’évangile du 23 novembre, sur le jugement dernier
ROME, Vendredi 21 novembre 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l'Evangile du dimanche 23 novembre proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.
Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 31-46)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Copyright AELF - 1980 - 2006 - Tous droits réservés
Toutes les nations seront rassemblées devant lui
L'Evangile du dernier dimanche de l'année liturgique, solennité du Christ Roi, nous fait assister à l'acte conclusif de l'histoire humaine : le jugement dernier. « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche ».
Le premier message contenu dans cet évangile n'est pas la manière dont se déroule le jugement ou son résultat, mais le fait qu'il y aura un jugement, que le monde ne vient pas du hasard et ne finira pas au hasard. Il a commencé par une parole : « Que la lumière... Faisons l'homme » et finira par une parole : « Venez, les bénis...Allez-vous-en loin de moi, maudits ». Au début et à la fin du monde, il y a la décision d'un esprit intelligent et d'une volonté souveraine.
Ce début du millénaire est caractérisé par une discussion animée sur l'évolutionnisme et le créationnisme. En résumé, la dispute oppose ceux qui, se réclamant - parfois à tort - de Darwin, croient que le monde est le fruit d'une évolution aveugle, dominée par la sélection des espèces et ceux qui, tout en admettant une évolution, voient Dieu à l'œuvre dans le processus évolutif.
Il y a quelques jours s'est déroulée une session plénière de l'Académie pontificale des sciences, sur le thème : « Vues scientifiques autour de l'évolution de l'univers et de la vie », avec la participation des plus grands scientifiques mondiaux, croyants et non croyants, dont quelques Prix Nobel. Pour l'émission que j'anime sur Rai Uno j'ai interviewé l'un des scientifiques présents, le professeur Francis Collins, chef de l'équipe des chercheurs qui a conduit à la découverte du génome humain. Je lui ai demandé : « Si l'évolution est vraie, reste-t-il encore une place pour Dieu ? » Voici sa réponse : « Darwin avait raison lorsqu'il a formulé sa théorie selon laquelle nous descendons d'un ancêtre commun et selon laquelle il y a eu des changements progressifs sur de longues périodes, mais ceci est l'aspect mécanique expliquant comment la vie est arrivée à former cet extraordinaire panorama de diversité. Ce n'est pas une réponse à pourquoi il y a la vie. Il y a des aspects de l'humanité qui ne sont pas faciles à expliquer tels que notre sens moral, la connaissance du bien et du mal qui nous conduit parfois à faire des sacrifices qui ne sont pas dictés par les lois de l'évolution qui nous inciteraient à nous préserver à tout prix. Ceci n'est pas une preuve, mais n'est-ce pas une indication que Dieu existe ? »
J'ai aussi demandé au professeur Collins s'il avait d'abord cru en Dieu ou à Jésus Christ. Il m'a répondu : « Jusqu'à l'âge de 25 ans, j'étais athée. Je n'avais aucune préparation religieuse. J'étais un scientifique qui réduisait presque tout à des équations et des lois de physique. Mais en tant que médecin, j'ai commencé à voir les gens qui devaient affronter le problème de la vie et de la mort, et cela m'a fait pensé que mon athéisme n'était pas une idée enracinée. J'ai commencé à lire des textes sur les argumentations rationnelles de la foi que je ne connaissais pas. Je suis tout d'abord arrivé à la conviction que l'athéisme était l'alternative la moins acceptable et je suis progressivement arrivé à la conclusion qu'il devait exister un Dieu qui avait créé tout cela, mais je ne savais pas comment était ce Dieu. Cela m'a conduit à mener des recherches pour découvrir la nature de Dieu et je l'ai trouvée dans la Bible et dans la personne de Jésus. Au bout de deux ans de recherches j'ai compris que ce n'était plus raisonnable de continuer à résister et je suis devenu un disciple de Jésus ».
Un des grands défenseurs de l'évolutionnisme athée aujourd'hui est l'Anglais Richard Dawkins, auteur du libre « God Delusion » (L'illusion de Dieu). Il fait la promotion d'une campagne publicitaire qui se propose de mettre sur les bus des villes l'inscription suivante : « Dieu n'existe probablement pas : cesse de t'en faire et profite de la vie » (There's probably no God. Now stop worrying and enjoy life). « Probablement ». Il n'est donc pas complètement exclu qu'il puisse exister ! Si Dieu n'existe pas, le croyant n'a pratiquement rien perdu. En revanche, s'il existe, le non croyant a tout perdu.
Je me mets à la place d'un parent qui a un enfant porteur de handicap, autiste ou gravement malade, d'un immigré qui a fui la faim ou les horreurs de la guerre, d'un ouvrier qui a perdu son travail, d'un agriculteur expulsé de ses terres... Je me demande comment il réagirait devant cette annonce : « Dieu n'existe probablement pas : cesse de t'en faire et profite de la vie ! ».
L'existence du mal et de l'injustice dans le monde est certes un mystère et un scandale mais sans la foi et sans un jugement dernier, le mal et l'injustice apparaissent infiniment plus absurdes et plus tragiques encore. Au fil des millénaires de vie sur la terre l'homme s'est habitué à tout ; il s'est adapté à tous les climats, il s'est immunisé contre toutes les maladies. Il y a une chose à laquelle il ne s'est jamais habitué : l'injustice. Il continue à la ressentir comme une chose intolérable. Et c'est à cette soif de justice que répondra le jugement dernier.
Ce jugement ne sera pas voulu seulement par Dieu mais, paradoxalement, par les hommes aussi, même par les impies. Le poète Paul Claudel a écrit qu'au jour du jugement dernier il n'y aura pas seulement le Juge qui descendra du ciel mais toute la terre qui se précipitera à sa rencontre.
La fête du Christ Roi, avec l'évangile du jugement dernier, répond à l'espérance humaine la plus universelle. Elle nous assure que l'injustice et le mal n'auront pas le dernier mot et en même temps elle nous exhorte à vivre de telle manière que le jugement ne soit pas pour nous un jugement de condamnation mais de salut et que nous puissions être de ceux à qui le Christ dira : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde ».
21:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Bonjour,
il me semble un peu hatif de dire:
- que si Dieu n'existe pas, les chrétiens n'ont pratiquement rien perdu tandis que s'il existe l'athée a tout perdu.
- de rendre nécessaire un jugement dernier pour dépasser la souffrance.
Pourquoi ?
- l'impact de l'existence de Dieu ou pas dans notre vie dépend de la manière de vivre notre foi en Dieu ou en l'athéisme. certaines réactions d'athées ne sont elles pas inspirées de mauvaises compréhension de Dieu par les chrétiens ?
- avons nous besoin d'un jugement dernier pour espérer que notre besoin de plénitude soit comblé par notre créateur ? par ailleurs, la souffrance n'a pas de sens, Dieu ne la désire pas, jugement dernier ou pas. Ce qui a du sens, c'est d'aimer.
Écrit par : JE | 23/11/2008
Bonjour " JE ",
Effectivement, votre réaction est tout à fait saine et réfléchie.
Concernant la souffrance, pour ma part, je ne la supporte pas, je la porte. D'ailleurs qui saurait en ce bas monde vivre l'extrême souffrance sans la sublimer ?
Peu de monde, je pense, ou reste-t-il encore quelques doloristes bien-intentionnés ?
Lors du Jugement dernier, nous ne serons jugés que sur l'Amour que nous avons répandus sur Terre. Vous avez amplement raison. C'est l'unique critère pour connaître la félicité.
Vivons d'abord l'Amour sur cette Terre et nous le retrouverons dans les cieux avec peut-être nos amis athées qui ont su aimer.
Faisons, ou plutôt, essayons de faire un Paradis terrestre avant de goûter celui du ciel.
Je vous remercie pour votre commentaire enrichissant et vous souhaite une excellente semaine ainsi qu'un merveilleux Noël !!!
Fraternellement,
Bruno LEROY.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 24/11/2008
"essayons de faire un Paradis terrestre avant de goûter celui du ciel." Avant de goûter ou pas, ceci ressemble furieusement à l'intention formulée par moult messianismes, dont beaucoup ont ensanglanté le siècle qui nous précède. Après le goût de miel dans la bouche, les entrailles sont plus que remplies d'amertume : nous en sommes toujours au stade d'une (mauvaise) digestion, engendrant le marasme que nous connaissons.
"Vivons d'abord l'Amour sur cette Terre" : c'est UNIQUEMENT sur cela que nous sommes jugés, croyants comme non-croyants ; ultime espérance (même si elle est inattendue) pour ces derniers, et PLUS GRANDE responsabilité pour les premiers. St Paul le rappelle aujourd'hui : "en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu" Quand ces richesses, cette Parole et cette connaissance servent à tuer l'Amour au nom de l'Amour, cela rejoint l'interrogation légitime de "JE" :
"certaines réactions d'athées ne sont elles pas inspirées de mauvaises compréhension de Dieu par les chrétiens ?"
L'Apocalypse le rappelait encore récemment : nous sommes aussi jugés sur ce que nous avons FAIT : non ce que nous aurons exercé comme profession assurant les contingences, mais sur ce que nous aurons fait pour "répandre l'Amour sur terre"... et inversement sur ce que nous l'aurons sciemment travesti en étant dotés de richesses, Parole et connaissance si abondantes que la "mauvaise compréhension de Dieu" devient une scandaleuse et pâle mauvaise excuse.
"Il y a une chose à laquelle il (l'homme) ne s'est jamais habitué : l'injustice." Quand cette injustice est gravement perpétrée -jusqu'à la nausée- par des chrétiens travestis, dotés de tout ce qui est cité plus haut, si habitués à la perpétrer qu'elle est pour eux la "justice", qu'ils se servent de la justice des hommes pour l'exercer (ce qui faisait pester saint Paul en son temps) sur des chrétiens NON travestis (pestant OUVERTEMENT) et que cela ne les fait même plus sourciller, osant baptiser leurs mensonges de "vérité", on a inventé le carbone à l'état pur en matière d'injustice. Cela se nomme le diamant. Cela BRILLE aux yeux des hommes. Et en tant que carbone, cela BRULE très bien. Dans un étang de feu, par exemple.
"Ce qui a du sens, c'est d'aimer." Mais l'Amour a deux faces. Celle de la Miséricorde... et celle de la Justice. L'injustice la plus grave se trouve chez les "miséricordieux" qui "OUBLIENT" de retourner la pièce : ils rendent chèvre parce qu'ils le sont. Il y a des souffrances qui sont à porter : c'est la croix que chacun a à porter. Il en est d'autres qui sont à supporter. Ce sont les plus insupportables, parce qu'il s'agit non seulement de se voir infliger la croix des autres mais de se faire crucifier À LEUR PLACE. Qui sont-ils ces autres ? Des "doloristes bien-intentionnés" ! Hélas oui, il n'en reste que trop : tout à coup, ils ont pensé à retourner la "pièce"... et très rapidement "OUBLIÉ" la PREMIÈRE face. Je crains qu'il ne faille pas parler trop fort de "Paradis terrestre" à ceux qui les fréquentent de trop près...
"Nos amis athées qui ont su aimer" ne PEUVENT PAS tomber aussi bas. C'est pourquoi je ne serai pas aussi affirmatif en disant qu'ils ont "tout perdu" : en réalité, ils ont moins à perdre que certains...
Bon début d'Avent, période de maturation du jugement premier, nous rappelant qu'il y a aussi un APRÈS avec le Jugement dernier.
Bien fraternellement, en dépit de ce coup de gueule!
Écrit par : Michel de Tiarelov | 30/11/2008
Cher Michel,
Je ne puis qu'être en plein accord avec ce que vous écrivez. Nous ne serons jugés que sur l'Amour donné. Et les Athées également et je dirai même surtout.
Ce texte a un titre provocateur et je l'ai recopié tel quel.
Il est du Père Raniero Cantalamessa qui, je pense, ne nuance guère suffisamment ses pensées et propos. Ou n'explore pas toutes les pistes possibles...
Chaque individu a ses qualités et défauts et je ne me permettrais pas de juger ses dires, quoique paroxystiques trop souvent.
Je suis très Heureux de vous relire ici et vous souhaite également un bon début de l'Avent qui réchauffera votre coeur ! ( pour après ).
Bien Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 30/11/2008
Les commentaires sont fermés.