15/12/2008
Comment discerner ?
« Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole ». Il ne sera pas dit que le temps de l’Avent n’est pas un temps de conversion ! D’autant que le « cela » est suffisamment large pour contenir toutes les merveilles que Dieu fit pour nous. Après tant d’égards pour nous, le Seigneur se plaint donc de n’être guère obéit ni suivi… Pire, la violence de ce rappel à l’ordre montre que Jésus n’a pas d’autre moyen que la fermeté pour nous secouer, pour nous inviter à nous remettre en question ! Serions-nous un peuple à la nuque raide ?
Il faut dire qu’il est toujours facile de passer à côté de l’essentiel, surtout qu’il se fait aussi discret qu’un enfant qui va naître. De même, le germe de vie de la parole de Dieu que nous méditons aujourd’hui pourrait rester cacher derrière l’évidence de la morale de la parabole : l’obéissance en acte vaut mieux que l’obéissance en paroles.
Nous nous rallions tous spontanément à cette maxime. L’obéissance, nous tentons de la pratiquer avec plus ou moins de bonheur, mais elle ne nous pose pas question de principe. Elle ne posait pas question non plus au deux fils. Jésus ne les interroge d’ailleurs pas sur cette notion, mais il met en question leurs actes.
L’interpellation d’aujourd’hui porte donc sur les fondements de nos actes. Il ne suffit pas de dire, ni même d’être convaincus, que nous conformons notre vie aux préceptes divins. Cela, nous l’avons en commun avec les personnes que Jésus interpelle sèchement.
Comment discerner ? Quel exemple prendre pour être assuré de dépasser l’illusion ou les stratagèmes de notre volonté propre ? En regardant sur notre frère aîné. Jésus est en effet l’exemplaire unique, le modèle de l’obéissance filiale, celle qui se dit infailliblement en actes conformes à la volonté du Père. Voilà le repère fiable plus que tous les exercices de casuistique. Suspendre le cours des discernements complexes et intérieurs pour contempler le modèle que le Père nous donne. En gardant les yeux fixés sur le Christ, l’obéissance n’est plus un difficile exercice de recul par rapport à ses aspirations profondes, elle devient un dynamisme vital et communautaire. Nous ne sommes plus seuls devant un ordre difficile, nous sommes avec lui en route vers le même but : travailler à sa vigne de la façon qui lui plaît, revenir promptement à la maison du Père.
C’est cela en effet qui fait que l’acte du fils est bon. Il ne va pas à la vigne par intérêt, il n’a d’autre motivation que respecter de la parole de son père. Ce sont là les premiers mots de l’amour filial. L’amour de son père lui a donc fait faire les premiers pas d’un chemin de croissance, d’une sincère conversion.
Pour nous faciliter ce radical retournement de notre façon de penser et d’agir, le Fils se donne à notre contemplation en se faisant enfant. Il attire ainsi plus spontanément le regard. Il montre qu’il ne vient pas en donneur de leçons mais en mendiant de votre amour, car l’obéissance n’existe que dans l’amour. IL n’y a pas plus de rapport de force dans le Royaume qu’entre cet enfant et nous. Uniquement la rencontre personnelle et bouleversante, « convertissante », avec celui par qui nous vient la grâce du salut.
Frère Dominique.
19:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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