7427 7827

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/07/2009

Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ?

Jonas est incontestablement un des personnages les plus populaires de la Bible. Il faut reconnaître qu’il n’est pas donné à tout le monde de passer trois jours dans le ventre d’une baleine. Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? On se souvient que Jonas fuit devant le Seigneur. Celui-ci lui a enjoint d’aller prophétiser à Ninive, et comme il ne tient pas du tout à y aller, notre héros s’imagine qu’il suffit de quitter la Terre Sainte, de s’éloigner du peuple élu, pour échapper au Dieu d’Israël : « Il s’embarqua pour se faire conduire hors de la présence du Seigneur » (Jon 1, 3). Première surprise, et de taille : Dieu est partout, son empire est universel ; il règne sur la mer, les baleines et même dans le cœur des ninivites, qui se convertiront plus vite que notre prophète récalcitrant.
Jésus ne se réfère qu’à un épisode de l’aventure de Jonas, à savoir son séjour « dans le ventre du monstre marin ». Lorsque les hommes d’équipage balancent Jonas par dessus bord pour apaiser le dieu qui a suscité la tempête qui fait rage, ils le jettent en pâture à Léviathan, supposé hanter le fond des océans pour dévorer ceux qui y tombent. Cet animal mythique est un symbole traditionnel de la mort, dévorant ceux qu’elle engloutit dans ses eaux profondes. En jetant Jonas à la mer, ces hommes ont l’intention d’offrir un sacrifice à Dieu, afin de l’amadouer et d’avoir ainsi la vie sauve.
Or trois jours plus tard, le monstre vomit notre héros sur la terre ferme ! Le prophète serait-il indigeste ? Ou Dieu aurait-il changé de mœurs ? La leçon de ce passage est de récuser la conception d’un Dieu survivant au détriment de ses victimes. Le Dieu de la Révélation – le seul « qui est, qui était et qui vient » – est tout au contraire le Dieu de la vie. A travers cet épisode, il annonce symboliquement que le jour vient où il redonnera la vie, même à ceux qui ont mérité la mort par leur trahison et leur refus de le servir, à l’instar de Jonas le rebelle.
Du coup, notre péricope évangélique s’éclaire : la Résurrection de Jésus est le « signe » de l’accomplissement de l’événement prophétique advenu à Jonas. Le Dieu que nous révèle Jésus est le Dieu de la vie triomphante qui relève son Fils, prémisse de tous ceux qui passeront avec lui de la mort à la vie. Telle est la Bonne Nouvelle : le Seigneur « triomphe, pour sa gloire, de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers » (1ère lect.), entendons du Prince de ce monde qui nous gardait prisonniers du péché et de la mort.
Encore faut-il que nous manifestions l’accueil de cette révélation par une sincère conversion. Car si « les habitants de Ninive se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas », a fortiori devrions-nous nous convertir en réponse à la proclamation du Fils de l’homme : « il y a ici bien plus que Jonas ».
Le terme de conversion est très large. Le parallèle avec Jonas nous permet d’en préciser le sens. Lorsque le prophète est rendu à la vie, il découvre que Dieu lui a gardé toute sa confiance. Sa mission demeure intacte : le Très-Haut compte toujours sur lui : « La Parole du Seigneur s’adressa une seconde fois à Jonas. Jonas se leva et partit, mais cette fois pour Ninive, se conformant à la Parole du Seigneur » (Jon 3, 1-2). Obéissant à l’ordre divin, il prophétise sur Ninive avec le succès que l’on connaît : toute la ville se repent de ses actions mauvaises et fait pénitence.
La conversion à laquelle Jésus nous invite nous aussi, consiste à revenir à Dieu dans l’obéissance à sa Parole afin que nos vies puissent porter le fruit que le Seigneur en attend, car les dons de Dieu sont sans repentance.

« Prends pitié de nous, Seigneur : le péché nous a rendus aveugles aux vraies réalités ; voilà pourquoi nous réclamons obstinément des signes en ce monde qui passe, alors que tu nous ouvres le Royaume qui ne passera pas. Augmente en nous la foi, afin que nous puissions discerner le salut que tu nous offres jour après jour. Donne-nous de faire nôtre la Parole que Jésus, notre nouveau Moïse nous adresse : “N’ayez pas peur ! Tenez bon ! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver !” (1ère lect.) »


Père Joseph-Marie.

20:46 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les commentaires sont fermés.