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21/11/2008

DIEU EST AMOUR.

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21:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TEXTES FONDATEURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'ÉGLISE.

COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE.pdf

Grâce à sa spiritualité, l'homme dépasse la totalité des choses et pénètre dans la structure la plus profonde de la réalité.

21:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TEXTES FONDATEURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Profil de personnalité du fondamentaliste.

Situation psychologique
d’une lecture « fondamentaliste » de la Bible

par Jean-Marie Jaspard

Introduction

La Bible est tout naturellement un support référentiel majeur qui accompagne, au moins potentiellement, les croyants des religions d’inspiration chrétienne, comme elle l’est en premier lieu pour ceux de la religion juive. Mais, les historiens des Eglises l’ont démontré à maintes reprises, cette référence n’a semble-t-il pas cessé de faire problème, tout au long des siècles, notamment dans son interprétation et dans la portée des applications qui en sont faites pour inspirer la vie des croyants, voire pour dicter leurs comportements.

Elle est LE LIVRE qui proclame la PAROLE DE DIEU ; elle reçoit dès lors un statut propre, devient un TEXTE SACRE ; ce statut engendre des comportements particuliers envers elle, de ‘respect révérenciel’ à son égard, comme le disait Rudolf OTTO ; mais ce statut engendre aussi une propension à figer rituellement les applications qui sont proposées pour la vie quotidienne des croyants, à partir de l’interprétation plus ou moins stricte d’une volonté divine qui serait énoncée dans cette ‘parole de Dieu’.

 Il existe bien des styles de ‘lectures de la Bible’, plus ou moins ‘savants’, plus ou moins ‘populaires’, plus ou moins ‘rigides’, plus ou moins ‘libres’, plus ou moins ‘contraignants’, plus ou moins ‘libérants’. C’est ici que viennent s’inscrire, à titre de réputation, ceux que l’on désignera comme ‘fondamentalistes’, contrastant négativement avec ceux qui ne le seraient pas. Les psychologues se sont penchés plus globalement sur les comportements ainsi dits ‘fondamentalistes’ en se plaçant à différents points de vue que je vais esquisser ici afin de situer la signification psychologique que peut représenter l’attachement de personnes ou de groupes religieux à une lecture dite ‘fondamentaliste’ de la Bible ou des textes fondateurs d’une religion.
  1. Je commencerai en évoquant la signification psycho-sociale de l’usage même de la dénomination de ‘fondamentaliste’, par laquelle d’aucuns qui estiment ne pas l’être désignent des personnes ou des groupes de personnes ;
  2. ensuite je brosserai un profil que les psychologues sont parvenus à dresser de la personnalité ou de l’attitude ‘fondamentaliste’ ;
  3. enfin, je m’attarderai plus longuement à étudier les caractéristiques psychologiques qui se lient à une lecture de la Bible qui serait appelée ‘fondamentaliste’.

1.
La signification psychologique
de l’attribution de l’étiquette « fondamentaliste »
à quelqu’un ou à un groupe.

Qu’est-ce que ça veut dire quand on parle de ‘fondamentalisme’, un mot que l’on entend partout dans les médias lorsqu’il s’agit d’interpréter certains événements ou certains comportements de certains types de populations, de certains groupes humains ?

Il faut le reconnaître d’emblée, dès qu’on se met à lire un peu sur le sujet, ce qui s’écrit dans des livres ou dans des articles, y compris scientifiques, on voit que ces mots, ‘fondamentalisme(s), fondamentaliste(s)’, sont utilisés de bien multiples façons. On les voit d’ailleurs le plus souvent assortis d’un tas de cousins plus ou moins proches, presque tous en ‘-isme’ : intégrisme, conservatisme, traditionalisme, conventionnalisme dont la simple évocation en attire encore bien d’autres : littéralisme, dogmatisme, intégralisme, autoritarisme, fanatisme, conformisme, intolérance, orthodoxie, réactionnaire, manichéisme, puritanisme, obscurantisme, millénarisme, ultramontanisme, etc.

Les mots en « -ismes » : un nuage de sens qui en dit long

Qu’est-ce que veut dire tout cet ensemble conceptuel ? Non seulement dans la signification sémantique de chacun de ces mots, mais plus encore, je crois, dans leur usage ? Ils ont bien sûr tous un sens propre qu’on peut lire dans les dictionnaires ; mais ils forment ensemble un nuage de sens qui en dit déjà long par lui-même et dont l’accumulation renforce encore la consonance négative. Et lorsqu’on se met à les utiliser, ces mots, c’est le plus souvent, si pas toujours, en parlant d’autres que soi plutôt que de soi-même, remarquons-le d’emblée ; ce n’est donc certainement pas innocent et ce n’est probablement pas sans effet.

Je voudrais donc m’arrêter d’abord à cette caractéristique de l’usage des mots en ‘isme’ comme attribut pour désigner autrui, avant de prendre en considération les études psychologiques qui ont approché ceux-là même qui font l’objet de cette désignation. Pourquoi, en effet, s’attache-t-on ainsi à utiliser la forme extrême d’un concept, alors que celui-ci compte toute une gradation de nuances dans la position de l’attitude qu’il désigne ? : ‘fondamentalisme’ est sémantiquement tiré du verbe ‘fonder’, qui engendre des dérivés comme ‘fondement’ et ‘fondamental’ ; et tous ces mots peuvent s’aligner dans une gradation indiquant une position de plus en plus extrême de l’attitude. On peut être d’abord, tout simplement ‘fidèle aux fondements de sa religion’, ou même être ‘attaché à ce qui y est fondamental’, sans pour autant se fixer dans une position extrême et devenir ‘fondamentaliste’. L’attribution à autrui de ce qualificatif prend donc l’allure d’un préjugé, et c’est cela qu’il faut essayer de comprendre, brièvement.

La psychologie sociale l’a démontré sous bien des facettes : nous avons constamment besoin d’utiliser des catégories pour distinguer les réalités qui nous entourent (hommes - femmes ; jeunes – vieux ; fumeurs – non fumeurs ; blancs – noirs ; bio – pas bio ; etc.). Nous avons besoin de poser des étiquettes classificatoires, de donner des noms, d’attribuer des qualifications. Le mot utilisé comme étiquette est donc une indication sur l’identité des personnes, des groupes. Elle répond globalement aux questions ‘qui suis-je ? qui est l’autre ?’ Elle permet de différencier ceux qui ont un même trait commun et ceux qui ne l’ont pas.

De l’étiquette au préjugé

Qu’advient-il maintenant lorsque cette étiquette classificatoire se charge de devenir un préjugé ? A ce moment, elle cesse d’être neutre. Elle devient tranchée, positive ou négative, et porte en elle un jugement tout fait, prêt à porter, sur soi-même ou sur autrui. En conséquence, le préjugé valorise ou dévalorise globalement la personne à qui il s’adresse.

On le comprend facilement, la fonction principale de l’usage de tels préjugés est de délimiter les appartenances, de déterminer à quel groupe appartient telle personne qu’on a devant soi :

  • au bon groupe, au groupe des bons (alors j’aurai tendance à lui faire bon accueil) ;
  • au mauvais groupe, au groupe des mauvais (alors mon attitude spontanée sera plutôt de l’éviter ou de l’agresser).

Avec le préjugé, c’est tout ou rien, c’est catégorique.

  • D’un côté, le qualificatif jouera le rôle d’un beau drapeau qui inspire le respect ;
  • de l’autre côté, le qualificatif sera comme l’étoile jaune qui était collée à la chemise des juifs pendant la guerre, et qui engendra à leur égard des comportements discriminatoires extrêmes dont on se souvient encore aujourd’hui avec des frissons dans le dos.

C’est l’histoire des bons cocos et des vilains cocos qui habitaient des bandes dessinées de notre enfance, c’est celle qui a inspiré, avec des variantes à l’infini, les films western que nous adorions au Collège pendant mon adolescence. Les groupes devaient être tranchés et ça faisait du bien de s’imaginer appartenir au clan des bons et des forts. Les parents et les éducateurs en profitaient d’ailleurs pour coller sur la chemise des ‘bons cocos’ quelques consignes édifiantes exemplifiant ce qu’il faut faire et sur celle des vilains cocos, ce qu’il ne faut pas faire, histoire de stimuler notre éducation morale.

Du préjugé à la discrimination

Alors, à quoi sert l’adjectif ‘fondamentaliste’ lorsqu’il est utilisé comme préjugé ? Même si on ne sait pas encore ce que le mot veut dire, on sait déjà qu’il s’agit de classifier celui auquel il est adressé dans une représentation négative. Il dit d’emblée que cet autre appartient à un groupe social ou religieux qui est foncièrement mauvais, avec lequel on aura systématiquement une relation négative. Loger la personne dans le groupe des ‘fondamentalistes’ entraîne ainsi spontanément des attitudes de discrimination, d’évitement ou d’agression de la part de celui qui donne l’étiquette, et des réactions de défense et de riposte plus ou moins violente chez celui qui reçoit l’étiquette.

Du point de vue de l’évolution de la relation humaine ainsi créée, il faut s’attendre à ce que l’usage de ce mot, qui va dès lors s’installer, entretienne un conflit potentiel ou actuel, qui sera laissé à la loi du plus fort pour trouver son issue ou qui sera régulé socialement si on met en place des mesures de prévention.

Ainsi, lorsque ‘fondamentalisme’ est utilisé comme étiquette, le mot fonctionne généralement comme un tout exclusif et sans nuance ; les alter ego ne sont pas ‘plus ou moins fondamentalistes’ ; ils le sont ou ils ne le sont pas. Nous allons retrouver cette question de la tendance spontanée à éliminer la considération des positions intermédiaires possibles et de la tentation d’engloutir celles-ci dans l’entonnoir vers la position extrême, lorsqu’il s’agira de discerner les styles de lecture de la Bible. Avant cela, je vais brièvement parcourir quelques profils que les psychologues ont dessinés relativement à l’attitude ‘fondamentaliste’.

2.
Le profil psychologique des personnes
considérées comme fondamentalistes

Je vais faire une synthèse des profils de personnalité qui sont habituellement proposés ; à la fin, j’essaierai de préciser ce qui peut amener des personnes à se fixer dans de tels profils.

Profil de personnalité du fondamentaliste

Le profil de personnalité est généralement obtenu dans le contexte d’études qui portent,

  • d’une part, sur l’état du développement intellectuel et affectif des personnes ou bien sur l’état de leur santé mentale,
  • et, d’autre part, sur leur religiosité, sur la manière dont elles interceptent les croyances dans leur religion d’appartenance et dont elles s’y engagent, notamment par leur pratique religieuse ou par leur mode de compréhension des textes fondateurs de cette religion.

Eh bien, quelles sont les caractéristiques types d’une personne fondamentaliste telle que décrite à partir des études de psychologie ? Je vais énoncer celles qui ont été répertoriées, ce qui ne veut pas dire qu’une même personne les cumulent toutes en même temps.
On a relevé :

  •  
    • Le fondamentaliste est plutôt conservateur ; il préfère ce qui est traditionnel et se méfie de la nouveauté, de la modernité.
    • Il présente des positions manichéistes, dualistes, séparant le bien et le mal d’une manière tranchée et opposée.
    • Il cherche à s’attacher d’une manière assez rigide à des vérités absolues et infaillibles.
    • Il adhère volontiers à des théories précises sur l’avenir et sur la fin des temps ; cela expliquerait son attachement facile à des discours messianistes ou millénaristes.
    • Le fondamentaliste aime que le groupe auquel il appartient soit bien hiérarchisé, avec un détenteur de l’autorité clairement désigné (par exemple, un bon leader charismatique lui conviendra très bien)
    • Il aime aussi recevoir des consignes précises sur les comportements quotidiens, sur la manière de ritualiser les étapes de la vie, etc.
    • Il apprécie de se savoir choisi, élu, appelé à faire partie de son groupe, et même d’y recevoir une vocation particulière. C’est encore mieux si le groupe lui-même fait l’objet d’une élection particulière, de la part de Dieu, par exemple.
    • Il souhaite connaître clairement les règles de vie qu’il convient de respecter pour mériter cette appartenance à son groupe et savoir quels sont les critères d’exclusion ; comment distinguer un bon membre, un vrai, d’un mauvais membre ou d’un non membre ?
    •  
      • L’inerrance de la Bible dont on favorise une compréhension littérale ;
      • L’autorité centrale et infaillible du Pape ;
      • Une hostilité aux formes modernes(-istes) de la théologie (p.ex. :les méthodes historico-critiques) ;
      • Un clivage entre les bons et les mauvais chrétiens ;
      • Ils souhaitent que la foi soit ‘re-fondée’ en retournant aux racines historiques de la Tradition (à ses fondements), avec le soutien, la ‘bénédiction’ de l’autorité suprême de l’Eglise.
      • En ce sens, ils préfèrent se focaliser sur une célébration de ‘la simplicité des origines’ comme retour à l’essentiel du christianisme ; et ils seront plutôt frileux devant les incitations à s’engager pour prendre des initiatives dans les mouvements complexes et contradictoires de l’histoire du monde contemporain en train de se faire (donc, tendance au retrait à ce point de vue).
      • Certains accents seront mis plus particulièrement sur :
    • Une soumission non critique (parfois même bornée, sans recul) à une vérité érigée en absolu et à l’autorité qui l’énonce ;
    • Une difficulté +/- importante dans le rapport avec la modernité et la complexité du monde contemporain ;
    • Une attirance vers le passé, le connu, le simple ;
    • Une position manichéiste devant le bien et le mal, les vraies et les fausses croyances, les bons et les mauvais chrétiens ;
    • Un attachement rigide à certaines croyances qui reçoivent un statut de vérité fondamentale ;
    • Une incapacité de distinguer les croyances périphériques des croyances centrales dans la religion ;
    • Une tendance au littéralisme dans la compréhension des textes sacrés.
    • des caractéristiques idéologiques :
    • des caractéristiques du groupe auquel il aime appartenir :
    • des caractéristiques particulières rencontrées chez des fondamentalistes chrétiens (notamment catholiques) :
    • des traits psychologiques se dessinent derrière ces positions :

Liaisons

Qu’en est-il maintenant des recherches qui ont essayé d’approcher ces attitudes dans des populations plus ou moins ciblées, essentiellement dans des groupes chrétiens (protestants ou catholiques), parfois auprès de musulmans ou d’israéliens ?

Eh bien, en accumulant les recherches sur le sujet, les chercheurs on été assez vite amenés à identifier globalement les traits psychologiques des ‘fondamentalistes’ aux personnes qui ont un ‘esprit fermé’, assez rigide, les opposant aux traits psychologiques de personnes dont le profil est celui de l’‘esprit ouvert’, assez souple.

Généralement, on s’est arrangé pour pouvoir situer les personnes faisant l’objet des études sur une échelle graduée, quelque part entre les deux positions extrêmes, depuis l’esprit le plus fermé jusqu’à l’esprit le plus ouvert. Et on a essayé de faire des comparaisons entre les résultats qu’obtiennent ces personnes sur l’échelle du fondamentalisme et ceux qu’elles obtiennent au sujet d’autres dimensions de la personnalité ou d’autres questions relatives à la religiosité.

Par exemple, mon successeur a trouvé que plus les personnes sont fondamentalistes, moins elles sont à l’aise avec le sens de l’humour, surtout si cet humour tourne autour du sexe. On a aussi pu confirmer des liens avec le style de l’éducation reçue (davantage si celle-ci a été sévère ou rigide), avec le type d’intelligence (selon les stades de Piaget, la pensée formelle convient bien à l’esprit fermé, la pensée post-formelle correspond à l’esprit ouvert). On a fait aussi des comparaisons avec d’autres outils mesurant le degré de dogmatisme, la tendance à l’autoritarisme, (les mots cousins en ‘isme’ !)… en y observant des recouvrements entre ces concepts, mais aussi des différences et des spécificités.

3.
L’attitude fondamentaliste et la lecture de la Bible

Je retiens tout particulièrement ici un schéma hypothétique proposé par un de mes collègues de la KUL, le Prof. Dirk Hutsebaut, qui approfondit l’étude des attitudes religieuses depuis sa thèse de doctorat dans les années ’70. Ce schéma présente l’intérêt, me semble-t-il de situer la position ‘fondamentaliste’ parmi l’ensemble des positions que peut prendre l’attitude humaine, religieuse en l’occurrence, lorsqu’on se place à deux points de vue pour l’observer :

  1. le point de vue de la croyance ou de la non croyance à l’existence d’une réalité transcendante ; cela donne un premier axe, car le degré de certitude de la personne peut être plus ou moins élevé d’un côté comme de l’autre ;
  2. le point de vue du style de la pensée de celui qui intercepte un discours religieux : entre une pensée littérale (voire littéraliste) et une pensée ouverte à la compréhension symbolique des discours religieux ; ceci donne le deuxième axe d’observation, les styles des personnes pouvant également s’échelonner d’un extrême à l’autre sur le continuum.

Lorsqu’on croise orthogonalement les deux axes, on obtient quatre quadrants qui laissent apparaître quatre structures différentes d’attitudes vis-à-vis des réalités proposées par les religions et, plus largement, vis-à-vis des réalités fondamentales de la vie. Dans chaque quadrant ainsi dessiné une multitude de nuances dans l’attitude peuvent trouver leur place, selon la position sur chacun des deux axes.

 

 

Je vais maintenant passer en revue les caractéristiques de l’organisation de la pensée religieuse dans les positions représentées au sein de chaque quadrant. Nous y verrons clairement dans quel contexte psychologique se situe la lecture de la Bible ou des textes religieux. J’arrive donc au cœur de la problématique qui nous concerne ici. Je m’attarderai plus longuement à ce qui se passe dans le quadrant du ‘fondamentalisme religieux’, afin d’y discerner les difficultés et les pièges qui risquent de biaiser cet étiquetage de l’attitude.

1. Le premier quadrant : ‘fondamentalisme religieux’

Dans le premier quadrant, on trouve la description typique de la position religieuse (croyante) fondamentaliste. Les recherches qui ont appliqué les instruments de D. Hutsebaut y retrouvent la plupart des aspects qui composent le profil que j’ai décrit dans le point précédent. Mais quelques nuances intéressantes sont apparues dans certaines études.

Une première nuance concerne cette compréhension littérale des récits bibliques, attribuant parfois une existence réaliste à certains objets ou événements : par ex. la création du monde en 6 jours calendrier + un 7ème jour de repos, ou la mer rouge qui se retire physiquement pour laisser passer les hébreux qui s’enfuyaient d’Egypte,…

Il est évident ici que ce n’est pas toujours simple de distinguer entre, d’une part, la croyance qui se focalise réalistement sur son objet en insistant sur une représentation littérale, réaliste de celui-ci (ça s’est passé concrètement ainsi et pas autrement) et, d’autre part, la croyance en la réalité de foi qui se trouve derrière l’image (par exemple, les Hébreux ont réellement cru que Dieu les a solidement aidés à fuir les Egyptiens ; ou Dieu s’est associé significativement à l’avènement d’un monde habitable par les humains, monde qui s’est constitué peu à peu dans un certain ordre chronologique). Dans toutes les religions, en effet, on a besoin de reconnaître que certaines choses se sont passées ; dans le christianisme, on a besoin de croire que Jésus a dit certaines paroles, même si le non fondamentaliste pourra admettre qu’il ne les a peut-être pas dites comme il est écrit littéralement dans le texte. Au sujet de tout ceci, je pense que les autres exposés de ces journées vont apporter des éclaircissements et permettre de faire des distinctions utiles. Je retiens pour l’instant ceci : on a besoin de croire que des événements ou des choses se sont passés lors de moments fondateurs, pour asseoir sa propre foi ; la question se trouve dans la manière dont on se représente et dont on interprète les supports écrits ou imagés qui proposent cela. Remarquons d’ailleurs que, quelle que soit la manière dont il est interprété, le support textuel est le même pour tout le monde ; ceci a son importance.

Une deuxième nuance, qui commence à nous mettre sur une voie compréhensive par rapport à ce qui nous occupe, est celle du niveau auquel se situe le fonctionnement intellectuel de ces croyances littéralistes. Car un esprit éclairé, une intelligence rationnelle ne peut pas accepter n’importe quoi. Certaines croyances font penser à la ‘crédulité naïve’ des jeunes enfants lorsqu’on leur raconte des histoires, et à l’effet d’une immaturité intellectuelle qu’on n’attend plus des adultes un peu instruits. Pourtant, des gens qui ont fait des études bien au-delà de l’école primaire, dans l’enseignement supérieur, universitaires, et qui, par ailleurs mènent leur vie comme tout le monde, présentent parfois des croyances, ou un attrait pour des croyances, dont la teneur défie toutes les règles de la logique rationnelle ou de la connaissance empirique élémentaire. Il suffit de voir le nombre de gens qui s’agglutinent autour des présentoirs de la littérature ésotérique dans les librairies, et qui restent longtemps là à feuilleter un livre, comme s’ils étaient fascinés. C’est comme si les contenus des discours, des textes, des rites que l’on trouve dans les religions (pas seulement dans les horoscopes ou dans des prédictions de Mme Soleil) se prêtaient à une apparente ‘paresse’ ou ‘capitulation’ de l’esprit logique et à une sorte de fascination pour ce qui est irrationnel.

A quoi cela tient-il ? Eh bien, je fais l’hypothèse que ce comportement est lié au fait que les religions font écho aux questionnements des humains sur ce qui les dépasse, sur l’au-delà de la vie, sur l’autre du monde, sur le sens de la vie, sur cette énigme perpétuelle de ce qui fonde le rapport aux autres, … bref sur les réalités ultimes dans tous les sens de cette expression.

Le psychologue français Henri Wallon avait constaté que l’intelligence des enfants fonctionne différemment lorsqu’elle est occupée par des questions ordinaires de la vie et lorsqu’elle s’exerce à comprendre ce qu’il appelait les ‘ultrachoses’. Pour les ultrachoses, d’ailleurs, Wallon ne trouvait guère de différence entre la pensée des enfants et celle de bien des adultes.

Ainsi, on peut dire que la logique rationnelle s’impose généralement lorsqu’on a affaire aux réalités ordinaires qui sont soumises aux lois de la nature et dont les sciences ont pu objectiver et décrypter la logique du fonctionnement ; dès lors, si on connaît ces lois, on cherche à y adapter sa pensée, même, si possible, quand on lit des textes qui datent d’avant qu’on les aie découverts (je pense aux énoncés créationistes du Livre de la Genèse). Il est évident que notre connaissance de l’espace sidéral s’est un peu étoffée depuis l’épisode des rois mages !

Mais, on ne l’admet pas assez, notre monde humain est aussi habité par des réalités qui ne sont pas régies par les lois du monde physique. C’est notamment le cas de tout ce qui couvre le champ de nos rapports humains, de tout ce qui concerne nos relations avec les autres humains ou avec d’autres objets de notre environnement. Tout cela fonctionne selon une logique relationnelle, c’est-à-dire tout autant affective qu’intellectuelle.

Si un amoureux écrit une lettre à son amoureuse, quelle sera, pensez-vous, la logique de son discours, et du récit des faits qui vont émailler son discours ? Faut-il accorder une compréhension uniquement rationnelle à un tel texte exprimant des rapports affectifs entre deux êtres ? Ici, la réponse est simple, mais si l’on y pense, tout ce qu’il y a dans la Bible est écrit dans une logique relationnelle, même si certains contenus du texte s’appuient sur une connaissance inexacte du fonctionnement physique des réalités terrestres (ce n’est pas parce qu’il est écrit en Lév.11,6 que le lièvre est un ruminant que le passage en question ne porte pas son message correctement !).

Si je fais un pas de plus, à propos de tout ce qui concerne le bon fonctionnement des rapports humains, pour que les gens puissent s’entendre et organiser leurs relations dans la société, ce ne sont pas les sciences rationnelles qui dictent la loi, mais bien tout un tas de conventions que chacun est invité à observer, à commencer par la convention sur le sens des mots de la langue qu’on utilise. Bien sûr, les sages de toutes les sociétés tâchent que ces conventions soient raisonnables, mais remarquons-le bien, elles obéissent à des logiques ‘conventionnelles’ plutôt qu’à des logiques strictement ‘rationnelles’ (et sans doute trouvons-nous là ce qui spécifie le bon sens ou la sagesse par rapport à la raison ?).

Interrogez les ‘gens de loi’ qui sont chaque jour confrontés avec l’embrouillamini de conflits à élucider ; bien sûr qu’ils sont contents lorsqu’ils peuvent tomber sur un fait ou un événement bien concret, bien objectivable rationnellement, et sortir ainsi du brouillard des complications affectives. Mais, parfois, la justice rendue sur la base de repères ainsi très objectivés semble proposer une issue injuste car elle ne tient pas compte précisément de cet insaisissable dans les contextes affectifs qui ont alimenté les litiges.

Mais, revenons à nos moutons et considérons l’axe pensée littérale vs pensée symbolique. Ce qui distingue, me semble-t-il, le fonctionnement de l’esprit ‘fondamentaliste, littéraliste’, ‘fermé’ et l’esprit qui parvient à s’ouvrir à une vision plus symbolique, c’est précisément la manière de comprendre les conventions et de s’y conformer.

  • Chez le premier on trouvera une certaine obstination plus ou moins rigide et répétitive à s’en tenir à la matérialité, à la lettre de ce qui est convenu ;
  • chez le second, on trouvera une pensée riche en images et en nuances, capable de faire valoir ce qui est convenu d’une manière créative et personnelle, capable de communiquer du sens avec les mots et les gestes habituels.

A propos de la pensée symbolique, je vous propose d’en retenir, en ce moment, une définition relativement simple et pratique : la pensée symbolique, c’est celle que nous utilisons tout le temps lorsque nous communiquons pour dire (avec des mots, des images, des récits, des gestes, …) l’état de nos relations, notre compréhension des événements ou de notre rapport aux choses et au monde.

Plus notre pensée symbolique est riche en images et en nuances de toutes sortes pour exprimer les choses, plus cette communication sera enrichie humainement parlant. J’ajouterai encore ou je vous rappellerai que, pour être fonctionnels dans la communication, ces symboles doivent être aussi passés par le creuset de la convention, à commencer par la langue utilisée, par les mots utilisés, ou même, si c’est le cas, par les sigles des équations mathématiques (les sciences n’échappent pas non plus à la convention symbolisante lorsqu’il s’agit de communiquer ce qu’on a trouvé dans les recherches).

En réalité, c’est dans ce contexte mental que s’effectue la lecture de la Bible et que s’élabore sa compréhension. Le texte de cette Bible, il est le même pour tous. Toute la question est de pouvoir s’entendre et de communiquer sur le sens que chacun attribue aux différents récits dont il prend connaissance. Ne pourrions-nous pas dire, pour rester dans la perspective d’un continuum,

  • que la compréhension littérale du texte permet déjà de s’entendre sur les mots du récit, même si cela demeure très formel et ne mène pas très loin, …..
  • et que plus la compréhension devient symbolique, plus elle permet de communiquer et de se concerter sur le sens des mots et sur la portée des récits.

Si je prends comme exemple le récit évangélique de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob, je pourrais même suggérer que Jésus lui-même fait passer cette personne d’une compréhension simplement réaliste à une compréhension symbolique de l’eau de ce puits et du type de soif que l’on peut en avoir.

J’ajoute un dernier aspect dont on ne peut pas négliger l’importance : si le sens des images dépend donc des conventions, les conventions, elles, dépendent de leur contexte spatio-temporel, de la culture où elle ont été ‘convenues’. Si l’on s’en tient au contexte européen, nous savons que c’est différent de donner la main ou de faire un baiser sur la joue ou sur la bouche; et encore, les significations de ces gestes ne sont pas tout à fait les mêmes en Belgique, en Hollande, en Suisse ou en Italie ; il y a des nuances et on a vite commis une bévue. Je me souviens d’étudiantes africaines qui, dans les années ’70 à Louvain, s’offusquaient de voir des jeunes amoureux belges s’embrasser en public dans la rue.

Comment discerner l’esprit ouvert et l’esprit fermé dans un contexte culturel différent du sien ? Peut-être pouvons-nous dire que la personne à l’esprit plus fondamentaliste sera plus ritualisée, rigide, répétitive, tandis que la personne à l’esprit plus ouvert, sera davantage libre pour moduler sur les thèmes admis dans son groupe culturel, mais le discernement sera toujours risqué dans un autre contexte.
J’espère que tout ce que je viens d’énoncer vous permet déjà de distinguer entre la manière de voir, de vivre, dans le premier quadrant et dans le 4ème, sur le continuum.

Une troisième nuance que nous pouvons encore relever à ce propos du fonctionnement littéraliste de la lecture de textes religieux, c’est le rôle important joué par le groupe religieux, local ou plus large, auquel on appartient, celui-ci donnant ou imposant sa propre compréhension, ‘coutumière’, des textes religieux. Il est évident que la lecture de la Bible sera différente et plus littéraliste dans une section des Témoins de Jéhovah que dans une Faculté de théologie, on peut le supposer du moins. De même, on peut deviner que la compréhension du Coran sera plus littéraliste dans une école coranique que dans une communauté de soufis. Et ici, normalement, on peut estimer que l’éducation générale d’abord et spécifiquement religieuse ensuite, joue un rôle très important, et que la largeur ou la fermeture d’esprit des éducateurs aura un impact non négligeable. Cette dernière considération nous fera comprendre que l’on peut être personnellement fondamentaliste dans un groupe religieux qui globalement ne l’est pas ; et qu’il y a même moyen de ne pas être fondamentaliste dans un groupe religieux qui globalement est réputé l’être ; mais cette dernière position individuelle sera plus difficile à adopter, car elle sera en même temps non conformiste, ce qui est toujours socialement moins confortable.

Pour achever le tour du schéma de Hutsebaut, je dis un mot encore de la position de l’attitude dans les trois autres quadrants.

2. Deuxième quadrant : fondamentalisme non religieux ou rationnel

Dans le 2e quadrant, on trouve les fondamentalistes non religieux ; ils sont aussi appelés ‘fondamentalistes rationnels’ (rationalistes) car leur raison rationnelle fonctionnant dans un esprit fermé exclut tout à fait l’existence d’un transcendant, en s’appuyant uniquement sur la simple évidence empirique (Gagarine n’avait pas vu Dieu derrière la lune avait proclamé la Pravda au début des années 1960 !).

Cet esprit fermé qui les caractérise ne peut pas envisager une compréhension de la réalité autre que celle, littérale, qui les leur fait appeler un chat un chat et pas autre chose. Donc, l’apport des religions sera considéré par eux comme pure fantaisie et discours irrationnel ; et la réalité des choses, y compris dans le champ relationnel serait considérée surtout au premier degré. Je dis ‘serait’, car la position extrême relèverait d’une pathologie de la pensée que l’on rencontre chez certains psychotiques. Donc relativisons ici aussi : il y a des gens plutôt littéralistes ou rationalistes chez les incroyants ; mais ils restent généralement bien portants mentalement.

3. Troisième quadrant : non fondamentalisme agnostique

Dans le 3e quadrant se trouvent les non croyants dont la pensée fonctionne symboliquement. Ils excluent plutôt l’existence du transcendant, mais sont ouverts à une pensée symbolique sur le sens de la vie, sur la qualité des relations humaines et sur le sens relatif des conventions qui permettent aux relations sociales de fonctionner. Leur position religieuse sera d’ailleurs plus souvent celle de l’agnostique.

4. Quatrième quadrant : non fondamentalisme religieux

Enfin, le 4e quadrant, que j’ai déjà évoqué, est celui où l’on rencontre des personnes à la pensée symbolique qui se considèrent comme croyantes. Celles-ci se présentent rarement comme des moutons qui bêlent automatiquement sur la même rengaine que tout le monde. Leur conviction est personnelle et elles sont conscientes que la foi en Dieu qu’elles vivent s’appuie sur ce que P. Ricoeur appelle une ‘seconde naïveté’. Cela signifie que ces personnes ont d’abord fait l’effort d’accueillir le doute sur les croyances de leur enfance, de repenser celles-ci en les soumettant non seulement à l’épreuve de la rationalité, mais aussi à la logique de la ‘relationnalité’, c’est-à-dire en restaurant le sens des discours religieux dans le contexte symbolique qui est le leur.

C’est ce travail de ‘restauration’ qui leur permet précisément de faire le saut de la foi, autrement-dit d’instaurer une vie relationnelle avec un être dont l’existence ne s’impose ni rationnellement, ni empiriquement et en croyant que ce n’est pas déraisonnable. Vous admettrez facilement que cette attitude n’a rien de commun avec celle des gens à la crédulité naïve qui gobent d’autant plus facilement les boniments du télé-évangéliste qui prêche à la TV, qu’ils sont eux-mêmes ignorants des éléments de la religion dont celui-ci offre une publicité bruyante et colorée.


J’espère que ce petit panorama que je viens de dessiner à partir du schéma de Dirk Hutsebaut vous permet de situer maintenant l’attitude fondamentaliste non pas comme un préjugé classificatoire, mais comme une attitude inspirée par une pensée littérale qui peut elle-même se présenter dans des positions très diverses, dans la foi religieuse ou dans la non-foi rationnelle. Mais le panorama complet montre aussi la possibilité de développer, sur la même scène des conditions de la vie et avec les mêmes archives des traditions religieuses, une autre gamme d’attitudes de foi ou de non foi inspirée par une pensée qu’on appelle ‘post-critique’ et qui a fait le travail de s’ouvrir plus consciemment à la dimension symbolique de la communication humaine.

Conclusion

En guise de conclusion, je vais dire encore un mot sur ce qui peut fixer certaines personnes plus que d’autres dans des positions fondamentalistes rigides, à l’esprit vraiment fermé. J’ai déjà évoqué au passage certains éléments.

  • Par exemple, une éducation trop élémentaire ou elle-même trop rigide ou autoritaire ; généralement celle-ci ne donne pas les outils intellectuels et affectifs qui permettraient de saisir les nuances et les richesses des moyens dont nous disposons pour communiquer ; une telle éducation donne des gens qui sont incapables de décoller un peu du seul plancher des vaches, de la matérialité de leurs besoins et de ce qui les entoure, autrement-dit de symboliser et d’accéder à la signification de réalités qui nous transcendent en ce monde et au-delà de ce monde. Ils demeurent ‘hétéronomes’.

  • Par exemple aussi, un environnement social et religieux qui ne permet pas à chacun de développer une pensée personnelle et critique sur l’objet de ses croyances et qui ‘oblige’ chacun à se cantonner, d’une façon également hétéronome, dans une interprétation trop étriquée et littérale de ce qu’il faut croire pour être reconnu comme un membre fidèle de son Eglise, pour ne pas être considéré comme un marginal ou un original.

  • Enfin, certains psychologues cliniciens ont également posé la question d’une pathologie. Ils ont remarqué, dans le cadre des thérapies, que les gens qui ont l’esprit rigide, fermé, résistant au changement, sont souvent des gens trop soucieux de bien faire ; ils sont craintifs d’être pris en défaut, perfectionnistes, facilement scrupuleux ; ils ont besoin de savoir ce qui est vrai et ce qui n’est pas vrai ; ils ont besoin que tous les repères de la vie quotidienne restent bien les mêmes ; tout ce qui change, tout ce qui est nouveau devient pour eux source d’angoisse. Psychologiquement, ce sont des personnes qui ont des problèmes identitaires avec les règles sociales et qui vivent mal leur culpabilité. Elles ne savent pas distinguer entre l’idéal et la réalité, entre des grosses fautes et des peccadilles. Et elles se croient tout de suite jugées sévèrement. Si elles sont religieuses, Dieu se prête fort bien à jouer le rôle du juge suprême ; il agit au coup par coup et à tous les coups. C’est tout le temps le jugement dernier…et donc aussi la fin du monde. Il faut beaucoup prier pour ne pas aller en enfer. On se préoccupe aussi de tout le mal qui se fait dans l’entourage et dans la société contemporaine, et on prend peur car des cataclysmes vont certainement venir confirmer la punition ; et ceux qui surviennent sont des punitions.

    Ces personnes souffrent, bien évidemment, c’est une pathologie, une névrose dont nous laisserons le diagnostic aux psychologues et aux psychiatres. Mais nous pouvons comprendre facilement que si de telles personnes rencontrent la proposition de vivre dans un contexte que nous appellerons fondamentaliste, cette proposition sera vécue par elles comme une bénédiction ; elles l’accueilleront, en effet, comme un lieu de vérité, de sécurité, le lieu où le Bien a vaincu le Mal. Un lieu où l’on reçoit ses repères en même temps que le moyen de se réhabiliter lorsqu’on a péché. Même si, dans ce cas, on est très intelligent, on préférera la lecture littéraliste des dix commandements de Dieu à des commentaires qui offriraient un peu trop de nuances.

    Bien sûr, de telles pathologies existent, mais elles ne sont certainement pas le fait de toutes les personnes qui se trouveraient dans le 1er quadrant de Hutsebaut. Je peux même dire avec beaucoup de certitude que ce ne sont probablement pas de telles personnes qui vont fonder un groupe fondamentaliste ; elles n’auraient probablement pas la force psychologique d’en prendre l’initiative. Les autres sources de l’attitude fondamentaliste que j’ai citées avant sont certainement plus souvent à l’œuvre dans la fondation ou le maintien de tels ensembles sociaux.


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20:42 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PSYCHOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

PRIÈRES POUR LA PAIX.

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20:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/11/2008

Le sens suprême de la Création et le problème du mal.

Le sens suprême de la Création et le problème du mal.      

    

    Début de la 6ème conférence de M. Zundel à la Trappe de Timadeuc en avril 1973.

 

    Texte magistral  sur le sens suprême de la création et le « mystère » du mal. Le mystère de la Sainte Trinité est la lumière fondamentale.

    « Un homme étrangement dévot, voulant s'assurer de la bonne conduite de ses enfants, les obligeait à communier tous les jours. Il croyait être assuré par là même de leur état de grâce, en réalité, il les obligeait à faire des communions sacrilèges. Cet abus de pouvoir nous révèle immédia­tement le sens d'une paternité authentique : un père est naturellement la providence matérielle de ses enfants, ils ne subsistent que par son travail, ils ne survivent que grâce à son dévouement, mais tout cela ne compte pour rien en face de la conscience de ses enfants. Le père sait - s'il est digne de ce nom - qu'il y a là un domaine inviolable, et qu'il n'a pas le droit de recourir, ou de faire peser dans la balance la dépendance matérielle de ses enfants à son égard, pour les contraindre à penser comme lui et  vouloir ce qu'il veut. Il sait que pour former ces consciences au respect d'elles-mêmes, il doit être le premier à les respecter, il annule donc en quelque manière, par la délicatesse de son amour, il annule tous ses bienfaits dans l'ordre matériel, il annule cette dépendance de ses enfants à son égard, pour les saisir à ce niveau d'égalité où une conscience est confrontée avec une autre conscience. Et ce père nous paraîtra d'autant plus admirable qu'il n'utilisera jamais son pouvoir matériel sur ses enfants pour les forcer à adhérer à sa pensée ou à ses opinions. Sans doute, pour réussir dans cette entreprise, il faudra que le père vive avec une telle droiture que sa présence crée au coeur de ses enfants un appel constant au bien et au dépassement de soi.

    Cette image est une parabole sans doute de la paternité divine à notre égard, et c'est ce qu'il faut avoir présent à l'esprit pour comprendre - pour deviner tout au moins - cette fragilité de Dieu dans ses rapports avec nous : Dieu annule en quelque sorte tout ce que nous devons à la création qu'il opère en nous donnant l'être, car cela n'est que la condition d'un rapport nuptial entre Lui et nous, qui n'est qu'un pur rapport d'amour, en sorte qu'il ne voudra jamais faire interférer sa puissance créatrice à l‘intérieur de ce rapport qui veut être un rapport entièrement libre. C'est ce qu'un texte, absolument unique à ma connaissance, exprime, dans un langage incomparable et incroyable pour l'époque. Ce texte (dans le « de beatitudine » ch. 2 § 3) est celui-ci :

 

 " Est ibi aliud inflammans animam ad amandum Deum, scilicet divina

" humilitas. Nam Deus omnipotens singularis angelis sanctisque animabus

" in tantum se subjicit quasi sit servus emptitius singulorum, guilibet

" vero ipsorum sit Deus suus. Ad hoc insinuandum transiens ministrabit

" illis dicens in psalmo octogesimo primo "ego dixi : dii estis".

" Haec autem humilitas causatur ex multitudine bonitatis et divinae

" nobilitatis, sicut arbor ex multitudine fructuum inclinatur".

 

" Donc, il y a autre chose qui enflamme

" l'âme à aimer Dieu, c'est l'humilité divine. Dieu tout-puissant,

" en effet, se soumet tellement à chacun des anges et à chacune des

" âmes saintes, comme s'il était pour chacun (ou chacune) un esclave

" qui s'affaire et que chacun (ou chacune) fut son Dieu ! Pour le

" suggérer, il passera en les servant, selon ce qu'il dit dans le

" Psaume 81 : « J'ai dit : Vous êtes des dieux. »  Cette humilité

" résulte de l'abondance de la bonté et de la noblesse divines, comme

" un arbre ploie sous l'abondance de ses fruits".

 

    Je n'ai jamais rencontré un texte qui allât si loin dans l'expression de la fragilité de Dieu. C'est tiré d'un ouvrage "De Beatitudine" qui a été attribué à Saint Thomas d'Aquin, ce n'est pas sûr, mais il est vraisemblablement de cette époque.

    Or, voilà un mystique qui a compris jusqu'au bout, le sens de cette paternité divine. En créant, Dieu a créé des dieux, et Il a fait de chacune des créatures raisonnables - ange ou homme - son Dieu ! C'est-à-dire qu'il a voulu réaliser avec la création un rapport nuptial. Autrement dit : la création émane de la Trinité Divine. C'est ce qu'Augustin avait constamment affirmé en cherchant dans l'univers les vestiges ou l'image de la Trinité. La création poursuit en quelque sorte et continue "ad extra" cet épanchement des trois Personnes divines (« ad intra »), d'où résulte la désappropriation fondamentale de la divinité.  

    C'est de cette Pauvreté suressentielle que jaillit la création, et, si elle a son berceau dans la Trinité, elle a aussi son centre dans la Trinité, et, comme la Trinité est l'affirmation d'une éternelle communion d'amour, la vocation de l'univers est d'entrer dans cette éternelle communion d'amour, c'est-à-dire que l'être est donné aux créatures non pas pour qu'elles le subissent, mais pour qu'elles soient capables de le donner, comme Dieu. Là est le sens suprême de la création, qui lie Dieu à cette création puisqu'il n'y entre que par l'Amour et pour l'Amour, et que ce qu'il y veut préserver, c'est l'Amour qui est le sens même de l'être, c'est-à-dire que Dieu est engagé à fond dans la création, comme nous l'apprendra Notre-Seigneur, "jusqu'à la mort de la Croix", c'est-à-dire que la création est une histoire à deux.

    Dieu ne crée pas un univers de robots, comme je le disais hier, Il ne crée pas un univers de robots, Il crée un univers de liberté. Le sens de la création, c'est la liberté au sens de libération, au sens d'évacuation totale de soi, qui fait qu'au lieu de subir son être on le donne en devenant tout entier un élan d'amour, comme les Trois Personnes divines le sont l'Une par rapport à l'Autre.

    Vous voyez que le mystère de la Très Sainte Trinité est la lumière fondamentale, il donne à la création un sens absolument nouveau, il ne s'agit pas d'une "cause première" qui s'amuse à fabriquer des êtres avec lesquels elle n'a aucune relation réelle, qui ne lui sont rien ! il s'agit d'un Amour qui s'engage à fond et qui se remet à sa création, qui se confie à elle, puisque la réponse d'amour que cette création a à donner est préci­sément le sens même du geste créateur.

    La création est une histoire à deux, c'est une histoire nuptiale, et c'est pourquoi, si le "oui" de Dieu est éternellement assuré - car, comme le dit S.Paul à propos du Christ : "En Jésus, il n'y a pas le "oui" et le "non", en Dieu il n'y a que le "oui" ! mais dans la créature le "non" est possible parce que la créature n'est pas originellement "oui", elle a à se faire "oui", elle a à surmonter ses limites, elle a à conquérir sa dignité, elle a à se libérer de ce "moi" possessif qui est la racine de tout mal ! et Dieu, tout en enveloppant cette créature de cette sollicitude nuptiale qui est infinie, Dieu peut être tenu en échec ! et en effet, Il a été tenu en échec, et Il pourra l'être éternellement dans la mesure où certaines créatures se refuseront définiti­vement à Son Amour. C'est par là d'ailleurs que le mal va entrer dans le monde - le mal  qui pose un immense problème, insoluble jusqu'à la mort de Notre-Seigneur.

    Vous vous rappelez, pour l'avoir médité si souvent, le 3ème chapître de la Genèse, où la chute originelle nous est racontée dans des termes si dramatiques et si profonds, et vous savez que ce récit, qui date vraisembla­blement de l'époque de Salomon, et qui est né dans un cercle de Sages qui se posaient précisément le problème du mal, ce récit magnifique et génial attribue l'origine du mal à la créature, en vertu d'une désobéissance dont les conséquences avaient été prévues et annoncées, en sorte que ces 3 chapîtres de la Genèse, cette première vision du problème du mal, est déjà l'affir­mation de l'innocence de Dieu : Dieu n'est pour rien dans le mal ! Le mal est entré dans le monde par le péché, et par le péché, la mort.

    Saint Paul reprendra ce thème avec une puissance extraordinaire dans le 8ème chapitre de l'épître aux romains, il nous montrera non seulement l'homme déchu par ce premier refus d'amour, par ce premier refus de se faire origine : car c'est ça le péché originel, c'est le refus de se faire origine ! c'est s'abandonner à l'univers, c'est se laisser porter par lui au lieu de le porter, c'est s'installer dans un "moi possessif" au lieu de le surmonter pour aboutir à un "moi oblatif" qui couronnerait toute l'évolution par un acte de liberté qui entraînerait tout l'univers dans cette vocation de liberté à laquelle chaque créature doit participer. Et saint Paul reprend ce thème génialement et d'une manière très inattendue en solidarisant précisément la création matérielle avec la chute originelle : l'univers entier a été disloqué, l'univers entier a été soumis par l'homme à la vanité, l'univers entier a été privé de la gloire des fils de Dieu, l'univers entier gémit dans les douleurs de l'enfantement et attend précisément cette manifestation de la gloire des fils de Dieu.

Saint Paul donc, ici, concorde admirablement avec cette vision d'une création nuptiale où le dialogue entre Dieu et l'univers est un dialogue d'esprit à esprit, car Dieu est esprit, et Il veut un monde "esprit". Il dialogue donc avec toute la création à travers les esprits : les anges ou les hommes, ou d'autres créatures intelligentes situées sur d'autres planètes,  peu importe !  Il dialogue  avec tout ce qu'il y a d'intelligent dans la création, Dieu dialogue avec toute créature, vivante ou non vivante. Dans la créature intelligente, qui est la charnière du geste créateur, il y a une médiation (c'est ce que saint Paul nous laisse entendre) - une média­tion de la créature intelligente, qui est indispensable à l'équilibre de l'univers, et c'est faute de cette médiation que l'univers est dans l'état où il se trouve. »

    Il reste que le problème du mal n'est pas encore entièrement résolu et qu'il reste un scandale pour beaucoup d'intelligences actuelles.» 

Maurice Zundel.

10:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/11/2008

MA DÉCLARATION D'AMOUR.

amour_toujours.jpgLe jour peut être brumeux au point de le faire ressembler à la nuit.
Les arbres peuvent bien pleurer et se briser sous les pluies.
Notre Amour est lumineux par-delà les embruns de la vie.
Nos mains se cherchent aux confins des stupeurs pour de nouveaux ravissements.
Le passé est une ombre posée sur le mur du silence.
Il n’existe que dans la mémoire de l’absence.
Demain est un jour à inventer à deux dans l’aujourd’hui vécu en pleine Harmonie.
L’Amour, cette rose sans épines qui fleurit et parfume nos jours de ses senteurs suaves.
Nous vivons cette dimension presque mystique de nos rencontres quotidiennes.
Le présent est notre souffle où nous respirons la plénitude d’aimer, ultime sérénité !
Ta présence me hante comme une obsession divinement vitale, essentielle.
Que serais-je sans ton feu qui embrase mes instants les plus radieux ?
Je ne serai qu’un papillon dont on admire la beauté des ailes éphémères.
Je ne pourrai plus voler par-dessus les putrides aspects de cette société.
Je ne pourrai plus admirer aussi les splendeurs incrustées dans les fibres de la vie.
Tu es la force d’exister au présent plus que parfait.
Tu es le sel qui s’évapore de mes océans intérieurs.
Te parler, t’écouter, te savourer me rend plus présent à moi-même.
Je t’Aime... !
Sauras-tu comprendre ces mots qui t’inventent une nouvelle réalité dans ma conscience ?
Tu jaillis en mon être comme une flamme qui ne saurait s’éteindre.
Puisque tu es ce que je suis et je deviens ce que tu Es.
Fulgurante osmose d’une démarche commune quand nos corps se frôlent amoureusement.
Nos esprits se pensent et pansent les plaies que le destin construit malicieusement.
Tu es ma prière au sein de la paix et des tourments.
Je ne pourrai imaginer que tu n’aies jamais existé.
Comment s’inventer l’enfer en sachant que tu invites au Paradis.
La question ne me vient guère à l’esprit.
Le Royaume des cieux est déjà sur terre.
Tu représentes ce Bonheur que le cerveau Humain ne peut, ne serait-ce qu’un moment, inventer avec des arguments.
Non, tu n’es guère une âme voguant sur les nuages arrogants.
Tu vis en moi comme je suis en Toi.
Tu sais, j’allais dire pour être franc, mais tu es au fait de tout ce que je ressens ; à chaque aurore mon cœur s’illumine de savoir que ma journée te sera consacrée.
Oui, je t’Aime et j’essaie chaque jour de m’améliorer.
Pardonne-moi, si je n’ai pas toujours été à la Hauteur de Ton Amour.
Mais, il faut que je deviennes encore plus immense au fond de moi, pour mériter ton regard aimant.
Je t’Aime passionnément comme on ne peut aimer un humain mais, celui-ci est souvent trop limité.
Mon Dieu fais que tes rayons de lumière éclairent toutes mes pensées.
Même les moins avouables car, tu sais que je suis pécheur.
Pourtant, ce qui fait notre union depuis tant d’années, c’est de me savoir aimé autant, voire davantage que je ne puis t’aimer.
Car, moi-même en tant qu’individu, je suis limité.
Infuse-moi toutes les dimensions de ton Amour pour que je puisse transmette auprès de jeunes qui ne connaissent pas même ton Nom, une présence de Tendresse qui se vit avant de se dire.
Rends-moi contagieux auprès de tout être rencontré et les plus souffrants en priorité.
Donne-moi la main de Marie pour que je puisse avoir ces effluves d’Amour aux senteurs de Douceurs.
Et puis, donne-moi ton Esprit-Saint afin que la Force d’aimer mon prochain coule dans mes veines devenues sereines.
Je t’Adore tu es le poème que tant de personnes cherchent à lire sans y parvenir.
Donne-moi, l’humilité de devenir Ton Témoin pour l’éternité.
Et ton sourire d’Amour à la face de l’Humanité.
Fais de moi un missionnaire de Ta Parole aux confins du Monde.
Uniquement pour apporter l’air frais de Ta Vérité.
Je t’Aime et ne cesserai jamais de t’aimer.
Toi, mon Dieu de miséricorde, âme de mon âme.
Fais que chaque jour soit un chemin qui mène à Ta Présence d’Amour.
Ainsi, mon avenir ne sera pas construit sur du vent mais aux rythmes de tes injonctions.
Laisse-moi contempler en pleurant les blessures de Ta Passion.
Les larmes nettoient les yeux aveuglés d’orgueil.
Je veux être nettoyé par Toi de la tête aux pieds.
Pour que mes prières trouvent les mots puisés dans la quotidienne charité.
Celle d’un homme qui cherche à te servir, t’Aimer et te respecter.
Selon tes saintes Volontés sans jamais trahir ton message de justice et de liberté.
Amen !
 
Bruno LEROY.

20:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

JÉSUS PLEURE SUR NOTRE ÂME.

Image, ô combien émouvante, que celle de Jésus pleurant sur Jérusalem. Dans un contraste saisissant avec la joie du groupe qui l’accompagne et qui vient de l’acclamer comme le roi messianique qui venait apporter la paix à son peuple, Jésus pleure, pour la seule et unique fois dans les évangiles synoptiques.

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux. » Jérusalem vient d’accueillir le messie mais elle n’a pas reconnu en lui le porteur de la véritable Paix. Elle a accueilli en lui un messie qui venait, certes, établir la paix mais en croyant que cela se ferait par le glaive. Elle n’a pas compris que la Paix qu’il lui apportait n’était pas celle qui vient après la guerre mais celle qui vient de Dieu : « tu n'as pas reconnu le moment où Dieu te visitait ». Jérusalem n’a pas reconnu en Jésus le Fils de Dieu, venu annoncer la paix à ceux qui étaient près, comme à ceux qui étaient loin (cf. Ep 2, 17). Cette paix est restée « cachée à ses yeux » parce qu'elle n'a pas voulu la recevoir, lorsqu'elle était annoncée.

La conséquence de ce refus : la ruine de Jérusalem. Jésus n’est pas le premier à prophétiser cela. Jérémie et Ezéchiel l’avait fait avant la destruction de 587 av. J.C. Ce qui attire l’attention dans la prophétie de Jésus c’est que son essence ne réside pas dans l’annonce d’une destruction future (même si en 70 ap. J.C., sous Vespasien et sous Tite, celle-ci se vérifiera) mais dans ce qui la motive : le refus de croire que lorsque Jésus entre à Jérusalem c’est Dieu lui-même qui vient prendre possession de la ville sainte qui représente son peuple.

Dans cette ligne, nous pouvons légitimement actualiser cette prophétie à chacun de nous. Lorsque nous nous détachons du Seigneur, lorsque nous nous éloignons de lui ou lui refusons sa visite, c’est déjà l’ennemi qui nous environne et entoure notre cœur de tranchées pour en faire le siège. Et si nous persistons dans une telle attitude, ce dernier ne tardera pas à nous jeter à terre par le péché jusqu’à ne plus laisser subsister pierre sur pierre de la forteresse spirituelle de notre âme.

Alors, voyant cela, Jésus pleure sur notre Jérusalem. Il pleure sur notre âme et sur la désolation qui déjà l’assaille ou se profile à ses portes. Mais ses pleurs et sa prophétie de destruction ne doivent pas nous enfermer dans le désespoir. En effet, la prophétie n’est pas là pour lier à une fatalité mais pour maintenir une porte ouverte sur l’espérance. A travers elle, c’est comme si Dieu nous visitait à nouveau pour nous faire entendre la vérité que nous ne connaissions pas. Cette vérité peut parfois, comme ici, s’avérer douloureuse. Mais, dans les larmes du repentir, elle nous ramène à notre Seigneur. La prophétie proclame donc que rien n’est irréversible, même pas notre péché. N’est-ce pas ce que déjà les prophètes de l’Ancien Testament affirmaient au retour de l’exil de Babylone : « Ton avenir est plein d’espérance » (Jr 31, 17) ?

« Dieu qui donnes la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié, sans te lasser, accorde-nous ta grâce : en nous hâtant vers les biens que tu promets, nous parviendrons au bonheur du ciel. »


Frère Elie.

20:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/11/2008

Le "pire congrès" du Parti socialiste.

Le "pire congrès" du Parti socialiste

 

Faute d'accord, Martine Aubry, Benoît Hamon et Ségolène Royal seront face à face jeudi.

Retour sur le congrès en images. Dossier spécial | Voir

21:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Fondateur Association «Père Guy Gilbert-Bergerie de Faucon».

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10:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Le désir de guérison et la prière pour l'obtenir.

Le désir de guérison et la prière pour l'obtenir.pdf

10:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TEXTES FONDATEURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |