16/02/2011
Prochains livres de Guy Gilbert : parution le 5 Mai 2011.
Dans un monde qui prône la jeunesse avec acharnement, bien vivre son âge n'est pas si simple. Guy Gilbert a voulu ce livre pour rappeler à chacun que le meilleur moment de notre vie, c'est toujours aujourd’hui. Et que rester jeune, ce n’est pas se faire tirer la peau ! C’est ouvrir les yeux et les oreilles à tout ce que la vie apporte de magie et d’émerveillement, c’est offrir un regard d’espérance où les autres pourront lire la joie de vivre que donnent la sérénité, l’amour et la miséricorde.
Au lieu d’écraser, la vieillesse doit être un maître intérieur : une vieillesse acceptée ne sera pas un handicap. Car elle est une grâce à vivre, elle a la sagesse, la sérénité d’une belle vie écoulée. L’expérience est source de connaissance, et la force intérieure est bien plus importante que celle des muscles…
Guy Gilbert offre de précieuses recommandations pour appréhender avec bonheur les derniers âges de la vie.
Un livre contenant bon nombre de conseils pratiques, fruits d’une longue expérience au service des autres, conseils empreints de beaucoup d’intelligence des situations, de psychologie et de foi.
- des récits d’histoires vécues mettant en scène diverses problématiques
- des conseils pour faire face à ces situations
- des encadrés avec des extraits de textes de sagesse
- une bibliographie des meilleurs ouvrages sur la question
Parce que la prière constitue l'essence de la spiritualité chrétienne, Guy Gilbert a voulu lui consacrer un petit guide pratique afin de répondre aux multiples interrogations qui lui sont faites régulièrement : Pourquoi prier ? Comment prie-t-on ? Obtient-on des grâces ? Ressent-on la présence de Dieu ? Qui est en face de nous lorsque l'on prie ? Quelle place accorder à la prière dans la vie quotidienne ?…
En entrant dans l’intimité de la foi, Guy Gilbert offre au croyant de précieuses pistes pour enrichir notre dialogue et renouveler quotidiennement avec bonheur ses façons de prier.
Ce livre contient bon nombre de conseils pratiques, fruits d’une longue expérience au service des autres, conseils empreints de beaucoup d’intelligence des situations, de psychologie et de foi.
- des récits d’histoires vécues mettant en scène diverses problématiques
- des conseils pour faire face à ces situations
- des encadrés avec des extraits de textes de sagesse
- une bibliographie des meilleurs ouvrages sur la question
20:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans AMIS ( ES ) SPIRITUELS OU ARTISTES., CULTURE., LE REGARD DE BRUNO., LES BLOGS AMIS., LITTÉRATURE., SOCIÉTÉ., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
15/02/2011
Quel est le type de poésie qui nous fera redécouvrir le mystère du monde ?
Il existe un lien incontournable entre la qualité de relation que l’on entretient avec soi-même et celle que nous souhaitons établir avec l’Autre. Il n’est pas de relation à l’autre si un minimum vital d’amour pour soi n’est pas assuré.
La spiritualité serait en chacun ce minimum de cohérence et d’amour avec et pour soi-même qui fait qu’un être humain se tient dans son identité. Une sorte de sérénité ou de sécurité fondamentale, d’acquiescement à sa propre singularité, ce par quoi chacun est incommunicable et qui permet pourtant qu’il entre en relation. Du coup, le spirituel serait aussi ce qui en l’homme passe l’homme, l’ouvre à l’Universel, lui permet de prendre du recul, de ne pas s’engluer toujours dans le particulier, de percevoir les enjeux au-delà de l’immédiat, d’inventer avec d’autres, une histoire.
Cette dimension spirituelle appartient à tout homme et ne relève pas d’abord du " religieux ". Le spirituel, entendu en ce sens, n’est pas désincarné. " Car le spirituel est lui-même charnel ", nous rappelait Péguy. Comment en serait-il autrement s’il signifie l’adhésion d’un être avec lui-même, en même temps que son ouverture aux autres, tel qu’il est, tels qu’ils sont.
Nous entrons dans une écologie mentale, l’écologie de l’esprit qui permet de revaloriser le noyau émotionnel et porteur des valeurs de l’être humain, face à la nature. Elle permet de développer l’aptitude à l’intimité, d’être à l’écoute du message que tous les êtres diffusent par le simple fait qu’ils sont là, par leur relation à ce qui les environne, par leur capacité de symbiose avec l’univers pris dans sa complexité, dans sa majesté et dans sa grandeur. Elle conduit au renforcement des énergies psychiques positives de l’être humain pour pouvoir affronter avec succès le poids de l’existence et les contradictions de notre culture dualiste, machiste et consommatrice.
Sans révolution de l’esprit, une révolution de la relation entre l’individu et la nature sera impossible. L’écologie mentale trouve ses racines dans la profondeur humaine. C’est là que s’élaborent les grandes motivations, la magie secrète qui transforme le regard sur la réalité, la transfigurant en ce qu’elle est, un maillon de l’immense communauté cosmique.
Si, l’éthique dégénère en codes de préceptes et d’habitudes de comportement, l’écologie mentale court le risque de se perdre dans la fascinante symbolique intérieure, si toutes deux ne sont pas l’expression d’une spiritualité ou d’une mystique. Quand nous parlons de mystique, nous pensons à une expérience fondamentale englobant toute chose, par laquelle la totalité des choses est captée en tant qu’ensemble organique chargé de signification et de valeur. Quel est le type de poésie qui nous fera redécouvrir le mystère du monde et notre sensibilité, afin que tous les êtres puissent être reliés ?
Quelle puissance spirituelle vécue nous engendrera dans cette société dont nous sommes tous frères. Nul n’est étranger sur n’importe quel morceau de terre. Et surtout pas les Roms, ces fils de liberté, les Arabes, ces fils de Lumière, Les Noirs, ces fils de sang battant, les Chinois, ces fils de sagesse et tous les étranges étrangers qui forment les couleurs de notre planète. Tout individu est un frère, un soleil qui éclaire nos valeurs manquantes. Un spirituel Apôtre du Christ se doit, plus que tout autre, retisser du lien social. Il vit l’utopie du Royaume de Dieu sur Terre. Et peu importe qu’il soit ridiculisé, exclu à son tour du regard des bien-pensants.
La prière donne l’oxygène nécessaire aux personnes strangulées par les autres.
Son devoir est de plaire à Dieu plutôt qu’aux Hommes et ceci même si son comportement fraternel et généreux, contredit cette société orgueilleusement égoïste. Nous avons Tous le même Père donc nous sommes tous frères en Humanité. Et cette Vérité évangélique, voire métaphysique ne saurait être contredite, ni souffrir d’exceptions.
Bruno LEROY.
19:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA POÉSIE DE LA VIE, LE REGARD DE BRUNO., SOCIOLOGIE., SOLIDARITÉ., SPIRITUALITÉ, THÉOLOGIE CONTEXTUELLE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/02/2011
Se respecter soi-même et se faire respecter des autres.
S'affirmer positivement ou afficher refus et résistance sont deux façons d'atteindre l'identité personnelle et de la manifester. L'incapacité d'emprunter l'une ou l'autre voie, chez un adulte, est signe d'une maturité inachevée. Affirmation et refus prennent racine dans l'individu et lui permettent de se poser différent face à l'autre. Mais l'autre contribue aussi à façonner l'identité en jouant le rôle de miroir et en reflétant à l'individu sa propre valeur.
C'est le cas de l'amour maternel et paternel, de l'amour du couple ou de l'estime qui se développe entre collègues de travail. Ces relations sont normalement marquées par l'acceptation mutuelle.
Rêvons d'une société où notre confiance serait force de persuasion avec ce regard d'amour qui fait grandir l'autre en son humanité afin qu'il puisse s'affirmer face à la rudesse d'un monde qui néglige mortellement nos individualités. Rêvons d'une humanité libérée et faisons en sorte que nous aidions à cette libération par notre confiance donnée avec amour à ceux et celles dont les pas hésitant demandent qu'on les soutienne dans leur titubation vers leur affirmation.
18:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LE REGARD DE BRUNO., PÉDAGOGIE., PSYCHOLOGIE., QUESTIONS D'ADOS., SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES., SOCIÉTÉ., SOCIOLOGIE., SOLIDARITÉ., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
L'évangile au guidon.
10:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SOCIÉTÉ., SPIRITUALITÉ, SUPER COOL !, TÉMOIGNAGES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
05/02/2011
TOUT SACRIFIER SAUF L'AMOUR.
- Être capable d’accepter l’autre tel qu’il est
- Être capable de s’accepter soi-même, tel qu’on est
- Être capable de dire : moi, je pense différemment, mais ça ne m’empêche pas d’aimer, d’avoir un cœur
- Être capable de traiter l’autre comme je voudrais qu’on me traite
- Être capable de reconnaître que l’autre peut avoir raison
- Être capable de reconnaître ses torts, en les reconnaissant, on se grandit
- Être capable de réaliser l’autre tel qu’il est, et non tel que je voudrais qu’il soit
- Être capable de dire : je te félicite !
- Être capable de dire : excusez-moi !
- Être capable de pardonner
- Être capable d’écouter l’autre sans le répéter à d’autres
- Être capable de retenir sa langue afin de ne pas offenser
- Être capable d’encaisser des coups sans vouloir les remettre
- Être capable d’accepter d’être dérangé par les autres
- Être capable de sacrifier de son temps pour le dédier à l’autre
- Être capable de dire Merci !
- Être capable de dire ensemble : Notre Père que ta volonté soit faite, pardonne-nous
- Être capable de tout sacrifier, sauf l’Amour !
21:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., MÉDITATIONS., POÉSIE, POÉSIE DE L'INSTANT., POÉSIE SPIRITUELLE., POÉSIES SPIRITUELLES., POUR LES JEUNES., Prières, Prières., RÉFLEXIONS ET PENSÉES, RÉFLEXIONS LITTÉRAIRES., RÉFLEXIONS., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
23/01/2011
L'Amour est épanouissement constant de la Vie.
12:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., CONVERSIONS, LA POÉSIE DE LA VIE, LE REGARD DE BRUNO., MÉDITATIONS., PÉDAGOGIE., PENSÉES PERSONNELLES, POUR LES JEUNES., RÉFLEXIONS ET PENSÉES, RÉFLEXIONS LITTÉRAIRES., RÉFLEXIONS., SOCIÉTÉ., SPIRITUALITÉ, THÉOLOGIE CONTEXTUELLE., VIVRE L'ÉVANGILE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
18/01/2011
Intervention Mgr. SCHERRER, Evêque de Laval.
« L’hospitalité à l’épreuve du temps » : c’est le titre de la contribution que donnera Sœur Sophie de Saint Joseph, Petite Sœur des Pauvres, mais c’est plus largement le thème inspirateur de ce congrès qui rassemble les Présidents et Présidentes des Hospitalités ce weekend. Puisqu’il m’a été demandé d’introduire cet évènement, c’est bien volontiers que je prends la parole ce matin. Je laisserai le soin à sœur Sophie d’approfondir le sens de l’hospitalité dans la lumière donnée par le témoignage de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres. Pour ma part, j’aimerais davantage valoriser le sens et l’importance du temps, ce temps, dont la dimension, avec celle de l’espace, fait partie intégrante de notre condition de créatures. Impossible de penser notre destinée d’hommes et de femmes créés par Dieu en dehors de cette dimension du temps. Chrétiens, notre vocation est d’aimer à la manière de Jésus, mais nous voyons bien que cet appel fondamental ne se vit pas simplement dans la ferveur des commencements, mais qu’il se déploie dans la durée du temps, dans la dynamique d’une maturation et d’une croissance qui est constitutive de cet appel plus fondamental encore à être et à devenir des saints et des saintes selon l’invitation de Pierre dans sa première épître : « À l’exemple du Saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, parce que moi, je suis saint » (1 Pi 1,15-16).
C’est le grand défi, en particulier quand nous préparons des fiancés au mariage, de les faire entrer dans cette compréhension du temps si décisive pour mener à bien cette aventure de la vie conjugale et la rendre féconde dans tous les sens du terme. La question de la durée dans le temps est aujourd’hui une question essentielle. Car nous vivons dans une civilisation de l’immédiateté, du tout, tout de suite. Nous le constatons dans les exigences commerciales de nos contemporains. Si j’ai envie d’un réfrigérateur, d’une auto ou d’un ordinateur, aucun obstacle ne doit m’empêcher de l’acquérir dans les délais les plus brefs. Il en va de même sur le plan des relations amoureuses elles-mêmes ; on le voit bien aujourd’hui, ce qui prévaut bien souvent, c’est le nomadisme sentimental et affectif. On imagine trouver son épanouissement dans des expériences fugaces, éphémères, changeantes. La durée du temps est pourtant la seule vérification de notre amour. « La fidélité dans le temps est le nom de l’amour » (Benoît XVI à Fatima). Avant lui, Jean-Paul II avait parlé d’une « loi de gradualité » pour évoquer cette tension progressive des époux vers cet idéal de l’amour humain transfiguré par l’amour de Dieu (1).
Toute vocation, quelle qu’elle soit, intègre cette dimension essentielle du temps. Or nous mesurons tous notre incapacité, sans la grâce de Dieu, à inscrire nos ‘oui’ dans cette progressivité ascendante, dans cette gradualité dont parlait Jean-Paul II ; nous voyons bien qu’il nous est difficile de faire nôtre cette exigence de gratuité qui consiste à durer dans l’amour, qui consiste à grandir dans ce que j’appellerais la « constance » de l’amour. Le grand défi de la vie spirituelle, de la vie chrétienne, c’est d’entrer jour après jour dans la constance de l’amour ; c’est d’apprendre à ne plus zapper avec nos sentiments, avec nos émotions, avec nos promesses, nos résolutions pour entrer avec celui qu’on a choisi d’aimer dans la vérité d’une relation qui dure.
C’est peut être ici l’occasion de nous redire ce qui fait l’originalité du christianisme dans sa manière singulière de comprendre et de concevoir le temps. Le christianisme a apporté un sens de l’histoire. C’est le premier rappel que je voudrais faire en commençant.
I. LA CONCEPTION DU TEMPS DANS L’HELLÉNISME ET LE JUDÉO-CHRISTIANISME
Chez les Grecs, d’abord – mais c’est déjà vrai dans les cultures les plus anciennes et les plus traditionnelles (l’hindouisme : les Veda, datés de 1500 avant notre ère) –, le temps se déroule selon un cycle éternel où toutes choses se reproduisent indéfiniment. C’est le mythe de l’éternel retour qui induit chez l’homme de culture grecque une soumission au temps qui sera nécessairement ressentie comme un asservissement et une malédiction. « De là vient que la pensée philosophique grecque s’épuise à résoudre le problème du temps. De là également tous les efforts qu’elle fait pour se libérer, pour échapper à ce cycle éternel, c’est-à-dire pour s’affranchir du temps lui-même. Les Grecs ne peuvent concevoir que la délivrance puisse résulter d’un acte divin accompli dans l’histoire temporelle. La délivrance réside, pour eux, dans le fait que nous passons de notre existence d’ici-bas, liée au cycle du temps, dans l’au-delà, soustrait au temps et toujours accessible. La représentation grecque de la félicité est donc spatiale, définie par l’opposition entre ici-bas et au-delà ; elle n’est pas temporelle, définie par l’opposition entre le présent et l’avenir. Elle ne saurait être déterminée par le temps, puisque celui-ci est conçu comme un cercle » (2).
En sens contraire, dans la prédication chrétienne primitive, la conception du salut est rigoureusement temporelle. Pour les chrétiens, le temps n’est pas un cercle, mais une ligne droite, une ligne ascendante à laquelle on attribue un commencement (archè) et une fin (telos). Au centre de cette ligne se situe l’évènement de la naissance, de la mort et de la résurrection de Jésus de Nazareth, ce Jésus, Christ, que nous reconnaissons, nous chrétiens, comme la révélation absolue (et définitive) de Dieu aux hommes. C’est à partir de ce point central que s’opère le décompte des années dans notre système chronologique, une habitude qui a été prise définitivement au XVIII° siècle.
Parce que le temps en christianisme est conçu comme une ligne ascendante, un « accomplissement » (plerôma) y devient possible. Compris de cette manière, le temps n’est pas une réalité opposée à Dieu, mais le moyen dont Dieu se sert pour révéler l’action de sa grâce... et j’ajouterais, le moyen pour nous, les hommes, de sceller notre destinée personnelle et collective par des choix de liberté qui soient vraiment salutaires, porteurs d’amour. On perçoit donc cette particularité essentielle du christianisme : si les anciens subissaient le temps, les chrétiens, eux, le vivent à plein comme une réalité donnée par le Créateur. C’est l’expérience que fait chaque individu : il vit un temps fini qu’il ne se donne pas mais qu’il reçoit. Le temps des chrétiens est un temps donné : notre existence elle-même est un don, c’est une chance qui nous est accordée. Elle est le lieu où notre liberté est appelée à s’épanouir et à se déployer dans le sens du don. Créés libres à son image et à sa ressemblance, nous sommes « appelés par Dieu à vivre la durée située entre notre naissance et notre mort dans l'amour de Dieu et l'amour des autres, durée parcourue comme un chemin vers le Royaume, voie ouverte par le Christ lui-même et définie par lui » (3). C’est ainsi que le temps chrétien est par excellence le temps de l’espérance, un temps ouvert à la fois à la corporéité et à l’intersubjectivité :
- à la corporéité, en ce sens que notre corps, par lequel nous sommes en ouverture sur le monde, est le lieu où nous prenons conscience de notre finitude et en même temps de la valeur du temps qui nous est accordé. Pour cette raison, la maturité du temps ne vient pas de sa durée biologique mais du drame qui s’y joue. On pense à tous ces saints (Stanislas Kostka, Louis de Gonzague, Thérèse de Lisieux, etc.) ou ces génies (Mozart, Schubert) qui sont morts jeunes et ont saisi l’instant de la chance dans le temps qui leur était accordé ; ils sont su, par leur sainteté et leur génie justement, inscrire dans la brièveté des jours une sorte de plénitude, d’absolu. Ils ont inscrit l’absolu dans le fragmentaire (4).
- à l’intersubjectivité, car l’ouverture du temps propre ne se fait pas seulement en direction du monde, il se fait aussi en direction de l’autre. L’homme est un être social, un être de relations, un être, par conséquent, dont les actes librement posés ont une incidence collective. Mystérieusement, les choix que nous posons, les décisions personnelles que nous prenons dans le déploiement de ce temps qui nous est propre, ces décisions, aussi petites soient-elles, affectent la destinée de l’humanité en général. C’est ainsi que le temps personnel et le temps collectif se croisent, s’interpénètrent. Autant le dire, notre existence est unique, et parce qu’elle est unique, elle s’offre comme un « chantier » où chacun est invité à construire son éternité, mais avec cette conviction qu’on ne peut opérer son salut qu’en coopérant au salut de tous. Comme le disait Denise Legrix : « Le véritable bonheur est de faire celui des autres ». De là l’importance de remplir chaque instant d’une plénitude de sens et d’une plénitude d’amour en se donnant aux autres, tout spécialement les pauvres et les malades, dans une attitude de service et d’hospitalité.
II. CRÉATION INITIALE ET CRÉATION CONTINUÉE
En christianisme, nous sommes donc dans la conception d’une ligne temporelle de l’histoire du salut qui va de la création initiale à la nouvelle création, celle que le Christ a inaugurée par sa mort et sa résurrection. Saint Irénée de Lyon est l’un de ceux qui ont su le mieux mettre en valeur cette dynamique d’un salut de l’homme par Dieu qui intègre la dimension du temps. Irénée qui est un grand connaisseur des Saintes Écritures sait que le monde de la Genèse est créé une fois pour toutes par l'unique Dieu Créateur dans un acte d'amour. Mais il montre comment cette création ne s’est pas opérée d’un seul coup, comme par un simple maniement de baguette magique : la création de Dieu est échelonnée dans le temps, par étapes successives. Comme l'artiste crée son œuvre, Dieu procède par degrés, par phases, par touches successives. L’opération de Dieu, son action créatrice est en réalité coextensive à toute l’histoire de l’humanité, du début jusqu’à la fin. C’est pourquoi Irénée insiste très fort sur le fait que Dieu ne créé pas l’homme parfait dès le commencement, mais perfectible, afin de se donner la joie de pouvoir le combler selon une dynamique de croissance (incrementum) et de progrès (augmentum) correspondant à la fois aux capacités forcément limitées de la créature et à la surabondance d’Amour du Créateur. Pour le dire autrement, la raison de la création temporelle est dans l’ajustement graduel de la créature aux biens toujours plus nombreux que Dieu entend lui prodiguer. C’est par conséquent toute l’histoire qui, dans son déroulement, dans son déploiement, est pensé comme le lieu d’une divinisation progressive de l’homme. Cela est manifeste dans la théologie d’Irénée pour qui la loi du temps a une fonction révélatrice et épiphanique de l’Amour de Dieu et de sa puissance. Dieu, écrit Irénée, est « Celui-là même qui a toujours davantage à distribuer à ses familiers, et qui à mesure que progresse leur amour pour Lui, leur accorde des biens toujours plus nombreux et plus grands » (5).
L’originalité de la doctrine juive et chrétienne de la création est là : dans cette affirmation de l’immanence de l’action créatrice de Dieu en tout être, une action ininterrompue depuis les origines. Dans cet esprit, l’homme créé à l’image et à la ressemblance du Créateur est appelé à passer sans cesse d’un moins-être à un plus-être. Saint Paul dira : de « psychique », il doit devenir « spirituel » (cf. 1 Co 15,45). L’apôtre est celui qui nous explique le mieux comment nous avons été créés dans le Fils, ou plus exactement comment nous avons été créés vers le Fils, ce qui signifie que notre perfection est liée à l’image divine pleinement manifestée à la fin des temps dans l’humanité glorifiée du Fils de Dieu. La vocation de l’homme, dira Paul, c’est de parvenir à « la plénitude de la stature du Christ » (cf. Eph 4,13). Il y a, sous-jacente à la pensée chrétienne, comme une loi d'entropie positive du genre humain en marche vers son accomplissement ultime. C’est pourquoi la perfection de la créature n’est pas située au début, mais à la fin : la création achevée, l’humanité parfaite, nous la contemplons déjà dans la personne du Christ ressuscité, dans son humanité glorifiée. C’est vers cette ressemblance avec le Christ que nous devons tendre avec toutes les forces de notre foi, de notre espérance et de notre amour.
a) L’espérance chrétienne et les dimensions du temps
Il y a donc une tension eschatologique de l’homme en chemin vers la plénitude de son accomplissement, et c’est cette tension eschatologique qui fonde la singularité de l’espérance chrétienne. Il est intéressant de voir comment l’espérance chrétienne intègre les trois dimensions du temps :
- le passé, avec la mort-résurrection du Christ comme évènement situé dans l’histoire
- le présent avec l’action présente du Christ ressuscité à l’œuvre dans notre monde
- le futur avec l’attente de l’avènement du Royaume plénier de Dieu
Voilà les trois assises sur lesquelles repose l’espérance chrétienne. On comprend à partir de là que le Royaume de Dieu qui est objet de notre espérance n’est pas simplement et purement une réalité de l’au-delà. Ce Royaume, qui a été inauguré dans l’activité de Jésus (sa prédication, l’accueil et le pardon qu’il a réservé aux pécheurs, les miracles qu’il a accomplis), continue de s’édifier en chacune de nos vies, à travers nos engagements, nos combats, nos souffrances aussi. On perçoit peut-être mieux, à partir de là, ce qui confère à l’espérance chrétienne sa physionomie propre. Beaucoup en effet voient dans l’espérance une sorte d’utopie qui nous propulserait dans un au-delà de nous-mêmes jusqu’à nous faire démissionner de nos tâches présentes. On se souvient que les athéismes et les philosophies du soupçon voyaient dans l’espérance chrétienne un « opium » pour le peuple, comme un moyen de s’évader dans des paradis artificiels pour échapper à cette condition humaine parfois douloureuse et pesante qui est la nôtre. Mais rien n’est en réalité plus étranger à nos convictions nourries de l’Évangile. L’espérance n’est pas une fuite en dehors de notre histoire. Elle nous amène à construire l’avenir dans le hic et nunc de nos existences et de nos engagements. Par conséquent, loin d’être une démission, l’espérance est au contraire au fondement même de la mission et de l’engagement chrétien. L’espérance qui est tendue vers le futur se vit au présent. Elle est « une force qui nous tire audacieusement vers l’avant, vers la nouveauté, vers le changement, l’inédit. Elle est le contraire de la nostalgie du passé et de la stagnation, de l’immobilisme » (Bruno Leroy). Elle est la « petite sœur, disait Péguy, qui fait marcher les deux autres (la foi et la charité) ». C’est donc une vertu qui nous engage au plus haut point, qui nous presse à aimer nos semblables, à leur offrir le témoignage d’une vie où la parole est en cohérence avec les actes. Espérer, c’est s’engager personnellement pour que le monde devienne plus lumineux et un peu plus humain. L’espérance est donc créatrice ; elle nous rend acteurs de la transfiguration du monde et de l’histoire. C’est l’expérience des saints et des saintes.
Espérer, c’est en définitive faire entrer notre vie dans le réel de nous-mêmes sachant que pour un chrétien, notre réel, notre vraie substance, c’est le Christ en personne qui, par sa mort et sa résurrection, nous a déjà fait « passer » (c’est le sens du mot Pâques) de ce monde dans le monde nouveau. Comme chrétiens, nous croyons que l’humanité a de l’avenir parce que, précisément, Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. Un vrai chrétien est donc quelqu’un qui vit comme il espère. Le grand drame de beaucoup de nos contemporains, c’est qu’ils passent toute leur vie à côté d’eux-mêmes, ils laissent leur existence se dissoudre dans le néant, le hasard, l’éphémère, l’accidentel. En sens contraire, Benoît XVI, dans son beau discours aux Bernardins, a mis en valeur l’exemple des moines qui ont vécu le temps comme une entrée dans l’éternité : « Au milieu de la confusion de ces temps où rien ne semblait résister, les moines désiraient la chose la plus importante : s’appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours, trouver la Vie elle-même. Ils étaient à la recherche de Dieu. Des choses secondaires, ils voulaient passer aux réalités essentielles, à ce qui, seul, est vraiment important et sûr. On dit que leur être était tendu vers l’eschatologie ».
b) Vivre la grâce de l’instant présent
Impossible par conséquent de comprendre le salut chrétien sans cette tension eschatologique de l’homme vers Dieu. Cette édification du Royaume nouveau intègre l’efficacité des sacrements. Par les sacrements, en effet, le monde invisible est déjà présent réellement : « cela est », ainsi que le prêtre le dit lors de la consécration du pain eucharistique.
Les sacrements vécus dans le temps nous font déjà sortir de ce temps qui s’écoule pour nous rendre présent à l’éternel Présent. Ils nous font prendre la dimension de notre être éternel.
C’est ainsi que la liturgie célèbre l’irruption de l’éternité dans le temps. De Noël à Pâques, de l’Ascension à la Pentecôte, au gré des rendez-vous successifs du calendrier liturgique, nous entrons dans l’aujourd’hui de la création nouvelle inaugurée par la résurrection du Christ.
Voilà pourquoi le véritable appel qui nous est adressé comme chrétiens, c’est de vivre l’aujourd’hui de Dieu et de son amour, c’est de vivre l’instant présent de sa grâce. La manière dont nous vivons l’instant présent est la vérification concrète de notre attachement au Christ et à son Église. C’est en vivant intensément l’instant présent que nous progressons vers le Royaume et le faisons déjà advenir en ce monde. Un proverbe espagnol dit en sens contraire :
« Le chemin de tout à l’heure et la route de demain mènent au château du rien du tout ».
L’instant présent est chemin vers la sainteté parce qu’il est le point de contact avec la volonté divine. Nous n’atteignons Dieu que dans chaque instant : vivre chaque instant avec un maximum d’amour, voilà le secret d’une vie chrétienne heureuse.
C’est bien là certainement un grand défi à relever quand on voit aujourd’hui à quel point notre rapport au temps a changé. Nous sommes témoins en effet d’une formidable accélération du temps ces trente ou quarante dernières années :
- par les progrès de la technologie : nos manières de communiquer, de nous déplacer ont considérablement changé les modes de vie.
- la société de consommation nous place devant une multiplicité de choix matériels et relationnels (produits d’alimentation, sports, loisirs)
- l’afflux massif d’informations qui nous viennent de toutes parts engendre un phénomène d’extériorisation maximale qui fait que le temps externe a pris la majeure part de notre perception au détriment de notre temps interne, de ce qui se passe à l’intérieur de nous (question du déficit d’intériorité chez les jeunes générations).
Le temps numérique, celui de nos montres, a fini par imposer sa dictature au cœur de nos vies, sans que nous ayons pu résister à sa conquête. Ce temps numérique qui règle nos journées est aussi une mesure de l’efficacité économique. Combien de machines ont remplacé les hommes pour des raisons de temps. Et c’est même devenu un critère dans le recrutement et le management des hommes entre eux : dans les embauches, on privilégie ceux qui font en deux heures ce que d’autres font en quatre. On en est arrivé à cette déformation qui nous fait concevoir l’accélération comme une qualité : aller plus vite, c’est être plus intelligent, aller plus vite, c’est être plus heureux. Mais en réalité, depuis 15 ou 20 ans, je parle pour notre monde occidental, nous constatons une régression de l’humanité. On a vu régresser notre comportement humain dans sa capacité relationnelle, dans sa capacité à être heureux, sa capacité à se suffire de ce que l’on a. « Tout doucement est en train de s’installer en nous la perception de l’échec du temps linéaire. C’est là une révolution culturelle majeure : s’apercevoir que demain n’est pas toujours mieux qu’hier, que cette grande hypothèse du XVII° siècle qu’on va toujours vers mieux est en train d’être vouée à l’échec » (6).
Comment, à partir de là, ré ancrer le temps dans la personne ? En retrouvant cette dimension fondamentale de la rythmique corporelle. Le fait est qu’il faudra toujours neuf mois pour faire un enfant, qu’on n’est pas plus intelligent à 10 ou 20 ans aujourd’hui qu’il y a dix mille ans, signe que la rythmique de l’éveil de l’intelligence ne s’accélère pas. Il y a donc un temps naturel, un temps fondamental. C’est à ce temps de la nature qu’il faut savoir par moments se ré étalonner, ce que favorise par exemple l’occasion des vacances chaque été en famille, ce qu’on redécouvre également à travers les pèlerinages (en particulier celui de Saint Jacques de Compostelle) qui suscitent un engouement croissant depuis plusieurs années.
La deuxième manière de ré ancrer le temps dans la personne, c’est de redécouvrir comment la valeur du temps est liée concrètement à ce que nous vivons. Et ça, c’est la relation humaine.
« La relation humaine est le lieu où je découvre avec émerveillement que l’essentiel, c’est de perdre du temps ; pas simplement d’en prendre, mais d’en perdre. On ne commence vraiment à aimer que quand on perd du temps»7. Mère Teresa disait : « Ne laisse jamais quelqu’un que tu rencontres avant qu’il ne soit heureux de ta rencontre ».
N’est-ce pas le grand défi à relever lorsqu’on s’engage à accompagner les malades !
C’est cet amour au présent en effet qu’attend le pauvre, le malade, notre prochain. Cet amour exige une attention particulière : une attention qui passe par le regard : regarder autrui, c’est s’efforcer de percevoir ses besoins, ses désirs, ses difficultés, ses aspirations, ses souffrances. Et c’est, après les avoir pressentis et découverts, lui donner ce qu’il attend et ce qui lui manque. Cet amour suppose que l’on se mette sur le même plan que l’autre, sans ombre de mépris, de condescendance : ne pas jouer au docteur si on ne l’est pas, ni au psychologue. Il faut avoir sur l’autre un regard d’amour, un jugement d’amour. Evidemment, cette disponibilité à l’autre ne va pas sans une permanente désappropriation de soi. C’est en ce sens que le temps constitue une mise à l’épreuve de notre charité, de notre agir chrétien. Pouvoir l’intégrer concrètement dans nos engagements caritatifs ou pastoraux est en définitive le moyen le plus sûr d’entrer dans le véritable esprit de l’hospitalité chrétienne. Je vous remercie de votre attention
_____________________________________
1 . Cf. Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n. 34.
2 . Oscar CULMANN, Christ et le temps, Delachaux et Niestlé 1965, p. 37.
3 . Solange THIERRY, « Temps de l’Inde et temps chrétien ». Sur le site www.religions.free.fr. L’auteur est ancienne directrice d'études à l'École Pratique des Hautes Études de la Sorbonne et spécialiste de la culture orientale et du sanskrit.
4 . Mais on peut tout autant parler de ceux dont la vocation s’est opérée sur le tard, comme Sainte Thérèse d’Avila, Jeanne Jugan, Petite Soeur Magdeleine, Mère Teresa, des fondatrices d’ordre qui avaient toutes autour de la quarantaine au moment où leur choix de vie s’est précisé. Elles ont « rattrapé »le temps avec une audace et une foi extraordinaires.
5 . Adversus Haereses IV, 9,2.
6 . Samuel ROUVILLOIS, « La gestion du temps », Dossier paru dans Vivre Marie, Bulletin de l’Amicale des Petits
Frères de Marie, n° 139, septembre 2010, p. 18.
7 . Ibid., p. 19.
Lire sur le lien suivant : http://www.asprehofran.net/rubrique,intervention-mgr-sche...
20:16 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS., SPIRITUALITÉ, TÉMOINS DE CE TEMPS., THÉOLOGIE CONTEXTUELLE., THÉOLOGIE., VIVRE L'ÉVANGILE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
19/12/2010
Vivre avec Dieu signifie le chercher et vivre en relation avec les autres.
Pour le prophète la pauvreté et l’injustice qui existent de son temps ne sont pas normales ; elles sont vues comme le résultat de l’orgueil de certains au détriment de la majorité des autres, réduits à la misère.
Le problème auquel devaient faire face les prophètes de ce temps était la fausse adoration du Dieu vrai.
La nouveauté radicale de leur message est que l’élection divine n’exclue pas la possibilité d’être rejeté. Les prêtres et le peuple pensaient avant eux que le pouvoir de Dieu était de leur côté et que Dieu se faisait le défenseur de leurs valeurs, de leurs intérêts et de leurs styles de vie.
Vivre avec Dieu signifie désormais, pour les prophètes, le chercher dans son coeur et vivre dans la droiture de Dieu en relation avec les autres (les humains et la terre). Alors le Dieu invisible devient visible à travers la création et les créatures.
Les temps sont graves. Le jugement de Dieu est comme suspendu au dessus d’Israël. En politique, en matière de finances ou de religion, on ne peut plus compter faire comme d’habitude. Les gens sentent qu’ils ont un certain « contrôle » sur Dieu (Amos 5,14 ; Michée 3,11 ; Isaïe 7,14).
Mais la manière dont Dieu voit le futur n’est pas la nôtre. Dieu interpelle notre présent et il n’y a pas de possibilité de fuir . Le choc d’une possible catastrophe est la manière dont Dieu use pour infliger une divine thérapie aux humains.
Le problème est présenté comme si les humains souffraient d’une forme d’amnésie (oubliant Dieu ou se détournant de lui) et de schizophrénie (en divisant sa vie : d’un côté la religion de l’autre la vie socio-économique). La seule manière de soigner ces maladies est un acte chirurgical radical : terrifier le peuple avec un verdict de mort.
En tant que messager de Dieu, le prophète a pour fonction de rendre efficace, dans le présent, le choc eschatologique que prépare Dieu pour le futur afin qu’Israël retrouve son identité et sa vocation et ainsi repasse de la mort à la vie.
Pour le prophète la pauvreté et l’injustice qui existent de son temps ne sont pas normales ; elles sont vues comme le résultat de l’orgueil de certains au détriment de la majorité des autres, réduits à la misère.
Dieu a créé le monde pour tous et veut que tous partagent ; quelque chose doit être dit et fait pour rétablir cette vérité . Il doit y avoir une conversion, un changement assez radical de style de vie qui ne soit plus celui de l’urbain prospère mais plutôt celui du nomade vivant de manière précaire dans le désert, la place où Dieu a d’abord fait alliance avec son peuple.
Le message du prophète c’est qu’il faut chercher Dieu (sortir de l’amnésie) et pratiquer la justice (sortir de la schizophrénie), mais aussi qu’il faut développer une plus grande perception spirituelle (de l’attention, du discernement et de la disponibilité par rapport à Dieu) et une sensibilité morale (sensibilité à l’injustice et à l’iniquité qui sont contraires au projet de Dieu ; solidarité à avoir avec le peuple de Dieu tout entier et pas seulement avec l’élite).
Se retourner vers Dieu , ce qui semble presque impossible (comment peut-on accepter de changer de style de vie ?) , requiert une ouverture aux dons de Dieu, car Dieu est un dieu qui prend soin de nous, un Dieu de compassion. C’est pourquoi les prophètes ne sont pas des personnes du désespoir mais de l’espérance.
Faire justice aux pauvres (à tout le peuple) est la condition pour bénéficier de la justice de la part de Dieu.
Les prophètes sont des « révolutionnaires sociaux » parce qu’ils sont fondamentalement des « conservateurs religieux ».
Bruno LEROY.
11:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., COMBAT SPIRITUEL., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
16/12/2010
NOËL LIBÉRATION VENUE DU CIEL.
13:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., COMBAT SPIRITUEL., LE REGARD DE BRUNO., PENSÉES PERSONNELLES, SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/12/2010
Tu es notre Liberté.
Tu es notre liberté
Tu nous as voulus libres et responsables,
Toujours capables d'inventer du nouveau
et de vaincre les fatalités.
Tu es notre Espérance,
Tu n'es pas seulement " en haut ",
Tu es sans cesse en avant,
En avant des hommes et du monde.
Seigneur Dieu,
Ami de l'homme, tu nous fais confiance,
Tu as fait confiance à Marie, ta mère ;
Tu as fait confiance à des gens tout simples,
Ni plus malins, ni meilleurs que d'autres,
Et tu leur as demandé de changer le monde.
Tu nous as apporté la Bonne Nouvelle libératrice,
Non comme une vérité toute faite,
Mais comme une vérité à faire.
Aide-nous à croire vraiment
Qu'en ton Fils,
Vivant au delà de la mort,
Tout est possible,
Puisque nous sommes habités par son Esprit.
Bruno LEROY.
19:56 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., LITTÉRATURE., POÉSIE, POÉSIE DE L'INSTANT., POÉSIE SPIRITUELLE., POÉSIES SPIRITUELLES., Prières, Prières., SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |