04/02/2008
TA FOI T'A SAUVÉE !
Saint Marc aime les descriptions brèves, précises et bien délimitées. Or voilà qu’il nous rapporte deux miracles imbriqués en un seul récit, particulièrement complexe. Il aurait fort bien pu présenter les deux événements successivement, en deux unités distinctes, juxtaposées, comme il le fait d’habitude. Le choix de la structure composée que nous venons d’entendre est clairement intentionnel et ne peut être qu’une invitation à interpréter les deux miracles ensemble, comme s’il s’agissait de deux aspects d’une même action pédagogique de Jésus.
Le point commun entre Jaïre et la femme bénéficiaire de la guérison, est leur ardent désir d’une intervention salvifique de Notre-Seigneur, l’un en faveur de sa fille, l’autre pour elle-même. Tous deux vont d’ailleurs obtenir l’objet de leur espérance comme réponse à leur acte de foi. Comme « le sens jaillit de la différence », voyons maintenant le contraste entre les deux récits.
Jaïre est un notable : il est chef de la synagogue, il est entouré de serviteurs, sa maisonnée est nombreuse. La femme dont il est question est anonyme ; elle restera connue comme « la femme hémorroïsse », autrement dit : elle est identifiée au mal dont Jésus va la délivrer. Elle est seule, et son attitude trahit l’isolement dans lequel l’enferme son mal ; celui-ci l’empêche d’avoir une vie familiale, ce qui est pour une femme juive, la suprême humiliation, interprétée comme une réprobation divine.
Il n’est pas précisé que Jaïre ait convoqué tous les médecins de la région auprès de son enfant, mais on peut le supposer vu l’intensité de sa détresse : tout comme la femme, il a épuisé tous les recours humains possibles. En accourant vers Jésus, c’est vers Dieu qu’ils se tournent, comme le trahit l’attitude de Jaïre - il tombe aux pieds du Seigneur et le supplie - et le débat intérieur de la femme, convaincue qu’un simple contact avec le vêtement de Jésus suffirait à la « sauver ». Tous deux accomplissent donc une démarche de foi, qui leur vaudra l’exaucement de leur requête.
Cependant leur attitude ne se recoupe pas totalement. Le chef de la synagogue vient au-devant de Jésus, et s’adresse à lui pour le prier de venir « imposer les mains à sa fille pour qu’elle soit sauvée (de la mort) et qu’elle puisse continuer à vivre ». La pauvre femme se dit en elle-même : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée ». Sa foi intense n’a pas besoin de « déranger » le Maître : elle croit qu’un simple contact discret suffira à libérer en sa faveur la puissance divine de guérison qui repose sur lui. Les faits lui donnent raison - « à l’instant même, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal » - et Jésus lui-même la confirme dans son attitude ; bien plus il la félicite pour l’audace de sa foi : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal ».
Le chef de la synagogue, lui, n’en est pas encore là dans son cheminement de foi. Il a besoin d’être exhorté par Jésus au combat contre le doute et à la persévérance dans la confiance : « Ne crains pas, crois seulement ». Le miracle que Notre-Seigneur accomplit en faveur de sa fille est empreint de la même simplicité qui entoure la démarche de la femme : Jésus « saisit la main de l’enfant et lui dit (dans sa langue maternelle) : “Jeune fille, je te le dis, lève-toi” ». Les paroles et le geste sont ceux de parents venant réveiller leur enfant pour un jour nouveau.
Si nous relisons maintenant l’ensemble des deux récits imbriqués, nous découvrons que l’attitude de la femme hémorroïsse est proposée au chef de la synagogue, comme modèle de l’attitude de foi, une foi qui est instantanément exaucée, parce qu’elle établit en communion avec la personne du Sauveur.
Il faut sans doute pousser plus loin encore notre quête, car Saint Marc nous invite explicitement, à travers la correspondance des chiffres, à établir un lien entre la femme « qui avait des pertes de sang depuis douze ans » et « la jeune fille qui avait douze ans ». Lorsqu’on se souvient que douze ans est l’âge où les jeunes filles étaient données en mariage, on peut risquer l’interprétation symbolique suivante : la femme hémorroïsse représente l’humanité devenue stérile en conséquence du péché qui la rend impure. Mais alors que tout semblait perdu, voilà qu’elle peut retrouver sa jeunesse, sa vitalité et sa fécondité moyennant la foi ; une foi vivante par la charité, qui fait d’elle la jeune fille en âge de noce, que l’auteur de l’Apocalypse voit « descendre du ciel, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » (Ap 21, 2).
« Seigneur Jésus, accorde-nous la force de nous “débarrasser de tout ce qui nous alourdit, et d’abord du péché qui nous entrave si bien, en fixant nos yeux sur toi, qui es à l’origine et au terme de notre foi”. Que renouvelés dans cette vertu théologale, nous obtenions de toi d’être “sauvés” nous aussi, et de “vivre” de la vie de ton Esprit. Puissions-nous te plaire en toutes choses afin qu’au jour où nous paraîtrons devant toi, tu t’approches de nous comme l’Epoux de nos âmes, nous invitant à entrer avec toi dans la Paix et la Joie de la Cité sainte où Dieu sera tout en tous (1 Co 15, 28) ».
Père Joseph-Marie.
20:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LES UTOPIES DE GUY GILBERT.
( Photo : Bruno LEROY )
Il est arrivé sans faire de bruit tel un souffle dans la nuit. Certains pensent qu’il a une envergure de star, d’étoile inaccessible ou de prêtre-éducateur au dessus de tout. Et pourtant, toute l’humilité s’inscrit sur le visage de Guy Gilbert comme sa Foi dénudée et pure qu’il vit depuis tant d’années. Il ne masque rien et cela fait la grandeur du personnage.
Ses mots sont des couperets contre nos égoïsmes et surtout, contre notre individualisme face au pognon. Il nous invite à partager, à aimer sans mesure. Puis, soudain s’arrête en se posant la question de savoir si tout cela n’est pas utopique. La réponse est affirmative. Voilà donc que, depuis sa tendre enfance, cet homme devenu septuagénaire entretient des utopies pour un monde meilleur !.
Nous pouvons penser, à juste titre, que toutes ses utopies ne sont pas applicables, concrétisables. Détrompez-vous, Guy Gilbert est justement venu ce soir nous démontrer le contraire.
Des jeunes paumés n’ayant plus un seul désir de vivre mais celui de se foutre en l’air. Des jeunes violents car, personne ne les écoute et qu’il faut parfois gueuler sa rage pour se faire entendre. Des jeunes victimes d’un système basé sur le profit qui dealent, volent et parfois tuent pour uniquement s’acheter les dernières fringues du moment...
En face, le Père Guy Gilbert, un Homme de Dieu, un loubard du Christ qui vient leur prouver qu’une autre vie est possible. Il les écoute avec les oreilles de son âme et les regarde avec les yeux de son cœur. Ils se sentent soudainement aimés, ce mot manquait tellement à leur vocabulaire. Construire, pourrait être le mot d’ordre du Père Guy Gilbert. Oui, construire une ferme nommée « Faucon », au lieu de détruire. Construire son avenir comme la plus belle rose au milieu des ordures. S’aimer soi-même pour pouvoir aimer autrui.
Guy Gilbert ne se contente pas de rêver ses utopies, il les apprivoise. Il les offre aux ados pour qu’ils réussissent au moins à se mettre debout face à ce monde pourri par l’argent et le manque de reconnaissance des autres.
Il gueule comme eux devant ce monde inhumain. Il agit pour que le soleil se lève chaque matin sur les ombres endormies.
Il est contagieux de valeurs immortelles , impérissables et les transmet aux Jeunes. Sa Force vient de la prière qu’il récite dès son lever et qu’il achève dans l’Eucharistie. Elle vient également de ses écrits qui lui permettent de prendre du recul face aux problématiques rencontrées. De ses conférences aussi où il peut hurler sa rage de vivre, de combattre, d’aimer selon le cœur de Dieu.
Pourquoi dit-on qu’il est différent des autres éducateurs ? Simplement, parce qu’il n’a jamais baissé les bras, n’est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l’Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ. Et c’est en artiste qu’il modèle cette matière première.
Non, il n’est guère différent des éducateurs que je rencontre au quotidien. Simplement, ces derniers sont désabusés par la routine de leurs fonctions. J’ai toujours dit, affirmé, écrit, témoigné que Guy Gilbert était la tête suprême des éducateurs. Il est l’Amour incarné qui veut propager cette dimension de Tendresse sur la terre. Je ne connais aucun travailleur social ayant ce charisme à déplacer des montagnes de haine. Dieu est en lui comme une respiration dans l’infini. Nous l’avons tous et toutes sentis le soir de sa venue à Lille.
Guy Gilbert est reparti après avoir délivré son message. Il est peut-être dans sa permanence parisienne ou dans la Bergerie avec ses Jeunes. Peu importe, même s’il est au Canada, c’est l’esprit Guy Gilbert qui demeure en nos âmes. A nous de rester les veilleurs et transmetteurs de ses convictions inspirées par un Dieu d’Amour. Notre religion sera l’Amour inconditionnel des plus petits en priorité vécu en osmose avec le Christ. Le reste nous sera inspiré... Merci Guy d’être venu nous parler de l’essentiel qui habite nos existences.
Bruno LEROY.
19:56 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
SAVOURER LE SILENCE DE DIEU.
Dieu vous a-t-il témoigné sa confiance en gardant le silence - ce silence qui a un sens si profond ? Les silences de Dieu sont ses réponses. Représentez-vous ces jours de silence absolu, dans la maison de Béthanie. Connaissez-vous actuellement, dans votre vie, quelque chose de semblable ? Dieu peut-il vous témoigner de cette manière-là sa confiance, ou réclamez-vous encore une réponse manifeste ?
Dieu vous accordera sans doute les bienfaits que vous réclamez, s’il vous semble impossible de vous en passer ; mais son silence est la preuve qu’il veut vous faire parvenir à une plus merveilleuse connaissance de lui-même. Vous plaignez-vous à Dieu de ce que vous n’avez pas reçu de réponse ? Vous verrez Que Dieu vous a, par son silence, manifesté une plus grande confiance, parce qu’il a vu que vous étiez capable de supporter une révélation plus sublime.
Il ne voulait pas vous plonger dans le désespoir, mais vous rendre plus heureux. Si Dieu vous a répondu par le silence, louez-le, car il veut vous entraîner vers de plus hautes destinées. Le moment où il vous manifestera qu’il a entendu vos prières viendra ; c’est lui qui, dans sa souveraine sagesse le détermine. Pour lui, le temps ne compte pas. Vous vous dites peut-être : " J’ai demandé à Dieu du pain, et il m’a donné une pierre." Mais vous vous trompez, et aujourd’hui vous vous apercevez qu’il vous a donné le pain de vie.
Ce qui est merveilleux, lorsque Dieu se tait, c’est que ce silence est contagieux. Vous devenez vous-même pleinement calme et confiant : " Je sais que Dieu m’a entendu. " Son silence même le prouve. Aussi longtemps que vous pensez que Dieu doit vous bénir par une réponse à votre prière, il le fera ; mais il ne vous accordera pas la grâce du silence. Si Jésus-Christ travaille à vous révéler le but véritable de la prière, qui est de glorifier son Père, il vous donnera le premier signe de son intimité : le silence.
Bruno LEROY.
19:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Des occasions de croître en grâce !
13:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
« Le fou a dit : Pas de Dieu ! »
| |
Cela se passait au XIXe siècle. Ayant brillamment passé ses examens de sciences naturelles, un étudiant partit en vacances. Dans le train, il se trouva assis en face d’un petit vieux. Celui-ci tira un chapelet de sa poche, fit le signe de la croix et se mit à l’égrener. Cela fit sourire le jeune homme. - Est-ce possible que vous croyiez encore à Dieu? Il faut que vous sachiez que la science nous a débarrassés de toutes ces vieilles superstitions ! Et, pris de pitié pour le vieux qui restait silencieux, l’étudiant lui dit : - Si vous voulez me donner votre adresse, je suis prêt à vous envoyer un petit livre et vous comprendrez que Dieu n’existe pas. Le vieux mit la main dans sa poche et tendit sa carte à l’étudiant. Celui-ci put lire : « Louis Pasteur, professeur de sciences naturelles. » C’était bien Louis Pasteur, l’inventeur du vaccin contre la rage. Tiré de l’ouvrage de Pierre Lefèvre, Petites histoires grandes vérités, tome 2, éd Téqui 2006, p. 43 |
13:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOIGNAGES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/02/2008
Freddie, Georges, Janis... Ils vous manquent énormément.
Ils vous manquent ? | ||||||||||||
| ||||||||||||
Freddie Mercury, Georges Brassens, Daniel Balavoine, Janis Joplin ou les Beatles... A leur disparition, ils ont laissé un vide qu'aucun autre n'a su combler. Voici les 20 artistes que vous regrettez le plus. Voir et écouter |
11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ADOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Examinons nos voies !
Si vous voulez vraiment marcher dans la présence de Dieu, examinez votre manière de vivre chaque jour ! Vous êtes-vous engagé quotidiennement à lire Sa Parole, à prier et à enrichir votre esprit dans sa présence ? Passez-vous au crible chacune de vos attitudes ? Vous laissez-vous aller parfois ? Votre manière de réagir devant les autres est un excellent moyen de comprendre les intentions profondes de votre coeur.
Votre Frère, Bruno.
11:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
“Dieu ne veut pas de "rafistolage".
Commencer est à la portée de tout le monde; finir, à celle d'un petit nombre. Et nous devons nous compter parmi ces derniers, nous qui nous efforçons de nous comporter en enfants de Dieu. Ne l'oubliez pas: seules les tâches que l'on finit avec amour, les tâches bien achevées, méritent l'éloge du Seigneur tel qu'on peut le lire dans la Sainte Ecriture: Mieux vaut la fin d'une chose que son début. (…)
Bien des chrétiens ne sont même plus convaincus que l'exigence que le Seigneur réclame de ses enfants dans leur vie requiert de leur part un soin tout particulier dans l'exécution de leurs tâches individuelles: qu'ils sanctifient ces tâches en descendant jusqu'aux moindres détails.
Nous ne pouvons offrir au Seigneur quelque chose qui, dans les limites de notre pauvre humanité, ne soit pas parfait, sans tache, soigneusement accompli, même dans les détails les plus infimes: Dieu ne veut pas de « rafistolage » . Vous n'offrirez rien qui ait une tare, nous enjoint la Sainte Ecriture, car cela ne vous ferait pas agréer de Dieu. C'est pourquoi, et pour chacun d'entre nous, le travail, cette occupation de nos journées et nos énergies, doit être une offrande digne du Créateur, operatio Dei, travail de Dieu et pour Dieu: en un mot, une tâche bien accomplie, irréprochable.
Parmi les nombreux éloges de Jésus que prononcèrent ceux qui furent les témoins de sa vie, je vous demande d'en retenir un qui, d'une certaine manière, les comprend tous. Je veux parler de l'exclamation, empreinte d'accents d'étonnement et d'enthousiasme, que la multitude reprenait spontanément lorsqu'elle assistait, ébahie, à ses miracles: bene omnia fecit, Il a fait toutes choses admirablement bien; aussi bien les grands prodiges que les menus détails de la vie quotidienne qui n'ont ébloui personne, mais que le Christ a réalisés avec la plénitude de celui qui est perfectus Deus, perfectus homo, Dieu parfait et homme parfait. (Amis de Dieu, nos 55-56)
http://www.opusdei.fr/art.php?p=21283
11:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
02/02/2008
S’ENGAGER DANS UNE VIE DE PRIÈRE.
Edith Stein, philosophe juive allemande et disciple de Husserl, est entrée en 1933 au Carmel de Cologne, dans le contexte brûlant d’une Allemagne où le nazisme s’impose. Elle prend au Carmel le nom de Thérèse-Bénédicte de la Croix, creusant là le mystère de la Croix, dans un lien très fort avec son peuple (le peuple juif et le peuple allemand). Elle s’était convertie en 1921 en lisant la « Vie » de Sainte Thérèse d’Avila. En 1933, sa décision, longtemps mûrie, d’entrer au Carmel est sa réponse à la montée en puissance du nazisme, dont elle entrevoit très tôt les conséquences dramatiques. Arrêtée en 1942 au Carmel d’Echt en Hollande, elle meurt le 9 août à Auschwitz. Elle a été canonisée en 1998.
Dans le texte qui suit, Edith Stein fait une synthèse des courants qui agitaient alors l’Église allemande, l’un insistant sur la prière intérieure (« subjective ») et l’autre insistant sur la prière ecclésiale et les formes traditionnelles (« objective »). Elle laisse surtout transparaître ce qui constitue le cœur de son engagement au Carmel, dans une vie de prière.
En préparation du dimanche 25 janvier où les Sœurs Adeline et Marie-Hélène vont s’engager (à l’église St-Ignace) en faisant profession perpétuelle au Carmel St Joseph, cette parole est bienvenue.
Qu’est-ce qui donna donc à sainte Thérèse d’Avila, qui consacra à la prière des décennies de sa vie dans la cellule d’un monastère, le désir ardent d’œuvrer pour la cause de l’Église et la lucidité pour discerner la détresse et les besoins de son temps ? Précisément le fait qu’elle vivait dans la prière, qu’elle se laissait toujours plus profondément attirer par le Seigneur à l’intérieur du «château » de son âme. C’est pourquoi elle ne put faire autrement que de « brûler d’un zèle ardent pour le Seigneur Sabaoth » (paroles de notre saint père Elie qui ont été retenues comme devise sur le blason de notre ordre).
Dans le secret et le silence s’accomplit l’œuvre de la Rédemption. Dans le silencieux dialogue du cœur avec Dieu, les pierres vivantes sont préparées pour édifier le Royaume de Dieu, les instruments sont forgés pour servir à la construction. Le fleuve mystique, qui perdure à travers tous les siècles, n’est pas un bras isolé et secondaire, qui se serait séparé de la vie de prière de l’Église, il est sa vie la plus intime. Lorsqu’il lui arrive de faire éclater les formes traditionnelles, c’est parce que l’Esprit vit en lui, cet Esprit qui souffle où il veut : lui qui a suscité toutes les formes traditionnelles et doit toujours en susciter de nouvelles. Sans lui, il n’y aurait ni liturgie ni Église.
Edith Stein
« La prière de l’Église », 1936,
Source cachée,
Ed. Cerf / Ad Solem, 1998
21:25 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Choisissez vos héros avec soin !
Nous avons tendance à tirer notre inspiration et notre motivation de l'exemple de nos héros, surtout lorsque leur vie ressemble un peu à la nôtre. Les respecter et apprécier l'exemple qu'ils nous donnent lorsqu'il est excellent, n'est certes pas mauvais. Mais si nous consacrons notre énergie à imiter l'un d'eux nous risquons de devenir une pauvre copie de ce dernier.
Votre Frère, Bruno.
17:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |