07/11/2006
NOTRE PERCEPTION DE DIEU.
1 ) Dieu : une dangereuse illusion
Pour vous, Dieu est avant tout une projection de l'homme, de ses désirs, de ses peurs, de ses besoins les plus archaïques. Les religions ne vous inspirent guère confiance car l'histoire passée et récente témoigne de toutes les violences qui ont été commises en son nom. Elles ont, à vos yeux, surtout été une source d'asservissement et de domination en inculquant aux hommes la peur, la culpabilité, les dogmes... Pour devenir adulte et prendre leur vie en main, les hommes doivent s'affranchir de ce carcan étouffant. Ses biens (santé, développement personnel, économique et social), l'homme doit les attendre de lui-même et non plus d'une prétendue force supérieure. L'homme doit conquérir sa liberté par son intelligence, indépendamment de tous les pouvoirs, notamment spirituels, qui cherchent à l'encadrer et à l'infantiliser en lui expliquant qu'il ne peut rien faire de lui-même. Vous vous retrouvez bien dans la phrase du philosophe Jean-Paul Sartre qui affirme : " Ou bien Dieu existe et l'homme n'est rien ; ou bien l'homme existe...". Les croyants ? Ils sont au mieux de gentils naïfs qui sont persuadés que Dieu est bon alors qu'il suffit de contempler le monde pour se convaincre du contraire (catastrophes, famines, violences, misère, etc.). Car si Dieu existe, il est alors le grand absent ! Les croyants sont au pire des fanatiques, persuadés de tenir une vérité qu'ils veulent imposer à tous. Pour vous, le monde n'est gouverné que par le hasard et la nécessité. La grandeur de l'homme consiste à lutter et conquérir sa place par ses propres forces. Pour aller plus loin :
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2) Dieu, ce juge implacable dont il faut apaiser la colère
Vous êtes marqué par l'image d'un Dieu au jugement implacable. Cette figure suscite, au fond de vous, la peur de mal faire et la culpabilité de ne pas être à la hauteur des attentes de Dieu. Vous essayez de respecter la loi de Dieu et d'agir en conformité avec les valeurs et la morale évangélique : faire le bien autour de soi, être attentionné, mener une vie digne et droite, autant que possible. Vous vous investissez dans une pratique religieuse régulière et variée (messe, pèlerinage, jeûne, aumône, etc.). Mais le plus difficile à accepter, pour vous, c'est d'avoir le sentiment de ne jamais progresser vraiment, de retomber souvent dans les mêmes ornières. Avec le temps, vous avez l'angoissante impression que tout ce que vous pourrez faire de bien et de bon ne sera jamais suffisant pour vous racheter aux yeux de Dieu et vous assurer ainsi votre salut A la messe, vous vous reconnaissez particulièrement dans la première partie de cette phrase : " Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai sauvé ". Cette conscience aigüe de la puissance du péché, de la crainte de la condamnation, vous mine et vous angoisse. Même quand le bonheur vient, vous craignez qu'il ne dure pas car, pensez-vous, toutes les bonnes choses ont une fin et tout se paye... Même si vous y croyez profondément, vous avez du mal à percevoir, dans votre vie, la réalité et les effets de cette Bonne Nouvelle dont vous entendez si souvent parler à l'église mais qui vous semble aujourd'hui encore si lointaine. Pour aller plus loin :
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3) Dieu, ce roi tout-puissant dont il faut s’attirer les faveurs
Vous voyez en Dieu une puissance supérieure dont il faut observer la Loi et les commandements pour bénéficier, par un juste retour des choses, de sa bienveillance et de sa prodigalité. Vous êtes attaché au respect des rites religieux, qui doivent témoigner du mystère, de la beauté et de la majesté de Dieu qu'on a parfois un peu trop présenté comme un simple " copain "... Vous aimez recourir aux formes traditionnelles de prière, qui ont traversé les siècles : chapelet, pèlerinage, neuvaine. D'ailleurs, vous n'hésitez jamais à faire appel aux saints du Ciel pour leur confier vos soucis quotidiens (travail, santé, etc.). Vous insistez également sur les préceptes moraux, qui forment comme une sorte de code de la route et une colonne vertébrale pour le croyant. Ces valeurs, regrettez-vous, sont malheureusement de moins en moins respectées de nos jours, C'est en effet une chance offerte aux hommes que de recevoir ces vérités clairement définies qui permettent de s'orienter dans la vie, sans craindre de s'égarer. Vous avez également à cœur de transmettre aux plus jeunes ce trésor que vous avez reçu de vos aînés. A une époque qui semble avoir perdu le sens de la responsabilité, vous vous devez de rappeler également qu'on ne peut enfreindre les règlements de Dieu sans encourir sa légitime colère. Un automobiliste qui ne respecte pas le code de la route ne peut pas se plaindre de provoquer un accident ! Pour aller plus loin :
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4) Ce Dieu providence qui gouverne le monde
Vous êtes sensible à l'image d'un Dieu providence, c'est-à-dire d'une puissance supérieure qui gouverne le monde et veille sur le destin personnel de chacun. Pour vous, Dieu intervient dans le cours de l'histoire pour l'orienter dans la direction que sa sagesse inépuisable a prévu de toute éternité. Son instrument d'action privilégié, ce sont les événements : une rencontre, une coïncidence, un contretemps, un accident, une circonstance imprévue... Tout est voulu et prévu par Dieu car il est au-dessus du temps. L'Homme, quant à lui, connaît peu son passé, ignore son avenir et perçoit à peine le présent. Il n'a pas la force ni les moyens suffisants pour mener ses projets à bien... Pour trouver la voie du salut, il doit accepter de devenir l'instrument de Dieu, en discernant dans les événements le plan que Dieu a prévu pour lui. Chaque événement est une sorte d'indice qui lui permet d'accéder à l'étape suivante du plan divin. S'il refuse de se soumettre à la volonté de Dieu sur lui, il devient l'artisan de son propre malheur... Le Mal, qui reste un mystère, a été permis par Dieu pour une raison que nous ignorons et que Dieu seul connaît. Parfois, les épreuves que nous traversons sont permises en vue d'une croissance et d'un bien que nous découvrons souvent plus tard. Nous sommes et restons toujours dans la main de Dieu. Ce n'est qu'après notre mort que nous pourrons contempler l'endroit de la tapisserie et en comprendre le motif. Pour aller plus loin :
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5) Dieu, le Tout-Autre qui libère et fait vivre
Vous avez découvert l'image d'un Dieu à la fois Tout-Autre et tout proche. Cette découverte ne s'est pas faite en un jour. Elle est le résultat d'un long cheminement au cours duquel vous avez peut être démasqué d'autres images de Dieu : l'image du juge intraitable qui ne veut pas le bonheur de l'homme, celle d'une providence omnisciente qui télécommande les événements au mépris de la liberté humaine, ce puissant dont il faut s'attirer les faveurs pour rester en vie... Désormais, vous l'avez compris, le but n'est pas d'abord de produire des œuvres, aussi bonnes soient-elles, mais d'accueillir la révélation d'un Dieu proche pour se laisser revivifier. Le passé, avec son poids de blessures et de péchés, n'est plus une entrave à l'avenir car vous vous savez désormais aimé et sauvé malgré tout. Cette certitude ne vous empêche pas de garder les pieds sur terre : la foi connaît l'assurance mais non la sécurité. Elle n'est jamais une assurance contre les accidents de la vie ! Cela ne vous inquiète pas outre mesure : quoi qu'il advienne, quelle que soit votre vulnérabilité, Dieu est avec vous, il est pour vous force et tendresse. Conscient de ce que vous avez reçu gratuitement, vous êtes habité par le désir d'ouvrir aux autres l'espace de vie que Dieu vous a ouvert. Vous avez à cœur de prolonger cette tendresse vers votre prochain, c'est-à-dire celui dont vous vous approchez. Pour aller plus loin :
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19:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SOCIOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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