08/12/2006
Demain, une société de contrôle.
AUJOURD’HUI :
Ce qu’ils savent sur nous, ce que nous leur confions, est protégé par l’éthique, la déontologie ou le secret professionnel attachés à ces métiers. Cela a permis jusqu’à maintenant de garantir à chacun, en toute équité et en toute confiance, une relation pédagogique, d’aide ou de soins. Or ces métiers de l’aide à la personne sont soumis aux dispositions du projet de loi dit de « prévention de la délinquance », élaboré sous l’égide du ministre de l’Intérieur, et qui doit être présenté au Parlement à la fin de cette année.
DEMAIN :
« Tout professionnel intervenant au titre de l’action éducative, sociale ou préventive est tenu d’informer le maire de la commune de résidence de la personne au bénéfice de laquelle il intervient, ou le représentant désigné par le maire, de l’action entreprise au bénéfice de cette personne. »
Ainsi devront être communiquées au maire (sous peine de sanctions disciplinaires) des informations d’ordre privé concernant les personnes victimes de l’insécurité sociale (chômeurs, travailleurs précaires), ayant des difficultés financières (surendettés), les parents confrontés à des difficultés éducatives, les enfants en échec scolaire (ou trop souvent absents de l’école), des personnes malades (alcoolisme, toxicomanie), ...
NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS !
Avec cette loi, tout citoyen est susceptible d’être soumis au contrôle du maire et d’être fiché en tant que délinquant potentiel.
Le projet de loi prévoit aussi, avec la création d’un fichier national des hospitalisations psychiatriques, de ficher les personnes en souffrance mentale ayant recours à l’hospitalisation (450 000 environ chaque année).
La question des définitions de la délinquance et de la prévention se pose !
Le projet de loi ne comporte aucune mesure pour remédier aux causes économiques et sociales de la délinquance, pas plus qu’il n’octroie au maire de moyens en matière d’action sociale. Il s’agit uniquement de contrôle.
Sous couvert de « prévention », cette loi sonne la fin du travail social, médico-social et éducatif, en supprimant ses valeurs éthiques et déontologiques de respect de la personne, en obligeant les intervenants sociaux à être des auxiliaires de police.
C’est la fin de l’intimité des personnes, la systématisation du contrôle, au nom du partage de l’information, avec le maire désigné comme « le pilote en matière d’animation et de coordination de la prévention de la délinquance », et également avec les services de police (dans le cadre, notamment, des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance).
Nous, citoyens, parents, professionnels, dénonçons l’amalgame entre le champ social, éducatif, sanitaire, et le champ répressif et sécuritaire refusons l’obligation de délation qui rend impossible toute politique de vraie prévention et d’accompagnement des personnes.
Nous exigeons le retrait du projet de loi de « prévention de la délinquance ».
Bruno LEROY.Directeur du Service Éducatif et Action Sociale.
et la Fédération des syndicats Sud éducation
17, boulevard de la Libération 93 200 Saint-Denis
13:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social, Gauche | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Bonjour,
Enfin,je viens de lire,cet article,que je trouve bien et à y réfléchir,vu que nous sommes tous concerné!
P.S.Excusez les fautes !
Bonne continuation !
Jean-Luc Dancoine.
Écrit par : Dancoine Jean-Luc | 08/12/2006
Cher Jean-Luc,
Je ne vous cacherai pas ma joie de vous lire sur ce Blog.
En effet, nous vivons actuellement dans une société qui réduit progressivement nos libertés sous couvert de "sécurité".
Mais, cette attitude démagogique d'un homme politique " présidentiable " est néfaste pour toutes professions, notamment celles qui exercent un rôle de proximité.
De plus, la répression n'a jamais annihilée les causes profondes de certains comportements dits pathogènes.
Cette astmosphère répressive, nous la subissons à tous niveaux. Aussi bien dans la rue, les grandes surfaces, les transports en commun etc...
Cela génère chez les Français ( ses ) un début de paranoïa aigu.
Et ces troubles sont infondés car , notre politicien en question joue sur les peurs primaires de chaque individu.
Tout en sachant qu'il est à l'origine de nombreux conflits.
Ce n'est quand même pas les éducateurs qui ont traités de " Racaille " ces jeunes qui ont mis le feu.
Son fonctionnement est simple, voire simpliste. Il fabrique le conflit et met des lois répressives par la suite comme pour se donner raison et surtout rassurer le bon peuple.
Un Homme aussi manipulateur ne devrait pas même prétendre à devenir Président de la République.
Cela, rappelle de tristes périodes de notre Histoire dont Le Pen doit se frotter les mains. Tout ce que Le Pen n'a pas réussi à mettre en place, il le fera, croyez-moi !
Je vous remercie pour votre message sympathique et vous souhaite une belle soirée !
Amicalement, Bruno.
Ps : Au plaisir de nous revoir !!!
Écrit par : BRUNO LEROY. | 08/12/2006
Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas plus de mobilisation contre cette loi. Qu'est-ce qu'on attend pour descendre dans la rue, comme pour (contre) le CPE ? Ce n'est pas parce qu'on est en période de fêtes qu'il faut laisser tout passer. Que la fête se passe dans la rue !
Amitiés
Écrit par : martine | 08/12/2006
Bonsoir Chère Martine,
La réponse est simple. Les gens sont de plus en plus individualistes et la période des Fêtes ne fait que renforcer leur nombrilisme et le chacun pour soi.
D'ailleurs, la plupart des lois disons non populaires sont votées généralement pendant les périodes de Vacances.
Ce n'est pas sans raison...!
Puisque chacun pense uniquement à son petit confort et se dit: " Nous verrons bien après les Vacances ".
Mais, l'esprit militant s'est perdu avec le temps, à cause justement de cet égoïsme naissant provoqué par des situations précaires.
Les Gens ont peur de tout, de leur patron, des jeunes, des moins jeunes, des étrangers...Et j'en passe !
Tout cela sert de boucs-émissaires à leurs angoisses.
Ils veulent bien manifester mais, ils demeurent prisonniers de leur avenir à cause des crédits, de la maison, des factures etc...
Et nous en sommes tous et toutes là.
Simplement, il existe encore des combattants qui n'ont peur de rien, ni de personne connaissant les origines de cette peur provoquée par le Gouvernement en place.
Et d'autres, qui maîtrisent moins bien les paradigmes et se laissent manipuler allégrement par la peur...
Nous sommes, Chère Martine, dans une société égoïstement lâche et c'est aux militants restants de se lever pour un monde meilleur.
Merci pour votre message sympathique et je vous souhaite une belle soirée !!!
Très Fraternellement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 08/12/2006
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