21/02/2007
CES BIGOTS DES TEMPS MODERNES.
Les bigots n’aiment pas Dieu. Ils Le veulent à leur service, par lâcheté. Ne serions-nous point dans une ère nouvelle de bigoterie par la pensée unique ?
Le bigot ne connaît ni l’ambition ni la vue d’ensemble. Il est myope pour les choses de l’esprit. Le bigot manquera toujours d’originalité. Un plagiaire, un peintre débutant ignorant des techniques et de la création. Il essayera peut-être de peindre, dans la solitude et à grands traits, mais ne pénétrera ni ses mobiles ni sa force vivifiante. Bigots sont donc ceux qui se contentent de vivre, par les formes, une vie intérieure qu’ils ne connaissent pas. Le bigot est un sentimental à l’intelligence bornée.
Tels sont ces individus : beaucoup de signes de croix, beaucoup de médailles, des images saintes dans tous les livres. De leur profession ils ne s’embarrassent guère. Pas plus que de se faire des amis. On ne peut pas s’approcher d’eux dans l’espoir d’un peu de chaleur, car ils ont le coeur froid ; dans la conversation, il nous faut prendre garde, parce que nous les scandalisons. Parlez-leur de dévotion, de procession, mais non de leur vie intérieure : ils l’ignorent.
Ils connaissent les offices et l’heure des messes sur le bout des ongles, mais non l’apostolat personnel : ils n’y comprennent rien !
Ils se débrouillent aisément dans le petit monde qui entoure les églises, mais ils ne savent pas se conduirent dans la vie. Et c’est eux qu’on voit le plus souvent, eux qui passent pour être les bons, eux qui se vantent d’être les meilleurs et qui font partout figure de chrétiens.
Or ce n’est pas la vie de ces gens-là qui peut démontrer que Christ est Vivant, car voici comment sont les bigots : ouvrier, mauvais camarade ; employé, mauvais collègue ; étudiant, mauvais condisciple.
Leurs façons rebutent et leur physionomie fait peine à voir. Ils manquent d’assurance et ne savent même pas aimer ce qui est humain. On ne saurait nier que cette vie doit leur paraître bien gênante, factice et douceâtre comme elle est.
Mélange de saint en apparence et de lâche. Fleurs de serre, ils connaissent la tiède lumière des temples, mais ignorent la clarté du soleil qui dispense la Vie.
Bigot, celui qui attend tout de Dieu, et ne fait pas le moindre effort pour accomplir ce qui lui incombe. Et cela, c’est tenter Dieu !
La pensée unique dans laquelle nous vivons au quotidien, n’aurait-elle pas fait naître de ces individus informes, incapables de ripostes ; des bigots et bigotes des temps modernes même s’ils ne croient pas en Dieu. Le fond et le comportement demeurent semblables. Serions-nous dans l’ère de la bigoterie institutionnalisée ?
Malheureusement, je répondrai par l’affirmatif.
Bruno LEROY.
21:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Commentaires
Rien de nouveau sous le soleil en fait : votre tirade me rappelle les récriminations de Jésus contre les pharisiens ce me semble. Ah ils connaissaient la thora sur le bout des doigts et n'aurait jamais omis le tefillin, mais pour ce qui était de partager un peu de boustifaille avec un crève-la-dalle (y'en avait déjà), on pouvait toujours rêver, ne parlons pas d'un bisous à un noir... Marant quand même : on est différents vous et moi, et pourtant, quand je vous lis y'a des fois où j'ai l'impression de m'entendre !
Continuez comme ça ! Je sais pas si ça conduit au paradis, mais ça dérange les ronfleurs, et ç'est ça qui est important.
Parce que je crois que la fraternité dépasse les chapelles, c'est une force inhérente à l'homme qu'il convient de réveiller, de mobiliser, ou au moins essayer.
Bien fraternellement...
Écrit par : Samuel | 21/02/2007
Cher Samuel,
Vous avez raison en disant rien de nouveau sous le soleil.
Et pourtant, je fais une corrélation entre le pharisaïsme religieux puis politique et social. En effet, rien de nouveau deux mille ans après. Les technologies évoluent à une vitesse considérable. Peut-on en dire autant des mentalités Humaines ?
Je vous laisse la réponse car, effectivement nos sensibilités se rejoignent ainsi que notre sens du militantisme.
Je pense donc que vous avez la même réponse que moi face à ce semblant d'évolution en Humanité.
Je vous souhaite une agréable soirée parmi ceux que vous aimez et vous redis toute ma Fraternité sincère.
Cordialement, Bruno.
Écrit par : BRUNO LEROY. | 22/02/2007
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