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10/04/2007

POURQUOI LE FEU DANS LES BANLIEUES ?

Après les incendies d'immeubles insalubres cet été, c'est encore par le feu que les quartiers populaires les plus fragilisés, et leurs habitants, reviennent sur le devant de la scène. Ces quartiers dans lesquels nous sommes présents depuis des décennies.
  1. Nous savons que les mots humilient et tuent : l'insécurité dont sont victimes en premier lieu les hommes et femmes qui y vivent ne sera pas combattue par des insultes à l'emporte pièce ou des généralisations hâtives. Or, les slogans sécuritaires ont largement remplacé les relais permettant l'égalité éducative, économique et sociale.

  2. Nous savons que la violence règne : violence institutionnelle car le travail, le logement décent, l'éducation, le simple respect humain y résonnent comme des mots creux. Violence quotidienne car les actes délinquants deviennent monnaie courante : rien ne tient qui puisse contenir la violence latente. Or les associations de quartier, les trop rares églises qui y sont présentes, les écoles… ne reçoivent pas tout le soutien qu'elles seraient en droit d'attendre.

  3. Nous savons enfin que le dialogue, l'écoute et l'action y sont possibles. Nous le montrons jour après jour en cheminant avec des hommes et des femmes de convictions. Mais l'indispensable rappel à la loi ne peut avoir de portée que lié à un engagement politique qui intègre la nouvelle réalité multiculturelle de notre pays et qui s'enracine dans un projet d'égalité et de fraternité qui fonde la Nation.

  4. Le soulèvement des casseurs conduit ceux qui ont des oreilles pour entendre et des yeux pour voir à une redécouverte : alors que le règne du fric donne aux sociétés une surface pacifique, le retour de l'humain est sauvage. Après trop longtemps de consommation marchande comme seul horizon et d'exclusion sociale comme seule perspective, les symboles non-marchands ont la violence et la force d'un fleuve empêché de couler -jeunes gens électrocutés, policiers honnis, voitures incendiées, écoles profanées. Nous sommes tous dans l'impasse. Les fausses réponses sont prêtes : la répression démagogique en est une. L'intégrisme en est une autre à laquelle sont vulnérables les brebis sans bergers.

Bruno LEROY.

08:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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