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12/06/2007

TOUTES LES VALEURS SONT RESPECTABLES.

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François Bayrou raconte la naissance de l’UMP. Pour l 'ex candidat à la présidentielle, vouloir réunir dans un même parti, la droite et le centre comme si c’était le même électorat, c’est ne rien connaître de l’Histoire de France. François Bayrou reproche aux architectes de l’UMP d’avoir voulu créer un système politique à l’Américaine. Un sytème où il n’y aurait plus que deux grands partis qui font semblant de s’opposer. En réalité, ils défendent les mêmes intérêts. Aux Etats-Unis, l’argent nécessaire pour mener une campagne électorale tient les deux principaux partis. François Bayrou a estimé qu’il était de son devoir de résister et il est allé le dire devant 7000 personnes lors du fameux meeting de Toulouse de février 2002.

"Que quelqu’un puisse croire qu’on peut prendre les grandes familles politiques françaises, du centre français et de la droite française, il faut vraiment ne rien connaître à l’Histoire pour penser que ces familles, c’est la même chose, c’est le même électorat. Ducon. C’est le même électorat parce que personne ne défend des idées. Qu’on puisse les mettre ensemble autour de Jacques Chirac, et de [Jérôme] Monod, [Alain] Juppé et [Philippe] Douste-Blazy, et les faire disparaître par une manœuvre absolument concertée et dont même à Toulouse, je ne voyais pas quelle était la mécanique, je n’avais pas tout vu mais j’avais vu l’inspiration. Et que d’un coup de baguette magique, tout ça va être réglé, c’était pour moi de l’ordre du combat… C’était Galilée. Comme l’univers entier perd la boussole, au fond, il vous revient de dire : "Mais pas du tout, le Nord n’est pas là, il est là !". C’est la défense de la plus élémentaire vérité sur laquelle repose la démocratie. Derrière tout cela, il y a au fond l’idée que c’est l’Amérique qui a raison. On va faire deux partis, mon pote. On fera comme s’ils s’étaient opposés. Mais en réalité ils représenteront les mêmes intérêts. La même sécurité pour un certain nombre de puissances qui tiendront tout. Parce que c’est pas mal aussi quand l’argent tient les deux. Ce qui est la vie politique américaine : elle repose sur le nombre de dizaines de millions de dollars que vous êtes capable de récupérer, donc il faut bien être copain avec les détenteurs des millions de dollars. Alors on va faire le système américain en France : un parti qu’on appellera socialiste et un parti qu’on appellera UMP mais en réalité les mêmes relations. Avec les mêmes candidats identiquement construits médiatiquement. Ce qu’ils disent n’a plus d’importance parce qu’au fond ils disent la même chose. Alors vous faites ça et vous allez imposer ça à la France, avec l’Histoire de la France, avec les vicissitudes de la France, avec les cicatrices de la France. Eh bien, il était de mon devoir, aussi faible que j’ai été à cette époque-là - et Dieu sait que ça a été dur parce qu’au moment où cela se produit je suis entre 2 et 3 dans les sondages en février 2002 - mais simplement il faut pouvoir se regarder dans une glace. Donc je décide tout seul - parce que mes proches et mes amis ne sont pas enthousiasmés par cette idée - mais je décide parce que je ne peux pas faire autrement que j’irai à Toulouse puisqu’ils avaient invité tout le monde et que je leur dirai ce que j’avais à leur dire. Donc j’y suis allé dans une grande ambiance de Corrida avec 7000 personnes en face de moi d’un avis et défendant tout seul l’autre avis, pour leur dire ce que je n’ai jamais cessé de penser : "Vous dites qu’on pense tous la même chose mais si on pense tous la même chose c’est qu’on ne pense plus rien". Précisément la démocratie c’est qu’on ne pense pas tous la même chose, il est sain qu’on essaie d’accorder les avis différents, les convictions différentes. Je suis allé plus loin depuis cette époque... Un pays a besoin de tout le monde ! La France a besoin des valeurs de gauche parce qu’elles sont des valeurs républicaines, respectables et importantes. Par exemple, il y a beaucoup d’enseignants qui ont ces valeurs-là, ils méritent qu’on les écoute et qu’on les entende. La France a besoin des valeurs de droite. Les gens qui disent que le mérite, l’ordre et la sécurité, c’est important… Ils ont raison. La France a besoin des valeurs du centre : de la tolérance et d’équité. La France ne pourra s’en sortir que si tous ceux-là son reconnus et se sentent bien dans l’effort national".


François Bayrou.

14:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans HOMMES POLITIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, politique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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