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16/03/2008

NOTRE SILENCE EST POÉSIE DE VIE.

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Nous avons besoin de silence pour nous entendre nous-mêmes, pour entendre les autres, pour entendre la nature. Pour écouter le tremblement de la poésie...Elle est son premier jaillissement, encore immaculé ; ni corrompu à la source , ni menacé de récupération. Seuls la détiennent ceux qu’une longue résistance au pouvoir a chargés de la conscience de leur propre valeur d’individu. La conscience du présent s’harmonise à l’expérience vécue comme une sorte d’improvisation. Au contraire, la pensée qui s’attache au vécu dans un but analytique en reste séparée ; c’est le cas de toutes les études sur la vie quotidienne.

Le voyageur qui fixe sa pensée sur la longueur du chemin à parcourir se fatigue plus que son compagnon qui laisse au gré de la marche errer son imagination ; de même la réflexion attentive à la démarche du vécu l’entrave, l’abstrait, le réduit à de futurs souvenirs. Pour qu’elle se fonde vraiment dans le vécu, il faut que la pensée soit libre. Il suffit de penser autre dans le sens du même, la plus haute conscience de soi inséparable de moi et du monde. C’est à cette condition que les hommes reconnaîtront sous peu que leur créativité individuelle ne se distingue pas de la créativité universelle.

On le sait, la société de consommation réduit l’art à une variété de produits consommables. Puissions-nous avoir cette volonté d’échapper aux aliénations ambiantes en créant l’unité de l’homme et du social où l’expérience de la poésie prime comme une nouvelle arme dont chacun doit apprendre le maniement par soi-même. La poésie sert à respirer et mettre de la joie dans la vie, elle aide à réaliser la synthèse de notre existence. Elle est l’alternative essentielle aux violences subies ; elle nous dit que l’esprit de mort n’a plus de place dans notre Vie.Elle est notre grande fête sociale qui assigne les bureaucrates à résidence. La poésie et l’art en général nous font côtoyer l’infini de notre être en détruisant progressivement ce qui est réductible dans l’homme.

Notre conscience humaine ne peut ignorer, négliger cet espace de liberté dont nous disposons pour nous unifier au monde en échappant à toutes formes d’aliénations pathologiques.Le véritable artiste est celui qui reste lui-même en provocant la société par une insurrection de la beauté dont son âme ne cesse de s’inspirer. C’est un homme de partage et d’amour dans la contestation de l’ordre établi, puisqu’il ne supporte pas les embrigadements de l’esprit. Puissions-nous être poètes dans nos comportements quotidiens, non en sachant écrire de splendides poésies mais en regardant le monde avec nos yeux intérieurs, ceux qui murmurent le bonheur de vivre libre.

BRUNO LEROY.

10:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Commentaires

bonjour
C'est vrai l'homme a besoin de savoir s'arrêter,
Amitiés
Jean

Écrit par : Jeanlaquille | 25/11/2007

Merci Jean pour votre visite et votre intervention.
Je considère que nous ne pouvons rencontrer Dieu que dans le Silence.

La poésie et surtout, la prière a besoin de cette approche silencieuse pour entrer dans les profondeurs de l'esprit.

Hélas, notre monde de plus en plus bruyant, nous décentre de nous-mêmes et nous détourne ainsi de Dieu.

C'est à nous de nous positionner pour trouver un endroit, un espace où nous entendrons les murmures de Sa Parole.

Il s'agit là encore de la part des chrétiens, d'un combat spirituel pour retrouver notre intériorité où jailliront les bienfaits de Christ !

Je vous souhaite un excellent Dimanche dans le coeur de Dieu Amour !
Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 25/11/2007

Bonne semaine sainte à vous, Bruno, et merci pour cette note sur le silence, la poésie et l'intériorité.

Écrit par : thierry | 16/03/2008

Cher Thierry,
Je vous souhaite également une Bonne semaine sainte.
Beaucoup de personnes ont besoin de silence et d'intériorité pour retrouver la Présence de Dieu ou au moins se retrouver elles-mêmes pour un sain discernement non culpabilisant.
Je vous remercie pour votre message chaleureux et vous souhaite de continuer votre Ministère dans cette intériorité resplendissante de poésie !
Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 16/03/2008

« Avez vous remarqué que, plus vous êtes occupé, moins vous semblez montrer de bonté vis-à-vis des autres ? »

Non, non : je ne me trompe pas d’article en postant ce commentaire ici ! Avez-vous remarqué que plus on fait de bruit, moins on semble montrer de bonté vis à vis du silence… et des autres aussi ? En ce sens, ces deux posts convergent vers un constat très voisin.
C’est que si « nous avons besoin de silence », nous n’en avons pas toujours très envie. Parce que le silence est parfois ambivalent. Tel que décrit par Bruno, il s’agit à n’en pas douter du silence intérieur : silence mû par la volonté de la « conscience du présent », d’une « pensée qui soit libre » et capable « d’échapper aux aliénations ambiantes ».
Petit bémol que je me permettrai d’ajouter au sujet de cette phrase : « C’est à cette condition que les hommes reconnaîtront sous peu que leur créativité individuelle ne se distingue pas de la créativité universelle. » Je crains un peu l’inclination panthéiste dans cette formulation ! Car une créativité individuelle qui ne se distingue pas de l’universelle me semble confiner au fusionnel : je verrais d’un meilleur œil que la créativité personnelle ne se SÉPARE pas de la créativité universelle, tout en conservant sa pleine autonomie…

Mais revenons au silence : son ambivalence tient à ce qu’il ouvre à la vie comme il peut symboliser la mort. Il y a des silences qui sont lourds, parce qu’ils contiennent des mensonges par omission, des lâchetés, des hypocrisies plus ou moins larvées, parfois masquées sous l’alibi d’une fausse prudence. Il y a in fine le silence de la mort elle-même. Tous ces silences sont, eux, extérieurs : on les compense généralement par une surenchère aux bruits de même nature. L’activisme obsessionnel entre pour une bonne part dans cette catégorie : c’est pourquoi « plus on est occupé, moins on montre de bonté ». On vit ainsi dans une sorte de mensonge permanent à l’égard de soi-même et des autres. L’activité fournit un alibi commode qui nous fait reculer toujours plus cette échéance où il faut bien nous confronter à nos bruits intérieurs. Ce n’est pas tant du silence que nous avons peur que de ces bruits intérieurs qui sont parfois assourdissants et mortifères. Les bruits extérieurs fournissent l’illusion de vivre, mais ils ne font jamais que solliciter nos sens externes… en faisant taire nos sens internes, plus enfouis.

Dieu, que nous en brûlons des cierges à saint Paletan ! (ne cherchez pas : celui-là n’est pas répertorié dans le calendrier…) Et c’est le temps qui nous brûle les doigts. À ce qu’il semble, le temps est pourtant le même pour tout le monde : s’il court plus vite au fur et à mesure du vieillissement, il n’en demeure pas moins que la minute française n’est pas censée être plus longue que la minute japonaise ou plus courte que la minute péruvienne ! Bruno le suggère : c’est « la conscience du présent » qui manque singulièrement d’harmonie. Imaginez-vous dans une rame de métro aux heures de pointe… et un jour de grève : un métro sur cinq au maximum ! L’horreur du banlieusard. La course aux bruits extérieurs, c’est cela : une rame bondée. C’est-à-dire un présent étouffé, pris en sandwich entre un passé de « pensée qui s’attache au vécu dans un but analytique » et un futur angoissant parce qu’il peine à trouver ses marques dans une telle confusion. Passé, présent, futur : les trois temps dans un seul ! Pas étonnant que nous n’ayons « pas le temps »…

Au lieu de brûler en vain des cierges à un faux saint, il serait plus juste de pratiquer l’art d’entendre nos bruits intérieurs, afin de les apaiser plus efficacement que par des bruits extérieurs qui ne font que s’y surajouter… rendant TOUT silence -sans discernement- absolument insupportable.
« La poésie et l’art en général nous font côtoyer l’infini de notre être en détruisant progressivement ce qui est réductible dans l’homme. » Certainement ! Et ce sont justement ses bruits intérieurs qui sont réductibles dans l’homme. Ce n’est que de la sorte qu’il pourra se débarrasser de ses bruits extérieurs superflus, et qu’il pourra goûter sans appréhension à un silence qui ne soit ni de mort ni de fuite en avant.

Au fond, le VRAI silence est assez malicieux. On l’imagine dans le passé parce que ce qui n’est plus ne fait en principe pas trop de bruit. On le croit dans l’avenir parce que ce qui n’existe pas encore ne fait pas davantage de bruit. On ne va surtout pas le chercher dans le présent, parce que c’est le lieu de tous les bruits ! Or, le silence –celui qui est « poésie de vie »- ne se trouve QU’au présent : pas de chance !…
« Insurrection de la beauté » ? Chiche. Mais commençons par nous insurger contre la laideur de nos bruits intérieurs en les brûlant : ce sera plus profitable que des cierges à qui nous savons. Saint Paletan peut bien attendre…

Bien fraternellement… et bonne semaine sainte.
Michel

Écrit par : Michel de Tiarelov | 16/03/2008

Cher Michel,
Je vous remercie pour vos interventions pertinentes concernant mes articles. Vous leur donnez un visage et un souffle nouveaux.
Je vous souhaite également une excellente semaine Sainte dans le coeur d'Amour de Dieu !
Très Fraternellement, Bruno.

Écrit par : BRUNO LEROY. | 18/03/2008

Les commentaires sont fermés.