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27/04/2008

Le règne des inégalités sociales.

Les patrons ont toujours crié à la faillite chaque fois que le rapport de force leur imposait de donner du temps libre aux travailleurs. Pourtant, la fin de l’esclavage, l’abolition du travail des enfants, la création du code du travail et de la Sécurité sociale, les congés payés, les 40 puis 35 heures, n’ont pas empêché l’explosion des profits.

Depuis une quinzaine d’années, les gouvernements successifs ne cessent de répéter qu’il ne serait plus possible d’accorder une retraite à 60 ans et une pension dite complète avec 37,5 années de cotisations. Il faudrait travailler plus longtemps. Deux réformes plus tard (Balladur en 1993 et Fillon en 2003), s’appuyant sur ces affirmations,le gouvernement vient d’aligner les régimes spéciaux de retraite (RATP, SNCF, EDF GDF, etc.) sur le régime général, malgré la résistance des salariés de ces secteurs et avec une propagande médiatique extrêmement soutenue.

Et cette logique continue : une fois ce dernier bastion de résistance ébréché, c’est tout le monde qui va trinquer. Car après avoir imposé à tous les salariés de travailler 40 ans pour avoir une retraite complète, voici venu le temps des suites de la loi Fillon : un nouvel allongement à 41 ans, voire 42 et plus… Résultat : entre décote (annuités de cotisation manquantes),indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires ou encore baisse des retraites complémentaires, les pensions diminuent dangereusement. Si l’on ne réagit pas,il ne restera que le chacun pour soi, la retraite par capitalisation : le règne des inégalités sociales.

Mais le mécontentement croissant des salariés du public et du privé contre une politique indigne en faveur des plus riches vient contrecarrer ce beau programme. Il n’y a qu’à regarder la liste qui s’allonge chaque jour des grèves et manifestations des travailleurs pour leurs salaires, leurs emplois, leurs conditions de travail et leurs droits sociaux.

On voudrait nous faire croire que depuis la victoire électorale de Sarkozy, toute contestation de sa politique serait illégitime. Pourtant les grandes conquêtes sociales (congés payés, Smic, retraites, etc.) l’ont été par la rue, par la grève et le plus souvent contre l’avis de gouvernements élus. Oui, la rue est légitime !

La rue est le lieu d'expression de revendications légitimes ou non. Notre devoir de chrétiens est de combattre pacifiquement pour une égalité fraternelle où les biens seraient partagés.

Les jeunes nous regardent vivre et parfois, nous soummettre aux puissances de l'argent.

Nous n'avons pas le droit de leur laisser une Terre où ne règnent qu'injustices, individualismes forcenés et indifférences.

Ensemble, notre combat devient plus que légitime puisqu'il crie pour que naisse enfin le foetus d'un monde meilleur.

Ne faisons pas de la religion un hypnotique qui nous mettrait involontairement en marge de notre société.

Soyons la Lumière du monde et le sel de la Vie, tel que Dieu l'a voulu sans nous extraire du contexte social.

Nous n'appartenons certes point au Monde mais, nous en faisons partie pour en combattre les atteintes à la Dignité humaine les plus criantes.

Puissent nos rues crier l'Espérance qui fomente dans nos coeurs emplis d'Amour des autres et de justice.

Bruno LEROY.

21:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne, poesie |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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