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06/01/2009

L’aveuglement des disciples et la tendresse de Jésus.

Dans le miracle de la multiplication des pains, le Seigneur a montré qu’il était le créateur de toutes choses. En marchant sur la mer, il montre que sa maîtrise souveraine des éléments va jusqu’à la domination sur la mort. Cet épisode est donc aussi important que celui que nous avons médité et ne saurait en être séparé.

Ainsi, après la multiplication des pains, le Seigneur congédie tout le monde, à commencer par ses disciples qu’il contraint à monter dans une barque, tandis qu’il se charge seul de renvoyer la foule. Voilà qui n’est pas sans nous rappeler notre propre expérience spirituelle : Jésus se révèle avec éclat, ici il multiplie les pains pour nourrir la foule, puis il disparaît et nous laisse seuls, ici il renvoie tout le monde et s’isole sur la montagne. Mais s’agit-il de deux actes distincts ? Faut-il opposer les deux initiatives ? Jésus nourrit la foule puis la renvoie porter du fruit dans son quotidien ; Jésus donne mission à ses disciples de distribuer le pain pour la foule puis les éloigne bien vite de la tentation de s’attirer quelque gloire pour ce service. Il les protège et se charge lui-même de renvoyer tout le monde. Puis il monte sur la montagne dans la même action de grâce qui lui fit lever les pains au ciel. Il est venu pour tout rapporter au Père.

Mais les disciples qu’il a envoyés sur la mer semblent loin de ces préoccupations spirituelles : ils se débattent contre les éléments. Les descriptions précises de saint Marc donnent presque un effet comique à la situation. Les disciples n’ont rien demandé, ils ne cherchaient qu’à rester à terre auprès de leur maître. Mais, obéissants, ils ont pris la mer selon la volonté de Jésus. L’affaire semble mal tourner. Il n’en est rien cependant, car Jésus fait bien tout ce qu’il fait. Il réserve à ses disciples dont l’obéissance les a fait nourrir une foule avec quelques pains et deux poissons, une occasion de découvrir son identité profonde. En les rejoignant sur les flots démontés, Jésus veut leur révéler que sa seigneurie va jusqu’à soumettre les éléments et dominer la mort, représentée par la mer.

Mais les disciples, qui n’avaient pas compris le premier signe, ne comprennent pas non plus le second. La tendresse que Jésus leur manifeste en les invitant à la confiance les rassure mais ne suffit pas à leur ouvrir les yeux. Il faudra encore bien du temps, l’expérience de la résurrection et le don de l’Esprit pour qu’ils découvrent pleinement qui est leur maître.

L’aveuglement des disciples et la tendresse de Jésus à leur égard agissent comme un baume sur nos propres raideurs. Mais elles sont également un vigoureux appel à nous dépasser. En ce temps de Noël, quelques jours après avoir célébré la manifestation de la lumière du Christ aux nations du monde entier, ne sommes-nous pas comme ces disciples qui viennent de participer à la multiplication des pains ? Quitter dans quelques jours la douceur de Noël n’est pas une perspective facile, surtout que l’austérité du carême s’imposera très tôt cette année. Le Seigneur nous pousse pourtant à prendre la mer. La question est donc : avons-nous bien compris ce que nous venons de vivre ? Avons-nous manifesté la même obéissance que celle manifestée par la docilité remarquable des disciples ? L’identité du Christ ne se résume jamais à une formule, elle se dévoile dans une rencontre, elle se donne dans une alliance consentie et choisie.

Enfin, un autre détail de ce texte nous rejoint : en marchant vers la barque, saint Marc précise qu’ « il allait les dépasser ». L’expression est caractéristique des épiphanies. Ainsi, alors que ses disciples « rament », alors que la barque de son Église est malmenée, Jésus se dévoile dans la lumière de sa résurrection, dans la puissance du maître de toutes choses. Si nous avions trop vite associé la révélation de Noël et de l’Épiphanie à la douceur et la naïveté de l’enfance, voilà qui nous rappelle que l’esprit d’enfance de l’Évangile n’est pas jamais dissocié du don fait sur la Croix.

Seigneur Jésus, merci pour ta Parole de Vérité. Merci de nous rappeler par cet évangile que tu viens toujours, dans la lumière de la résurrection, au secours de tes disciples. Apprends-nous à conserver cet enseignement dans nos cœurs afin que nous nous souvenions toujours que c’est dans nos difficultés que nous avons le plus de chance d’abandonner nos idées sur toi et de te découvrir dans la magnificence de ta gloire.

Frère Dominique.

17:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

05/01/2009

LE DROIT DE PROPRIÉTÉ PAR MAURICE ZUNDEL.

            Début de la 15ème conférence donnée à Timadeuc en avril 1973.

 

                  Le droit de propriété est fondé sur l'esprit de pauvreté. On peut le définir comme un espace de sécurité assuré à chacun qui lui permette de faire de lui-même un espace de générosité.

 

                  J'ai reçu ma plus profonde leçon de sociologie d'une femme pauvre qui me disait : "Je ne demande qu'à prier et à méditer, mais  comment voulez-vous que je le fasse ? j'ai cinq enfants et mes marmites sont vides ! Je peux remettre ma méditation à demain, mais mes enfants quand ils rentrent de l'école, il faut qu'ils trouvent la table mise". J'ai compris que cette femme, d'ailleurs très noble, qui ne demandait précisément qu'à vivre d'une vie intérieure, qui avait le sens des valeurs les plus profondes,  j'ai compris que ce qu'elle réclamait c'était un espace de sécurité qui lui permette de faire d'elle-même un espace de générosité. Et il m'a semblé que je tenais là la formule même du droit de propriété.

L'homme, en effet, est aux prises avec ses besoins organiques, il doit se nourrir, il doit s'abriter, il doit se vêtir ! mais, à la différence des animaux, il peut créer un espace entre lui et ses besoins, et il doit le faire précisément parce qu'il est capable de survoler le temps, il voit au-delà du moment présent, même de sa mort, comme il voit en avant de son origine, il porte en lui une sorte de dimension éternelle, et le pain d'au­jourd'hui lui reste à la bouche s'il est sûr de ne pouvoir manger demain. Il faut donc qu'il crée un espace de sécurité qui l'assure de la satisfaction paisible de ses besoins de telle manière qu'il n'ait plus à y penser.

Mais, si cela est vrai, cela comporte une conséquence infinie ! c'est que le droit de propriété - comme tous les droits, d'ailleurs - est fondé sur l'esprit de pauvreté, en effet, cet espace de générosité que cette femme réclamait pour elle, ce n'est pas autre chose que cet univers  intérieur où l'homme accède en se désappropriant de lui-même. C'est donc pour parvenir à ce don, pour parvenir à cette désappropriation, à cette pauvreté selon l'esprit, que l'homme peut revendiquer un espace de sécurité.

La conséquence qui en résulte immédiatement, c'est que, s'il réclame ce droit ou cet espace de sécurité pour lui-même, il ne peut que le réclamer du même coup pour tous les autres, car les autres se trouvent exactement dans la même situation ! ils ne peuvent devenir un espace de générosité que s'ils sont assurés d'un espace de sécurité.

Il s'ensuit donc finalement que, lorsque l'homme a couvert ses besoins, entendus d'une manière raisonnable - les besoins d'un cosmonaute ou d'un physicien nucléaire ne sont pas les mêmes que ceux d'un cordonnier ! - une fois qu'il a couvert ses besoins raisonnablement, ce qui est en surplus revient en droit aux autres, dans la mesure justement où ils n'ont pas de quoi satisfaire à leurs besoins d'une manière équilibrée et raisonnable, et puisqu'ils ont le même droit à un espace de sécurité, dès que le mien est assuré, je suis tenu de veiller au leur. Il y a donc dans le droit de propriété comme dans tous les droits, un altruisme consubstantiel : le droit de propriété est ouvert sur les autres essentiellement, et si les autres sont concernés par lui, ce n'est pas en vertu d'une charité surérogatoire, c'est en vertu du droit lui-même qui dans son essence, parce qu'il est fondé sur l'esprit de pauvreté, parce qu'il a comme racine première le dépouillement de soi, c'est le droit de propriété lui-même qui requiert cette ouverture aux autres.

Pourquoi cet espace de générosité ? Bien entendu, cet espace de générosité n'a de sens que si, au coeur de l'être humain, réside une valeur, une valeur absolue, une valeur person­nelle, une valeur qui concerne tous les hommes, une valeur identique en tous et en chacun, une valeur qui doit se développer en moi au profit de tous ! et quand on proclame les droits de l'Homme, ou bien on entend couvrir une vie privée où l'on fait ce que l'on veut, où l'on entend couvrir un narcissisme effroyable, où chacun pourra préparer l'assassinat des autres, ou bien on entend couvrir une valeur, un bien commun, un bien universel.

Et bien sûr que par le seul fait que l'on dise : "Les droits de l'Homme", au singulier, on entend par "homme" la qualité d'homme, ce qui fait la dif­férence spécifique de l'homme qui est justement qu'il peut créer dans sa vie la plus secrète, une valeur qui intéresse la vie la plus secrète des autres.

Et nous n'avons pas besoin d'insister, nous savons que cette valeur, précisément, cette valeur qui est "Quelqu'un", cette valeur où nous sommes promus, dans le langage de Flaubert, de quelque chose à quelqu'un, cette valeur, c'est précisément le Dieu Vivant. »

Maurice Zundel.

21:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

04/01/2009

Tour du monde de la Saint Sylvestre.

EN IMAGES

Fanfare aux Etats-Unis, dragons à Hanoï, amoureux à Moscou... Les images du monde à la veille de la nouvelle année. Voir

14:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

SOEUR EMMANUELLE EN CHANSON.


podcast

Sœur Emmanuelle à l'esprit de feu consumant toutes misères sur son passage.
Cette femme à la fois cabotine des médias et profonde dans sa spriritualité et ses engagements, méritait bien une chanson en Hommage à son Témoignage.
Voici chose faite, Jean-Claude lui a écrit un très beau texte. Et sa voix nous transporte loin, très loin...
Ceux qui critiquent encore Sœur Emmanuelle n'ont qu'à simplement faire davantage et même plus.
La critique envers un individu est aisée mais, poursuivre le chemin qu'elle a commencée à tracer est plus difficile.
Je vous souhaite une bonne écoute de cette chanson autant de fois qu'il vous plaira afin de vous imprégner du rythme qui pousse en avant, Yalla.
A nous de continuer son combat et ne pas être de simples petits-Bourgeois qui écrivent sur les malheurs du monde et vont se coucher bien au chaud dans leur appartement.
Ne pas se dire qu'il n'y a plus rien à faire contre ces sociétés injustes, au contraire tout reste à faire.
Chacun selon ses charismes peut transformer le monde s'il ne demeure pas chez lui à se gargariser de son image et à se plaindre des blessures de nos Frères et Sœurs en Humanité.
Sans faire de morale à deux sous, je dirai qu'il est temps de nous lever et de nous révolter pour mettre du soleil dans nos ciels ombragés.
 
Votre Frère Bruno LEROY.
 

13:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ARTISTES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

03/01/2009

Études sur les Théologies de la Libération.

Durant les années 1970 et 1980, l’étude du fait religieux en Amérique latine s’est particulièrement intéressée au phénomène de la théologie de la libération, entendue comme l’expression du changement social et religieux dans la région. Durant les années 1990, celle-ci a été complètement oubliée ou presque. On s’est davantage intéressé à l’actualité latino-américaine de la diversification religieuse, c’est-à-dire de l’érosion de l’hégémonie catholique à laquelle, malgré son hétérodoxie, la théologie de la liibération demeurait liée. Il faut en effet observer son déclin dans le contexte postérieur à celui de la Guerre Froide, qui l’avait vue naître. Néanmoins, les héritages actuels de la théologie de la libération sont tout autant indéniables. Pour cela, après avoir éclairé les facteurs de son déclin, ce texte propose de rendre compte de ce qu’il en reste, en explorant en particulier la piste de la théologie indigène au Mexique. Il le fait depuis une approche sociologique originale qui ne magnifie pas le passé de la théologie de la libération, mais n’en ignore pas non plus les enjeux, d’hier à aujourd’hui.

ÉTUDES DES THÉOLOGIES DE LA LIBÉRATION.pdf

18:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

01/01/2009

Je vous souhaite une merveilleuse Année 2009.

MEILLEURS VOEUX.jpg

 

Seuls, les gestes comptent, le reste n'est qu'illusion.

Je sais, le temps tisse sa laine pour réchauffer nos cœurs. Et nous ne savons pas ce que demain propose.
Alors, pourquoi se faire du sang mauvais si nous ignorons toujours quelle sera la couleur des fleurs de demain.
Aujourd'hui nous suffit avec ses gerbes d'amour et de tendresse et ses tourbillons de lumières éclatantes.
Qui chantent au ciel que cette Année sera belle selon nos combats et nos regards envers celle qui se présente comme Nouvelle.
Je vous souhaite une merveilleuse Année 2009 pleine de Joie, de sérénité, de paix...
Tous ces fruits indispensables qui donnent à la Vie une indéfectible santé dans l'harmonie des jours aux senteurs de Bonheur.
Bruno LEROY.

11:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |