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19/01/2009

LA LENTE DÉRIVE DE L'HÉBERGEMENT.

C’est parce qu’il aura mis son charisme et son courage au service de ceux que notre société peine à regarder en face et à aider. En interpellant la France entière en 1954 quand des hommes mouraient de froid en bas de chez nous, il est parvenu à réveiller tous les cœurs, ainsi que la bonté qui y logeait. Très médiatisé, sa popularité aura toujours eu pour but d’orienter les médias et les esprits vers les plus pauvres, et de servir sa Fondation d’Emmaüs.

Mais l’Abbé Pierre n’était pas parfait. Ses erreurs, ses dérapages et ses coups de gueule nous ont montré un homme profondément humain, vulnérable et crédible auprès de gens comme nous. Jeunes ou moins jeunes, où que nous soyons, nous pouvons tous, à notre échelle, aider les personnes en difficultés. C’est ce message que l’Abbé Pierre a diffusé tout au long de sa vie, et c’est par ce message si simple que la France l’a élevé au rang de héros. Alors on se lève, et on agit!

Bruno LEROY.

la lente dérive de l'hébergement.pdf

19:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MILITANTISME. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA JOC, C'EST QUOI ?

17:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SUPER COOL ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/01/2009

La Vie est une Lumière éblouissante que l'on porte en soi.

les chemins de l'amour.jpg

 

Depuis des années, je prends des trains et des avions pour rencontrer d'autres individus dans un contexte culturel parfois bien différent.
Ces voyages n'auraient aucune signification si la démarche essentielle n'était guère d'aller à la découverte de personnes souvent inconnues.
Je prends le mot signification dans son sens étymologique, c'est-à-dire donner Sens à une action.
Il est important de vivre dans la pâte humaine pour en savourer toutes les richesses intérieures.
Ne pas porter un regard empli de préjugés, mais dévoiler progressivement l'unicité de la personne rencontrée.
L'être humain porte en lui sa mystique propre, c'est-à-dire sa part de mystère.
En respectant l'individualité d'un être vous préservez son intimité qui n'a guère le droit de connaître quelque intrusion que ce soit.
Il faut respecter infiniment la part sacrée qui scintille en chacun de nous.
Voilà pourquoi, il m'est difficile de comprendre certaines personnes aux jugements hâtifs.
Les racistes en tous genres qu'ils soient blancs, noirs, verts me sortent des trous de nez.
 Et ces homophobes bien-pensants qui ne voient l'amour que sous le prisme de la sexualité parce qu'ils l'ont désacralisée.
Oui, l'Amour a perdu son sens sacré et c'est pour cette raison que nous percevons les sentiments amoureux uniquement sous l'aspect de la sexualité.
Tout en nous croyant dans notre bon droit. Cette vision ne fait guère partie du racisme pensons-nous...!
De plus, les chrétiens entrent de pleins pieds dans cette forme de rejet sous des prétextes faussement théologiques.
Comme vous l'aurez compris, ma seule et unique religion est l'Amour de l'Humain sous toutes ses formes fussent-elles déformées.
Ce que je n' accepte pas dans mon existence, ce sont les petits trous du cul qui s'ingénient à tuer toute idée de Vie.
La Vie est une Lumière éblouissante que l'on porte en soi.
Si vous n'avez pas cet éclat, vous ne serez que nuit profonde dans l'existence d'autrui.
Vos prières et vos messes ne sont que de la merde si vous ne savez accueillir les autres tels qu'ils sont et non tels que vous les rêvez !
Le souffle de l'Amour ne peut s'exprimer uniquement une fois par semaine.
Sinon, c'est du domaine de l'hypocrisie, voire de la débilité non respirable.
Nul besoin de prendre des avions ou des trains pour contempler les visages devenus d'éternels paysages où nous pouvons voyager et cheminer dans le destin de nos frères en humanité.
Non, le regard que vous portez sur les événements n'est exportable que si vous les vivez profondément.
La valeur intrinsèque de la vie ne saurait être détruite par des jugements moraux qui faussent la conscience.
Vivre l'instant présent comme un éternel Amour qui ne cessera jamais. Voilà, la clef du Bonheur. Du vôtre et par effet de boomerang, des proches.
Je vous en prie ne dites pas que vous êtes chrétiens ou humanistes si vous ne savez pas même regarder les yeux dans les yeux battre le cœur de votre voisin.
Ou mettre simplement de la poésie dans vos relations humaines.
Je sais, c'est un travail de longue haleine sur Soi et notre propre structure mentale.
Mais, tant que ce discernement, cet acheminement spirituel n'a point été effectué surtout, je vous en prie ne vous prenez pas pour ce que vous n'êtes pas !
Il est tant de gens qui croient détenir la Vérité et ne palpent que leurs mensonges illusoires.
L'approfondissement de votre être vers une découverte plus authentique, plus humaniste des paradigmes de notre société vous aidera à grandir intérieurement.
Et surtout de n'avoir plus jamais peur de  ces étranges étrangers qui vous entourent et ne sont que vos frères au sein de notre Humanité.
A nous, à vous, de commencer dès aujourd'hui à devenir vrais !
 
 
Bruno LEROY.

20:49 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Je ne suivrai jamais les chemins tracés.

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Quand j'étais petit,
Je voulais voir le monde heureux,
Entendre les rires joyeux,
Des adultes des enfants qui vivaient à mes côtés,
Je voulais repousser la lune noire de leurs pensées,
C'est vrai quand j'étais petit je rêvais,
Puis j'ai grandi dans les larmes de sang,
Au milieu des trahisons des faux-semblants,
Je me suis révolté en me brisant moi-même,
Sur la jetée trop ferme...
Les vagues étaient trop rudes,
Pour l'adolescent que j'étais devenu,
Je voyais la terre comme un cercueil de misères,
Je ne retenais jamais mes cris même injustifiés,
Puis j'ai encore grandi mes révoltes se sont épurées,
Mon Espérance depuis est devenue une muraille,
Mes révoltes je les vis dans la rue la violence,
La baston de certains jeunes autant révoltés,
Que je l'étais...
Mes révoltes ont pris sens dans le regard des autres,
Pour les aider à grandir debout et libres,
Pour les accompagner dans leur vérité,
Je ne suivrai jamais les chemins tracés,
Je serai toujours proche des plus blessés,
J'aime la marge quand elle contemple la page,
Je serai toujours un pauvre au milieu des pauvres,
Et défendant leurs droits au sein des illusions,
Ou des insultes des adultes arrivés,
Devenus indifférents ou rancuniers,
Mes révoltes disent aussi les devoirs,
Que les jeunes sont capables d'accomplir,
Mes rêves d'enfant je les vis à cinquante ans,
Chaque jour Dieu m'accompagnant,
Peu importe la fatigue avec les rides du temps,
Mes révoltes ont toujours ce sourire d'enfant,
Que je communique aux autres enfants,
Pour que le monde devienne vivant,
Comme un éclat de rire aux senteurs de joie de vivre,
Car la priorité n'est point de changer la société,
Mais de se convertir pour se transformer,
Afin que les autres voient qu'on peut être Heureux,
Sans être arrogant mais en cultivant le jardin de Dieu,
Qui ne veut que notre Bonheur au-delà de nos révoltes,
Puis transmettre partout transmettre la beauté d'exister,
Malgré les ombres et les impuretés se savoir aimé.
Alors transmettons nos rêves, nos passions, nos illusions,
Et la terre deviendra l'arche de Noé insufflé par l'Esprit.
Oui réaliser ses rêves c'est déjà exister dans la vie des autres,
Qui aimeraient réaliser aussi leurs désirs secrets,
Dites comme c'est contagieux d'aimer, non ?
Bruno LEROY.

19:59 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

PAS DE PAIX SANS JUSTICE.

L’agression meurtrière contre les habitants et les habitantes de Gaza a mis en lumière la brutalité de la politique colonialiste de l’État d’Israël. Les massacres perpétrés contre les populations civiles s’inscrivent dans la droite ligne de la domination de tout un peuple.
La complicité des États-Unis mais aussi de l’Union européenne, et notamment de la France, par un accord d’association et une coopération militaire est évidente. Les tentatives diplomatiques pour aboutir à l’arrêt des combats ne peuvent constituer une réponse satisfaisante pour le peuple palestinien tant que durera l’occupation. L’annonce par Israël d’un « cessez-le-feu » unilatéral, tout en maintenant ses troupes et le blocus de Gaza, ne constitue pas un acte de paix, mais la poursuite par d’autres moyens de l’occupation et de la colonisation.
En Palestine comme ailleurs, il n’y aura pas de paix sans justice.
 
Bruno LEROY.

18:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/01/2009

Le fabuleux derrière de la first lady !

Le fabuleux derrière de la first lady !

Barak Obama va prendre ses fonctions officielles de président des Etats-Unis d'Amérique le 20 janvier. Nul doute que la presse relayera avec abondance les infos relatives à cet évènement important. Mais qui va parler du derrière de son épouse, Michelle Obama ? Ce sujet d'apparence triviale est pourtant porteur d'un message sociologique, féministe et interracial qu'il serait dommage de passer sous silence !

Un premier président noir ? Oui, c'est bien. Mais une première dame callipyge, c'est carrément révolutionnaire, se réjouit une chroniqueuse africaine-américaine sur un ton provocant.

Enfin libre. Moi qui suis noire et qui ai atteint ma majorité une fois le soufflé du Mouvement des droits civiques retombé, je n'aurais jamais cru pouvoir un jour prononcer ces mots avec sincérité. Or je ne cesse de les crier sur tous les toits depuis le 4 novembre. Mais ce n'est pas pour la raison la plus évidente que je suis tout excitée. Oui, la victoire d'Obama représente une avancée extraordinaire et un soulagement immense, mais je ne crois pas que le fait qu'il ait conquis la Maison-Blanche mette un point final à l'histoire raciale américaine. Loin de là. 

Ce qui m'excite vraiment, ce qui me semble vraiment libérateur, c'est le nouveau rôle saillant occupé par Michelle Obama. Car la meilleure moitié de Barack a non seulement de l'envergure, mais elle est sculpturale. Elle a une intelligence brillante, de la beauté, du style et – roulement de tambour, s'il vous plaît – un derrière. Oui, vous avez bien lu, je vais parler du derrière de la première dame. 

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21:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Le Fils de l'instant.

Éveil du Coeur

par Bruno Hussein

 

Tradition multiséculaire répandue dans le monde entier, le soufisme n'apparaît pas comme une pratique unique, mais bien plutôt comme une façon d'être au monde. Se présentant comme le cœur battant de l'islam, il a fait sien cette parole (hadith) de son Prophète : " n'insultez pas le siècle, car Dieu est le siècle ". Dans ce sens, et à l'opposé de tout dogmatisme, il a toujours su adapter les formes de son message au contexte dans lequel il était formulé, sans jamais en corrompre l'esprit.

Pour utiliser une image, si l’eau de la connaissance est une, les fleurs auxquelles elle donne naissance sont diverses et variées, en fonction notamment du sol qui la reçoit. De la même manière, les soufis disent que la vérité est une, mais que les paroles sont multiples. C’est en ce sens qu’on a pu les désigner sous le nom de « Fils de l’instant », sachant que dans la langue arabe, c’est le même terme (waqt) qui désigne à la fois le temps, l’époque, et l’instant qui passe.

Dépouillement et Orientation

Le Coran encourage le croyant à méditer sur les signes que Dieu a disposé pour lui, sur la terre et dans le ciel. Pour décrypter ces signes, le soufi investit sa réalité quotidienne d’une intention et d’une concentration particulières, qui le placent dans un état de conscience permettant à la révélation de s’actualiser en lui à chaque instant, par inspiration. Ainsi, lorsque l’on veut qu’un miroir réfléchisse parfaitement la lumière du soleil, il faut effectuer deux opérations : d’abord nettoyer ce miroir, puis l’orienter vers le soleil. De la même manière, le soufi s’attache d’abord à polir le miroir de son Cœur . Pour cela, il s’efforce de le dépouiller des images éphémères, c’est à dire de tout ce qui n’est pas Dieu, pour parvenir à un état de dénuement et de réceptivité qui laissera la lumière divine se réfléchir sans ombres.

C’est d’ailleurs dans ce sens que la Tradition affirme que le Prophète ne produisait pas d’ombre. Pour orienter le miroir vers la lumière du soleil, le soufi s’efforce ensuite de se concentrer tout entier et uniquement sur la présence divine, en écartant tout ce qui pourrait l’en distraire. Il est intéressant à cet égard de noter que dans la langue arabe, les termes qui désignent la concentration (huddur) et la présence divine (hadra) proviennent de la même racine. A notre époque où l’organisation de la société vise plutôt à la distraction des individus, à l’instar d’une télévision qui passe sans cesse d’une image à l’autre, on peut comprendre que la concentration dont il est question ici, cette tension permanente sur l’essentiel, puisse amener le soufi à une autre perception du temps, et donc de la notion même de réalité.

La profession de foi musulmane, qui est utilisée comme l’une des principales modalités d’invocation (dhikr) dans les confréries soufies, peut apparaître comme une illustration de ce double mouvement fait de polissage, puis d’orientation. Elle consiste à témoigner : "la ilaha illa lah", ce qui signifie « il n’y a pas de divinité si ce n’est la Divinité ».

On y distingue donc une première partie que l’on pourrait qualifier de négation de la divinité en tant que genre (la ilaha : il n’y a pas de divinité) qui permet, en quelque sorte par contraste, de donner tout son sens à l’affirmation de l’unicité qui est contenue dans la seconde partie (illa llah : sauf / en dehors de / si ce n’est la divinité).

Ici encore, il s’agit d’abord de se débarrasser de toutes nos idoles, pour pouvoir ensuite se tourner vers Dieu. Cette notion de pureté du miroir du cœur, c’est à dire du réceptacle qui est amené à recevoir l’influence divine, peut d’ailleurs être mise en parallèle avec la virginité de la Vierge Marie, ou avec l’illettrisme du Prophète. Dans les deux cas, la pureté du miroir est garante de la pureté de l’image qui s’y reflète, et donc de la transmission qui sera faite par la suite du Verbe divin. Les mots se gravent avec plus de netteté sur une surface totalement vierge.

Orient et Occident

Les rituels de l’islam sont essentiellement rattachés au mouvement des astres dans le ciel. Du fait de sa liaison avec le calendrier lunaire, un même rituel peut se situer au cours du temps à différents moments de notre année solaire : ainsi le mois sacré de ramadan pourra-t-il avoir lieu, selon les années, au cœur de l’hiver aussi bien qu’en plein été. De la même manière, mais cette fois en liaison avec le calendrier solaire, les horaires des prières se déplacent dans la journée au cours des saisons, leur amplitude s’élargissant en été pour se rétrécir en hiver.

Tous ces éléments contribuent à ancrer les musulmans dans une perception du temps cosmique, au caractère cyclique évident pour tous. A l’opposé, notre société occidentale s’est habituée à une conception du temps linéaire, marquée par des rituels positionnés au cours de l’année une fois pour toutes à dates fixes, et par un temps que l’on pourrait croire asservi aux clochers, horloges, montres et pendules qui nous entourent. Il est d’ailleurs symptomatique à cet égard de constater que l’on a pu décider un jour d’établir une heure pour l’été, et une autre pour l’hiver. Si l’homme apparaît soumis au temps en orient, l’occident moderne prétend au contraire le soumettre à son emprise, comme pour mieux s’en libérer.

Face à cette conception volontariste, il n’est pas étonnant que les orientaux aient souvent été taxés de fatalisme par les auteurs et les touristes occidentaux.

Titus Burckart explique que « le Secret de la spiritualité islamique réside dans la servitude foncière, ontologique, de l’homme par rapport à Dieu : plus tu t’en remets à Lui, plus Il te prend en charge ; plus tu te délestes de toi-même, plus Il t’investit ; plus tu t’abaisses, plus Il t’élève ». Loin de tout fatalisme, il s’agit bien ici d’adopter une attitude pleinement active, mais sans pour autant s’attacher au résultat de cette action.

Pour les soufis, il est aussi essentiel d’agir dans le sens de ce qui nous semble juste, que d’accepter par avance le fait que le résultat de cette action soit différent de celui escompté. Ibn Ata Allah écrit dans ses Hikams : « L’insouciant se réveille en se disant : que vais-je faire ? Et le sage : que va faire Dieu de moi ? ». Et il ajoute : « Il n’y a pas plus ignorant que celui qui voudrait qu’advienne dans l’instant autre chose que ce que Dieu y manifeste ».

Intuition et déduction

Le soufisme vise donc à une connaissance intuitive de Dieu, c’est à dire à une connaissance immédiate, sans intermédiaire. Or, comme l’écrit Titus Burckart, « La pensée n’est capable de synthèse qu’en se dépouillant de l’aspect immédiat des choses ». Pour raisonner sur une chose, il faut pouvoir disposer d’un minimum de recul par rapport à elle, recul que l’expérience immédiate ne permet pas. Cette antinomie naturelle entre la raison, dans l’acception occidentale moderne de « mental », et l’intuition spirituelle, peut d’ailleurs être retournée pour devenir une clé de la progression spirituelle. En effet, pour « faire décrocher le mental », il suffit de le détacher de la temporalité sur laquelle il s’appuie. Non pas dans le sens d’une déstructuration psychique, où tout repère temporel est souvent aboli, mais dans le sens d’une concentration de l’attention sur l’instant.

Pour illustrer ceci, les soufis aiment à raconter des histoires telles que celle du soufi et du grammairien. Un jour que ces deux personnages se trouvaient sur un bateau, le second demanda au premier : « As-tu étudié la grammaire ? ». A la réponse négative du soufi, le grammairien conclut : « Dans ce cas tu as perdu la moitié de ta vie », montrant par là toute l’importance qu’il accordait à cette science. Alors le soufi lui demanda : « As-tu appris à nager ? ». Quand le savant lui eut répondit « non », il lui dit simplement : « Dans ce cas tu as perdu toute ta vie. Le bateau coule... ! ».

Il ne s’agit donc pas ici d’une connaissance qui ressortirait de la raison. On peut à cet égard mentionner la réponse que le grand soufi Ibn Arabi fit parvenir à un éminent théologien qui lui affirmait avoir découvert soixante-dix preuves irréfutables de l’existence de Dieu : « Si tu l’avais connu, tu n’aurais pas éprouvé le besoin de le prouver ». La réalité de l’expérience vécue ne réclame aucune preuve. Et Ibn Ata Allah d’ajouter : « Quelle distance entre celui qui prouve par Lui, et celui qui cherche à Le prouver ! Le premier reconnaît la vérité là où elle est, et affirme tout par l’existence de son principe. Le second, en prouvant Dieu, montre combien il est loin de Lui. Sinon, quand a-t-Il été absent, pour qu’il faille Le prouver ? Ou quand a-t-Il été lointain, pour que ce soient les créatures qui mènent à Lui ? ».

Par sa nature même, l’intuition spirituelle s’oppose à la déduction rationnelle, et cette différence de mode d’appréhension explique la distinction que les soufis établissent entre le simple savoir et la connaissance véritable. Contrairement aux savants, leur langage est celui de la vision et du dévoilement, non celui de l’analyse et de la synthèse.

Ils distinguent « la science de la certitude », « l’œil de la certitude », et « la vérité de la certitude ». Ainsi, admettons que nous n’ayons jamais vu la mer, et que quelqu’un nous la décrive : nous pourrons nous en faire une idée. Si un jour nous pouvons la voir de nos propres yeux, alors nous pourrons en plus avoir une vision précise de ce à quoi elle ressemble, et donc être à même de la décrire et de la reconnaître. Pourtant, ce n’est que lorsque nous nous serons plongés dedans nous-mêmes que nous connaîtrons toute la réalité de ce qu’est la mer. De la même façon, la connaissance véritable est toujours liée à une expérience directe, et c’est en ce sens que le soufisme a souvent été décrit comme « la science du goût et des états ».

Une parole du Prophète (hadith) célèbre est souvent utilisée par les soufis pour décrire le domaine qui est le leur ; il s’agit de ce que l’on appelle le Hadith de Jibril (voir encadré). Selon cette parabole, la science de l’Islam est du domaine de la jurisprudence (fiqh), et celle de l’Iman appartient à la théologie (kalam). Seule la science de l’Ihsan ressort en propre du soufisme.

Devenir le fils de l’instant

Nous avons vu que pour échapper aux réflexions et aux questionnements incessants du mental, le soufi s’efforce de concentrer sa conscience sur l’instant qui passe, dans toute sa plénitude. Dans les faits, ce silence psychique et cette concentration du Cœur l’amènent à découvrir la présence divine dans tout ce qui l’environne, et avec elle, à découvrir l’activité incessante de la grâce. Ce que la plupart nomment coïncidences ou hasard deviennent pour lui des signes de la part de son Seigneur. Et cette découverte le conduit peu à peu à « lâcher-prise », car comme le dit Ibn Ata Allah « Déleste-toi du gouvernement de toi-même : ce dont un autre se charge pour toi, ne le fais pas pour toi-même ».

Faouzi Skali écrit pour sa part dans Traces de lumière : « Ce que tu sais est déjà du passé, et ce que tu dois savoir n’est pas encore né. Laisse ton cœur accueillir la connaissance qui viendra en son temps » . Et de réciter ce poème : « Ô Ami, cesse de chercher le pourquoi et le comment ; cesse de faire tourner la roue de ton âme. Là même où tu te trouves, en cet instant tout t’est donné, dans la plus grande perfection. Accepte ce don, presse le jus de l’instant qui passe. »

La convenance de l’instant

Chaque instant possède aussi sa convenance, et celle-ci doit être respectée. Cette convenance vis à vis de l’instant réside dans l’adoption de l’attitude juste. Ibn Ata Allah affirme que « Les droits des œuvres dont le temps est fixé peuvent toujours être rattrapés ; mais les droits du moment ne peuvent se rattraper ». Ainsi, ce que l’instant exige de nous est prioritaire par rapport à ce que nous avions prévu et programmé, comme ceci apparaît de manière évidente dans le cas du bateau qui coule.

S’attachant à conserver la primauté de l’esprit sur la lettre, le soufi saura modifier son programme si les circonstances l’exigent. Et ceci est aussi valable pour les obligations rituelles : car si la prière peut toujours être rattrapée, l’hospitalité impose de répondre sans délai aux besoins des invités qui arrivent. Les soufis parlent du « sabre » du temps, et affirment que « le temps est pour toi ou contre toi : chaque souffle qui passe ne peut être remplacé, et chaque souffle qui vient a sa propre exigence ». A partir du moment où les circonstances sont perçues comme le reflet de la volonté divine, les obligations qu’elles imposent passent avant nos propres désirs. A l’image de la Révélation elle-même, l’instant apparaît comme un discriminant (furqan) qui sépare les hommes, entre ceux qui écoutent Son appel et ceux qui y restent sourds. Le sage est celui qui reste vigilant aux exigences de l’instant.

La dimension éternelle de l’instant soufi

L’éternité n’est pas de ce monde ; on ne peut la goûter véritablement qu’au creux de l’instant qui passe. En effet, chaque instant contient la présence divine, mais c’est l’homme qui en est absent. En s’immergeant dans l’instant, le soufi rejoint l’éternel.

Comme l’écrit encore Titus Burckart, « Si le souvenir peut évoquer le passé dans le présent, c’est que le présent contient virtuellement toute l’extension du temps. Et c’est cela que réalise l’invocation soufie (dhikr) : au lieu de se reporter horizontalement au passé, elle s’adresse verticalement aux essences qui régissent le passé comme l’avenir ». La plongée de l’âme au fond de l’instant permet de renouer le contact avec le divin, et par là, avec l’éternité. Le fait même d’effacer notre ego permet à la conscience de s’ouvrir, et d’être de nouveau irradiée par les Lumières divines.

Ainsi, notre ignorance apparaît liée à notre absence de l’instant. La connaissance est présente, à notre portée à chaque instant. Au verset coranique « Je suis plus proche de vous que votre artère jugulaire », Ibn Ata allah renvoie cet appel déchirant : « Ô mon Dieu, comme tu es proche de moi, et comme je suis loin de Toi ! ».

Pour terminer, il faut souligner que l’expression que les soufis utilisent eux-mêmes pour se désigner sous le rapport du temps est en réalité « le fils de Son instant » (ibn waqtihi). Il ne s’agit donc pas ici de se blottir au creux de l’instant pour échapper au passé ou à l’avenir, mais bien plutôt d’immerger volontairement sa conscience dans Son instant pour mieux comprendre Dieu, et pour se rapprocher de Lui. Leur objectif est d’être sans cesse « extérieurement avec les hommes, et intérieurement avec Dieu ». Dans cette optique, ce qui importe n’est pas le passé ou l’avenir, mais notre état actuel, et l’instant qui se présente à nous, avec tous ses possibles.

Les soufis s’efforcent de s’occuper uniquement de ce qui leur incombe face à ce moment. Et pour ceux qui les regardent vivre, c’est peut-être cela qui leur confère comme un surcroît de présence.

http://www.soufisme.org/

 

20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Une voie d'amour.

Le soufisme : une voie d'amour

Dans le cœur de tout être humain réside un élan pour le sacré. Cet élan, selon la tradition soufie, n’est qu’Amour. La rencontre avec le soufisme permet de ranimer cette flamme, de la nourrir et de la développer en augmentant notre capacité à aimer. Lorsque le cœur, grâce au souffle sacré de l'enseignement spirituel soufi, puise sa subsistance des lumières divines, il contribue à la prière universelle de la création qui elle-même n’est que souffle du Compatissant.

 

La connaissance spirituelle

Saveurs spirituelles, ivresse et dévoilements du monde invisible sont les profondes manifestations de la connaissance spirituelle. Ces manifestations sont le fruit d’un intense travail spirituel qui reste en soi un don de la largesse divine. L’élan amoureux du départ aboutit à la connaissance spirituelle soufie et ce, par la transformation alchimique de l’ego en une âme distillée puis en un esprit purifié. La connaissance, chez les soufis, veut aussi dire proximité avec le Bien Aimé. Plus on est près de la Présence, plus on connaît. Plus on en est loin et plus on est voilé.

 

Le parcours spirituel

Le parcours spirituel (ou parcours initiatique) soufi correspond à une traversée des états multiples de notre être. Suite à l'élan amoureux pour le Bien-Aimé, la connaissance spirituelle se dévoile peu à peu à l'aspirant, grâce, précisément, à l'expérimentation de cette traversée. En écho à la conscience de la Présence divine, il va vivre au quotidien épanouissement, contrition, nostalgie, crainte révérencielle, anéantissement ou bonheur intense. Ces moments correspondent en fait à des points de contact entre notre centre invisible et le principe divin. Ces points de contact vont, à leur tour, se manifester à travers des rires, de la joie, des cris, une ivresse ou une tristesse. Modalités infinies de la rencontre avec le divin que les soufis appellent aussi le climat de l'être.


La poésie soufie

Pour exprimer l'élan amoureux entre l'amant (l'aspirant) et son Bien-Aimé (Dieu), élan qui soutient le retour vers l'Être, les soufis privilégient la poésie, autant pour sa dimension symbolique que pour son rythme et sa musicalité. La poésie est aussi, pour les soufis, un moyen d'éducation spirituelle. Au-delà de l'élan amoureux, les grands thèmes de cette poésie vont évoquer les tristesses de la séparation ou les joies de l'union, les défauts de l'âme égotique ou la subtilité de la connaissance spirituelle, la manière de frapper à la poste divine ou le bel-agir envers autrui. Autant de thèmes qui vont faire de cette poésie un véritable trésor de l'enseignement spirituel dont chaque vers nous rappelle que la connaissance spirituelle, la réalité divine, se trouvent au-delà des mots!

 

 

Le Sama`

Lorsque le cri de l'âme, exprimé en vers, est modulé, rythmé et accordé, la poésie soufie se fait chant soufi. Et lorsque ce cri, élan nostalgique de l’âme, est accompagné par des instruments, on parle alors de musique soufie. Dans un cas comme dans l'autre, il est question de Sama` c'est à dire d'audition et d'écoute spirituelle. Pour les aspirants au soufisme, le Sama` est une invitation à cette écoute. C'est à travers le cœur que l’audition intérieure s'opère et c'est par la pratique du Sama` que l’aspirant réalise que tout dans l’univers n’est que Sama`; car n’est-il pas dit dans les textes sacrés que tout dans la Création chante les louanges du Bien Aimé ?

 

L'humour soufi

L’humour soufi est une autre manière, propre à cette tradition, de nous éveiller à la dimension spirituelle. Tout d’abord, la subtilité de cet humour met à nu les détours de l'âme récalcitrante dans le chemin vers l’ultime rencontre. L’aspirant à l’éveil va, avant toute chose et avec une grande franchise, rire de lui-même. Ensuite, la finesse de cet humour va l’amener à considérer les intrigues et les crochets de son alter-ego avec une certaine dose de légèreté car, en fin de compte, son semblable n’est nul autre que lui-même. Enfin, l’aspirant, lorsque pétri par le parcours, est alors invité à rejoindre son Bien Aimé sous le ciel de la familiarité. Si, à ce niveau, cette familiarité peut paraître à certains comme une indécence, pour les gens de la proximité elle n’est autre que complicité et amour. En fin de compte, l’humour soufi fait du sourire un outil important de la pédagogie spirituelle. Loin d’être cynique et moqueur, il élève l’âme vers les hautes sphères de la présence divine et c'est dans ce sens qu’il est très sérieux!

 

20:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

GAZA LA CATASTROPHE HUMANITAIRE.

Maquette V. Baudoin - SC / Photo : P. Delapierre
http://www.secours-catholique.org/alaune_1710.htm

ISRAEL
Depuis la fin de la trêve de six mois le 19 décembre dernier, la Bande de Gaza est en proie à une escalade de violences et subit les représailles sanglantes d’Israël, à la suite de tirs de roquettes par le Hamas sur son territoire. Les bombardements israéliens ont fait 360 morts et plus 1 700 blessés parmi les Palestiniens. Dans le sud d’Israël, deux personnes sont mortes sous les attaques à la roquette du Hamas. La population de Gaza, déjà isolée par le blocus israélien, fait face à l’aggravement de la crise humanitaire qui persiste depuis plusieurs mois. Le programme alimentaire mondial (PAM), en possession de 4 600 tonnes de nourriture, ne parvient pas à les distribuer à cause des bombardements israéliens. Sur place, Caritas Jérusalem fait face à la même situation. L’association locale fournit d’ores et déjà des soins de santé primaires aux Palestiniens mais l’insécurité permanente entrave les opérations de secours. « Notre travail continue mais les déplacements à l’intérieur de la Bande de Gaza sont devenus dangereux. Malgré des difficultés le premier jour, nos médecins ont tout de même réussi à rejoindre notre centre médical à Gaza, dans le camps d’Al Shati. Malheureusement, la clinique mobile est en totale incapacité de circuler tant que les bombardements ne cessent pas », explique Claudette Habesch, secrétaire générale de Caritas Jérusalem. Toutefois, six “points de santé“ Caritas (programme CAFOD) restent opérationnels et peuvent procurer des soins de santé primaire à 1 500 personnes dans chaque centre. Les hôpitaux, eux, font face à d’autres problèmes. Avec une capacité de 2 000 lits maximum, ils sont débordés, sous-équipés et manquent cruellement de médicaments et de fournitures. La fermeture par Israël des points de passage avant le bombardement les prive de fournitures de base telles que les antiseptiques et les antibiotiques. Claudette Habesch garde espoir : « Une entreprise pharmaceutique qui possède un permis pour entrer dans la bande de Gaza, nous a contacté afin d’établir un partenariat. Cela nous permettrait d’acheminer les médicaments jusqu’à Gaza et de réapprovisionner nos centres. » Caritas Jérusalem prévoit également d’aider les Palestiniens à se ravitailler en nourriture et a lancé un appel d’urgence auprès du réseau international Caritas. Le Secours Catholique y répond en débloquant une aide de 50 000 euros et lance un appel aux dons.

http://www.secours-catholique.org/
 
 

10:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

16/01/2009

Un projet titanesque.

6 milliards d'autres

6 milliards d'autres

Arthus-Bertrand, Yann

La Martinière (Janvier 2009)

Prix : 19,00 €

 

Après avoir photographié les paysages de la planète, Yann Artus-Bertrand donne cette fois la parole à ses habitants. Son exposition, qui a débuté 10 janvier sous la Nef du Grand Palais, est l'un des événements de ce début d'année.

Le projet 6 milliards d'Autres, imaginé par le photographe héliporté Yann Artus-Bertrand est l'événement artistique le plus titanesque de ce début d'année : 4 ans de tournage, 6 reporters, 75 pays visités, 5000 personnes interviewées, 43 langues, 3500 heures filmées...

Voici déjà le livre

20:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |