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22/03/2009

Nous cheminerons vers Pâques.

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C’est avec le quatrième évangile que nous cheminerons désormais vers Pâques. Nous y entrons au chapitre 4 avec le second signe que Jésus accomplit, et qui se situe, comme le premier, à Cana en Galilée. Jésus est en provenance de Judée et a pris le temps de s’arrêter deux jours en Samarie où il a reçu un bon accueil après la rencontre avec la femme samaritaine au bord du puits de Jacob (Jn 4, 1-42).
Notre-Seigneur revient en Galilée, mais sans trop se faire d’illusion : la parenthèse de l’évangéliste nous rappelle que « lui-même avait attesté qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays ». Pourtant les galiléens semblent heureux du retour de leur compatriote qu’ils avaient vu accomplir des signes et prodiges à Jérusalem. Sans doute espèrent-ils qu’il en fera autant sur sa terre, attirant ainsi les foules pour le plus grand bien de l’économie locale.
« Ainsi donc » Jésus arrive à Cana ; un haut fonctionnaire du tétrarque Hérode l’y attend pour lui demander de descendre à Capharnaüm où son fils se meurt. La première réponse de Notre-Seigneur résonne comme un refus ; ou plutôt une plainte douloureuse devant le manque de foi qu’il rencontre sur sa route. Tout comme les hommes de Galilée, ce fonctionnaire royal ne semble voir en lui qu’un « faiseur de signes et de prodiges ». La plainte de Jésus est cependant exprimée sous forme interrogative ; aussi le père éploré insiste-t-il afin de convaincre Jésus de venir au chevet de son enfant. La réponse de Notre-Seigneur a de quoi surprendre : il donne abruptement congé à cet homme, lui annonçant que son fils est vivant, c’est-à-dire sauvé de la maladie mortelle qui le menaçait. Il s’agit d’une véritable épreuve pour cet homme : il attendait de Jésus une intervention semblable à celle des thaumaturges de l’époque, qui prononçaient sur le patient des incantations accompagnées de gestes rituels. Et voilà que Notre-Seigneur se contente d’annoncer la guérison, sans même se rendre physiquement auprès du malade !
Sans doute l’homme a-t-il dû marquer un temps d’arrêt, le front soucieux. Mais puisant sa force dans le regard de tendresse bienveillante du Seigneur, il « crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit ». Ce verset reprend exactement l’attitude d’Abraham en Gn 12 : le patriarche crut en la parole de Dieu et « partit comme le Seigneur le lui avait dit » (Gn 12, 4).
On imagine la tension de ce père sur la route, son inquiétude en voyant au loin ses serviteurs venir à sa rencontre, puis sa joie en apprenant la guérison. Immédiatement il s’enquiert de l’heure où son fils fut délivré de sa fièvre : il n’y avait pas de doute : c’était bien au moment où Jésus avait prononcé cette parole : « ton fils est vivant ». Il n’en faut pas davantage pour que cet homme comprenne que ce Rabbi de Nazareth est infiniment plus qu’un thaumaturge particulièrement puissant. Dieu seul peut agir ainsi, par la seule autorité de sa parole, et sans que la distance n’en altère la puissance. La guérison du fils conduit au salut par la foi le père et toute sa maison. C’est parce que cet homme probablement païen a « cru à la parole que Jésus lui avait dite », que la grâce de Dieu a pu faire son œuvre non seulement dans son enfant, mais aussi en lui et dans les siens.
Nous n’avons donc pas à « jalouser » les contemporains du Seigneur qui l’ont vu physiquement, qui ont pu le toucher. La parole de Jésus peut agir dans nos vies comme dans celle de ce fonctionnaire et de son fils, en raison de la seigneurie que le Christ s’est acquise sur toute chair à l’Heure de sa victoire sur les ténèbres, un certain vendredi « au début d’après-midi ». Désormais, l’Epoux des noces de Cana est entré dans la plénitude de la vie. Lui le Fils unique « est vivant » par la puissance d’amour du Père, afin de partager cette vie divine qu’il possède en plénitude, avec tous ceux qui se tournent vers lui dans la foi. L’eau est changée en vin, « le deuil se change en une danse » (Ps 29), car « le ciel nouveau et la terre nouvelle » (1ère lect.) s’annoncent pour ceux qui savent reconnaître celui qui vient nous visiter.

« Je crois, Seigneur, que du haut du ciel où tu es allé me préparer une place, tu peux me rejoindre dans ma vie et la transformer, dans la mesure où j’accepte de me mettre en route et de “partir” dans l’obéissance de la foi. Je crois que tu es avec moi chaque instant, pour me conseiller, me guider, m’aider, me porter jusqu’en la demeure du Père. Je le crois, mais réveille ma foi, Seigneur, que je bâtisse ma vie sur ta Parole en quittant résolument l’esprit du monde. Oui je veux faire partie du “peuple d’allégresse” (1ère lect.) qui te “rend grâce en rappelant ton nom très saint” (Ps 29), dans “la Jérusalem de joie” (1ère lect.) où “Dieu essuiera toute larme de nos yeux” (Ap 21, 4)».

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LES MARCHANDS CHASSÉS DU TEMPLE.

Le récit de la rencontre de Jésus avec Nicodème suit immédiatement celui de l'expulsion des vendeurs du Temple, que nous avons médité dimanche dernier. Par cette action prophétique, Jésus s’était opposé ouvertement au parti des grands prêtres et autres notables appartenant au parti des Sadducéens. Ceux-ci gouvernaient le Temple de Jérusalem et la vie religieuse du peuple, mais la légitimité de leur pouvoir était contestée par les Pharisiens. Il n’est dès lors pas impossible que la démarche de Nicodème ait une dimension « politique » : peut-être venait-il suggérer à ce Maître de plus en plus populaire, de se rallier à la cause de son parti dont il semblait épouser les positions. Pour les pharisiens en effet, ce ne sont pas les sacrifices du Temple, mais l’observance de la Loi qui conduit au salut. Voilà pourquoi Nicodème annonce en préambule : « L’acte prophétique que tu as posé dans le Temple, nous a confirmé dans notre opinion : “tu es un maître qui vient de la part de Dieu ». Certes la remarque est pertinente ; cependant Nicodème doit encore découvrir que Jésus n’est pas un commentateur particulièrement inspiré de la Loi ancienne, mais qu’il vient instaurer la Loi nouvelle de l’Esprit. Contrairement aux pharisiens, Notre-Seigneur ne promet pas le salut au prix d’une observance scrupuleuse des préceptes ; mais il invite tous ceux qui croient en lui, à accueillir gratuitement la vie nouvelle qu’il leur offre de la part du Père : « c’est par grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (2nd lect.). Car « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son Fils unique dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Ibid.).
La Loi nous condamne en dénonçant notre péché ; la foi nous sauve en nous incorporant en celui qui non seulement accomplit parfaitement la Loi d’amour dans tous ses faits et gestes, mais qui offre également dans le Temple de son corps et en notre nom, le sacrifice parfait qui nous rétablit dans l’Alliance. En son Fils Jésus-Christ, Dieu a ouvert devant nous une voie nous permettant d’« échapper au jugement » ; à condition bien sûr que nous fixions nos yeux avec amour et reconnaissance sur celui qui accepta d’être « élevé » sur la croix « afin que tout homme qui croit, obtienne par lui la vie éternelle ». Voilà pourquoi l’Eglise nous invite à nous réjouir au cœur même de ce Carême, en ce dimanche dit du « laetare » - d’après la première parole de l’antienne d’ouverture : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie » (Is 66, 10-11).
La justice de la foi ne nous est cependant pas simplement imputée : la justification est une nouvelle création en Jésus-Christ ; elle est participation à la vie divine dans l’Esprit, et devrait dès lors se manifester en des œuvres qui sont reconnaissables comme « des œuvres de Dieu ». Croire ne saurait se limiter à une attitude passive : il s’agit de choisir concrètement le camp de la Lumière - ce qui implique de nous arracher à « nos œuvres mauvaises » pour adhérer au Christ. C’est donc à un exode que nous sommes conviés : en son Fils, « le Seigneur, le Dieu du ciel » (1ère lect.) est intervenu avec puissance dans le cours de l’histoire ; nous tous qui faisons partie de son peuple, il nous convoque à Jérusalem (cf. 1ère lect.) pour y rebâtir la ville sainte sur la Pierre angulaire : le Christ Jésus Notre-Seigneur. Si par le passé nous avons « multiplié les infidélités en imitant toutes les pratiques sacrilèges des nations païennes » (Ibid.), aujourd’hui il ne doit plus en être ainsi : « Nous qui étions morts par suite de nos fautes, Dieu dans sa miséricorde nous a fait revivre avec le Christ ; il nous a recréés en lui, pour que nos actes soient conformes à la voie qu’il a tracée pour nous et que nous devons suivre » (2nd lect.), « afin que nos œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu ».
Il nous faut donc apprendre à vivre dans la mémoire continuelle de Dieu, de ce qu’il a fait pour nous en son Christ. Dieu est Maître de l’histoire : il peut tout faire concourir au bien de ceux qui l’aiment et se confient à lui. Tout comme il s’est servi du roi païen Cyrus pour ramener son peuple sur sa terre afin qu’il lui bâtisse un Temple, ainsi pourra-t-il tirer profit de tous les événements de notre vie, y compris de notre péché, pour nous attirer jusqu’à lui. A travers l’image du Serpent de bronze, l’Evangile de ce jour nous apprend en effet que loin d’être un obstacle à l’action de Dieu, le péché est tout au contraire l'endroit décisif où le don de Dieu se communique dans toute sa plénitude. A condition que nous acceptions d’exposer notre péché au grand jour de la miséricorde, au lieu de le cacher dans les retranchements de notre conscience enténébrée. C’est en levant les yeux vers le Christ élevé en croix, que nous pouvons voir notre péché dans la lumière de la miséricorde divine et que nous pouvons pressentir le sens du verset de l’Exultet que nous chanterons dans la nuit pascale : « Heureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur ! » - comprenons : heureuse faute qui nous valut la révélation de l’infinie miséricorde de Dieu à notre égard. Comment ne pas nous émerveiller devant un tel Amour, qui dans un seul et même élan, pardonne, recrée et donne part à sa propre vie : « à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ ; avec lui il nous a ressuscités ; avec lui il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus » (2nd lect.). Telle est « la richesse infinie de sa grâce » par laquelle le Père a voulu que nous, pécheurs, devenions bien réellement ses enfants, rassemblés par son Fils unique pour partager dans l’Esprit, un même amour et une même vie.

« Seigneur apprends-nous à vivre de la mémoire de tes bienfaits. Puissions-nous ne jamais oublier le don que tu nous fais en ton Fils Jésus-Christ, et laisser la grâce divine dont nous sommes héritiers, produire en abondance son fruit de justice, de paix et de joie : “Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève ton Nom au sommet de ma joie” (Ps 136). »



Père Joseph-Marie.

20:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/03/2009

GUY GILBERT DÉFEND LE PRÉSERVATIF.

video Le « curé des loubards » défend le préservatif - société, religion, pape - videos kewego.mp4

Cliquez sur le lien ci-dessus. Real player s'ouvrira et vous verrez la photo de Guy apparaître en entendrez ses propos.

Je suis en plein accord avec Guy sur ce sujet ( que j'élaborerai plus tard ).

Il ne faut pas ajouter la mort à l'Amour. Toutes expressions d'amour sont dignes de connaître la tendresse de la vie et non le regard morbide de la mort. Nul n'a le droit de juger et d'évoquer ce sujet à la légère. Les chrétiens qui sont contre le port du préservatif, ne sont pas des hommes ou femmes de terrain. Ils vivent leur Foi dans le confort de leur conscience bien-pensante.

Facile d'imaginer des valeurs morales lorsqu'on est pas même capable de regarder l'étranger droit dans les yeux avec amour.

Il est plus facile de juger que d'analyser les divers paradigmes de nos sociétés en mutations et en affirmations.

Affirmer que l'on aime différemment devrait être accueilli avec la tolérance du coeur plutôt que le mépris sous des prétextes évangéliques.

L'Amour n'a pas de frontières dans l'âme des humains. La haine non plus, d'ailleurs.

Bruno LEROY.

13:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Amour fugitif comme la brume du matin.

« Que vais-je te faire, Ephraïm ? Que vais-je te faire, Juda ? Votre amour est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure » (Première lecture : Os 6, 1-6). Pourquoi cette plainte du Cœur de Dieu ? Pourquoi ce gémissement impuissant ? Les fils d’Israël ne sont-ils pas pleins de bonnes intentions ? Ne viennent-ils pas d’exprimer la décision de se convertir, de revenir au Seigneur et de chercher sa face ?
Sans doute, mais leur discours trahit que leur cœur est encore loin de Dieu ; ils ne le connaissent pas vraiment. D’ailleurs ce n’est pas à lui qu’ils s’adressent : il s’agit d’une délibération collective qui parle du Seigneur à la troisième personne.
Comme le fils prodigue, leur contrition est intéressée : ils veulent échapper au châtiment et jouir de la bénédiction du ciel mais sans s’engager vraiment envers Dieu dans une relation filiale. Leurs paroles trahissent même un arrière-fond de revendication : « puisqu’il nous a déchiré, qu’il nous guérisse ; puisqu’il nous a meurtris, qu’il panse nos blessures » ; voire de complot : « allons-y, pour sûr « il » sera bienfaisant, et nous nous vivrons à nouveau en sa présence ». Devant ce marchandage, voire ce chantage, le Seigneur proteste douloureusement : « c’est l’amour que je désire et non les sacrifices ».
Le psalmiste a compris la leçon ; aussi confesse-t-il : « le sacrifice qui plaît à Dieu c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu un cœur brisé et broyé » de repentir. Voilà ce qui fait cruellement défaut dans l’attitude des fils d’Israël, comme dans celle du pharisien de la parabole proposée par Jésus dans l’Evangile.
La traduction de Gen 1,26 la plus proche du sens hébreux serait selon les spécialistes : « Dieu crée l’homme debout » (nous traduisons habituellement : « à son image »). Nous avons hélas perdu la dignité de cette position par le péché qui nous courbe vers la terre. Jésus seul peut nous « relever » dans la puissance de sa résurrection et nous donner de nous tenir à nouveau « debout » devant notre Dieu. Or, le pharisien adopte cette attitude comme un droit qu’il possèderait par nature - ou en raison de son appartenance au peuple élu - oubliant l’abîme qui le sépare du Très-Haut. Son discours confirme cette suffisance : il « rend grâce » certes, mais c’est davantage pour étaler sa « justice » - acquise par ses bonnes œuvres - que pour glorifier Dieu, dont il n’attend apparemment rien ; il ne formule en tout cas aucune demande. Le publicain par contre adopte spontanément l’attitude juste, l’attitude vraie : il sait combien son péché l’éloigne du Seigneur ; c’est pourquoi il se tient « à distance », n’osant pas « lever les yeux vers le ciel », mais les gardant tournés vers la terre, s’abaissant devant son Dieu. La prière, qui exprime le repentir de son cœur est une confession de foi : « Mon Dieu » ; une supplication : « prends pitié » ; et un aveu : « du pécheur que je suis ».
Le psaume 50 (51) reprend cette humble prière pour en expliciter toutes les harmoniques et en faire le plus bel hymne de pénitence qui soit monté vers le ciel ; hymne inspiré que le Seigneur met à notre disposition pour que notre cœur en le méditant, puisse se mettre au diapason du sien et accueillir son pardon : « quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui qui était devenu juste ».

« “Seigneur Jésus, Fils de Dieu, Sauveur, prends pitié de moi, pécheur”. Que cette prière comme une flèche traverse les nuées et parvienne jusqu’à toi, Seigneur. Je ne suis pas capable de faire de longues oraisons : mes distractions et mes soucis me rejoignent et m’envahissent. Je ne suis pas capable de prouesses ascétiques : ma volonté est trop faible, je ne tiens pas mes résolutions. Mais je t’offre ce que je peux : ces cris que je lance vers toi ; autant pour me rappeler que je suis sous ton regard, que pour invoquer ta miséricorde sur le pauvre type que je suis : “Seigneur Jésus, Fils de Dieu, Sauveur, prends pitié de moi, pécheur”. Inscrit cette prière sur mon cœur en lettres de feu, qu’elle ne quitte pas ma mémoire ; que je la murmure jour et nuit, que je sois levé ou que je sois couché ; et qu’elle monte vers toi avec mon dernier souffle quand tu rappelleras mon âme, et que l’heure sera venue de me présenter devant toi. »



Père Joseph-Marie.


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“Soyons toujours d’une sincérité sauvage”

Le démon muet — celui dont nous parle l'Evangile —, il gâtera tout s'il vient à s'introduire dans ton âme. En revanche, tout s'arrange si on le repousse tout de suite; on avance plein de joie, et tout marche bien. — Prendre cette ferme résolution: être d'une "sincérité sauvage" dans la vie spirituelle, mais en personne de tact et bien élevée... Et que cette sincérité soit immédiate. (Forge, 127)


J'affirme à nouveau que nous avons tous nos petitesses; cependant nos petitesses ne devront jamais nous conduire à nous fermer à l'Amour de Dieu, mais bien au contraire à chercher refuge dans cet Amour, à nous glisser dans cette divine bonté, comme les guerriers de l'ancien temps se glissaient dans leur armure : cet ecce ego, quia vocasti me — me voici, car tu m'as appelé — est notre protection. Nous ne devons pas nous éloigner de Dieu, sous prétexte que nous ne voulons pas découvrir nos faiblesses. Nous devons attaquer nos petitesses, précisément parce que Dieu nous fait confiance.

Comment allons-nous réussir à surmonter ces misères ? J'insiste, parce que c'est capital: grâce à l'humilité, à la sincérité dans la direction spirituelle et au sacrement de Pénitence. Allez vers ceux qui orientent vos âmes, avec un cœur grand ouvert; ne le refermez pas, car si le démon muet s'y installe, vous l'en chasserez difficilement.

Excusez mon rabâchage mais je crois indispensable de graver en lettres de feu dans votre esprit l'idée selon laquelle l'humilité et sa conséquence immédiate, la sincérité, servent de liens aux autres moyens et apparaissent comme susceptibles d'amener la victoire. Si le démon muet s'introduit dans une âme, il compromet tout; en revanche, si on l'en expulse aussitôt, tout est pour le mieux; on est heureux, la vie reprend son cours. Soyons toujours  sauvagement sincères, mais sans perdre la bonne éducation.

Je veux que tout ceci soit bien clair; ce ne sont pas tant le cœur et la chair qui me préoccupent que l'orgueil. Soyez humbles ! Quand vous croirez que vous avez tout à fait raison, sachez que vous n'avez pas du tout raison. Allez à la direction spirituelle l'âme grande ouverte: ne la refermez pas, car, je vous le dis, le démon muet s'infiltre, et il est difficile de le faire sortir.

Rappelez-vous ce pauvre possédé que les disciples ne purent délivrer; seul le Seigneur obtint sa libération, grâce au jeûne et à la prière. A cette occasion, le Maître accomplit trois miracles: le premier, qu'il entende: car lorsque nous sommes dominés par le démon muet, l'âme refuse d'entendre; le second, qu'il parle; et le troisième, que le diable s'en aille.(Amis de Dieu, nos 187-188) 


       
http://www.opusdei.fr/art.php?p=13375

12:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/03/2009

J’aime Saint Joseph !

Je vais vous faire une confidence : j’aime Saint Joseph !
J’en vois quelques-uns qui sourient malicieusement ! Mais savez-vous que l’opinion commune des théologiens, des saints et des papes est que Saint Joseph est le plus grand saint après Marie ? Dès le IVe siècle, saint Grégoire de Nazianze écrivait :
« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur ».

Si telle est la dignité et la grandeur de Joseph, on reste perplexe devant la discrétion de la dévotion à ce saint patriarche ! Le plus glorieux semble le plus caché ; le pape Pie XI écrivait le 19 mars 1928 :
« Là où est plus profond le mystère, plus épaisse la nuit qui le recouvre et plus grand le silence, c’est justement là qu’est plus haute la mission et plus brillant le cortège des vertus requises ainsi que des mérites qui en découlent. Mission unique, très haute, celle de garder la virginité et la sainteté de Marie, celle d’entrer en participation du grand mystère caché aux yeux des siècles et de coopérer ainsi à l’incarnation et à la rédemption. »

La dignité suréminente de Saint Joseph vient de la part essentielle qu’il a prise dans le Mystère de l’Incarnation rédemptrice. Aucun saint n’a été aussi proche de Jésus et de Marie et aucun n’a vécu aussi longtemps dans leur intimité que Saint Joseph. Dire que les cœurs de Jésus, Marie et Joseph ne faisaient plus qu’un est beaucoup plus qu’une pieuse image : c’est la réalité profonde de leur vie quotidienne selon le dessein de Dieu.
Certes Joseph n’a pas eu, comme Marie, une part directe dans la conception de Jésus, mais celui-ci lui fut donné réellement comme fils. La psychologie nous a suffisamment démontré combien la place du père est essentielle dans l’édification de la conscience personnelle, et l’humanité très sainte de Jésus ne s’est pas soustraite à cette règle. L’évangile de ce jour témoigne du parfait accomplissement de ce ministère. Non, la parole de Jésus : « C’est chez mon Père que je dois être » n’est pas un démenti de la paternité de Joseph, bien au contraire ! Par ces quelques mots Jésus atteste que Joseph a su le conduire jusqu’au seuil du mystère de la Paternité divine, et par le fait même, l’a introduit à la découverte de sa propre identité filiale unique. C’est sous la conduite patiente, attentive, aimante, vigilante de Joseph, que Jésus « a grandi en sagesse et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). Telle est sans aucun doute la plus grande gloire de Saint Joseph : il a été le miroir de la paternité divine, qui a permis à Jésus de découvrir que Dieu est son Père.
Ce ministère qu’il a exercé en faveur du Christ, l’Église nous assure qu’il continue de l’assurer en faveur des membres de son Corps, c'est-à-dire de tous ceux qui, par le baptême et par la foi, sont « nés d’eau et d’Esprit » (Jn 3, 5). Chacun de nous est ainsi confié à la paternité bienveillante de Joseph, qui est chargé de nous conduire jour après jour jusqu’à la pleine conscience de notre filiation adoptive dans le Christ.
Oui Joseph fut vraiment le père de Jésus. Sa paternité fut partielle, certes, puisqu’il n’est pas le géniteur du Fils de Dieu. Mais elle est néanmoins bien réelle, puisqu’il assume toutes les responsabilités paternelles qui découlent de la fonction d’engendrement. Il est celui qui donne son nom au Fils de Dieu, celui qui l’inscrit dans la famille humaine en l’insérant dans sa généalogie, celui qui le nourrit, celui qui le protège, celui qui l’éduque.
La pâte humaine du Fils de l’Homme qui était aussi Fils de Dieu, a été pétrie à l’école du charpentier de Nazareth qui lui apprit à lire, à prier, à travailler. Nul doute que le tempérament et le caractère de Jésus ont été marqués par ceux de son « père » : le regard contemplatif sur la nature, le sens pratique, la ténacité et le courage, le goût de la prière solitaire et silencieuse, l’attention et la tendresse compatissante pour les démunis. Méditant sur ce mystère d’enfouissement, Bossuet disait :
« Entre toutes les vocations, j’en remarque deux, dans les Écritures, qui semblent directement opposées : la première, celle des Apôtres, la seconde, celle de Saint Joseph. Jésus est révélé aux Apôtres pour l’annoncer par tout l’univers : il est révélé à Joseph pour le taire et le cacher. Les Apôtres sont des lumières pour faire voir Jésus au monde. Joseph est un voile pour le couvrir ; et sous ce voile mystérieux on nous cache la virginité de Marie et la grandeur du Sauveur… Celui qui glorifie les Apôtres par l’honneur de la prédication, glorifie Joseph par l’humilité du silence. »

Aussi ces quelques réflexions ne veulent-elles pas jeter une trop vive lumière sur celui dont toute la gloire est d’avoir été parfaitement l’ombre du Père, mais elles sont une invitation à venir nous réfugier de l’autre côté du voile, dans l’intimité de celui qui reçut autorité sur le Fils de Dieu et sur sa mère. Le pape Pie XI n’hésitait pas à écrire :
« La source de toute grâce est le divin Rédempteur ; auprès de lui se trouve Marie, dispensatrice des divines faveurs. Mais si quelque chose doit susciter encore une plus grande confiance de notre part, c’est, d’une certaine façon, la pensée que Saint Joseph est celui qui peut tout auprès du divin Rédempteur et auprès de sa divine Mère, en une manière et avec une autorité qui dépassent celles d’un simple dépositaire. »

Puisque l’Église nous le suggère, faisons donc l’expérience de l’efficacité de son intercession. Sainte Thérèse d’Avila n’écrivait-elle pas :
« Je ne me souviens pas de lui avoir rien demandé jusqu’à ce jour qu’il ne m’ait accordé… Il me semble que Dieu accorde à d’autres saints la grâce de nous secourir dans certains besoins ; mais je sais par expérience que Saint Joseph nous secourt en tout. Comme si Notre-Seigneur voulait faire voir que, de même qu’il lui était soumis sur la terre parce qu’il lui tenait lieu de père et en portait le nom, il ne peut dans le ciel rien lui refuser… Je ne me souviens point de lui avoir, depuis quelques années, rien demandé le jour de sa fête que je ne l’aie obtenu. »

Dépêchons-nous, il est encore temps de formuler notre demande !

« Saint Joseph, sois notre père comme tu fus celui de Jésus ; bénis-nous, conduis-nous, veille sur nous et garde-nous chaque jour de notre vie ; introduis-nous toujours plus profondément dans le Mystère de Nazareth et porte devant Dieu tous nos projets. »



Père Joseph-Marie.

22:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LES PARADIS FISCAUX.

 



"En finir avec les paradis fiscaux"

Vos 30 000 signatures

remises à l'Elysée...

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> Regardez en vidéo
l'entretien à l'Elysée

Merci pour votre mobilisation.
Vous avez été 30 000 à signer la lettre ouverte au président de la République pour en finir avec les paradis fiscaux. Lundi 16 mars, Pèlerin et les associations catholiques signataires de cette lettre, ont apporté vos signatures à l'Elysée et ont été reçues par Christian Fremont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. « Le Président est persuadé que la reconstruction du système financier mondial passe par une lutte à mort contre les paradis fiscaux », leur a-t-il répondu. Certains des pays visés promettent d'assouplir lers secrets bancaires... Mais les signataires promettent de rester vigilants.

19:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

17/03/2009

La « déconstruction » est aujourd’hui le maître mot.

Il n’y a rien à faire : on aura beau tenter de relire les Ecritures à la lumière des principes de la postmodernité, il est des textes qui résistent opiniâtrement à la réinterprétation. Le passage d’aujourd’hui est un de ceux-là.
Le refus de toute référence normative, qu’elle soit intrinsèque (la loi naturelle) ou extrinsèque (la loi civile) caractérise notre époque. Nos contemporains sont tout au plus disposés à s’entendre sur quelques règles indispensables pour la bonne gestion de la collectivité, et pour la défense de la liberté et des droits individuels. Quand au domaine moral, il relève selon la postmodernité, exclusivement de la sphère privée : il serait en effet impossible de se prononcer de manière universelle en des matières aussi relatives que le « bien » et le « mal ».
La « déconstruction » est aujourd’hui le maître mot : il faut déconstruire le langage pour nous libérer des faux absolus ; déconstruire la morale pour nous libérer des vieux tabous ; déconstruire l’anthropologie pour nous libérer des contraintes de concepts vides tels que la « nature » ou la « loi naturelle » ; déconstruire la société pour la libérer des schémas désuets et obsolètes tels que le primat de la famille monogame, du contrat de mariage durable, du caractère hétérosexuel du couple, etc.
Tout ce travail de déconstruction se fonde sur un a priori, qui semble définitivement acquis - malgré les résistances de quelques retardataires de l’évolution humaine - à savoir : que les cieux sont vides, qu’il n’y a jamais eu de Dieu transcendant, fondement ultime des valeurs, qui aurait inscrit dans sa création les règles de conduite (loi naturelle) qu’il convient d’adopter pour demeurer dans son Alliance. Dieu est mort - entendons le Dieu transcendant judéo-chrétien - vive l’Homme-dieu !
C’est sur l’horizon de cette situation culturelle, trop rapidement esquissée, qu’il nous faut entendre l’évangile de ce jour. Il est clair que pour nos contemporains, les paroles de Notre-Seigneur sont scandaleuses. Ne nous étonnons pas qu’elles suscitent le mépris voire la violence : à l’heure où l’humanité s’est enfin libérée du joug de toutes les antiques contraintes, comment l’Église ose-t-elle encore brandir ce discours qui parle d’« accomplissement de la Loi » ? Quand donc les chrétiens vont-ils prendre conscience que leur Jésus est totalement anachronique ? Bien plus : sa doctrine est dangereuse, car elle risque de réveiller de vieilles culpabilités enfouies, et par le fait même, elle menace l’acquis des révolutions culturelles et scientifiques du siècle dernier : pleine disposition sur la vie comme sur la mort, programmation génétique des générations futures, clonage des meilleurs représentants de la nouvelle race, levée de tous les tabous en quelque matière que ce soit ; bref : le retour à la spontanéité instinctive prôné par Nietzsche, mais enrichie des possibilités illimitées offertes par le progrès des sciences et des techniques - sans oublier les champ d’investigation fabuleux qu’ouvre devant nous la collaboration avec les entités des plans occultes.
« Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux ». Jésus ne conteste pas ; il ne s’engage pas dans des débats stériles ; il se contente de proposer un chemin, et avertit avec tristesse ceux qui refusent de s’y engager, de quoi ils se privent eux-mêmes. Mais qui se soucie du « Royaume des cieux », à l’heure où nos contemporains attendent avec impatience l’avènement d’un nouvel âge : « l’ère du Verseau », qui verra fleurir sur terre la tolérance, l’harmonie, la paix universelle, et toutes les valeurs que le christianisme s’était empressée de renvoyer dans une lointaine eschatologie.
« Mais alors, me direz-vous : comment faire pour annoncer la Bonne Nouvelle à un monde qui ne veut rien entendre ? » Avant tout : nous garder purs de toute compromission ; car sur ce chemin la pente est glissante, et de concession en concession nous aurions tôt fait de renoncer à la spécificité de l’Evangile. Ensuite : ne jamais oublier ce que les yeux de la foi nous ont fait voir ; « ne pas le laisser sortir de notre cœur un seul jour » (1ère lect.), c’est-à-dire lire, méditer, prier la Parole afin qu’elle nous remplisse et nous transforme à son image. « L’enseigner à nos fils et aux fils de nos fils » (Ibid.). Enfin, « garder et mettre en pratique » (Ibid.) les commandements de Dieu et de l’Eglise : « ils seront notre sagesse et notre intelligence aux yeux de tous les peuples ».
Un jour viendra - et il est proche - où les hommes verront le caractère prométhéen de leurs ambitions et la vanité de leurs efforts. Ce jour-là ils chercheront autour d’eux s’il reste un chrétien qui soit demeuré fidèle à l’Evangile et qui puisse les conduire au Christ, pour obtenir de lui la libération de leurs liens, le pardon de leurs péchés, la guérison de leur âme. Ce jour-là sera le jour de la victoire de la miséricorde, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde.
Préparons-nous, hâtons l’avènement de ce temps de grâce par une conversion sincère. Re-choisissons toujours plus fermement le Christ comme unique Seigneur et Sauveur, et demandons à l’Esprit de nous donner de marcher fidèlement dans ses voies.

« Seigneur dans ce monde qui t’est de plus en plus hostile, ne permets pas que je sois envahi par la peur ou la honte. Non je ne veux pas rougir de toi devant les hommes (cf. Mc 8, 38), car tu n’as pas rougi de moi devant Dieu ton Père. “Donne à ceux qui te servent, d’annoncer ta parole avec une parfaite assurance” (Ac 4, 29) afin qu’en nous entendant, la conscience de nos interlocuteurs se réveille, et qu’ils puissent reconnaître, dans la lumière de l’Esprit : “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme celui des croyants” (cf. 1ère lect.) ».



Père Joseph-Marie.

21:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/03/2009

Jésus est un Temple totalement pur.

L’évangile nous présente Jésus qui chasse les marchands du Temple de Jérusalem. Jésus ne joue aucun rôle dans la hiérarchie religieuse du Temple et la demande des juifs est naturelle : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? » N’ayant aucune charge dans le Temple, il devait être accrédité directement par Dieu comme son envoyé à travers un signe.

La réponse de Jésus va donner alors la clef de lecture de l’épisode tout entier : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Et Jean d’expliquer qu’il était en train de parler de son corps. Le Temple c’est Jésus lui-même, Jésus qui sera crucifié et qui ressuscitera le troisième jour.
Voilà la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l’homme peut rencontrer Dieu c’est Jésus le crucifié, ressuscité d’entre les morts, vivant à jamais.

Jésus est un Temple totalement pur où il n’y a de place pour aucun marchandage mais où tout est gratuit, pure grâce. Jésus, en fait, que ce soit avec son Père ou avec ses frères, vit la logique du don, de la gratuité et de la liberté de l’amour authentique. Et Jésus aime jusqu’au point le plus extrême, jusqu’à donner sa vie pour ses amis.
Après la résurrection, les disciples, illuminés par l’Esprit Saint, ont compris que la passion de Jésus pour la maison de Dieu s’est exprimée dans sa passion à lui : en souffrant, en mourrant et en ressuscitant, il a construit la nouvelle maison de Dieu, le Temple nouveau et indestructible. Dès lors, tout homme aura accès au Père « en Christ », en étant en lui comme dans un temple. Nous avons ici ce qui constitue l’ossature de toute vie chrétienne que nous trouvons exprimée dans la liturgie eucharistique à travers ces paroles prononcées par le prêtre au moment de l’élévation : « Par Lui (le Christ), avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint Esprit… »

Celui qui veut entrer dans le Temple doit entrer en Jésus. Il doit entrer non pas animé par un esprit mercantile, mais par l’esprit de Jésus, l’Esprit de l’Amour gratuit pour le Père et pour ses frères en humanité.
Nous aussi nous avons sans doute à chasser les vendeurs du temple : refuser toutes les formes de religiosité qui sont, plus ou moins ouvertement, des relations de donnant-donnant avec Dieu. Cela est typique des religiosités naturelles où l’on doit sacrifier quelque chose à Dieu pour obtenir en retour ses faveurs. Ce n’est pas alors notre Père céleste que nous adorons mais une idole, adoration qui peut cacher une idolâtrie que nous nous portons à nous-mêmes. Car Dieu est alors instrumentalisé, réduit à un moyen pour atteindre nos fins. C’est ici qu’il nous faut réentendre ces paroles de la première lecture : « Tu ne te feras aucune idole, car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux”.

Mais comment tromper le Seigneur qui connaît mieux que nous-mêmes ce qui habite le fond de notre cœur ! La liturgie de ce jour nous invite à lui demander de débarrasser nos cœurs de toute intention de marchandage dans notre relation à son Père et notre Père. En effet, nous devons bien reconnaître combien il nous est difficile de faire le bien gratuitement sans penser avoir des droits sur Dieu et exiger en retour quelques faveurs.

« Seigneur Jésus, viens chasser les marchands qui habitent nos cœurs. Tu nous fais la grâce de nous savoir aimés en toi gratuitement et de pouvoir alors renoncer à nos vains calculs humains – qui ne cessent de renaître en nous sous des formes toujours nouvelles et inattendues – pour entrer dans la liberté de l’amour. Béni sois-tu ! »



Frère Elie.

14:16 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La colère de Jésus contre les marchands du temple.


©F&L-C. Deher

La relation à Dieu ne peut pas se réduire à une dimension sociale, aussi pieuse soit-elle. Si les marchands se trouvent sur l’esplanade du Temple de Jérusalem ou à son entrée, c’est pour faciliter les rites des Juifs à l’égard de leur Seigneur : offrir un sacrifice. La conception de Dieu de Jésus dépasse cette perspective. Il n’est pas possible pour lui de réduire la maison du Père « à une maison de trafic » où l’on achèterait son propre salut par des offrandes. La présence de Dieu ne s’achète pas. Telle est la conversion que Jésus propose à ses concitoyens scandalisés par ses propos : « Détruisez ce Temple et en trois jours, je le relèverai. » Alors qu’il a fallu quarante ans à Hérode le Grand pour bâtir le troisième Temple, la prétention du Christ instaure une nouvelle dimension. Dieu se manifeste en Jésus par son corps, à savoir par sa mort et sa Résurrection. La véritable maison de Dieu se situe dans le Christ ressuscité au milieu de son peuple, l’Église. Corps ressuscité du Christ, corps de l’Église et transfiguration de notre corps par sa grâce sont inséparables : en Jésus Christ, l’homme est le temple de l’Esprit, perspective qui se déploie dans les sacrements célébrés par l’Église.

Ne tentons pas d’acheter à bas prix notre salut : c’est impossible. Offrons plutôt notre vie au Seigneur pour que lui-même nous sanctifie en réalisant la promesse de divinisation de tout notre être. Pour cela, prions et demandons au Christ de mieux le connaître.

 

 


 


P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur des livres : La parole, don de Vie, EDB, 2006
Libres en Christ, EDB, 2008.

 

 

11:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |