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19/09/2008

SARKO ET SON JOUJOU EXTRAORDINAIRE.

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L'Élysée et le ministère de la Défense font tout pour garder ce dossier secret mais les informations commencent à filtrer. La Présidence de la République française recevra dans quelques mois un nouvel avion aux couleurs de la République française. En effet, le ministère de la Défense vient de finaliser l'acquisition d'un Airbus A330 pour le compte de l'Élysée. Son nom de code est « Cotam 01 ». Moins gros que son homologue américain, le Boeing 747 baptisé «Air Force One», cet Airbus A330 a été acheté d'occasion. C'est moins cher et plus rapide que d'en commander un directement à Airbus. L'appareil a appartenu successivement au loueur américain ILFC avant de voler sous les couleurs de Swiss Air puis d'Air Caraïbes. Le long courrier va devoir être reconfiguré. Le marché aurait été attribué à Sabena Technics à Mérignac près de Bordeaux qui va devoir repenser tout l'aménagement (lire ci-dessous).

Plus loin, plus vite

Nicolas Sarkozy avait manifesté il y a quelques mois le besoin d'avoir un avion à plus long rayon d'action pour ses déplacements officiels. Pour l'instant, il utilise un A319 Corporate jet qui l'oblige à faire escale quand il se rend loin comme en Martinique ou en Inde. Pas vraiment normal pour le représentant de la cinquième puissance du monde alors que George Bush dispose, lui, d'un Boeing 747. Cet été, Louis Gallois, avait conseillé à Nicolas Sarkozy d'opter plutôt pour un Airbus A340 : « Il a un plus large rayon d'action. Et puis, un quadrimoteur, ça en jette tout de suite plus » avait glissé le patron d'EADS. Alors que François Mitterrand volait en Concorde, on aurait même pu imaginer un A380 aux couleurs de la République. Le coup de pub pour le superjumbo d'Airbus aurait été sensationnel. à chaque atterrissage, toutes les caméras du monde auraient retransmis l'arrivé du Air Force One français.

Des aménagements très spéciaux

Un élysée volant. Le futur A330 devra être capable de transporter le Président dans un grand confort et surtout mettre à sa disposition tous les moyens de communication moderne. Une zone de travail avec un espace secrétariat, des ordinateurs, des moyens de reproduction et de communication cryptés devraient être installés à bord. Côté sécurité, si l'Air Force One de George Bush dispose d'une capsule d'éjection pour le Président, l'A330 tricolore sera plus modeste en embarquant des « leurres anti-missiles» contre les attaques terroristes. Dans son A319 actuel, le président dispose de sa chambre avec grand lit et d'une douche.

Cinq fois le tour de la Terre

Depuis son élection, Nicolas Sarkozy n'a quasiment pas quitté les avions présidentiels. Il a déjà réalisé l'équivalent de cinq tours du monde en 280 jours. Notre confrère Bruno Dive qui l'a suivi dans une dizaine de déplacements publie un livre sur l'infatigable globe-trotter.

On apprend les habitudes de voyages du président de la République. Le journaliste confie : « Il travaille beaucoup à bord notamment à l'aller pour maîtriser ses dossiers à son arrivée. Il en profite aussi pour dormir un peu et écoute de la musique ». Des tubes des années 70 et les chansons de… Carla Bruni ! Il a même organisé un karaoké improvisé entre Tanger et Marrakech.

Le problème du rayon d'action de l'Airbus présidentiel s'est posé de manière risquée lors du retour des obsèques d'Aimé Césaire en Martinique : « Le commandant de bord a jugé qu'avec les vents favorables, il n'était pas nécessaire de faire une escale aux Açores comme à l'aller juste pour refaire le plein. à l'arrivée à Paris, la jauge n'était pas loin de zéro ! » se souvient Bruno Dive.

Et si Nicolas Sarkozy passe autant de temps dans l'avion c'est parce qu'il aime bien dormir chez lui. « Déjà pendant la campagne électorale ses conseillers avaient du mal à le faire dormir sur place», raconte l'auteur. En tant que président, il voyage avec plusieurs avions dont un réservé à la presse et aux chefs d'entreprise.

Par ailleurs, un Falcon 900 de rechange suit toujours le cortège pour ramener l'hôte de l'élysée en cas de panne.

11:42 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu, c'est quand on s'émerveille!

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DIEU C'EST QUAND ON S'ÉMERVEILLE


Homélie prononcée à Notre Dame du Valentin, Lausanne, le 5 février 1961

Publiée dans Ton Visage ma lumière, Éd. Desclée



Un prêtre que je n'ai vu qu'une seule fois dans ma vie traversa, un matin, ma chambre à Neuilly et me dit : Dites-moi un mot que je puisse emporter en voyage. Et je lui dis : Eh bien ! Que Dieu, que Dieu vous soit neuf, chaque matin !  Et il disparut, pressé qu'il était d'aller prendre son train. Il est mort depuis lors, et je m'émeus de penser que le seul lien entre lui et moi a été ce mot : Que Dieu vous soit neuf, chaque matin ! 

En effet, il est impossible de concevoir une religion vivante si Dieu ne nous est pas neuf, chaque matin. Nous nous lassons du déjà vu, nous éprouvons constamment le besoin d'un renouvellement. Et un amour qui chaque jour ne découvre pas dans le visage aimé un trait encore inaperçu est bientôt condamné à mort.

La vie de l'Esprit est une découverte inépuisable et il est indispensable, pour que Dieu devienne pour nous un objet passionnément aimé, il est indispensable que, chaque jour, Dieu soit pour nous une découverte nouvelle. Nous avons l'habitude de parler de Dieu dans les termes du catéchisme, et il nous semble que nous tournons dans un cercle fermé. En réalité, les mots du catéchisme, si nous les comprenons bien, ce sont des mots-sacrements, ce sont des mots ouverts, ce sont des mots qui nous invitent à nous engager dans une aventure inépuisable et merveilleuse.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard que l'Église, dans sa liturgie, ait rassemblé autour de l'autel les parfums, les couleurs et les sons. Ce n'est pas un hasard que les plus grands artistes aient travaillé pour l'Église et édifié leurs plus beaux chefs-d’oeuvre dans la cathédrale et autour de l'autel de l'Agneau éternellement immolé. C’est que, justement, ils sentaient qu’en Dieu et pour Dieu, toute cette nostalgie en eux de la Beauté allait trouver sa plus haute expression et son suprême épanouissement.

Tous les grands hommes, tous les génies, tous les savants, tous ceux qui sont à la tête de la course dans l'humanité, sont des êtres qui ont su admirer et s'émerveiller. Et c'est Einstein, un des plus grands savants de tous les temps, qui a dit ce mot magnifique où il nous révèle son âme : L’homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'être frappé de respect est comme s'il était mort.

Il est donc nécessaire qu'en accord avec la beauté de ce jour, où nous éprouvons tant de joie à revoir le soleil, que nous apprenions à nous émerveiller.  Car les prières que nous disons, ici, à l'église, les prières que nous disons ensemble, ces prières veulent nous engager dans cette prière secrète, dans cette prière silencieuse, dans cette prière personnelle où le plus intime de nous-même se dit.

Chacun de vous a des goûts particuliers. Chacun de vous est attiré par un certain aspect de l'univers : il y en a qui aiment les bois, il y en a qui aiment la mer, il y en a qui aiment la montagne, il y en a qui aiment la musique, d'autres la poésie; il y en a qui aiment les mathématiques, d'autres l'astronomie, qui d'ailleurs les comprend d'une manière nécessaire, mais chacun dans cette recherche, chacun dans cet amour, chacun dans cette passion, trouve sa source, cette source que Jésus révélait à la Samaritaine au puits de Jacob, et qui nous fait entrer, tous et chacun, dans cette vie éternelle qui est le Dieu vivant au plus intime de nos coeurs. 

Il ne faut donc pas penser que la prière pour nous s'épuise dans les formules que nous récitons à l'église, dans le chapelet, dans le chemin de croix, dans le « Notre Père» où le « Je vous salue Marie ». La prière, c'est la respiration de l'âme qui découvre, tout d'un coup, le visage imprimé dans notre coeur.

Et, comme chacun de nous est différent, comme chacun de nous est irremplaçable et unique, comme Dieu ne se répète jamais en créant une âme, il donne à cette âme, justement, il lui confie un rayon de lui-même, et il l’appelle à exprimer sa beauté dans son langage à elle, qui est unique, afin que toutes les âmes, ensemble, constituent une immense symphonie où la beauté de Dieu ne cesse jamais d'être chantée.

Il est donc nécessaire que vous consultiez, que nous consultions chacun nos goûts, que, en dehors de la prière communautaire, nous ayons chacun notre prière personnelle et que, chaque jour, en suivant justement notre élan intérieur, en faisant un tour de piste, en regardant les jeux de la lumière, en admirant le soleil couchant sur les montagnes, en respirant le silence du matin, en écoutant le chant des oiseaux, en mettant un beau disque, en lisant un beau livre ou en contemplant une belle oeuvre d'art ou en nous émouvant sur le sommeil d'un tout petit enfant, il est indispensable que, par tous ces chemins, nous renouvellions en nous notre admiration, sans laquelle notre amour ne saurait se maintenir.

Au fond, tous les saints ont été de grands passionnés et, le plus grand de tous, saint François d'Assise, a voulu mourir en écoutant chanter le Cantique du Soleil. Et saint Augustin, lorsqu’il veut exprimer le mouvement le plus intime de sa conversion, se tourne vers cette beauté toujours nouvelle et toujours ancienne  qui est au-dedans de nous, et dans laquelle nous trouvons la plus personnelle et la plus vivante révélation de  Dieu, puisque c'est Dieu lui-même, caché en nous comme un soleil, dont la lumière est le jour de notre intelligence et le repos de notre coeur. 

Tous les saints sont de grands passionnés et c'est justement, parce qu'ils ont l’enthousiasme de Dieu, que leur vie, naturellement, s'exprime et fleurit en Dieu.

Pour nous aussi, la sainteté, je veux dire cette plénitude d'adhésion qui fait de la vie divine, comme disait saint Augustin,  la vie de notre vie, pour nous aussi, la sainteté doit se couler à l'intérieur de cet élan, de cet attrait qui constitue notre goût essentiel, qui constitue notre passion maîtresse, et à travers laquelle nous atteignons à notre enthousiasme le plus total et le plus profond. Il faut donc que chacun de nous, quittant les chemins battus, ne se croie point lié à des formules toutes faites, et ne pense pas qu'il soit indispensable pour prier le matin ou le soir, de dire quoi que ce soit. L'essentiel est de se recueillir.

L'essentiel est d'écouter. L'essentiel est de s’émerveiller. Car, lorsqu'on s'émerveille, lorsqu'on admire, nécessairement on se quitte soi-même, on demeure suspendu à la beauté de Dieu, on se réjouit de sa Présence, on se perd dans son amour.

Et, c'est pourquoi l'essentiel pour nous, pour chacun de nous, ce n'est pas tant de suivre telle ou telle démarche déjà connue, mais c'est, bien davantage, chaque jour, de nous donner la possibilité de nous émerveiller. Si chaque jour, nous respirons, pendant cinq ou dix minutes, le silence où notre vie retrouve son origine, si chaque jour, Dieu nous apparaît sous des traits absolument nouveaux, si chaque jour, nous sommes promus, comme dit un grand poète, à la dignité d'être admirants, alors Dieu n'aura jamais pour nous ce visage du déjà vu, qui nous lasse et qui nous ennuie.

Comment Dieu pourrait-il être pour nous, une source d'ennui et de lassitude s'il est vraiment l'origine de toute beauté, si tous les chants du monde ont leur source en lui, s'il est le lien de toutes nos tendresses, et si tous les grands contemplatifs, qu'ils soient savants, poètes, sculpteurs, musiciens ou mystiques, si tous les grands contemplatifs à travers l'univers, devenu pour eux, transparent à Dieu, ont senti en lui la source d'une découverte qui ne pourra jamais s'épuiser ?

Celui qui aime chante, a dit saint Augustin. Celui qui aime chante, justement, parce que l'amour jaillit toujours de l'émerveillement.

Nous voulons donc essayer de découvrir quelle est en nous la source d'eau vive. Nous voulons aller, chaque jour, à la rencontre de ce puits de Jacob où Jésus nous attend, pour nous révéler le secret le plus profond de notre amour. Nous voulons écouter, nous voulons nous cacher au coeur du silence. Nous voulons entrer dans cette grande procession de la Beauté et alors nous découvrirons, en effet, un Dieu qui nous sera neuf chaque matin, et nous pourrons souscrire à ce raccourci audacieux, qui bouleverse quelque peu le langage, mais qui contient une si profonde vérité :  Dieu, Dieu, c'est quand on s'émerveille !

Ne l’oublions pas :  « Dieu, c'est quand on s'émerveille! ».
 
Maurice Zundel

11:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA JOIE CHRÉTIENNE.




Article publié dans Foi Vivante, revue des Carmes à Bruxelles en 1964
puis Dans le silence de Dieu, Éd. Anne Sigier


Le grand poète Oscar Wilde écrivit, en prison, que la plus grande bénédiction de sa vie lui advint quand la société lui imposa cette réclusion, qui scellait son déshonneur en le privant à jamais de son foyer et de tous ses biens.  Il lui fallut du temps pour parvenir à cette conviction. Pendant une année il ne connut guère que la révolte et le désespoir.  Le souvenir de l'hommage rendu à sa détresse, le jour de sa condamnation, par le seul ami qui lui fût demeuré fidèle, finit par s'imposer à lui avec la force d'une présence.  Quelqu'un avait cru en lui quand sa déchéance avait paru irrémédiable; quelqu'un s'était incliné devant une valeur qui pouvait encore vivre en lui; quelqu'un, bravant le mépris public qui l'accablait, n'avait pas cessé de l'aimer.
     
C'est dans la lumière de cette amitié qu'il découvrit l'Amour infini qui l'attendait au plus intime de lui-même et auquel il suffisait de consentir pour jouir d'une liberté qu'il n'avait jamais connue et que les murs de sa prison ne pouvaient aucunement restreindre.  Il n'était plus seul dans sa cellule. Un Ami invisible ne cessait de le visiter, en ouvrant à son âme un espace illimité.
     
En des circonstances bien différentes, une femme totalement  paralysée depuis 39 ans et aveugle depuis 30 ans me confiait le  secret de son courage et de sa sérénité:  dans le bonheur d'avoir été épousée avec cette double infirmité par l'homme qui l'avait aimée - avant qu'elle n'en fut atteinte - dans tout l'éclat de sa jeunesse et qui attestait, par cette fidélité, la valeur unique qu'il attachait à sa personne, véritable sanctuaire de la Divinité.

En des conditions peut-être plus tragiques encore, une Française déportée au cours de la dernière guerre, eut la grâce de découvrir Dieu dans le camp de Ravensbruck où elle endurait d'exceptionnelles privations.  Elle en éprouva un tel bienfait que, libérée par la victoire, elle craignit de perdre, dans la dispersion d'une vie dite "normale", la permanence du seul contact qui la pouvait combler.
     
Qui se douterait de la misère matérielle de Mozart en entendant sa musique, où sa foi ingénue anticipait la joie qu'il espérait de la rencontre avec le Seigneur dont son Requiem respire l'attente Qui sentirait autre chose que pure jubilation dans le "Te decet hymnus" du Requiem de Gilles, où toute chair ressuscite dans la gloire de la Jérusalem nouvelle, dont le Gloria de la Messe en si de Bach semble saluer l'avènement.
               
L'amour est plus fort que la mort... Il n'y a pas de douleur qu'il ne puisse transfigurer, pas d'infirmité dont il n'allège la pesanteur. Les aveugles sont les grands voyants du monde sonore et c'est à un sourd que nous devons  l'Hymne à la Joie le plus triomphant.
          
Mais si de grandes âmes ont pu vaincre la souffrance, la pauvreté, la prison, les deuils, les humiliations et rendre grâce au poteau d'exécution, comme d'Estienne d'Orves,  et chanter jusqu'à l'échafaud comme les Carmélites de Compiègne, on ne s'étonnera pas que l'Amour qui les portait confère à toute existence, pourvue du nécessaire sans épreuve héroïque, un surcroît infini de bonheur et de grandeur, dont témoignent, chacun dans son langage tous les génies, tous d'accord pour reconnaître dans cet Amour qui aimante leur recherche:  "La Vie de leur vie."
     
"Pourquoi vouloir être quelque chose quand on peut être quelqu'un?" écrit Flaubert dans son journal, scandalisé par un billet de Baudelaire qui lui demande de pousser sa candidature à  l'Académie Française.  C'est qu'il n'ambitionne, lui, Flaubert, d'autre récompense que d'exprimer toujours mieux, en s'effaçant devant elle, cette "Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle" qui ravissait le coeur de Saint Augustin.  Avec la même humilité Einstein affirmait que "l'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'être frappé de respect est comme s'il était mort", car il n'aspirait qu'à ce dialogue "mystique" avec un univers perçu dans la Pensée créatrice dont la nôtre tire toute sa lumière.  Et qui a mieux chanté "la joie de connaître" que Pierre Termier déchiffrant la genèse de la terre dans le grand Canyon du Colorado?
     
Mais non moins admirable est ce témoignage d'une pauvre bergère illettrée qui n'arrivait jamais au bout de son "Notre Père" parce qu'elle éclatait en sanglots dès les premiers mots, en pensant qu'une chétive créature comme elle jouissait du privilège incroyable d'invoquer Dieu comme son Père.
     
Si le message de Jésus s'achève dans ce testament de Joie: "Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite", c'est que tout l'Evangile est la révélation et la communication personnelle du Dieu-Charité, du Dieu qui n'est qu'Amour et dont le Coeur est le berceau de toute réalité.
     
Ce dimanche rose de "Laetare" oriente nos regards, au milieu du Carême, vers l'univers pascal qui doit fleurir de la Croix, où la création sera ré-engendrée par le Verbe fait chair, en qui l'Amour éternel s'immole pour faire contrepoids à tous nos refus d'amour.
     
La Musique qui est le chant du Silence, par le ministère des grands Artistes qui sont nos hôtes, va nous disposer à entendre selon le mot de Saint Ignace d'Antioche, ce "mystère de clameur accompli dans le silence de Dieu", dont chaque Liturgie renouvelle la présence et l'appel.
          
Il ne suffit pas, en effet, que Dieu se donne pour que sa joie soit en nous.  Seul le consentement de notre amour peut fermer l'anneau d'or des fiançailles qu'Il ne cesse de nous proposer, comme en témoigne Saint Paul aux Corinthiens dans cette parole qui s'adresse à nous:  "Je vous ai fiancés à un Epoux unique pour vous présenter au  Christ comme une vierge pure".
     
Mais comment cela peut-il nous atteindre réellement?  Allons- nous verser dans une sensiblerie pseudo-mystique en nous imaginant favorisés, plus que le commun des hommes, des prédilections divines?
     
Toute illusion à cet égard est écartée par le mandatum qui fait de l'amour effectif envers les hommes le critère exclusif de notre amour envers Dieu.  C'est d'abord dans le jardin d'autrui que doit fleurir, par nos soins, la rose du Laetare.
 
Qu'exige de nous, en famille, au travail et dans toutes nos relations humaines la joie des autres?  Nous verrons, sans tarder, qu'elle réclame une attention si constante. un effacement de nous-même si soutenu, qu'ils sont rigoureusement impossibles sans une permanente reprise de contact avec Dieu.
     
C'est là le noeud des deux préceptes qui n'en font qu'un: l'amour de Dieu et l'amour de l'homme.

L'Evangile  est la bonne nouvelle de l'Emmanuel: "Dieu est avec nous". Mais comment l'apprendra l'homme d'aujourd'hui, si le sourire de notre amitié ne lui rend pas sensible le Visage qu'un coeur humain, ne peut reconnaître qu'à travers un amour humain où il transparaît?

Le Testament de joie est remis entre nos mains, comme le plus urgent appel à notre générosité qui en peut seule assumer  l'accomplissement dans le monde contemporain, au cours du temps  dont chacun de nous dispose pour s'éterniser.
 
Maurice ZUNDEL.

09:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

"Urgence divine d'être un autre Christ”

Comme il t'en a coûté d'écarter et d'oublier, pas à pas, tes petits soucis, tes projets personnels: pauvres et peu nombreux, mais bien enracinés. — En échange, maintenant tu as la pleine certitude que tes projets, ton occupation, ce sont tes frères, et eux seuls, car tu as appris à découvrir Jésus-Christ dans ton prochain. (Sillon, 765)


Si nous ne voulons pas gaspiller notre temps inutilement ni nous retrancher derrière la fausse excuse des difficultés extérieures du milieu ambiant, difficultés qui n'ont jamais manqué depuis les débuts du christianisme, nous devons avoir tout à fait présent à l'esprit que Jésus-Christ a voulu que l'efficacité de notre action pour entraîner vers Lui ceux qui nous entourent, dépende d'ordinaire de notre vie intérieure. Jésus-Christ a mis la sainteté comme condition de l'efficacité de l'activité apostolique; ou plutôt Il a mis comme condition l'effort de notre fidélité, car, sur terre, nous ne serons jamais saints. Cela semble incroyable, mais Dieu et les hommes attendent de nous une fidélité sans palliatifs, sans euphémismes, qui aille jusqu'à ses dernières conséquences, sans médiocrité ni concessions, dans la plénitude d'une vocation chrétienne assumée et pratiquée avec application.

Vous penserez peut-être que je ne parle que pour un groupe de personnes choisies. Ne vous laissez pas tromper si facilement par la lâcheté ou par la commodité. Que chacun ressente, en revanche, l'urgence divine d'être un autre Christ: ipse Christus, le Christ Lui-même; bref, l'urgence de rendre notre conduite cohérente avec les normes de la foi. Car la sainteté a laquelle nous devons aspirer n'est pas une sainteté de deuxième rang; celle-ci, d'ailleurs, n'existe pas. Et la principale condition qui nous est demandée, et qui est tout à fait conforme à notre nature, consiste à aimer: la charité est le lien de la perfection ; charité que nous devons pratiquer en accord avec les commandements explicites que le Seigneur Lui-même a établis: tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit, sans rien garder pour nous. C'est en cela que consiste la sainteté. (Amigos de Dios, 5 et 6)
       
http://www.opusdei.fr/art.php?p=18821

07:37 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/09/2008

Le mystère de la Trinité et ce qu'il entraîne quant au mystère de la création.

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    « L'amour est l'identification de l'une et de l'autre personne en même temps que la distinction de ces personnes, c'est ainsi que dans la sainte Trinité il y a la distinction des Personnes et l'Identité totale d’une même Vie.
    Altruisme et circumincession :
    A l'âme qui se demande comment l'Amour de Dieu peut s'exercer par rapport à Dieu et qui recule devant l'idée d'un égocentrisme infini, la foi répond : la prise de conscience personnelle en Dieu est altruisme, élan vers l'autre. Le moi est toute effusion, tout don, et la Personne est ce don même, cet élan comme un oiseau qui ne serait que vol.
    Le Père prend conscience de Soi en engendrant le Fils, et Il est cet engendrement même. Il n'est que paternité, regard vivant vers l'Autre, extase subsistante vers le Fils qui est tout élan vers Lui, et, comme la connaissance est extatique, l'amour l'est aussi.
    Pour le Père et le Fils, aimer (la Déité), c'est communier dans une suprême extase dont le terme est le Saint Esprit, baiser vivant en qui s'échange l'Amour du Père et du Fils, l'Esprit ne pouvant se vouloir que comme lien subsistant entre le Père et le Fils.
    C'est-à-dire que le moi en Dieu, au lieu de séparer, relie, et qu'il n'est même que cela : relation, référence, extase, élan, altruisme, et c'est parce que le moi est pur don que l'intimité des Trois est absolue et s'exprime par le mot circumincession, habitation de l'une dans l'autre, fusion jusqu'à l'identité totale, étreinte absolue où les termes qui distinguent sont eux-mêmes les agents, les charnières de la coïncidence. Ainsi se trouve réalisée, une fois dans sa plénitude, l'exigence de l'Amour.
    Etre plusieurs en un. L'Amour, en effet, à moins d'être égocentrique, suppose au moins deux termes (L'Amour est altruiste, il tend vers l'autre) et vise à leur identification. Ici-bas l'amour n'y réussit jamais complètement. En Dieu, c'est la Trinité dans un éternel aujourd'hui où cet échange est toujours actuel. Nous ne réaliserons jamais pleinement notre amour que là.
    "Qu'ils soient un en vous, Père, comme vous et moi, nous sommes Un."   C'est en passant par le Coeur de Dieu, en entrant dans la circumincession des Personnes Divines que nous réaliserons la circumincession des âmes, l'indissoluble habitation de l'une dans l'autre.
    Tous les déchirements de l'amour ne tendent qu'à l'entière désappropriation du moi qui empêche cette totale circumincession.
    Alors se produit la résurrection dans la vision de la foi et le retour des bien-aimés dans l'unité d'un seul être. Voilà ce qu'on peut dire de l'Ineffable. Dieu n'aime pas, il EST l'Amour.
    Dieu est OUI, jamais non, il n'y a jamais de refus en Lui. La création est comme le rejaillissement de Son Amour, et la vocation essentielle de toute créature est de retourner par voie d'amour à son Créateur.
   L'Amour de Dieu n'est pas concevable comme un égocentrisme, ce qui serait inadmissible, mais comme un diffusion totale.
   Le mystère de la grâce est l'enracinement de la Sainte Trinité en nous.
   La circumincession des Personnes divines trouve son expression dans la circumincession des âmes qui est la communion des Saints. Les âmes n'ont qu'une  seule vie en Jésus, l'éternité en est le lien, et nous pouvons arriver à cette identification totale de l'amour à travers le mystère de la Sainte Trinité.
    La Création est non seulement créée mais créante. Plus on s'approche de Dieu, plus on est capable de faire naître Dieu au coeur de la création.      
    La vocation de l'âme chrétienne est d'être mère de Dieu.
    Notre Seigneur a dit : "Qui est mon père, ma mère, mes frères ?"
    Quel intérêt passionné il y a dans la vie ! D'un regard, d'une poignée de mains,  Dieu peut grandir dans une âme. Nous devons empreindre sur chaque âme l'empreinte du Christ Jésus.
     La vie est un sacrement. Tout ce que nous faisons, c'est Dieu qui le fait en nous, c'est cela, la vie catholique : embrasser tout l'univers pour le faire monter dans le Coeur de Dieu.
    Voyez comme l'univers vous attend, chaque créature peut recevoir de vous la présence de Dieu en elle. Il n'y a pas un battement de notre coeur qui nous appartienne, et toute âme qui s'élève élève le monde !
Maurice ZUNDEL.

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17/09/2008

La prière, c'est se laisser prendre par Dieu.

  

    La prière, c'est se laisser prendre par Dieu.
    Elle ne le renseigne pas sur nos besoins. C'est une action spirituelle qui nous rapproche de Dieu.
    Il nous traite en fils qui ouvrent leur coeur.
    La prière est une démarche d'amour et nous laisse voir toujours plus le Visage d'Amour de Dieu, elle immatérialise.    
     Il n'y a pas besoin de dire quelque chose pour prier, la prière, c'est toute la vie. Les Pater, les Ave, les formules, donnent un élan vers la prière.
    Se servir de tout pour découvrir Dieu. Il est toujours nouveau.   
    Aimez le monde créé par Dieu, car si on n'aime pas la création, on n'aime pas Dieu, c'est logique. Le monde à haïr, c'est le monde des trois concupiscences parce qu'il est contraire à Dieu.
   Créer, pour Dieu, c'est simplement vouloir, aimer. Etre créé, c'est être aimé, c'est exister par cette dépendance à l'égard de l'Amour.
    Dieu créé continuellement,  donc aime continuellement. Oh ! se dire que nous n'existons que parce que nous sommes aimés à chaque instant.
 
Maurice ZUNDEL.

20:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dieu est l'éternel ineffable.

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 « Si Dieu est une réalité, il faut que nous la trouvions au coeur de notre vie.

    Lorsqu'une personne vous dira qu'elle ne croit pas en Dieu, attention, ne vous attachez pas aux mots, car tous les hommes cherchent Dieu, puisqu'ils cherchent la beauté, la bonté.  …
    Nos tentations sont des ressources pour trouver Dieu et nos fautes mêmes sont des recherches de Dieu qui ont avorté.
    La valeur d'un être, c'est de laisser passer à travers lui autre chose que lui,  à l’exemple de Saint Jean-Baptiste qui disait : Il faut qu'il grandisse et que je diminue.
    Toute réalité vaut dans la mesure où elle repose entièrement sur Dieu.
    Les permissions de Dieu sont l'expression de son respect de notre liberté.
    Toutes les fois que nous présentons Dieu à notre mesure, en hommes, nous nions Dieu. Ne parlez pas de Dieu, vous l'abîmeriez ! disait l'Abbé Viollet. Dieu est l'ineffable, c'est-à-dire l'intraduisible.
    Qu’est-ce que le mérite ? C'est la capacité d'amour, et la récompense sera l'Amour : Dieu.
    C'est à pas d'amour que nous approchons de Dieu, dit Saint Grégoire. N'essayons pas de nous  représenter l'éternité par le temps additionné, ce serait la négation de l'éternité, car elle est un présent total.
    Dieu est l'éternel ineffable, Il n'est pas un théorème à épuiser. Ne discutons pas …
    Nous ne savons rien de Dieu sinon qu'il est Amour ! Et pourquoi sommes-nous contraints de l'affirmer ? Parce que Dieu ne peut rien recevoir de nous et ses rapports avec nous sont de donner. Nous recevons tout de Dieu et nous ne Lui donnons que ce que nous avons reçu. Nous serons donc jugés sur l'amour. L'enfer n'existe que dans la mesure où l'on a refusé d'aimer Dieu, il ne faut le concevoir que dans la lumière de l'amour de Dieu.
    Dieu appelle toujours et ne repousse jamais. Il reste toujours lumière et amour. Le seul obstacle est l'amour tourné vers soi.
    La révélation que nous avons Dieu ne pourrait intervenir même en enfer. Car Dieu aime même les damnés qui, sans Son Amour, n'exis­teraient plus !  une révélation reçue ne vaut que pour ici-bas et rien ne nous donne le droit de dire que privée (qui n'a donc pas d'autorité de foi) à une mystique anglaise le laisserait supposer, elle  s'inquiétait de beau­coup de choses et Notre Seigneur lui aurait dit : "Ne t’inquiète pas,  tout finira dans le Bien. "
    Nous ne connaissons pas l'autre côté du voile. Jésus n'a-t-il pas dit "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter. "
    Pour comprendre l'enfer, il faut partir du sens de nos responsabilités (données de la conscience)
    Montrer que tout acte pleinement conscient (ce qui est relativement rare dans la plupart des vies dévorées de vitesse et de soucis) engage en soi une responsabilité infinie, puisque tout acte vraiment humain est recherche de bonheur (infini) ou de ce qui peut y conduire.
    Conclure de là à la nécessité d'admettre le ciel (possession et jouis­sance de l'infini en Dieu) et l'Enfer (recherche toujours frustrée de l'infini en soi) (souffrance = écart entre la recherche, de l'infini et l'objet que l'on trouve : le moi)
    Une volonté tournée obstinément vers soi exclut évidemment ce mariage avec Dieu, cette vie d'Amour qui est le Ciel. Ce n'est pas Dieu qui ex­clut, mais l'ego, le moi, bloqué dans cette adoration de soi.
    Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont point comprise.
    Cette obstination, Dieu peut-Il la vaincre ? On ne peut en douter. Interviendrait-ïl encore dans le monde des désespérés par obstination ? Nous ne le savons pas. La révélation se borne à nous proposer nos responsabilités, à considérer l'ordre des choses en soi, elle n'exclut pas,  pas plus qu'elle n’y fait allusion, une intervention impossible à concevoir de ce côté-ci du voile.
    Mais justement la révélation qui nous est faite ici-bas nous propose ce que nous avons besoin de savoir ici-bas, et non tout ce qui peut être ou sera au-delà du voile. On peut s'en remettre à l'Amour de Dieu. (Il est entendu que tout ira bien et que l'Amour aura le dernier mot. Mais nous ne savons pas comment)
    La seule chose qui nous est demandée, c'est l'amour, et, si Dieu nous a mis tant d'amour dans le coeur, comment oserions-nous mesurer le Sien et en douter ? Lorsque nous sommes en souci pour le salut de ceux que nous aimons, la seule chose à faire est de les remettre dans les mains de Dieu qui est Amour.
    On demandait un jour à un aviateur s'il n'avait pas peur de tomber et il répondit : "Peur ? Oh non ! je ne peux tomber qu'entre les mains de Dieu." Comme c'est beau !
    Es-tu tenté de fuir loin de Dieu ? Prends la fuite en Dieu ! dit Saint Augustin. »
 
Maurice ZUNDEL.

11:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

APPRENDS.

Apprends à tendre les bras

pour accueillir et non pour enchaîner

Aime sans t’appuyer sur l’autre mais
accorde-lui ton appui

Aide quelqu’un à planter des fleurs
au lieu d’attendre qu’on t’offre un bouquet

Rappelle-toi que chacun est unique
et a une valeur infinie

Bruno LEROY.

11:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

16/09/2008

QUAND LES AMIES PARLENT DE BRUNO LEROY.

Voici les propos recueillis sur le Blog d'une soeur " Amie ". N'hésitez pas à visiter son site, il est foisonnant de découvertes.
 
Il y a un blog très intéressant, sur Bruno Leroy.
Si vous connaissez Guy gilbert, le curé en blouson de cuir qui s'occupe des jeunes "délinquants", eh bien, Bruno Leroy est à peu près de même genre.
C'est un éducateur de rue et écrivain chrétien.
Pour connaitre qui il est, lire
ici.
C'est très intéressant de lire son blog. 
Curieusement, malgré des choses difficiles de la vie, comme les misières, la délinquance, l'injustice, eh ben, Bruno Leroy renforce en moi ma foi en Dieu, et c'est agréable de croire de plus en plus fort en des choses positives. Croire que dans le fond, l'humanité est bon, croire que l'amour est plus fort que la méchanceté...Exactement comme quand je lisais des livres divers de Guy Gilbert, ou le livre de Tim Guénard "Plus fort que la haine"
Si jamais vous avez le cafard et que vous ne croyez en plus rien, allez, lisez son blog !
Et n'oubliez pas de jeter un coup d'oeil à tous ses liens, également souvent très intéressantes : Guy Gilbert, prières, etc...

http://reve-de-feerie.over-blog.com/

19:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/09/2008

Le christianisme nous apporte la Vie.

ZundelRegard-s.jpg
 
6ème conférence donnée aux étudiants de l’institut catholique de Lille en novembre 1933.
 
     « Pascal, que ses attaches jansénistes n'empêchèrent pas d'être un chrétien héroïque, a écrit ce mot imprudent, promis à une trop grande fortune : " Cela vous abêtira et vous fera croire."
    Il suffit de lire le contexte pour comprendre l'étroite affinité de cet "abêtissement" avec la "folie" glorifiée par Saint-Paul : il s'agit d'accepter que la lumière divine paraisse ténèbres à la cécité de l'homme pour se soumettre humblement au pouvoir induc­teur des signes sacramentels qui amorcent en nous les divines clar­tés sous le voile miséricordieux de la matière spiritualisée.
    Mais on a retenu le mot en cessant d'en percevoir la réso­nance intérieure : cela vous abêtira et vous fera croire, et un bon nombre de français se sont convaincus de très bonne foi que la religion entendait, sous prétexte de nous rompre à des exigences divines, nous imposer l'adhésion à des croyances et à des pratiques qui blessent à la fois notre raison et notre conscience. N'est-ce pas là toute la force du laïcisme, l'explication de son ardeur et la raison de son succès ?
   " La religion limite arbitrairement la vie. La neutralité n'est qu'un cas de légitime défense. Nous voulons demeurer libres de penser et d'agir." Il y a là une double confusion, sincère le plus souvent sans aucun doute, et qu'il est d'autant plus urgent de dissiper qu'une erreur de principe dans les têtes pensantes - fréquemment accré­ditée par une grande dignité de vie - entraîne la ruine des moeurs dans les masses soustraites au loisir de penser.
Nous ne sommes pas n'importe qui et nous ne pouvons faire n'importe quoi. Nous devons agir suivant les coordonnées de notre être et nous achever dans la ligne de ce que nous sommes. Il s'agit d'être.
    Toute morale se ramène à cela : sois ce que tu es, sois un homme, sois raisonnable, c'est-à-dire, plus briève­ment : sois.
    Nous ne sommes pas libres d'être autre chose que des hommes. La neutralité ici, est impensable et impossible, à moins que la suprême sagesse ne soit de se vouer au néant. Aucune formule n'est plus vide de sens que la proposition où plusieurs croient enchâsser le plus beau rêve : "faire ce qu'on veut."
    La liberté n'est pas le droit de vivre au gré d'une fantai­sie dissolvante en s'abandonnant à tous les frémissements de son ani­malité. A défaut de prudence, le remords nous en ferait convenir, qui n'est que la morsure vengeresse d'une exigence d'être qui est  méprisée.
    La liberté est une faculté d'Infini, la faculté du divin, l'indifférence dominatrice d'une volonté ordonnée au bien sans limite et qu'aucun bien limité ne peut rassasier, le pouvoir enfin de juger "l'animal" et de le soumettre à l'esprit pour soustraire tout l'être même en ses parties sensibles, ennoblies par une discipline ration­nelle, à l'éparpillement de l'espace et à l'emportement du temps.
    Or le christianisme assure précisément à la liberté ainsi entendue son maximum d'ouverture. Il actualise, au-delà de toute espérance ,cette faculté du divin en lui assurant la possession inti­me et personnelle de l'Infini, dans l'illumination surnaturelle d'une foi dont l'obscurité signale nos limites - loin de les produire ! - et les transcende par l'élan d'une charité que rien ne peut contenir.
    Le christianisme authentique est révélateur et créateur de liberté. Il limite tellement peu la vie qu'il donne à l'agir un champ infini en enracinant tout notre dynamisme dans le coeur même du pre­mier Amour.      
    Si l'action a une telle ampleur, comment la pensée n'aurait-elle pas tout son jeu tandis que l'esprit est invité sans cesse à tendre son regard au-delà de ce que les spéculations du plus sublime génie pourront jamais entrevoir ? Le rêve de Platon, sur les lèvres de Diotime, est une réalité divinement garantie : " Si la vie est jamais digne d'être vécue, cher Socrate, dit l'Etrangère de Mantinée, c'est à ce moment où l'homme contemple la beauté en elle-même ... Quels seraient donc nos sentiments s'il était jamais donné à un homme de voir le Beau Lui-même dans sa propre nature, pur, sans mélange et non point obéré de chair humaine, s'il pouvait, dis-je, contempler la beauté divine elle-même en l'unité de Sa forme ? " C'est à cela que nous sommes appelés : " Nous Le verrons comme Il est. "
    C'est cette initiation que le christianisme veut être, ce ravissement vers la beauté telle qu'elle est en Soi, c'est pourquoi il est aussi conforme à notre nature qu'il lui est transcendant, réali­sant à la fois le "maximum" de gratuité et le "maximum" de conformité.
    C'est ainsi que le marbre s'anime du rêve de Michel-Ange et palpite d'une vie qui n'était point la sienne, mais qui pénètre si bien toute sa masse qu'elle semble lui appartenir en propre, comme si le génie de l'artiste avait substitué à la cécité muette du minéral la clarté vivante d'un regard spirituel.
    C'est ainsi que la nature de l'homme se transforme sous l'étreinte déifiante de la grâce, au-delà de tout ce que nous pour­rions concevoir et désirer en poussant à l'Infini, suivant la sugges­tion très imparfaite de l'analogie, nos rêves les plus audacieux.
    Il ne s'agit pas de briser notre élan, de limiter nos pers­pectives ou de refouler nos aspirations, mais, au contraire, de porter à l’'Infini - en entendant cette fois ce mouvement avec toute l'ampleur surnaturelle d'une accession personnelle et immédiate – il s’agit de porter à l’Infini  notre goût de liberté, notre soif de grandeur et notre culte de la pensée.
    Que ce ne soit point une entreprise facile, nous le savons assez !  nous voudrions pouvoir grandir sans changement et posséder l’Infini sans renoncer à nos limites. On pourrait dire à la rigueur que c'est trop grand pour nous, on n'a pas le droit de dire que c'est trop petit.
    On ne voit pas d'ailleurs sur quoi pourrait se fonder cette dignité humaine, qui commande encore le respect d'un grand nombre, si elle ne reposait justement sur ce mystérieux investissement de Dieu, sur une communauté de vie avec l'Esprit.
    N'est-ce pas toute la faiblesse d'une humanité accablée par ses propres inventions, gagnée de vitesse par ses machines et paralysée par la complexité de ses dépendances, d'avoir tué, à force de neutra­lité, le sens même de son destin ? On songe à sauver toutes les valeurs sauf celle qui est la fin de toutes les valeurs : la Vie. On agite les problèmes techniques les plus vastes et les plus lointains, on ne pense même plus à se demander qu'est-ce que l'homme.
    L'homme n'est qu'un point dans l'Univers matériel. Qui em­pêcherait, de ce point de vue, qu'il soit traité comme un simple ins­trument d'autre chose, et impitoyablement sacrifié aux exigences anonymes d'une collectivité divinisée ? Les "mystiques" de classe et les "mystiques" nationalistes correspondent à la carence de la vraie mys­tique. Le règne de l'esprit peut seul assurer le règne de la liberté et le respect des droits de l'Homme.
    L'Homme ne se trouve qu'en Dieu. Nous donner à Lui, c'est à la vérité commencer d'être, et c'est aussi, dans la mesure où la charité grandit, être libres, être grands. Non pas : "abêtissez-vous", mais « ne vous contentez jamais de moins que de l'Infini ».
    Une telle consigne est évidemment au-dessus de nos forces. Le Christ nous l'impose miséricordieusement, car Il veut Lui-même, si nous nous y prêtons, l'accomplir en nous : " Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, et des fleuves d'eau vive jailliront de son coeur."
    Et en un autre endroit : " Je suis venu pour qu'ils aient la Vie, et qu'ils l'aient avec surabondance." Y a-t-il une promesse plus capable que celle-là de nous émouvoir ? Le christianisme nous apporte la Vie. C'est pourquoi il a le droit de nous parler de joie : " Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre Joie soit parfaite."
    La joie, c'est la conscience qu'un être prend de sa ri­chesse, la certitude de sa victoire et le signe éclatant de sa jeu­nesse. "J'irai à l'autel de Dieu, du Dieu qui remplit de joie ma jeunesse." C'est le premier mot de la Messe.
    " Que la douceur du Visage de Fête du Christ Jésus vous apparaisse." C'est le suprême adieu de l'Eglise à ses enfants.
    La vie, en dépit des contraintes extérieures, recouvre ainsi son unité intérieure, son éminente dignité et son immatérielle splendeur. Et chaque jour ose être une férie, une Fête-Dieu ! »
 
Maurice ZUNDEL.

20:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |