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07/10/2008

L’OPIUM DU PEUPLE.

JOURNAL CHRETIEN
http://www.journalchretien.net/spip.php?article3765
L’OPIUM DU PEUPLE.
Présentement, les vedettes -ici des sportifs- sont élevés au rang de symboles, d’objets de culte ou de totems.
/ BRUNO LEROY /

Intervenant-éducatif auprès de Jeunes et de Familles en difficultés.

Diplômé de Théologie Pratique et Politique.

Directeur du Service Éducatif et Action Sociale Nord/Pas de Calais.

De façon plus large, la problématique est là, acceptons-nous d’être de simples spectateurs passifs, subissant les contraintes de la vie sociale, consommateurs amorphes et dociles de la pièce que d’autres jouent pour nous, ou bien désirons nous réaliser nos vies, en tant qu’acteurs et maîtres de nous-mêmes ?

Voilà un mal, une morphine, qui nous endort, aujourd’hui comme hier. On entend résonner au loin les klaxons de ces supporters qui hier pourtant décriaient l’équipe qu’ils acclament aujourd’hui. Incapables de victoire dans leur vie de tous les jours, ils se montent la tête derrière leurs écrans de télévision, vénérant les couleurs de l’État qui les oppresse quotidiennement.

Même si je ne suis pas fanatique de football, car c’est bien de cela qu’il s’agit, je peux comprendre qu’on puisse prendre plaisir à regarder, comme un spectacle, ces enchaînements de « prouesses » techniques et sportives. Mais là ou le bat blesse, c’est dans l’exultation frénétique et exubérante dont témoignent certains individus. A quoi riment ces manifestations de « liesse populaire » ? Est-ce une victoire construite en commun ou une réalisation collective, une avancée sociale ? Non, rien de tout cela. On est dans l’auto-congratulation relevant plus du fantasme que d’une réalité concrète.

Présentement, les vedettes -ici des sportifs- sont élevés au rang de symboles, d’objets de culte ou de totems, et participent -peut-être bien malgré eux- a l’édification du mythe de la Nation comme groupe homogène ayant une existence réelle.

De façon plus large, la problématique est là, acceptons-nous d’être de simples spectateurs passifs, subissant les contraintes de la vie sociale, consommateurs amorphes et dociles de la pièce que d’autres jouent pour nous, ou bien désirons nous réaliser nos vies, en tant qu’acteurs et maîtres de nous-mêmes ? Faut-il projeter ses appétits et ses envies dans une sphère inconsciente et irréelle, ou bien décidons-nous d’aller chercher de façon concrète les objets de nos désirs ? Resterons-nous prostrés dans la contemplation asservie, ou vivrons nous notre vie de façon pleine et intense ?

Seule cette dernière démarche permet de s’accorder avec soi-même, et, si elle n’évite pas les regrets, elle annihile les remords. Elle permet de mieux comprendre que la notion de Nation ne recouvre pour nous qu’un mythe que certains essayent de maintenir et de faire perdurer. Ceux là, nous les connaissons : bien conscients de leur supercherie, ils donnent fréquemment des représentations à l’Élysée, à l’Assemblée nationale et dans d’autres lieux de pouvoir.

Jouissant de leurs positions dominantes, ces esclavagistes préservent leurs privilèges grâce a cette légende fallacieuse d’un groupe homogène partageant les mêmes valeurs et désireux de vivre ensemble. Foutaises ! Les gouvernants d’ici ont plus d’affinités avec les patrons de l’autre bout de l’hémisphère qu’avec n’importe lequel d’entre nous. Quant a nous, nos revendications trouvent plus d’échos chez nos compagnons disperses à travers le monde que dans les dires des représentants de tous les pouvoirs que nous subissons.

Les frontières ne servent qu’à segmenter et opposer les exploités. Mais que l’on parle sport ou travail par exemple ; il y a bien longtemps que les capitaux qui gèrent tout ça et que ceux qui les détiennent ne s’embarrassent plus de ces considérations !

Elles n’ont pour usage que de créer une diversion entre les gens du peuple, de nous éloigner de nos préoccupations réelles, de nous faire adorer une icône sportive, ou de nous faire pleurer pour une autre : bref, de nous faire oublier que vivre pleinement est bien plus fascinant que tous les spectacles médiatiques du monde. Alors, donnons-nous en la peine !

Bruno LEROY.

 

10:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

06/10/2008

ENCORE UN NOUVEAU BOUQUIN DE GUY GILBERT !

encore un nouveau bouquin.jpg
Anne Baza qui a déjà écrit un livre similaire des pensées de Sœur Emmanuelle. Récidive avec talent pour Guy Gilbert. Ce dernier vous accompagnera chaque jour que Dieu fait, d'une réflexion sur la Vie, l'Amour et diverses thématiques qui préoccupent les personnes actuellement.
Une façon intelligente d'approfondir certaines pensées en les méditant. Un livre qui va dans la démarche de Guy Gilbert et sa spiritualité de l'instant présent.

 Il propose des réflexions sur l'amour et l'amitié, la vie de couple, la relation aux autres et à Dieu.

Vous le trouverez sur des sites tels que Amazon ou autres. En effet, certains n'y voient pas l'intérêt économique de vendre un livre aussi conséquent pour quatre Euros seulement....Pauvres crétins d'un monde crétinisé et désertique intérieurement.
Il existe une conspiration universellement économique pour empêcher l'Homme de grandir et s'épanouir à la Lumière de sa liberté individuelle au service des autres.
 
Bruno LEROY.
Ps : Cliquez sur le livre pour agrandir.

19:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

PRIÈRE DE GUY GILBERT.

18:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Une prière toujours nouvelle.

     


Dans des communautés nouvelles à naître il serait bon que, si possible chaque jour, soit exprimée une prière nouvelle, par exemple :

Dieu nous soit tout neuf ce matin ! En nous naisse le Fils ! De nous jaillisse l'Esprit sur tous nos proches en ce jour ! La Trinité entière demeure à l'aise en notre cœur nous libérant de tout mal ! Que nous soyons heureux de vivre, diffuseurs de ce bonheur sur l'humanité entière !
Bénissons le Seigneur Père, Fils, Esprit, en lequel personne ne se regarde ! en lui chacun tient sa vie de l'Autre, point ne la revendique comme sienne, pleinement heureux de la donner à l'Autre, à tous les autres !
Bénissons notre Dieu Père, Fils, Esprit, éternel dispensateur de la Vie ! En lui le véritable amour veut égaliser tous ceux qu'Il aime ! Qu'il nous rende digne d'un pareil don !
Bénissons tous nos frères humains ! par notre simple présence, libérons-les de tout mal et donnons-leur la toujours nouvelle joie de vivre !

13:51 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

04/10/2008

HYMNE DES JMJ 2008.



podcast

Une musique à la fois profonde qui nous invite à la méditation. Et aux tempos modernes pour nous prouver sans cesse la réactualisation de la Foi en nos sociétés.

Non, Christ n'est point âgé de 2000 ans, comme certains le pensent...

Il est toujours présent dans l'Aujourd'hui de nos vies avec un visage renouvelé selon les circonstances des événements.

Il est en nous, fleur impérissable de notre et nos Amours.

Il sera de toute éternité. C'est cette Espérance qui nous fait avancer sur les chemins escarpés.

N'écoutez que votre voix intérieure, c'est la sienne.

N'écoutez pas ceux et celles qui prétendent savoir.

Dieu est à découvrir chaque jour. Qui aurait la prétentiionn de l'enfermer, de le momifier dans des dogmes figés de certitudes ?

Ce serait définivement ignorer notre aventure infinie avec Lui.

Bruno LEROY.

12:26 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Prière au Dieu pauvre.

     



Saint François d'Assise. Oraison :

« Dieu, notre Dieu, Dieu éternel surgissant et jaillissant Esprit, Fils et Père, Dieu infiniment dépouillé de soi en chacune des personnes divines, Dieu qui a suscité dans ton Eglise François d'Assise ami, chantre et époux de la pauvreté divine, donne à ton Eglise, donne à chacun de ses membres, l'intelligence profonde de la pauvreté de Dieu. Par l'intercession de François que nous apprenions comment dans l'Eglise assimiler et vivre cet immense mystère ! par Jésus-Christ, le grand pauvre, incarnation parfaite de la pauvreté divine et le grand vivant de vie éternelle avec le Père et l'Esprit pour les siècles des siècles. Amen.

A la fin de la lettre de François à tous les fidèles on peut lire : « Que tous ceux qui agiront ainsi et persévéreront jusqu'à la fin, l'Esprit du Seigneur reposera sur eux et fera en eux habitation et demeure, et ils seront fils du Père céleste dont ils font les œuvres, et ils seront époux, frères et mères de Notre Seigneur Jésus-Christ. » (dans « la liturgie des heures », tome IV, page 1054)

On lira avec profit la 4ème conférence de M. Zundel donnée au mont des Cats en décembre 1971. . Il nous parle de l'Islam et de « la respiration que donne la rencontre avec le Dieu trinitaire », et du problème du mal, « blessure faite à Dieu ».

« Le Dieu chrétien, le Dieu qui se révèle en Jésus-Christ, ... ce Dieu éternel ne peut être qu'un Dieu qui se communique et qui n'a de contact avec lui-même qu'en se communiquant, c'est donc un Dieu libre, un Dieu libre de soi, c'est un Dieu qui peut nous libérer de nous-même, un Dieu qui nous enseigne notre liberté et nous la communique, un Dieu qui est le ferment de notre libération, un Dieu présent qui nous appelle à cette forme de sainteté incomparable qui est d'être libre de soi. »

 

Maurice ZUNDEL.

12:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

La mort du fils ne saurait être le dernier mot.

A la lecture de l’évangile, nous reconnaissons sans peine des éléments empruntés au chant de la vigne que la première lecture de ce dimanche nous donne à entendre : « Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde ».
Le prophète Isaïe nous parle d’un vigneron, propriétaire de sa vigne, qui l’entoure des soins les plus précieux afin qu’elle porte de bons fruits. Comme nous le rapporte le texte, il va même jusqu’à édifier au cœur de cette vigne une tour, sans doute pour la garder des voleurs et des bêtes sauvages (Cf. Psaume). Il y creuse aussi un pressoir qui lui permettra d’en exploiter le fruit. Cet homme qui aime sa vigne ne va malheureusement en recevoir qu’un fruit mauvais, ne comprenant pas ce qu’il aurait pu faire de plus pour celle-ci. La vigne représente clairement ici le peuple d’Israël, aimé et assisté par Dieu mais qui ne produit pas les fruits escomptés par ce dernier. Pourtant, lui qui l’avait cultivée avec tant de soin savait pertinemment qu’elle pouvait les donner.

A la différence de la première lecture du livre d’Isaïe, dans la parabole de l’évangile, Jésus, au lieu de s’arrêter sur les fruits mauvais que la vigne porte, insiste sur l’attitude des vignerons à qui le maître en confie l’entretien. Si l’attention du propriétaire pour sa vigne est toujours aussi présente, ici ce sont les ouvriers qui ne produisent pas le fruit attendu de la part de leur patron. Par deux fois, ils maltraitent les serviteurs, refusant de remettre la récolte et vont jusqu’à tuer son propre fils qu’il envoie en dernier recours.
C’est en fait autour de cette figure du « fils » que se noue le drame de l’histoire et que se trouve la fine pointe de l’enseignement de Jésus. En envoyant son « fils », le maître ne se présente plus comme « propriétaire » mais comme « père » et en tant que tel digne de respect. Ayant perçu la révolte de ces vignerons, il espère que son fils arrivera à les réconcilier avec lui et qu’un dialogue pour être renoué. Mais en vain. Les ouvriers ne reconnaissent pas le fils et voient en lui seulement l’héritier. Leur meurtre va alors dévoiler au grand jour quelle était la raison de leurs malversations antérieures : ils ont eu peur de se voir enlever la récolte. Leur cupidité les a aveuglés, leur empêchant de discerner le fils et à travers lui la bonté du père. La soif de l’avoir et du pouvoir les a conduit à entrer dans une logique de violence et de mort.

Les textes de ce dimanche nous invitent à réfléchir sur les dons que Dieu nous a faits tout au long de notre vie. Parfois, nous percevons mieux combien le temps passe et combien notre vie vieillit avec nous, et lorsque nous voulons faire le bilan des fruits que notre vie a portés, les résultats sont souvent peu probants. Que s’est-il passé ? Avons-nous fait fructifier avec intelligence et bonne volonté les talents reçus ? Ou bien avons-nous vécu comme une vigne distraite sans nous rendre compte que nous étions appelés à produire un beau raisin ? Ou bien encore, avons-nous vécu comme de mauvais vignerons qui pensaient plus à eux qu’à l’amour de leur employeur pour sa vigne ?
Nous avons reçu beaucoup de Dieu en ce que nous sommes (une vigne belle par sa création et entretenue par sa providence ; cf. 1ère lecture) et en ce qui nous est confié (Une vigne où nous avons à œuvrer ; Cf. Evangile). Dans les deux cas, nous sommes invités à produire un fruit de vie éternelle, de sainteté et de charité. C’est le thème développé par saint Paul lorsqu’il exhorte les Philippiens à prendre à leur compte « tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges », autrement dit, à réaliser ainsi des œuvres bonnes et saintes (Cf. 2ème lecture). Mais « prendre à son compte » signifie précisément que cela ne vient pas de nous, que cela nous est donné. Les dons de Dieu sont des dons et le piège est de se laisser fasciner par eux au point d’en oublier le Donateur. En coupant ainsi les dons de Celui qui en est la source, nous les détournons de leur finalité. Leur fruit n’est plus la vie mais la mort : mort du fils…

Lorsque Jésus arrive à ce point de son récit, il interpelle ses auditeurs : « Et bien, quand le maître viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » La réponse ne se fait pas attendre : C’est la punition qui doit prévaloir jusqu’à les faire périr, qui plus est « misérablement ». Autrement dit, pas de pitié et la vigne se verra confiée à d’autres vignerons mieux intentionnés. Mais nous sommes toujours dans une logique de mort. D’ailleurs, pas un mot dans cette réponse au sujet du « fils ». Les auditeurs de Jésus l’auraient-ils oublié ? Serait-il mort pour eux aussi ?

Pour Jésus, l’histoire ne peut se finir ainsi. Ce maître serait-il vraiment père s'il faisait si peu de cas de son fils ? La mort du fils ne saurait être le dernier mot, pas plus que la vengeance suggérée par les auditeurs. Le maître va tout au contraire se servir de la perversion des vignerons pour révéler que sa paternité est plus puissante que la mort infligée au fils. C’est la vie qui doit avoir le dernier mot. Au sein d’Israël, le refus de certains d’accueillir son Fils, permettra à notre Père céleste de révéler la toute-puissance de sa miséricorde, en construisant le Royaume sur la pierre rejetée, choisie comme pierre d'angle : « C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille à nos yeux ! »

Ce Royaume c’est l’Eglise du Christ, composée de Juifs et de païens convertis, qui est appelée tout comme Israël à porter un fruit de vie éternelle. Cette Eglise, nous en sommes membres depuis le jour de notre baptême. Ce jour-là, pour reprendre une autre allégorie de la vigne – que l’on trouve cette fois dans saint Jean -, nous avons été greffés sur le Christ, comme les sarments sur le cep de la vigne (Cf. Jean 15).
Comme le Père a envoyé son Fils dans le monde pour réaliser sa mission rédemptrice, de la même manière, le Christ nous envoie pour collaborer à son œuvre de Rédemption. Il est vrai que les fruits de notre sarment ne sont pas toujours immédiats ou visibles mais nous ne pouvons douter que si nous restons unis au Christ comme le sarment uni au cep, nous porterons un fruit qui demeure. Produire ainsi du fruit c’est rendre gloire à Dieu parce que c’est contribuer à la croissance de son Royaume de justice, de paix et de miséricorde.

« Seigneur, la mission que tu nous confie dans l’histoire du salut n’est pas banale. Aide-nous à cultiver avec soin notre vigne pour qu’elle puisse produire un raisin doux et comestible pour nos frères afin qu’ils découvrent ta bonté, toi le maître de la vigne et le Seigneur de la Vie. »

Frère Elie.

11:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

01/10/2008

La confiance absolue dans l’Amour.



©F&L-C. Deher

 

Comment devenir avec Thérèse de Lisieux un petit enfant, si ce n’est par l’apprentissage de la confiance. Comprendre la place de la confiance pour la sainte de Lisieux requiert de la situer dans le déroulement même de sa vie. En effet, Thérèse, a voulu choisir la vraie vie ou le « vrai de la vie » en raison même de sa psychologie, marquée par une profonde blessure d’amour. Celle-ci a été causée par une blessure d’abandon lors du décès précoce de sa maman et par les séparations qu’elle a dû supporter par la suite avec ses « mères » de remplacement, sa nourrice Rose, puis ses deux sœurs Pauline et Marie.
     Blessure d’abandon et blessure de séparation seront transfigurées chez elle par sa recherche de Dieu en un « vivre d’amour et aimer jusqu’à mourir d’amour » vécu à travers la figure (défigurée) de Jésus Christ : Thérèse veut l’aimer – « c’est ton Amour Jésus que je réclame » – et « le faire aimer », lui qui n’est « qu’amour et miséricorde ». La confiance dans l’Amour de Dieu est l’axe de sa (re)construction – à la fois psychologique et spirituelle – et de son chemin de sainteté. L’important pour Thérèse est d’insérer la confiance en l’Amour comme un élément fondateur de toute action : j’agis parce que j’ai confiance en l’Amour, je fais confiance donc j’agis par amour. Elle peut alors s’écrier : « Dans le cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’amour ».

Il y a là toute une inversion à la logique intellectualiste et occidentale de Descartes pour qui tout passe par la pensée : cogito ergo sum, je pense donc je suis. Avec la théologienne de l’Amour, la confiance prend la place de la pensée : j’ai confiance en Dieu, donc je suis en aimant. Pourquoi ? si ce n’est parce que la confiance réalise l’impossible : « Ne nous lassons pas de prier, dit-elle, la confiance fait des miracles ». En ce jour de sa fête, faisons confiance à l’Amour – toujours plus grand – et demandons tout à Dieu – par l’intercession de Thérèse – afin de faire de notre vie un miracle de l’Amour.

 

Spécial Fête de Thérèse de Lisieux

 

 

 

P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur du livre : La parole, don de Vie, EDB, 2006


 

 

11:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

« La théologie, une lettre d’amour »

Entretien avec Gustavo Gutiérrez pour son 80e anniversaire.

Ángel Darío Carrero, ofm

mercredi 1er octobre 2008, par Dial


« “Gustavo Gutiérrez a ouvert un chemin nouveau et prometteur à la pensée théologique”. “Il a découvert une nouvelle manière de faire de la théologie”. Ces mots du théologien Leonardo Boff sonnent juste. La théologie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, avait pour caractéristique de répéter ou synthétiser des pensées étrangères. Gutiérrez crée, à la fin des années 60, une méthode théologique à partir de et pour l’Amérique latine pauvre et opprimée. Il a donné à cette réflexion de la foi, qui part du revers de l’histoire, le nom de « théologie de la libération ». Gustavo Gutiérrez est le premier Latino-Américain à se situer sur un pied d’égalité avec les grands créateurs au sein de l’histoire de la théologie. » La Revista, publication du journal El Nuevo Dia (Porto Rico, le 22 juin 2008).

C’est par ces phrases que l’auteur de cette interview, Angel Dario Carrero ofm, poète, journaliste et théologien portoricain, présente Gustavo Guttiérez. Dial les reprend volontiers à son compte. Cette interview a été publiée dans  La Revista, publication du journal El Nuevo Dia (Porto Rico, le 22 juin 2008).


Quand commencez-vous à assumer, comme point de départ de la théologie, la réalité de la violence et de la pauvreté en Amérique Latine et aux Caraïbes ?

J’ai commencé à travailler en mars 64. Il y eut une réunion organisée par Ivan Illich. Je l’avais connu quand j’étais encore à Porto Rico en 60. Ce fut Ivan qui invita à une réunion à Petropolis [Brésil] pour que nous disions comment nous voyions le travail de la théologie en Amérique Latine.

Et quel a été votre apport ?

J’ai parlé de la théologie comme d’une réflexion sur la pastorale et sur la vie chrétienne. C’est ce que j’ai formulé plus tard comme réflexion critique sur la praxis à la lumière de la foi.

La première chose qui apparaît, n’est-ce pas l’établissement d’une méthode qui part de la vie réelle pour la transfigurer à la lumière de la Parole et ouvrir des chemins concrets de libération ?

C’est cela. J’ai passé pratiquement toutes mes études de théologie en étant extrêmement préoccupé par la question de la méthode. D’où la phrase : « Notre méthodologie est notre spiritualité. »

Le thème de la proximité avec les pauvres n’est pas nouveau, mais est nouvelle la recherche des causes de la pauvreté et la lutte contre la pauvreté comme faisant partie de l’identité chrétienne. Quand commence cette transition ?

On m’a invité à parler de la pauvreté à Montréal en 67. Je voulais prendre de la distance vis-à-vis de Voillaume, l’auteur de Au cœur des masses, parce que, lui, évitait toute perspective trop sociale au sujet de la pauvreté ; mais la vérité est que l’on ne peut éviter le fait social. J’ai parlé de trois notions bibliques sur la pauvreté : la première, la pauvreté réelle ou matérielle, toujours vue comme un mal. La seconde est la pauvreté spirituelle, comme synonyme de l’esprit d’enfance spirituelle. La pauvreté spirituelle consiste à remettre ma vie entre les mains de Dieu. Le détachement des biens est la conséquence de la pauvreté spirituelle. Et la 3ème dimension est la solidarité avec les pauvres contre la pauvreté. Voillaume parlait de la nécessité d’être pauvre. Très bien. Mais dans quel but ? Quel sens cela a-t-il ? Ce n’est pas uniquement pour ma propre sanctification. Il fallait réfléchir à ce que cela signifie pour l’autre.

Un autre élément important de cette architectonique initiale ?

Une préoccupation : comment annoncer l’Évangile aujourd’hui ? La théologie est faite pour annoncer l’Évangile au service de l’Église, de la communauté. Tant de facultés pensent à la théologie comme une métaphysique religieuse, non comme l’annonce historique de libération.

Quand commence à être appelé « théologie de la libération » ce nouveau mode de penser la foi à partir de la perspective du pauvre et de l’exclu ?

Cela doit être le 22 juillet 1968 à Chimbote (Pérou). On m’a demandé de parler de « théologie du développement » et je m’y suis refusé. Je leur ai dit que je parlerai de théologie de la libération, ce qui était plus approprié à notre contexte. Autre chose qui était à la mode, c’était la « théologie de la révolution », avec laquelle j’ai pris aussi mes distances. Le danger de cette dernière était de prétendre christianiser un fait politique.

A la différence d’autres, vous n’avez jamais été d’accord avec des partis ou des groupes comme la Démocratie chrétienne ni avec Chrétiens pour le Socialisme, malgré l’accent que vous mettiez sur la dimension politique de la foi. Pourquoi ?

Je n’ai jamais aimé qu’on utilise le mot « chrétien » comme un adjectif. Le mot « chrétien » est un substantif. J’ai toujours dit : « Je suis chrétien pour le Christ non pour le socialisme. » Que comme chrétien quelqu’un prenne une option pour le socialisme, c’est autre chose, mais je ne peux déduire le socialisme d’un cheminement à travers la Bible. De la Bible, je déduis l’option pour la justice, l’option pour le pauvre. Les gens qui ne comprennent pas cela disent : « Hé, mais toi tu refuses la politique, tu es du côté adverse. » Je réponds que je crois aussi à l’autonomie du social et du politique.

Quand naît l’idée de faire le livre Théologie de la libération, perspectives qui deviendra le texte fondamental de la théologie latino-américaine contemporaine ?

En réalité, je n’ai pas pensé écrire un livre en tant que tel. Je travaille sur les thèmes qui m’intéressent et peu à peu le livre prend forme. Au début de 1969, peu après Medellin, une commission œcuménique sur les thèmes du développement m’invita à Genève. J’ai alors retravaillé le rapport que j’avais fait à Chimbote et c’est ainsi que j’ai continué à l’étoffer.

Avez-vous eu une offre concrète d’une maison d’édition ?

Non, mais Miguel d’Escoto, de Maryknoll, qui venait de fonder Orbis Books est passé. Il a vu le livre et m’a dit : « Je le publie. » Ce fut le premier livre publié par cette maison d’édition. Il l’a fait traduire et l’a publié en 1973 ; cela a été le livre le plus vendu de cette maison. Ensuite, est passé l’éditeur de Sigueme d’Espagne, et il a fait pareil. Il y en eut un autre qui s’est intéressé : Gibellini. L’édition italienne est même antérieure à l’espagnole. Maintenant le livre est traduit en 10 ou 12 langues, en vietnamien aussi et en japonais.

Quelle est la principale opposition qui frappe le livre ?

Je dirais que plus qu’au livre, c’était à la théologie de la libération que l’on s’opposait. Il y avait beaucoup de gens qui écrivaient ; on critiquait la perspective marxiste de l’analyse de la société, mais je ne me sentais pas visé. Cependant, l’opposition la plus forte que nous avons eue n’a pas été au sein de l’Église, mais dans quelques composantes de la société civile, dans les pouvoirs établis, économiques, militaires, politiques.

La discussion ouverte est signe d’une théologie qui dit quelque chose à l’homme et à la femme d’aujourd’hui, qui génère un dialogue critique, non seulement à l’intérieur de l’Église, mais aussi avec la société.

Une bonne partie des réactions provient de l’accueil que le livre reçut. Si j’étais resté dans un milieu d’intellectuels, il n’aurait pas eu cet impact. Il y eut un accueil de la base, avec même des expressions qui ne m’ont pas convenu, mais qui naissent de la bonne volonté, du style « J’appartiens à la théologie de la libération », mais la théologie de la libération n’était et n’est pas un club auquel on s’inscrit, ni un parti. Ils se proclamaient membres et après ils disaient ce qu’ils voulaient et cela ne correspondait pas toujours à ce que je pensais. Ce sont des choses inévitables.

Mais il faut nécessairement trouver des défauts à une théologie venue du Sud.

Un journaliste états-unien me demanda : « Que pense la théologie de la libération de tel problème mondial ? » Je lui répondis : « Vous croyez que c’est un parti politique et que j’en suis le secrétaire général ? Eh bien non ! » J’ajoutai : « Parions que vous ne demandez pas à Metz (Jean-Baptiste) ce que pense la théologie politique européenne de ce problème mondial. Pas à lui, mais à notre théologie, oui. » « Bien sûr, parce que la première est une vraie théologie, parce que Metz est Allemand. » Certaines personnes réagissaient de cette manière parce qu’elles pensent que ce qui vient d’Amérique Latine a forcément de grands défauts. Il faut donc qu’elles en trouvent quelque part. Si c’est latino-américain, il doit y avoir quelque prise de position bizarre. Ce qu’elles veulent, c’est chosifier la théologie.

Si on se laisse seulement guider par ce qui est écrit dans la presse, il semble bien que vous ayez été condamné par l’Église. Et ce n’est pas certain.

C’est curieux. Dans mon cas, il n’y a jamais eu condamnation, pas même un procès, mais bien ce qui est appelé dialogue, des questions auxquelles j’ai toujours été disposé à répondre.

Ce type de dialogue vous paraît-il valable ?

Depuis toujours, je crois que la théologie se fait à l’intérieur de l’Église. Dans l’Église, il y a des charismes divers. A celui qui écrit de la théologie, on peut demander de rendre compte de sa foi, comme nous rendons compte de notre espérance. A ce niveau de questions, il n’y a pas lieu de s’estimer offensé.

Combien de temps dura le dialogue ?

Il a débuté en 1983 et il s’est terminé de plusieurs manières, mais avec un papier officiel, cela fait 5 ans. Pendant longtemps, tout est resté en silence. Il n’y a rien eu contre moi.

Que dit le texte officiel ?

L’expression est que « tout s’est terminé de manière satisfaisante ».

Avez-vous plusieurs fois rencontré en tête à tête le Cardinal Joseph Ratzinger ?

Oui, la plupart du temps, je n’ai pas été convoqué, c’est moi qui ai pris l’initiative. Ratzinger est un homme intelligent, poli et, tout en gardant sa propre mentalité, qui a évolué et compris beaucoup de choses. Une fois, à Rome, il m’a dit avoir lu mon livre sur Job. (C’est moi qui lui envoyais mes livres. J’ai toujours pensé que la distance crée des fantasmes.) Il m’a dit qu’il l’avait aimé et que nous, les théologiens du Sud, nous avions de la poésie, que la théologie européenne était plus froide.

Votre manière de procéder a toujours été peu conflictuelle, profondément ancrée dans le dialogue et dépourvue de dramatisation. Certains croient qu’elle correspond à votre personnalité, mais je crois qu’il y a là quelque chose de profondément ecclésial.

Exact. Tout cela vient de ce que le monde qui parle le plus à ma vie n’est pas le monde intellectuel. Ce n’est pas la défense de mes idées parce que ce sont mes idées. Je suis intéressé par la vie de l’Église, l’annonce de l’Évangile et la vie des conférences épiscopales.

La théologie porte la marque de son temps. Nous entrons visiblement dans une autre période où l’on ne ressent pas la même urgence et où s’ouvrent d’autres routes à la foi.

Jusqu’à 40 ans, je n’ai jamais parlé de la théologie de la libération et je crois que j’étais un vrai chrétien. Ainsi donc je serai chrétien après la théologie de la libération. Quand on me dit que maintenant la théologie de la libération est morte, je réponds : « eh bien, je n’ai pas été invité à l’enterrement, pourtant je crois que j’avais quelque droit. » Après j’ajoute : « Voyez-vous, je crois que oui, elle va mourir ». Par mourir, j’entends le fait qu’elle n’ait plus la même urgence qu’auparavant. Cela me paraît normal, ce fut un apport à l’Église à un moment donné.

Je crois que vous prenez bien soin de ne pas transformer la théologie en une idole, en une idéologie sur la défensive.

Il ne faut pas faire d’une théologie une nouvelle religion. C’est la tendance de la société civile. Certains pensent que la théologie de la libération est une sorte de christianisme différent, le mien. Et même ils disent cela comme un éloge, non comme une critique. Ils ne croient pas au christianisme, mais à la théologie de la libération, ils y croient. Eh bien, je regrette, l’important c’est le christianisme, pas la théologie de la libération. La théologie de la libération ne se comprend qu’au sein du christianisme.

Ne croyez-vous pas qu’avant on parlait de pluralisme théologique, mais en réalité un pluralisme limité, c’est-à-dire dans une tournure d’esprit exclusivement européenne ?

Oui, et encore maintenant, dans le monde universitaire théologique, on parle de nous comme de théologie contextuelle, un mode de pensée qui reste en étroite relation avec la réalité. Quand on me dit cela, je leur rétorque pour les déranger : « oh, vous avez une bien mauvaise idée de la théologie européenne. Vous êtes en train de me dire qu’elle n’est pas contextuelle, que c’est une théologie qui n’a pas de lien avec la réalité. Une théologie qui plane. Je ne crois pas cela. »

Avez-vous dû lutter contre une certaine propension à la supériorité ?

Beaucoup. Appeler contextuelle une théologie et non contextuelle l’autre est un exemple. Tout mode de pensée correspond à un contexte. Plus qu’un refus de la théologie de la libération, il s’agit d’une communication avec un échelon inférieur, comme si nous étions quelque chose de subalterne. Il y a beaucoup de choses dans ce style. On acceptait les idées, mais on critiquait la théologie de la libération. Qu’est-ce que cela signifie ?

Nous étions habitués à ce que la théologie dialogue seulement avec la philosophie et non avec les sciences sociales. C’est une nouveauté qui a été difficilement acceptée au début.

C’est curieux, parce qu’aujourd’hui les sciences sociales sont en plein au coeur de la théologie. Cette critique envers la théologie de la libération est maintenant dépassée. Et tout cela se produit, pourtant nous n’avons jamais dit que les sciences sociales remplaçaient la philosophie dans la théologie, nous ne faisions qu’ouvrir l’éventail des lumières et des disciplines pour travailler le mystère chrétien.

En outre, toute théologie véritablement créatrice génère des résistances. C’est l’épreuve du feu de sa valeur.

C’est évident. Voyez la réaction face au dialogue de Teilhard de Chardin avec les sciences naturelles. Et l’exemple classique de Saint Thomas d’Aquin. (Je parle là d’un géant face à notre théologie naine comme l’est la théologie de la libération). A Thomas d’Aquin on opposa des résistances énormes, il fut condamné par l’Université de Paris et il fallut des siècles pour qu’il pût être reconnu. Il a introduit une philosophie qui venait d’un païen, il l’a repensée, reprise, mélangée.

Croyez-vous que nous sommes maintenant à un moment nouveau et meilleur ?

La chose la plus dure et la plus polémique fait partie du passé. Elle doit subsister pour les historiens. Et c’est très bien de dire qu’elle est dépassée. Si quelque chose est réellement mort c’est cette polémique. Je crois qu’il est vraiment temps de baisser le ton.

Il y a un texte dans lequel vous menez une réflexion sur le contexte actuel de la mondialisation et de la postmodernité et sur les défis qu’il pose à la théologie. Je me réfère à l’essai « Où dormiront les pauvres ? ». Vous commencez à y faire une critique de la tentation de faire de la théologie elle-même une idole.

Quand je fais un absolu de quelque chose qui ne soit pas Dieu, je tombe dans l’idolâtrie. J’ai entendu dire : « théologie de la libération ou rien ». Je n’ai jamais dit : « si vous voulez comprendre le Christ, lisez la théologie de la libération ». Maintenant, si quelqu’un me demande si je crois qu’en faisant des lectures sur la théologie de la libération il va comprendre quelque chose d’important du christianisme, je réponds oui. C’est provocateur de le dire, mais la justice aussi peut devenir une idole. J’ai vu des pauvres maltraités par des personnes qui se croient beaucoup plus intelligentes qu’eux politiquement. Je reste très marqué par une réflexion de Pascal que j’ai lue à 15 ans : « l’abus de la vérité est pire que le mensonge ». On peut posséder la vérité et en abuser. La personne est toujours plus importante.

Votre réflexion la plus récente a mis en garde aussi contre la tentation de faire du pauvre lui-même une idole.

Cela vient du romantisme de quelques-uns. Il y a des gens qui me disent : « J’ai tout appris du pauvre, le pauvre est si bon ». Parfois je leur dis en plaisantant : « vous croyez que tous les pauvres sont bons et généreux, eh bien, je ne vous conseille pas de venir dans mon quartier à deux heures du matin parce que vous vous retrouveriez comme à votre naissance, seulement un peu plus vieux ». C’est une manière de faire comprendre que l’option ne se prend pas parce que le pauvre serait bon, mais parce que Dieu est bon. Si le pauvre n’est pas bon, l’option reste la même. Beaucoup de gens furent déçus par leur engagement parce qu’ils croyaient que le pauvre était bon. S’ils s’étaient lancés parce que Dieu est bon, ils seraient encore engagés.

De fait, dans un de vos articles intitulé « Saint Jean de la Croix en Amérique Latine », vous notez que ce qui pourrait nous aider à éviter le chemin de l’idolâtrie (il ne suffit pas de parler de libération pour libèrer), serait de nous ouvrir à la dimension la plus mystique de la foi.

Ce que possède la mystique, c’est la capacité de nous aider à épurer la notion de Dieu. Si nous voyons l’image de saint Jean de la Croix, il y a un moment, à mi-pente de la montagne, où il dit qu’à partir de là il n’y a plus de chemin. C’est cela la mystique. Un cheminement vers le Seigneur. Continuer à faire de Lui, plus on avance dans la vie, notre unique absolu. Sans cette dimension mystique, il n’y a pas de véritable engagement avec les pauvres. Cependant, il faut changer la notion de mystique. Ce n’est pas comme on dit ici ou là : sortir de ce monde. Il ne s’agit pas de transmettre un message, mais de « transmettre ce qu’on a contemplé » A cela il faut ajouter l’intuition de Nadal : « être contemplatifs dans l’action ».

Ce qui parfois est proclamé comme mystique, y compris chez d’importants théologiens ou savants, garde encore d’excessives réminiscences néoplatoniciennes qui nient le corps de l’histoire.

La mystique ne consiste pas à se désintéresser de ce monde. Il y a encore des gens qui jugent très mystique quelqu’un qui n’a pas les pieds sur terre. Si le pauvre ne compte pas pour lui, je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une expérience mystique. C’est important qu’une mystique, la petite Thérèse de Lisieux, soit patronne des missions.

Progressivement, il semble que vous ayez insisté de plus en plus sur la poésie comme le meilleur langage pour parler de Dieu. Est-ce vrai ?

La poésie est le meilleur langage de l’amour. Et Dieu est amour. Le meilleur langage pour parler de Dieu est la poésie. Un langage profond qui voit le monde et voit la relation à l’autre à partir d’une dimension et d’une profondeur que le concept n’offre pas. Même si nous n’écrivons pas de poésie, la théologie elle-même doit toujours être une lettre d’amour à Dieu, à l’Église et au peuple que nous servons.

09:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans THÉOLOGIE DE LA LIBÉRATION. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

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09:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SOCIOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |