27/02/2015
Le don de soi humanise le monde et celui qui se donne.
Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un… C’est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là … Écouter, c’est commencer par se taire. Écouter, c’est accueillir l’autre avec reconnaissance tel qu’il se définit lui-même, sans se substituer à lui pour dire ce qu’il doit être. Écouter, ce n’est pas vouloir que quelqu’un soit comme ceci ou comme cela, c’est apprendre à découvrir ses qualités qui sont en lui, spécifiques. C’est être ouvert positivement à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, en laissant à l’autre son espace et le temps de trouver la voie qui est la sienne. Être attentif à quelqu’un qui souffre, Ce n’est pas donner une solution ou une explication à sa souffrance, c’est lui permettre de la dire et de trouver lui-même son propre chemin pour se libérer…. Écouter, c’est donner à l’autre ce que l’on ne nous a peut-être jamais donné : de l’attention, du temps, une présence affectueuse.
La croyance dans l’amour et donc dans le désir de soi. Vivre d’amour consiste à entendre le chemin de notre contingence humaine. C’est oser un pas sans savoir où sera le second, sûr que l’aventure humaine est passionnante et que le mystère de la vie se dévoile en rencontrant le prochain : l’autre dans sa différence sociale, culturelle, voire spirituelle … Vivre d’amour, c’est accepter d’aller de l’avant, sans avoir en poche toutes les assurances, et se donner. La logique du don de soi comme chemin de bonheur, est une expérience commune que chacun goûte au quotidien. Cependant, habituellement, nous n’allons pas jusqu’au bout de nos découvertes par peur de nous perdre en nous oubliant et en nous donnant totalement.
Prendre une décision, par exemple celle d’un engagement social, entraîne la réflexion et le discernement. Toutefois, il est vain de vouloir attendre toutes les données et les garanties pour effectuer le pas. Jamais nous ne serons sûrs de tout. Jamais nous ne maîtriserons tous les éléments factuels et à venir. Il convient de savoir aussi se risquer, partir à l’aventure, comprenant plus ou moins confusément que là, nous nous réaliserons pleinement. L’engagement demande souvent de poser un choix. Et un choix écarte automatiquement d’autres éventualités. En contre-point, le non-engagement, sous prétexte de rester disponible à tout, conduit à ce que rien ne prenne corps. L’indécision mène à l’impuissance. La réalité, par voie de conséquence, nous échappe. On reste extérieur à la vie qui passe. L’angoisse et le mal-être s’engouffrent alors au fond de l’âme humaine. L’homme n’est pas créé pour l’indécision. En revanche, par l’engagement, l’homme naît à lui-même et à sa propre liberté. Il y expérimente ses réelles et ineffables capacités d’amour. Il découvre en lui un univers qu’il ne soupçonnait pas. Le don de soi humanise et le monde et celui qui se donne.
Bruno LEROY.
19:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
25/02/2015
Pedro Meca nous parle des Autres et de sa Vie.
15:49 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO., LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La vie d'un éducateur ne peut être un fleuve tranquille.
La vie d’un éducateur est souvent faite d’imprévus et n’est jamais sauf, pour certains ; un long fleuve tranquille. Pour partager le Bonheur qui vous habite, il faut souvent renier son confort personnel. Il faut que les plus pauvres viennent se baigner avec vous dans l’océan spumeux et éclatant de joie de vivre. Nous devons partir de leurs désirs profonds. Dans cette source nous puiserons d’autres sources plus jaillissantes. Sinon, l’éducateur ne fait que du forcing social et cela est plus dommageable que nous le pensons. Je dois, en tant que travailleur Social, accompagner les désirs des plus petits de nos Frères. De plus, la charité telle que bon nombre de chrétiens la conçoive est à mettre au panier de nos mémoires.
L’être Humain évolue anthropologiquement et la recherche de Justice sociale devient primordiale, voire essentielle. Le paternalisme dont a fait preuve l’Église durant des années a démontré ses limites. L’individu doit impérativement redevenir acteur de son propre destin. J’en ai marre de ces gens qui pensent, agissent pour les autres sous prétexte de donner un sens à leur existence. Penser à la place des autres, c’est forcer autrui à ne jamais penser individuellement. Cela fait partie de nos petits viols quotidiens des Droits de l’Homme. Après cette entrée en matière, vous avez compris que je ne suis pas un bureaucrate travaillant à heures fixes.
Moi, qui écris des livres, des articles pour que l’Humain savoure avec Amour l’instant présent : je ne semble pas en harmonie avec mes écrits. Détrompez-vous, je ne fais jamais mentir les mots et mes textes restent dans la ligne droite de mes pensées. Cependant, soit que nous avons une veine militante ou que nous dormons sous le soleil couchant. Du tréfonds de mon âme, je crois que nous pouvons construire le Royaume de Dieu dès maintenant, dans l’Aujourd’hui. Voir des yeux éteints par les tristesses s’illuminer grâce à un sourire donné est pour moi une joie incommensurable.
Trouver de nouveaux paradigmes pour alléger les fardeaux humains. Maintenant, que vous commencez à me connaître ; vous savez qu’il m’est impossible de séparer ma Foi d’une action politique concrète. Dans le respect de chacun, évidemment... C’est en cela que je parle désormais de Justice plutôt que de charité.
Être Témoin de l’Amour et de l’Espérance au cœur de la pâte humaine, tel est mon horizon de Vie depuis longtemps. Soyez, selon vos charismes, des amoureux ( ses ) de Dieu là où vous êtes. Et combattez pour que l’Amour devienne vainqueur pour des jours meilleurs. La prière vous aidera infiniment pour prendre conscience des desseins de Dieu à votre encontre.
Bruno LEROY.
14:42 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA CHARTE., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
L'Éthique du Journaliste.
Nous ne pouvons écrire sans être habités par de multiples paysages. Nous choisissons cet univers qui se révèle dès que les mots se mettent en place. Que ce soient l’émerveillement ou la révolte, nous devons canaliser, orienter ces pensées qui submergent la conscience. Sont-ce des images chatoyantes au velours parfois rugueux que nous écrivons. Ou sont-ce des éclats de lumière qui éveillent les esprits apaisés. Toutes ces questions répondent à l’éthique du journaliste ou du poète. Comme pour la photographie, le journaliste à l’âme de poète, ne doit ni sous-exposer, ni sur-exposer, son sujet.
Mettre à sa juste place les événements qui nous parviennent tels des échos du monde. Ne pas faire résonner cet écho inlassablement. Sa musique ne serait que vacarme sans mélodies. Comment trouver cette distance nécessaire qui positionnera le sujet justement. Si vos paysages intérieurs demeurent ombragés par des problèmes personnels. Votre écriture aura le reflet de vos tourments. Si votre existence est perçue dans ses aspects solaires. Alors, votre écriture aura la saveur de l’Espérance tant attendue.
Mais, pourquoi est-elle attendue à ce point par nos contemporains ?
Sans masquer les dures réalités. L’éthique du journaliste est de fournir un espace de réflexion à ses lecteurs. Si le journaliste écrit brutalement ses impressions propres. La morale de l’histoire s’en trouve réduite. En effet, le journaliste est là pour suggérer et relater des faits et non livrer ses humeurs du moment. Les faits sont infaillibles et seul le lecteur en prendra possession.
Alors, le journaliste ou le poète n’aurait jamais droit à émettre son opinion ? L’opinion reflète ce que la pensée unique nous ordonne inconsciemment. Les convictions sont d’un autre mouvement puisqu’elles sont imprimées au tréfonds des paradigmes existentiels de l’écrivain. Écrire en exprimant l’authenticité de nos valeurs. C’est maintenir l’éthique journalistique à son plus haut niveau. Un thème qu’elle qu’en soit la substance ne saurait laisser le poète dans des froideurs caverneuses.
Il doit dire tout haut, si haut, ce que certains pensent ou vivent dans le silence. Il doit mettre de la réflexion et de la pensée dans ses textes. Voilà, le secret éthique du journaliste qui veut aider ceux qui le lisent à avancer.
Sinon, l’information devient déformation des événements évoqués. Non pas une désinformation volontaire mais, une relecture inconsciemment déformée par le lectorat. La raison en est simple. Le manque de clarté du journaliste assombrit la lecture de l’article. Le journaliste étant peu à l’aise avec sa propre éthique, il en vient à créer un climat confusionnel.
Et les pauvres gens avalent telles des couleuvres ses dires mensongers. Mais, qu’est-ce donc que cette morale dont doit s’armer l’écrivain. Rien d’autre qu’un positionnement limpide par rapport aux articles traités. Ce positionnement est le long travail, le dur labeur d’une intériorité longuement remise en questions pour en extraire les scories. Voilà, pourquoi je parlais antérieurement de journaliste-poète. Il est question de regard. Une façon de contempler et d’analyser les informations transmises. Un regard qui respire. Cela peut paraître étrange comme expression. Et pourtant, cette vision ouvre vers d’autres horizons possibles. Comme une longue, immense respiration. L’article ne clôt pas le débat au contraire, il l’ouvre vers une infinitude de réflexions. Le journaliste ouvre les portes de la conscience humaine.
La pensée se mire à la source de l’article. Dégustant l’eau cristalline qui découle de ses arguments. Prenons un exemple récent, Benoît XVI affirmait que l’usage des préservatifs ne résoudra pas la problématique endémique du Sida. Est-ce bien ce qu’il a dit ou sont-ce des propos envoyés fragmentés par les Médias. Derrière cette polémique qui est gagnant. L’Église ou les journaux en mal de lecteurs. Pourquoi le discours du Pape a-t-il était volontairement coupé pour générer un contre-sens à quelques jours du sidaction ?
Voilà, un simple exemple d’une éthique journalistique et personnaliste. Se poser des questions avec un regard neuf de poète qui espère contre toutes espérances. Ne pas se mouler dans les excès de ce siècle. être de ce monde sans être du monde. Comprendre pourquoi l’humain a besoin de sensations fortes pour exister et ne pas y sombrer. L’éthique de l’écrivain est une incommensurable remise en questions de chaque jour.
Il est difficile dans ce monde opaque de laisser percer la lumière. Seul, le journaliste digne de ce nom le pourra. Il lui faudra remettre en cause pas mal d’acquis et de conceptions faciles. Les vérités qui se révèlent avec trop de fluidité sont souvent des mensonges travestis. Et puis, l’éthique personnelle pousse aussi à l’indignation, voire la révolte face aux injustices. Le silence est immoral.
La parole dite pour recentrer les absurdités que cette terre renferme est force. Elle est ferment vers un monde meilleur. Il faut que le journaliste écrive avec le sang de son cœur.
Sinon, ses articles auront des senteurs de moisissure. Il ne transpirera jamais de ses convictions intimes dans ses écrits. Et nous lirons du rabâché, du formaté sans personnalité. Le journaliste-poète est présent pour ouvrir les yeux de ses contemporains. Pour les amener vers des sentes non désirées. Alors, seulement l’éthique aura le visage de l’esthétique. Une sorte de vérité émise qui ne ment jamais et dont malgré certaines horreurs nous en percevons la beauté intrinsèque.
Le journaliste doit réveiller les esprits afin que tous réfléchissent aux solutions à trouver. Si son chemin n’est pas une ouverture vers l’espérance de lendemains où l’Homme prendra son destin en main. Son éthique alors ne vaut rien tout autant que son article. Le soleil revient toujours après la pluie et c’est un soleil d’amour.
Bruno LEROY.
11:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
24/02/2015
Transmettre notre Foi comme un reflet de Dieu.
Le caractère le plus frappant d'un véritable chrétien, c'est cette ouverture, cette franchise absolue à l'égard de Dieu, qui font de sa vie un miroir, où d'autres peuvent discerner Dieu.
L'Esprit qui est en nous nous transforme, et notre regard devient un reflet. On reconnaît aisément celui qui a contemplé Dieu; on sent qu'il est l'image de son Seigneur. Méfiez-vous de tout ce qui peut ternir votre miroir intérieur : c'est généralement quelque chose qui paraît bon, mais de cette bonté qui n'est pas la meilleure.
Pour vous comme pour moi, le secret du bonheur, c'est ce regard central, toujours tourné vers Dieu. Que tout le reste s'efface devant cette unique préoccupation : travail, vêtement, nourriture, tout au monde.
La poussée de tout ce qui nous harcèle tend sans cesse à étouffer notre élan vers Dieu. Il nous faut lutter pour maintenir sur tous les points nos positions spirituelles. Que tout le reste s'arrange comme il pourra, que les gens disent tout ce qu'ils voudront, ce qui importe, c'est que rien n'obscurcisse en nous la Vie cachée avec le Christ en Dieu.
Ne vous laissez jamais bousculer hors de cette communion, souvent si ondoyante, et qui ne devrait jamais l'être. La tâche peut-être la plus ardue pour un chrétien, c'est de refléter comme un miroir la gloire du Seigneur.
Bruno LEROY.
18:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
22/02/2015
Pedro Meca un chemin de Foi.
Pedro Meca était moins connu que le Père Gilbert médiatiquement parlant. Pedro s'occupait essentiellement des SDF auxquels il offrait sa présence chaleureuse. Il avait même créé un Atelier d'écriture pour ces personnes. Il disait que pour réfléchir, il fallait écrire ses sentiments soit en poésie ou en articles afin que ceux-ci ne demeurent point à la surface de notre conscience. La réflexion naît avec l'écriture martelait-il avec convictions.Et, il témoignait de ses actions pour le prouver.
En tant que Travailleur Social, il privilégiait le relationnel. Il n'avait rien de concret à offrir à ses amis SDF. Il leur donnait sa chaleur humaine qu'il qualifiait de trinitaire.Ses études de Théologie lui avaient fait comprendre que Dieu est relation. Il est le Père, le Fils et le Saint-esprit dans une perpétuelle relation entre les trois personnes.
Pedro avait le verbe franc comme son père spirituel, l'Abbé Pierre. Il se mettait en colère contre toutes formes d'injustices sociales. Il disait que la colère était une forme d'amour nécessaire pour refuser qu'un être Humain soit opprimé, humilié, méprisé. Ceux qui ne se mettent jamais en colère ne savent pas aimer.
Il était issu d'une enfance misérable où il mourait littéralement de faim. Lorsqu'il a quitté son Espagne natale pour venir en France après s'être insurgé contre le franquisme, ce qui lui valut soixante dix ans de prison. C'est l'Abbé Pierre qui le reçut et lui indiqua subtilement sa mission auprès des plus pauvres. Il fut ordonné Dominicain et ne cessa jusqu'à son dernier souffle d'aimer passionnément les plus meurtris par la Vie. Peut-être un reflet de son enfance avec la foi en Christ en plus.
Je l'ai rencontré à plusieurs reprises. La dernière fois il est venu chez les petits frères des Pauvres à Paris. Son humour atténuait ses révoltes pourtant bien effectives.Il se considérait avant tout comme un éducateur spécialisé au service de l'humanité souffrante. Beaucoup ne savaient pas qu'il était prêtre, car il refusait qu'on pense que son action auprès des SDF était pure charité chrétienne.
Son action, il la voulait comme un cri d'insurrection envers l'indifférence de nos sociétés et, il faut bien le dire de certains chrétiens.
Je ne le savais pas malade et encore moins au terme de son existence. Dans un premier temps, je me suis figé de surprise et puis des larmes sont venues comme la perte d'un père aimant.
Je me suis remis à lire son unique livre " Contrebandiers de l'espoir" et à cet instant j'ai compris que Pedro n'était pas mort mais qu'il nous demandait de vivre l'amitié, la fraternité, l'amour avec la Force de cette union à Dieu qui nous rend invincible. Tant de Témoins de l'Évangile sont les révélateurs des possibles de la prière face à l'impossible de notre société.
Comment ne pas les suivre et même souhaiter mieux surtout en cette période de Carême. Rien n'est impossible à Dieu.
Alors marchons ensemble vers cette liberté intérieure qui brise nos chaînes depuis, peut-être des années.
La conversion de l'âme voilà la manne substantielle de ce Carême vécu dans un cœur à cœur avec Dieu.
Je vous souhaite quarante jours de joie en jeûnant sur le superficiel pour atteindre l'Essentiel.
Bruno LEROY.
11:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
21/02/2015
Il te reste quarante jours.
Quand tombe la pluie sur les trottoirs et dans les villes,
Le bitume prend des claques et des plaques d’eczéma,
Le ciel ressemble à une réserve inépuisable de larmes,
Où demeure donc le soleil que tant nous cherchons,
Peut-être dans les recoins de notre âme qui ne se dévoile.
Ou dans notre regard cherchant la lumière cachée,
Au creux de la pénombre qui semble étinceler,
Dans la vie faut-il voir la jarre à moitié vide,
Ou à moitié pleine d’une espérance solide ?
A quoi sert de voir le mauvais…
Alors que le beau peut rayonner.
Bien-sûr, la pluie la neige chantent leurs mélodies,
Et toi tu désenchantes rien qu’en entendant leurs bruits,
Vas-tu ne plus chanter jusqu’à la fin de ta vie,
Ou vas-t chercher dans les noirceurs les éclats infinis,
Tes gémissements sont des apitoiements sur toi-même.
Tu as quarante jours pour réfléchir à ton devenir,
Quarante jours à trouver en toi les secrets de tes Dons,
Quarante jours pour rester optimiste quoiqu’il arrive,
Non pas devenir simplet et tout accepter,
Au contraire ne jamais Ô grand jamais baisser les bras.
Quarante jours et nuits pour te convertir à la vraie Vie,
Quarante jours pour prier et avancer avec autrui,
Quarante jours pour donner sens à ta futile existence,
Quarante jours pour aimer durant vingt quatre heures.
Quarante jours pour découvrir les désirs de ton cœur.
Quarante jours pour savourer l’amour de Dieu à tes côtés,
Quarante jours pour éclairer l’éther de tes éclats intérieurs,
Quarante jours non pour te priver mais puiser à la source,
Quarante jours pour comprendre bon nombre d’illusions
Et retourner à l’essentiel de ton souffle vital dans le Christ.
Tiens, il ne pleut plus dans ta tête d’enfant perdu,
Les cieux font tomber des cristaux de bonheur,
Pour que ton corps soit scintillant de joie définitivement.
Amen !
Bruno LEROY.
16:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La foi est refus de ce monde abîmé.
Jésus a communié à notre souffrance jusque sur la Croix. Mais sans résignation. Il n'est pas venu nous dire de tout supporter patiemment avec pour seule consolation sa présence. Nul compromis ni demi-mesure dans l'histoire de Jésus, mais une ardeur de vivre et un élan irrésistible. La foi chrétienne n'est pas dolorisme mais volonté de prendre la vie à bras-le-corps pour que la joie éclate en une symphonie toujours nouvelle.
Jésus ne pouvait admettre la misère de ces pauvres hères qui traînent leurs infirmités depuis des années. Il ne pouvait tolérer que la mort déchire le tissu de tendresse tissé au fil des jours entre une veuve et son fils unique.
Comment se réjouir du soleil qui inonde les champs de blé et les vignes tandis qu'un aveugle jamais n'a vu la lumière ? Ses nuits de prière étaient peuplées par tant de boiteux que la musique ne peut faire danser et tant de sourds que le chant de l'oiseau n'égaye pas. Il a arraché les barreaux qui enfermaient la pécheresse dans un cachot de jugements. Il a rejoint le lépreux que la loi et les coutumes avaient mis au ban de la société. Il s'est tressé un fouet de cordes pour balayer tous les marchandages dont nous badigeonnons Dieu et purifier nos ambiguïtés.
Jésus était un révolté et, comme tant d'autres, il l'a payé de sa vie.Rien n'a éteint le feu qui brûlait en lui. Il a été jusqu'au bout de sa révolte...à la face de Dieu : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ".
Écoutez son cri qui ne fait qu'un avec toutes les misères du monde, avec toutes les angoisses et les déceptions humaines. Écoutez-le qui expire au coeur de toutes nos détresses, dans notre nuit de solitude. Entendez le cri de cet homme aux prises avec le mal et la mort.
Mais dans ce cri jeté à la face de son Père, il y a la Foi, la vraie ! Ne faut-il pas beaucoup de confiance pour crier à quelqu'un sa révolte ? Peut-on mettre à nu sa douleur devant n'importe qui ? Jésus savait bien que Dieu ne peut pas nous abandonner, même si toutes les apparences sont contre nous, car il est un Dieu de fidélité. Déjà une lumière s'annonce à l'aurore de l'horizon. Et le matin de Pâques ne l'a pas déçu. Jésus a eu raison de crier vers Celui-là. Car Il écoute la colère de l'homme et Il n'est pas insensible. Jésus savait ce qu'il faisait en soupirant vers son Père.
La foi est un refus de ce monde abîmé, refus plein d'une confiance parfois douloureuse, toujours mystérieuse. Et Dieu répond. Souvent il semble n'y avoir que le silence, un silence long comme un samedi-saint coincé entre la douleur de la Croix et la joie de Pâques. Mais Dieu répond toujours.
Notre révolte est celle même de Dieu. " La foi, disait Karl Barth, est un désespoir confiant ". C'est l'amitié pour les exclus qui nous fait prendre le chemin de l'Espérance...
Bruno LEROY.
15:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
20/02/2015
Tomber dans le cercle de l'exclusion.
Le monde de la marginalisation présente une grande hétérogénéité : on peut parler de " classe sociale " , de " problématique commune ", car leur seul trait commun c'est d'avoir raté le puissant TGV de l'histoire contemporaine.
Le monde des marginaux se montre silencieux et passé sous silence. Eux ne parlent pas et on ne parle pas d'eux. Ils n'ont pas de porte-parole, syndicats, associations...et ils sont hors la loi. Nombreux sont ceux qui savent que s'ils se plaignent de leur situation, celle-ci sera encore pire qu'avant, car la plupart du temps ils n'ont pas de papiers, pas de carte de séjour ; ils sont travailleurs clandestins, vivent dans des pensions qui ne répondent pas aux normes légales et n'envoient pas leurs enfants à l'école, alors que celle-ci est obligatoire. Ils préfèrent se taire. Et la société préfère ne pas en parler, bien que, on prenne peu à peu conscience du problème.
A ce propos, le silence renouvelé des médias est particulièrement significatif, car il n'est rompu que ponctuellement, à l'occasion des sujets d'actualité brûlants comme les mutineries dans les prisons, les manifestations contre la drogue ou les agressions " skin heads " sur des " errants ", les violences dans les banlieues, les conséquences du froid de l'hiver...Parfois, ces mêmes médias abordent le problème avec un courage et une clarté dignes d'éloge ; d'autres fois, au contraire, ils manipulent l'information de façon flagrante, comme l'expliquent certains de ceux qui sont plongés dans cette réalité de la marginalisation.
De toute façon, c'est le silence qui domine et il n'est pas difficile de deviner quelle en est la raison : nous dissimulons là notre sentiment de culpabilité collective. Nous nous taisons parce qu'au fond nous savons que nous sommes coresponsables de ce drame.
Ce qui étonne, c'est que la marginalisation soit exclusivement un phénomène urbain. Peut-être n'y a-t-il pas de marginaux dans le monde rural ? Le marginal type recherche l'anonymat. Il ne veut pas qu'on le reconnaisse en public, que l'on sache qu'il a plongé dans cette situation de précarité. C'est pour cela qu'il recherche le lieu de l'anonymat par excellence, à savoir la grande ville moderne, cet endroit où quelqu'un peut vivre misérablement sans que personne lui demande : " Qui es-tu ? ", " Que t'arrive-t-il ? ". Aussi, bien-sûr, la campagne génère-t-elle également des marginaux, des vieillards pauvres, des malades mentaux..., mais le mendiant de la campagne, qui a un nom bien à lui et qui est connu par tous ceux du village s'enfuit en ville et là se perd dans l'anonymat. Celui qui dans son village était " Jean " ou " Pierre ", en ville ne sera plus qu'un clochard parmi d'autres.
Les personnes marginalisées semblent n'avoir qu'un présent. Pas de souvenirs. Pas d'avenir. Elles ne vivent que le moment présent. Et, dans le présent, elles vivent et c'est tout. Tout tend à montrer qu'elles ont perdu le sens de l'histoire. Et c'est ce qui désarme tous ceux qui les approchent : comment se peut-il qu'elles ne veuillent pas se souvenir d'où elles viennent, et qu'elles semblent ne rien attendre du lendemain ?.
Cette constatation doit être nuancée, car il arrive qu'on rencontre des gens qui, vivant en marge de la société, aiment à raconter leur vie ; toutefois ils ne sortent pas de cet état, de ce récit répétitif. Ce souvenir du passé ne les conduit pas à avoir conscience d'une possibilité de changement, d'un espoir d'avenir, d'un sens du devenir. Quand le souvenir existe, c'est un souvenir sans histoire.
Dans la plupart des cas, nous nous trouvons confrontés à une misère sans retour, et c'est l'un des traits qui décourage le plus les travailleurs sociaux. De nombreux sujets sont définitivement cassés, déstructurés, brisés au plus profond de leur être psychologique et social. La moindre solution, le moindre projet de changement, la moindre somme d'argent, tout cela arrive trop tard. Les personnes vivent dans un état de coma social, de coma dépassé. Parfois cette situation sans espoir de retour intervient sous la forme d'un retour à la case départ. Après avoir lutté pendant des années pour que quelqu'un s'en sorte, le travailleur social a l'impression d'avoir obtenu un certain résultat : une femme se libère de l'esclavage de la prostitution, un homme arrête de boire, des enfants vont régulièrement à l'école. Et pourtant le travail de plusieurs années peut être anéanti en un après-midi : la femme s'est à nouveau prostituée, l' homme, ivre, est affalé dans la rue, et les enfants ont disparus de l'école, peut-être de la maison.
La nouvelle pauvreté est en effet bien différente des pauvretés précédentes. Le processus est complexe. Selon la capacité de ressort et d'initiative de l'individu, la personne peut se réinsérer ou au contraire tomber dans le cercle de l'exclusion. En marge, à l'extérieur de la société active, il n'a plus prise sur son propre destin, il devient, objet, victime. Une telle situation invite à l'action, mais en dehors des nouveaux paternalismes qui voudraient répondre trop vite à ces problèmes particuliers de la marginalisation. Le sujet qui veut aider est lui-même remis en question très radicalement par la présence qu'il peut avoir auprès de l'exclu. La solution aux problèmes qu'il affronte dépasse toutes les méthodes économiques ou sociales traditionnelles.
Il doit entrer à son tour dans une nouvelle présence et une nouvelle patience pleine d'Espérance et de compétences afin d'appréhender les problématiques des marginaux avec une imagination dont seul, l' Amour du prochain brisera les vieux schémas éducatifs, inculqués jusqu'à ce jour. Le travailleur social ne doit nullement regarder les résultats en termes de réussites mais, de présence jusqu'au-boutiste auprès de ceux que note société d'opulence rejettent. Ce doit être la vocation de tout éducateur et c'est la mienne vécue au quotidien qui me permet d'écrire ces mots. Je ne suis guère unique dans cette démarche, il nous suffit de regarder Guy Gilbert et ses Loubards, pour s'en convaincre.
Les militants sociaux qui désirent accompagner les blessés de la Vie, se doivent de ne jamais baisser les bras face aux récidives multiples qu'ils doivent accueillir comme des tremplins vers des réussites possibles et non se confiner dans l'échec. Les marginaux ont besoin d'hommes et de femmes qui se dressent pour changer les paradigmes de notre société dont les valeurs d'aujourd'hui sont orientées vers la richesse, la puissance, la jeunesse et l'intelligence.
Bruno LEROY.
11:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., CONVERSIONS, LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Un fleuve de joie parfaite.
J’entendais ses pas approcher dans l’herbe fraîchement coupée. Il ne voulait point me sortir de ma méditation intérieure. Le bruit de ses sandales faisaient le même son qu’un oiseau sur une branche. Je vis au loin la sérénité de son visage. Il s’assit, à plusieurs mètres de moi, puis pria profondément dans un silence serein.
Il est moine et je suis éducateur. Il est loin, apparemment de ce monde, et je mets mes deux pieds dans la glaise. Et pourtant, cette prière intérieure, nous rapprochait mystérieusement.
Les arbres coiffaient leurs longs cheveux verts au peigne du vent de l’été.
Mon corps était en symbiose avec la terre qui m’a vu naître et me recueillera à ma mort.
Je sentais l’Esprit du Christ entrer dans mes alvéoles pulmonaires, comme une respiration d’un subtil parfum éternel.
L’Amour réchauffait mes os telle une source chaude, voire bouillante qui traverse votre corps.
Je vivais Dieu. Je ne Le priais plus depuis longtemps, Il habitait en moi comme un léger souffle me procurant une paix viscérale sans égale.
J’ouvris doucement les yeux et vis le moine sourire. Pas un sourire stupide, niais, non un sourire de félicité.
Et je me dis, qu’il devait aussi respirer la présence de l’Esprit saint et savourer les fruits de Sa joie.
Et le silence nous parlait encore de la venue divine dans nos cœurs.
Il était certes, cinq heures du matin, et le soleil commençait à montrer son visage rayonnant.
Il fallait désormais goûter à la nourriture terrestre. Un solide petit déjeuner s’imposait.
Tout cela, est existentiellement à la fois transcendant et d’une réalité déconcertante.
L’Esprit n'annihile en rien notre corps. Il vient faire sa demeure aussi bien dans nos désirs, nos scories, nos blessures, nos pleurs autant que notre bonheur de vivre.
Le moine se leva pour aller déjeuner aussi et me dit : j’ai vécu la Joie parfaite.
Je peux dire aussi que cette Joie, que l’on dit chrétienne, je la connais grâce à l’Esprit depuis des années de retraites spirituelles. Elle vient toujours m’habiter lorsque mon âme murmure dans le quotidien.
L’Esprit saint est le feu de notre amour pour Dieu qui fait consumer toutes les différences.
La prière est l’aliment du chrétien qui veut acquérir la Force promise par le Christ.
En fait, prier ne sert à rien, dans le sens utilitariste du terme, il faut parler à l’Esprit comme à un ami.
Le temps qui passe avec ses secondes infernales n’existe plus.
Dans l’adoration, la prière, le silence nous devenons intemporels.
Nous sentons la profondeur de notre éternité qui s’élance comme un corbeau vers le ciel bleuté. Nous sommes réellement des étoiles qui jaillissent de leurs nuits pour faire éclater la beauté de la Vie.
L’Esprit nous donne tant d’énergie que nous pouvons chanter, danser et nous battre pour que chaque injustice soit ressentie comme vous étant adressée.
Nous possédons la Force de Dieu pour toujours et à jamais, jusqu’à notre souffle dernier où nous verrons sa bonté nous tendre la main.
Alors peu importe demain, hier sauf pour ce qu’il nous apprend, l’instant d’allégresse est suffisant à notre bonheur d’être des chrétiens spirituels, c’est-à-dire, vivant effectivement une spiritualité de roc.
La Joie, oui la joie immense et délicieuse, comme un océan aux vagues spumeuses. Cette joie contagieuse qui nous tient debout, énergiques et libres. Nous devons la partager, afin que chacun déguste le fruit de l’Esprit dont découle une Force invincible face aux adversités.
Joie, la vie d’un chrétien ou d’une chrétienne, qui vit de façon effective sa spiritualiser, est un fleuve de joie parfaite.
C’est à cela que l’on reconnaît le chrétien du pharisien, n’est-ce pas ?
Alors, transpirons d’allégresse même face à la mort qui nous attend tous, elle n’est que le marche-pied vers une résurrection parfaite de notre être. Le corps est souvent la lourdeur qui empêche notre âme de s’envoler vers un ailleurs merveilleux. Mais, il faut que nous instaurions sur Terre, une saveur d’Éden. Dieu n’est pas dans l’éther d’un firmament sans nuages. Il est en nous. Il vit en nous. La prière silencieuse permet de mieux le rencontrer. Le bruit détruit tellement notre vie intérieure, qu’il faut parfois se retirer pour se retrouver, dans un face à face avec l’Esprit de Vie.
Bruno LEROY.
10:21 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY., LA PENSÉE DU JOUR., LA POÉSIE DE LA VIE, LA PRIÈRE DU JOUR., LE REGARD DE BRUNO. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |