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22/10/2008

Le secret de la vie de Sr Emmanuelle.

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Le secret de la vie de Sr Emmanuelle et l’urgence du service des pauvres.

« Yalla ! En avant ! C’est passionnant de vivre en aimant »

ROME, Mercredi 22 octobre 2008 (ZENIT.org) - « Yalla ! En avant ! C'est passionnant de vivre en aimant », proclame sœur Emmanuelle, dans son Testament spirituel lu lors de la messe de requiem à Notre Dame de Paris : elle y révèle le secret de sa vie. Le cardinal Vingt-Trois rappelle avec elle « l'urgence du service des pauvres de ce monde ».

Cette messe d'hommage à sœur Emmanuelle qui a eu lieu cet après-midi à Notre-Dame en présence du président de la République, M. Nicolas Sarkozy, de sa femme, Carla Bruni-Sarkozy, et d'une foule nombreuse où se côtoyaient personnalités et inconnus, était en effet une messe de requiem, la messe de funérailles ayant été célébrée ce matin à Callian, où elle résidait.

Après le mot d'accueil du cardinal André Vingt-Trois, le président de l'association ASMAE, M. Trao Nguyen, a lu le testament spirituel de sœur Emmanuelle.

Le secret du bonheur de ma vie 

La religieuse de Sion y révèle le secret de son énergie, de sa persévérance au service des plus pauvres et de sa joie : « Dès mon entrée en religion, en 1931, je me suis confiée, corps et âme, à la Vierge pour qu'elle me garde fidèle. Elle l'a fait et comment ! Remerciez là avec moi ! Yalla ! En avant ! C'est passionnant de vivre en aimant ! »

Les lectures avaient été choisies par sœur Emmanuelle qui indique dans son Testament spirituel : « Je voudrais que cette chère rencontre se déroule dans une atmosphère de joie. J'ai choisi des cantiques pleins d'allégresse. Chantez les joyeusement à pleine voix ! »

La première lecture était « l'Hymne à la charité » de la Première Lettre de Saint Paul aux Corinthiens (1 Corinthiens 12.31-13.13) : elle a été lue en français par M. Jacques Delors, puis en arabe par le P. Atef Mouawad, prêtre étudiant libanais de la cathédrale Notre-Dame.

Pour le psaume, sœur Emmanuelle indique : « J'ai demandé que soit chanté comme psaume le Magnificat. Ce cantique contient en effet le secret du bonheur de ma vie ».

La lecture de l'Evangile a été tiré de l'évangile selon saint Jean  (chapitre 21, verset 1 à 19) : comme l'apôtre Pierre, sœur Emmanuelle a fait confiance au Christ pour se lancer dans une aventure au-delà des conventions et de son champ de compétence.

La puissance de l'amour

« Le premier trait qui se présente à nous dans la vie de sœur Emmanuelle, c'est la puissance de l'amour », a fait observer le cardinal Vingt-Trois dans son homélie, avant d'ajouter : « L'amour suppose un don total de soi ».

L'archevêque a indiqué jusqu'où va ce don en disant : « Nous ne sommes pas appelés seulement à donner de nos biens, nous sommes appelés à nous donner nous-mêmes ».

« L'amour, a insisté le cardinal Vingt-Trois, est un don définitif et sans retour, sinon il n'est que chimère et illusion. Comment les enfants du Caire auraient-ils pu faire confiance à Sœur Emmanuelle si sa présence au milieu d'eux avait été incertaine et épisodique ? Il n'y a pas d'alliance s'il y a une échappatoire ».

Mais il ajoutait aussi : « L'amour est contagieux. Il est une force d'attraction qui embarque des complices à tout moment ».

L'urgence du service des pauvres

Et à propos de sœur Emmanuelle, aujourd'hui, il a affirmé : « Elle jubile certainement de voir que sa mort est une occasion de rappeler à tous l'urgence du service des pauvres de ce monde, un temps d'antenne supplémentaire pour ceux dont on parle si peu ».

Il a conclu : « Elle voit certainement avec joie que nous n'essayons pas d'expliquer sa vie en oubliant Celui qui seul lui a donné sens : Jésus de Nazareth qui est passé parmi les hommes en faisant le bien et qui, à la veille de sa passion, nous a donné la clef d'interprétation absolue : « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. » C'est ce qu'il a fait et ce qu'il fait aujourd'hui dans cette Eucharistie. C'est ce que sœur Emmanuelle a vécu à la suite et en compagnie de tant de disciples du Christ. C'est ce que nous sommes tous appelés à vivre, car finalement sans l'amour nous ne sommes rien. L'amour seul est digne de foi ».

Les intentions de la prière universelle ont été lues par sœur Anne-Thérèse, de la congrégation Notre-Dame de Sion, communauté de Sœur Emmanuelle, M. Trao Nguyen, président de l'association ASMAE et Mme Marie-Thérèse Hermange, sénateur.

La célébration s'est achevée par la prière du « Salve Regina » à la Vierge Marie.

L'Eucharistie a été concélébrée notamment par Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique en France ; Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Pontoise ; Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque auxiliaire de Paris et Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame.

21:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/10/2008

HOMMAGE DE PATRICK POIVRE D'ARVOR A SOEUR EMMANUELLE.

18:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/09/2008

SOEUR EMMANUELLE NOUS PARLE.

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Rester un homme debout. un homme de lutte, un homme d'optimisme

Le monde d'aujourd'hui a tellement besoin d'un message d'optimisme, de foi en Dieu et de foi en l'homme ! Toute ma vie s'est résumée en cela: dans un combat pour que l'homme puisse devenir homme. J'ai l'impression que les médias trop souvent nous présentent des situations et des individus où tout est vraiment pessimiste. C'est à croire que l'homme vit de violence, de massacres, de haine, de viols. Mais sur quelle planète sommes-nous ?

Mon expérience, c'est justement le contraire. J'ai été là où il y a la violence, de la souffrance et la mort, mais j'ai partout trouvé des hommes et des femmes qui luttaient contre la mort et pour la vie. Mon message c'est cela : à travers toutes les difficultés, nous devons lutter car nous pouvons être vainqueurs! Lorsque je passe à la télévision ou à la radio, ce que je dis est amplifié et parvient à des millions de personnes. Cela vaut le coup, non ? Lorsque je suis passée récemment à l'émission de Michel Drucker, j'ai senti que les gens discutaient et disaient: « Elle a tout de même raison, la Sœur, . il y a encore du bon sur la terre! »

Il ne s'agit pas de mener une lutte contre, mais une lutte pour. Je ne suis contre personne. Je suis pour l'homme. Et ce message est fort bien compris. Je ne m'adresse pas aux catholiques, aux musulmans ou aux bouddhistes. Je m'adresse à l'homme, pour lui dire: aie confiance en toi, crois en toi, crois aux autres, donne la main aux autres et en avant pour le combat, pour la justice ;..Tu n'as pas idée du nombre de demandes et d'invitations que je reçois. Il faut filtrer tout cela. Heureusement, je suis très aidé par mon association, « Les amis de Sœur Emmanuelle ».

- Nous, les chrétiens, nous avons un message extraordinaire: la foi en Dieu et la foi en l'homme. Ce message est d'une modernité incroyable, parce qu'on a perdu la foi en l'homme. Beaucoup de jeunes que je rencontre n'ont plus confiance, ni en eux-mêmes ni dans les autres. C'est pourquoi le chrétien doit répéter partout: croyez en vous-mêmes, car vous avez en vous-mêmes une capacité d'intelligence, de volonté et de cœur extraordinaire. Faites-la sortir de vous-mêmes. C'est la méthode socratique, cela s'appelle la maïeutique(1). Cela a plus de deux mille ans et c'est toujours vrai. C'est un message humain et chrétien en même temps. le chrétien doit essayer, avec ses faiblesses, de rester un homme debout, un homme de lutte, un homme d'optimisme.

En parlant à l'autre comme à un frère, tu le mets tout de suite à un niveau d'égalité avec toi; si tu as de la sympathie pour lui, il en aura pour toi. Le monde est un miroir. Souris au monde, le monde te sourira ! C'est tout simple. Il ne faut jamais rien craindre. Je répète souvent cette phrase: « Fends le cœur de l'homme, tu y trouveras un soleil. » Dans tout homme que j'ai rencontré, je te l'assure, j'ai rencontré un soleil.

(1) Dans le philosophie socratique, art de faire découvrir à l'interlocuteur, par une série de questions, les vérités qu'il porte en lui

Sœur Emmanuelle.

 

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16/02/2008

Sœur Emmanuelle.

Au moment d’entrer dans sa centième année, sœur Emmanuelle a confié à Sofia Stril-Rever ses méditations sur le bonheur. Elles nous plongent au cœur d’un combat spirituel. Celle qui, à six ans, vit son père mourir devant ses yeux, a très tôt appris que les bonheurs terrestres sont un « miel amer » : il faut savoir les goûter, mais sans s’arrêter à la courte satisfaction qu’ils procurent. Relisant les béatitudes, sœur Emmanuelle évoque la relation apaisée qu’elle a nouée avec sa propre mort, devenue au fil des ans une compagne familière. Usant de mots très simples, elle parle ainsi de cette joie du Royaume, dont l’attente, au cœur de l’action, a illuminé sa vie.

 

Avant-propos : Au bord de l’ultime.

 

Elle fut autrefois une femme grande et élancée, dépassant d’une tête les religieuses de sa communauté. La silhouette haute et fière, elle marchait d’un pas décidé sur les chemins de la vie qu’elle avait inventés seule, hors de tous les sentiers battus, là où personne ne l’attendait.

 

Elle est aujourd’hui recroquevillée, squelettique. Son corps est usé. Ses jambes ne la portent plus. Reliée aux bouteilles d’oxygène qui lui sont devenues indispensables pour ne pas suffoquer, elle se trouve confinée à la chambre médicalisée dont elle ne sort plus désormais, sauf en ambulance. Les muscles ont fondu et les os sont saillants sous la peau parcheminée, très mince, qui les enveloppe à peine. Le sillon des veines affleure sous les bras et les mains décharnées.

 

A près d’un siècle d’âge, sœur Emmanuelle pèse moins de cinquante kilos. Pourtant, je suis frappée par la puissance lumineuse du regard qui anime son corps affaibli. Ses yeux très bleus sont plus étincelants que jamais. Son visage aux traits creusés rayonne d’une joie quasi surnaturelle.

 

Je la sens au bord de l’ultime.

 

Je la regarde avec tout l’amour que je lui porte et un immense respect, comme la figure de proue d’un fin vaisseau appareillant vers les rives de l’autre monde. Attentivement, je recueille son message, pris à la source d’une vie centenaire exceptionnelle. Ces propos unissent pour moi la douleur d’un adieu à la force d’une extrême lucidité, sans concession, remettant en cause bien des idées reçues sur le bonheur.

 


Sœur Emmanuelle m’a souvent confié ce souhait :

 

« je voudrais tellement voir plus de bonheur autour de moi ». Si seulement nous pouvions comprendre combien nous sommes aimés d’un amour incroyable, nous serions plus nombreux à trouver le chemin du bonheur. »

 

Pour fêter ses quatre-vingt-dix-neuf ans, je lui ai proposé de nous faire le cadeau de ces propos sur le bonheur. Les textes qui suivent ont été réunis à partir de récents entretiens. Je les ai édités sous forme de méditations courtes mais denses. La formulation brève et percutante fait éclater une force de conviction et d’expérience joyeuse nous entraînant dans la fête d’un océan de bonheur que sœur Emmanuelle nous promet pour « les éternité des éternités ».

 

Mais attention ! on n’arrive à l’océan qu’au terme d’un voyage sur un long fleuve de souffrance.

 

Le bonheur présenté dans ce livre n’est pas à l’eau de rose. Sur cette terre, nos mille petits bonheurs ont un gout de miel amer. Ils nous laissent agréablement déçus, avec une impression de vide et d’insatisfaction profonde.

 

Avec exigence, sœur Emmanuelle nous conduit sur son chemin de dénuement, qui devient de plus en plus douloureux dans le grand âge. Mais elle a la force de transformer l’appauvrissement ultime de la vieillesse et de la mort en une fécondité d’amour. Je l’écoute célébrer dans un souffle le nada (rien) qui inspira à Jean de la Croix ses plus beaux chants d’expérience spirituelle. Dans le rien, les mystiques savent trouver le tout, trésor surabondant de sagesse aux sources de la joie.

 

Sœur Emmanuelle sait nous dire avec des mots justes le bonheur qui a illuminé sa vie afin d’illuminer nos vies.

 

Tel est le partage qu’elle nous offre dans les pages de ces mille et un bonheurs –
Un partage d’éternité.

 

Le vide se comble par l’amour.

 

J’ai senti très jeune le vide.
J’aimais m’amuser, danser, aller au cinéma.
Tout cela ne me laissait rien.
Habitant Bruxelles, je faisait une escapade à Londres.
Je m’amusais. Je rentrais.
Et après ?

 

J’allais à Paris. Je m’amusais. Je rentrait.
Et après ?
Il y avait toujours ce vide.
Ce vide qui happait ma jeunesse.

 

J’ai tenté de combler ce vide.
Très tôt j’ai cherché en Dieu un amour durable et sans limite, tel que la vie terrestre me l’avait refusé. Plus loin que mes larmes, je me suis mise en quête du chemine qui me permettrait de rejoindre Jésus dans le royaume de l’amour.

 

J’ai voulu un absolu.
Cet absolu serait l’amour du Christ dans mon cœur, que je porterais à des milliers d’enfants laissés pour compte de par le monde.Fin de l'article

Lgne de séparation

Mille et Un bonheurs – Méditations de sœur Emmanuelle.
Edition carnetsnord, oct 2007.

16:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

07/12/2007

MAIS QUI EST JOSÉMARIA ESCRIVA ?

Saint Josémaria Escriva a ouvert de nouveaux chemins de sainteté dans l'Église, rappelant que tous peuvent trouver la sainteté en accomplissant leur travail et leurs tâches quotidiennes avec un esprit chrétien.
ENFANCE ET JEUNESSE

Josémaria Escriva de Balaguer est né à Barbastro (province de Huesca, Espagne) le 9 janvier 1902. Ses parents s'appelaient José et Dolores. Il eut cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui moururent étant encore enfants. Le couple Escriva donna à ses enfants une profonde éducation chrétienne.

En 1915, l'entreprise commerciale de son père ferma ses portes, et il dût s'installer à Logroño, où il trouva un autre travail. Dans cette ville, Josémaria perçut pour la première fois que Dieu l'appelait : après avoir vu des traces de pieds nus dans la neige laissées par un religieux, il compris que Dieu attendait quelque chose de lui, sans savoir quoi exactement. Il pensa alors qu'il pourrait mieux le découvrir en devenant prêtre ; il commença à s'y préparer tout d'abord à Logroño et plus tard au séminaire de Saragosse. Il poursuivit aussi des études de droit civil, comme auditeur libre.

LA FONDATION DE L'OPUS DEI

Son père mourut en 1924, et il devint alors comme le chef de la famille. Le 28 mars 1925, il fût ordonné prêtre et il commença à exercer son ministère dans une paroisse rurale dans les environs de Saragosse. En 1927, il s'installa, avec la permission de son évêque, à Madrid, pour pouvoir achever un doctorat en droit. Là, le 2 octobre 1928, durant des exercices spirituels, il vit ce que Dieu lui demandait et il fonda l'Opus Dei. Dès lors, il commença à travailler à cette fondation, en même temps qu'il exerçait son ministère sacerdotal, spécialement dans les milieux déshérités, auprès des pauvres et des malades. En outre, il prolongea ses études à l'Université de Madrid et dispensa des cours pour subvenir aux besoins de sa famille.

LA CROISSANCE DE L'OPUS DEI

En 1946, il fixa sa résidence à Rome. Il obtint le doctorat en Théologie à l'Université du Latran. Il fût nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l'Académie Pontificale de Théologie et prélat d'honneur de Sa Sainteté. Depuis Rome, il voyagea à de nombreuses occasions dans différents pays d'Europe — et en 1970 au Mexique —, pour établir et consolider l'Opus Dei dans ces régions du monde. Animé de la même ambition, il entreprit, en 1974 et en 1975, deux grands voyages en Amérique centrale et du Sud, où il tînt des réunions catéchétiques avec de très nombreuses personnes.

Saint Josémaria mourut à Rome le 26 juin 1975. Des milliers de personnes, dont plus d'un tiers de l'épiscopat mondial, sollicitèrent du saint-siège l'ouverture de son procès en béatification et en canonisation.

BÉATIFICATION ET CANONISATION

Depuis sa mort, des milliers de lettres furent adressées à Rome pour demander au pape l'ouverture de sa cause en béatification et en canonisation. Parmi elles, celles de 69 cardinaux et près de 1300 évêques (plus d'un tiers de l'épiscopat mondial). Plusieurs miracles ont été attribués à l'intercession du saint, incluant quelques guérisons, médicalement inexpliqués.
Le miracle retenu pour la béatification de Mgr Escriva fut celui de la guérison, en 1976, d'un carmélite de la Charité, la sœur Concepción Boullón Rubio, qui, malade, était au bord de la mort.

Après un examen exhaustive de la vie et de l'œuvre de Mgr Escriva - un procès de 10 ans - le pape le béatifia le 17 mai 1992 sur la Place Saint-Pierre. La béatification de Mgr Escriva, aux côtés de la bienheureuse Joséphine Bakhita, eut lieu devant une des plus grandes foules réunie sur cette place au cours du XXème siècle, soit quelques 300 000 personnes dont 34 cardinaux et 200 évêques. Dans son homélie, Jean-Paul II dit aux fidèles : « Avec une intuition surnaturelle, le bienheureux Josémaria a prêché inlassablement l'appel universel à la sainteté et à l'apostolat.

Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui éloignent les hommes de Dieu, le nouveau bienheureux nous rappelle que ces réalités concrètes, créés par Dieu et par le génie de l'homme, si l'on s'en sert correctement pour la gloire du Créateur et au service de nos frères, peuvent être un chemin qui conduit les hommes à rencontrer le Christ. »

Jean-Paul II a canonisé Josémaria Escriva de Balaguer le 6 octobre 2002 sur la place Saint-Pierre.
Pour en savoir davantage : http://www.opusdei.fr/

19:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

28/10/2007

JEAN-PAUL II ET LE ROSAIRE.

INTRODUCTION

1. Le Rosaire de la Vierge Marie, qui s'est développé progressivement au cours du deuxième millénaire sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu, est une prière aimée de nombreux saints et encouragée par le Magistère. Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il reste, même dans le troisième millénaire commençant, une prière d'une grande signification, destinée à porter des fruits de sainteté. Elle se situe bien dans la ligne spirituelle d'un christianisme qui, après deux mille ans, n'a rien perdu de la fraîcheur des origines et qui se sent poussé par l'Esprit de Dieu à " avancer au large " (Duc in altum!) pour redire, et même pour "crier" au monde, que le Christ est Seigneur et Sauveur, qu'il est " le chemin, la vérité et la vie " (Jn 14, 6), qu'il est " la fin de l'histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l'histoire et de la civilisation ".1

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JEAN-PAUL II ET LE ROSAIRE ( suite ).

 L'énonciation du mystère

 

29. Énoncer le mystère, et peut-être même pouvoir regarder en même temps une image qui le représente, c'est comme camper un décor sur lequel se concentre l'attention. Les paroles guident l'imagination et l'esprit vers cet épisode déterminé ou ce moment de la vie du Christ. Dans la spiritualité qui s'est développée dans l'Église, que ce soit la vénération des icônes, les nombreuses dévotions riches d'éléments sensibles ou encore la méthode elle-même proposée par saint Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels, toutes ont eu recours à l'élément visuel et à l'imagination (la compositio loci), le considérant d'une grande aide pour favoriser la concentration de l'esprit sur le mystère. Il s'agit d'ailleurs d'une méthodologie qui correspond à la logique même de l'Incarnation: en Jésus, Dieu a voulu prendre des traits humains. C'est à travers sa réalité corporelle que nous sommes conduits à entrer en contact avec son mystère divin.

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30/08/2007

Frère Charles de Foucauld.

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 Frère Charles de Foucauld (1858-1916), a découvert la prière à travers les Musulmans, souligne le postulateur de sa cause de béatification, le P. Bouvier : ce « frère universel » a voulu « porter la présence de Dieu dans l’Eucharistie ». Il écrivait : « Mon apostolat doit être celui de la bonté ».


La congrégation pour les causes des saints a également authentifié un miracle dû à l’intercession du serviteur de Dieu Charles de Foucauld, « Charles de Jésus ». (Cf. www.charlesdefoucauld.org, le site, en six langues, « de la famille spirituelle de cet homme de relations qui s'appelait frère de Jésus »).



Charles de Foucauld est né à Strasbourg en 1858, dans une famille très chrétienne. Entré dans la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr, il partit en Algérie en garnison, il resta ensuite comme explorateur au Maroc.



Après une conversion vigoureuse, sa vie religieuse a été marquée par une vie contemplative, dans la pauvreté, et en témoignage fraternellement de l’amour de Dieu au milieu des chrétiens, des juifs, et des musulmans.



« Pendant douze ans, disait le P. de Foucauld, j’ai vécu dans aucune foi : rien ne me semblait suffisamment prouvé. La foi identique avec laquelle étaient suivies des religions si différentes m’apparaissait comme la condamnation de toute foi ».



Charles de Foucauld « a trouvé Dieu dans le confessionnal ». il y a fait l’expérience bouleversante du pardon et de la miséricorde de Dieu.



« Au moment même où j’ai commencé à croire qu’il y avait un Dieu, écrit-il, j’ai compris que je ne pouvais plus faire autrement que de vivre pour Lui. Ma vocation religieuse remonte à cette même heure de ma foi ».



C’est alors qu’il choisit un chemin spirituel fait de simplicité, de prière, et d’humilité. Devenu moine trappiste, il repartit ensuite en Afrique du Nord, dans le Sahara, au milieu des populations Touareg. Il apprit l’arabe et l’hébreu.



Sa vie s’acheva tragiquement, le 1er décembre 1916 : il a été assassiné pendant une razzia dans le désert.



« Dieu construit sur rien, disait-il, c’est avec le rien des Apôtres qu’il a fondé l’Église. C’est dans le rien des moyens humains que se conquiert le ciel et que la foi se propage ».



Sa prière d’abandon au Père est bien connue aujourd’hui dans de nombreuses langues:

« Mon Père,

Je m'abandonne à toi,

fais de moi ce qu'il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi,

je te remercie.

Je suis prêt à tout, j'accepte tout.

Pourvu que ta volonté

se fasse en moi, en toutes tes créatures,

je ne désire rien d'autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu,

avec tout l'amour de mon cœur,

parce que je t'aime,

et que ce m'est un besoin d'amour

de me donner,

de me remettre entre tes mains, sans mesure,

avec une infinie confiance,

car tu es mon Père ».



Le postulateur de la cause de béatification, le P. Maurice Bouvier, a expliqué, que « sous l’influence du scepticisme religieux et du positivisme, Charles de Foucauld a perdu la foi de son enfance, et il a vécu pendant des années dans une situation de doute complet. A vingt ans, il a choisi la carrière militaire. A cette période il a cherché à se divertir de différentes manières, mais sans être satisfait. Après sa conversion, il écrivait, en s’adressant au Seigneur : « Tu me faisais ressenti un vide douloureux, une tristesse que je n’ai éprouvée qu’à ce moment-là ». Après avoir abandonné l’armée, il partit explorer le Maroc, de juin 1883 à mai 1884. Il y fit l’expérience de la pauvreté et découvrit la prière à travers les Musulmans. « La vie de cette foi, écrivait-il à un ami, de ces âmes qui vivent continuellement en présence de Dieu, m’a donné l’intuition de quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines. Je me suis mis à étudier l’Islam et ensuite la Bible ».



« Je voudrais surtout souligner, ajoutait le P. Bouvier, qu’il n’est pas allé au Sahara à la recherche d’une vie érémitique dans le silence du désert. Il voulait surtout porter la présence de Dieu dans l’Eucharistie. Dans son journal de 1909, il écrivait : « Mon apostolat doit être celui de la bonté. Je voudrais être assez bon pour que l’on dise : Si tel est le serviteur, comment est donc le maître ? Il voulait présenter le banquet divin non aux parents et aux riches voisins, mais aux boiteux, aux aveugles, aux pauvres, c’est-à-dire aux âmes qui n’ont pas de prêtres. Sur le chemin de Beni-Abbés il éprouva de l’émotion et de la joie, convaincu de c’était la première fois que Jésus était présent dans l’Eucharistie dans ces régions. On peut dire qu’après son ordination sacerdotale, sa vocation a été celle d’un missionnaire de l’Evangile, et de l’Eucharistie, au service de ses frères les plus abandonnés ».


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02/05/2006

Marie-Noël la poésie pour vocation.

Marie- Noël, de son vrai nom Marie Rouget, est née en 1883 à Auxerre dans une famille bourgeoise, propriétaire de maisons et de vignes.
Un amour déçu, la blesse sans fin mais lui donna de s’ouvrir à l’écriture. Atteinte de mélancolie au point de séjourner de longs mois dans un établissement spécialisé, Marie trouva dans la poésie le moyen de vivre et de s’exprimer. Ces notes intimes nous révèlent le combat d’une âme tenaillée par la culpabilité, habitée de terreurs sacrées, douloureuse de solitude. Sa foi et son expérience spirituelle, à travers l’écriture et une vie simple et cachée, s’épanouirent peu à peu vers la joie du salut, l’ouverture à l’amour. C’est dans la confiance en la miséricorde du Seigneur, qu’elle mourut en 1967.

Un regard contemplatif

C’est au cœur d’une vie très ordinaire que Marie-Noël trouve l’inspiration de ses poèmes, ses chansons, comme elle dit. Au fils des mots tricoté avec fraîcheur parfois malicieusement toujours vigoureusement, elle nous révèle son quotidien, ses états d’âme, son expérience spirituelle, ses coups de cœurs, ses joies et ses larmes. Son regard se laisse émouvoir par ces petits riens, ces petites choses de la vie auxquelles souvent nous n’accordons aucune importance. La poésie vient transfigurer le réel, l’ordinaire des jours.

Dieu

« Je n’ai plus que lui au monde… » Dieu est à la fois la source de son grand bonheur mais aussi de son angoisse. Ame souffrante, Marie-Noël cherche la lumière de la foi. Elle marche avec patience sur son chemin d’Humanité fait de dégoûts, de doutes, de faiblesses, de paresses, de petites lâchetés, de commencements et de recommencements.

Son but n’est pas d’être une « bouche préchante » mais d’ »annoncer Dieu par la sainteté » dans la pâte du quotidien, appuyée sur le mystère de Noël et l’eucharistie : « Avoir assez d’amour et jusqu’à deviner, à aimer la beauté des êtres laids, le trésor des pauvres choses, découvrir la merveille secrète du jour de pluie, de la plate campagne, du taudis, de l’infirme, de la vieille fille mal habillée. Avoir assez d’amour. »

L’écriture pour mission

C’est son confesseur, l’abbé Mugnier, qui oriente son don de poésie vers la mission : « Les croyants ont tout ce qu’il faut… Les incroyants, eux, n’ont rien. Vous irez chez eux en mission… »
Célibataire, Marie-Noël n’a rien d’une âme rêveuse. S’occupant de ses vieux parents, il lui faut aussi répondre à l’appel de ses frères et sœurs, de ses nièces et neveux, des voisins, des amis. Il y a toujours quelque chose à faire, un service à rendre : « Ma poésie avait besoin d’heures… elle n’aura rien eu que le reste des autres. »

Pour elle, son don de poésie lui vient d’ailleurs : « J’écoute et ce qui chante en moi je le rechante… » A l’exemple de nombreux saint, ce qu’elle a compris et vécu, c’est que le don reçu qui fait vivre, n’est pas que pour soi, il est aussi pour les autres. Fidèlement, Maire-Noël s’est laissée traverser par la musique des mots : « A mes amis, à mon prochain, je donne ma poésie, habillée en pauvre. ».

Rubrique Prière inXL6

16:44 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/03/2006

GUY GILBERT AU VATICAN.

Photo : Christophe Dumortier dit Qitof.
Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People R. P.
Guy GILBERT Fondateur Association «Père Guy Gilbert-Bergerie de Faucon» France.
Je suis heureux d’être avec le Cardinal Hamao, S.E. Mgr Marchetto et vous tous. Je n’ai rien écrit, parce que je voulais vous connaître avant et préparer 20 questions, une par minute. Enfin, la première rencontre internationale pour la pastorale des enfants de la rue. Enfin. Je me disais souvent: quand c’est que les Cardinaux vont faire un truc qui tire un peu. C’est capital d’unir nos forces dans nos formes différentes, ce que nous vivons avec les gens de la rue, que ce soit avec des femmes, des hommes, des bonnes sœurs, des curés, des évêques. Chacun a son job. Le Cardinal Hamao tout à l’heure aurait pu me demander: pourquoi ton «look»? J’étais en clergyman d’abord, avec les cheveux courts. Et puis j’ai vu les policiers français insulter les noirs de sales Négros, de délinquants, et je me suis dit: je ne suis pas un diamant moi! Un mec m’a dit: prends ce blouson. Et il y a 34 ans qu’il me l’a donné. Quand un policier m’insulte, vu mon «look», je vais à l’Ancien Testament: œil pour oeil. Uniquement pour la forme, je respecte profondément le boulot de policier, mais s’il est raciste, je ne peux pas le supporter. Je suis dans la ligne de Jean Paul II parce qu’il a parlé d’inculturation. On n’est pas tous obligés de se mettre en blouson noir. Ma vie a été projetée dans une inculturation totale, la plus grande possible, dès le début. Don Bosco s’est battu dans la rue. Ma tactique parfois c’est de dire: je frappe d’abord, je bénis après. Dans la rue la violence des jeunes est telle qu’il faut aussi rentrer dans une certaine culture de violence et non pas pour se faire respecter, mais simplement pour rentrer dans leur culture. Et j’ai horreur de la violence. Mais c’est une technique que j’ai pris de temps en temps. Dans la rue ils ont 200 mots de vocabulaire. Donc, apprendre leurs mots. Quarante ans de vie. Je pensais être curé de campagne, et j’ai été en Algérie où j’ai rencontré un jeune qui mangeait après le chien et c’est ça qui m’a doucement amené à faire ce job. Souvent des prêtres me disent de vouloir s’occuper des enfants de la rue. On connaît un drogué, on connaît des délinquants et petit à petit on avance. N’importe qui ne peut pas vivre avec des délinquants, il faut des dons très précis. Vivre avec. J’ai vécu pendant 15 ans avec les bandes de rue. J’ai vu des choses terribles. J’ai vu des morts, j’ai voulu vivre avec eux parce que je pense que le don de Dieu c’était de me faire vivre l’amour au cœur d’une extra violence. Et je ne remercierai jamais assez l’Église pour m’avoir permis de vivre cet apostolat en plein cœur de l’Église même. J’ai l’apparence de la marginalité mais je ne suis pas un marginal dans l’église. J’ai pris le col romain pendant ces jours parce que je me suis dit que Mgr Marchetto va me chasser de ce Congrès. Mais ce clergyman je l’avais acheté quand j’ai marié le fils du Roi des Belges. Ma pratique: je suis resté fixé sur les 13/16 ans. Un jeune de 13 ans a sodomisé très violemment un jeune de 11 ans. Pénalement ils vont en prison à 13 ans. En France ils peuvent rester 2 ans. Je l’arrache au juge en disant que ce n’est pas en prison qu’il s’en sortira et le juge accepte. De plus en plus en France les juges refusent de mettre en prison, ils ont honte, et ça c’est nouveau depuis 5 ans et s’est très beau. Aller jusqu’au bout. Les jeunes que je prends à 13 ans je m’en occuperai 10-15 ans s’il le faut. Notre problème de niveau éducatif est mondial. On s’occupe d’une tranche d’age, ensuite on les passe aux autres et aux autres, ce qui fait qu’un jeune de 16 ans a 40 éducateurs pendant son enfance. Est ce que c’est normale de vivre avec 40 adultes quand on a 16 ans? Je dénonce ce système haché, terrible. On démolit toute l’affectivité et la vie d’un jeune. Les jeunes que j’ai connu il y a 40 ans, quand ils sont en prison je vais les voir. Ils auront un mandat tous les mois et je les attends à la sortie. C’est pour ça que nous en prenons pas plus de 10 par an. Créer des petites structures. Je vois des structures énormes. Ce sont des machines à s’occuper de la «viande» délinquante. On ne s’occupe plus des humains, on s’occupe des délits. Ma pratique est la zoothérapie. Ces jeunes sont des cas très lourds de justice. Plus personne les veut. Je les prends en priorité. Premièrement, parce que je pense que se sont des êtres de lumière et qu’il y a toujours une part de cristal dans l’être le plus déchu. Deuxièmement, le regard du Christ sur la croix vis-à-vis du bon Larron m’a toujours fasciné. C’était une pourriture, une ordure, mais le Christ l’a regardé et il a demandé pardon et il est monté au Paradis. Jean Paul II a déclaré de nombreux saints mais c’est le seul à qui Jésus Christ a dit: Viens. Au début l’alphabétisation est impossible. Ils ont 14 ans et ont quitté l’école depuis les 5/6 ans. Leur faire doucement des cours quand ils le désirent. Mais une fois qu’ils l’ont désiré ils ne reviennent plus en arrière. Ensuite un apprentissage, et après des familles d’accueil. Leur payer leur permis de conduire. C’est ça mon évangélisation d’abord. Leur apprendre que quelqu’un restera avec eux jusqu’au bout. La véritable évangélisation ce n’est pas de s’occuper de tranches, de les jeter, d’en prendre d’autres, mais c’est de regarder quelqu’un avec amour comme Christ regardait et allait jusqu’au bout de son humanité. Pour ça il ne faut pas avoir 150 «délinquants» évidemment. S’il y a des rechutes, nous sommes là. Je signale que nous parlons toujours dans nos instances de jeunes pauvres d’Asie, Philippines, etc. et je vous signale, frères et sœurs bien aimés, que vous avez une jeunesse dont on parle très peu, c’est la jeunesse des nantis, les jeunes dont les parents sont séparés et qu’ont de l’argent à pas savoir qu’en faire, c’est de la drogue et le suicide souvent. Et si je pouvais passer des pauvres jeunes émigrés, dont je m’occupe, aux jeunes du XVIème arrondissement à Paris je m’en occuperais. La pauvreté c’est de ne pas d'être aimé par quelqu’un. Ce n’est pas au Brésil dans des favelas, c’est d’abord de n’être aimé par personne, voilà la pire des pauvretés. Je m’occupe beaucoup des jeunes émigrés parce que, ayant passé 13 ans en Algérie, je connais l’arabe, je connais le Coran et je peux, moi, chef chrétien, «émir» chrétien, leur dire: dans ton Coran il y a écrit ça. C’est très important d’aller chez l’autre pour son éducation. D’où non pas une évangélisation explicite, mais d’éducateur. J’ai 20 équipiers, musulmans, bouddhistes, orthodoxes, protestants, catholiques. Je prie à l’écart de la communauté. Ils viennent avec moi s’ils le veulent. Discrètement. Tous les jours je prie et ils viennent avec moi. Je suis curé de la campagne à coté. La dernière fois le Cardinal Barbarin est venu pour une fête folklorique qui avait été abandonnée depuis longtemps, mais que je refais. Le Cardinal me dit: Guy, j’ai cru voir 5 arabes parmi les enfants de chœur. J’ai répondu: Monseigneur c’est nouveau, ça vient de sortir. Et j’ai lui expliqué que les jeunes me suivent souvent parce que je les ai pris en prison sans leur rien dire. Nous prions. Quand Jean Paul II à Assise a réuni toutes les religions, il n’a jamais dit «prions ensemble», mais «ensemble pour prier». Je le fais depuis des années et c’est très beau. On se rassemble, on reste silencieux et chacun prie dans sa religion. Évangéliser par la présence. En France on me demande souvent: comment tu les évangélises? Je dis: en fermant ma bouche. Et je prends l’exemple du Christ qui, pendant 30 ans, s’est tu. Il faut pas que nous oublions ça. Nous voulons toujours ramener notre religion, mais le Christ s’est tu, et ce silence a été un silence extraordinaire parce que ça lui a permis, ensuite, de parler 3 ans. Je leur donne jamais des règles évangéliques mais je leur dis: aime ton ennemi. Le soir les jeunes ne se couchent jamais sans se demander pardon de façon très humaine. Chacun critique l’éducateur devant tout le monde avec affection, parfois violemment, mais toujours on demande pardon. C’est la religion de l’amour, ce n’est pas dit, mais c’est vécu et bellement, je peut vous assurer. Ces jeunes ont fait de moi ce que je suis; je ne suis pas grande chose, mais si je suis le prêtre qu’on aime et qu’on admire dans l’Église c’est grâce à l’Église d’abord, et ensuite c’est grâce aux jeunes délinquants avec lesquels je vis. Témoigner est capital. J’ai pris 5 ans de silence sans rien dire. J’ai reçu des insultes, on m’a volé, on a failli me tuer. Aucune importance. Disait St Paul: c’est là dedans que tu dois être heureux de vivre l’amour du Christ. Mais il faut témoigner quand c’est le temps de le faire. Quand j’ai un micro de télévision je parle de deux choses, de la misère des jeunes de France et de l’évangile, alors là aucun problème. J’ai écrit 21 livres qui ont été vendus en 1.500.000 exemplaires. Cela m’a étonné parce que je ne voulais rien écrire. Mais on m’a demandé d’écrire et j’ai écrit. Nous devons témoigner par l’écrit, par la parole aussi, quand on nous le demande. Interpeller l’Église catholique et romaine. Enfin les Évêques vont en prison célébrer, enfin! A Noël et à Pâques. Combien de fois j’ai dit aux Évêques: comment vous pouvez laisser seuls les prisonniers à Noël et à Pâques en n’étant pas capables d’aller les voir? Ils le font maintenant. Il faut demander aux Évêques de détacher des prêtres à plein temps. Mais il ne faut pas oublier une chose. En 1970 j’étais avec 5 prêtres, 4 se sont mariés. Il y a des risques importants à cause de l’immoralité de la rue. Il faut que l’Église prenne ce risque dans ces milieux extrêmement difficiles. Parce que souvent on admire le prêtre, mais on le laisse en paix et il peut crever tout seul. Comme on a mis un Évêque aux Armées, complètement détaché, on pourrait un jour faire la même chose avec un Évêque qui soit complètement détaché à cela. Je répète, il faut multiplier les petites structures, puisque les grandes structures tuent l’inspiration. Soixante-dix Associations sont nées de nôtre «Bergerie de Faucon». J’en suis le père spirituel, mais détaché. Pour moi, dans nos structures nous ne prenons pas plus de 10 jeunes par an et seulement 20 équipiers, qui font partie d’une équipe forte, fidèle, équilibré, jetant dans cette tâche toutes ses forces. Pour ce qui concerne l’aspect économique, 35% de nos finances vient de l’État, le reste sont des dons et mes droits d’auteur. On est tous responsables et il faut unir nos forces nationales, laïques et ecclésiales. Il faut dire à l’État sans cesse: le miroir d’une société c’est dans la rue que vous le voyez. Interpellez socialement. Au cœur de la misère on devine, on voit, on touche les carences d’un État. Je vous dirai simplement, en terminant maintenant, travailler seul est suicidaire et je pèse bien mes mots. Ensemble, c’est ce que nous faisons aujourd’hui. Si je n’avais pas 48 heures tous les 10 jours pour me taire et aller dans un couvent de moines, il y a longtemps que j’aurais tout abandonné.
Guy Gilbert.

19:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (2) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |