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28/04/2009

Le Seigneur marche sur nos routes.

Le Seigneur marche sur nos routes. Il se présente en voyageur au seuil d’une localité dont on ne connaît pas le nom. « Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison ». Ces précisions induisent que Marthe reçut d’abord le Seigneur comme on donne l’hospitalité aux voyageurs. Tel est le désir de notre Seigneur, telle est la grâce qu’il nous fait : nous qui avons appris qu’au désert, lorsque Jésus eu faim et soif, des anges du Ciel le servaient, nous découvrons qu’il souhaite nous faire la grâce d’assurer ce service nous-mêmes. Il se présente à la porte de nos maisons comme un humble voyageur dépendant de notre générosité, mais en le servant c’est Dieu que nous honorons, c’est nous qui grandissons.

« Elle avait une sœur nommée Marie ». Alors que Marthe s’active et entreprend tout ce qui convient pour nourrir le Seigneur, sa sœur préfère être nourrie intérieurement par le Sauveur : « se tenant assise aux pieds du Seigneur, elle écoutait sa parole ». En se tenant ainsi à ses pieds, Marie prend la position de l’humble servante qui n’est rien devant le Maître et qui reçoit tout de lui. Cette attitude d’humilité et d’accueil manifeste un engagement radical de sa part : lorsque Marthe interpelle le Seigneur, « ma sœur me laisse seule à faire le service », Marie ne répond rien. Son unique occupation est de goûter les délices de la parole du Maître, elle lui laisse disposer d’elle-même, elle laisse Jésus répondre à sa sœur qui l’accuse d’oisiveté sans s’en charger elle-même, de peur d’être distraite de sa contemplation.

« Marthe, Marthe ». Jésus interpelle Marthe avec affection, il appelle cette femme généreuse à être tout entière attentive à son enseignement, il appelle son âme et son esprit à se tourner vers lui. « Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses ». Marthe cherche à faire le nécessaire, et même plus. Mais, quel que soit notre zèle, nous ne pouvons jamais suffire à tout ! Si elle demande à sa sœur de l’aider, c’est parce qu’elle veut trop en faire et qu’elle n’y parvient pas. Elle veut s’occuper de tant de choses... Or « une seule chose est nécessaire ». Le Seigneur, en répondant ainsi, ne blâme pas Marthe d’être si dévouée à le servir, il ne lui faisait d’ailleurs aucun reproche avant qu’elle n’intervienne auprès de lui. Mais cette générosité finit par la détourner de l’essentiel, qui est la présence du Sauveur dans sa maison, au point qu’elle veut réduire Jésus à n’être qu’un arbitre dans ses tâches ménagères.

« Marie a choisi la meilleure part ». Il existe une hiérarchie dans nos activités. Celles qui sont les meilleures sont celles qui ne passeront pas. C’est à cela qu’on reconnaît que Marie a choisit la meilleure part : « elle ne lui sera pas enlevée ». Peu importe l’activité, sa valeur est dans sa capacité à nous maintenir aux pieds du Seigneur, à nous maintenir dans une attitude d’abandon confiant qui nous fait tout attendre et tout recevoir de lui. Ainsi, l’oisiveté n’est pas dans l’absence d’agitation mais dans l’absence d’attention à la présence du Seigneur dans nos maisons. Notre seul vrai travail est de rester disponible à son enseignement, en toute situation.

Finalement, notre seul vrai travail est de nous émonder, d’éliminer en nous tout ce qui est mondain, de manière à n’être plus au monde mais à Dieu, à être dans le monde en Dieu. Autrement dit, à être purs.

Seigneur Jésus, appelle-nous comme tu as appelé Marthe, que notre âme et notre esprit découvrent la joie d’être sans cesse présents à ta présence, d’être toujours à ton écoute, de marcher à ta suite sur les chemins de nos vies. Donne-nous l’audace de nous emparer de la meilleure part, celle de nous en remettre à toi en toutes choses, celle de demeurer imperturbablement en ta présence.



Frère Dominique.

16:36 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

ACHAT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE.

Vous pouvez acheter cet enregistrement et bien d'autres sur : http://www.exultet.net/eshop/

16:33 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

TIM GUÉNARD A VOLÉ DE JOLIS REGARDS.

16:27 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans TÉMOINS DE CE TEMPS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Interviews diverses.

Interview : Guy Gilbert ne joue pas le jeu !

Interview : Guy Gilbert ne joue pas le jeu !

Des réponses ultra-courtes que j’ai attendues pendant des semaines… Du jamais vu !
Bonjour, Guy. Vous permettez que je vous appelle Guy ? Non, parce que je ne peux décidément pas vous appelez mon père, je ne suis pas votre fille ou alors, ma mère m’a menti.
OK.
D’après les différentes biographies que j’ai pu lire, on vous [...]

Je t’attendrai…

Je t'attendrai...

Photo de Eric Pousse
Septembre 2006
Je t’attendrai au bout du quai. Et moi, je souriais en raccrochant le téléphone.
Septembre 2004
Je pense à toi mais ma vie continue à avancer et tu me connais …J”aime préparer et prévoir les choses …
Définir ma route … et cela prend du temps et occupe l’esprit …
Et puis bien sur, un [...]

Là-bas

Là-bas

Photo de Eric Pousse
Je ne veux regarder que le bleu du ciel.
Ne plus penser à tout ce gris qui m’entoure.
Courir vers la lumière éternelle.
Boire tes larmes et me saupoudrer de tes rires.
M’enrober de tes sourires et me glisser contre ta peau.
Souffler des mots chauds sur tes lèvres douces.
Tourner ma langue dans ta bouche avant de [...]

Cuir

Cuir

Photo de Arnildo
Je t’ai attendu, tu sais.
J’en ai pleuré des larmes de rage.
La nuit est ma complice. Dans le noir, on voit mieux la lumière.
Alors je t’observe, toi, le chasseur de rêves.
Tu cours après des fantasmes et je ne suis qu’être de chair.
Je t’ai attendu, tu sais.
J’en ai pleuré des larmes de rage.
L’aube nouvelle [...]

Interview : Anadema

Interview : Anadema

Depuis 2003, Anadema recherche la femme idéale en passant par une célèbre agence virtuelle de rencontres. Avec cynisme et sans jamais se départir de son humour, il relate sur son blog ses différentes rencontres amoureuses. Il décortique le comportement de la femme et de l’homme en quête de leur double masculin et féminin. Anadema [...]

Interview fleuve : Bruno Leroy, éducateur de rue

Bruno est un personnage hors-norme comme il devrait en exister à chaque coin de rue. L’humanisme transpire dans toutes ses phrases. Il a accepté de répondre à mes questions avec “sa grande gueule”. Quand vous aurez lu son témoignage, vous ne verrez plus la banlieue avec le même regard.
1. Bonjour, Bruno. Votre nom, Leroy, est-il [...]

Des rives

Des rives

Photo de Maury Perseval
Eaux planes pour amours mortes, je vous contemple d’un ?il serin.
Je laisse couler mes pensées dans l’air gelé alors que mon c?ur chante :
« Ecoute, écoute le sang évanescent rythmer le feu de vie qui t’ouvre la voie.
Plonge dans les flammes de ta haine et ressors-en purifiée.
Vois le chemin qui te [...]

Noir désir

Noir désir

Photo de Pierre Magne
Le jour se meurt et mon désir n’en finit plus de naître.
Il en a fallu des heures pour que tu reviennes vers moi.
Perchée en haut de ma tour, je n’ai pas défense d’y voir en tête.
Seules des images de nos corps enchaînés s’y meuvent.
Je rêve à tes mains chaudes qui se poseront [...]

Pas un mais deux francs-maçons soumis à la question

Pas un mais deux francs-maçons soumis à la question

Un matin, curieuse de nature, je me suis réveillée avec l’envie folle de titiller, avec mes questions, un franc-maçon. Ca tombait bien, j’en connaissais un dans mon entourage et ô surprise, un autre est sorti du bois. Et puis un autre encore. Aurais-je découvert un nid ?
Quoi qu’il en soit, deux francs-maçons ont accepté [...]

En barque

En barque

Photo de Maury Perseval
Près de toi je me laisserai flotter.
Je ne me retiendrai pas aux bords.
Laisser couler le temps, nous l’avons déjà fait.
Alors, embarque-moi dans ta vie.
Il me fallait un port d’attache où poser mon c?ur,
Il me fallait une plage de bonheurs où onduler mon corps.
Il me fallait une grotte où murmurer ton nom.
Il [...]

13:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Ce que cache la consommation de masse.

consommation et environnement ENVIRONNEMENT Ce que cache la consommation de masse
Chacune des images de Chirs Jordan embellit mais également

pointe du doigt les excès de la surconsommation. 20 photos

11:53 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ÉCOLOGIE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, spiritualite de la liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Les Béatitudes.

Nous te proposons de méditer les Béatitudes. C'est un passage important de l’évangile. Il met en cause les manières spontanées dont nous envisageons la vie, et ses valeurs.


Le texte des Béatitudes

A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait :

"Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux : ils auront la terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.
Heureux êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.

Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

(Mt 5, 1-12)


Relire ma journée à la lumière des Béatitudes

Je rencontre Jésus. Je suis au milieu de la foule, l'un d'entre eux et j'écoute. Je relis ma journée à la lumière des béatitudes. Je reprends une à une chacune des béatitudes et je réfléchis sur la manière dont je la vis ou ne la vis pas.

Je ne cherche pas à les voir toutes, mais je reste sur chacune d'elle tant que j'y trouve du grain à moudre. Je reprendrai les autres un autre jour.

Ce texte nous rappel la finalité que le Christ veut pour nous : "LA JOIE SPIRITUELLE", qui nous ai donné par notre vie donnée dans l’amour d’autrui.


"Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux."

- Est ce que je vis dans la pauvreté de cœur, comment je suis au travail, en famille avec les amis ; mon cœur est-il humble devant ces personnes qui partagent ma vie ?
- Cette béatitude est au présent, c’est maintenant que je peux vire dans le Royaume des cieux, la paix intérieure que je ressens lorsque dans mon cœur se trouve une étincelle de l’amour du Christ n’est-elle pas un signe de la "JOIE SPIRITUELLE" promise par le Christ dans ces béatitudes ?


"Heureux les doux : ils auront la terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu."

- Ces béatitudes sont au futur, c’est la promesse d'un futur encore plus beau, d’une joie encore plus grande. Comment je vis chaque jour l'amour de Dieu ?


"Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume des cieux est à eux."

- Dans mon quotidien suis-je juste avec toutes les personnes que je côtoie, les amis, la famille, les collègues ? Cette Béatitudes est au présent comme s’il ne tenait qu"à nous de vivre dès aujourd’hui la "JOIE SPIRITUELLE".


" Heureux êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi."

- Cette béatitudes est également au futur c’est encore une promesse pour le futur.
- Je peux avoir une pensé pour tous ces hommes et ces femmes qui aujourd’hui souffrent pour leur foi. Dans mon quotidien comment je suis prophète de l’amour de Dieu ? Est-ce que je témoigne de ma foi, ou ai-je peur ?


"Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés."

- Voilà ce que nous promet le Christ : c'est la "JOIE SPIRITUELLE" appelée également la paix intérieure. La sérénité que je ressens au fond de mon cœur lorsque je vis en harmonie avec l'amour de DIEU.


Pour aller plus loin... petit texte à méditer

" Me réveiller chaque matin avec un sourire qui éclaire mon visage
Vénérer le jour pour toutes les occasions qu’il offre
Aborder le travail avec un esprit sain
Toujours me souvenir, même en faisant de petites choses
De l’objectif ultime que je veux atteindre.
Rencontrer des hommes et des femmes avec le sourire aux lèvres
Et de l’amour dans le cœur.
Etre aimable, gentil et courtois tout au long des heures.
Aborder la nuit avec la joie qui vient du travail bien fait,
Voilà comment je souhaite passer sagement mes jours. "


Thomas Dekker.

10:32 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, catholique, spiritualite, spiritualite de la liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

INUTILES ?

09:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CRITIQUE SOCIALE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

27/04/2009

Les franciscains sont un don pour tous.

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Le père Lombardi et les 800 ans de la « règle » franciscaine


ROME, Lundi 27 avril 2009  -  Le charisme que Dieu a donné aux franciscains il y a 800 ans représente un don pour tous, souligne le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi,  dans le dernier numéro d'« Octava Dies », le bulletin hebdomadaire du Centre de télévision du Vatican, dont il est aussi le directeur. 

Dans son éditorial, le père Lombardi commente l'anniversaire des 800 ans de l'approbation pontificale de la première « règle » de vie des franciscains, un événement que Benoît XVI avait tenu à marquer en recevant, le 18 avril, les membres de la famille franciscaine venus participer à Assise au « Chapitre des nattes », et renouveler leurs vœux devant lui.   

Expliquant le charisme franciscain, le père Lombardi souligne que « tous les saints de l'Eglise ont adopté l'Evangile comme règle de vie, mais chez François celui-ci brille d'une transparence particulière, à commencer dans les blessures de passion et d'amour que reflètent les plaies du Christ ».  
 
« Dans la pauvreté, la simplicité et la charité de François, le peuple chrétien a toujours su reconnaître l'authenticité de l'inspiration évangélique, et au-delà des frontières de l'Eglise, les hommes de toutes croyances, religieuse ou humaine, ont saisi un authentique et puissant message d'amour et de paix », souligne-t-il dans son commentaire.  
 
Il s'agit donc d'un « charisme extraordinaire qui dépasse le temps et qui a voulu dès le début se soumettre au discernement de l'autorité de l'Eglise pour insérer, comme a dit le pape, ce petit ‘nous' de la toute première communauté naissante des frères à l'intérieur du grand ‘nous' de l'Eglise une et universelle », ceci ne faisant, bien entendu, que contribuer à l'essor de la famille franciscaine et au renforcement de l'autorité de leur charisme » . 

Rappelant ce qu'a dit le Christ lors d'une de ses apparitions au fondateur de la famille franciscaine : « Va, François, et répare mon église! », le directeur de la salle de presse rappelle l'invitation récente de Benoît XVI : « Allez et continuez à réparer la maison du Seigneur, son Eglise! », les exhortant « à réparer chaque homme de la ruine du péché, à continuer d'aider les pasteurs de l'Eglise à renouveler le troupeau du Seigneur ». 
 
« Fraîcheur éternelle d'une vocation qui est un don pour tous! », conclut-il. « L'Evangile traduit dans la vie pour une Eglise toujours jeune et pour la paix de la famille
humaine! ».

21:02 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

MANIFESTE DE LA LIBERTÉ CHRÉTIENNE.

MANIFESTE DE LA LIBERTÉ CHRÉTIENNE[1]

 

 

Il y a maintenant dix ans que le deuxième Concile du Vatican s'est achevé. Chacun a pu reconnaître dans I'Église des évolutions, des ouvertures, de nouvelles possibilités de liberté. Celle que nous[2] prenons en publiant ce texte en témoigne.

 

Mais chacun a pu constater aussi que, comme par le passé, des droits fondamentaux des chrétiens continuent d'être méconnus et lésés. Nous ne pouvons plus nous résigner à cet état de fait. Nous nous sommes donc décidés à mettre noir sur blanc ce qui nous paraît constituer quelques uns des droits inaliénables des chrétiens. Nous sommes prêts à nous battre pour les faire respecter.

Pâques 1975

 

 

DROITS ET ESPÉRANCES DES CHRÉTIENS

 

 

PRÉAMBULE

 

L'Église du Christ n'a qu'une loi: la liberté de l'amour, et trouve en elle sa constitution.

L'Église est, indissociablement, Corps du Christ et société historique ; elle ne peut éviter de donner une expression juridique aux relations originales qui existent entre les chrétiens. L'Église a besoin d'un droit.

Les conditions nouvelles de la vie des hommes obligent présentement l'Église à un aggiornamento de son Droit: ce Manifeste entend apporter sa contribution à celui-ci.

II le fait en manifestant le caractère original de la communion que forme 1'Église et, par voie de conséquence, la nature spécifique de son droit. Ainsi ne saurait-il se présenter comme un simple catalogue des droits et devoirs, à la manière dont s'organise la liberté politique et sociale. La liberté des chrétiens s'énonce aussi en termes d'espérance. S'il doit formuler des droits, ce Manifeste énonce en même temps des attentes. Par celles-ci la condition chrétienne atteste qu'elle est alliance avec Dieu, qu'elle repose sur la fidélité de Ses dons et qu'elle demeure tendue vers l'accomplissement de Ses promesses. Ainsi sera-t-il donné à voir et à vivre que l'Église n'est pas seulement une société régie par des rapports de droit, mais aussi une réalité à croire et à attendre, façonnée par des attitudes d'espérance. Vécue dans notre Église, l'espérance doit retrouver sa poussée prophétique : anticiper historiquement la vie et le droit de nos sociétés.

 

Ce Manifeste est provisoire, incomplet, améliorable. II est adressé à tous, personnes et groupes, pour provoquer prises de conscience, examen, révisions. Meilleure élucidation aussi. Geste fragile dans un monde où volent les mots et où seuls comptent les actes, il aura seulement l'audience qu'il se créera : il n'a pas d'autre autorité que celle de la vérité de l'esprit qu'il aura su transcrire.

Les premiers signataires de ce texte appartiennent à la communauté « catholique romaine » et se situent dans le contexte de leur Église. Sans doute des conditions analogues pourraient être relevées dans d'autres confessions. Ce Manifeste ne pourrait-il avoir une portée œcuménique ?

Invités à parcourir à nouveau les grandes avenues de la liberté chrétienne, les chrétiens oseront-ils s'y engager ? La liberté ne se donne pas, elle se prend.

 

1. TOUT CHRÉTIEN EST CHEZ LUI DANS L'ÉGLISE[3].

 

Fidèle à son baptême, il appartient radicalement à l’Église et a un droit à sa vie sacramentelle : aucune décision arbitraire ne peut l'en priver.

 

S'il trahit la confession de foi ou le témoignage chrétien dans le monde, la communauté peut constater sa défection. Le Nouveau Testament atteste cette pratique. 

Mais ce droit et ce devoir de vérification sont d'exercice exceptionnel. Ils ne fondent nullement les pouvoirs sans cesse accrus que se sont accordés, depuis quelques siècles, des autorités de façon séparée. Et cela parfois sur des points de discipline ou de théologie qui n'ont souvent rien à voir avec l'Evangile et la réalité des ministères reconnus par l'Église primitive selon le Nouveau Testament. Les chrétiens victimes de telles mesures ont le droit d'en appeler dans leur conscience, des pratiques que s'accorde l'Église d'ici et de maintenant, à l'Église de partout et de toujours.

 

2. TOUS LES CHRÉTIENS SONT D'ÉGALE DIGNITÉ.

 

La diversité des formes de vie, des responsabilités, des ministères, des charismes, établis au service de la communion et au bénéfice de la charité, ne saurait porter atteinte à l'égale dignité de tous dans la condition chrétienne.

 

 

Le cléricalisme inhérent à l'organisation actuelle de l'Église est générateur d'inégalités et de discriminations. Tout chrétien a droit a une protection égale contre toute discrimination et à un recours effectif contre toute violation de cette égalité, devant sa communauté et ceux qui doivent veiller sur sa fidélité à l'Evangile

 

3. TOUS LES CHRÉTIENS SONT LIBRES DANS L'ESPRIT.

 

En dépassant les peurs et les étroitesses de la société chrétienne, le Conseil Œcuménique des Églises et le Concile Vatican II ont su reconnaître le droit à la liberté religieuse. Ce n'est qu'un premier pas ; d'autres doivent suivre, qui devront vaincre d'autres peurs et d'autres falsifications, en direction de la liberté spirituelle.

Les institutions de 1’Église reposent sur la liberté de la foi, celle des personnes et des communautés chrétiennes ; elles n'ont pas d'autre principe et d'autre but que cette liberté. C'est pourquoi les chrétiens sont en droit d'attendre que les structures ecclésiales, les ministères conférés par ordination et les autres services de la vie chrétienne concourent à susciter et à développer sans cesse l'exercice de leur liberté spirituelle.

L 'Evangile fait à tous un devoir de lutter contre toute pratique ou toute attitude qui aboutirait en fin de compte à aliéner cette liberté-là.

 

4. TOUS LES CHRÉTIENS ONT LE DROIT  DE VIVRE SELON LEURS CONVICTIONS.

 

Ils possèdent le droit inaliénable de mener, dans leur vie privée et publique, une existence qui soit en conformité avec les convictions de leur foi chrétienne. L'Evangile propose des critères pour 1’exercice de ce droit: éviter le scandale inutile des plus petits des frères dans la foi, construire le Corps du Christ, permettre la louange à Dieu.

C'est dans la recherche de cohérence et d'harmonie entre ce qu'ils professent en leur cœur et ce qu'ils pratiquent en leurs mœurs que se joue et s'atteste pour les chrétiens la liberté selon l’Evangile.

 

5. TOUS LES CHRÉTIENS ONT UNE CONSCIENCE.

 

lIs ont le droit de chercher et de vivre avec leurs frères les attitudes et les comportements qui réaliseront pour eux les exigences évangéliques dans le domaine moral.

Il y a plusieurs manières de traduire concrètement l'existence chrétienne en matière morale: cette diversité garantit et fonde le droit, et donc le devoir, de la recherche et de l’innovation réfléchies et risquées.

Dans ce double effort, sans cesse à reprendre, les chrétiens peuvent espérer le secours de leurs frères et l'aide de leur communauté. Une seule autorité peut finalement être invoquée en ce domaine : la vérité normative qu’est à elle-même la liberté éclairée et responsable.

 

6. TOUS LES CHRÉTIENS SONT LIBRES ET RESPONSABLES DE LEURS CHOIX POLITIQUES.

 

Ils sont libres de traduire dans le champ politique la prise de parti de 1'Evangile en faveur des opprimés, des dépourvus, des laissés-pour-compte. Ils ont le droit d'orienter leur pratique politique selon un projet de société, lucide quant aux mécanismes de la vie sociale, capable de combattre les situations d'injustice et d'oppression qui sont intolérables pour ceux qui se réclament de l'Evangile. Ce faisant, les chrétiens sont amenés à choisir leurs vraies solidarités, au prix des ruptures qui s'imposent.

La communauté chrétienne est appelée à donner à chacun de ses membres le témoignage libérateur de la foi qui l'anime. Elle peut aussi, si elle est effectivement engagée, exercer une fonction critique au bénéfice de tous et de chacun, en reconnaissant ses divisions et les diversités de projets qui orientent ses membres.

Sans se laisser arrêter aux situations acquises, quitte à combattre les complicités et les privilèges par lesquels des institutions de l’Église se trouvent liées, il appartient à la liberté chrétienne de vouloir un avenir politique nouveau.

 

7. TOUS LES CHRÉTIENS SONT DES HOMMES LIBRES DANS LA VIE DE LA CULTURE ET DE L'ART.

 

La pleine participation aux créations de la science et de l'art, à la vie culturelle et à la recherche du vrai fait partie de la liberté chrétienne. Aucun critère extérieur aux démarches intellectuelles et aux expériences fondamentales de la création culturelle ou artistique ne peut ici être invoqué pour interdire ou limiter cette liberté. Il appartient à la vitalité de l'espérance de rencontrer et de transformer, sans les dénaturer, ces expériences fondamentales de telle sorte qu'elles aident l'existence chrétienne à s'approfondir, à se renouveler et à s'exprimer en des contextes culturels nouveaux.

 

8. LES CHRÉTIENS ONT LE DROIT DE CONFESSER LA FOI SELON LEURS CULTURES.

 

Le baptême confère aux chrétiens le droit et le devoir de dire la foi qu’ils reçoivent dans l'Église et qu'ils s’approprient dans leur conscience.

Tandis qu'elle comporte pour eux l'exigence de rechercher l'intelligence de ce qu'ils croient, cette liberté de la confession inclut le droit de transcrire celle-ci dans des expressions nouvelles, compréhensibles dans leur culture.

Cette recherche et cette traduction demeurent soumises aux critères de fidélité qu'exprime « la règle de foi », ceux en particulier qui assurent l'unité de la foi. Les chrétiens peuvent donc espérer la confiance et l'assistance des ministres qui ont reçu un rôle propre dans la prédication de la foi.

 

9 LES CHRÉTIENS QUI SE LIVRENT À LA RECHERCHE THÉOLOGIQUE DOIVENT ÊTRE RESPECTÉS ET PROTÉGÉS

 

Le droit à la recherche théologique et à son expression responsable dans l'Église et dans la société fait partie de la liberté de la confession de foi, énoncée au numéro précédent. L'exercice de ce droit engage une responsabilité dans 1'Église. En particulier, la communication publique des premiers développements d'une recherche ne saurait avoir le même statut que celle d'un résultat déjà assuré.

En cas de conflit avec l'autorité doctrinale des pasteurs de l'Église, le théologien a droit à toutes les garanties et protections que la loi accorde a tout citoyen (recours devant la juridiction compétente, indépendance et impartialité du juge, caractère public du procès, communication des actes, présomption d'innocence, assistance d'avocat pour sa défense, etc.). De plus, il peut espérer l'examen de sa recherche par ses pairs, mené avec loyauté et largeur d'esprit, l'instauration d'une libre discussion publique, ainsi que la correction fraternelle, humble et persévérante, prévue par l'Evangile.

 

10. LES CHRÉTIENS ONT LE DROIT DE REFUSER PUBLIQUEMENT LA DISSIMULATION.

 

Dans des circonstances graves, lorsque l’authenticité de l'Evangile et son rayonnement sont en jeu, la liberté chrétienne confère aux baptisés le droit d'aborder publiquement sur le fond les questions qui font problème et de dire les faits tels qu'ils sont. Ils doivent alors ne pas se laisser arrêter par les contingences d'opportunité du gouvernement ecclésiastique ou par les pressions qui ne manquent pas de s'exercer en alléguant la sauvegarde de la paix ecclésiale.

 

11. TOUT CHRÉTIEN GARDE UN POUVOIR DE ]UGEMENT.

 

Dans tous les cas autres que ceux concernant un article du Symbole de foi de l'Eglise, tout chrétien garde un droit limite au dissentiment : pour des motifs graves, après qu'il s'est loyalement appliqué à écouter les attendus et à comprendre les motifs d'une décision de l'autorité en matière de théologie, de morale ou de discipline, le chrétien possède en sa liberté spirituelle le droit de faire objection de conscience. Il doit alors assumer avec responsabilité les conséquences de son dissentiment et continuer à s'éclairer auprès de ses frères sans s'enfermer dans son désaccord.

 

12. TOUS LES CHRÉTIENS ONT À RÉPONDRE DE LEUR FOI.

 

 

Tout chrétien doit « être prêt à rendre raison, avec douceur et respect, de l'espérance » qu'il porte en lui (1 Pi 3,15). Davantage, il doit à Dieu et aux hommes le témoignage qu'il rend par son existence même (cf. n° 4) et dont la confession est l'expression formulée (cf. n° 8).

II a comme homme (cf. art. 18-19 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme) le droit d'exiger en toute circonstance la liberté de rendre compte de sa foi.

Le droit au témoignage est inaliénable. Aucune communauté, aucun chrétien ne peuvent s'en dessaisir, nul ne peut les en priver. Aucun groupement ne peut s'en arroger le monopole.

Qui témoigne de sa foi «  en annonçant l’Evangile rend à Dieu un culte en esprit » (Rm 1, 9) et engage son espérance : il croit que sa parole pourra être entendue des hommes.

 

13. DANS L'UNITE DE L'ÉGLISE, LES CHRÉTIENS ONT LE DROIT DE SUSCITER DES COMMUNAUTÉS DIVERSES.

 

Le droit (affirmé au n° 1) à la vie communautaire de l'Eglise et à sa vie sacramentelle qui la fonde et l'exprime, n'entraîne nullement la nécessité d'un modèle unique de l'Eglise : l'unité et l'universalité de l'Eglise impliquent non l'uniformité, mais la diversité de ses réalisations.

A qui veut devenir chrétien est reconnu le droit de cheminer le temps nécessaire dans des communautés d'accueil, de recherche, d'initiation, qui sont de vraies cellules ecclésiales même si elles ne vont pas encore jusqu'au bout de ce que peut faire et être l'Eglise. Ainsi en va-t-il de la démarche catéchuménale quant à la pratique des sacrements.

Au chrétien est reconnu la liberté de chercher et de construire une communauté ecclésiale capable de réaliser la reconnaissance mutuelle de ses membres et un partage vrai entre eux. La grande variété des situations et des besoins aboutira ici à une large diversité de formes.

A chaque chrétien encore est reconnu le droit d'appartenir à divers genres d'as- semblées chrétiennes, allant de la petite communauté de vie quotidienne jusqu'à l'ample rassemblement à l’occasion d’événements ou de fêtes.

Ce droit à la diversité comporte en contrepartie pour chaque communauté une exigence de catholicité, le devoir de veiller à ne point se clore sur elle-même et d'assurer la communion par la reconnaissance mutuelle des diverses autres communautés ecclésiales.

 

14. LES CHRÉTIENS ONT LE DROIT DE CÉLEBRER L'EUCHARISTIE EN VERITE.

 

Tout baptisé a droit à la célébration de la liturgie chrétienne (cf. n° 1 ), au premier chef de l'eucharistie, qu'il célèbre avec toute l'Eglise dans sa communauté locale ou les diverses assemblées ecclésiales (cf. n° précédent).

 

La participation à l'eucharistie des chrétiens divorcés et remariés ou des autres chrétiens qui peuvent en être exclus (cf. n° 1) doit être régie par l’« économie » de la miséricorde, sans juridisme mais au nom même de l'Evangile de la miséricorde qui appelle à la réconciliation.

Aujourd'hui comme hier, l'eucharistie doit lentement conduire le chrétien à l'expérience mystérieuse de l'Esprit. Tandis qu'elle comporte donc pour lui l'exigence de rechercher l'authenticité et la vérité de la célébration, cette liberté de 1'eucharistie inclut le droit à la recherche liturgique, destinée à expérimenter des formes et expressions nouvelles au contact des forces vives de la culture et de l'art. Cette recherche demeure soumise à la structure et aux équilibres spécifiques de la tradition eucharistique. C'est pourquoi les chrétiens sont en droit d'attendre en ce domaine la collaboration des ministres qui ont une responsabilité originale, notamment dans la liturgie chrétienne.

 

15. TOUS LES CHRÉTIENS ONT LA LIBERTÉ DE PRIER.

 

Le premier lieu de la prière chrétienne est l'eucharistie de la communauté. Cependant cette priorité, loin de les exclure, appelle et requiert d'autres réalisations de célébrations et de multiples possibilités pour la prière des chrétiens.

Pour garantir l'exercice de cette liberté de la prière profonde, les chrétiens sont en droit d'attendre de leurs communautés une grande diversité d’expressions et le respect des cheminements personnels de la prière.

Les baptisés doivent pouvoir disposer d'espaces de respiration spirituelle et de silence, et de diverses méthodes d'accès à la prière personnelle. Ces méthodes seront toutes à relativiser et ne devront en aucune circonstance faire appel à des conditionnements sociologiques ou psychologiques abusifs.

 

En toute hypothèse, il est reconnu au chrétien la liberté de laisser 1'Esprit lui inspirer sa prière comme il veut, où il veut, quand il veut.

 

Premiers signataires

 

Gérard Bessière, Hugues Cousin, Patrick Jacquemont, Robert Jorens, Jean-Pierre Jossua, Bernard Lauret, Hervé Legrand, Henri Péninou, Michel Pinchon, Jacques Pohier, Bernard Quelquejeu, Bernard Rey, Hyacinthe Vulliez.

 

 

Toute correspondance à propos de ce manifeste est à expédier à B. Quelquejeu, 20, rue des Tanneries -75013 Paris.

 



[1] Ce manifeste a été publié la première fois dans “Le Monde » du 22 mars 1975 et sous la forme d’une brochure disponible chez Michel Pinchon, Gouville, 27400 DAMVILLE. La rédaction de ce manifeste a été améliorée grâce aux suggestions reçues par les premiers signataires. Cette version améliorée du manifeste, complétée par des commentaires et des considérants destinés à en fournir les attendus philosophiques et théologiques, à en fonder les diverses affirmations et à en éclairer la portée, a été publiée en 1976 par les éditions du Seuil sous le titre « Le Manifeste de la Liberté Chrétienne, Texte et Commentaires » et sous la signature de huit des premiers signataires, Gérard Bessière, Patrick Jacquemont, Robert Jorens, Jean-Pierre Jossua, Henri Péninou, Michel Pinchon, Bernard Quelquejeu, Hyacinthe Vulliez. Le texte du manifeste ici reproduit est le texte amélioré et publié par les éditions du Seuil. 

 

[2] Les premiers signataires de ce manifeste sont Gérard Bessière, Hugues Cousin, Patrick Jacquemont, Robert Jorens, Jean-Pierre Jossua, Bernard Lauret, Hervé Legrand, Henri Péninou, Michel Pinchon, Jacques Pohier, Bernard Quelquejeu, Bernard Rey, Hyacinthe Vulliez.

 

[3] Le plan des quinze numéros qui composent le corps du manifeste peut être présenté comme suit :

Les trois premiers numéros posent les bases : droit radical d’appartenance ecclésiale pour les baptisés fidèles (n°1), leur égale dignité (2), leur liberté foncière dans l’esprit (3).

Les numéros quatre à sept détaillent les libertés selon les diverses dimensions de la vie : existence publique et privée (4), recherche morale (5), pratique politique (6), vie culturelle (7).

Les numéros huit à douze passent en revue les droits des chrétiens dans l’exercice de leur vie de foi : liberté d’une confession de foi intelligible et fidèle (8), garantie pour l’activité théologique (9), refus des hypocrisies (10), droit au dissentiment (11), liberté du témoignage de la foi (12).

Les trois derniers abordent les autres actes spécifiques de la vie chrétienne : communautés diversifiées (13), célébrations eucharistiques (14), enfin prière (15).

20:43 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Voir pour croire ?

La foule demande un « signe » qu’elle puisse « voir » afin de « croire » : Notre-Seigneur ne peut pas répondre à une telle exigence qui confond le « signe » et la « preuve ». Certes les signes sont visibles, sans quoi ils ne pourraient rien signifier. Mais ils sont « signes » d’autre chose ; à travers leur apparaître sensible, ils parlent d’une réalité invisible. C’est pourquoi le signe doit être interprété ; il s’agit d’accéder au sens qu’il suggère, mais qui ne se donne pas avec l’évidence d’une « preuve ». La foule attend de Jésus qu’il accomplisse un miracle d’où il résulterait de manière évidente qu’il est le Messie. Or ce que Notre-Seigneur tente de dire sur son identité et sa mission ne peut s’inscrire dans l’ordre sensible : sa filiation divine et sa mission rédemptrice sont d’un autre ordre qui ne peut qu’être suggéré. D’ailleurs, si Jésus manifestait ostensiblement sa divinité, la foule n’aurait plus besoin de « croire » puisque son identité serait directement accessible.
L’« œuvre » que Jésus va accomplir est le salut de l’humanité ; mais cette œuvre s’accomplira sur la croix, signe levé qu’il s’agira d’interpréter : « Puisque le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu à travers les œuvres de la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation d’un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens » (1 Co 1, 21-23).
Ainsi donc la foule demande au signe ce qu’il ne peut donner ; et elle le demande afin de pouvoir faire l’économie du risque de la foi. La demande trahit en même temps une interprétation erronée du prodige de la manne, ou plutôt : l’absence d’interprétation de ce signe, qui est pris au premier degré, ou si l’on préfère : interprété de manière fondamentaliste. La manne était un annonce prophétique d’un autre pain, venant directement de Dieu : « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ». Or la foule demande la réitération quotidienne du signe, et non son accomplissement. Un signe n’a de valeur qu’en référence à ce qu’il signifie ; demander qu’il soit indéfiniment répété prouve qu’on n’a pas compris sa fonction. Jésus vient précisément de se soustraire à la foule après la multiplication des pains en raison de son incapacité à interpréter ce signe, qui était réduit à une manifestation de puissance. Dans le présent dialogue, Notre-Seigneur tente de rebondir sur l’interpellation qui lui est faite, pour conduire ses interlocuteurs sur le chemin de l’interprétation juste de la manne et de la multiplication des pains. Il refuse d’apparaître comme un nouveau Moïse car il est infiniment plus. La manne qui couvrait chaque jour le camp d’Israël durant sa traversée du désert, n’avait aucune vertu divine ; le prodige ne servait qu’à nourrir les corps et à prolonger cette vie terrestre. Mais il annonçait un autre pain : le « vrai pain venu du ciel », le pain par lequel Dieu donne part à sa propre vie, auquel Jésus s’identifie. Celui qui « vient à lui » par la foi sera pleinement rassasié, car en lui nous est offert en plénitude la réalisation de nos aspirations les plus profondes. Encore faut-il bien sûr que nous les réveillions au fond de nos cœurs encombrés et dispersés par tant de désirs éphémères - voire futiles - dont la mort nous séparera inexorablement. Il nous faut nous laisser « purifier dans le Sang de l’Agneau » pour pouvoir nous joindre à la « foule immense qui se tient debout devant le Trône et devant l’Agneau » : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, la brûlure du soleil ne les accablera plus, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7, 9.16-17).
Il est bon de réentendre l’exhortation de saint Paul qui nous invite à prendre conscience de la réalité nouvelle qui s’ouvre devant nous depuis la Pâque du Seigneur : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraitrez avec lui en pleine gloire » (Col 3, 1-4).

« Seigneur, réveille en nous le désir de sainteté, le désir de participer à ta vie dans l’Esprit, le désir de vivre dans la charité. Que nous ayons faim et soif de la justice qui vient de Dieu et qui nous rétablit à son image et à sa ressemblance. Cette justice que nous ne pouvons trouver qu’en toi, le Seigneur et le Sauveur de tous les hommes. »


Père Joseph-Marie.

19:14 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite, catholique |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |