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03/10/2006

Devenir prophètes d'un Dieu d'Amour et de Justice.

Le problème auquel devaient faire face les prophètes de ce temps était la fausse adoration du Dieu vrai.

La nouveauté radicale de leur message est que l'élection divine n'exclue pas la possibilité d'être rejeté. Les prêtres et le peuple pensaient avant eux que le pouvoir de Dieu était de leur côté et que Dieu se faisait le défenseur de leurs valeurs, de leurs intérêts et de leurs styles de vie.

Vivre avec Dieu signifie désormais, pour les prophètes, le chercher dans son coeur et vivre dans la droiture de Dieu en relation avec les autres (les humains et la terre). Alors le Dieu invisible devient visible à travers la création et les créatures.

Les temps sont graves. Le jugement de Dieu est comme suspendu au dessus d'Israël. En politique, en matière de finances ou de religion, on ne peut plus compter faire comme d'habitude. Les gens sentent qu'ils ont un certain " contrôle " sur Dieu (Amos 5,14 ; Michée 3,11 ; Isaïe 7,14).

Mais la manière dont Dieu voit le futur n'est pas la nôtre. Dieu interpelle notre présent et il n'y a pas de possibilité de fuir . Le choc d'une possible catastrophe est la manière dont Dieu use pour infliger une divine thérapie aux humains.

Le problème est présenté comme si les humains souffraient d'une forme d'amnésie (oubliant Dieu ou se détournant de lui) et de schizophrénie (en divisant sa vie : d'un côté la religion de l'autre la vie socio-économique). La seule manière de soigner ces maladies est un acte chirurgical radical : terrifier le peuple avec un verdict de mort.

En tant que messager de Dieu, le prophète a pour fonction de rendre efficace, dans le présent, le choc eschatologique que prépare Dieu pour le futur afin qu'Israël retrouve son identité et sa vocation et ainsi repasse de la mort à la vie.

Pour le prophète la pauvreté et l'injustice qui existent de son temps ne sont pas normales ; elles sont vues comme le résultat de l'orgueil de certains au détriment de la majorité des autres, réduits à la misère.

Dieu a créé le monde pour tous et veut que tous partagent ; quelque chose doit être dit et fait pour rétablir cette vérité . Il doit y avoir une conversion, un changement assez radical de style de vie qui ne soit plus celui de l'urbain prospère mais plutôt celui du nomade vivant de manière précaire dans le désert, la place où Dieu a d'abord fait alliance avec son peuple.

Le message du prophète c'est qu'il faut chercher Dieu (sortir de l'amnésie) et pratiquer la justice (sortir de la schizophrénie), mais aussi qu'il faut développer une plus grande perception spirituelle (de l'attention, du discernement et de la disponibilité par rapport à Dieu) et une sensibilité morale (sensibilité à l'injustice et à l'iniquité qui sont contraires au projet de Dieu ; solidarité à avoir avec le peuple de Dieu tout entier et pas seulement avec l'élite).

Se retourner vers Dieu , ce qui semble presque impossible (comment peut-on accepter de changer de style de vie ?) , requiert une ouverture aux dons de Dieu, car Dieu est un dieu qui prend soin de nous, un Dieu de compassion. C'est pourquoi les prophètes ne sont pas des personnes du désespoir mais de l'espérance.

Faire justice aux pauvres (à tout le peuple) est la condition pour bénéficier de la justice de la part de Dieu.

 Les prophètes sont des " révolutionnaires sociaux " parce qu'ils sont fondamentalement des " conservateurs religieux ".

Bruno LEROY.

19:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans COMBAT SPIRITUEL. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Vivre en cohérence avec sa Foi.

L’évangéliste avait précisé que « Jésus durcit sa face pour faire route vers Jérusalem » (Lc 9, 51). La remontrance que Notre-Seigneur vient d’adresser aux disciples qui voulaient détruire par le feu le village Samaritain ayant refusé l’hospitalité à leur Maître, prouve que le « durcissement » dont il est question ne concerne pas la relation de Jésus aux hommes, pour le salut desquels il s’apprête précisément à entrer dans sa Passion. Les dialogues avec trois disciples potentiels, rassemblés par Saint Luc en une seule péricope, vont nous permettre de mieux comprendre en quel sens le compagnon de Jésus est appelé à « durcir sa face ».
« Je te suivrai partout où tu iras » : cet homme a perçu ce qui constitue l’essence de l’attitude du disciple : suivre le Maître avec une disponibilité inconditionnelle. Cependant, ce Rabbi n’est pas comme les autres : banni de sa patrie, repoussé par les Samaritains, soupçonné par ses coreligionnaires, il « passe au milieu de ses détracteurs et va son chemin » (cf. Lc 4, 30), qui le conduira bientôt au Golgotha. Devenir disciple d’un tel Maître mérite réflexion : on ne s’engage pas à la légère à la suite d’un Rabbi qui s’est mis tous les responsables religieux à dos. Même les renards ou les oiseaux, qui comptent parmi les animaux les plus prudents, se réservent un lieu de repli où ils pourront se mettre à l’abri. Tel n’est pas le cas de Jésus « qui n’a pas d’endroit où reposer la tête » - entendons : qui ne dispose à proprement parler d’aucun lieu de refuge, si ce n’est le Cœur du Père qu’il rejoint dans la prière. Tout comme son Maître, le disciple n’appartient plus à ce monde (cf. Jn 17, 14), car sa patrie n’est pas sur terre mais au ciel. Aussi demeure-t-il en errance tant qu’il n’a pas rejoint sa demeure d’éternité. Avons-nous accepté cette pauvreté radicale ? Sommes-nous disposés à adopter ce statut de pèlerin permanent, consentant par avance à tous les risques d’exclusion au nom de l’Evangile que comporte cet état ?
L’inconnu dont l’intervention occupe la première partie de notre péricope, avait pris l’initiative de la demande. C’est bien ainsi que les choses se passaient dans la tradition juive, mais la pratique de Jésus est tout autre ; contrairement aux Rabbis de l’époque, c’est lui qui choisit ceux qu’il appelle à le suivre : « Il appela ceux qu’il voulait » (Mc 3, 14).
Le second personnage - que cette fois Jésus prend l’initiative d’appeler à sa suite - demande un délai pour enterrer son père. En Israël, l’obligation de rendre les honneurs d’une sépulture à ses parents, prime sur toutes les autres obligations légales ; la requête semble donc tout à fait justifiée. Pourtant, l’appel ne souffre aucun délai : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu ». La rupture entre le monde ancien où règne la mort, et le Royaume de la vie que Jésus vient inaugurer de la part de Dieu, est totale. Le disciple doit faire un choix radical, manifestant ainsi qu’il est lui-même né à la vie nouvelle, par la foi en celui qui par sa mort nous délivre de la mort, et par sa résurrection, nous ouvre à la vie divine. S’il est vrai que « celui qui croit en Jésus, même s’il meurt, vivra ; et que tout homme qui vit et qui croit en lui ne mourra jamais » (Jn 11, 26), il est clair que l’unique urgence est « d’annoncer le règne de Dieu » à ceux qui sont confrontés au drame de la mort physique, comme à ceux qui sont dans les filets de la mort spirituelle, c'est-à-dire dans le péché.
Il est difficile de savoir si le troisième personnage prend l’initiative de présenter sa candidature - comme le premier - ou s’il répond à un appel de Jésus que l’évangéliste n’a pas mentionné. Quoi qu’il en soit, il reconnait Jésus comme « Seigneur » et se déclare prêt à le suivre, sous-entendu inconditionnellement. Il demande simplement, comme Elisée à Elie, de pouvoir « faire ses adieux aux gens de sa maison » (cf. 1 R 19, 20s). La réponse de Jésus dépasse l’exigence d’Elie, qui avait attendu le retour d’Elisée. La mission du Fils de l’homme ne souffre d’aucun préalable ; elle n’est conditionnée par rien : autant dire qu’elle est une priorité absolue, qui l’emporte même sur les règles élémentaires de convivialité humaine. Une telle radicalité dans le détachement, ne se justifie que par l’urgence d’annoncer le Royaume qui vient ; bien plus : qui est déjà là dans la personne de Jésus. Lorsque l’espérance nous ouvre les yeux sur le monde nouveau qui surgit là où est semé l’Evangile, comment ne pas garder nos regards fixés sur l’avenir que Dieu ouvre devant nous ? « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Col 3, 1-4).

« Seigneur, à la lecture de ta Parole, je me rends compte combien je suis tiède, et comme je suis loin de répondre aux exigences que tu poses à tes disciples ! Ouvre mes yeux sur la radicale nouveauté introduite dans le monde par ta venue, et fais moi réévaluer mon existence quotidienne à la lumière de ta présence, afin que je puisse vivre en cohérence avec la foi que je professe. »


Père Joseph-Marie

19:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

NE VOUS LAISSEZ PLUS ÉCRASER.

Cette terrible histoire est peut-être la vôtre. Un homme va se faire écraser par les autres. Votre vie est si souvent écrasée par d’autres personnes. Dans le cadre de votre travail, suite à un drame familial, à cause de vos enfants difficiles. Il est malheureusement facile de constater que vos circonstances présentes vous écrasent complètement, elles sont trop lourdes pour vous ; que ce qui se passe à l’intérieur de vous, vos soucis, vos tracas, vos angoisses, vos craintes, vous écrasent littéralement. Bref, l’officier de ce récit d’hier, c’est vous aujourd’hui !  Lui va mourir, mais vous, vous allez vivre !

Il est intéressant de noter pourquoi cet homme va mourir écrasé, et ainsi éviter de commettre les mêmes erreurs que lui. Lui n’a pas cru Dieu. Il est évident que votre foi dans les promesses de Dieu vous dégagera de toutes formes d’oppression. Ne vous contentez pas de savoir cela, vivez-le !

Ensuite il a confondu les genres ; il n’a vu en Élisée qu'un prophète comme un autre, rien de plus ! Dieu utilise des moyens faibles pour atteindre ses objectifs dans votre vie ; cet homme va donc passer de manière catastrophique à côté du plan de Dieu pour sa vie. Aujourd’hui ces quelques lignes sont le faible moyen que Dieu va utiliser pour que vous en finissiez avec tout ce qui vous écrase.

Enfin, il était l’officier principal du roi, celui sur lequel le roi se reposait ; il n’a pas voulu perdre la face ; il s’est cru plus intelligent et plus sage, bien au-dessus des histoires du prophète. Bref, il avait le droit de penser ainsi, mais il en est mort. Ayons l’humilité, quand le Seigneur s’adresse clairement à nous, de croire simplement qu’il sait mieux que nous comment faire pour nous bénir, nous délivrer et nous sauver de tout ce qui nous écrase.

Une prière pour aujourd’hui

Seigneur Jésus, tu sais tout ce qui écrase ma vie, tout ce qui est si lourd pour moi, cet emploi du temps dément, ces responsabilités impossibles, ce chef qui me fait peur, ces collègues qui ne m’aiment pas, etc. Je viens tout te confier et m’abandonner entre tes mains. Ce qui m’écrase et qui voudrait finir par me tuer, je l’abandonne à tes pieds, Jésus. Amen

Samuel Foucart

09:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Étrange clair de Lune.

Il n'y a pas si longtemps de cela, avant la généralisation de l'éclairage électrique, les agriculteurs comptaient sur le clair de Lune pour mener à bien leurs moissons d'automne. Avec tout ce qui arrivait à maturité simultanément, il était hors de question d'arrêter le travail au coucher du Soleil. Dans ces circonstances, une brillante pleine Lune était une précieuse alliée. C'était ce qu'on appelait alors, et encore aujourd'hui, " la lune des moissons ".

http://www.cidehom.com/science_at_nasa.php?_a_id=258


À l'aube des planètes
Grâce à l'instrument Visir installé sur le VLT de l'Observatoire Austral Européen, une équipe de chercheurs majoritairement français est parvenue à mettre en évidence un disque protoplanétaire autour d'une jeune étoile.


http://www.cidehom.com/astronomie.php?_a_id=350


Les plus belles images

Le microquasar du cour est enfant de bohème

http://www.cidehom.com/apod.php?_date=061003


La victoire en roulant

http://www.cidehom.com/apod.php?_date=061002


Le Lion, le crane et le visage

http://www.cidehom.com/apod.php?_date=060926


Galaxies sens dessus dessous

http://www.cidehom.com/apod.php?_date=060929


Soyez les premiers à annoncer ces nouvelles à vos amis en leur faisant suivre ce message !

http://www.cidehom.com

09:50 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans ADOS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Qui sont les chrétiens spirituels ?


C'est une tentation permanente, surtout chez ceux qui insistent sur le sérieux de la vie chrétienne, de faire un tri entre les chrétiens et de distinguer les " spirituels " des autres. Robert Somerville, qui a longtemps été le directeur de l'Ecole Pastorale, essaie de prévenir ce danger dans cette étude principalement centrée sur les écrits de l'apôtre Paul.

Il n'est pas rare d'entendre, dans nos Eglises, des jugements sur le degré de "spiritualité" des chrétiens. "Celui-ci est vraiment spirituel. Mais celui-là non". On établit donc une distinction entre deux catégories de chrétiens: les "spirituels" et les autres, généralement qualifiés de "charnels". J'aimerais poser quelques questions à ce sujet. Le Nouveau Testament nous autorise-t-il à faire une telle distinction? Sur quels passages se base-t-on pour cela? Quels sont les critères qui permettent de reconnaître qu'un chrétien est spirituel ou non?

L'adjectif "pneumatikos" (spirituel), s'appliquant à des personnes, n'apparaît que rarement dans le Nouveau Testament . Sur les 21 cas où ce terme est employé (toujours dans des épîtres, dont près de la moitié dans 1 Corinthiens), c'est seulement à trois reprises que ce terme caractérise des personnes : deux fois dans 1 Corinthiens (2.15 et 3.1) et une dans Galates (6.1). Dans les autres cas, il s'agit des biens spirituels (Ep 1.3, Ro 15.27), ou des choses spirituelles (1 Co 2.13, 10.3), des dons spirituels (1 Co 12.1, 14.1), de la sagesse spirituelle (Co 1.9), de la maison spirituelle qu'est l'Eglise ( 1 Pi 2.5), etc.

Des chrétiens fiers d'être spirituels

Il vaut la peine de se poser la question: pourquoi l'apôtre Paul donne-t-il tant de place à ce mot dans l'épître aux Corinthiens et si peu dans ses autres lettres? La raison reconnue par les commentateurs est qu'il s'agit là d'un mot qui faisait partie du vocabulaire religieux des Corinthiens, mais qui était utilisé par eux dans un sens que l'apôtre jugeait dangereux et qu'il devait donc chercher à corriger.

En effet, ce que les chrétiens de Corinthe entendaient par "spirituel" était bien plus influencé par la pensée païenne dominante, celle de l'hellénisme, que par l'Evangile. Les "spirituels" étaient selon eux des hommes ayant atteint un niveau supérieur de connaissance, une sagesse divine réservée à ceux qui, grâce à un initiation ou une illumination, s'étaient affranchis des servitudes du monde matériel corrompu et participaient déjà de la nature céleste. On peut remarquer à ce sujet l'emploi de l'adverbe "déjà" au chapitre 4, verset 8 et la manière dont Paul se moque de leur façon de se glorifier dans tout ce passage. Ils se voient déjà arrivés, "parfaits". Ils sont des super-chrétiens. Ils recherchent la confirmation de ce sujet de fierté dans des expériences mystiques, surnaturelles en particulier dans le culte. D'où leur attirance vers le don des langues plutôt que vers les autres dons. Cela leur permet de se vanter de leur supériorité (4.6, 4.18, 5.2) malgré les exemples d'immoralité qu'on rencontre chez eux (5.6). Peu importe à leurs yeux. Ils sont libres ("tout est permis"); puisque le monde matériel est de toute façon mauvais, l'usage qu'ils font de leur corps n'a rien à voir avec leur vie spirituelle. Les lois morales de la Bible ne sont contraignantes que pour les gens simples, immatures. Eux peuvent jouir de leur liberté, sans se soucier des autres.

Convaincus de leur supériorité "spirituelle", ils considèrent que la prédication de Paul centrée sur l'événement historique de la croix de Jésus-Christ révèle une sagesse élémentaire. Ils ont, eux, dépassé ce stade dans leur recherche de la sagesse et de la connaissance. A leurs yeux, Paul n'est pas réellement spirituel. Il néglige le niveau supérieur, qui donne accès à la connaissance de Dieu grâce à une initiation et des exercices "spirituels", sans passer par le Christ crucifié et ressuscité. Ils ne croient pas au message de la résurrection (chapitre 15): le corps n'ayant aucune valeur, ce qui lui arrive est sans importance. Comme ils ont déjà atteint le stade d'une existence angélique, l'espérance de la résurrection ne les intéresse pas. L'édification de l'Eglise ne les préoccupe pas non plus, d'où leur comportement lors de la Cène (11.20-22) et le peu de cas qu'ils font du risque d'être une occasion de chute pour les faibles (8.9-13, 10.32-33).

Il est clair qu'aux yeux de Paul, de tels chrétiens, qui se vantent d'être spirituels, ne le sont pas en réalité. Bien que ce ne soit pas son vocabulaire habituel, Paul reprend ce terme "spirituel", qu'ils affectionnent, pour corriger leurs déviations.

Spirituels ou psychiques (1 Corinthiens 2)

Dans deux des trois cas où Paul applique l'adjectif "pneumatikos" à des humains, il est vraisemblable qu'il s'en sert pour désigner les croyants sans distinction. Au chapitre 2, verset 15, il oppose l'homme spirituel à l'homme "psychique". Segond a traduit ce mot par "animal"; la Colombe par "naturel"; la T.O.B, "l'homme laissé à sa seule nature", le Français courant "l'homme qui ne compte que sur ses facultés naturelles"; la Bible du Semeur "l'homme réduit à ses seules forces".

Bien que la compréhension de ce passage soit difficile et ait donné lieu à des interprétation différentes (1), il me semble qu'ici Paul parle des païens, des incroyants, de ceux qui n'ont pas cru à l'Evangile et qui ont "l'esprit du monde" (v.12), mais non le Saint-Esprit. Ils se vantent de leur sagesse, mais en réalité ils ne peuvent pas connaître les choses de Dieu. Aucune technique religieuse ou" spirituelle" ne peut donner la vraie connaissance de Dieu. Seul le Saint-Esprit peut nous faire connaître Dieu. Or, pour l'apôtre Paul, comme pour le reste du Nouveau Testament, le Saint-Esprit est donné à tous ceux qui, ayant entendu l'Evangile du Christ crucifié, le reçoivent par la foi ( Rom 8.15-16,1 Cor 3.16, 12.3, 12.7,12.13, Gal 3.2, Eph 1.13, etc.). L'homme spirituel n'est donc pas ici un chrétien supérieur, qui aurait gravi un degré de plus dans la connaissance de Dieu, mais tout chrétien né de l'Esprit, qui bénéficie des dons de la grâce de Dieu (le salut d'abord, la vie nouvelle, puis les "charismes"). Il convient de noter ici le parallèle entre le "nous" du verset 12 (ce que Dieu nous a donné par grâce) et le "vous" des versets 4 à 8 du premier chapitre de l'épître où Paul parle de "la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Christ, vous avez été enrichis en lui en toute parole et en toute connaissance"). Ces mots s'adressent à l'ensemble des chrétiens de Corinthe et non à une élite de "spirituels". Il est donc exclu qu'au chapitre 2, il les range parmi les "psychiques", qui ont reçu l'esprit du monde et non l'Esprit de Dieu (et dont les "princes de ce siècles" mentionnés aux vv. 6 et 8, sont un exemple frappant). Sinon, comment l'apôtre aurait-il pu les décrire, sans se contredire, comme "ceux qui ont été sanctifiés" (1.2) et leur dire:"Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu (6.11), ou encore: "Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu et vous n'êtes pas à vous-mêmes. car vous avez été rachetés à un grand prix" (6.19-20)? Ainsi donc, lorsque Paul parle de l'"homme psychique" ou "naturel", en 2.14, il ne vise pas des chrétiens ignorants ou infidèles, mais les incroyants, ceux qui n'ont pas cru à l'Evangile du crucifié et n'ont pas reçu le don du Saint-Esprit .

De la même façon, il y a tout lieu de penser que, dans Ga 6.1, Paul pense à l'ensemble des chrétiens des Eglises de Galatie lorsqu'il écrit: "Vous qui êtes spirituels". L'épître est adressée aux Eglises, à tous leurs membres, et non à des chrétiens de niveau supérieur.

Spirituels ou charnels

Mais n'en va-t-il pas autrement des chrétiens de Corinthe à qui Paul adresse des reproches au début du chapitre 3 ? Là, il semble bien faire une distinction entre deux sortes de chrétiens: ceux qui sont spirituels et ceux qui, comme les Corinthiens, sont charnels. Il exprime en effet le regret de ne pas pouvoir leur parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, de petits enfants en Christ.

A première vue, l'apôtre refuse ici la qualification de "spirituels" à certains chrétiens. Mais à y regarder de plus près, il ne met pas en doute le fait qu'ils ont reçu l'Esprit. A plusieurs reprises dans l'épître, Paul tient pour acquis que les chrétiens de Corinthe à qui il écrit ont reçu le Saint-Esprit (3.16, 6.11, 6.19, 12.3, 12.13). Il peut le dire, bien qu'ils se comportent encore comme des païens, des hommes dont les pensées et le comportement restent davantage influencés par l'esprit du monde que par l'Esprit de Dieu. A cause de cela, il ne peut pas leur parler comme à des spirituels, alors qu'il devrait pouvoir le faire puisqu'ils ont reçu le Saint-Esprit . Il s'attriste de constater qu'ils ne tirent pas les conséquence de leur statut en Christ. Il leur dit en quelque sorte: " Vous avez reçu l'Esprit (vous êtes donc des spirituels), eh bien, conduisez-vous comme tels!".

L'opposition ici n'est plus entre spirituel et "psychique", mais entre spirituel et "charnel", ou entre petit enfant et adulte. Il est clair que le petit enfant est déjà né! Mais ses parents ont parfois des raisons de s'inquiéter en voyant qu'il ne grandit pas, qu'il ne progresse pas, n'apprend pas à marcher, à parler, à lire, à jouer avec les autres, etc. Que des croyants convertis restent encore "charnels", c'est-à-dire davantage soumis à leurs propres raisonnements, à leurs propres volontés, à leurs propres désirs qu'à ceux de Dieu est une évidence. Toutes les exhortations du Nouveau Testament qui invitent les chrétiens à se laisser instruire par Dieu, à changer de comportement, à progresser dans la foi et dans l'amour, nous montrent que ce que nous constatons dans nos Eglises existait déjà dans les Eglises du premier siècle. Tous les pasteurs, je pense, peuvent, comme Paul, regretter que tel ou tel disciple de Jésus ne progresse pas et parfois même régresse, en retombant dans des habitudes dont on le croyait libéré et qui n'honorent certes pas le Seigneur.

Tous les chrétiens ne progressent pas au même rythme. La chose essentielle, bien entendu, est de partir, de se convertir, de se remettre au Seigneur Jésus pour le suivre et le servir. C'est là le changement décisif, produit par l'action du Saint-Esprit (1 Co 12.3), mais qui doit être suivi de bien d'autres changements. L'homme nouveau (ou la nouvelle nature) doit "se renouveler en vue d'une pleine connaissance selon l'image de celui qui l'a créée" (Col 3.10). Le rôle des conducteurs de l'Eglise et surtout des pasteurs-enseignants (mais aussi d'autres frères et sœurs dans la foi), est d'"avertir et d'instruire tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout homme parfait (ou: accompli, ayant atteint la pleine maturité) en Christ" (Col 2.28). Pour cela, il faut commencer par un enseignement élémentaire, puis avancer vers une connaissance plus approfondie de la Parole de Dieu, une meilleure compréhension de sa grâce et de sa volonté, une mentalité nouvelle, libérée des influences du "monde" et permettant de voir toutes choses dans une lumière nouvelle, celle de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ (Rom 12.2). Cela implique, tout au long du chemin, des changements, des repentances, des renoncements à des manières de penser ou d'agir qui sont incompatibles avec l'appartenance à Christ. On ne peut que reconnaître que tous les chrétiens ne se trouvent pas, à un moment donné, aussi avancés dans la marche vers la maturité chrétienne.

En ce sens, on peut dire que certains sont plus "spirituels" que d'autres. A plusieurs reprises, il nous est dit que tel ou tel croyant est "rempli du Saint-Esprit", soit à un moment donné, en vue d'une action particulière (Ac 4.8, 13.9), soit de manière habituelle (Ac 6.3, 6.5, 11.24). Mais cela n'est pas le cas de tous les chrétiens à tout moment. Sinon, Paul ne prendrait pas la peine d'écrire:"Soyez remplis de l'Esprit" (Ep 5.18).

Parallèlement, Paul s'inquiète de voir les Galates en danger de "finir par la chair" après avoir" commencé par l'Esprit" (3.3). C'est pourquoi il les exhorte par ces mots:"Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit" ou comme traduit la Bible du Semeur:"Puisque l'Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite" (5.25). Il reconnaît par ailleurs que les chrétiens eux-mêmes peuvent attrister le Saint-Esprit Ep 4.30) ou même l'éteindre (1 Th 5.19).

On peut à cet égard faire un parallèle entre les termes "spirituels" et "saints". Tous les chrétiens sont saints, puisqu'ils appartiennent à Dieu et qu'ils sont été sanctifiés. Paul peut donc écrire "aux saints" qui sont à Philippes ou à Colosses ou "à ceux qui ont été sanctifiés en Christ-Jésus" à Corinthe. Tous les chrétiens sont sanctifiés en Christ, mais tous sont appelés à progresser dans la sanctification, même si certains sont plus avancés que les autres. Mais nulle part, le Nouveau Testament ne fige cette différence, en distinguant deux catégories de chrétiens, les chrétiens supérieurs, qui sont pleinement saints et "spirituels, et ceux qui ne le sont qu'à moitié. Même les plus avancés ont encore besoin de progresser. Tous sont saints, mais aucun n'a encore atteint le but.

Une distinction à faire avec prudence

Je crois qu'il y a de réels dangers à vouloir étiqueter les chrétiens d'une Eglise et à les ranger dans deux catégories bien distinctes: les spirituels et les charnels. Et cela, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, il n'est pas sage de s'appuyer sur un texte isolé (celui de 1 Co 3) pour établir une distinction permanente entre chrétiens. Répétons-le: si Paul a recours ici (et dans ce seul cas) à l'adjectif "spirituel" c'est en fonction de la situation particulière des Corinthiens, qui s'attribuaient cette qualité pour s'en glorifier. L'apôtre cherche à démonter les prétentions des soi-disant "spirituels" de Corinthe.

Ensuite, dans toute ses épîtres, Paul se garde bien de cloisonner l'Eglise, de la séparer en catégories plus ou moins proches de Dieu. Il lutte contre l'esprit de clan, contre toute prétention à une supériorité "spirituelle", contre l'orgueil qui se permet de juger et de mépriser les autres. Il n'établit pas de hiérarchie entre les chrétiens. Il ne connaît pas de super-chrétiens. Redisons-le: ses épîtres sont adressées à tous les chrétiens d'une Eglise, il les tient tous pour des frères en Christ, il reconnaît qu'ils ont tous part au Saint-Esprit.

En troisième lieu, la vie spirituelle n'est pas statique. Elle est une marche avec Christ, une croissance. Un instantané ne peut en donner qu'une image imparfaite. La vraie question n'est pas tant:"Quel niveau ai-je atteint?", mais: "Suis-je en marche ou arrêté?". Il faut donc veiller à ne pas porter un jugement définitif sur des personnes qui sont en évolution, en les enfermant dans des catégories figées. Les termes d'enfant et d'adulte évitent plus facilement cet écueil, puisqu'ils évoquent l'idée de croissance.

En outre, il est bon de se poser la question:"A partir de quel niveau de sainteté, de piété, de fidélité pratique peut-on dire que quelqu'un est vraiment spirituel? Sommes-nous sûrs de l'être nous-mêmes? Sans doute, si "spirituel" veut dire simplement "conduit par l'Esprit", nous pouvons avoir l'assurance que le Saint-Esprit nous conduit. Mais "nous bronchons tous" dit Jacques (3.2) et Jean renchérit:"Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous" (1 Jn 1.8). Autrement dit, aucun de nous ne peut affirmer avec une pleine assurance qu'il se laisse toujours conduire par l'Esprit et qu'il ne reste plus rien d'humain ou de charnel dans ses pensées et son comportement. La grande faiblesse des Corinthiens est précisément de se proclamer "spirituels", de s'enorgueillir. Etablir une, classification, une sorte de hiérarchie parmi les chrétiens (les spirituels et le non-spirituels, les saints et les moins saints, les bons et les mauvais), c'est s'exposer au danger de pharisaïsme.

Quels critères ?

De plus, il faut s'interroger sur les critères qui pourraient nous permettre de distinguer les chrétiens spirituels des chrétiens charnels, les adultes des petits enfants. Je crains que très souvent les critères que nous utilisons ne soient pas les mêmes que ceux que nous indique le Nouveau Testament.

Je puis me tromper, mais il me semble que, parmi les critères le plus souvent évoqués pour juger si un croyant est "spirituel" ou non, on peut citer la piété, l'engagement dans l'Eglise, le zèle, les dons spirituels, le comportement moral, la connaissance de la Parole de Dieu. Je suis bien d'accord pour dire qu'on peut s'attendre à ce qu'un chrétien adulte, conduit par l'Esprit fasse preuve d'une grande fidélité dans tous ces domaines. Mais nous pouvons aussi porter des jugements contestables en nous fiant trop exclusivement à de tels critères. Nous ne connaissons que très imparfaitement ce qui se passe dans le cœur des humains. Nous risquons de juger selon les apparences, à la manière des pharisiens.

Prenons par exemple, la piété. Il ne fait pas de doute qu'un chrétien conduit par l'Esprit aura une vie de prière, tant personnelle que communautaire, forte et persévérante. L'Esprit nous pousse à prier, à louer Dieu, à intercéder pour les autres. Mais à quoi se juge l'authenticité de la prière? Jésus nous met en garde contre le danger de juger selon ce que l'on voit ou que l'on entend. Ceux qui prient le mieux ne sont pas forcément ceux qu'on entend le plus prier. Le vraie prière, dit le Seigneur, n'est pas celle qui s'affiche, mais celle qui est cachée:"Entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret" (Mt 6.6). J'ai plusieurs fois été irrité d'entendre dire d'un frère qu'il ne prie pas assez, sans savoir ce qui se passe dans le secret de sa chambre. Jésus nous dit aussi que la prière ne se mesure pas en quantité. Ce n'est pas forcément en priant longtemps et beaucoup que l'on prie mieux (Mt 6.7-8). Attention à ne pas porter de jugement sur la piété des autres en se fondant sur la longueur ou la beauté de ses prières. La plupart des prières que Jésus a exaucées, dans l'Evangile, étaient brèves, l'exemple-type étant simplement:" Aie pitié de moi" et, parmi les modèles de prières d'intercession, on peut citer celle de Marie:"Ils n'ont plus de vin" (Jn2.2) ou celle des sœurs de Lazare:"Celui que tu aimes est malade" (Jn 11.3). Il m'est arrivé, au cours de mon ministère, de découvrir un jour que tel frère ou telle sœur avait un merveilleux ministère d'intercession. mais il ou elle l'exerçait dans une discrétion telle que tous ou presque l'ignoraient.

D'autre part, la piété, les actes religieux ne sont qu'un aspect de la marche avec le Christ. Il est important de ne pas confondre "religieux" et "spirituel". Jésus reproche aux pharisiens de prendre prétextes de leurs devoirs religieux pour ne pas aimer leur prochain en action et en vérité (Mt 12.9-13, 15.1-9, etc.). Les prophètes de l'Ancien Testament tenaient souvent le même langage, allant jusqu'à affirmer que prières et sacrifices sont en horreur à Dieu s'ils ne sont pas accompagnés de justice et de miséricorde envers les hommes ( Es 1.10-17, Amos 5-22-24, etc.). Il est parfois plus spirituel de prendre un balai ou de faire la vaisselle que de prier.

Le zèle et l'engagement dans l'Eglise sont aussi pour beaucoup un critère décisif. Là encore, il est certain que le Saint-Esprit rassemble les chrétiens pour qu'ils forment une communauté et il demande à chacun d'eux de "mettre au service des autres le don qu'il a reçu". Celui qui se tient à l'écart de l'assemblée, qui n'y vient qu'en passager ou en spectateur quand cela lui chante, qui ne donne que le minimum de temps ou d'argent à son Eglise ne fait certes pas preuve de maturité spirituelle. Il n'est d'aucune utilité pour les autres et s'affaiblit lui-même. Mais ce n'est pas non plus toujours celui qui consacre le plus de temps à l'Eglise qui sert le mieux le Seigneur. On peut s'engager à fond dans son Eglise pour de mauvaises raisons: pour se convaincre qu'on est un meilleur chrétien que les autres, parce que cela nous donne un certain prestige, sinon un pouvoir, pour que Dieu nous aime davantage, parce que rien d'autre ne nous intéresse. D'autre part, le service du Seigneur ne se limite pas à l'Eglise locale, même si c'est là son premier terrain d'application. Il arrive que Dieu confie à des chrétiens, membres d'Eglise, des responsabilités qui les obligent à être parfois absents de leur communauté. Cela peut présenter des dangers; il y a un équilibre à trouver. Mais il est injuste de reprocher à un frère ou une sœur d'accepter des engagements dans une oeuvre autre que son Eglise locale, s'il s'agit pour lui de répondre à un appel de Dieu. Ne vaut-il pas mieux le considérer, à l'exemple d'un missionnaire, comme un envoyé de l'Eglise pour qui on prie? Un chrétien conduit par l'Esprit doit être à la disposition de son Seigneur, pas nécessairement de son pasteur. De la même façon, la mère de famille , qui a plusieurs enfants en bas âge, sera moins disponible pour le service de l'Eglise que la plupart des chrétiens; Le temps et les soins qu'elle donne à ses enfants ne font-ils pas aussi partie de son engagement chrétien?

La manifestation des dons spirituels (ou de certains d'entre eux) est aux yeux de plusieurs, un bon critère de spiritualité. "S'il a reçu ce charisme, c'est sûrement qu'il est en communion profonde avec le Seigneur". Les chrétiens de Corinthe attachaient surtout de l'importance au parler en langues: un charisme dont l'origine surnaturelle était évidente et qui les désignaient à leurs yeux comme des chrétiens supérieurs. Pour l'apôtre Paul, le parler en langues est bien un don du Saint-Esprit. Il ne doit donc pas être méprisé, mais il ne justifie aucun sentiment de supériorité. Paul insiste aussi sur le fait que l'Esprit distribue ses dons à chacun en particulier, comme il veut: 1 Cor 12.11). Les dons sont un effet de la libre grâce de Dieu (comme l'indique le terme "charisme") et non une récompense pour une vie spirituelle de qualité supérieure. En outre, ce qui compte, c'est la manière dont on met en oeuvre le don reçu. Il doit servir à l'utilité commune (1 Cor 12.7) et à l'édification de la communauté (1 Cor 14.12). Or, celui qui parle en langue s'édifie lui-même plutôt que l'Eglise. Enfin, l'apôtre nous demande de ne pas mépriser ceux dont les dons sont les moins évidents ou les moins glorieux, mais au contraire de les entourer de plus d'honneur (1 Co12.22-25). Les charismes ne doivent en aucun cas devenir une source de rivalité et de division dans l'Eglise. Celui qui a reçu un don et qui l'exerce pour sa propre gloire ou pour dominer les autres n'est pas spirituel, quel que soit le don qu'il a reçu.

Je pourrais également mentionner parmi les critères de "spiritualité" les connaissances biblique, la bonne doctrine ou la rectitude théologique. Paul nous met en garde contre la connaissance lorsqu'elle devient un motif de s'enorgueillir (1 Co 8.1). Par ailleurs, il ne s'inquiète pas des différences d'opinion qui existent dans l'Eglise sur des questions qui ne sont pas d'importance capitale (Rom 14, Phi 3.15-16). Mais d'autres vérités lui apparaissent tellement essentielles qu'à ses yeux, ceux qui les rejettent ne peuvent être inspirés par le Saint-Esprit. C'est le cas de la confession "Jésus est Seigneur" (1 Cor 12.3; voir aussi 1 Jn 2.22) et de la prédication de l'Evangile du salut par grâce (Gal 1.8-9 et toute l'épître). De son côté, Jean déclare que "tout esprit qui confesse Jésus venu en chair est de Dieu et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu" (1 Jn 4.2-3). Mais ces vérités fondamentales ne sont-elles pas ce que croient tous les chrétiens? Leur confession n'est-elle pas demandée à tout baptisé?

Puisque l'emploi de l'adjectif "spirituel", surtout en parlant des chrétiens, se trouve principalement dans la première lettre aux Corinthiens, on me permettra de me référer à cette épître pour essayer de discerner à quoi on peut reconnaître qu'un chrétien est conduit par le Saint-Esprit dans sa marche vers la maturité. Je répète que tous les critères que j'ai mentionnés plus haut donnent des indications utiles, mais relatives, et doivent donc être utilisés avec beaucoup de prudence, surtout s'il s'agit de faire une distinction entre des croyants qui, les uns comme les autres, appartiennent à Jésus-Christ.

L'humilité

On ne peut manquer d'être frappé par l'insistance avec laquelle l'apôtre Paul met ses frères en garde contre la tentation de s'enorgueillir, de se vanter d'être de super-chrétiens (comme les Corinthiens). C'est cette prétention (et certes pas le Saint-Esprit) qui les conduit à proclamer:" Moi, je suis de Paul ou de Pierre, etc."), à quoi Paul répond:"Que personne ne mette sa gloire dans les hommes" (3.21). Son souci, c'est que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu (1.29). Tous nos dons, tous nos progrès nous les devons à la grâce de Dieu:" Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?" (4.7). Dans Ph 3.4-9, l'apôtre explique comment il a lui-même traduit cette découverte de la grâce dans sa propre vie: "Ce qui était pour moi un gain, je l'ai considéré comme une perte à cause du Christ". En cela, il est en plein accord avec le Seigneur Jésus qui a sévèrement averti "ceux qui se persuadent d'être justes et qui méprisent les autres" en affirmant: "Celui qui s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera élevé" (Luc18.9-14) et avec d'autres apôtres, comme Jacques et Pierre, qui tous deux citent le proverbe:"Dieu résiste aux orgueilleux et il fait grâce aux humbles" (Jac 4.6, 1 Pi 5.5). Au chapitre 14 de sa lettre aux Romains, Paul pose des questions qui s'adressent aux chrétiens d'aujourd'hui autant qu'à ceux d'autrefois:" Qui es-tu, toi qui juges un serviteurs d'autrui? (v. 4), "Mais toi, pourquoi juges-tu ton frères? ou toi pourquoi méprises-tu ton frère? Nous comparaîtrons-tous devant le tribunal de Dieu." Aux Galates ("Vous qui êtes spirituels"), il écrit:"Si quelqu'un pense être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'illusionne lui-même. Que chacun examine son oeuvre propre, et alors, il trouvera en lui seul, et non dans les autres, le sujet de se glorifier". "Les autres" sont ceux qui sont surpris en quelque faute et que nous serions donc tenté de qualifier de chrétiens non spirituels.

Tous ces passages nous donnent une des caractéristiques d'une spiritualité authentique: l'humilité, la libération du besoin de nous faire valoir, de nous convaincre de notre propre justice, de notre haute valeur spirituelle, tout spécialement en jugeant les autres pour démontrer notre supériorité. Une phrase de Luther me parait tout à fait pertinente ici, même si on peut la juger excessive:" Le propre de l'homme charnel est de se croire spirituel et de se plaire; le propre de l'homme spirituel est de se croire charnel et de se déplaire". Il va de soi que celui qui a compris que l'orgueil est l'ennemi n° 1 de la vie spirituelle fera preuve de beaucoup d'humilité et de prudence en portant un jugement sur les autres, donc en cherchant à les classer en "charnels" ou "spirituels".

L'amour

Pour l'apôtre Paul, le test de l'authenticité de la foi se trouve moins dans ce qu'on peut appeler la vie religieuse ou la piété que dans le comportement quotidien des croyants. Dans ses exhortations aux chrétiens, il se préoccupe principalement de la manière dont ils vivent concrètement leur foi, non seulement dans l'Eglise, mais dans tous les domaines de la vie et principalement dans les rapports qu'ils ont les uns avec les autres. Une conduite qui bafoue la volonté de Dieu, qui se résume dans le commandement d'aimer, met en question la réalité de la foi de celui qui se comporte ainsi. L'esprit de division des Corinthiens révèle qu'ils sont encore des enfants en Christ (3.1ss); des dérapages de caractère sexuel obligent l'apôtre non seulement à reprendre ses correspondant (ch. 6), mais à prendre des mesures disciplinaires (ch. 5 ), l'égoïsme et le mépris des plus faibles détruisent la communion entre frères (chapitres 8, 10 et 11). Le même accent se retrouve dans les autres épîtres, où les exhortations apostoliques portent surtout sur la mise en pratique de l'amour que le Seigneur a commandé à ses disciples (Rom, chapitres12 à 14, Eph 4.1 à 6.9, Phi 2.1-18, Col, chapitres 3 et 4, etc.). Aux Galates, il rappelle que la vie nouvelle des croyants, la liberté que le Christ leur a accordée se voit à l'amour qu'ils ont les uns pour les autres et par lequel ils se font serviteurs les uns des autres (5.13). C'est en portant le fruit de l'Esprit, qui est l'amour et tout ce que l'amour produit dans une vie, qu'un chrétien témoigne qu'il est bien né de l'Esprit, qu'il est donc spirituel.

Cela correspond parfaitement à l'enseignement du Seigneur Jésus. "C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez" (Mat 7.20), "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jean 13.35).

L'amour que demande le Seigneur ne peut se limiter à un sentiment, à une vague bienveillance. Il doit se traduire par des actes. L'apôtre Jean le rappelle:"N'aimons pas en parole; ni avec la langue, mais en action et en vérité(1 Jean 3.18). Tout le Nouveau Testament, pour nous aider à comprendre ce qu'aimer veut dire, utilise des verbes actifs: accueillir, servir, pardonner, se soumettre, encourager, supporter, faire du bien, etc.

Le texte sans doute le plus décisif à ce sujet est le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens. C'est en quelque sorte la clef de voûte de toute l'épître. Les chrétiens de Corinthe, enclins à se dire spirituels et fiers de l'être, croyaient pouvoir s'appuyer sur des manifestations spectaculaires de l'Esprit pour étayer leurs prétentions. Paul leur répond que toutes les manifestations qu'on est porté à dire spirituelles n'ont aucune valeur si l'amour n'est pas là. Le don des langues, la connaissance, la prophétie, le dévouement, le martyre même ne valent rien sans amour. L'amour ne se voit pas tant à l'extraordinaire, qu'à l'ordinaire de la vie. En effet, la description de cet amour que fait ensuite l'apôtre s'applique aux relations ordinaires et quotidiennes que l'on peut avoir avec les autres. Cela inclut la patience, l'esprit de service, l'humilité, le désintéressement, la maîtrise de soi, la vérité, le pardon, la confiance, l'espérance.

Voilà ce qui caractérise un chrétien "spirituel".

Dans un langage différent, un petit chœur, inspiré du psaume 15, résume bien l'essentiel de ce qui caractérise le chrétien "spirituel":

Seigneur, qui entrera dans le sanctuaire pour t'adorer?

Celui qui a les mains lavées, le cœur purifié, (voir 1 Co 6.11)

qui n'a pas de vanité (voir 1 Co 1.29)

et qui sait aimer (voir 1 Co 13)



Robert Somerville  

05:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/10/2006

NOTRE DAME...

Notre-Dame du Grand Large.

Sous son voile les yeux baissés,
Elle tisse les mots secrets,
Les mots que l’amour en silence,
Pose dans son cœur ; elle danse.

Parfois derrière la croisée,
Sa silhouette un peu penchée,
Chante en brodant, bouche fermée,
Pour les enfants du monde entier.

Seule loin de tout rivage, dans la pluie, dans les orages,
A Notre-Dame du Grand Large
Seule au milieu des nuages, des cocotiers, des coquillages,
A Notre-Dame du Grand Large, Notre-Dame du Grand Large …

Au creux de l’Océan indien,
Sous la toison des tamarins,
Elle s’éveille doucement,
Dans le balancement du vent.

 

 
 

Daniel Facérias
« La Carmélite », extrait de l’album « Jean de la Croix »

21:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

NOS ANGES GARDIENS.



C'est une vérité de foi que les Anges, tout bienheureux qu'ils sont, reçoivent une mission de Dieu auprès des hommes; les paroles de Notre-Seigneur, l'enseignement des Docteurs et des Saints, l'autorité de l'Église, ne nous permettent pas d'en douter. Si les démons, en légions innombrables, rôdent autour de nous comme des lions prêts à nous dévorer, selon la parole de saint Pierre, il est consolant pour nous de songer que Dieu nous a donné des défenseurs plus nombreux et plus puissants que les démons.

C'est au plus tard dès sa naissance que tout homme venant au monde est confié à la garde d'un esprit céleste; les païens, les hérétiques, les pécheurs eux-mêmes, ne sont pas privés de ce bienfait de Dieu. Il est même certain que divers personnages, en raison de leur situation, comme les rois, les pontifes, ou en raison des vues spéciales de Dieu sur eux, comme nombre de saints, ont parfois plusieurs Anges gardiens. Il semble indubitable que non seulement les individus, mais les sociétés et les institutions, sont confiées aussi spécialement à la garde des Anges; l'Église, les royaumes, les provinces, les diocèses, les paroisses, les familles, les ordres religieux, les communautés, ont leurs angéliques protecteurs.

Les Anges nous préservent d'une foule de maux et de dangers, ils éloignent de nous les occasions du péché; ils nous inspirent de saintes pensées et nous portent à la vertu, nous soutiennent dans les tentations, nous fortifient dans nos faiblesses, nous animent dans nos découragements, nous consolent dans nos afflictions. Ils combattent avec nous contre le démon et nous prémunissent contre ses pièges; si nous tombons, par fragilité ou par malice, ils nous relève par le remords, par les pensées de la foi, par la crainte des jugements de Dieu, et nous procurent divers moyens de conversion: ils portent nos bonnes oeuvres et nos prières à Dieu, réparent nos fautes, intercèdent pour nous auprès de la divine miséricorde, suspendent la vengeance céleste au-dessus de nos têtes; enfin ils nous éclairent et nous soutiennent dans la maladie et à l'heure de la mort, nous assistent au jugement de Dieu, visitent les âmes du purgatoire.

Saint Bernard résume nos devoirs en trois mots: "Quel respect, quel amour, quelle confiance de notre part ne méritent pas les anges! Respect pour leur présence, amour à cause de leur bienveillance, confiance en leur protection." Ajoutons un quatrième devoir, la docilité à leur bonnes inspirations.


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

20:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

« Ses armées, serviteurs de son désir » (Ps 102,21)

Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Ezéchiel I, 7 (trad. SC 352, p 71-73 rev)

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Les anges descendent vers ceux qui sont à sauver. « Les anges montaient et descendaient au-dessus du Fils de l'homme » (Jn 1,51) ; et « ils s'approchèrent de lui et ils le servaient » (Mt 4,11). Or les anges descendent parce que le Christ était descendu le premier ; ils craignaient de descendre avant que l'ait ordonné le Seigneur des puissances célestes et de toutes choses (Col 1,16). Mais quand ils ont vu le Prince de l'armée céleste demeurer sur la terre, alors, par cette voie ouverte, ils sont sortis à la suite de leur Seigneur, obéissant à la volonté de celui qui les a répartis comme gardiens de ceux qui croient en son nom.

 Toi, hier, tu étais sous la dépendance du démon, aujourd'hui, tu es sous celle d'un ange. « Gardez-vous, dit le Seigneur, de mépriser aucun de ces petits » qui sont dans l'Eglise, « car en vérité je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est dans les cieux ». Les anges se vouent à ton salut, ils se sont déclarés au service du Fils de Dieu, et ils disent entre eux : « Si lui il est descendu dans un corps, s'il s'est revêtu d'une chair mortelle, s'il a supporté la croix, s'il est mort pour tous les hommes, pourquoi nous reposer, nous, pourquoi nous épargner ? Allons, tous les anges, descendons du ciel ! » C'est pourquoi quand le Christ est né, il y avait « une multitude de l'armée céleste louant et glorifiant Dieu » (Lc 2,13).

Source : Évangile au quotidien.

20:30 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LES SAINTS ANGES GARDIENS.

« Qui donc est le plus grand dans le Royaume des Cieux ? ». La question des disciples dit beaucoup de l’idée qu’ils ont du Royaume que Jésus est venu annoncer. Ils semblent d’abord avoir bien perçu qu’ils ont un statut particulier, qui leur permet de s’approcher du maître et de lui poser des questions en particulier. Ils ne sont pas comme les autres. Ils sont peut être plus grands que les autres. La question est donc pour eux de savoir qui est plus grand, et au nom de quoi.

Jésus n’entre pas dans cette discussion erronée, il répond par un geste, en plaçant un enfant au milieu d’eux. L’acte est symbolique, mais il est surtout efficace. Il montre l’attitude médiocre qui est la nôtre : sans cesse à nous regarder les uns les autres, à nous comparer, et bientôt à nous jalouser. Ce que Jésus attend, c’est que nous regardions ensemble dans la même direction. Plutôt que comparer nos tailles, découvrir la grandeur à laquelle nous sommes appelés.

Si Jésus nous donne en exemple un enfant, ce n’est pas pour exalter l’idée d’une perfection passée, d’une innocence innée à retrouver, ni pour nous infantiliser. Sainte Thérèse, fêtée le 1er octobre, l’a bien rappelé. L’enfant ne représente pas un paradis perdu mais la nouveauté, il incarne l’avenir, il est celui qui vient. L’enfant est le monde nouveau qui doit advenir et devant lequel le monde ancien doit s’effacer.

Cela ne va pas sans résistance malheureusement. En effet, la nouveauté que Jésus désigne ne se fabrique pas, elle ne se construit pas, elle s’accueille : « celui qui accueillera un enfant », celui-ci connaîtra la joie d’appartenir au Royaume.

Ainsi les adultes que nous sommes n’ont pas tellement à se construire par rapport aux autres ou par rapport à leur rêves, mais nous avons à travailler sur nous-mêmes pour devenir l’enfant que Jésus désigne, pour prendre possession de la filiation dont nous fait grâce le Père des Cieux. Nous avons à accueillir l’autre, qui a pour nous le visage de Jésus lui-même. C'est-à-dire non seulement apprendre à nous tenir sans cesse dans une joyeuse et reconnaissante dépendance vis-à-vis de notre Père des Cieux, mais permettre aux autres d’être eux-mêmes fils dans le Fils en les reconnaissant comme tels et en les y encourageant.

L’enfant placé par Jésus au milieu de nous est donc un exemple de simplicité. Une simplicité qui sait reconnaître les choses pour ce qu’elles sont, sa dépendance pour ce qu’elle est, ses frères pour ce qu’ils sont appelés à devenir. Une simplicité angélique.

Nos anges gardiens sont en effet déjà totalement dans la logique de la nouveauté du Royaume. Ils sont continuellement devant la face de Dieu, rappelle Jésus. Preuve de leur grandeur, certes, et donc de la nôtre, qui recevons l’aide de telles créatures. C’est leur mouvement ascendant vers le Père qui nous indique la route, leur secours quotidien qui nous garde de nous perdre.

Demandons leur, à eux et à la « petite » Thérèse, de nous apprendre à louer pour les dons de sa grâce. Sans doute est-ce une porte d’entrée aisée vers l’attitude d’enfant que Jésus voudrait pour nous. Qu’ils nous apprennent à quitter le mode des comparatifs pour entrer dans le monde du superlatif de l’amour de Dieu, qui est sans égal, qui est le seul qui puisse nous combler, pour que nous puissions accueillir pleinement la grâce d’être fils de Dieu.


Frère Dominique

20:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

L'altération des sentiments un risque pour la Foi.

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Ce dont nous avons le plus à nous garder, ce n'est pas tant de l'affaiblissement de notre foi en Dieu, que du changement de nos sentiments chrétiens. " Prenez donc garde en votre esprit, et ne soyez pas infidèles. " L'altération des sentiments a de terribles effets.

L'ennemi trouve là une brèche par laquelle il pénètre dans notre âme et la détourne de Dieu.

 Il y a des sentiments que nous ne devons jamais tolérer, car ils nous détourneraient de la foi en Dieu, et nous pousseraient à mettre notre confiance dans la puissance et dans la sagesse humaines.

Méfiez-vous des " soucis de ce monde ", car ce sont eux qui produisent de l'amertume.

Il est extraordinaire de constater le pouvoir qu'ont les petits problèmes de l'existence pour nous éloigner de Dieu.

Refusez de vous laisser submerger par les soucis de la vie.

Autre chose encore qui nous éloigne de Dieu: le désir de nous justifier. Saint-Augustin priait ainsi: " O Seigneur délivre-moi du désir de vouloir toujours me justifier! " Ce sentiment détruit la foi en Dieu. " Il faut que je m'explique. Il faut qu'on arrive à me comprendre ", voilà notre désir.

Notre Seigneur n'a jamais tenté de " s'expliquer ", il laissait les erreurs se corriger d'elles-mêmes.

Quand nous nous apercevons que la vie spirituelle de ceux qui nous entourent ne fait pas de progrès, et que nous laissons cette constatation tourner à la critique, nous nous coupons de Dieu. Car Dieu ne nous a pas donné le discernement pour que nous jugions notre frère, mais pour que nous intercédions en sa faveur.
 

Bruno LEROY.

12:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CONSEILS SPIRITUELS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |