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25/08/2006

CRITIQUE DU LÉGALISME.

Jésus explicite devant la foule la critique du légalisme, qu’il vient de formuler implicitement en ramenant ses contradicteurs au cœur de la Loi, c'est-à-dire au précepte de la charité. Les scribes et les pharisiens ont reçu mission d’enseigner et d’interpréter la Thora ; aussi le peuple est-il invité à les écouter et à mettre en pratique « ce qu’ils peuvent dire ». Mais là s’arrête leur ministère, qui se trouve hélas tronqué d’une dimension essentielle, à savoir le témoignage de vie, car « ils disent et ne font pas ».
Puisqu’ils « disent » ce qu’il convient de faire, il est inutile que Notre-Seigneur répète leurs enseignements. Il va plutôt souligner « ce qu’ils ne font pas », ou plutôt ce qui dans leur agir, est en contradiction avec ce qu’ils disent. Cette pédagogie n’a pas pour but de déconsidérer les scribes et les pharisiens aux yeux du peuple, mais Jésus entend dénoncer l’hypocrisie qui menace tout croyant, quelle que soit sa place dans la hiérarchie religieuse : tous nous sommes plus ou moins compromis dans des attitudes de duplicité qui sont autant de trahisons de l’Alliance. De plus, l’exhortation de Jésus a le mérite d’arracher un certain nombre de masques hideux dont nous avons recouvert le visage du Seigneur.
Nous apprenons ainsi que Dieu ne « charge pas de pesants fardeaux sur nos épaules » ; c’est plutôt lui qui vient porter avec nous le joug du péché et son cortège de conséquences, afin que nous ne fléchissions pas sous son poids et ne sombrions pas dans le désespoir. C’est cette attitude de compassion active à l’égard de nos frères éprouvés que Notre-Seigneur attend de chacun d’entre nous, à commencer par les responsables de la communauté qui devraient donne l’exemple. Or « ils ne veulent pas remuer du doigt les fardeaux dont ils chargent les gens ». Ils sont donc coupables d’une double faute : ils présentent les préceptes comme un fardeau, alors qu’ils sont en réalité un don précieux de Dieu, nous permettant de demeurer dans son amitié et de jouir de son aide ; et par l’indifférence qu’ils manifestent à l’égard de leur prochain, ils n’encouragent pas le peuple à interpréter la Loi en termes d’une initiative compatissante de Dieu.
Nous apprenons également que Dieu ne se donne pas en spectacle ; c’est l’amour qu’il désire, et non les honneurs mondains. La véritable gloire, celle qui vient de Dieu et qui lui revient, resplendira bientôt sur le visage de Jésus crucifié. Au sommet de son immolation, l’Agneau immolé nous révèle la sagesse de Dieu, qui tranche radicalement sur la vaine gloire de ce monde. Dieu n’est pas en quête d’établir ou de sauvegarder sa réputation ; il ne brigue pas les titres ronflants dont les pharisiens et les scribes se montrent si avides. Ce qu’il désire, c’est que ses enfants le reconnaissent pour ce qu’il veut être pour eux : un Père, leur unique Père, celui « dont découle toute paternité, au ciel et sur la terre » (Ep 3, 15). Nul ne peut cependant accueillir ce mystère, sans avoir ouvert son cœur à celui qui est venu nous révéler le Nom et le visage de Dieu : son Fils unique, Jésus le Messie, qui est désormais l’unique Maître, le seul Rabbi.
Nous apprenons enfin que Dieu ne commande pas comme un Souverain hautain, mais qu’il ne craint pas de s’abaisser pour servir ceux qu’il aime comme ses enfants. Là encore les scribes et les pharisiens nous servent de contre-exemples, eux dont l’attitude de suffisance contraste de manière saisissante avec les « mœurs de Dieu » que nous révèle Jésus : « Lui qui était dans la condition divine, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2, 6-8).
Telle est l’attitude que Notre-Seigneur attend de ses disciples, et tout particulièrement de ceux qu’il a établi pasteurs de son peuple : ils auront à cœur de témoigner, non seulement par leurs paroles mais par toute leur vie, du Dieu de tendresse et de compassion, qui révèle son visage de miséricorde à travers l’abaissement de son Fils, livré pour notre salut, ressuscité pour que nous puissions partager sa gloire.

« Seigneur qu’il est difficile de traverser ce monde sans succomber à ses séductions et sans tomber dans l’avidité de l’avoir, du pouvoir et de la gloire. Nos cœurs sont à ce point pervertis que - comme les scribes et les pharisiens - nous parvenons même à tirer de la vaine gloire du peu que nous faisons pour nos frères ou pour l’Eglise. Ouvre nos yeux Seigneur sur nos duplicités, nos hypocrisies, nos contre-témoignages ; unifie notre cœur et nos vies en toi afin que nous puissions marcher sur les chemins de l’Evangile dans la vie nouvelle de l’Esprit ».



Père Joseph-Marie

19:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LE REGARD DU COEUR.

Le regard en langage humain est l’expression la plus vivante des sentiments profonds de la personne (Cf. E. Levinas). Le regard humain s’origine dans le regard de Dieu, un regard dont la qualité est d’être éminemment poétique. Poétique selon la racine grecque du verbe créer, avec les spécifications qui s’y ajoutent : causer, faire devenir, donner la vie, inventer, imaginer, tenir grand compte de, faire avec art… La Révélation biblique est le fruit de ce premier regard, expression d’un étonnement poétique. Le regard de Dieu est saisi comme la manifestation de respect pour l’être humain, une marque de déférence en laquelle tout individu a « du prix à ses yeux » (Is 43, 4 ; 49, 16). En son origine, le regard de Dieu sur l’homme est fait d’étonnement et d’émerveillement « Dieu vit que cela était bon » (Gn 1, 31). Ce regard de l’artiste Divin est un regard créateur, un regard poétique, de l’aspect unique, de la valeur de chaque être humain… De dire d’André Frossard : « Dieu ne se sait compter que jusqu’à un ». À ses yeux, chacun se révèle comme une personne originale et irremplaçable…

L’Évangile souligne que tout se joue et se situe dans la manière de regarder. Il y a voir et voir. Dieu pose sur nous un regard d’amour qui ne juge pas et ne condamne pas. Tel est le regard de Jésus. Parce qu’il regarde l’homme avec amour, avec son cœur, son regard est capable de susciter la vie, de faire naître l’amour et de récréer l’homme. Il a suffi d’un regard d’amour pour que la Samaritaine reconnaisse son péché et que, de son cœur desséché, jaillisse le désir de Dieu, l’eau vive qui fait d’elle l’apôtre de son village (Jn 4, 1-42). Il a suffi d’un regard d’amour pour que Zachée, bouleversé dans son cœur, s’ouvre au partage et à l’espérance (Lc 19, 1-10). Il a suffi d’un regard d’amour pour que la femme adultère reçoive la lumière qui la relève, la libère du péché et de sa honte (Jn 8, 1-11). Il a suffi d’un regard d’amour pour que Marie-Madeleine renaisse à la tendresse et à l’amour vrai (Lc 7, 36-50). Il a suffi d’un regard pour que l’aveugle-né prenne sa vie en mains (Jn 9, 1-41). Il a suffit d’un regard pour que les disciples quittent tout et suivent Jésus (Jn 1, 35-48). Il a suffi d’un regard d’amour pour que Marie, Mère de Jésus devienne Mère de l’Église (Jn 19, 26-27). Il a suffi d’un regard pour que Pierre ose à nouveau dire au Seigneur : « Tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jn 21, 15-19).

Parce que Jésus regarde avec son cœur, il voit ce que personne ne peut voir. Dans la piécette de la veuve, il a reconnu la générosité d’un cœur qui aime Dieu plus que tout (Lc 21, 1-4). Dans le parfum de Marie-Madeleine, dans son geste de tendresse, il a saisi et pris la défense d’un grand amour (Lc 7, 36-49). Ainsi, Dieu et l’homme deviennent « entrailles de mère » d’abord par le regard. Le regard est la fenêtre du cœur. Par lui le cœur voit, s’éprend, s’émeut, s’ouvre ou se ferme. Le regard est premier et décisif. Il est créateur de vie ou destructeur d’espérance. Tout peut exister par un seul regard comme tout peut être détruit. Le regard est important. En hébreu, le même mot signifie le regard et la source. Le regard est la source de l’homme. Jésus dira : « L’œil est la lampe du corps » (Lc 11, 34), c'est-à-dire la source de la lumière. Par ce regard, l’homme se remplit de beauté ou de laideur, d’amour ou de haine. Le regard est vraiment une source pour l’homme et, par lui, l’homme peut être une source pour les autres.

Par le regard, nous avons le pouvoir de devenir « entrailles de mère » qui donnent la vie ou la refusent, la font naître ou avorter. Nous accueillons l’autre et le laissons entrer en nous par le regard avant même que nous lui avons ouvert les bras. Le prêtre et le Lévite ont vu l’homme étendu à terre avec le regard de la loi. Le Samaritain l’a vu avec le regard de la miséricorde, avec, dans son cœur, le regard de Dieu. Le miracle de la miséricorde s’est alors produit (Lc 10, 29-37). Se faire le prochain de Dieu ou de l’homme, c’est l’accueillir en notre cœur et avec notre cœur par le regard, un regard éclairé par l’Esprit jailli du cœur du Christ. Regarder avec le cœur, c’est découvrir en l’homme cet « essentiel invisible aux yeux », cette part de beauté, de noble, de pur, de bon qu’il y a en chaque être malgré des apparences contraires. C’est voir l’homme d’abord, et non son péché ou sa faiblesse. Regarder avec le cœur, c’est voir en chacun ce qu’il a de meilleur, ce en quoi il est « à l’image de Dieu ». Regard de miséricorde, né de l’amour, celui-ci est porteur de vie, créateur de vie, de joie et d’espérance. Il est capable de faire exister ce qui n’était pas et de donner vie à ce qui était mort.

Un petit conte d’Henri Nouwen, théologien hollandais, illustre admirablement ce que le regard du cœur est capable de réaliser. « Un jour, écrit-il, un sculpteur était en train de travailler un grand bloc de marbre. Un enfant le regardait et voyait des morceaux qui tombaient par terre. Ne comprenant pas, il s’en va. Au bout de quelques semaines, il repasse chez le sculpteur. Et voilà qu’à la place du bloc de marbre il aperçoit la statue d’un superbe lion. Tout surpris, il demande au sculpteur : comment as-tu su qu’il y avait un lion dans le marbre ? Parce que mon cœur savait qu’il y était, répondit le sculpteur ». N’est-ce pas le regard de Jésus ? Regarder l’autre avec le cœur comme le sculpteur, c’est lui permettre d’exister, c’est faire apparaître ce qu’il y a de meilleur en lui. En chacun de nous, en chaque homme, il y a un « lion », une « merveille » à découvrir ou à faire naître. Dieu sait dans son cœur qu’en tout homme, il y a un fils. Saurons-nous, en regardant cet homme, y reconnaître un frère à aimer et à faire exister selon l’admirable parabole de ce rabbin qui, pour mettre à l’épreuve ses disciples, leur posa un jour cette question : « - À votre avis, à quoi peut-on distinguer le jour de la nuit ? Comment peut-on reconnaître le moment où la nuit s’achève et où le jour commence ? – C’est dit l’un, quand on peut distinguer un chien d’un mouton. – Non ! dit le rabbin. – C’est, enchaîna un autre, quand on peut reconnaître la différence entre un figuier et un dattier. – Non ! dit le rabbin. – C’est peut être, se hasarda un troisième, quand on peut, à distance, différencier un homme d’une femme ? – Pas du tout ! répondit le rabbin. Puis il ajouta après un long moment de silence : Tant que tu n’as pas encore reconnu dans le visage de tout homme un frère à aimer, il fait encore nuit dans ton cœur. »

Bruno LEROY.

11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUES. | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/08/2006

ÉCRITURE...

Le travail d'écriture comme toute autre expression revient à s'approcher de la médiation poétique. Il s'agit de défaire les archétypes, les idées reçues, les mythes qui s'incarnent dans notre propre physiologie.

Notre travail libérateur de la méditation écrite nous met sur la voie de la déconstruction graduelle de notre dépendance par rapport a toutes les représentations du Conditionné.

Laisser couler spontanément vos images et vos sons a travers les expressions écrites en méditant tous les conditionnements. Alors on passe de l'ancienne réalité-fiction a une nouvelle mutation singulière de l'autre réalité.

Quand on a dépassé cette division et ces doubles registres de la réalité et de la fiction en vidant tous les contenus qui déterminent sa multiplication, une autre réalité-fiction voit le jour : la nouvelle incarnation.

Quand on traverse ce miroir du conditionné, la réalité devient la plénitude qui se déploie comme la Fleur de Narcisse au delà des li-mythes. C'est une autre réalité poétique.
Bruno LEROY.

21:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans RÉFLEXIONS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

23/08/2006

OSER S'ENGAGER.

Josué réunit toutes les tribus d'Israël à Sichem ; puis il appela les anciens d'Israël, avec les chefs, les juges et les commissaires ; ensemble ils se présentèrent devant Dieu.
Josué dit alors à tout le peuple : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël : Vos ancêtres habitaient au-delà de l'Euphrate depuis toujours, jusqu'à Térah, père d'Abraham et de Nahor, et ils servaient d'autres dieux. S'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l'Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit : « Plutôt mourir que d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés. Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c'est lui notre Dieu. »

Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d'avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Ep 5, 21-32
Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ; car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l'Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! si l'Église se soumet au Christ, qu'il en soit toujours de même pour les femmes à l'égard de leur mari.
Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. C'est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Jamais personne n'a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C'est ce que fait le Christ pour l'Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l'Écriture : A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l'Église.

Jn 6, 60-69
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Fiche de préparation

Fil rouge :

Se décider, s’engager… C’est un thème sur lesquels les lectures de ce dimanche pourraient bien attirer notre attention. Les tribus réunies par Josué à Sichem doivent se décider à servir Dieu ou les divinités païennes : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir ; les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur » (Cf. 1ère lecture). Le peuple d’Israël choisit finalement le Seigneur : « Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu ».
Dans l’évangile, les disciples de Jésus se trouvent scandalisés par la tournure que prennent les paroles du maître : « ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.’ Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu s’écrièrent : ‘Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !’ ». Eux aussi sont mis face à un choix radical : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Pierre, au nom des autres disciples, se décide pour le Christ : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Cf. Evangile)
Enfin, dans la deuxième lecture, saint Paul nous présente l’engagement irrévocable du Christ pour son Eglise comme un exemple pour les époux dans la décision amoureuse qu’ils se donnent l’un à l’autre : « Pour la femme, le mari est la tête, tout comme pour l’Eglise, le Christ est la tête, lui qui est el Sauveur de son corps… Si l’Eglise se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. Vous les hommes aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle… C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps. »


Actualisation :

En fin de compte, la question centrale posée par l’évangile ne porte pas tant sur ce que dit Jésus, mais sur ce qu’il est pour nous. Comme les disciples, nous sommes invités à nous positionner : Jésus est-il le Fils de Dieu ou bien un prédicateur comme tant d’autres ? Car ce qui a choqué la plupart des disciples ce n’est pas que Jésus prétende donner sa chair à manger - au sens propre du terme –. On ne peut les soupçonner d’une interprétation littérale aussi grossièrement matérielle. Ce qui les a heurtés c’est qu’il prétende être d’origine divine et se présente comme le don ultime et définitif de Dieu.
Est-ce que je considère Jésus comme le seul capable de répondre à ma soif de bonheur parce que je reconnais en lui la Parole divine de vie éternelle ? Etre chrétien, au fond, n’est-ce pas répondre chaque jour à cette question ? Mais Jésus nous avertit que cela demande de notre part un acte de foi. En effet, suivre Jésus est bien plus que le fruit d’une sympathie humaine : sur le chemin à sa suite, arrive pour tous un moment où l’humain ne suffit plus et où il est nécessaire de choisir de rester fidèle uniquement par foi.
Ainsi lu, le passage de saint Jean peut nous renvoyer à la scène du renouvellement de l’Alliance avec Dieu au terme de l’entrée en terre promise, juste avant que Josué ne meure après avoir accompli sa mission. La première lecture semble nous dire que ce qui compte le plus ce n’est pas d’avoir une terre où habiter mais de décider quel Dieu suivre et servir. Car notre véritable patrie c’est le Seigneur !
Nous pouvons ne pas avoir peur de nous engager à la suite de notre Dieu car, de même qu’il nous aimé le premier, il s’est engagé le premier en notre faveur et que si nous sommes fidèles, lui restera fidèle car il ne peut se renier lui-même. A Sichem, Dieu vient de donner la Terre Promise. Elle est là, devant les yeux du peuple hébreu. Dieu demande de se donner à lui après avoir donné ce qu’il avait promis. Il invite à demeurer fidèle après avoir manifesté combien lui s’est montré fidèle : « C'est le Seigneur notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte, cette maison d'esclavage ; c'est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru, chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés » (Cf. 1ère lecture).

Frère Elie



 

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TROUVER MON REFUGE EN TOI !

Jean est le seul évangéliste à nous parler de Nathanaël, encore nommé par la tradition Barthélémy. On sait qu’il est originaire de Cana, mais surtout qu’il a manifesté un franc scepticisme en apprenant l’origine de Jésus. Si certains d’entre nous connaissent un peu cet apôtre, nous connaissons tous sa réaction à l’annonce de Philippe : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». Cette expression ironique continue d’être employée, pour montrer que les apparences sont trompeuses.

Mais il ne faut pas être injuste avec Nathanaël. Devant une situation nouvelle (et aussi importante !), il a cherché à discerner selon les critères de la Bible. Il était connu en effet que le Messie ne viendrait pas de Nazareth. Or, malgré la certitude objective que pouvait lui apporter cette connaissance, Nathanaël a accepté d’aller se rendre compte par lui-même. Il a suivi Philippe. Ou plus exactement, pour reprendre les mots de saint Jean qui disent un itinéraire spirituel plus qu’un déplacement géographique : il vient à Jésus. Il va à la rencontre de son Seigneur.

Et Jésus s’en réjouit : « Voici un véritable fils d’Israël », c'est-à-dire : voici quelqu'un qui a grandi sous le regard de Dieu. Jésus ne fait pas la moindre allusion à la réaction première de Nathanaël, ce qui peut nous conduire à penser que sa célèbre réplique ne manifestait pas la résistance que nous croyons. Elle était le premier pas d’un itinéraire de conversion, un regard tourné vers le Ciel, une oreille ouverte à la Parole de Dieu. Nathanaël n’a pas peur de la vérité, il la cherche, il ose affronter en face les difficultés de la vie de foi.

Jésus, donc, se réjouit. « Voici un homme qui ne sait pas mentir ». Son amour de la vérité est de tous les instants et de toutes les situations ; il n’y fait aucune concession, son occupation et sa préoccupation ont toujours été de rester sous le regard de Dieu.

Cette recherche sans faille du Seigneur, cet amour indéfectible de la vérité, ne sont pourtant pas les qualités premières que l’évangéliste met en avant. Il nous donne d’abord en exemple la relation profonde et originale qui unit le disciple et le maître. Elle se manifeste à nous avec beaucoup de pudeur, par une simple allusion. Elle se manifeste à nous par une reconnaissance réciproque, celle de deux êtres qui se sont connus, qui se sont aimés, qui se sont cherchés. Jésus reconnaît le premier son disciple : « Voici un véritable fils d’Israël ». Le disciple, lui, est décontenancé. Il s’est tout de suite reconnu : « comment me connais-tu », lui a-t-il répliqué. Jésus lui donne alors discrètement un indice, il faut une allusion, il évoque un moment partagé : « quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». La réaction de Nathanaël est immédiate : « Rabbi, c’est toi le fils de Dieu », à son tour, il reconnaît le Seigneur. L’apôtre reconnaît celui qu’il a rencontré sous le figuier, c'est-à-dire celui qui s’est dévoilé à lui pendant sa méditation de l’Écriture.

Nous n’avons pas à en savoir plus, c’est leur histoire, leur secret. Mais nous n’avons pas besoin d’en savoir plus. Car notre cœur lui-même, qui a cherché le visage du Seigneur dans la méditation de l’évangile, vibre à ce témoignage. Il reconnaît lui aussi celui qui l’a touché, celui qui lui a parlé, celui qui le connaissait mieux que lui-même et lui a révélé son visage d’amour et de paix.

Si le temps estival est celui où nous disposons de davantage de temps pour la prière et l’écoute, il deviendra aussi celui où notre relation au Seigneur Jésus pourra être revivifiée, fortifiée. Seigneur, donne-nous la consolation de toujours trouver notre refuge en toi, de savoir plonger en toi notre âme, nos pensées, et notre corps aussi. Permet-nous de réapprendre à vivre chaque instant sous ton regard, à prendre toute décision dans ton amour, et à nous mettre en marche à ta suite, pour ta plus grande gloire.


Frère Dominique

21:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

BLESSÉS POUR UNE PARCELLE DE TERRES.

 

Trois hommes ont été blessés, un autre a disparu et une église est entièrement détruite dans un village du Pakistan. Des femmes et des enfants ont également été sauvagement frappés lors de deux attaques qui se sont déroulées à Mominpura Thaiki, dans la Province de Pendjab à l’est du Pakistan.

 

Le responsable de ces offensives, un certain Yacoob Maher, personnage influent d’un village voisin, a depuis été interpellé par la police. Depuis 6 ans, il menaçait les chrétiens de Mominpura Thaiki. Son but : les chasser et récupérer leurs terres.

La première agression a eu lieu le 7 août. Ce jour là, alors que la plupart des hommes étaient aux champs, l’église du village a été partiellement détruite par un tracteur. Trois hommes qui priaient à l’intérieur se sont échappés à temps, mais ils ont reçu des coups de hachettes et sont sérieusement blessés. Des femmes et des enfants traînés hors de leurs maisons, ont été battus et menacés.

La seconde attaque s’est déroulée quelques jours plus tard, le 12 août. Une trentaine de musulmans armés ont surgi. Ils ont fini de détruire l’église en lançant des grenades à l’intérieur. C’était le soir, vers 22 heures alors que les hommes chrétiens étaient partis pour une réunion de prière. Plusieurs femmes et enfants ont trouvé refuge chez leurs voisins musulmans du même village qui les ont défendus. Les autres ont à nouveau été molestés par les agresseurs. Un chrétien, Bashir Masih, sévèrement blessé, a disparu depuis ce jour.

Le village compte 500 habitants dont 55 familles chrétiennes et 12 familles musulmanes.

- Prions pour les habitants du village de Mominpura Thaiki.

- Prions pour Bashir Masih. S'il n'est pas mort, qu'il puisse rapidement retrouver sa famille.

- Prions pour Yacoob Maher et ses complices.

Bruno LEROY.
 


20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LIBERTÉ CHRÉTIENNE.

Dans le monde d'aujourd'hui, la « morale chrétienne », avec une nuance de mépris dans la prononciation, est souvent comprise comme une série d'interdits opposés à une véritable libération de l'homme.

La situation n'est pas nouvelle. Paul, semble-t-il, s'y était déjà affronté [au premier siècle après Jésus-Christ] [...] Évidemment, Paul choisit Dieu car, pour lui, Dieu libère. Il en a fait l'expérience personnelle. La Loi de l'Alliance ne s'oppose pas à la liberté, bien au contraire. « Vous n'avez pas reçu un esprit qui vous rende esclave et vous ramène à la peur » (Rm 8, 15). « Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 13). « Tout est permis » (1 Cor 10, 23). Cette liberté donnée par le Christ a une conséquence immédiate pour l'action morale : la reconnaissance pour les chrétiens du choix de la conscience.

La conscience

Elle est donc le critère dernier de la moralité d'un acte. Insistons : l'Église catholique a la réputation de dicter à ses fidèles ce qu'ils doivent penser ou faire. Or, même lorsqu'elle parle avec autorité, elle n'invite jamais à aller contre sa conscience. Personne n'a le droit, d'après les chrétiens, d'aller contre sa conscience - même pour faire plaisir au pape ! La revendication si moderne de la liberté de conscience est inscrite au coeur même de l'Évangile et de l'enseignement du Christ. « C'est par la médiation de sa conscience que l'homme perçoit les injonctions de la loi divine, c'est elle qu'il est tenu de suivre fidèlement en toutes ses activités pour parvenir à sa fin qui est Dieu. Il ne doit donc pas être contraint d'agir contre sa conscience. Mais il ne doit pas être empêché non plus d'agir selon sa conscience » (Vatican II - De la liberté religieuse - 3b).

Paul disait tout à l'heure « tout est permis ; si la conscience le dicte, cela devient même obligatoire ». Mais Paul ajoute : « Mais tout n'est pas profitable ». (1 Cor 10,23). Ce dernier propos laisse entrevoir la nature de la morale de Paul et du Christ : ce n'est pas tant une morale de commandement, qu'un appel à l'intelligence des situations, à la réflexion, pour agir aussi raisonnablement que possible en étant inspiré par l'Amour.

Une conscience intelligente

Ce mot raisonnable peut surprendre ainsi lié au mot conscience tant celui-ci aujourd'hui est employé pour évoquer la spontanéité d'une réponse subjective. Très souvent l'appel à la conscience est employé comme argument quand il n'y a plus d'argument raisonnable, ou comme excuse quand on a été vraiment déraisonnable : « d'accord, j'ai eu tort, mais j'ai fait cela en toute bonne conscience ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette « bonne » conscience et, en tout cas, les chrétiens ne croient pas à l'innocence de la conscience non réfléchie.

D'ailleurs Freud et Marx les rejoignent pour douter de cette « innocence ». Pour n'en citer qu'un, Marx (1858) explique que l'existence sociale forge une conscience spontanée qui peut justifier bien des choses : « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience ».

Bref, pour les chrétiens, comme pour les autres, une véritable conscience morale s'acquière. Et le premier « devoir » de l'homme moral, ou de la femme morale, n'est pas d'obéir à n'importe quel courant de pensée ou à sa spontanéité, mais de se former comme homme ou femme libre et responsable. Il s'agit à vrai dire d'une véritable naissance, d'une nouvelle création de soi-même. Naître à la conscience, ce n'est pas appliquer quelques recettes (même celle d'une recherche apparemment généreuse du bien de l'autre), c'est d'abord se trouver, s'accepter, prendre ses responsabilités, se situer dans la société.

La « conscience du Christ »

Pour éclairer cela d'un exemple, on peut dire que, pour les chrétiens, le Christ est un modèle de moralité. Les premiers chrétiens ont même retenu de lui cette phrase : « Qui d'entre vous me convaincra de péché ? » (Jn 8, 46). Cette absence du péché ne veut pas dire respect absolu de la Loi juive. Il ne la respecte pas dans sa lettre lorsqu'il viole le sabbat, refuse des prescriptions sur la pureté légale, etc. Il n'essaie pas non plus de plaire toujours, il est même quelquefois violent. Mais il possède cette conscience libre et courageuse qui permet de reconnaître en lui le respect d'autrui et la fidélité réelle au sens de la loi. « Celui qui violera l'un de ces moindres préceptes sera tenu pour le moindre dans le Royaume des cieux » (Mt 5, 19).

La formation de la conscience, la loi et l'interdit

Comment peut-on arriver à ce genre de liberté ? La Bible et la psychanalyse nous montrent l'importance de l'interdit pour structurer la personnalité, disons la conscience. Chacun connaît l'hypothèse freudienne selon laquelle l'enfant, se voyant interdire par son père la possession exclusive de sa mère, est obligé, petit à petit, de découvrir qu'il n'est pas sa mère et qu'en conséquence il doit l'appeler. De la rupture entre mère et enfant naît à la fois le sens de l'identité personnelle et le langage. Au-delà de ce schéma, on peut retenir que l'interdit crée la différence et permet à la liberté de chacun d'exister. Sans lui, il n'y aurait pas d'existence autonome et libre. Il n'y aurait pas non plus de relations entre les hommes. La conscience, elle-même, renforce le sens de l'identité personnelle dans la mesure où elle opère aussi comme une Loi... On peut affirmer que chacun dans sa vie passe de la Loi reçue - quelquefois difficilement - à la liberté. Les enfants, même éduqués dans l'atmosphère la plus libérale, recevront les non-commandements de leurs parents comme une loi et bâtiront leur liberté sur elle. A vrai dire, à l'heure actuelle, on pourrait soutenir que la « loi » existe plus que jamais et que notre société regorge de codes de la route et autres législations fiscales qui ont, à leur manière, un rôle structurant.

Se proclamer affranchi de la Loi, des lois... est une manière totalement irréaliste de s'exprimer. Il y a toujours un rapport entre liberté et lois. La vraie liberté consiste non à nier la loi mais à savoir l'intégrer et la dépasser éventuellement. C'est le rôle d'une conscience adulte. On peut pester contre le code de la route. Être libéré ne consiste pas à brûler les stop mais à savoir que le code a pour but le respect d'autrui. Être libéré c'est donc respecter l'autre même en l'absence de code.

Où est la loi ?

Dans un monde complexe comme le nôtre, la Loi est omniprésente et les lois sont nombreuses. Il est difficile de les connaître et de se laisser former par elles. Et c'est pourquoi, dans l'Église, il est traditionnel, pour former sa conscience, d'en appeler à ce que font les autres chrétiens ou ce qu'ils ont fait dans le passé. La discussion, la confrontation, l'échange sont une partie obligatoire de la formation d'une véritable conscience morale. Devant la nouveauté de la vie, si les principes restent les mêmes, les situations changent, mettent en cause d'autres éléments et jamais ne peuvent exister de réponses toutes faites.

Les critères d'une conscience formée

Celui qui peut, sans rougir, dire le pourquoi de ses choix moraux principaux, et cela parce qu'il a analysé la situation, mesuré les conséquences de ses actes et apprécié ses propres motivations, celui-là peut - si ses motivations sont inspirés par l'amour - commencer à se dire moral. Paul, dans son épître aux Corinthiens, donne une certaine mesure de critères d'appréciation des situations (Cor 12, 31 ; 13, 1-13). Mais on peut dire que l'Évangile est comme « truffé » de ces critères.

L'amour est facile à proclamer, mais on le reconnaîtra à ce que :
- on saura avoir besoin des autres,
- on respectera les petits et les méprisés de ce monde,
- on ne scandalisera pas les faibles,
- on se séparera de ce qui entraîne au mal,
- on ne considérera jamais quelqu'un comme définitivement perdu (cf Mt chapitre 18).

Ces critères d'une conscience qui s'est servie de la Loi pour se former et pour apprendre à aimer, montrent que la meilleure formation morale est, aux yeux des chrétiens, la rencontre et l'imitation de Jésus lui qui sut exprimer avec sa vie  « qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). [...]

Théo 1989, Ed. Droguet & Ardant / Fayard

09:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

22/08/2006

C'est comme si tout était neuf.

C'est comme si tout était neuf
Mon Dieu, c'est comme si tout était neuf,
Comme si tout commençait depuis ce matin.
C'est comme si tout commençait
depuis demain matin.
C'est comme si le monde sortait
de vos mains fraîches,
Comme si la création sortait toute fraîche
de vos divines mains.
Comme si la création coulait
Toute vive de vos mains.
Comme si le salut coulait
de vos mains fraîches,
Comme si la Rédemption
coulait toute vive de vos plaies.
Tout est neuf, mon Dieu.
Tout recommence, tout commence.
Tout est ouvert.
Le monde est jeune, le monde est neuf,
le monde est nouveau.
La création commence demain matin.

Charles Péguy
Ecrivain (1873-1914)
Extrait de oeuvres poétiques complètes (Gallimard)

21:08 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Prières. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

En souvenir du Frère Roger, colombe de la Paix.

Taizé : un nom qui chante en beaucoup de cœurs. En ce haut-lieu de la chrétienté, affluent constamment d'innombrables jeunes et de moins jeunes, venant de tous pays, confessions, croyances. Car Taizé n'est pas seulement un monastère « pas comme les autres », mais aussi un lieu de rencontres, de dialogue, de communauté, plus encore un lieu où renaît l'espoir, où souffle l'Esprit. Aujourd'hui encore, Taizé refuse de « s'installer » pour rester disponible aux appels de l'Esprit. Témoin spirituel, le frère Roger l'était incontestablement, mais il le disait avec insistance, il n'était pas seul. Son témoignage est celui de toute une communauté, car sans elle, affirmait-il, il ne serait rien. Ce jour, les nuages sont moins lumineux qu'autrefois, la mort vient de frapper le plus charismatique fondateur d'une communauté en recherche de paix universelle. Tous les hommes ayant prônés la fraternité entre les peuples sont morts assassinés. Est-ce un hasard de notre histoire ou un Témoignage dérangeant dans un monde violent ? Je pencherai pour la deuxième hypothèse. Certains et certaines diront que le monde est devenu fou. Malheureusement cela fait longtemps, trop longtemps que la folie exprimée par le meurtre emplie les pages de nos journaux. Trouver une explication rationnelle à ces phénomènes serait de l'ordre de l'utopie psychologique. La folie peut-elle s'expliquer par la raison ?
Frère Roger n'est plus sur cette terre. Il fut le Témoin d'un Dieu ne faisant aucune dichotomie entre les religions et les Hommes.Le plus grand Hommage que nous puissions lui rendre est de pardonner à la personne qui a mis une lame d'arrêt sur sa vie. Une existence vouée aux autres, aux jeunes et prioritairement à Dieu-Amour. Il nous reste la prière, cette oxygénation de l'âme qui nous permettra de reprendre confiance en un Dieu bien au-delà de nos ratiocinations purement humaines. L'Esprit souffle où il veut. Ce n'est pas à nous de juger ce meurtre pathologique commis dans un passage à l'acte. Frère Roger, l'aurait-il fait ? Ou aurait-il pardonné les coups de couteaux fatals qui achèvent une vie flamboyante en peu de temps. Oui, tout cela est bien triste. Il m'arrive de penser que nous marchons sur la tête. Les hommes de Paix dérangent une société où la violence est devenue une banalité. Un Témoin est un martyr qui donne sa pauvre existence à Dieu pour servir les hommes envers et contre tout. Taizé demeurera ce lieu de ressourcement où les êtres Humains chercheront la flamme de son Fondateur dans les yeux des autres. En ces instants de larmes, il nous reste la prière comme unique arme contre ce monde cruel où témoignent tant de chrétiens et chrétiennes pour que la paix du Christ règne en nos âmes.Être un authentique chrétien s'est toujours révélé dangereux à l'image du Christ crucifié pour avoir annoncé une société d'Amour. Que cela ne nous fasse point reculer mais, aller de l'avant pour vivre intégralement la Parole de Dieu, tel Frère Roger, notre exemple à jamais. Amen !
( article que j'avais écrit le jour même de sa mort ).

Bruno LEROY.

18:54 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

07/07/2006

LE REPOS.


LE REPOS.
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J’aime le repos, dit Dieu.

Vous vous faites mourir à travailler, vous faites du surtemps pour prendre des vacances.  Vous vous agitez, vous ruinez vos santés. Vous vous surmenez à travailler trente-cinq heures par semaine quand vos pères tenaient mieux le coup à soixante heures. Vous vous dépensez tant pour un surplus d’argent et de confort.  Vous vous tuez pour des babioles.
Dites-moi donc ce qui vous prend!

Moi, j’aime le repos, dit Dieu.

Je n’aime pas le paresseux.  Je le trouve simplement égoïste car il vit aux dépens des autres.  Mais j’aime le repos quand il vient après un grand effort et une tension forte de tout l’être.

J’aime les soirs tranquilles après les journées dures.
J’aime les dimanches épanouis après les six jours fébriles.
J’aime les vacances après les saisons d’ouvrage.
J’aime la retraite quand la carrière est terminée.
J’aime le sommeil de l’enfant épuisé par ses courses folles.

J’aime le repos, dit Dieu.

C’est ça qui refait les hommes.  Le travail, c’est leur devoir, leur défi, leur tâche, leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.  Je bénis le travail, mais à vous voir si nerveux, si tendus, je ne comprends pas toujours quelle mouche vous a piqués.  Vous oubliez de rire, d’aimer, de chanter.  Vous ne vous entendez plus à force de crier.   Arrêtez donc un peu.  Prenez le temps de perdre votre temps.  Prenez le temps de prier.  Changez de rythme, changez de cœur.

J’aime le repos, dit Dieu.

Et au seuil du bel été, je vous le dis à l’oreille, quand vous vous détendez dans la paix du monde, je suis là près de vous et je me repose avec vous.


André Beauchamp

17:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : spiritualite-de-la-liberation, chritianisme |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |