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29/07/2008

LA THÉOLOGIE DU CORPS.

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Jean-Paul II, “amoureux” de l'amour humain

Mais tout d'abord permettez-moi de vous dire quel pape nous avons: un pape amoureux de l'amour humain! Voyez comme il s'exprimait dans son ouvrage Entrez dans l'Espérance: “il faut préparer les jeunes au mariage, il faut leur parler de l'amour. L'amour ne s'apprend pas, et pourtant il n'existe rien au monde qu'un jeune ait autant besoin d'apprendre! Quand j'étais un jeune prêtre, j'ai appris à aimer l'amour humain. C'était un des thèmes sur lesquels j'ai axé tout mon sacerdoce, mon ministère dans la prédication, au confessionnal et à travers ce que j'écrivais.” (p. 192)

1.1. L'activité pastorale de Karol Wojtyla

De cet amour de l'amour humain, il a donné la preuve à travers toute son activité pastorale depuis son ordination le 1er novembre 1946. Je ne vous en donne que quelques aperçus significatifs.

Après un séjour à Rome pour achever ses études, il est nommé en mars 1949 à la paroisse Saint Florian de Cracovie. Immédiatement, il crée le premier programme de préparation au mariage de toute l'histoire de l'archevêché de Cracovie. Les résultats ne se font pas attendre: au cours des 28 mois qu'il passera à Saint Florian, il célébrera quelque 160 mariages, soit entre un et deux par semaine!

C'est aussi à Saint Florian qu'il fonde le “Srodowisko” à partir de 1951, c'est-à-dire le “réseau” qui constituera en quelque sorte sa “paroisse itinérante” à travers des camps de ski l'hiver et de kayak l'été. Ce réseau, constitué de personnes de toutes conditions, il ne cessera de l'animer jusqu'en 1978, lorsqu'il sera élu à la charge de Pierre. Au total 27 années d'une expérience pastorale hors du commun. Karol Wojtyla accompagne spirituellement les membres de ce réseau, les aide à discerner les appels du Seigneur sur eux, les prépare au mariage, les accompagne dans l'éducation de leurs enfants. Les camps itinérants sont l'occasion d'aborder les questions éthiques, y compris en toute liberté et sans fausse pudeur celles qui concernent l'éthique sexuelle et la régulation de la fertilité. Des membres du Srodowisko, Jean-Paul II pourra dire: “Je l'ai déjà dit: ce sont eux qui ont assuré ma formation dans ce domaine.” (Entrez dans l'espérance, p. 301). Quelle humilité à une époque qui était encore largement teintée de cléricalisme et qui — le Concile de Vatican II n'avait pas encore eu lieu — n'avait pas encore donné toute leur place légitime aux laïcs dans l'Eglise!

Cette expérience pastorale de Karol Wojtyla se forge aussi à travers son ministère de professeur d'éthique et d'aumônier d'étudiants. Nommé en 1956 titulaire de la chaire d'éthique de l'Université Catholique de Lublin (KUL), il assumera cette charge, malgré toutes ses autres responsabilités pastorale d'évêque puis d'archevêque jusqu'à son élection au trône pontifical, soit durant 22 ans.

Ajoutons, pour brocher sur le tout, que comme archevêque, il prend l'initiative de créer en 1967 un cours intensif d'un an sur la préparation au mariage qui devient en 1969 un Institut archidiocésain d'études familiales, affilié ensuite à la Faculté de théologie pontificale, cet institut offrant un cycle formation de 2 ans à 250 étudiants par promotion, étudiants qui sont aussi bien des prêtres, des séminaristes ou des laïcs.

1.2. L'œuvre théâtrale et philosophique

De cette passion pour l'amour humain, Karol Wojtyla en donne aussi la preuve à travers ses œuvres théâtrales et philosophiques.

Si on sait parfois que Karol Wojtyla a été acteur dans sa jeunesse et a nourri une véritable passion pour le théâtre qu'il sacrifiera à sa vocation sacerdotale, on ignore le plus souvent qu'il est aussi l'auteur de pièces de théâtre. Parmi celles-ci La Boutique de l'orfèvre qui paraît en 1960 dans la revue Znak sous le peudonyme de André Jawien. Jean-Paul II dira plus tard que c'était pour lui une manière de payer sa dette aux membres du Srodowisko pour tout ce qu'ils lui avaient apporté pour comprendre la vocation au mariage.

Dans cette pièce Karol Wojtyla manifeste une compréhension des tourments de l'âme humaine dans le mariage autant qu'il est possible à un célibataire et il s'y révèle une première proposition théologique capitale: le mariage est le commencement de notre compréhension de la vie intérieure de Dieu en qui les personnes sont don absolu d'elles-mêmes. En d'autres termes, le mariage est l'expérience humaine privilégiée par laquelle l'être intime de Dieu se révèle à nous.

La même année 1960 paraît son premier ouvrage: Amour et responsabilité. Rien que le titre en dit assez sur ce qui fait le fond de la réflexion de Karol Wojtyla. Son intuition de départ dans cet ouvrage est que dans le contexte des années soixante, les hommes et les femmes n'accepteraient plus les règles de la morale traditionnelle telles qu'elles étaient formulées jusqu'à lors en termes de permis/défendu, mais à partir d'une réflexion sur la personne qui permette de comprendre le fondements des règles éthiques. En d'autres termes il voyait poindre une remise en cause généralisée de la morale et spécialement de la morale sexuelle à laquelle il ne serait possible d'échapper que si on était capable de montrer les règles morales comme un itinéraire les conduisant vers une plus grande réalisation de soi-même, vers un plus grand épanouissement de la personne.

C'est dans cet ouvrage qu'apparaît ce qu'il appelle la “norme personnaliste”: aimer s'oppose à utiliser. Lorsque j'ai en face de moi une personne, il ne peut être question — sauf à la faire déchoir de son statut de personne — de l'utiliser. Utiliser l'autre c'est en faire un objet, c'est dégrader la personne du rang de sujet à celui de chose. D'où tout le problème de l'éthique sexuelle: comment goûter le plaisir sexuel qui est bon et légitime sans faire de l'autre l'objet de ma satisfaction.

Karol Wojtyla prendra soin de soumettre le premier jet de l'ouvrage à la discussion d'étudiants en philosophie, psychologie et médecine durant l'été 1957 à la faveur d'un camp de vacances dans la région des lacs du Nord-Est de la Pologne. Le texte avait été distribué au préalable et chaque jour à tour de rôle, tel ou tel des participants présentait un chapitre qui était ensuite soumis à la discussion du groupe. Cette méthode est révélatrice de l'esprit de Karol Wojtyla: il n'y a rien de dogmatique ou d'a priori chez lui. Au contraire, il veut savoir si ce qu'il écrit se comprend au plan pratique et rejoint le concret de l'expérience des personnes.

Une anecdote est particulièrement révélatrice de son état d'esprit. La version polonaise de l'ouvrage comprenait un appendice intitulé “Sexologie et morale”. Lorsqu'il s'est agi de publier la traduction française de Amour et responsabilité, c'est le Père de Lubac qui avait été pressenti pour en rédiger la préface. Mais certains se sont sentis bien avisés de lui suggérer de demander que l'appendice en question soit retiré de l'édition française au motif que les questions qui y étaient abordées étaient tellement concrètes qu'elles semblaient en deçà de la dignité des prêtres et des évêques. A cela Karol Wojtyla s'est opposé farouchement en affirmant que les pasteurs devaient pouvoir parler avec simplicité du désir et de la satisfaction sexuelle avec leurs fidèles, sauf à ne pas être à la hauteur des exigences de leur mission. Et que s'il se trouvait des prudes pour s'en offusquer, c'était tant pis pour eux!

2. Aperçus sur la théologie du corps

De cette théologie du corps, Jean-Paul II dit: “Ceux qui cherchent dans le mariage l'accomplissement de leur vocation humaine et chrétienne sont appelés à faire de cette théologie du corps dont nous trouvons l'origine dans la Genèse la substance même de leur vie et de leur comportement.” (Audience du 02/04/1980). Et il ajoutera: “Cette théologie-pédagogie constitue le noyau essentiel de la spiritualité conjugale” (Audience du 3/10/1984)

Théologie du corps? De quoi s'agit-il?

C'est au cours de l'audience générale du 5 septembre 1979 que Jean-Paul II annonce son intention de consacrer désormais les audiences du mercredi à un enseignement thématique suivi, sans autre ambition énoncée que “d'accompagner pour ainsi dire de loin les travaux de préparation du synode”. Il s'agissait du synode sur la famille qui donnera lieu à l'exhortation Familiaris consortio. C'est là un changement des habitudes. Ces audiences générales avaient été instituées par Pie IX en 1870 comme moyen de s'adresser au peuple de Rome lorsqu'il s'était déclaré prisonnier du Vatican au moment de la conquête des Etats pontificaux. L'habitude s'en était conservée chez ses successeurs, mais si ces audiences étaient l'occasion de dispenser un message spirituel sur un ton direct et familier, elles n'était pas un vecteur de diffusion d'un enseignement doctrinal.

Au cours de l'audience suivante, le 12 septembre 1979, Jean-Paul II emploie pour la première fois l'expression “théologie du corps”. C'est une expression complètement nouvelle qu'il ne définit d'ailleurs pas tout de suite: “l'expression théologie du corps que je viens d'employer mérite une explication plus nette, mais nous en parlerons à l'occasion d'une prochaine rencontre”, dit-il... Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a l'art de ménager le suspense et que cela ne va pas sans provoquer des interrogations dans la Curie romaine... Et c'est seulement dans la dernière audience consacrée à cette “théologie du corps”, plus de cinq ans plus tard, le 28 novembre 1984, que Jean-Paul II, donnera un titre à cet ensemble de catéchèses — “l'amour humain dans le plan divin” —, indiquera le plan qu'il a suivi, et dévoilera pleinement l'intention qu'il n'avait pas cessé de mettre en œuvre tout au long de ces années: donner le “cadre anthropologique adéquat” destiné à permettre de comprendre les règles de l'éthique sexuelle prônée par l'Eglise et spécialement l'encyclique Humanae Vitae, qui lors de sa parution — le 25 juillet 1968 — avait été l'occasion de bien des polémiques dont beaucoup ne sont d'ailleurs pas encore éteintes...

2.1. Le retour à “l'origine”

La théologie du corps commence par une réflexion sur les origines à partir de la réponse du Christ aux pharisiens sur la question de la répudiation:

“ Des pharisiens s'approchèrent de lui et lui dirent pour le mettre à l'épreuve: est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif? Il répondit: n'avez-vous pas lu que le Créateur dès l'origine les fit homme et femme et qu'il a dit: ainsi donc, l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien, ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer. Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie? C'est, leur dit-il, en raison de la dureté de votre cœur, que Moïse vous a permis de répudier vos femmes. Mais, dès l'origine, il n'en fut pas ainsi. Or, je vous dis: quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère.” (Mt XIX 3-9)

A partir de ce passage de l'Evangile, Jean-Paul II fait d'abord remarquer que le Christ se refuse à entrer dans le jeu des pharisiens qui lui demandent finalement “comment s'arranger avec la loi”. En revanche, à deux reprises, Il se réfère “à l'origine”. Cette insistance n'est pas anodine. Cette “origine”, c'est, dit Jean-Paul II, le temps de la “préhistoire théologique de l'homme” dont témoigne le texte sacré et révélé de la Genèse, ce “temps d'avant le temps” qui précède celui de “l'homme historique” qui est celui dans lequel nous sommes plongés depuis la chute originelle.

Ce temps de l'origine nous est “irrémédiablement perdu”, ajoute Jean-Paul II mais il en demeure comme “ un écho lointain” dans le cœur de tout homme et de toute femme, et il est possible d'en percevoir quelque chose à condition de s'établir dans une “pureté du cœur”, celle-là même à laquelle le Christ invite les pharisiens à retrouver en évoquant leur “dureté de cœur” qui les rend incapables de comprendre le projet de Dieu aux origines sur le couple humain.

Si nous voulons approcher quelque peu ce plan de Dieu “à l'origine” sur l'homme et la femme et ce que Dieu a voulu mettre en eux à travers la masculinité et féminité, il nous faut donc suivre l'invitation du Christ, renoncer à une approche légaliste du sens de la sexualité et retrouver au fond de notre cœur cet “écho” de l'origine.

2.2. Homme et femme il les créa à son image

Des deux récits de la création que nous rapporte la Genèse, le premier est en réalité le plus récent dans sa rédaction. Il est plus élaboré et plus “théologique” que le second car il est centré sur l'œuvre de Dieu:

“Dieu dit: faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme (ha-adam = substantif collectif = humanité) à son image; à l'image de Dieu Il le créa, homme (mâle, zakar) et femme (quebah, femelle) Il les créa. Dieu les bénit et leur dit: soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la, dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui rampent sur la terre (...) Dieu vit tout ce qu'il avait fait: cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fût le sixième jour.” (Gn I 26-31)

Jean-Paul II fait remarquer qu'il y a une rupture dans la continuité de l'œuvre créatrice avec la création de l'homme. Pour tout ce qui précède, il est dit: “Dieu dit... et Dieu fit”. Pour l'homme, Dieu dit “Faisons l'homme à notre image”. Ce pluriel marque que c'est la Trinité tout entière qui est à l'œuvre dans la création de l'homme, relève Jean-Paul II, qui s'inscrit ici dans une très longue tradition d'interprétation.

Par ailleurs, il n'est mentionné aucune ressemblance de l'homme avec les autres créatures (animalia) mais seulement avec Dieu et la différence sexuelle n'est indiquée que pour l'homme et la femme. Si l'homme et la femme sont donc image de Dieu, c'est avec leur sexualité qui fait partie intégrante de la ressemblance de l'homme avec Dieu et qui est bénie de Dieu.

La première chose importante à retenir de ce récit de la création est donc que la différence sexuelle et ses signes sont à prendre du côté de la ressemblance avec Dieu et non avec l'animal. C'est un point capital: du point de vue de son “sens théologique” nous ne devons pas chercher à comprendre notre sexualité à partir de ce que nous constatons dans le règne animal dans lequel la sexualité est entièrement subordonnée à la reproduction et dont la sexualité humaine serait une sorte de “sublimation culturelle”. Le texte de la Genèse nous invite à chercher le sens de notre sexualité dans le fait que par elle, nous sommes — en tant qu'homme et femme — image de Dieu. C'est à une sorte de retournement radical de perspective que nous invite ainsi Jean-Paul II dans l'approche qu'il fait de la réalité sexuelle à partir de la Genèse

2.3. La solitude originelle, fondement de la communion

Le second récit de la création, qui est plus archaïque, et nous présente Dieu de manière anthropomorphique, atteste d'une beaucoup plus grande profondeur subjective et psychologique. Il nous décrit la manière dont l'homme se perçoit et se comprend et en ce sens il est en quelque sorte le premier témoignage de la conscience humaine.

“Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel (...) il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol. Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l'homme devint un être vivant. (...) Yahvé Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et Il les amena à l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait: chacun devait porter le nom que l'homme lui aurait donné. L'homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas d'aide qui lui fût assortie.” (Gn II 4-21)

L'homme qui est modelé à partir de la glaise du sol est désigné dans le texte hébreu par le terme ha adam . C'est un substantif collectif qui ne fait pas mention du sexe. Pour éviter toute équivoque, on devrait le traduire par “l'Homme” ou “l'Humain”. C'est cet Humain qui va faire l'expérience de la “solitude originelle”.

Yahvé affirme qu'il n'est pas bon que l'Humain soit seul, mais la création de la femme n'intervient pas tout de suite: Yahvé fait faire à l'Homme l'expérience de sa solitude ontologique

L'expérience de la solitude se creuse en l'homme par le fait qu'il connaît toute la nature de manière parfaite et en quelque sorte “de l'intérieur”. Cela est attesté par le fait qu'il nomme tous les animaux et cultive le sol. Il est donc capable de gouverner parfaitement la nature et il découvre qu'il est le seul à pouvoir le faire et qu'ainsi il est établi dans un état de perfection très au-dessus de tous les autres êtres de la nature. Cette perfection n'est pas seulement de degré, c'est une perfection ontologique par laquelle il se sépare de tout ce qui existe à lui dans la création.

Et pourtant il ne découvre pas “d'aide qui lui fut assortie”. Le terme hébreu est ezed qui signifie plus exactement un “allié qui soit son homologue en humanité”. C'est pourquoi il est saisi d'une sorte de “terreur ontologique”. Il se découvre par son corps et les actes qu'il est capable de poser comme un être radicalement à part dans la nature — c'est-à-dire une personne — et il aspire à trouver dans cette nature une créature qui puisse être une alliée en humanité, qui soit susceptible de partager avec lui sa condition de personne et à qui il puisse se donner — car ce qui caractérise la personne c'est qu'elle est faite pour le don — et il ne trouve aucune créature susceptible de recevoir le don de lui-même. Il s'agit donc de beaucoup plus que d'une solitude affective ou psychologique; c'est une solitude ontologique radicale dont il fait l'expérience et qui est terrifiante au sens le plus absolu du terme. C'est précisément cette solitude dont le texte sacré dit qu'elle n'est pas bonne car elle ne permet pas à l'homme d'actualiser pleinement l'aspiration profonde de son être en tant que personne.

L'expérience de la solitude est ainsi la voie qui conduit à la soif de réaliser l'unité dans la communion des personnes et le don d'elles-mêmes. C'est d'ailleurs une expérience par laquelle nous devons accepter de passer et qui s'accompagne d'une purification de l'amour lorsque nous aspirons au mariage ou au don de nous-mêmes dans la vie consacrée.

La seconde chose importante à retenir est donc que c'est par son corps que l'homme, dans l'expérience de la solitude originelle, se découvre capable d'actes personnels qu'il est le seul à pouvoir poser dans le monde visible. Jean-Paul II dit à ce propos: “Le corps, grâce auquel l'homme prend part au monde créé visible, le rend en même temps conscient d'être [`seul’. En effet, il n'aurait pas été capable d'arriver à cette conviction qu'en fait il a acquise (...) si son corps ne l'avait aidé à le comprendre, rendant la chose évidente. La conscience de la solitude aurait pu se rompre précisément à cause du corps lui-même. L'homme, adam, aurait pu, se basant sur l'expérience se son propre corps, arriver à la conclusion qu'il était substantiellement semblable aux autres être vivants (animalia). Et, comme nous le lisons, il n'arriva pas à cette conclusion: au contraire, il se persuada qu'il était [`seul’ (...) L'analyse du texte yahviste nous permet en outre de rattacher la solitude originelle de l'homme à la conscience du corps par lequel l'homme se distingue de tous les animalia et se sépare de ceux-ci, et par lequel il est une personne.” (Audience du 24/10/79)

C'est par son corps qu'il découvre que l'aspiration profonde de son être en tant que personne est de se donner à une autre personne semblable à lui. Sans cela il ne peut s'accomplir dans sa vocation spécifique de personne.

2.4. Le chant nuptial des origines

“ Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'Il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors, celui-ci s'écria [`A ce coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme celle-ci!’ C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.” (Gn II 21-24)

Jean-Paul II fait remarquer que le sommeil profond qui s'empare de l'adam n'est pas un sommeil “normal”. C'est une “torpeur” qui est toujours, dit-il, le signe d'une intervention radicale de Dieu visant à créer une alliance entre Lui et l'homme.

C'est donc le moment le plus solennel de la création, celui qui va engager toute l'œuvre divine et toute l'histoire de l'humanité.

Il faut remarquer également que la femme est tirée du côté de l'homme et cela est très symbolique. Cela signifie qu'elle est son parfait homologue ontologique. D'ailleurs, en sumérien le signe cunéiforme qui signifie “côte” signifie également “vie”: la femme est ainsi de la même “vie” que l'homme.

A la création de la femme Adam s'exclame: “Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée femme, car elle fût tirée de l'homme ”. C'est le premier chant d'amour de l'humanité qui constitue dit Jean-Paul II le “prototype” du Cantique des Cantique.

Alors sont employés les termes Ish (homme-mâle) et Isha (femme) qui attestent clairement que la femme (Isha) est tirée de l'homme (Ish).

“Et ils deviennent une seule chair”: c'est au moment de cette découverte de la communion dans les corps que l'homme et la femme deviennent pleinement image de Dieu. L'acte de chair, le don des corps, qui exprime la totalité de la donation des personnes l'une à l'autre, est ce par quoi l'homme et la femme sont, dans la chair, image de la Trinité divine:

“L'homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement par sa propre humanité mais aussi par la communion des personnes que l'homme et la femme forment dès le début. (...) L'homme devient image de Dieu moins au moment de la solitude qu'au moment de la communion. En effet “dès l'origine” il est non seulement une image qui reflète la solitude d'une Personne qui régit le monde, mais aussi et essentiellement image d'une insondable communion divine de Personnes.” (Audience du 14/11/79). Et il ajoute, ce qui est d'une portée théologique dont nous n'avons pas fini de prendre la mesure: “Ceci va même peut-être jusqu'à constituer l'aspect théologique le plus profond de tout ce qui peut être dit sur l'homme.” (Ibid.)

La troisième chose à retenir est donc que l'homme est image de la communion des personnes divines plus par la communion dont il est capable en tant que personne que par le fait qu'il est une créature douée de spiritualité. Et cette communion inclut et culmine dans la communion des corps. La sexualité est une chose foncièrement bonne: elle est ce par quoi l'homme est icône dans la chair de la communion des personnes divines

2.5. La nudité, signe de l'unité dans la communion

“Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre” (Gn II 25)

La mention de la nudité n'est pas accidentelle ni accessoire. Jean-Paul II y insiste: elle révèle un état de la conscience par rapport à la nudité du corps. Cette absence de honte correspond à l'expérience de la plénitude de la communion homme-femme. Dans l'état des origines, c'est-à-dire avant le péché originel, l'homme et la femme avaient la faculté de comprendre que leurs corps à travers tous les signes de la masculinité et de la féminité était destinés à manifester ce qu'ils étaient en tant que personnes, c'est-à-dire des êtres appelés à la communion et au don d'eux-mêmes. La plénitude de perception extérieure des corps par la nudité correspond ainsi à la plénitude intérieure de la vision de l'homme en tant qu'image de Dieu par sa capacité de communion et de don.

L'absence de honte dans la nudité indique la perception claire dans la conscience de l'homme et de la femme de la signification conjugale de leurs corps qui est fait pour signifier le don d'eux-mêmes l'un à l'autre de manière désintéressée et dans une totale transparence et à travers ce don d'eux-mêmes être image du don total des personnes qui existe en Dieu. Il n'y avait pas place dans leur conscience pour une quelconque réduction de l'autre à l'état d'objet.

C'est cette réduction de l'autre à l'état d'objet qui fait apparaître la honte dans le cœur de l'homme. Mais l'innocence des origines, avec la “pureté de cœur” qui l'accompagnait rendait impossible cette réduction à l'état d'objet. L'absence de honte est la preuve que l'homme et la femme étaient aux origines unis par la conscience du don, qu'ils avaient pleinement conscience de la signification conjugale de leurs corps qui exprime la liberté du don et manifeste toute la richesse de la personne en tant que sujet.

D'où la quatrième chose à retenir: nous avons un corps pour être don de nous-mêmes et réaliser ainsi notre vocation profonde qui est d'être image de Dieu dans le don des corps qui signifie le don de toute notre personne.

Dans l'audience du 20 février 1980, Jean-Paul II résume tout le plan de Dieu sur le corps et la sexualité humaine telle qu'elle pouvait être vécue “aux origines”:

“L'être humain apparaît dans le monde visible comme l'expression la plus haute du don divin parce qu'il tient en soi la dimension intérieure du don. Et, avec elle, il apporte dans le monde sa ressemblance particulière avec Dieu (...). Ce qui reflète également cette ressemblance, c'est la conscience primordiale de la signification conjugale du corps, conscience imprégnée du mystère de l'innocence originelle. Et ainsi, dans cette dimension se constitue un sacrement primordial entendu comme signe qui transmet efficacement dans le monde visible le mystère invisible caché en Dieu de toute éternité(...). Comme signe visible, le sacrement se constitue avec l'être humain en tant que corps et par le fait de sa visible masculinité et féminité, le corps en effet — et seulement lui — est capable de rendre visible ce qui est invisible: le spirituel et le divin. Il a été créé pour transférer dans la réalité visible du monde le mystère caché de toute éternité en Dieu et en être le signe visible.”

Tel était le plan de Dieu aux origines que le péché originel est venu détruire.

2.6. La désunité du péché et l'apparition de la honte

“.... Ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.” (Gn III 6-7)

Ce passage de la Genèse suit immédiatement le récit de la chute originelle et se manifeste comme sa première conséquence.

Pourquoi ce passage de la nudité dont “ils n'avaient point honte” à cette volonté de cacher leur nudité? Quelle signification de cette honte?

Il faut remarquer tout d'abord que les effets du péché originel ne sont pas d'abord par rapport à Dieu, mais par rapport à l'homme et la femme l'un vis-à-vis de l'autre: ils se cachent l'un à l'autre les signes de leur masculinité et de leur féminité. La première chose que corrompt donc le péché originel c'est l'attitude de l'homme et de la femme l'un vis-à-vis de l'autre. Le sens du don des corps est alors modifié par le changement du regard qui est porté sur lui. Ils ne comprennent plus le sens de leur corps ne voient plus dans les signes somatiques de la masculinité et de la féminité qu'une similitude avec la sexualité animale. Par conséquent, ce par quoi ils étaient image de Dieu par les signes du corps qui les révélaient comme personnes et qui étaient invitation à la communion des personnes devient à leurs yeux opaque, inintelligible, animal et honteux.

Par ailleurs l'homme et la femme perçoivent qu'ils sont susceptibles de devenir l'un pour l'autre un objet: objet de concupiscence, d'appropriation, de jouissance, de domination, etc. Alors les signes de la masculinité et de la féminité qui étaient dans l'innocence signe du don des personnes et invitation au don deviennent potentiellement des moyens d'asservissement, de captation, d'utilisation, de chosification... Nous versons alors dans l'antithèse du don.

“Une telle façon d'extorquer son don à l'autre être humain et de le réduire intérieurement à un pur “objet pour moi” devrait précisément marquer le début de la honte. Celle-ci correspond en effet à une menace infligée au don dans son intimité personnelle et démontre l'écroulement intérieur de l'innocence dans l'expérience réciproque.” (Audience du 6/02/80)

Par conséquent, devant la menace possible que constitue dès lors le regard de l'autre, on se protège l'un de l'autre en camouflant les signes de la masculinité et de la féminité, car ces signes risquent de n'être plus perçus par l'autre dans l'intention des origines: le don des personnes et l'image de la communion divine à travers ce don.

2.7. Le “regard pour désirer”

“Il vous a été dit: tu ne commettras pas d'adultère. Et bien, moi je vous dit: celui qui regarde une femme pour la désirer, celui-là a commis l'adultère avec elle dans son cœur.” (Mt V 27-28).

De ce passage du Sermon sur la Montagne, Jean-Paul II dit: “la signification de ces paroles est essentielle pour toute la théologie du corps contenue dans l'enseignement du Christ.” (Audience du 22/10/80)

De même que dans sa réponse aux pharisiens sur la question de la répudiation , Jean-Paul II nous dit que le Christ fait ici également appel à la “catégorie du cœur” dans lequel demeure un “écho lointain” de ce qui était aux origines afin de dépasser toutes les approches légalistes des normes éthiques.

Il est clair que le désir que dénonce ici le Christ ne désigne pas l'attraction de l'homme à l'égard de la femme et réciproquement: cette attraction est bonne et voulue de Dieu. Il s'agit, dit Jean-Paul II d'un “acte intérieur bien défini”: le regard “pour désirer”, c'est à dire celui qui se pose sur l'autre pour se l'approprier, pour s'en servir, pour se satisfaire. Autrement dit le regard “prédateur” ou “séducteur” qui réduit l'autre à l'état d'objet de satisfaction et aboutit à la “chosification” de la personne qui, de sujet qu'elle est par essence, devient simple objet que l'on tente de s'approprier. Cet acte intérieur du “regard pour désirer” conduit ainsi à la négation de la qualité de personne chez l'autre en tant que sujet du don et aboutit à la falsification de la communion auxquelles sont appelées les personnes à travers l'attraction mutuelle. C'est pourquoi, Jean-Paul II va jusqu'à dire: “Cet adultère dans le cœur, l'homme peut également le commettre à l'égard de sa propre femme s'il la traite seulement comme objet d'assouvissement de ses instincts.” (Audience du 8/10/80)

Quand il prend conscience de cet état, l'homme a tendance à accuser son corps et non pas à regarder l'état de son cœur. C'est là la source du manichéisme et de la dévaluation du sens de la sexualité qui le caractérise. Et cette réaction est aux antipodes de la manière juste et chrétienne de considérer le corps. “Alors que pour la mentalité manichéenne le corps et la sexualité constituent, pour ainsi dire, une [`anti-valeur’, pour le christianisme, par contre, ils restent toujours [`une valeur trop peu appréciée’.” Et Jean-Paul II de conclure sans équivoque: “La façon manichéenne de comprendre et évaluer le corps et la sexualité de l'homme est essentiellement étrangère à l'Evangile et pas le moins du monde conforme au sens exact des paroles que le Christ a prononcées dans le Discours sur la Montagne.” (Audience du 22/10/80)

L'adultère “dans le cœur” contrevient à la signification conjugale du corps et le Christ appelle tout homme à la retrouver, non pas par le respect extérieur de normes légalistes mais par la purification de son cœur, c'est-à-dire par l'attitude de chasteté: “Dans le Discours sur la Montagne le Christ invite l'homme, non pas à retourner à l'état originel d'innocence — l'humanité l'a irrévocablement laissé derrière elle — mais à retrouver, sur la base des significations éternelles et pour ainsi dire indestructibles de ce qui est [`humain’, les formes vives de l'homme nouveau. De cette manière se noue un lien (ou mieux, s'établit une continuité) entre [`l'origine’ et la perspective de la rédemption.” (Audience du 3/12/80)

Le mariage dans la lumière de la Rédemption

Nous en arrivons donc à la Rédemption.

Le premier signe que Jésus donne au début de sa vie publique — et que seul saint Jean rapporte — c'est au cours d'un repas de noces. C'était à Cana, en Galilée. A la remarque que fait la Vierge à Jésus, Celui-ci répond: “Que me veux-tu femme? Mon heure n'est pas encore venue” (Jn II 4) De quelle heure s'agit-il?

Le dernier signe que donne Jésus, c'est aussi au cours d'un repas, celui au cours duquel Il institue l'Eucharistie, et ce repas est aussi un repas de noces.

Et là Il dit — c'est le début de la grande prière sacerdotale: “Père, l'heure est venue. Glorifie ton fils.” (Jn XVII 1) L'heure du Christ, c'est celle de ses épousailles avec son Eglise, consenties par le don nuptial qu'Il lui fait de son Corps et de son Sang. Jean-Paul II, commentant ce don du Christ, affirme: “le mariage ne correspond à la vocation des chrétiens que s'il reflète l'amour que le Christ-Epoux donne à l'Eglise son Epouse et que l'Eglise s'efforce de donner au Christ en retour du sien.” (Audience du 18/08/1982)

C'est tout le sens du passage de cinquième chapitre de l'épître de saint Paul aux Ephésiens (Eph V) dont Jean-Paul II nous dit qu'il doit être interprété “à la lumière de ce que le Christ nous dit sur le corps humain.” (Audience du 28/07/82)

Il y a un lien fondamental entre les épousailles chrétiennes et l'œuvre de la Rédemption dans laquelle le Christ s'offre à son Eglise comme un époux à son épouse. Et de même que pour les époux chrétiens la célébration de l'offrande d'eux-mêmes dans le sacrement de mariage ne s'achève que sur la couche nuptiale dans la consommation du don des corps, de même la célébration des noces du Christ et de l'Eglise ne s'achève que sur le bois nuptial de la Croix.

Parvenu au moment ultime de son offrande rédemptrice, sur le bois du supplice, Jésus peut dire alors dire “tout est consommé” car alors ses épousailles avec son Eglise sont parfaitement accomplies.

Et dès ce moment, l'Eglise-Epouse ne cesse de répéter au Christ-Epoux la parole de toute épouse à son époux dans le don des corps qui devient, selon l'expression de Jean-Paul II “le langage même de la liturgie”: Viens! Cette parole incessante, l'Eglise la proclame dans chaque Eucharistie qui se révèle ainsi comme le plus nuptial des sacrements. Et c'est la mission prophétique des époux que de l'incarner jusqu'au dernier jour.

Yves Semen.

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“En votre cœur s'est instauré le Royaume de Dieu”

Pourquoi n'essayes-tu pas de transformer toute ta vie en un service de Dieu: ton travail et ton repos, tes peines et tes joies? Tu peux le faire..., et c'est ton devoir! (Forge, 679)

Garde-toi de cette maladie du caractère qui a pour symptômes l'instabilité en tout, la légèreté en actes et en paroles, l'étourderie...: la frivolité, en un mot.

Et si tu ne réagis pas à temps — pas demain, aujourd'hui! — la frivolité qui rend tes jours si vides ("si pleins de vide") fera de toi, ne l'oublie pas, un pantin désarticulé et inutile.

(Chemin, 17)

Voilà ton devoir de citoyen chrétien: contribuer à ce que l'amour et la liberté du Christ président toutes les manifestations de la vie moderne: la culture et l'économie, le travail et le repos, la vie de famille et la vie en société. (Sillon, 302)

(…) De même que le Christ est passé en faisant le bien (Ac 10, 38) sur tous les chemins de Palestine, vous devez vous aussi répandre avec générosité une semence de paix tout au long de ces chemins humains qui sont la famille, la société civile, les relations nées de votre travail quotidien, la culture, les loisirs. Ce sera la meilleure preuve de ce qu'en votre cœur s'est instauré le Royaume de Dieu: Nous savons, nous, que nous sommes passes de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères écrit l'apôtre saint Jean. (…) (Quand le Christ passe, 166) 


        http://www.opusdei.fr/art.php?p=17458

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26/07/2008

Les enfants devraient avoir plus de poids en politique.

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Selon le Mouvement international d'apostolat des enfants

ROME, Vendredi 25 juillet 2008 (ZENIT.org) - Les enfants devraient avoir davantage droit à la parole dans les questions politiques et dans l'Eglise.

C'est une des conclusions du Mouvement international d'apostolat des enfants (MIDADE) qui vient de clôturer au Chili sa XII Rencontre internationale, en présence de plus de 50 délégués provenant du monde entier.

La réunion, placée sous le thème « Vivre la diversité est une exigence pour la paix ; les enfants nous montrent le chemin », s'est tenue au centre clarétain de Talagante.

Ce mouvement apostolique est né en France en 1929 sur initiative du père Gaston Courtois qui avait également fondé un journal pour enfants pour promouvoir la participation des enfants.

Le MIDADE touche quelque deux millions d'enfants et est présent dans 53 pays ainsi répartis : Afrique (18), Amérique du Nord (4), Amérique du Sud (8), Asie (6), Europe (8), Moyen-Orient (4), Océanie (5).

Ce mouvement est « un mouvement d'enfants, créé par les enfants » qui cherche, par le biais d'activités organisées par les plus petits, de vivre la foi dans une dimension adaptée à leur âge.

Dans ce processus, les enfants sont accompagnés par un adulte qui a en général participé au mouvement lorsqu'il était petit, afin qu'ils apprennent à regarder la réalité et à la juger selon l'Evangile, pour ensuite agir et la transformer avec la foi.

Carlos Carvacho, attaché de presse durant la rencontre, a raconté à Zenit qu'une délégation conduite par des enfants a remis le 22 juillet une lettre au Ministre secrétaire général de la présidence du Chili, José Antonio Viera-Gallo, pour « proposer que les enfants aient plus de poids dans les politiques publiques les concernant et faire connaître le travail exercé par le mouvement dans le pays et dans le monde pendant plus d'un demi siècle ».

Les origines du MIDADE remontent à 1936, année où le père Gaston Courtois crée en France le mouvement « Cœurs vaillants et Ames vaillantes », destiné aux garçons et filles de 8 à 15 ans. En 1956, ce mouvement prend le nom d'Action Catholique de l'Enfance (ACE). La diffusion de cette expérience au-delà des frontières françaises conduit, en 1958, à la création d'une Commission internationale et, en 1962, à la première rencontre internationale de l'ACE. Le MIDADE naît en 1966, à l'occasion de la deuxième rencontre internationale du Mouvement à Rome. Reconnu par le Saint-Siège en 1973 comme organisation internationale catholique, le MIDADE est membre de la Conférence des OIC. En tant qu'ONG, il possède un statut consultatif auprès de l'ECOSOC, de l'UNICEF et du BIT.

Le MIDADE est un mouvement d'évangélisation et d'éducation populaire qui œuvre pour la croissance humaine et chrétienne des enfants afin de les préparer à l'engagement apostolique des jeunes et des adultes. La pédagogie du MIDADE, basée sur la conviction que l'enfant est déjà une personne à tous les effets, capable de transformer la réalité qui l'entoure, se réalise au long d'un itinéraire éducatif caractérisé par la méthode "voir, juger, agir, célébrer" qui aide les petits à surmonter les difficultés, à reconnaître et à respecter les diversités et à agir pour construire le royaume de Dieu. Le Mouvement accueille les enfants de toutes races, cultures et religions, en leur offrant une éducation personnelle et communautaire qui privilégie le jeu comme premier lieu d'apprentissage.

09:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans Projets éducatifs et sociaux. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

“Le monde, lieu de rencontre avec le Christ”

Toi qui as un profond sens de tes responsabilités, et qui es désireux pour cela de promouvoir l'action des catholiques dans la vie publique, toi qui respectes comme il se doit la liberté de tous et de chacun, tout en leur rappelant qu'ils doivent être cohérents avec leur foi, tu as besoin de bien te former. (Forge, 712)


(…) Un homme qui sait que le monde — et non seulement l'église — est son lieu de rencontre avec le Christ, aime ce monde, tâche d'acquérir une bonne préparation intellectuelle et professionnelle, établit en toute liberté ses propres jugements sur les problèmes du milieu où il évolue; et, par conséquent, il prend ses propres décisions, lesquelles, parce qu'elles sont les décisions d'un chrétien, procèdent en outre d'une réflexion personnelle, qui tente humblement de saisir la volonté de Dieu dans les détails, petits et grands, de la vie.

Toutefois, il n'arrive jamais à ce chrétien de croire ou de dire qu'il descend du temple vers le monde pour y représenter l'Église, ni que les solutions qu'il donne à des problèmes sont les solutions catholiques. Non, mes enfants, cela ne se peut pas ! Ce serait du cléricalisme, du catholicisme officiel, ou comme vous voudrez l'appeler. En tout cas, ce serait faire violence à la nature des choses. Vous devez diffuser partout une véritable mentalité laïque, qui conduit aux trois conclusions suivantes : être suffisamment honnête pour assumer sa responsabilité personnelle; être suffisamment chrétien pour respecter les frères dans la foi, qui proposent, dans les matières de libre opinion, des solutions différentes de celles que défend chacun d'entre nous; être suffisamment catholique pour ne pas se servir de notre Mère l'Église en la mêlant à des factions humaines. (…)

Prenez donc mes paroles pour ce qu'elles sont : une exhortation à exercer vos droits, tous les jours, et pas seulement dans les situations difficiles; à vous acquitter noblement de vos obligations de citoyens — dans la vie politique, dans la vie économique, dans la vie universitaire, dans la vie professionnelle — en assumant hardiment toutes les conséquences de vos décisions libres, en endossant vos actes avec l'indépendance personnelle qui est la vôtre. Et cette mentalité laïque de chrétiens vous permettra d'éviter toute intolérance, tout fanatisme, et pour le dire positivement, elle vous permettra de vivre en paix avec tous vos concitoyens et d'encourager la bonne entente entre les différents ordres de la vie sociale.(Entretiens, nos 116-117) 

        http://www.opusdei.fr/art.php?p=17455

09:47 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

24/07/2008

Un réseau catholique propose d’adopter des « papas » dans les pays pauvres.

ROME, Jeudi 24 juillet 2008 (ZENIT.org) - « Si chaque famille italienne offrait une semaine de son travail, en donnant vingt cinq euro, nous arriverions à aider plus de 100.000 chefs de famille dans le sud du monde ». Ce sont les objectifs et les défis lancés par Giuseppe Rotunno, secrétaire national pour l'Italie du « Comité de liaison des catholiques pour une civilisation de l'amour ».

L'initiative a un nom éloquent : « Adopte un papa ». Elle est née en l'an 2000, le jour de la saint Joseph, la fête des pères, partie de l'exigence d'offrir un travail et donc une possibilité de reprise socio-économique immédiate à une famille pauvre du sud de la terre.

Les missionnaires, qui constituent un point de repère pour des centaines de milliers de personnes pauvres jouent un rôle déterminant pour atteindre cet objectif, rappelle « L'Osservatore Romano ». Ce sont les missionnaires, hommes et femmes, qui ont accepté, par le biais du « Comité » d'offrir un travail aux pères et aux mères en difficulté. 

Les prêtres et religieuses des régions pauvres du monde sont quotidiennement confrontés à un drame qui devient de plus en plus pressant. Des milliers d'hommes et de femmes se rendent dans les missions pour réclamer un travail ou un repas chaud pour leur famille. Les missionnaires les aident en fonction des dons qu'ils ont reçus, en offrant un travail au chef de famille, évitant ainsi qu'il abandonne le village ou son domicile.

« Ceux qui adoptent un papa ou une maman en leur offrant du travail, a expliqué Giuseppe Rotunno - pourront entrer en contact direct avec le missionnaire responsable sur place et recevoir la fiche du travail exécuté ». 

Depuis l'année 2001, les aides venues d'Italie ont permis à 1.000 papas de travailler pendant une année entière. 25 euro sont suffisants pour pouvoir rendre le sourire à des familles entières dans le besoin.

Les chefs de famille sont « soumis à des contrats » auprès des prêtres et religieuses à l'intérieur des missions et travaillent comme cuisiniers, artisans, agriculteurs, enseignants. 

Le « Comité » n'est qu'un intermédiaire entre les citoyens italiens et les missionnaires dans les pays pauvres. Les responsables sont les Instituts et les congrégations de missionnaires qui ont leur siège en Italie.

Les missions où les chefs de famille ont pu trouver un travail se trouvent en Bolivie, Kenya, République Démocratique du Congo, Philippines, Côte d'Ivoire, Brésil, Burkina Faso et Inde. 

La campagne de solidarité veut créer un rapport direct entre les peuples, en éduquant à la responsabilité personnelle.

Le père Piero Gheddo, missionnaire de l'Institut pontifical des missions étrangères (PIME) et assistant spirituel de l'association, explique par ailleurs sur le site du « Comité » que cette initiative a également pour but de « passer de l'idée que l'argent résout tout à la prise de conscience que pour aider vraiment les pauvres il faut nous éduquer à cette rencontre de peuples, grâce à une participation directe et une approche aux situations concrètes des misères du monde ». 

« Les pauvres ne sont pas des numéros, mais des personnes. Nous ne pouvons aider vraiment les pauvres en vivant dans l'opulence, dans le superflu : il faut changer notre ‘modèle de vie'. L'excès de richesse est inhumain par rapport à l'excès de pauvreté, de misère. Nous avons tous besoin, riches et pauvres du monde, ajoute le missionnaire, d'une ‘révolution culturelle' inspirée de l'Evangile et du modèle de Jésus Christ ».

Pour plus de renseignements, cf. www.civiltadellamore.org

19:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

22/07/2008

Les enfants sont ce qu'il y a de plus important”

Il y a deux aspects fondamentaux dans la vie des peuples: les lois sur le mariage et les lois sur l'enseignement. Sur ces points-là les enfants de Dieu doivent se montrer fermes, batailler dur, avec noblesse, pour l'amour de toutes les créatures. (Forge, 104)

(…) La paternité et la maternité ne s'arrêtent pas à la naissance: cette participation au pouvoir de Dieu qu'est la faculté d'engendrer doit se prolonger par la coopération avec l'Esprit Saint afin d'aboutir à la formation d'hommes et de femmes authentiquement chrétiens.

Les parents sont les principaux éducateurs de leurs enfants, tant sur le plan humain que sur le plan surnaturel. Ils doivent ressentir la responsabilité de cette mission, qui exige d'eux compréhension et prudence, don d'enseigner, et surtout d'aimer, et désir de donner le bon exemple. Le commandement autoritaire et brutal n'est pas une bonne méthode d'éducation. Les parents doivent plutôt chercher à devenir les amis de leurs enfants; des amis auxquels ceux-ci confient leurs inquiétudes, qu'ils consultent sur leurs problèmes et dont ils attendent une aide efficace et aimable.

Il est nécessaire que les parents trouvent du temps pour être avec leurs enfants et parler avec eux. Les enfants sont ce qu'il y a de plus important: ils sont plus importants que les affaires, que le travail, que le repos. Dans ces conversations, il faut les écouter avec attention, s'efforcer de les comprendre, savoir reconnaître la part de vérité — ou l'entière vérité — qu'il peut y avoir dans certaines de leurs révoltes. Il faut, en même temps, les aider à canaliser correctement leurs préoccupations et leurs idéaux, leur apprendre à observer et à raisonner; il ne faut pas leur imposer une conduite mais leur montrer les motifs, surnaturels et humains, qui l'inspirent. En un mot, il faut respecter leur liberté, puisqu'il n'est pas de véritable éducation sans responsabilité personnelle, ni de responsabilité sans liberté. (Quand le Christ passe, 27) 

       
http://www.opusdei.fr/art.php?p=17451

18:34 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SAINT JOSÉMARIA. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

20/07/2008

Journées mondiales de la jeunesse.


Journées mondiales de la jeunesse

Le pape invite les 235.000 jeunes à s’ouvrir à la force de l’amour de Dieu

Veillée à l’hippodrome de Randwick

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Lors de la veillée de prière qui s'est déroulée ce samedi soir à Sydney, le pape a invité les quelque 235.000 jeunes présents, à s'ouvrir « à la force de l'amour de Dieu » pour transformer le monde.

La rencontre spectaculaire de témoignages, de musique, de prière - l'adoration du Saint-Sacrement a été le point culminant de la veillée - qui s'est déroulée ce soir sous le magnifique ciel étoilé de l'hippodrome de Randwick, a duré plus de deux heures.

Le discours de Benoît XVI a été qualifié par Giovanni Maria Vian, directeur de « L'Osservatore Romano », comme « l'un des plus beaux de son pontificat ».

« Je suis très heureux d'être avec vous », avait confié le pape aux jeunes.

Le discours de Benoît XVI a été une véritable catéchèse présentant la force transformatrice de l'Esprit Saint, la troisième personne de la Sainte Trinité, qui est au cœur de cette JMJ, pour vivre une nouvelle Pentecôte.

Le thème de ces JMJ était une phrase des Actes des Apôtres (1, 8) « Vous recevrez la force de l'Esprit Saint. Alors vous serez mes témoins ».

Au cours de la veillée, sept jeunes ont donné un court témoignage expliquant comment ils ont découvert les sept dons de l'Esprit Saint (sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu), chacun dans sa langue : une jeune de République tchèque, un Thaïlandais, une jeune sourde-muette, un jeune de Serbie, un jeune du Chili, une jeune d'Autriche et un jeune du Sri-Lanka.

« Invoquons l'Esprit Saint : c'est lui l'artisan des œuvres de Dieu », a exhorté le pape dans son discours aux jeunes. « Laissez-vous façonner par ses dons ».

« Faites en sorte que votre foi mûrisse à travers vos études, le travail, le sport, la musique, l'art. Faites en sorte qu'elle soit soutenue par la prière et nourrie par les sacrements, pour être ainsi une source d'inspiration et de soutien pour ceux qui vous entourent », a-t-il ajouté.

« En réalité, la vie ne consiste pas simplement à accumuler, et elle est bien plus que le succès », a-t-il affirmé.

« Être vraiment vivants c'est être transformés intérieurement, c'est être ouverts à la force de l'amour de Dieu. En accueillant la puissance du Saint Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations », a expliqué Benoît XVI.

« Libérez ces dons ! Faites en sorte que la sagesse, l'intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur ! » a-t-il dit.

Le pape a conclu son homélie par un conseil aux jeunes, emprunté de Mary MacKillop, béatifiée sur ce même hippodrome par Jean-Paul II en 1995 et qui pourrait être la première sainte australienne : « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur ! » Mary MacKillop a prononcées ces paroles quand elle venait juste d'avoir vingt-six ans.

« Croyez en Lui ! Croyez en la puissance de l'Esprit d'amour ! » s'est exclamé le pape.

La veillée s'est ouverte sur le passage de la lumière aux jeunes. Une jeune aborigène s'est approchée du podium où se trouvait Benoît XVI, pour allumer une torche au cierge pascal, symbole du Christ et de l'Esprit Saint. Douze jeunes ont pris le relais, transmettant la lumière à tous les jeunes présents. La grande esplanade s'est alors transformée en un véritable ciel étoilé symbolisant la transformation que les jeunes peuvent réaliser dans le monde.

A la fin de son discours, le pape a confié les jeunes à l'Esprit Saint, dans une prière à laquelle se sont joints les évêques et les cardinaux qui ont imposé symboliquement les mains à la foule des jeunes.

La veillée a été retransmise sur les cinq continents, par toutes les télévisions catholiques.

Visiblement heureux de ce temps de prière et de joie qu'il venait de passer avec les jeunes, le pape a pris congé de la foule vers 21.00.

Quatre tentes d'adoration ont été installées en différents endroits de l'hippodrome pour permettre aux jeunes qui le souhaitaient de poursuivre la veillée, dans la prière, avec la participation des Missionnaires de la charité, de la Communauté de l'Emmanuel, du Mouvement Schönstatt et du mouvement apostolique Youth 2000.

Jesús Colina



 

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Les jeunes en route vers l’hippodrome, pour la veillée avec Benoît XVI

Parmi eux, des membres du gouvernement australien

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Ce samedi après-midi, des centaines de milliers de jeunes se sont mis en route pour l'hippodrome de Randwick, où s'est déroulée la veillée avec le pape Benoît XVI et où se déroulera demain, la messe de clôture des JMJ, également présidée par le pape.

Plus de 200.000 pèlerins ont parcouru environ dix kilomètres, en traversant Harbor Bridge, puis Darling Harbor pour arriver à l'hippodrome transformé en une immense cathédrale à ciel ouvert.

Les premiers pèlerins ont quitté leurs lieux de logement à 4 heures du matin (dans la nuit de vendredi à samedi) pour une marche qui devait commencer à 5.30.

La joie et la bonne humeur contagieuses des pèlerins ont attiré quelques marcheurs supplémentaires tels que le premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud Morris Iemma. « La Journée mondiale de la jeunesse a été un véritable réveil - a-t-il déclaré à ZENIT - car je ne crois pas que les gens avaient vraiment compris de quoi il s'agissait ».

« Elle a fait comprendre aux gens le rôle que la foi peut jouer et l'impact qu'elle peut avoir pour favoriser la compréhension et construire la paix. Elle a aussi été un exemple pour nous et pour le monde du rôle que la foi peut jouer dans la bonté », a-t-il précisé.

Il a ajouté qu'il ne voulait pas que l'esprit de la JMJ s'évanouisse, dimanche, à Sydney.

« Les jeunes disent qu'ils sont éblouis par la beauté de Sydney. Mais ils nous ont eux aussi fortement impressionnés, et nous aimerions gardé ces lignes de communication ouvertes bien au-delà de cette semaine », a-t-il déclaré.

La contribution du pape

Le premier ministre australien a reconnu qu'une large partie du succès de la JMJ était bien sûr à attribuer au pape lui-même.

« Le pape Benoît XVI dit qu'il s'est senti soutenu par l'accueil qu'il a reçu et qu'il a été impressionné par cet accueil et l'organisation, mais que crois que cet accueil est un hommage à son succès et à son message », a ajouté Morris Iemma.

Le message est en train de passer. Lydia MacDonald, 19 ans, a reconnu qu'elle était au départ sceptique et critique par rapport à cet événement et les perturbations que cela allait signifier pour sa vie quotidienne. Mais elle a fini par se laisser entraîner par le flot des pèlerins.

« J'irai probablement plus souvent à la messe parce que j'ai vu l'énergie d'une foi vivante maintenant », a-t-elle déclaré à ZENIT.

Un succès d'organisation

Parmi les pèlerins figurait également John Watkins, vice-premier ministre et ministre des transports, qui a exprimé sa satisfaction devant les résultats de plusieurs années de préparation.

« Avec les chiffres connus de 125.000 visiteurs internationaux, plus 80.000 voyageurs nationaux, plus le grand inconnu des habitants de Sydney qui pourrait atteindre les 300.000, c'est comme cinq ou six veillées du Jour de l'an, par jour, mais les bus et les trains ont fait du bon travail », a-t-il dit à ZENIT.

« Mais ce que nous avons vu ne s'est pas limité au bon fonctionnement des systèmes de transport, a-t-il ajouté. Nous avons tant reçu des activités et des pèlerins courtois, eux-mêmes. Tout cela a été très positif pour notre ville ».

Le préfet de police Andrew Scipione a déclaré quant à lui au Herald Sun, ce samedi : « Je n'ai jamais vu une telle foule. C'est même mieux qu'une foule olympique. Voir des centaines de milliers de jeunes qui ne sont ni drogués ni alcooliques, se promener dans la ville, a été une merveilleuse expérience ! »

Sept grandes banderoles ont été disposées sur le parcours avant d'arriver à l'hippodrome, rappelant aux jeunes les sept dons de l'Esprit Saint.

La veillée avec Benoît XVI a eu lieu de 19.00 à 21.00 (heure locale). La messe de demain dimanche est prévue à 10.00 (heure locale).

Catherine Smibert



 

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Benoît XVI aux séminaristes : N’ayez pas peur ! Croyez en la lumière !

Le pape leur transmet son affection et ses encouragements

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a encouragé les séminaristes et les jeunes religieux, ce samedi, en les invitant à ne pas avoir peur, à croire que la Parole de Dieu est vraie et que ses promesses se réalisent « même en ces moments ténébreux où tous nos efforts semblent demeurer vains ».

« N'ayez pas peur ! Croyez en la lumière ! Accueillez de tout cœur la vérité que nous avons entendue aujourd'hui... : ‘Jésus Christ, hier et aujourd'hui, est le même, il l'est pour l'éternité' », a-t-il déclaré lors de la messe qu'il a présidée ce samedi matin, dans la cathédrale St Mary, en présence des évêques, des prêtres, des séminaristes et des novices de Sydney.

Benoît XVI a rappelé aux séminaristes et aux jeunes religieux qu'ils « sont un signe d'espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu » et qu'ils « auront le devoir d'édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération ».

Au cours de la célébration, le pape a béni le nouvel autel de la cathédrale. Il a rappelé que l'autel est « le symbole de Jésus ». Le nouvel autel est en marbre blanc. Une image du corps du Christ, s'inspirant du Suaire de Turin, y est représentée.

« Dans la liturgie de ce jour, l'Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis ‘à part' pour le service de Dieu et la construction de son règne », a-t-il poursuivi.

« Permettez que cet autel, avec l'image fortement suggestive du Serviteur souffrant, soit pour vous un motif constant d'inspiration. Tout disciple fidèle éprouve à certains moments la chaleur et le poids du jour et lutte pour donner un témoignage prophétique à un monde qui peut apparaître sourd aux exigences de la Parole de Dieu », a-t-il souligné.

Le pape a encouragé les séminaristes et les religieux à devenir eux-mêmes « des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d'amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle » pour tous ceux qu'ils rencontreront.

Benoît XVI leur a demandé d'être « fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation de la Parole inspirée de Dieu ».

« Les Pères de l'Église aimaient voir les Écritures comme un paradis spirituel, un jardin où nous pouvons nous promener librement avec Dieu », a-t-il ajouté.

« Faites de la célébration quotidienne de l'Eucharistie le centre de votre vie », a-t-il dit.

« En répondant à l'appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des ‘signes de contradiction' pour beaucoup de vos contemporains », a expliqué le pape.

« Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d'amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père », a-t-il exhorté.

« De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime », a-t-il ajouté.

« N'oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin », a-t-il poursuivi.

« Les trésors les plus grands que vous partagez avec d'autres jeunes - votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l'autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l'édification de l'Église ! » a encouragé le pape.

Gisèle Plantec



 

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Abus sexuels : Le pape espère une guérison et une réconciliation

Benoît XVI célèbre la messe avec les évêques, les séminaristes et les novices australiens

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI espère que le temps de purification que vit actuellement l'Eglise suite au scandale des abus sexuels aboutira à « la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile ».

C'est ce qu'il a déclaré au cours de la messe célébrée ce samedi matin avec les évêques, les séminaristes et les novices australiens dans la cathédrale St Mary de Sydney.

« Je désire ici m'arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays », a-t-il dit.

« Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l'Église », a-t-il ajouté.

« Je demande à chacun de vous de soutenir et d'assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal », a exhorté le pape.

« Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice », a-t-il poursuivi.

S'écartant du texte de son homélie, le pape a redit sa proximité avec les victimes.

« Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées, et je les assure qu'en tant que Pasteur, je partage leur souffrance », a-t-il dit.

« C'est une priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus sain, spécialement pour les jeunes », a insisté Benoît XVI.

« Ces jours-ci, marqués par la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous sommes invités à réfléchir sur le précieux trésor - nos jeunes - qui nous a été confié, et combien leur éducation et leur accompagnement est une part importante de la mission de l'Église dans ce pays », a souligné le pape.

« Alors que l'Église en Australie continue, dans l'esprit de l'Évangile, à affronter avec efficacité ce défi pastoral sérieux, je m'unis à vous dans la prière afin que ce temps de purification aboutisse à la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile », a-t-il conclu.

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L’évêque de Denver met en garde contre la double vie

Rencontre de théologie dans un pub de Sydney

SYDNEY, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - La double vie d'un catholique qui va à la messe mais ne professe pas sa foi publiquement est vouée à l'échec, a affirmé Mgr Charles Chaput, évêque de Denver (USA), lors d'une rencontre de théologie au P. J. Gallagher's Irish Pub, à Sydney.

L'intervention de l'archevêque de Denver avait pour thème : « Mission possible : cette double vie s'autodétruira ».

Aller à la messe le dimanche mais refuser ensuite de témoigner de sa foi en public est contraire à la manière de vivre d'un authentique disciple du Christ, a expliqué Mgr Chaput, c'est comme « vivre dans un état végétatif ».

« Jésus nous veut tous et pas seulement le dimanche », a-t-il déclaré. « Nous devons prendre le Christ au mot. Nous devons l'aimer comme si nos vies en dépendaient. Maintenant. Et sans excuses », s'est-il exclamé.

L'archevêque a précisé que la mission de tout chrétien est d'aimer le Christ, de croire en ce qu'il dit et de faire confiance à son Eglise.

« Nous ne pouvons pas vivre un christianisme à mi-chemin », a-t-il poursuivi. « Toute double vie s'autodétruit de manière inévitable. Etre chrétien, c'est votre identité. Point. Et être chrétien signifie que votre vie a une mission. Cela signifie lutter chaque jour pour devenir davantage comme Jésus dans vos pensées et vos actions ».

Connaître l'enseignement de l'Eglise

Mgr Chaput a souligné qu'un jeune qui connaît l'enseignement de l'Eglise aura aussi les moyens de partager cet enseignement.

Rappelant la phrase, dure et déconcertante de Jésus « Laissez les morts enterrer leurs morts », il en a déduit qu'il ne peut y avoir « aucune priorité plus urgente dans nos vies que suivre le Christ et proclamer son royaume ».

Il a encouragé les jeunes à chercher à découvrir comment Dieu souhaite qu'ils suivent le Christ, en lui parlant « humblement dans la prière », et en s'efforçant de mieux connaître le Christ en lisant et méditant l'Evangile chaque jour.

L'archevêque de Denver a également invité les jeunes à s'ouvrir aux grâces que le Christ donne dans les sacrements.

« Il ne s'agit pas de choisir ce que vous voulez faire de votre vie », a-t-il expliqué. « Il s'agit de découvrir comment Dieu veut que vous utilisiez votre vie pour répandre la bonne nouvelle de son amour et de son royaume ».

Mgr Chaput a invité les jeunes à prêcher l'Evangile avec leur vie où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent.

Citant saint Jean de la Croix, il a poursuivi en disant : « Là où il n'y a pas d'amour, mettez de l'amour et vous recueillerez de l'amour », pour construire un royaume d'amour.

Il a encouragé les jeunes à ne pas se laisser exaspérer par les faiblesses humaines et le péché de l'Eglise mais à aimer l'Eglise comme leur mère, et celle qui enseigne.

« Contribuez à la construire, pour purifier sa vie et son travail », a-t-il ajouté.

Les « rencontres de théologie dans les pubs » ont lieu chaque semaine au P. J. Gallagher's Irish Pub, attirant régulièrement plus de 600 jeunes. Le cardinal George Pell a animé certaines rencontres, ainsi que trois religieuses dominicaines de Nashville (Tennessee) qui participaient à la préparation des JMJ. Elles ont été lancé par un jeune étudiant de l'Université de Notre-Dame qui avait assisté, en août dernier à une rencontre de théologie présidée par Mgr Chaput lui-même, dans un pub de Denver.

Anthony Barich



 

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Documents

Veillée avec les jeunes à Sydney : Discours de Benoît XVI

Samedi 19 juillet

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape a prononcé au cours de la veillée, ce samedi, en présence des jeunes rassemblés dans l'hippodrome de Randwick.

VEILLÉE AVEC LES JEUNES

DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI

Hippodrome de Randwick


Samedi 19 juillet 2008

Très chers jeunes,

Encore une fois, ce soir, nous avons entendu la grande promesse du Christ : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous », et nous avons écouté son commandement : « Vous serez mes témoins... jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Ce sont là les dernières paroles que Jésus a prononcées avant son Ascension au Ciel. Ce que les apôtres ont éprouvé en les entendant, nous pouvons seulement l'imaginer. Mais nous savons que leur profond attachement à Jésus et leur confiance en sa parole les a poussés à se rassembler et à attendre ; non pas attendre sans but, mais ensemble, unis dans la prière, avec quelques femmes et avec Marie dans la chambre haute (cf. Ac 1, 14). Ce soir, nous faisons la même chose. Rassemblés devant cette Croix qui a tant voyagé et devant l'icône de Marie, sous la splendide constellation de la Croix du sud, nous prions. Ce soir, je prie pour vous et pour les jeunes du monde entier. Laissez-vous inspirer par l'exemple de vos saints patrons ! Accueillez en vous les sept dons de l'Esprit Saint ! Reconnaissez et croyez à la puissance de l'Esprit Saint dans votre vie !

L'autre jour, nous avons parlé de l'unité et de l'harmonie de la création de Dieu et de notre place en son sein. Nous avons rappelé comment, dans le Grand don du Baptême, nous, qui sommes créés et à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes nés à nouveau, nous sommes devenus fils adoptifs de Dieu, de nouvelles créatures. C'est donc comme fils de la lumière du Christ - symbolisée par les cierges allumés que vous tenez à la main - que nous rendons témoignage dans notre monde à la splendeur que nulles ténèbres ne peut vaincre (cf. Jn 1, 5).

Ce soir, nous fixons notre attention sur la manière de devenir des témoins. Nous avons besoin de connaître la personne du Saint Esprit et sa présence vivifiante dans notre vie. Ce n'est pas chose facile ! En effet, la variété des images que nous trouvons dans l'Écriture concernant l'Esprit - vent, feu, souffle - est un signe de notre difficulté à exprimer à son propos une compréhension claire. Et pourtant, nous savons que c'est l'Esprit Saint qui, bien que silencieux et invisible, oriente et définit notre témoignage de Jésus Christ.

Vous savez déjà que notre témoignage de chrétien est offert à un monde qui, par beaucoup d'aspects, est fragile. L'unité de la création de Dieu est affaiblie par des blessures qui s'approfondissent quand les relations sociales se brisent ou quand l'esprit humain est presque totalement écrasé par l'exploitation ou l'abus des personnes. De fait, la société contemporaine subit un processus de fragmentation en raison d'un mode de pensée qui, par sa nature, a la vue courte, parce qu'il néglige l'horizon de la vérité - de la vérité concernant Dieu et nous concernant. En soi, le relativisme ne parvient pas à embrasser l'ensemble de la réalité. Il ignore les principes mêmes qui nous rendent capables de vivre et de grandir dans l'unité, l'ordre et l'harmonie.

En tant que témoins du Christ, quelle est notre réponse à un monde divisé et fragmenté ? Comment pouvons-nous offrir l'espérance de la paix, de la guérison et de l'harmonie à ces « stations », lieux de conflit, de souffrance et de tension, où vous avez choisi de vous arrêter avec cette Croix de la journée Mondiale de la Jeunesse ? L'unité et la réconciliation ne peuvent être atteintes par nos seuls efforts. Dieu nous a fait l'un pour l'autre (cf. Gn 2, 24) et nous ne pouvons trouver qu'en Dieu et que dans l'Église l'unité que nous cherchons. Cependant, face aux imperfections et aux désillusions aussi bien individuelles qu'institutionnelles, nous sommes parfois tentés de construire une communauté « parfaite ». Ce n'est pas là une tentation nouvelle. L'histoire de l'Église contient de multiples exemples de tentatives pour contourner et dépasser les faiblesses et les échecs humains pour créer une unité parfaite, une utopie spirituelle.

De telles tentatives pour bâtir l'unité, en fait, la minent ! Séparer l'Esprit Saint du Christ présent dans la structure institutionnelle de l'Église compromettrait l'unité de la communauté chrétienne, qui est précisément un don de l'Esprit ! Cela trahirait la nature de l'Église en tant que Temple vivant de l'Esprit Saint (cf. 1 Co 3, 16). C'est l'Esprit, en fait, qui guide l'Église sur le chemin de la pleine vérité et en assure l'unité dans la communion et le service (cf. Lumen Gentium, 4). Malheureusement, la tentation d'« aller de l'avant tout seul » persiste. Certains parlent de leur communauté locale comme d'une réalité séparée de la soi-disant Église institutionnelle, décrivant la première comme souple et ouverte à l'Esprit, et la seconde comme rigide et privée de l'Esprit.

L'unité appartient à l'essence de l'Église (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 813) ; elle est un don que nous devons reconnaître et que nous devons chérir. Ce soir, prions afin d'être résolus à faire grandir l'unité. Construisez-là ! Résistez à la tentation de vous y soustraire ! Puisque c'est précisément l'amplitude, le large horizon de notre foi - en même temps solide et ouverte, cohérente et dynamique, vraie et toujours tendue vers une connaissance plus profonde - que nous pouvons offrir à notre monde. Chers jeunes, n'est-ce pas à cause de votre foi que des amis en difficulté ou à la recherche d'un sens à leur vie se sont tournés vers vous ? Soyez vigilants ! Sachez écouter ! À travers les discordances et les divisions du monde, pouvez-vous entendre la voix unanime de l'humanité ? De l'enfant abandonné dans un camp du Darfour à l'adolescent troublé, à un parent angoissé dans une banlieue quelconque, ou peut-être, en ce moment même, des profondeurs de votre cœur, jaillit un même cri d'humanité qui aspire à une reconnaissance, à une appartenance, à une unité. Qui satisfait ce désir humain essentiel d'être un, d'être en communion, d'être enrichi, d'être conduit à la vérité ? L'Esprit Saint ! Tel est son rôle : porter à son accomplissement l'œuvre du Christ. Enrichis des dons de l'Esprit, vous aurez la force d'aller au-delà des visions partielles, de l'utopie creuse, de la précarité de l'instant, pour offrir la cohérence et la certitude du témoignage chrétien !

Chers amis, quand nous récitons le Credo, nous affirmons : « Je crois en Saint Esprit, qui est Seigneur et qui donne la vie ». L'« Esprit créateur » est la puissance de Dieu qui donne la vie à toute la création et est la source d'une vie nouvelle et abondante dans le Christ. L'Esprit maintient l'Église unie au Seigneur et fidèle à la Tradition apostolique. Il est Celui qui a inspiré les Saintes Écritures et qui guide le peuple de Dieu vers la plénitude de la vérité (cf. Jn 16, 13). De toutes ces façons, l'Esprit est Celui qui « donne la vie », qui nous conduit au cœur même de Dieu. Ainsi, plus nous permettons à l'Esprit de nous diriger, plus grande sera notre configuration au Christ et plus profonde notre immersion dans la vie du Dieu Un et Trine.

Cette participation à la nature même de Dieu (cf. 2 P 1, 4) se produit à travers les événements quotidiens de la vie dans lesquels il est toujours présent (cf. Bar 3, 38). Toutefois, il y a des moments dans lesquels nous pouvons être tentés de rechercher la félicité loin de Dieu. Jésus lui-même demande aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Un tel éloignement offre peut-être l'illusion de la liberté. Mais où nous conduit-il ? Vers qui pouvons-nous aller ? Dans nos cœurs, nous savons, en fait, que seul le Seigneur a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 67-69). S'éloigner de lui n'est qu'une tentative inutile de nous fuir nous-mêmes (cf. Saint Augustin, Les Confessions VIII, 7). Dieu est avec nous dans la réalité de la vie et non dans notre imaginaire ! Affronter la réalité, et non la fuir, c'est ce que nous voulons ! Pour cela, l'Esprit Saint avec délicatesse, mais aussi avec fermeté, nous attire vers ce qui est réel, vers ce qui est durable, vers ce qui est vrai. C'est l'Esprit qui nous ramène à la communion avec la Sainte Trinité.

L'Esprit Saint a été, de quelque manière, l'oublié de la Sainte Trinité. Une claire compréhension de sa Personne semble presque hors de notre portée. Et cependant quand j'étais encore un petit garçon, mes parents, comme les vôtres, m'ont enseigné le signe de la Croix. J'ai ainsi très tôt compris qu'il y a un Dieu en trois Personnes et que la Trinité est au centre de la foi et de la vie chrétienne. Quand j'ai cru au point d'avoir une certaine compréhension de Dieu le Père et de Dieu le Fils - leurs noms parlaient déjà d'eux-mêmes -, ma compréhension de la troisième Personne de la Trinité restait faible. C'est pourquoi, comme jeune prêtre chargé d'enseigner la théologie, j'ai décidé d'étudier les grands témoins de l'Esprit dans l'histoire de l'Église. C'est en parcourant cet itinéraire que je me suis retrouvé à lire, entre autres, le grand saint Augustin.

Sa compréhension de l'Esprit Saint se développa de manière graduelle ; elle fut un combat. Jeune, il avait embrassé le Manichéisme - l'une de ses tentatives, dont j'ai parlé il y a un instant, de créer une utopie spirituelle en séparant les réalités de l'esprit des réalités de la chair. En conséquence, au début, il était méfiant à l'égard de l'enseignement chrétien sur l'incarnation de Dieu. Et cependant, son expérience de l'amour de Dieu présent dans l'Église le conduisit à en rechercher la source dans la vie du Dieu Un et Trine. Ceci le porta à avoir trois intuitions particulières sur l'Esprit Saint comme lien d'unité au sein de la Sainte Trinité : unité comme communion, unité comme amour durable, unité comme don, donné et reçu. Ces trois intuitions ne sont pas seulement théoriques. Elles aident à expliquer comme l'Esprit agit. Dans un monde où aussi bien les individus que les communautés souffrent souvent de l'absence d'unité et de cohésion, de telles intuitions nous aident à demeurer en syntonie avec l'Esprit et à étendre et à clarifier la nature de notre témoignage.

Avec l'aide de saint Augustin, essayons donc d'illustrer quelques aspects de l'œuvre de l'Esprit Saint. Il observe que les deux mots « Esprit » et « Saint » se rapportent à ce qui appartient à la nature divine ; en d'autres termes, à ce qui est partagé par le Père et par le Fils, à leur communion. Par conséquent, si la caractéristique propre de l'Esprit est celle d'être ce qui est partagé par le Père et par le Fils, Augustin en conclut que la qualité particulière de l'Esprit est l'unité. Une unité de communion vécue : une unité de personnes dans une relation mutuelle de donation constante : le Père et le Fils qui se donnent l'un à l'autre. Nous commençons ainsi, je pense, à entrevoir combien cette compréhension de l'Esprit Saint comme unité, comme communion, est éclairante. Une unité vraie ne peut jamais être fondée sur des relations qui nient l'égale dignité des autres personnes. Et l'unité n'est pas non plus simplement la somme totale des groupes à travers lesquels nous nous efforçons parfois de nous « définir » nous-mêmes. En effet, c'est uniquement dans la vie de communion que l'unité se maintient et que l'identité humaine se réalise pleinement : nous reconnaissons notre besoin commun de Dieu, nous répondons à la présence unificatrice de l'Esprit Saint et nous donnons notre vie les uns pour les autres à travers le service.

La deuxième intuition d'Augustin - c'est-à-dire celle de l'Esprit Saint comme amour qui perdure - dérive de l'étude qu'il fit de la Première Lettre de saint Jean, là où l'auteur dit que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 16). Augustin suggère que ces mots, tout en se référant à la Trinité dans son ensemble, doivent également être compris comme exprimant une caractéristique particulière de l'Esprit Saint. En réfléchissant sur la pérennité de l'amour - « celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu (Ibidem) - Augustin se demande : Est-ce l'amour ou l'Esprit qui garantit le don continuel ? Voici ce qu'il en conclut : « L'Esprit Saint nous fait demeurer en Dieu et Dieu en nous, mais c'est l'amour qui en est la cause. Donc, l'Esprit est Dieu comme amour ! » (De Trinitate 15, 17, 31). C'est une magnifique explication : Dieu se donne lui-même en partage comme amour dans l'Esprit Saint. Que pouvons-nous savoir d'autre sur la base de cette intuition ? L'amour est le signe de la présence de l'Esprit Saint ! Les idées ou les paroles qui manquent d'amour - même si elles apparaissent sophistiquées ou sages - ne peuvent être « de l'Esprit ». De plus, l'amour a une caractéristique particulière, loin d'être indulgent ou volubile, il a une tâche ou un objectif à accomplir : celui de demeurer. Par sa nature, l'amour est durable. Encore une fois, chers amis, nous pouvons jeter un dernier coup d'œil sur ce que l'Esprit Saint offre au monde : un amour qui dissout l'incertitude ; un amour qui va au-delà de la peur de la trahison ; un amour qui a en soi l'éternité ; le véritable amour qui nous introduit dans une unité qui dure !

La troisième intuition - l'Esprit Saint comme don -, Augustin la déduit de sa réflexion sur un passage évangélique que nous connaissons et aimons tous : la conversation du Christ avec la Samaritaine au bord du puits. Là, Jésus se révèle comme celui qui donne de l'eau vive (cf. Jn 4, 10), qui est ensuite définie comme étant l'Esprit (cf. Jn 7, 39) ; 1 Co 12, 13). L'Esprit est « le don de Dieu » (Jn 4, 20) - la source intérieure (cf. Jn 4, 14) - qui étanche réellement notre soif la plus profonde et nous conduit au Père. À partir de cette observation, Augustin conclut que le Dieu qui se livre à nous comme un don est l'Esprit Saint (cf. De Trinitate, 15, 18, 32). Chers amis, examinons encore une fois la Trinité à l'œuvre : l'Esprit Saint est Dieu qui se donne éternellement, comme une source intarissable, il n'offre rien de moins que lui-même. En observant ce don incessant, nous arrivons à voir les limites de tout ce qui périt, la folie d'une mentalité de consommation. consumériste En particulier, nous commençons à comprendre pourquoi la recherche de la nouveauté nous laisse insatisfaits et désireux de quelque chose d'autre. Ne recherchons-nous pas un don éternel ? La source qui jamais ne s'épuisera ? Avec la Samaritaine, nous nous exclamons : « Donne-la moi cette eau : que je n'aie plus soif » (Jn 4, 15) !

Chers jeunes, comme nous l'avons vu, l'Esprit Saint réalise la merveilleuse communion de ceux qui croient en Jésus Christ. Il est à l'origine de notre unité qui se réalise dans l'amour (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 813-4). Fidèle à sa nature de donateur et, à la fois, de don, il est à présent à l'œuvre à travers vous. Éclairés par les intuitions de saint Augustin, faites en sorte que l'amour unificateur soit votre mesure ; que l'amour durable soit votre défi ; que l'amour qui se donne soit votre mission !

Demain, ce même don de l'Esprit sera conféré solennellement à nos confirmands. Je prierai : « Donne-leur l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance et de piété et remplis-les de l'esprit de ta sainte crainte ». Ces dons de l'Esprit - dont chacun -, nous rappelle saint François de Sales, est une manière de participer à l'unique amour de Dieu - ne sont ni une récompense ni un titre de reconnaissance. Ils sont simplement donnés (cf. 1 Co 12, 11). Et ils exigent de la part de celui qui les reçoit une seule réponse : « J'accepte » ! Nous percevons ici quelque chose du mystère profond qu'est être chrétiens. Ce qui constitue notre foi ce n'est pas en premier lieu ce que nous faisons, mais ce que nous recevons. En effet, il se peut que des personnes généreuses, qui ne sont pas chrétiennes, fassent beaucoup plus que nous. Amis, acceptez-vous d'être introduits dans la vie trinitaire de Dieu ? Acceptez-vous d'être introduits dans sa communion d'amour ?

Les dons de l'Esprit qui agissent en nous, orientent et déterminent notre témoignage. Orientés, de par leur nature, à l'unité, les dons de l'Esprit nous lient encore plus étroitement à l'ensemble du Corps du Christ (cf. Lumen gentium, 4), en nous rendant davantage capables d'édifier l'Église, pour servir ainsi le monde (cf. Ep 4, 13). Ils nous appellent à participer activement et joyeusement à la vie de l'Église : dans les paroisses et dans les mouvements ecclésiaux, dans les cours de formation religieuse, dans les associations universitaires et dans les autres organisations catholiques. Oui, l'Église doit grandir dans l'unité, elle doit s'affermir dans la sainteté, se rajeunir et se renouveler constamment (cf. Lumen gentium, 4). Mais suivant quels critères ? Ceux de l'Esprit Saint ! Adressez-vous à lui, chers jeunes, et vous découvrirez la signification véritable du renouvellement.

Ce soir, réunis sous ce merveilleux ciel étoilé, nos cœurs et nos esprits sont remplis de gratitude envers Dieu pour l'immense don de notre foi en la Trinité. Souvenons-nous de nos parents et de nos grands-parents, qui marchaient à nos côtés quand, enfants, ils soutenaient les premiers pas de notre cheminement dans la foi. À présent, après de nombreuses années, vous vous êtes rassemblés comme jeunes adultes autour du Successeur de Pierre. Être avec vous m'emplit de joie. Invoquons l'Esprit Saint : c'est lui l'artisan des œuvres de Dieu (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 741). Laissez-vous façonner par ses dons ! Comme l'Église accomplit le même voyage avec l'humanité tout entière, de même, vous aussi, soyez appelés à exercer les dons de l'Esprit parmi les vicissitudes de la vie quotidienne. Faites en sorte que votre foi mûrisse à travers vos études, le travail, le sport, la musique, l'art. Faites en sorte qu'elle soit soutenue par la prière et nourrie par les Sacrements, pour être ainsi une source d'inspiration et de soutien pour ceux qui vous entourent. En réalité, la vie ne consiste pas simplement à accumuler, et elle est bien plus que le succès. Être vraiment vivants c'est être transformés intérieurement, c'est être ouverts à la force de l'amour de Dieu. En accueillant la puissance du Saint Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations. Libérez ces dons ! Faites en sorte que la sagesse, l'intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur !

Et maintenant, tandis que nous nous apprêtons à adorer le Saint Sacrement, en silence et en attendant, je vous répète les paroles que la bienheureuse Mary MacKillop a prononcées quand elle venait juste d'avoir vingt-six ans : « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur ! ». Croyez en Lui ! Croyez en la puissance de l'Esprit d'amour !

A l'issue du temps d'adoration proposé aux jeunes, le pape a salué les jeunes en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :

Chers jeunes de langue française, vous êtes venus prier ce soir l'Esprit-Saint. Sa présence silencieuse en votre cœur vous fera comprendre peu à peu le dessein de Dieu sur vous. Puisse-t-Il vous accompagner dans votre vie quotidienne et vous conduire vers une meilleure connaissance de Dieu et de votre prochain ! C'est Lui qui du plus profond de votre être vous pousse vers l'unique Vérité divine et vous fait vivre authentiquement en frères.

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana



 

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Sydney : Messe de Benoît XVI avec les évêques, les séminaristes et les novices

Samedi 19 juillet

ROME, Samedi 19 juillet 2008 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte de l'homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce samedi matin, lors de la messe qu'il a présidée en présence des évêques, des séminaristes et des novices australiens, dans la cathédrale St Mary de Sydney.

MESSE AVEC LES ÉVÊQUES AUSTRALIENS,
LES SÉMINARISTES ET LES NOVICES

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI

St. Mary's Cathedral
Samedi 19 juillet 2008

       

Chers frères et sœurs,

En cette noble cathédrale, j'ai la joie de saluer mes frères évêques et prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les laïcs de l'archidiocèse de Sydney. D'une façon toute particulière, j'adresse mon salut aux séminaristes et aux jeunes religieux présents parmi nous. Comme les jeunes israélites dans la première Lecture de ce jour, ils sont un signe d'espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu ; et, comme les jeunes israélites, eux aussi auront le devoir d'édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération. Alors que nous admirons ce magnifique édifice, comment ne pas penser aux innombrables prêtres, religieux et fidèles laïcs qui, chacun selon leur vocation propre, ont contribué à bâtir l'Église en Australie ? Nos pensées vont en particulier vers ces familles de colons auxquelles le Père Jeremiah O'Flynn confia le Saint Sacrement au moment de son départ, un « petit troupeau » qui eut à cœur de préserver ce trésor précieux, en le confiant aux générations successives qui érigèrent ce grand tabernacle à la gloire de Dieu. Nous nous réjouissons de leur fidélité et de leur persévérance, et nous nous appliquons à prolonger leurs efforts pour la diffusion de l'Évangile, pour la conversion des cœurs et la croissance de l'Église dans la sainteté, dans l'unité et dans la charité !

Nous nous apprêtons à célébrer la consécration du nouvel autel de cette vénérable cathédrale. Comme nous le rappelle clairement le panneau frontal sculpté, tout autel est le symbole de Jésus Christ, présent au milieu de son église comme prêtre, autel et victime (cf. Préface de Pâques n°5). Crucifié, enseveli et ressuscité d'entre les morts, rendu à la vie dans l'Esprit et assis à la droite du père, le Christ est devenu notre Grand Prêtre, qui intercède éternellement pour nous. Dans la liturgie de l'Église, et surtout dans le sacrifice de la Messe consommé sur les autels du monde, il nous invite, en tant que membres de son Corps mystique, à partager sa libre oblation. Il nous appelle, peuple sacerdotal de la nouvelle et éternelle Alliance, à offrir en union avec lui, nos sacrifices quotidiens pour le salut du monde.

Dans la liturgie de ce jour, l'Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis « à part » pour le service de Dieu et la construction de son règne. Trop souvent, cependant, nous nous retrouvons immergés dans un monde qui voudrait mettre Dieu « de côté ». Au nom de la liberté et de l'autonomie humaine, le nom de Dieu est mis sous silence, la religion est réduite à une dévotion personnelle et la foi est écartée de la place publique. Parfois, une mentalité de ce genre, totalement opposée à l'essence de l'Évangile, peut même en venir à obscurcir notre compréhension de l'Église et de sa mission. Nous aussi, nous pouvons être tentés de réduire la vie de foi à une simple question de sentiment, affaiblissant ainsi sa capacité d'inspirer une vision cohérente du monde et du dialogue rigoureux avec les nombreuses autres visions qui concourent pour gagner à elles les esprits et les cœurs de nos contemporains.

Et pourtant l'histoire, y compris celle de notre temps, nous démontre que la question de Dieu ne peut jamais être tue, ainsi que l'indifférence à la dimension religieuse de l'existence humaine, en dernière analyse, diminue et trahit l'homme lui-même. N'est-ce pas là le message délivré par l'architecture surprenante de cette cathédrale ? N'est pas là le mystère de la foi qui est annoncé à partir de cet autel lors de chaque célébration eucharistique ? La foi nous enseigne qu'en Jésus Christ, Parole incarnée, nous parvenons à comprendre la grandeur de notre propre humanité, le mystère de notre vie sur la terre et le destin sublime qui nous attend au Ciel (cf. Gaudium et spes, n.24). La foi nous enseigne, en outre, que nous sommes des créatures de Dieu, faites à son image et à sa ressemblance, dotées d'une dignité inviolable et appelées à la vie éternelle. Là où l'homme est diminué, c'est le monde qui nous entoure qui est diminué; il perd sa signification ultime et s'écarte de sa finalité. Ce qui en ressort, c'est une culture non pas de la vie, mais de la mort. Comment peut-on considérer cela un « progrès » ? Au contraire, c'est un pas en arrière, une forme de régression qui, en définitive, assèche les sources mêmes de la vie, de l'individu comme de la société tout entière.

Nous savons qu'à la fin - comme saint Ignace de Loyola l'a vu de façon si claire - l'unique vrai « standard» auquel toute réalité humaine peut être mesuré est la Croix et son message d'amour immérité qui triomphe du mal, du péché et de la mort et qui engendre une vie nouvelle et une joie éternelle. La Croix révèle que nous nous retrouvons nous-mêmes seulement en donnant notre vie, en accueillant l'amour de Dieu comme un don non mérité et en agissant pour mener tout homme et tout femme à la beauté de cet amour et à la lumière de la vérité qui, seule, apporte le salut au monde.

C'est dans cette vérité - le mystère de la foi - que nous avons été consacrés (cf. Jn 17, 17-19), et c'est dans cette vérité que nous sommes appelés à grandir, avec l'aide de la grâce de Dieu, dans la fidélité quotidienne à sa Parole, au sein de la communion vivifiante de l'Église. Et pourtant combien est difficile ce chemin de consécration ! Il exige une « conversion » continuelle, une mort à soi-même qui est la condition pour appartenir pleinement à Dieu, une transformation de l'esprit et du cœur qui apporte une vraie liberté et une nouvelle largeur de vue. La liturgie d'aujourd'hui nous offre un symbole éloquent de cette transformation spirituelle progressive à laquelle chacun de nous est appelé. De l'aspersion d'eau, de la proclamation de la Parole de Dieu, de l'invocation de tous les saints, à la prière de consécration, à l'onction et au nettoyage de l'autel, à sa parure de nappes blanches et de lumière - tous ces rites nous invitent à revivre notre propre consécration baptismale. Ils nous invitent à repousser le péché et ses fausses séductions, et à nous désaltérer toujours plus profondément à la source vivifiante de la grâce de Dieu.

Chers amis, puisse cette célébration, en la présence du successeur de Pierre, être un temps d'une nouvelle consécration et d'un renouvellement de toute l'Église en Australie ! Je désire ici m'arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance que les victimes ont supportées et je les assure qu'en tant que Pasteur je partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l'Église. Je demande à chacun de vous de soutenir et d'assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal. Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice. C'est une priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus sain, spécialement pour les jeunes. Ces jours-ci, marqués par la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous sommes invités à réfléchir sur le précieux trésor - nos jeunes - qui nous a été confié, et combien leur éducation et leur accompagnement est une part importante de la mission de l'Église dans ce pays. Alors que l'Église en Australie continue, dans l'esprit de l'Évangile, à affronter avec efficacité ce défi pastoral sérieux, je m'unis à vous dans la prière afin que ce temps de purification aboutisse à la guérison, à la réconciliation et à une fidélité toujours plus grande aux exigences morales de l'Évangile.

Je désire m'adresser maintenant aux séminaristes et aux jeunes religieux qui sont parmi nous pour leur manifester mon affection et mes encouragements. Chers amis, avec une grande générosité, vous vous êtes mis un chemin sur une voie particulière de consécration, enracinée dans votre Baptême et entreprise en réponse à l'appel personnel de Seigneur. Vous vous êtes engagés, de façons diverses, à accepter l'invitation du Christ à le suivre, à tout quitter et à consacrer votre vie à la recherche de la sainteté et au service de son peuple.

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous appelle à « croire en la lumière » (cf. Jn 12, 36). Chers jeunes, séminaristes et religieux, ses paroles ont une signification particulière pour vous. Elles sont un appel à avoir confiance en la vérité de la Parole de Dieu et à espérer fermement la réalisation de ses promesses. Celles-ci nous invitent à voir, avec les yeux de la foi, l'œuvre infaillible de sa grâce tout autour de nous, même en ces moments ténébreux où tous nos efforts semblent demeurer vains. Permettez que cet autel, avec l'image fortement suggestive du Serviteur souffrant, soit pour vous un motif constant d'inspiration. Tout disciple fidèle éprouve à certains moments la chaleur et le poids du jour (cf. Mt 20, 12), et lutte pour donner un témoignage prophétique à un monde qui peut apparaître sourd aux exigences de la Parole de Dieu. Cependant n'ayez pas peur ! Croyez en la lumière ! Accueillez de tout cœur la vérité que nous avons entendue aujourd'hui dans la deuxième Lecture : « Jésus Christ, hier et aujourd'hui, est le même, il l'est pour l'éternité » (He 13, 8). La lumière de Pâques continue à dissiper les ténèbres !

Le Seigneur nous appelle à marcher dans la lumière (cf. Jn 12, 35). Chacun de vous a entrepris la plus grande et la plus glorieuse des batailles, celle d'être consacrés dans la vérité, de grandir dans la vertu, de parvenir à l'harmonie entre, d'une part, pensées et idéaux, et, d'autre part, entre paroles et actions. Entrez avec sincérité et de façon profonde dans la discipline et dans l'esprit de vos programmes de formation. Cheminez chaque jour dans la lumière du Christ en étant fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation de la Parole inspirée de Dieu. Les Pères de l'Église aimaient voir les Écritures comme un paradis spirituel, un jardin où nous pouvons nous promener librement avec Dieu, admirant la beauté et l'harmonie de son plan salvifique tandis qu'il porte du fruit dans notre propre vie, dans la vie de l'Église et tout au long de l'histoire. Que la prière, donc, et la méditation de la Parole de Dieu soient la lampe qui illumine, purifie et guide vos pas le long de la voie que le Seigneur a tracée pour vous ! Faites de la célébration quotidienne de l'Eucharistie le centre de votre vie. À chaque messe, quand le Corps et le Sang du Seigneur sont élevés au terme de la prière eucharistique, élevez votre cœur et votre vie dans le Christ, avec Lui et par Lui, dans l'unité de l'Esprit Saint, comme un sacrifice agréable à Dieu notre Père.

Ainsi, chers jeunes, séminaristes et religieux, deviendrez-vous vous-mêmes des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d'amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle pour tous ceux que vous rencontrerez. En répondant à l'appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des « signes de contradiction » (cf. Lc 2, 34) pour beaucoup de vos contemporains. Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d'amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père. De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime. N'oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin. Les trésors les plus grands que vous partagez avec d'autres jeunes - votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l'autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l'édification de l'Église !

Chers amis, laissez-moi conclure ces réflexions en attirant votre attention sur le grand vitrail présent dans le chœur de cette cathédrale. La Vierge Marie, Reine du Ciel, y est représentée en majesté sur le trône au côté de son divin Fils. L'artiste a représenté Marie comme la Nouvelle Ève, qui offre au Christ, nouvel Adam, une pomme. Ce geste symbolise le retournement qu'elle a opéré de la désobéissance de nos premiers parents, le fruit abondant que la grâce de Dieu a porté dans sa propre vie, et les premiers fruits de cette humanité sauvée et glorifiée qu'elle a précédée dans la gloire du Paradis. Demandons à Marie, Auxiliaire des chrétiens, de soutenir l'Église en Australie dans la fidélité à cette grâce par laquelle le Seigneur crucifié continue d'« attirer à lui » toute la création et chaque cœur humain (cf. Jn 12, 32). Puisse la puissance de son Esprit Saint consacrer dans la vérité les fidèles de cette terre, produire des fruits abondants de sainteté et de justice pour la rédemption du monde et guider l'humanité entière vers la plénitude de vie autour de cet autel où, dans la gloire de la liturgie céleste , nous sommes appelés à chanter les louanges de Dieu pour l'éternité. Amen.

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana

 

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15:31 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/07/2008

Sortie du CD événement "chants nouveaux !"

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Ce CD audio est un extrait “live” des retraites “je serai guéri !” de Thierry et Myriam Fourchaud.
Durant ces temps l’Esprit-Saint suscite des chants nouveaux et des prières dans l’onction.
C’est un CD original, car ce n’est pas un enregistrement studio travaillé et préparé, non, c’est du direct, c’est très doux, très pauvre et simple et en même temps c’est très charismatique car les paroles et les musiques sont improvisées !

*** Nous croyons qu’à travers ce CD le Seigneur va donner de nombreux fruits :
- conversions,
- libérations,
- guérisons
- et effusions du Saint-Esprit

* Comment ?
- par la louange,
- les exhortations,
- la prière,
- l’adoration
- et la gloire !


Quelle bonne nouvelle !



* Prix indicatifs :
Le CD : 7€ ou 2 CD pour 10€
Merci d’ajouter un petit peu pour les frais d’envois. Chèque à l'odre de "La Bonne Nouvelle".

* Envoyez votre commande:
1) par courrier à :
La Bonne Nouvellle - BP 24
53170 Saint Denis du Maine (France)
2) par téléphone au 02.43.64.23.25.
3) possibilité de commande via notre site www.mariereine.com (cliquez à droite sur Chants Nouveaux !)
4) téléchargement possible via le site : www.labonnenouvelle.fr


Titres : Chants nouveaux !

1) Doux Saint-Esprit.......... 7mn34
2) Je suis venu pour toi.......... 5mn02
3) J'ai soif !.......... 10mn21
4) Enfant du Père !.......... 9mn29
5) Tu es merveilleux !.......... 5mn25
6) Témoignage Myriam........... 4mn19
7) Le bain dans le Saint-Esprit !........... 6mn18
8) Le baume de Dieu............ 4mn19
9) Plus de toi !........... 5mn19
10) Je t'adore...........10mn06
11) Oh Seigneur, à toi la gloire !.......... 5mn48
12) De tout mon coeur !............ 8mn42

12 titres - durée 79mn.

* Ecoutez un extrait du CD gratuitement sur le site www.labonnenouvelle.fr en cliquant à droite en haut sur : "tout donner... de tout mon coeur !" (c'est le morceau n°12 du CD)


Vivez une véritable effusion du Saint-Esprit chez vous !

Que Dieu vous bénisse !

Thierry F.


18:24 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Le poème de la sainte liturgie.

de Maurice Zundel. (1897-1975). Pasteur et théologien Suisse

L'amour, une éternelle extase

 La vie nous révèle à nous-même comme une capacité d'infini. C'est là le secret de notre liberté. Rien n'est à notre taille

et l'immensité même des espaces matériels n'est qu'une image de notre faim. Toute barrière nous révolte et toute limite exaspère nos désirs.

        C'est aussi la source de notre misère. Une capacité n'est qu'une aptitude à recevoir. Une capacité d'infini est une indigence infinie, qui exige d'être comblée avec une sagesse proportionnelle à ses abîmes.

        Il est d'ailleurs évident que ce n'est pas à notre corps, qui n'est qu'un point dans l'univers, que nous devons cette ampleur illimitée du vouloir. Notre âme s'y révèle, et la qualité des nourritures qui doivent nous combler: c'est dans l'invisible (p.15) seulement qu'elles se peuvent rencontrer, dans l'univers intérieur de l'Esprit.

    Notre chair même y doit trouver accès et s'assouplir à ses exigences immatérielles, si toute une part de nous-mêmes point rester étrangère a notre suprême réalisation. Mais le monde invisible l'épouvante et la déconcerte; elle se sent dépossédée à son approche et s'attache avec d'autant plus de violence à son domaine.

        Ne parvenant pas à réaliser notre unité par en-haut, nous nous efforçons de l'atteindre par en-bas. Par un transfert de notre appétit sur les objets sensibles, nous leur prêtons la séduction infinie qui répond a l'immensité de nos désirs.

        Quoi de plus naturel dès lors que de céder à leurs promesses et de subir l'envoûtement de leur attrait? Comment pourrions-nous résister à leur appel, affamés d'infini, quand l'infini semble à portée de la main?

        Nous ne voyons pas que ce qui nous fascine et nous enivre, c'est la projection sur les choses du besoin infini qui nous travaille, le scintillement de l'esprit sur la croupe mobile des vagues fuyantes. Nos mains gardent de leur capture autant qu'un enfant qui s'efforce de saisir l'iris d'une bulle de savon. Nos désirs s'exaspèrent, nos raffinements se dépassent et notre vide s'accroît.

        Il faudrait, à ce point, nous montrer ce que nous poursuivons réellement, plutôt que de nous accabler sous la vanité des objets qui nous séduisent. Car ce ne sont pas eux qui nous ensorcellent, mais le chatoiement de l'infini dans les plis de leur étoffe: nos pires excès témoignent encore de notre vocation divine, et ne représentent, la plupart du temps, que l'élan désespéré de notre coeur vers un bonheur insaisissable.

       Quelle blessure est souvent, en vérité, la révélation de notre grandeur, et quelle résonance illimitée donne à toutes nos émotions cette capacité d'infini qui est le fond de notre nature! Nos douleurs et nos joies sont sans bornes, comme nos tendresses et nos admirations. Et pourtant nos réalisations semblent si précaires et si vaines...

      L'Amour est une éternelle extase au berceau de la vie. Il s'est enchanté de tous les espoirs, il a connu tous les sanglots, il s'est meurtri de toutes les blessures, il a poussé jusqu'à la mort l'ivresse de la vie. Il s'est approprié le langage de l'adoration: tellement il était sûr d'être aux prise avec l'Infini. Mais il est rare qu'il en ait reconnu la véritable nature. Comme l'art et comme la science, il a subi, le plus souvent, l'aimantation qui l'entraînait sans cesse au-delà, sans en discerner la source; et il a soumis l'homme à d'indicibles tortures, dont celui-ci était souvent lui-même, avec une aveugle frénésie, la victime et le bourreau...

      Le mystique a sondé ces plaies avec un indicible respect et une magnanime compassion. Il a compris que l'élan magnifique devait retomber sur soi, ou trébucher sur une idole, que cette sortie triomphale ne pouvait qu'aboutir à la pire captivité, si l'extase ne rencontrait son objet véritable, si l'infini ne se révélait indubitablement comme un Autre: à qui tout l'être pût être réellement donné, avec toutes les exigences de sa vie intérieure, toute la richesse de ses désirs, et toute l'immensité de son cour. Un Autre, mais qui fût de l'ordre de l'esprit, et tellement intérieur à l'âme que la personne acquît sa véritable autonomie en lui cédant et en s'y abandonnant comme à son vrai moi. Un Autre en nous, qui ne fût pas nous, et sur qui notre être moral pût être fondé, dans un altruisme qui consacrât son unité.

09:13 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAURICE ZUNDEL. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

15/07/2008

LES SILENCES.

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Les silences, les mots,
La lumière du jour,
La nuit, l'aube, le silence,
les tendresses de l'amour.
Des chansons, un silence,
quelqu'un part au petit jour
Un silence, un enfant
une femme, un grand amour.
Tout donner, tout attendre
attentif et sans recours
S'habituer au silence
Dans le bruit de tous les jours.
Un plaisir, un silence,
quelques pas, encore un tour
Puis un autre silence
dans la magie de l'amour.
Un appel, la prière,
la solitude toujours
En silence et profonde
comme l'eau du temps qui court.
J'ai crié en silence
dans la nuit et dans le jour
Déchiré mon silence,
traversé le monde sourd.
Sont venus tous ensemble
les gens qui manquent d'amour
Tous ensemble sont venus
les gens qui manquent d'amour.
Me prier de comprendre
leur silence à mon tour
J'ai dansé une danse,
mais mon pas était trop lourd.
Un enfant, une femme,
l'homme passe dans la cour
Et la ville en silence
construit des murs et des tours.
On s'y fait, on renaît
et l'on rit des mauvais tours
Du destin, chacun fait
du mieux qu'il peut toujours.
C'est la vie, un silence,
la lumière, un autre jour,
La nuit, l'aube, le silence,
la tendresse de l'amour.
Bruno LEROY.

10:28 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, spiritualite, action-sociale-chretienne |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |