13/03/2007
GUY GILBERT VENU COMBATTRE LES DROGUES.
Nous attendons Guy dans une effervescence sereine. Sa voiture apparaît peu de temps avant l'heure prévue. Une horde de Jeunes drogués ou alcooliques se précipite sur lui. Je vais calmement lui serrer la main. Il me regarde comme si j'avais pris cent ans en quelques mois.Non, en fait il est débordé comme un chef d'entreprise...!
Puis, referme la vitre de sa voiture en me disant qu'il doit écouter son répondeur. Les Jeunes adultes présents me serrent chaleureusement la main, sans même me connaître. Les rebelles se reconnaissent entre eux.
Puis, le Président, Richard Maillet, qui organisait la conférence vient m'inviter au buffet pour me restaurer. Ambiance chaleureuse.
Le thème de l'intervention de Guy traite des problèmes d'addictions et notamment de drogues.
J'entre ensuite dans la salle où se déroulera la soirée. A vingt heures précises, arrive le prêtre-éducateur aux allures de Léo Ferré et d'insurgé de l'Amour.
Il ne parle pas sinon pour saluer le monde venu le voir. Il ne veut pas parler mais, préfère laisser Julien, cet ado de vingt ans, nous raconter sa descente aux enfers. Julien n'est pas issu d'une famille défavorisée. Il vient d'un milieu modeste mais aisé. Son premier joint fut un rituel d'une mode bien ancrée chez les adolescents. Progressivement, il augmenta la posologie agrémentée d'alcool pour avoir le cerveau ratiboisé. Le décervelage complet fut atteint lorsqu'il toucha à la cocaïne et l'héroïne. Il alla jusqu'à battre ses parents pour avoir de l'argent. Se payer ses paradis d'artifices étaient ses seules obsessions.
Puis, une conscientisation subite lui fit saisir son entrée par les portes de l'enfer. Il décide alors,de tout arrêter par des produits de substitutions.
Mais, pour lui la méthadone c'est comme dire qu'on ne boit plus de whisky en buvant du vin. Il décide de cesser définitivement tout produit pouvant le rendre dépendant. Son combat fut terrible, angoissant mais exemplaire pour retrouver la lumière de la liberté. Julien s'occupe désormais d'autres dépendants au sein de l'Association : Stop à la Drogue.
Richard Maillet, ostéopathe de profession est Président bénévole de cette association depuis dix ans. Il exposa longuement les pièges qui peuvent rendre nos ados esclaves parfois jusqu'à la mort.
Il existe un terreau favorable à ce genre d'intoxications. Le manque de confiance en soi, une éducation trop protectrice ou trop absente.
Bref, une fragilité psychologique de l'individu le mène droit dans les bras du cannabis.
Drogue douce allez-vous rétorquer. Je vous répondrai que vous êtes aussi esclaves d'arguments publicitaires d'une société laxiste.
Le cannabis perturbe les centres qui régulent la coordination des mouvements, le cervelet essentiellement. Il altère profondément les capacités de concentration. Il est à l'origine de la destruction des neurones. Le cannabis perturbe la réponse d'un organisme infecté et entraîne une moindre résistance aux infections bactériennes. Il favorise une mauvaise circulation des vaisseaux sanguins pouvant aller jusqu'à l'amputation.
Tous ces premiers risques surviennent à partir d'une consommation de 1 joint par semaine jusqu'à 5 par jour depuis au moins un an.
Bien-sûr, d'autres risques graves existent aussi, notamment ceux du comportement pouvant aller jusqu'au suicide ou au meurtre. Et je ne vous parle point des drogues dites dures.
Guy Gilbert, en éducateur ayant de l'expérience en ce domaine, répondit aux questions des adultes en attente de solutions. Hélas, il reconnaît lui-même que le problème est à la fois d'origine sociale et culturelle, donc difficile à résoudre dans l'immédiat.
Il préconise de ne jamais partir dans un discours moralisateur qui pourrait détruire toutes communications. Mettre en évidence les qualités des Jeunes et surtout, les écouter inlassablement. Oui, les écouter pour percevoir le murmure de leurs blessures.
Pour lui, l'Amour est inconditionnel et même si la foudre de la drogue vient au coeur de la famille, entre les éclairs nous pouvons exprimer cet amour de l'adolescent paumé.
Bien-sûr, tout cela n'est pas évident. Mais qui a dit que l'amour était un sentiment préfabriqué.
Guy Gilbert nous dit qu'il n'est pas prêt à baisser les bras et invite les adultes à en faire autant. Il est vrai que son Espérance est cultivée par un plus grand que lui.
Alors, puisons à sa source puisqu'elle a fait ses preuves. Et toutes ces associations qui fleurissent comme celle de Richard sont ses enfants.
Guy Gilbert a semé en plus de trois mille conférences des graines pour rendre le monde plus rayonnant. D'ailleurs, avant de partir, il s'est adressé à la foule en lui disant qu'il continuerait jusqu'à la fin en espérant que ses mots n'auront pas été vains.
Depuis plus de quarante ans, il se bat pour que notre société recouvre un visage Humain. Ce serait une insulte de ne pas suivre ses pas avec notre propre personnalité. Notre propre militantisme.
Mais, ce qui serait une plus terrifiante calomnie serait d'ignorer nos frères et soeurs dans la souffrance.
Guy Gilbert, ce soir a dit stop à la drogue au nom de la Vie et de l'Amour Humain.
Disons non avec lui à tout ce qui détruit nos enfants. Disons oui avec lui pour tout ce qui les construit. Le reste nous le mettons en toute confiance dans la Providence Divine. Merci Guy de venir encore et toujours nous rappeler que les combats pour l'humanité ne cesserons jamais.
Il suffit de le vouloir et surtout d'y croire, comme Guy Gilbert depuis tant d'années sans jamais capituler.
La prière aussi nous offre ses secrets. L'Espérance nous donne la Force de continuer.
Bruno LEROY.
Ps : Pour vous aider :
( Photos : Bruno LEROY. )
17:45 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, social | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
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