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05/06/2010

La beauté amoureuse de Dieu.



©F&L D. Lefèvre



 


Dieu est-il digne de notre adoration ? Plus qu’une réponse positive, c’est à un repositionnement de notre être que convoque la solennité du Saint Sacrement. Elle nous remet à notre vraie place, celle d’aimer Dieu par-dessus tout. Il a révélé, dans le sacrifice de Jésus, la plénitude de son amour. C’est de cela que nous faisons mémoire à chaque messe. Notre cœur peut alors s’exclamer : « Nous t’adorons Seigneur, adoramus te Domine ». Saint Pierre-Julien Eymard, fondateur de la Congrégation du Saint Sacrement, propose quatre points de repère pour adorer : c’est la méthode dite des « quatre fins du sacrifice ». Ces perspectives peuvent structurer une heure d’adoration : 1. Entrez dans l'adoration – « Adorez-le afin qu’il règne en vous, que tout soit à lui e t pour lui, pour son amour, sa plus grande gloire ». 2. Rendez grâce – « Louez la bonté de notre Seigneur Jésus Christ qui veut bien demeurer avec nous ». 3. Se convertir sous le regard miséricordieux du Père – « Pleurez vos propres péchés contre l'Eucharistie, les péchés des autres, et demandez grâce et miséricorde pour tous les pécheurs ». 4. Suppliez – « Demandez-lui pour vous, foi, espérance et charité ».
« Nous t’adorons et nous te bénissons parce que tu as racheté le monde par ta sainte Croix. » Avec la liturgie, adorons le Seigneur qui nous a fait pour cela : contre toute forme de suffisance, nous pourrons ainsi être vraiment enfants de Dieu et recevoir sa bénédiction.

 

 

 

 

 

P?re Tanguy Marie
Père Tanguy-Marie
Prêtre de la Cté des Béatitudes
Auteur des livres : La parole, don de Vie, EDB, 2006
Libres en Christ, EDB, 2008.


 

11:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Gagnez des âmes !

“Celui qui gagne des âmes est un homme sage.” Proverbes 11.30 TPmountain

Louis Pasteur vivait à une époque où des milliers de personnes mouraient chaque année de la rage, aussi travailla-t-il nuit et jour pendant longtemps pour trouver un vaccin susceptible de sauver beaucoup de vies humaines. Il était sur le point de tester sur lui-même le fruit de ses recherches quand on lui amena un garçon de neuf ans, dénommé Joseph Meister, qui venait d’être mordu par un chien enragé. La mère de l’enfant supplia Pasteur de tester le nouveau vaccin sur son fils. Le savant injecta son produit pendant une dizaine de jours dans le corps du petit garçon qui survécut. Des décennies plus tard, alors qu’il aurait pu s’enorgueillir de maintes découvertes scientifiques spectaculaires, Pasteur demanda seulement à ce que soient gravés sur sa tombe les mots suivants : “Joseph Meister a survécu”.

La Bible dit : “Les actes du juste sont comme un arbre de vie et celui qui gagne des âmes est un homme
sage” (Proverbes 11.30 TP). Que penseriez-vous d’un homme qui aurait découvert un moyen de guérir tous les cancers et qui refuserait de dévoiler son secret sous prétexte qu’il aurait mieux à faire ? L’Evangile ne devient une “Bonne Nouvelle” que si nous acceptons de le partager avec ceux qui ne le connaissent pas encore et qui en ont besoin, et cela sans attendre qu’il soit trop tard. Beaucoup de chrétiens sont tellement préoccupés par leur confort matériel qu’ils font confiance à Dieu quand il s’agit de Lui demander une nouvelle voiture, une belle maison et des vacances agréables, mais ils oublient de Lui demander de sauver leurs proches et leurs amis ! Nous citons peut-être le verset des Ecritures qui dit : “La foi, c'est une manière de posséder déjà les biens qu'on espère...” (Hébreux 11.1), tout en pensant que les “biens” en question doivent être matériels et temporels plutôt qu’éternels et situés dans “une patrie supérieure, c'est-à-dire céleste” (Hébreux 11.16) !

Nous sommes censés
rechercher avant tout le royaume de Dieu et “toutes ces autres choses nous seront accordées”. En fait, il n’est nul besoin de les demander, elles nous seront données automatiquement, lorsque nous donnons la priorité au Royaume de Dieu dans notre vie, plutôt qu’à notre propre “royaume” (Lisez Matthieu 6.33). Faites preuve donc de sagesse et devenez “gagneur d’âmes” !

Bob Gass.

11:17 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Dans l’humilité et le silence.

Vient une pauvre veuve. Elle donne trois fois rien, c’est-à-dire rien. Il n’y a rien en elle qui attire le regard : si Jésus n’avait pas attiré l’attention des disciples, qui l’aurait remarquée ? Jésus est capable de voir que cette pauvre femme donne tout ce qu’elle a pour vivre. Si on voulait donner une traduction littérale du dernier verset, nous dirions « elle a donné toute sa vie » ! La formule fait frémir. Dans l’humilité et le silence, une femme a donné plus que ceux qui paradent, honorés de nos regards et de nos discours de remerciements, eux qui n’ont pas mis leur vie en danger. Cette femme nous est donnée en exemple par Jésus, elle devient un modèle pour tout disciple : ce qui importe est de se donner soi-même, sans rien retenir.

Dans cette femme, Jésus voit également le chemin qui l’attend, la mort qu’il a choisie. Par le don de sa vie, complètement déraisonnable puisqu’elle se sépare de ses ressources vitales pour construire un temple dont il ne restera bientôt plus pierre sur pierre, la vieille femme est l’image du don que fera Jésus de sa vie, que Pierre juge complètement déraisonnable. Mais par sa situation scandaleuse – les riches ne donnent que leur superflu et les scribes qui devraient la protéger vivent à ses dépends – la vieille femme montre aussi à quelle absurdité un mauvais usage des préceptes religieux peut conduire. Ainsi, ce sont les chefs religieux qui discerneront que Jésus doit mourir pour le bien du peuple. L’exemple de la veuve est donc complexe, beau et tragique à la fois.

Que l’Esprit de Pentecôte, venu nous enseigner toute chose nouvelle, ouvre nos yeux à la réalité du monde, qu’il nous apprendre à connaître Jésus pour le reconnaître en toute circonstance et nous donne la force de le suivre fidèlement où il nous entraîne, sûrs que là est la vraie vie, confiants dans la promesse du Père.


Frère Dominique.

11:12 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

02/06/2010

Méditations sur notre amour.

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Dans le silence intérieur se forme notre conscience
La certitude des mots prononcés avec Amour
Et nos secrètes pensées veulent vivre toujours
Cette éternité de l'instant quand nos regards
Attendent un geste de tendresse sans hasard
Mais tracé dans une harmonieuse présence
De nos âmes enlacées et qui savourent
Le bonheur d'être deux en cette humanité
Où la solitude est le souffle de l'homme
Une habitude inventée par des cœurs dispersés
La beauté de notre Vie nous engendre à nous-mêmes
Comme un poème éclaté chaque jour
Au soleil de nos saisons que nous conservons
Jalousement avec une volupté aux yeux d'enfants
Purs et innocents dans sa fraîcheur renouvelée
Au quotidien de nos rencontres
Comme des envolées dans le destin illimité
Et le vent de nos sentiments amoureux
Fait chanter ses accords heureux
Dans nos corps chaleureux et démesurés
Quand le temps nous appartient
L'avenir nous vient tel un navire sans chagrins
Sur les flots de la mer sereine et parle pour demain
De nos matins réinventés au Bonheur
De s'aimer malgré toutes les lames
Que les vagues imaginent pour nous couper
De nos radieux moments médités au fond de notre être
Pour donner une signifiance à notre existence
Plus je m'enfonce dans les profondeurs
Plus je sens la chaleur torride de t'Aimer.



Bruno LEROY.

11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA POÉSIE DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LA FOLIE DE L'AMOUR.

La folie de l'Amour que nous éprouvons pour le Christ fait de nous des
décalés.
Les chrétiens ont souvent du mal à assumer leur identité.
La peur de paraître ringard dans un monde qui perd ses repères.
La peur même de paraître fous aux yeux des Hommes.
Et pourtant notre coeur est brûlant de ce Bonheur donné par Dieu.
Nous devons en Témoigner jusqu'aux tréfonds des extrémités de la
Terre.
Entrer dans la prière peut grandement nous aider dans notre démarche.
Cependant, il faut impérativement que nous acceptions notre identité
chrétienne.
Nous sommes fous, c'est certain. Mais fous de Dieu et de Son Amour
inconditionnel.
Fous de sa miséricorde qui nous fait gravir les plus hauts sommets.
Il est dit dans l'Apocalypse que Dieu vomit les tièdes.
C'est-à-dire ceux qui ne sont ni froids, ni chauds.
Donc, sans consistance.


Bruno LEROY.

11:29 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LA POÉSIE DE LA VIE | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

JE T'AIME PLUS QUE MOI-MÊME.

je aime.jpgQuand ton sourire m'apparaît,
Comme une lumière dans tes yeux frais,
Une vision d'éternité...
Je t'aime plus que moi-même,
Comme un vieux poème à réinventer,
Chaque jour un rire vers l'Amour,
Vers le présent du Temps,
Dans lequel tu habites tout le temps,
Je t'aime comme un enfant,
Comme une larme de cristal blanc,
Qui vient griffer mes joues de sentiments,
Tu es dans ma peau de chagrin,
Tu es dans mon cœur,
Tu es dans mes peurs,
Je t'aime !
Par-delà les soleils fatigués,
Par-delà les insultes faciles,
Par-delà cette bande d'imbéciles,
Qui sont mes frères comme je suis ton fils,
Je t'aime car je suis semblable,
A un vieux navire qui mord le sable,
Nous sommes tous dans le même bateau,
Nous naissons, nous vivons, nous mourons,
Entre le début et la fin viennent des histoires sans fin,
Et dans les cieux imbibés de tes rêves,
Les couleurs de la vie s'inventent un paradis,
Je t'aime et je décide dans ton regard suprême,
D'anticiper l'éden sur cette terre,
Avant que mes mains ne m'enterrent,
Peu importe les gens sans joie,
Qui railleront que je ne devrais pas,
Je leur crierai que la vie est belle à en crever,
Et je crèverai pour te retrouver dans l'éternité.
Je t'aime tu es l'essence de mes poèmes.
D'amour, de joie, de vérité sans Haine.



Bruno LEROY.

11:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE DE L'INSTANT. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

ANARCHISTE MAIS CHRÉTIEN !

Jacques Ellul : anarchiste mais chrétien !
Patrick Troude-Chastenet
 
Origine : Association Internationale Jacques Ellul à Bordeaux

http://www.jacques-ellul.org

http://www.ellul.org




Parmi les multiples lieux communs associés au nom de Jacques Ellul, figure en bonne place le thème d’une pensée inclassable. Il faut d’emblée reconnaître que l’intéressé n’est pas pour rien dans cette réputation. Si tout au long d’une carrière riche d’une soixantaine d’ouvrages et de plusieurs centaines d’articles, il n’a poursuivi qu’un seul but : affirmer et défendre la liberté de l’homme face aux périls qui la menacent, les voies empruntées ont été trop diverses pour ne pas décourager les amateurs de frontières intangibles.

Indifférent, pour ne pas dire franchement hostile, aux leaders de droite et à leurs idées, il s’est constamment évertué à critiquer « la Gauche », son propre camp, au risque de persistants malentendus. Toujours à contre-courant : pendant la guerre d’Algérie où il n’était pas très éloigné des positions d’un Albert Camus puis, plus tard, à propos d’Israël ou de l’Afrique du Sud, ou encore en 1981 lors de l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République, son discours paradoxal ne pouvait que heurter les sensibilités « progressistes ».

Le clivage droite/gauche s’avère en l’occurrence ici d’une pertinence limitée. S’il fallait à tout prix satisfaire aux exigences du genre typologique, on se tromperait le moins en rapprochant Ellul des penseurs anarchistes, à condition toutefois de préciser que sa foi chrétienne primait ses convictions libertaires.

Mais là n’est pas l’essentiel. Son « inclassabilité » renvoie beaucoup plus au statut problématique d’une œuvre, divisée en deux registres distincts mais en étroite correspondance car traduisant la confrontation dialectique du Naturel et du Révélé, qu’à son positionnement dans le champ idéologico-politique.

Historien du droit de formation, il est l’auteur d’une Histoire des Institutions (Thémis/PUF) en cinq volumes qui accompagna durant leurs études plusieurs générations d’étudiants. Mais ce professeur à la Faculté de Droit et à l’I.E.P. de Bordeaux s’est très vite affranchi des bornes de sa discipline. Qu’un agrégé de droit romain, spécialiste de la haute Antiquité, veuille étendre sa réflexion au destin de l’homme chrétien dans le monde moderne et, plus généralement, à la condition humaine dans le cadre d’une société technicienne, et les difficultés commencent...

Dans une ère de spécialisation outrancière, particulièrement à l’Université malgré les appels rituels à la pluridisciplinarité, ce polygraphe prit le risque de passer pour un aimable touche à tout. Pratiquant pourtant les « sciences diagonales » avec la même rigueur qu’un Roger Caillois (1913-1978) - dont la revue Diogène publiera du reste l’un de ses deux meilleurs articles consacrés à la propagande -, il prétendait seulement à l’honnêteté intellectuelle et non pas à l’objectivité scientifique.

Combattant l’agnosticisme dominant dans les sciences sociales en réintroduisant au premier plan les questions éthiques, sa dénonciation de l’illusion objectiviste des sciences de l’homme n’est pas sans évoquer les travaux de l’Ecole de Francfort. S’ils divergent sur la question de l’autonomie de la Technique, on retrouve chez Habermas, à la suite d’Ellul, la même critique radicale du fondement idéologique du positivisme - érigé en dogme par la conscience technocratique - de l’optimisme scientiste et des implications normatives des méthodes empiriques.

Après avoir été présenté de son vivant, au gré des circonstances, comme philosophe, sociologue, politiste, théologien ou moraliste, un grand quotidien national l’a qualifié récemment encore de « pasteur protestant ». Au-delà des approximations journalistiques, ces incertitudes peuvent se lire comme le symptôme d’un malaise suscité par un auteur qui dérange encore post mortem par son inaptitude à se fondre dans les catégories communes.

Lui-même s’est toujours défendu de faire de la philosophie, moins à la manière d’une Hannah Arendt que d’un Kierkegaard. C’est en effet du côté du père de l’existentialisme qu’il faut se tourner lorsque l’on souhaite remonter aux sources de l’œuvre ellulienne. Un Kierkegaard considéré par Ellul non comme un philosophe, ce qui relèverait encore de la mise en forme intellectuelle de l’intéressant, donc du « stade esthétique », mais comme l’auteur de La Maladie à la mort qui livre en chrétien son expérience de la souffrance et de l’amour.

A dix-huit ans, grâce au Danois, Ellul a compris qu’il ignorait encore tout du désespoir authentique. L’idée selon laquelle il n’y a de vérité que subjective, l’existence considérée et vécue comme une tension permanente entre deux pôles irréductibles, l’individu pensé comme être unique placé sous le regard d’un Dieu fait homme et qui reste en même temps le Tout Autre, le principe de non conformité au monde, la défense de la personne face au Pouvoir, le saut dans la foi pour sortir de l’absurdité de la vie, sont quelques uns des thèmes qui continueront par la suite à irriguer une pensée qui refusera elle aussi de se figer en système, donc en « monde clos ».

Découverts à peu près à la même époque, Karl Marx et Karl Barth (1886-1968) viendront compléter sa formation. Il trouvera dans la critique marxiste du capitalisme une explication au chômage de son père et une invite à changer le monde ; et chez le dogmaticien protestant, le moyen de penser dialectiquement l’obéissance de l’homme libre à l’égard du Dieu libre, autrement dit l’idée centrale du message biblique : la libre détermination de la créature dans la libre décision du Créateur.

Kierkegaard, Marx, Barth : trois dialecticiens de génie qui constitueront l’essentiel de son bagage théorique lorsqu’il s’embarquera dans l’aventure personnaliste, en compagnie de son ami Bernard Charbonneau (1910-1996).

En revanche, Ellul refusait toute filiation intellectuelle avec Martin Heidegger dont il connaissait, dès 1934, l'engagement nazi . Non seulement il croyait - à tort ou à raison ?- qu'un penseur qui se trompait aussi grossièrement sur le secondaire (la politique) ne pouvait lui être d'aucun secours pour comprendre le principal (le sens du monde moderne), mais en outre, Ellul reprochait à l'auteur de L'Etre et le Temps de s'exprimer dans un langage trop abstrait.

Dans ses textes de 1935, soit quatorze ans avant les premières conférences d’Heidegger sur le sujet, Ellul considère déjà que c’est la technique et non le politique qui se trouve désormais « au cœur des choses ». Si leurs conclusions se recoupent en bien des points, leurs méthodes sont radicalement différentes. D’un côté, un questionnement métaphysique sur l’essence de la technique contemporaine, le Ge-stell, le dispositif ; de l’autre, une description sociologique des caractères du système technicien à partir d’un idéal-type wébérien. Et comme le souligne Maurice Weyembergh , « le lecteur apprend plus sur la technique dans sa concrétude chez Ellul que chez le philosophe ».

Enthousiasmé par la lecture de L’Idéologie Allemande, le jeune Ellul prit contact avec des travailleurs communistes. Grande fût sa déception de trouver des interlocuteurs plus soucieux de la ligne du Parti que d’herméneutique marxiste. S’il entretint par ailleurs des relations avec des militants socialistes bordelais, non seulement il ne s’inscrivit pas au PCF en 1934 (ni jamais du reste), comme on a pu le lire abondamment dans la presse lors de son décès , mais à cette date il militait activement au sein d’une mouvance non-conformiste stigmatisée comme « profasciste » par l’intelligentsia stalinienne.

Faisant déjà de l’impuissance de la politique face à l’emprise technoscientifique, le cœur de leur doctrine, Ellul et Charbonneau ont incarné la fraction la plus individualiste, libertaire, Girondine/régionaliste, fédéraliste et écologiste du mouvement personnaliste. Leurs profonds désaccords avec Emmanuel Mounier (1905-1950) les ont marginalisés au sein d’un courant lui-même minoritaire dans la société française des années trente.

Résolument hostile aux « soldats politiques » fabriqués à la chaîne par le nazisme et le stalinisme, sans pour autant se reconnaître dans l’individualisme libéral à l’américaine, le jeune Ellul a lui aussi cherché une troisième voie. Au soir de sa vie, il a surtout gardé l’impression d’avoir grandi dans un monde terrible. Deux guerres mondiales, les horreurs de la guerre d’Ethiopie, la guerre civile en Espagne, la Shoah, la guerre totale combinant des techniques de destruction toujours plus sophistiquées avec le tréfonds de la barbarie humaine... Et partout le triomphe universel de l’Etat Moloch !

Impossible de comprendre pleinement son rapport au politique en faisant l’impasse sur ce contexte historique particulièrement traumatisant. On sait par exemple qu’après le sociologue Lewis Mumford (1895-1990) , George Steiner a, lui sur un mode romanesque, suggéré l’idée d’une défaite morale des Alliés qui auraient repris à leur compte les objectifs de puissance militaro-industrielle des nazis.

Mais la proposition selon laquelle « en définitive Hitler a bien gagné la guerre » figure déjà chez Ellul en 1945 , et elle n’a rien d’une affirmation de circonstances puisqu’elle sera réitérée tout au long de son œuvre. « Le modèle nazi s’est répandu dans le monde entier ». Qu’est-ce à dire sinon que le vaincu a littéralement corrompu le vainqueur ? Que pour vaincre le régime hitlérien, les démocraties se sont moralement condamnées en voulant combattre le mal par le mal, autrement dit en s’engageant sans réserve dans le culte de la puissance technicienne.

Et l’on aborde ici l’essentiel de sa pensée : la technique, c’est à dire la recherche du moyen absolument le plus efficace dans tous les domaines, constitue la clé de notre modernité. En substance, l'homme croit se servir de la Technique et c'est lui qui la sert. L’homme moderne est devenu l’instrument de ses instruments, pour parler comme Bernanos. Le moyen s’est transformé en fin, la nécessité s'est érigée en vertu, la culture technicienne ne tolère aucune extériorité.

Nous vivons non pas dans une société post-industrielle mais dans une société technicienne. La « société technicienne » - celle dans laquelle un système technicien est installé- tend de plus en plus à se confondre avec le « système technicien »: produit de la conjonction du phénomène technique (caractérisé par l’autonomie, l’unicité ou l’insécabilité, l’universalité et la totalisation) et du progrès technique (défini par l’auto-accroissement, l’automatisme, la progression causale et l’ambivalence). Mais il faut préciser que la première n'est pas réductible au second, et qu'il existe des tensions entre les deux. Le système technicien est à la société technicienne ce que le « cancer » est à l'organisme humain.

S'il se livre généralement à une analyse critique, non pas de la Technique en soi, mais de l'idéologie techniciste, on trouve aussi dans son oeuvre des éléments pouvant conforter sa réputation de technophobe, jugeant de la technique à partir de présupposés métaphysiques. Il s'agit alors d'une technique personnifiée, hypostasiée, assimilée à une puissance, voire à un monstre. Ellul hésite parfois entre l’idéaltype wébérien à simple vocation heuristique et une sorte de fétichisation de la technique.

Parmi les « techniques de l'homme », la Propagande - dont on retrouverait aujourd’hui certains traits sous le nom de Communication - a très tôt retenu son attention. En tant que sociologue, il la décrit comme absolument nécessaire à l'intégration de l'homme moderne dans la société technicienne ; en tant que chrétien, il la considère comme un obstacle au règne de « la Parole ».

La Propagande fait entrer la politique dans le monde des images et tend à transformer le jeu démocratique en exercice d'illusionnisme. La distinction classique entre l'information (la vérité) et la propagande (le mensonge) pour être rassurante n'en est pas moins extrêmement fragile. La première ne constitue pas, en soi, une garantie contre la seconde. L'information est même la condition d'existence de la propagande puisque l'opinion publique n’est qu’un artefact - Ellul l'écrit dès 1952( ) et qu'elle est fabriquée par l'information avant de servir de support à la propagande. Il est faux de croire que plus l'individu est informé, mieux il résiste à la propagande. En outre, dans le cadre d’une société technicienne, et non pas, en soi, même l’information comporte une dimension aliénante.

Autre affirmation scandaleuse, la propagande vise en premier les citoyens les plus cultivés et les plus informés: les intellectuels. Plus on a de chaînes, plus on est sensible à leur manipulation! Cette métaphore fait aujourd'hui penser aux chaînes de télévision alors qu'elle pourrait s'appliquer aux générations d'intellectuels fascinés par divers régimes totalitaires.

La propagande est nécessaire pour le Pouvoir, mais aussi pour le citoyen. L'information dans une société technicienne étant forcément complexe, pointilliste et catastrophiste; la propagande ordonne, simplifie et rassure... Il s’établit donc une complicité entre propagandiste et propagandé...

Le diagnostic tient en deux propositions: 1) pas de démocratie sans information mais pas d'information sans propagande ; 2) pour survivre la démocratie est condamnée, elle aussi, à faire de la propagande. Or, par nature, la propagande est la négation de la démocratie. L'objet de la propagande (la démocratie) tend alors à s'assimiler à sa forme (la propagande, par essence totalitaire), car l'instrument n'est pas neutre. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise propagande, au plan éthique, mais des propagandes efficaces ou non, au plan technique.

Mais la propagande, en supprimant la faculté de choisir, ne risque-t-elle pas de corrompre le fondement même de l’art gouvernemental ? Quelles sont les conséquences dans le champ politique du primat des moyens sur les fins ?

Dans une société technicienne, la politique relève du Nécessaire et de l'Ephémère. Les gouvernants s'agitent pour conserver les apparences d'une initiative abandonnée en réalité aux techniciens. Avec des accents très wébériens, Ellul stigmatisait l’évacuation du politique par le fait bureaucratique, l’inversion du modèle théorique d'une administration soumise à l'autorité des élus, avec désormais l’efficacité pour seul critère de légitimation.

La société technicienne implique par ailleurs une confusion du politique et du social. Tout est politique mais la politique n'est qu'illusion. La politique s'est substituée à la Religion, l'Etat moderne a pris la place de Dieu. La souveraineté populaire n'est qu'un mythe et le suffrage universel s’avère incapable de sélectionner de bons gouvernants et de contrôler leur action. Il est aussi illusoire de croire au contrôle du peuple sur ses représentants qu'à celui des élus sur les experts. L'Etat technicien est par essence totalitaire, peu importe sa forme juridique et sa couverture idéologique.

La nuit tous les chats sont gris ! Véritable leitmotiv d'Ellul depuis les années 30 : en face du fait déterminant -l'universalité de la technique- les particularités politico-institutionnelles doivent être considérées comme secondaires. D'où son indifférence à l'égard du conflit est/ouest, son refus de choisir une forme de dictature contre une autre puisque tous les régimes poursuivent des fins identiques: l'efficacité, la puissance...

Autrement dit, la combinaison de l'Etat moderne et de l'idéologie technicienne rend la politique non seulement illusoire mais dangereuse. Pourtant, loin d’un plaidoyer en faveur d’un apolitisme - tout aussi illusoire - qui n’aurait pour conséquence que de renforcer l’emprise de l’Etat, le message d’Ellul vise à réhabiliter les vertus de la résistance personnelle face au Léviathan. Pour l'homme, exister c'est résister. Il faut donc développer les « tensions », l’un des maîtres mots du vocabulaire personnaliste, contre toutes les tentatives totalitaires d'intégration sociale. Il convient en somme de réinventer une démocratie qui « a disparu depuis longtemps ».

Et l’on touche ici à l’un des aspects les plus problématiques de son rapport au politique. Alors qu’il se réclamait d’un « réalisme politique à ras de terre », en raison d’une vision par trop idéaliste de la démocratie, il renonçait à distinguer ses manifestations empiriques - forcément imparfaites - des régimes parfaitement totalitaires.

Au lieu d’admettre avec le politiste Robert Dahl la dimension potentiellement révolutionnaire de la doctrine démocratique car jamais pleinement réalisée, ou avec Claude Lefort son caractère essentiel d’indétermination, son invention permanente, son inachèvement structurel, il semblait considérer la polyarchie comme une sorte de totalitarisme larvé. La vérité même de la démocratie moderne se dérobant alors sous ses yeux.

Mais en réalité, ce qu’Ellul refusait au plus profond de lui, c’est la part de violence, fût-elle une violence prétendant à la légitimité, contenue dans toute forme de pouvoir politique. La violence comme moyen spécifique, comme ultima ratio, non seulement de l’Etat mais du politique dans son entier. La politique qui a pour seul enjeu la puissance et obéit à des lois impitoyables qu’il est dangereux d’ignorer.

Lui qui insistait sur la fonction catalytique des chrétiens, sur ce rôle irremplaçable de brebis au milieu des loups, lui qui prônait bien plus que la non-violence - la non-puissance - ne pouvait se résoudre à partager l’admiration de Weber pour ce personnage des Histoires Florentines déclarant qu’il fallait féliciter ceux qui avaient préféré la grandeur de leur Cité au salut de leur âme. Or selon Ellul, à la différence d’un Machiavel, on ne peut créer une société juste avec des moyens injustes. Le Mal ne saurait engendrer le Bien, y compris en politique.

Contrairement à son image de ratiocineur réactionnaire et technophobe, il considérait la société moderne - à bien des égards - comme plus satisfaisante que toute autre. C'est donc au nom d'une vérité transcendante que, face au « désordre établi », il en appelait à une « révolution nécessaire », d’inspiration libertaire mais l’homme réel étant ce qu’il est, Jacques Ellul ne croyait pas en l’instauration d’une société anarchiste, réservant ainsi son espérance d’une libération authentique pour le royaume de l’au-delà.

Patrick Troude-Chastenet

Professeur de science politique à l’Université de Poitiers
Directeur des Cahiers Jacques-Ellul
Président de l’Association Internationale Jacques Ellul

09:52 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans MAÎTRES A PENSER ET A VIVRE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

01/06/2010

Savoir prendre d’importantes décisions !

“Le Seigneur guide les pas des justes...” Psaume 37.23tree blossom

Avant de prendre une décision susceptible d’affecter votre vie, considérez les trois conseils suivants : et ne voyant toujours pas venir Samuel, seul habilité à offrir le sacrifice qui garantirait la victoire, le et ne voyant toujours pas venir Samuel, seul habilité à offrir le sacrifice qui garantirait la victoire, le roi Saül décida de prendre la place du prophète et d’offrir à Dieu son propre sacrifice. Lorsque Samuel apparut, une semaine plus tard, et exigea de lui une explication, Saül ne put que répondre piteusement : “J’ai vu les Philistins assemblés... et je me suis senti obligé de...” (1 Samuel 13.12 TP). Il avait succombé aux pressions de la foule qui l’entourait. Samuel lui répondit alors : “Tu as agi comme un insensé... maintenant sache que ton règne ne durera pas...” (1 Samuel 13.13-14). La volonté divine doit s’inscrire dans la manière d’agir de Dieu ; ne courez donc pas plus vite que Lui !

2- Assurez-vous que le moment d’agir est opportun. Dieu affirme : “J’ai mis devant toi une porte ouverte,
que personne ne peut fermer...” (Apocalypse 3.8). Si vous ouvrez une porte, c’est à vous de faire en sorte qu’elle demeure ouverte, mais lorsque Dieu en ouvre une, “personne ne peut la fermer” ! Vous n’avez donc pas besoin de manipuler qui que ce soit ou de manigancer quoi que ce soit pour la maintenir ouverte : il vous suffit de la franchir, tout simplement !

3- Souvenez-vous du principe de conduite, qui est basé sur l’utilisation de l’accélérateur autant que des freins. L’équipe missionnaire de l’apôtre Paul essaya par deux fois d’entrer dans une ville de leur choix, et par deux fois “le Saint-Esprit les en empêcha...” (Actes 16.7). Avez-vous déjà essayé d’apprendre à l’un de vos enfants à conduire ? Quelle est la première pédale dont vous lui avez enseigné l’utilisation ? Celle de l’accélérateur ou celle des freins ? Il lui faut bien sûr comprendre d’abord comment se servir de la dernière. Sinon, mieux vaut qu’il remette à plus tard l’apprentissage de la conduite d’une voiture ! A mesure que vous apprendrez à connaître Dieu, vous vous rendrez compte qu’Il vous guide autant en vous empêchant d’agir dans certaines circonstances qu’en vous poussant à agir dans d’autres !

Bob Gass.

17:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans LES BLOGS AMIS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

Il est le Dieu de la vie !

Pour les saducéens, soutenir la foi en la résurrection ne peut être pris au sérieux. Ils entreprennent ainsi de montrer à Jésus que la vision matérialiste d’une vie après la vie est absurde. L’histoire de la veuve qu’ils inventent le montre. Mais, pour faire leur réfutation, il aurait suffit de donner à cette femme deux maris seulement, qu’elle en ait eu sept n’ajoute rien au raisonnement. L’exagération montre l’ironie et le mépris des saducéens envers les pharisiens.

Jésus ne soutient pas cependant cette conception matérialiste. Il le leur concède sans détour : il est impossible de réduire la vie après la mort à une continuation de la vie terrestre. Dans l’au-delà, on ne se marie pas, on n’est pas mariés comme on l’est sur la terre, on est alors comme des anges dans les cieux. Le mariage ne se termine pas complètement avec la mort, il est transfiguré, spiritualisé. Finalement, les saducéens ont commis la même erreur que les pharisiens en se servant eux aussi d’anthropomorphisme et de rationalisme.

En somme, Jésus s’éloigne d’un code de Loi détaché de la vie, répondant à tout de façon intemporelle et presque inhumaine. Il nous invite au contraire à entendre un Dieu qui invite à la rencontre, un Dieu qui parle aux hommes dans leur histoire personnelle et particulière. Le Seigneur s’adresse à chaque homme et le nomme. Il est le Dieu de la vie, le Dieu des vivants, le Dieu qui fait vivre. La résurrection n’est pas un concept, une idée qui décrit et explique l’au-delà, mais un don fait à tous ceux qui veulent vivre de la vie de Dieu. Maintenant. Car la vie ou la mort se joue dans la rencontre avec le Dieu de la vie, maintenant. Nous sommes ainsi invités à faire l’expérience inouïe qu’au cœur de toutes les morts où nous nous sommes laissés enfermer, l’appel à la vie de Dieu nous rejoint et nous sauve.



Frère Dominique.

17:19 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

LE BLOG EST UN RETOUR EN SOI.

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Au début, je voulais parler chaque jour de ma pratique éducative. De mon approche des Jeunes et de leurs problématiques parfois inextricables. Puis, les mois venant, mon discours se transforma en une sorte d'évangélisation quotidienne.
N'avais-je plus rien à exprimer sur le social qui forme la trame de notre Vie ? Si, bien-sûr ce ne sont point les sujets qui manquent.
Il arrive pourtant ce phénomène étrange qu'on ne peut masquer sur un Blog. La vérité sur ce qui sous-tend les moindres bruissements de l'âme.
Oui, écrire ouvre une porte inattendue sur le reflet que nous sommes.
Bien-sûr, comme dans toutes communications sur la toile, l'image est amplifiée voire déformée. Et pourtant, une certaine métaphore de votre être reste suspendue dans vos mots.
Pourquoi suis-je soudain parti vers la spiritualité alors que, ce Blog n'y était pas destiné ?
Je me suis posé cette question en relisant l'ensemble de mes textes. Ils parlent de Dieu sans vraiment se préoccuper des problèmes réels de société. Serais-je devenu Mystique, loin des tumultes Humains ?
Non pas. Je m'aperçois simplement et en toute humilité que mon action éducative ne peut être dissociée de ma Foi.
Figurez-vous que je m'en suis aperçu voilà quelques jours seulement. Pourquoi ? Car, je vis chaque jour auprès d'ados qui ne veulent pas entendre parler de Christ. Donc, je me tais et dans ce silence essaie de Témoigner de ma Force et Joie de vivre au sein de leurs désespérances.
Donner un souffle d'espoir aux Jeunes qui pensent que tout est fini avant de commencer...
Évidemment, vivant ainsi depuis de années, sans jamais faire de prosélytisme. Mais en remettant debout des ados qui s'écroulent ; je ne pensais pas que ma Foi fut aussi essentielle.
Je comprends mieux désormais mon entourage étonné, bien souvent.
N'as-tu donc jamais peur de cette violence ? Non , jamais pourquoi ? Comment peut-on avoir peur de jeunes qu'on aime tels qu'ils sont...
La peur vient d'un manque d'Amour envers les autres !
Et en mon for intérieur, je me dis que je ne suis pas seul.
Voyez-vous un Blog permet une certaine introspection.
Et je comprends mieux maintenant à la fois les admirations et les rejets. Je ne voulais parler que du militantisme de notre équipe et surtout des actions d'autrui. Et me voilà, au fil des pages à communier des mers profondes qui m'animent.
Je sais que parfois la perception est tronquée. Un super éduc, un type sympa, un homme d'une grande spiritualité chrétienne... Et pourtant !
Et pourtant, la réalité est bien différente. Je ne suis qu'un pauvre type qui tente au mieux d'aimer en vérité son prochain. Même s'il est lointain. Je suis ce pauvre hère qui pousse des colères homériques quand les choses ne tournent pas rond.
Rien de plus humain qu'un humain, n'est-ce pas ?
Je suis ce pauvre type qui tente de vivre son amour de Christ au quotidien. Je suis le ringard des ringards. Le gars qui s'est forgé sa morale selon les injonctions de sa conscience. Celui qui ne veut pas que ses écrits ne collent guère à sa peau d'homme. Celui qui gueule contre le racisme, l'intégrisme, le sexisme et tous les magmas de l'intolérance déclarée.
Je suis un impulsif qui maîtrise ses colères contre la connerie et qui n'y parvient pas toujours. Je suis l'éducateur capable de mettre un coup de poing à un jeune qui me manque de respect...
Je suis ce que je ne suis pas.
Et ce Blog me permet cette introspection aux tréfonds de mon être.
Tous les actes, les gestes que j'effectue au quotidien ont une signification.
La conviction d'être aimé de Dieu et de l'Aimer au-delà de Tout.
Oui, même dans mes violences je garde cette couleur d'amour et de tendresse pour les plus meurtris.
Le Blog est une confession publique. Une réconciliation avec soi-même. Mais, n'est-ce pas justement l'endroit le plus égotique qui soit ?
Parler de soi, comme une évidence, n'est-ce point dangereux ?
Cela peut le devenir si nous passons notre temps à regarder gonfler notre nombril. Mais, ce qui est enrichissant est de partager son humanité avec autrui. Cette introspection devient alors réveil du coeur qui sommeille. Et la lumière jaillit peu à peu dans les lettres, les phrases et tout se met à penser.
Oui, un Blog est un mirifique instrument de confidences à la fois personnelles et universelles. Le risque est de se trouver avec un visage autre. Certains ont même poussés les investigations en me nommant gourou ou superman. Je ne suis rien d'autre qu'un chrétien qui vit son Amour de Dieu et de la Vie, malgré les adversités et qui veut en Témoigner. C'est tout. Et cela dans le respect absolu des convictions autres. Je viens seulement de constater que mon existence n'aurait pas pris cette tournure sans ma Foi.
Je serais probablement mort après la mort de ma mère. Et après, tant de soucis, d'épreuves à surmonter. Mais, j'ai choisi le combat fraternel envers toutes Injustices. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est mon Blog quand je le relis... Et c'est vous lorsque vous me lisez avec tant d'Amour...et de patience.
Vous m'envoyez les étoiles sur lesquelles je navigue depuis longtemps sans savoir qu'elles ont guidées ma Vie.
Le Blog, c'est vraiment le retour en soi pour donner aux autres ce qu'on possède d'intime non ? Et vous comment ressentez-vous les écrits qui chaque jour forgent votre esprit ?
 
 
Bruno LEROY.

17:11 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans CHRONIQUE DE BRUNO LEROY. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |