10/04/2007
LE SENS DU DÉBAT SUR INTERNET.
08:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans HOMMES POLITIQUES. | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
12/03/2007
François Bayrou et la Foi.
« Je n’ai pas choisi de croire, je l’ai seulement accepté »
« Depuis l’âge de quinze ans, la petite fille Espérance chère à Péguy ne m’a jamais lâché. » Pour François Bayrou, « le plus précieux chez un être humain, le plus important, c’est la capacité d’aimer. »
« J’ai cru très tôt et j’ai aimé croire. Il y avait une messe du petit matin, en semaine, que je devais servir, à laquelle j’assistais seul, le plus souvent. Pour aller de la maison à l’église, je coupais court à travers champ et j’aimais ce rendez-vous solitaire du petit matin. J’aimais cette présence et ce silence. Et tout cela s’est construit peu à peu, sans épreuve, sans nuit de doute, comme une évidence. »
« La foi est une grâce. C’est un cadeau gratuit, pour lequel il convient de dire merci. Sans doute suis-je naturellement un esprit religieux. Je vais à la messe et, dans la vie de tous les jours, je prie. J’aime le Notre Père et le Je vous salue Marie. J’aime que ces prières aient été dites des milliards de fois depuis des siècles par des femmes et des hommes pour qui elles étaient le suprême recours. Enfin, je médite avec ceux qui ne sont plus là et qui sont encore là, les morts présents dans notre vie aussi forts, plus forts peut-être que les vivants. »
« Dans le domaine de la foi, je ne suis ni un savant, ni un clerc, ni un exégète. Je suis un petit et je veux le rester. En politique, je suis un responsable : je dois justifier ce que je dis, ce que je crois, ce que je propose, ce que je fais. En religion, je ne prêche pas, je ne me donne pas en exemple, je ne suis pas un modèle : je fais seulement partie du peuple des croyants, je suis de la base la plus basique, je me tiens au fond de l’église, sans parler. »
« La foi n’arrête pas la pensée, elle la convoque, elle la suscite et elle l’entraîne ! Et à mes yeux la pensée ne chasse pas la foi, elle l’invite ! Vous ne pouvez pas croire avec la moitié de vous-même. La foi est faite pour être comprise et habitée. Et spécialement parce que toute religion suscite une anthropologie, une conception de l’homme. Par exemple, ce n’est pas rien de penser la communion des saints. Cette idée chrétienne qu’une personne peut assurer le salut d’une autre personne ! Si l’on accepte cette idée, cela veut dire que personne n’est étranger à l’autre, à son frère, à son prochain. »
« La vraie problématique de notre temps n’est pas celle de l’avoir, mais celle de l’être. Ce qui fait le malheur des temps, c’est l’absence de raisons de vivre ou de donner sa vie. Ce sont des choses qui concernent plutôt l’âme que la raison. Et le mal de l’âme provoque les maux de la raison. D’où vient le succès des sectes ? D’où vient la vague des drogues ? D’un manque immense qui trouble l’entendement, le discernement, et embourbe l’homme dans des dépendances où la raison se perd. Le spirituel assumé ouvre et libère la raison, la pousse à comprendre toujours plus profondément. L’intelligence, la logique, le sens critique, tout l’être humain est ainsi invité à s’assumer dans toutes ses dimensions de liberté. »
« Qu’est-ce d’autre que l’idée du bien sinon une boussole donnée pour nous guider, pour discerner la vérité ? Cette boussole, qui nous l’a donnée ? Au contraire, le Mal, le vrai Mal, ce n’est pas seulement quand la barbarie triomphe. Le mal absolu, c’est lorsque le Mal n’est plus perçu comme un mal. C’est lorsqu’il échappe à la conscience, comme le virus qui ne suscite plus d’anticorps. »
17:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans HOMMES POLITIQUES. | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
La poésie, pour vivre « le coeur réglé comme une vigne ».
François Bayrou entretient un rapport singulier, intime avec la poésie. Elle lui est musique et méditation, signe de piste et de vie.
« Un… deux. Un, deux, trois » : c’est ainsi que la plupart des orateurs testent un micro. François Bayrou préfère l’exercice poétique. Par exemple, le « Booz endormi » de Victor Hugo, qu’il affectionne particulièrement : « Booz s’était couché de fatigue accablé », « Vêtu de probité candide et de lin blanc » jusqu’à « l’heure tranquille où les lions vont boire. »
Vers « contraints » ou vers libres, François Bayrou aime et a étudié les poètes classiques, a étudié et aime les Grecs et les Latins. Il vit des histoires d’amour avec les poètes modernes, s’attache à découvrir les contemporains. Ses amis affirment qu’il sait par cœur toutes les fables de la Fontaine. « Mon père, dit François Bayrou, me les apprenait pendant qu’on chargeait le foin, dans la cour de notre ferme. » Il peut réciter, dire, des vers de Victor Hugo, Virgile, Louis Aragon, Racine, René Char, Charles Péguy, Paul Eluard, Pindare, Charles Baudelaire…
La « fonction poétique », parole où, selon le linguiste Roman Jakobson, s’approfondirait « la dichotomie fondamentale des signes et des objets », est étrangère au goût que porte François Bayrou à l’art poétique. Sa vision du poète, fidèle à l’étymologie grecque, le porte à considérer son œuvre comme création de vie, accouchement et invention de mondes nouveaux, en lutte à mots ouverts contre l’instinct de mort. Louis Aragon a donné ce titre à l’un de ses poèmes : « Les mots m’ont pris par la main. »
Croise-t-on souvent des martins-pêcheurs en Béarn ? « Les martins-pêcheurs au ciel jaune et rose Cousent le printemps au-dessus des toits Où leur vol léger en passant se pose Aux créneaux neigés Que les vents nettoient » François Bayrou décrit ainsi son village des Pyrénées : « Au-dessus de l’horizon, la montagne est bleue. Elle est une présence que l’on guette, un décor où certains jours, avec certaines qualités de lumière, on peut compter chaque arbre, distinguer chaque rocher. On a l’impression que la plaine vient s’allonger au pied même de la montagne, comme un hommage, comme une amitié. »
Evoquant Pasteur, qui découvrit le vrai de la vie, François Bayrou le met en correspondance avec Baudelaire : « La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles. »
Discourant sur l’ordre et la liberté, il cite Eluard pour qui l’on peut vivre « le cœur réglé comme un cercueil » ou « le cœur réglé comme une vigne ». Le goût de la poésie, chevillé comme une vrille et battant comme un cœur, dit le choix sans appel de François Bayrou.
Ses amis racontent encore l’étrange rite auquel se prête chaque année François Bayrou : un « dîner de poésie » dont la règle impose aux convives de ne s’exprimer qu’en récitant des vers. Y-déclame-t-on l’Aragon de « La rose et le réséda » : « Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât. »
François Bayrou y dit-il sa fable préférée de Jean de La Fontaine où la passion des mots justes et de leur musique rejoint la passion de la justice et le combat politique : « Les animaux malades de la peste ». Où l’on crie « haro sur le baudet ». Et dont la morale pourrait avoir été écrite hier, "bloguée" ce matin :
« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
17:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans HOMMES POLITIQUES. | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation, action-sociale-chretienne, spiritualite, poesie | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |