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25/05/2011

COMBATTRE SA TIMIDITÉ.

09:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans PSYCHOLOGIE., QUESTIONS D'ADOS., SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

19/05/2011

Les réactions des adolescents à la contrainte.

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 L'inacceptation des contraintes éducatives courantes recouvre très souvent une opposition à certaines circonstances que le jeune n'a jamais pu admettre. N'a-t-on pas noté que le second né d'une famille, du fait de sa place de second, avait dans beaucoup de cas un tempérament de révolté. La cause profonde de sa révolte, c'est d'avoir manqué la première place et d'être toujours coiffé d'un aîné qui précède et s'intercale entre les parents et lui ; mais les manifestations de son humeur rebelle seront multiples et ne paraîtront pas spécialement dirigées contre l'aîné. La cause oubliée, l'attitude générale restera :le pli sera pris.

Les réactions de l'adolescent à la contrainte seront, on le voit, plus faciles à comprendre, si l'on prend la peine d'étudier toute sa situation affective. Quelles que soient les origines reculées de la révolte, nous devons considérer ce qui l'alimente dans le présent. Bien entendu, tout ce qui rappelle la situation traumatique initiale est de nature à raviver la colère et la rancune. Bien des jeunes insurgés cherchent surtout à éprouver l'amour qu'on leur porte, parce qu'ils ont souffert, un jour, de se croire privés de cet amour dont tout être a besoin pour vivre. Il y a des révoltes normales et nécessaires qui visent à de justes conquêtes. Mais il y a aussi des révoltes à l'état pur, qui ne visent à rien du tout et traduisent seulement un état de malaise qui apparaît, chaque fois que l'individu peut se croire injustement lésé ou souffre de la vanité de ses efforts et se sent impuissant à obtenir la satisfaction de désirs dont il n'a parfois lui-même qu'une notion imprécise. L'inacceptation des contraintes imposées du dehors ne vient pas forcément de la nature de ces contraintes ; elle peut venir d'un sentiment de gêne intérieure, dont l'individu cherche à se débarrasser par une manœuvre de diversion dirigée contre l'autorité extérieure, prise comme bouc émissaire. Il est plus facile en effet, et moins inquiétant, de s'attaquer à un ennemi concret et connu, qu'à un ennemi invisible qui est au fond de nous et dont nous n'arrivons même pas à nous dissocier complètement. Ce sont les êtres qui vivent dans la plus grande dépendance affective qui ont sans doute le plus violent besoin de se livrer à des démonstrations insurrectionnelles, sans cesse renouvelées parce que toujours inefficaces. Celui qui se montre le plus insubordonné en paroles est parfois celui qui est le moins capable de se refuser à faire ce qu'on lui demande. Car il y a, parmi les révoltés, toute la catégorie des révoltés verbaux qui tirent en général de leur rébellion le maximum de désagrément, à l'inverse des révoltés passifs qui disent toujours " oui " et n'en font qu'à leur tête. Cela correspond à cette tendance à retourner cette agressivité contre soi, que l'on rencontre chez beaucoup de personnes chez qui existe une certaine tension agressive qu'elles sont incapables d'utiliser vraiment contre d'autres, par crainte et par culpabilité. Les réactions d'excessive docilité à la contrainte peuvent être factices et dissimuler quelque calcul hypocrite ; mais elles procèdent souvent d'un certain infantilisme moral qui se traduit par une véritable impossibilité de concevoir la désobéissance à l'adulte. Ce dernier a, somme toute, trop bien réussi dans sa propagande ; il n'a pas permis à l'adolescent d'imaginer un idéal plus élevé que la soumission et, du même coup, il l'a retenu au stade du nourrisson qui n'est capable de rien par lui-même, sans l'aide, ou tout au moins l'approbation, de la grande personne. L'initiative, l'énergie, l'imagination, l'invention, l'originalité, le dynamisme se trouvent dévalorisés. L'esprit critique ne saurait se développer ; et il ne saurait être question de savoir se conduire seul, un jour, dans l'existence. Rien n'est plus faux en l'occurrence que l'affirmation commune " Pour apprendre à commander, il faut savoir obéir ". En effet, il serait dangereux de se réjouir d'une docilité si grande qui va tout à fait à l'encontre du but essentiel de l'éducation : apprendre aux jeunes à se passer de ses éducateurs. Il est sans doute difficile à l'adulte de fomenter une révolte contre sa propre autorité ; aussi bien n'est-ce pas ce qu'on lui demande ! Le jeune passif a besoin d'être encouragé et incité à donner en chaque circonstance son avis personnel, que l'on se gardera bien de contrer brusquement, même si l'on est pas tout à fait d'accord avec lui. Mais il y a là toute une éducation à entreprendre qui souvent a été gâchée, dans les débuts, par la fâcheuse et trop fréquente tendance à se substituer au jeune en toutes circonstances, sans lui laisser acquérir le sens et l'autonomie de sa personnalité.

Tout adolescent revendique inconsciemment mais légitimement, le droit de rester un être autonome. Rien ne peut le blesser plus que l'idée qu'on lui témoigne un amour intéressé. D'où cette attitude de défense si fréquemment rencontrée chez les adolescents qui se veulent " durs " et s'accrochent désespérément à une formule qui montre bien au fond leur faiblesse : " on ne m'aura pas ". Ils s'efforcent par cette affirmation ( qui est une sorte d'engagement vis-à-vis d'eux mêmes ) de consolider leur résistance. Ils ne se défendent pas seulement contre l'humiliation de céder, mais contre la déception sentimentale. L'essentiel pour eux est d'être assurés qu'on s'intéresse à eux pour autre chose que pour les " avoir ". Ils se méfient d'ailleurs en général des déclarations et des démonstrations ; ils préfèrent souvent les chefs qui se montrent fermes et stricts, avec une bienveillance réelle mais tacite, à ceux qui se prétendent d'emblée leurs amis et font appel aux ressources de la plus séduisante persuasion. " On ne m'aura pas" ne signifie pas tellement " on ne me fera pas céder ", mais plutôt : je ne me laisserai pas prendre à la duperie des sentiments. Malgré l'apparence, c'est une attitude plus affective que rationnelle. Le rôle de l'éducateur avec ces " durs " n'est pas tant de les enchaîner que de les libérer d'eux-mêmes. Seuls, des adultes vivant des convictions et valeurs humaines sans les imposer mais par une cohérence de vie, deviendront les modèles identificatoires salvateurs dont les jeunes éprouvent une criante nécessité et qu'ils cherchent désespérément dans certaines stars de la télévision ou joueurs de football dont le quotient intellectuel est rarement élevé. Le drame de notre société est de manquer cruellement de personnes ressources dont les adolescents pourraient puiser quelques pensées pour forger leur personnalité. Notre devoir est de prendre la relève en devenant des combattants de l'Amour et de l'Espérance et en leur inculquant le sens du militantisme pour un monde meilleur. Ils deviendront alors des rebelles de l'Amour dont notre société manque tragiquement.

 

Bruno LEROY.

12/02/2011

Se respecter soi-même et se faire respecter des autres.

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L'affirmation de soi et de sa différence prend toujours le visage du refus et de l'opposition. Dès l'âge de deux ans, l'enfant sait dire non. Il met son entourage à l'épreuve et enregistre les réactions qu'engendre l'exercice de sa fragile autonomie. Il peut, par son entêtement, paralyser les projets de toute la famille, faire perdre patience à ses parents, obtenir parfois de guerre lasse ce qu'on lui refusait, centrer toute l'attention sur lui au détriment de ses frères et soeurs. L'adolescence est, on le sait, une autre période privilégiée pour exister en s'opposant. Il faut tout de même du temps, souvent jusqu'à l'âge adulte, pour parvenir à la véritable capacité de dire " NON ", sans blesser l'autre et sans culpabilité, simplement se respecter soi-même et se faire respecter des autres.

S'affirmer positivement ou afficher refus et résistance sont deux façons d'atteindre l'identité personnelle et de la manifester. L'incapacité d'emprunter l'une ou l'autre voie, chez un adulte, est signe d'une maturité inachevée. Affirmation et refus prennent racine dans l'individu et lui permettent de se poser différent face à l'autre. Mais l'autre contribue aussi à façonner l'identité en jouant le rôle de miroir et en reflétant à l'individu sa propre valeur.
C'est le cas de l'amour maternel et paternel, de l'amour du couple ou de l'estime qui se développe entre collègues de travail. Ces relations sont normalement marquées par l'acceptation mutuelle.
Cela n'implique pas, tout le monde le sait, que les partenaires soient toujours d'accord ni qu'ils partagent les mêmes goûts et les mêmes vues sur tout .. Mais cela signifie que chacun est accueilli et apprécié comme il est de façon globale et positive. On peut dire à l'autre son désaccord, le reprendre, l'encourager à repousser une limite ou à combattre un défaut. C'est une autre façon de lui refléter qu'on croit en lui et qu'on désire qu'il grandisse davantage en devenant pleinement lui-même. La confiance est contagieuse lorsqu'elle révèle à un être tout ce qui l'habite et lui tend la main pour lui ouvrir la porte de son destin.

Rêvons d'une société où notre confiance serait force de persuasion avec ce regard d'amour qui fait grandir l'autre en son humanité afin qu'il puisse s'affirmer face à la rudesse d'un monde qui néglige mortellement nos individualités. Rêvons d'une humanité libérée et faisons en sorte que nous aidions à cette libération par notre confiance donnée avec amour à ceux et celles dont les pas hésitant demandent qu'on les soutienne dans leur titubation vers leur affirmation.

Bruno LEROY.

03/05/2006

QUESTIONS D'ADOS.

Je suis amoureuse, mais j'ai peur de la relation sexuelle car, pour moi, elle est synonyme de saleté. Je ne comprends pas d'où vient ce sentiment et que puis-je faire?


La relation sexuelle est un lien entre deux personne: vous et votre ami.

Vous, comment vivez-vous dans et avec votre corps? Quelle image en avez-vous? Que vous en a-t-on dit? Votre ami respecte-t-il votre corps et le sien?

Une sexualité sans âme, sans lien peut créer un sentiment de saleté. Avez-vous vécu des choses qui vous donnent cette sensation? En avez-vous vues? Peut-être pouvez-vous en parler à quelqu'un de confiance?

Distinguez les "pratiques" sexuelles du lien affectif et physique entre deux personnes qui s'aiment; lien qui se construit lentement et dans la confiance. Avez-vous pensé à consulter dans un planning familial? On peut y parler de contraception, mais aussi d'autre chose.

Prenez votre temps, vous n'avez rien à prouver - le fait d'être amoureux peut s'exprimer par beaucoup d'autres gestes et paroles avant de passer à la relation sexuelle complète.


Brigitte de Werra, conseillère conjugale.

11:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

30/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

La religion peut-elle commettre des actes immoraux (à travers les humains)?


Le terme " religion " est abstrait; il indique qu'il y a un système de repères qu'on appelle religion x ou y, car les religions sont nombreuses. La plupart des religions proposent des attitudes et des comportements idéals, et si l'on vivait parfaitement ces idéaux, évidemment beaucoup de problèmes de ce monde seraient en principe réglés. Ce sont les sujets humains qui sont à l'origine de leurs actes, et leur religion doit en principe les aider à poser des actes moralement bons. Mais l'humain comme sujet moral est pris dans un réseau de choix et de décisions en rapport avec autrui qui n'est jamais simple, et parfois son jugement moral est obscurci par des passions ou par manque de réflexion. Ce qui peut le conduire, malgré sa bonne volonté, à commettre des actes immoraux parfois punissables par les lois civiles sensées régler la vie en société.

Nicolas Margot, théologien et formateur.

12:09 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

23/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

Je suis un garçon de 17 ans. Je n'ai toujours pas réussi à définir mon appartenance sexuelle. Je suis attiré par des hommes plus âgés (30-40 ans). Les filles de mon âge m'attirent également. Lorsque je me masturbe, je ne peux pas m'empêcher de penser aux hommes. Que faire pour être au clair avec moi-même?


L'inconfort que vous décrivez relève du fait que vous êtes tiraillé par des positions très divergentes.

D'un point de vue jungien, deux tendances opposées cohabitent en nous: l'anima (archétype féminin) et l'animus (archétype masculin). Ces deux tendances vont se développer de manière inégale et cela en fonction du style d'éducation que nous aurons reçu.

Voici quelques hypothèses pour essayer de comprendre votre situation: il y a des chances que, dans la situation que vous me décrivez, le père fasse cruellement défaut et que les conséquences décrites en soient le résultat (l'attirance envers des hommes plus âgés). Tout se passe comme si votre animus cherchait désespérément à se développer (est-ce votre cas? je vous demande de vous interroger honnêtement à ce sujet).

La place de la mère, dans votre histoire, a probablement été trop importante, vous mettant dans une impasse. D'un côté votre anima est satisfait, d'où l'intérêt pour les filles de votre âge, et en même temps, une frayeur rappelant de manière trop forte l'empreinte de la mère. Tout se passe comme si votre anima était à la recherche d'un équilibre (est-ce votre cas?).

Les choses peuvent se compliquer encore de manière plus subtile. Quand une mère, par exemple, "porte la culotte", sous entendu est "porteuse de l'animus", alors qu'elle devrait être symbole de l'anima. Voilà une situation susceptible de troubler la sexualité d'un petit garçon, comme d'une petite fille.

Nous pourrions imaginer l'inverse, à savoir un père ayant une anima très développée, c-à-d avec des caractéristiques reconnues comme féminines (douceur attribuée habituellement à la gent féminine, intérêt pour la couture, etc.). Voilà aussi une situation susceptible de troubler la sexualité d'un petit enfant.

Les exemples ci-dessus sont caricaturaux à dessein. A vous d'entrevoir toutes les nuances possibles.

Mais alors, me direz-vous, que faire? Une thérapie me semble incontournable. Ce traitement vous conduira à un équilibre, si vous en avez la motivation, le courage et, surtout, si votre inconfort est tel qu'il perturbe votre quotidien.

Daniel Pône, analyste transactionnel en formation clinique.

09:40 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (2) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

21/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

Dieu a-t-il créé le mal?

 



Non! Dans le récit-clef de la création (qui utilise la forme d'un mythe, mais qui exprime la vérité la plus profonde sur l'être humain, la vie, le monde), au soir du "sixième jour", Dieu regarde le monde qu'il a fait et constate: "C'est très bien, et très bon".

A l'autre extrémité de l'histoire, l'Apocalypse parle d'un monde et annonce un temps où la mort, la souffrance, le deuil, la maladie, les larmes auront disparu.
Enfin, au coeur du temps, Jésus de Nazareth gué-rit malades et blessés, chasse les démons, ressuscite les morts.

Tout donc s'accorde pour dire: Dieu est l'ennemi du mal. Tout en Dieu est du côté de la vie et de l'amour.

Mais alors, direz-vous, d'où vient le mal? Autant j'étais à l'aise pour répondre à la première question, autant je suis embarrassé pour aborder la seconde. Car il semble que même pour la Bible, même pour Dieu (!) le mal soit une énigme douloureuse et, à la limite, insoluble.

Certains attribuent l'ori-gine du mal au Diable, ennemi de Dieu dès l'origine. Cette solution ne me convainct pas et ne fait que repousser la question: d'où viendrait ce diable de Diable? Aurait-il été créé par Dieu?

D'autres disent que le mal est un corps étran-ger, une sorte de cancer qui s'est mis à proliférer - sécrétant toutes les souffrances et les violences que nous connaissons - s'étant introduit par une faille du système, un "trou" dans la création. J'aime cette façon de voir le mal comme un intrus, mais ce n'est pas vraiment une explication!

Alors? Alors, je crois que le problème du mal est philosophiquement insoluble! Il doit être résolu dans l'action, dans la pratique, au coeur de l'existence: refus de la résignation, lutte pour la justice, pour une vie digne et belle même au creux de la souffrance, espé-rance et confiance contre toute forme de désespoir.
Nous avons un allié de taille: Dieu lui-même, qui lui aussi souffre du mal et se bat pour l'extirper et l'étriper! Mais avec des moyens qui nous semblent souvent insuffisants: l'amour (vrai), la tendresse (forte), la beauté (fragile)...

Pierre Genton, pasteur.

09:03 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

18/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

Comment se faire des amis quand on a 18 ans ?

 


Votre question est d'actualité. Nous vivons à l'ère de la communication, des " chats " et des amitiés virtuelles, mais, paradoxalement, la solitude grandit dans nos cités occidentales. Il est en effet plus facile de "cliquer" sur une souris et de "surfer" d'une messagerie à l'autre, comme d'un bout à l'autre de la planète, que de se "faire" des amis. La preuve, il semblerait que l'on en ait perdu le mode d'emploi.

Nous disons couramment de quelqu'un : c'est un ami. Si l'on regarde en arrière et de plus près, on est souvent surpris des "amitiés" qui n'ont pas duré. Dès lors, la question se pose : "Qu'est-ce qu'une amitié entre deux ou plusieurs personnes ? Souvent, certaines personnes passent leur temps à parler de choses superficielles. Dans ce cas, mieux vaudrait appeler ce type de relation : camaraderie. Et là, les copains et les lieux pour s'en faire, surtout à 18 ans, ne manquent pas : quartiers, écoles, sports, clubs de loisirs, paroisses, bistro-resto-discos, etc.

Par contre, on ne peut parler d'amitié que s'il y a un partage de ce que chacun a au plus profond de lui, un échange sur ses propres valeurs. Point capital aussi, ce partage doit se faire à deux ; à savoir qu'il doit y avoir réciprocité dans la confiance et la confidence. Chacun partage ce qu'il vit, sinon on risque de tomber dans une relation, qui n'est certes pas l'amitié, où l'un se livre et l'autre écoute, sans jamais parler de lui. Cela nécessite qu'il y ait une certaine affinité au niveau des idées et sur le plan de la sensibilité.

Quand on parle vraiment d'amitié, il n'y a pas de recette pour se "faire" des amis. Chercher des amis, c'est en fait chercher quelque chose ou quelqu'un pour soi. Il y a un mouvement égocentrique qui peut justement ternir une amitié, car il est orienté, non pas vers l'autre, mais vers le plaisir et les avantages recherchés pour soi.
L'amitié, en fait, ne se cherche pas. Comme l'amour, elle est donnée et naît des rencontres quotidiennes, souvent quand on s'y attend le moins. C'est sans doute pour cela que l'on dit que les amis sont rares et précieux. Et puisqu'elle est donnée, tout ce qu'il y a à "faire", c'est de recevoir ; et pour cela, savoir attendre être patient, rester ouvert, garder confiance, mettre tous les atouts de son côté pour qu'elle se manifeste, non pas en se cloîtrant chez soi, mais en fréquentant peut-être d'autres milieux, d'autres lieux, en développant d'autres activités, d'autres sports, en laissant découvrir ses qualités, ses talents.

Finalement, il est parfois plus rapide de prendre les devants, en commençant soi-même par donner son amitié, lorsque l'on se sent en affinités avec quelqu'un. Dans ce cas, c'est la qualité et la réciprocité des échanges, comme nous l'avons vu, qui déterminera si l'on est bien, tous deux, dans une relation d'amitié.

Christian Rossier, membre de l'Association suisse d'Analyse Transactionnelle, en formation.

09:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

14/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

Est-il vrai que, pour les Catholiques, au moment de l'Eucharistie, le pain se transforme réellement en corps du Christ et le vin en sang du Christ ? Si c'est le cas, il ne s'agit pas d'un mémorial, mais d'un renouvellement du sacrifice ? Qu'appelle-t-on la transsubstantiation ?


Votre question est très pertinente. Je vous renvoie aux ouvrages de Pierre Descouvemont, François Varone et Jean-Yves Leloup, dont je me suis servi pour ces quelques pistes, si vous souhaitez approfondir votre réflexion.

Dans la doctrine traditionnelle de l'Eglise catholique, en effet, le pain et le vin ne sont pas de simples éléments par lesquels le Christ vivant nous communique sa vie au moment de la communion. La Présence réelle du Christ dans le pain et le vin est une vérité que l'Eglise a toujours perçue dans l'Ecriture, comme le rappellent des personnalités telles qu'Ignace d'Antioche (+107), Irénée (+202) ou Cyprien (+258), ces témoins de la foi ancestrale de l'Eglise.

Pour s'opposer à l'interprétation purement " symbolique" de certains croyants, l'Eglise utilise à partir du XIe siècle la notion de substance. Elle signifie par là le mystère de la transformation radicale du pain et du vin au corps et au sang du Christ. On parle désormais de transformation substantielle. Cette notion philosophique de substance (qui signifie : ce qui est permanent dans un sujet susceptible de changer) sera de plus en plus utilisée, si bien qu'au IVe Concile du Latran (1215), le mot transsubstantiation entrera dans le langage officiel de l'Eglise.
Ce terme, à connotation philosophique, a l'avantage de mettre en valeur la profondeur du changement qui s'opère dans le pain et le vin au moment de la consécration, malgré la permanence de leurs apparences sensibles, ou, pour reprendre un terme philosophique, de leurs accidents. Pour les théologiens du Moyen Age, sous les apparences du pain et du vin, c'est la substance du corps et du sang du Christ ressuscité - et non plus la substance du pain et du vin - qui se trouve présente.

La messe est un mémorial de la Passion de Jésus-Christ. Non pas un mémorial inerte, comme se plaît à le rappeler P. Descouvemont, mais un mémorial vivant. En effet, la Présence réelle du Christ, pour le Catholique, rappelle que c'est avec ce corps que le Christ nous a libéré du péché et que c'est avec ce corps qu'il continue à nous sauver.
Lorsque nous communion, le Christ réalise sa promesse : "Celui qui mange ma chair et bois mon sang demeure en Moi et Moi en lui" (Jn 6,56). L'Eucharistie, c'est vraiment le Christ qui a mis sa toute-puissance au service de son amour. C'est un contact personnel et intime avec tous les membres de son Eglise (1).

Dans ce sens, vous avez raison. Il y a bien renouvellement, mais je n'aime pas beaucoup le terme de sacrifice et tout ce que cela implique théologiquement, à savoir, pour reprendre les termes de F. Varone : "la mort de Jésus interprétée comme sacrifice expiatoire, censée être renouvelée sous forme d'immolation mystique sur l'autel de la messe, pour le rachat des péchés des hommes." Comme lui, je pense que c'est de l'ordre de la malcroyance. Jésus n'est pas mort pour satisfaire un Dieu de sacrifice, mais pour "rendre témoignage à la vérité" (Jn 18,37) jusqu'au bout et à n'importe quel prix. La croix rappelle au croyant le combat vital de l'homme pour la vérité de l'homme et de Dieu ; pratique que l'on apprend, avec Jésus, à pousser jusqu'au bout s'il le faut.
C'est dans le Repas de communion, comme l'écrit F. Varone, que le croyant, "refaisant les gestes de Jésus, en mémoire de Lui, communiant par le pain et la coupe à l'existence donnée de Jésus, retrouvera sans cesse son sens de la différence, ne se laissera pas normaliser par la loi universelle du pouvoir humain, religieux ou non". Il faut comprendre, par là, que l'Eucharistie doit constituer sans cesse le croyant en anti-modèle du monde et relancer une pratique différente de celle du monde, selon le modèle de Jésus, afin d'éviter de communier qu'en apparence (2).

Parler de sacrifice, c'est donc risquer d'ignorer toute la vie et l'action de Jésus, mais également réduire le Salut à la mort de Jésus. Or, c'est oublier la Résurrection qui en est l'aboutissement. Et là, je rejoins J.-Y. Leloup qui souligne bien que Jésus a pris sur lui la souffrance du monde, mais pour sa délivrance. Or, ce n'est pas la souffrance qui nous sauve, mais l'amour à travers lequel Il va transformer cette souffrance.
Il n'y a donc ni sadisme de la part de Dieu, ni dolorisme ou masochisme de la part de Jésus, mais, comme le rappelle le symbolisme du Christ en croix souvent mal interprété : quelqu'un dont les bras et le coeur sont ouverts. C'est l'ouverture totale qui ne se préserve pas, parce qu'il y a en Lui ce feu de l'amour qui peut transformer toute chose (3).

Christian Rossier, aumônier de gymnases.

(1) Pierre Descouvemont: "Guide des difficultés de la foi catholique", Ed. Cerf, 1993.

(2) François Varone: "Ce Dieu censé aimer la souffrance", Ed. Cerf, 1990.

(3) Jean-Yves Leloup: "La montagne dans l'océan", Ed. Albin Michel, 2000

10:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |

12/04/2006

QUESTIONS D'ADOS.

A quoi sert la religion de nos jours?


Voilà une question bien intéressante. Autant par l'interrogation qu'elle soulève, que par la manière dont elle est posée.

Elle se place sur un plan résolument moderne: celui de l'utilité, du faire... C'est d'ailleurs sans doute une des causes des difficultés qu'elle traverse actuellement, et paradoxalement une de ses chances.

En effet, "à quoi sert la religion de nos jours ?", il faut répondre: "à rien".

Dans notre univers entièrement orienté vers l'action et la performance, la religion ne sert à rien. Et c'est là sa force.

Enfin quelque chose sur un autre plan que celui de l'efficacité et de la compétition.

Comme l'art et la beauté, la religion ne sert à rien au sens concret. Mais que serait le monde sans musique, sans peinture, sans poésie?

On le sait tous: l'art sert à quelque chose, mais sur un autre plan. Celui de l'Etre, de la profondeur, de l'éveil intérieur. Celui de la créativité aussi. Et quelquefois de la thérapie.

Sans vouloir trop pousser, je dirais qu'il en va de même de la religion.

Son utilité consiste à développer l'intériorité de l'humain, sa profondeur et sa verticalité. Elle sert à ouvrir son sens critique (lui donner du recul). De manière beaucoup plus basique, elle l'aide à vivre avec lui-même (il a conscience de ne pas être seul, d'avoir été voulu...), et l'aide (ou devrait l'aider) à vivre avec les autres, ce qui n'est pas une petite chose.

Mais plus loin ­ et plus fort que l'art ­ la religion sert aussi... à servir. Si elle aide l'homme à vivre, elle devrait l'aider à... aider. L'aider précisément à dépasser l'égoïsme, pour le déployer en direction de l'autre, de tous les autres... des pauvres, de toutes les pauvretés.

Il y a dans la religion, ou plus exactement dans la foi, une énergie d'amour, de pardon qui est à disposition des humains. Cette énergie est curieusement ce dont on manque le plus et ce dont on passe souvent à côté.

Virgile Rochat, pasteur.

08:57 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  del.icio.us | | Digg! Digg | |  Facebook | | | Pin it! |