11/04/2006
QUESTIONS D'ADOS.
Comment le Pape, qui se veut défenseur de la vie, peut-il condamner le préservatif, dans un monde ravagé par le SIDA?
Disons d'abord que le Pape n'a jamais employé le mot "préservatif" quoi qu'en aient dit les journalistes. Ce qui importe pour lui, ce n'est pas le latex ou autres moyens de protection, c'est le sens de ce geste qu'on appelle "faire l'amour", et ce que deviennent les personnes qui posent ce geste, avec ou sans...
Mais ne jouons pas sur les mots. Si le Pape et pas seulement lui s'oppose au préservatif, c'est pour promouvoir un autre chemin de vie et de sécurité que le "safe sex" proposé par la pub anti-sida. Le chemin d'un amour vrai, fidèle, ouvert à la vie, qui respecte la dignité de l'être humain dans toutes ses dimensions.
Un amour vrai entre deux personnes, c'est un amour capable d'aller jusqu'au don de soi, avec un partenaire unique, et de durer dans la fidélité. Un tel amour n'a pas besoin de se "protéger" autrement que par la qualité de la relation avec un partenaire auquel on peut faire confiance et qui nous fait confiance.
Imposer le préservatif, n'est-ce pas une manière de dire à l'autre: je ne suis pas sûr de toi, ou encore: je comprends que tu ne sois pas sûre de moi? Si l'on pouvait dire au contraire: avec moi, tu ne risques rien parce que pour moi tu es la seule, et moi non plus je ne risque rien avec toi, car je suis sûr qu'il ne peut y en avoir d'autre que moi. Et cela pour toujours.
Ceci dit, on sait très bien que tous les jeunes, que tous les couples qui s'aiment n'en sont pas là. Beaucoup n'ont pas la motivation nécessaire ou simplement pas le courage de vivre un amour "safe" sans préservatif. Plutôt que de risquer la mort ou seulement la venue d'une vie que l'on refusera ensuite , qu'ils acceptent de prendre les moyens nécessaires pour éviter le pire. Dans ce cas, c'est même un devoir. Plusieurs évêques l'ont dit et ils parlent aussi au nom de l'Eglise.
Il reste que c'est un pis-aller. L'amour de la vie, et l'amour de l'Amour, nous appelle à quelque chose de plus beau et de plus vrai.
Jean-Marie Pasquier, prêtre.
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10/04/2006
QUESTIONS D'ADOS.
Un ami africain s'est marié avec une asiatique et, dans quelques mois, ils vont avoir un enfant. J'ai entendu dire qu'un enfant né de ce mélange risquait d'avoir, plus tard, des problèmes psychologiques. Pouvez-vous me dire si c'est vrai ou si ce n'est que des ragots de mauvaises langues ?
La question appelle d'abord quelques remarques clarifiant la notion de métissage. On appelle métissage le mélange de races, de variétés différentes au sein d'une même espèce, et métis le produit d'un tel croisement ; c'est donc un terme d'usage général. Mais, dans l'acception courante, on tient communément pour métis l'être humain dont le père et la mère ne sont pas de même race, c'est-à-dire sont de constitutions génétiques différentes.
Sont donc tenues spécifiquement pour métissages les unions entre Blancs et Noirs, entre Blancs et Jaunes et entre Jaunes et Noirs, c'est-à-dire les mélanges des grands groupes de couleur entre lesquels se répartit l'espèce humaine. Le métissage est un mélange de "races" au sens où, selon la conception populaire, les groupes de couleur sont tenus pour tels. Ce caractère n'est pas, du point de vue biologique, un trait plus révélateur de la race qu'un autre : la forme du squelette, celle du crâne, le métabolisme, les propriétés hémotypologiques, par exemple, sont, à cet égard, tout aussi caractéristiques.
Les Blancs, les Noirs, les Jaunes ne sont donc pas des "races" (au sens biologique), mais des groupes humains (au sens sociologique) que la conscience populaire identifie par rapport à un trait physique particulier. Le métissage concerne, si l'on peut dire, des races "sociales" et non des races au sens où le mot est entendu en biologie. C'est donc un phénomène social autant et même plus qu'un phénomène physique.
De tout temps, la différence, quelle qu'elle soit, a réveillé des peurs et échauffé les esprits, voire l'imagination. Comme vous le constatez, du point de vue biologique, il n'existe pas de problèmes liés au métissage. Sur le plan psychologique, s'il peut y avoir certaines difficultés, ce serait plutôt de l'ordre d'un éventuel conflit entre cultures, valeurs et religions des parents. Un malaise, donc, entre les deux conjoints, dû à leur vision différente de la vie, de la société, de l'éthique et de Dieu. Malaise qui pourrait rejaillir sur l'enfant qui a son identité à construire.
Tout dépend, cependant, de l'impact de la culture et de la religion sur les parents. Si tous deux sont nés en Suisse ou en Europe et ont intégré depuis longtemps la culture et les valeurs occidentales, les différences seront minimes et les conflits ne seront pas plus importants qu'entre un Vaudois et un Fribourgeois, par exemple, c'est-à-dire, quasiment nuls. L'enfant ne sera donc pas déchiré entre deux cultures et son identité se construira sur les valeurs et la culture de l'endroit où il vit.
En résumé, je dirais que tout dépend de l'impact des "racines" sur les parents et de leur ouverture d'esprit. Personnellement, j'y vois plutôt un avantage pour l'enfant. En effet, il aura l'occasion de se familiariser très tôt avec la différence, ainsi que l'opportunité de puiser aux richesses des deux cultures, en vue d'enrichir sa personnalité et de favoriser, par là même, son épanouissement.
Marc Rüchti, biologiste.
Christian Rossier, membre de l'Association suisse d'Analyse Transactionnelle, en formation.
11:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : SPIRITUALITÉ DE LA LIBÉRATION. | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
08/04/2006
QUESTIONS D'ADOS.
Quels sont les causes et les symptômes de l'anorexie ?
Rien d'étonnant à ce que vous posiez cette question, car c'est précisément à l'adolescence que l'anorexie peut se manifester.
Les causes sont inconnues, pourtant l'état des recherches actuelles met en évidence un certain nombre de pistes possibles, à savoir différentes origines: comportementale, tout d'abord. Par le refus de s'alimenter, le sujet attire l'attention de l'entourage. Il apprend ainsi à manipuler plus ou moins consciemment son environnement et à obtenir les signes de reconnaissance dont il a besoin.
Une origine médicale est également envisagée: on parle du dysfonctionnement de certaines glandes du cerveau réglant le besoin de se nourrir, tout cela lié à quelques dispositions génétiques.
Une origine psychologique, finalement: le dysfonctionnement familial caractérisé par une surprotection de l'enfant, ainsi que par l'absence de limites personnelles et d'indépendance des parents - en particulier de la mère -, sont les ingrédients pour fabriquer une anorexique». La mère, dans ses erreurs d'interprétation des besoins de son enfant, va confondre besoin d'amour et de protection avec besoin de nourriture.
Pour sortir de ce dilemme, le sujet manifestera sa colère de manière détournée en refusant de s'alimenter. L'anorexie se retrouve aussi bien chez les bébés que chez les adolescents.
Quant aux symptômes qui la caractérisent, ils sont les suivants: perte de poids d'au moins 25% du poids initial, en l'absence de maladie physique pouvant expliquer la perte de poids; peur intense de devenir obèse qui ne diminue pas à mesure de l'amaigrissement; perturbation de l'image corporelle et absence de règles.
Ces symptômes se retrouvent chez 90 à 95% des femmes répertoriées dans la classe sociale moyenne à supérieure et touchent la classe d'âge des 15 à 25 ans. Notons encore que 5 à 21% des anorexiques meurent de malnutrition, d'une infection ou de troubles cardiaques.
Daniel Pone, analyste transactionnel en formation clinique.
10:15 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
07/04/2006
QUI EST DIEU ?
Dieu est-il catholique, protestant, juif, musulman, bouddhiste ou hindou ?
Le soleil est-il européen, américain, africain ou asiatique ? "Feed back" classique, mais un peu simpliste et qui risque de laisser insatisfait! Cependant, la question permet-elle une réponse satisfaisante? Que cache-t-elle, en fait?
Transférer sur Dieu notre quête de vérité est toujours une préoccupation humaine... trop humaine, et un sérieux piège. Il n'y a pas de réponse évidente à une question qui ne s'adresse pas à nous. Il faudrait lui demander ce qu'il en pense.
Bien entendu, chaque religion "révélée" pourra prétendre s'approprier la réponse en la lisant dans l'histoire de SA révélation particulière. Mais les réponses seront différentes, voire contradictoires, et le problème ne sera pas résolu. Parce que Dieu ne se "résout" pas, ne se fond pas, dans nos formulations. C'est déjà un élément de réponse : Dieu n'est jamais réduit à nos définitions ni à nos institutions ou à nos pratiques.
En ce sens, il n'est ni juif, ni chrétien, ni musulman, ni bouddhiste, ni hindou. Ce serait nous enfermer nous-mêmes en des symboles et des codes toujours trop étroits et indignes de notre grandeur.
D'un autre point de vue, pourtant, Dieu peut bien se découvrir chez le juif, le chrétien, le musulman, le bouddhiste ou l'hindou. Et tant mieux! Encore une fois, cela nous libère de nos prétentions asphyxiantes.
Voici la position de deux auteurs qui s'expriment à 2500 ans de distance. L'un philosophait dans la Grèce Antique, l'autre fut maire adjoint de Jérusalem et a traduit en français la Bible hébraïque, les Evangiles, le Coran...:"Dieu est jour et nuit , hiver et été, guerre et paix, abondance et famine. Il se transforme comme le feu mêlé d'aromates : chacun le nomme à son gré" (Héraclite)
"On tue Dieu en lui collant des étiquettes, on tue Dieu en le faisant juif, on tue Dieu en le faisant chrétien, on tue Dieu en le faisant musulman, on tue Dieu en parlant de monothéisme. (...) Dieu lui-même est athée. Dans la mesure où athéisme veut dire absence de "theos", nous devons tous être athées puisque "theos" dérive de Zeus..." (André Chouraqui).
Franck Le Vallois, théologien.
10:22 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : SPIRITUALITÉ DE LA LIBÉRATION. | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
06/04/2006
Suis-je homosexuelle?
J'ai 17 ans et je me sens très attirée sexuellement par certaines de mes copines. Ça me trouble. Suis-je homosexuelle?
La sexualité, dans le développement humain, a une place prépondérante. Freud en a fait la base de sa théorie psychanalytique. Le complexe d'Oedipe en est la clé de voûte. Cette relation triangulaire entre papa, maman et moi sera un point déterminant dans l'identité sexuelle d'un enfant, d'un adolescent, pour trouver son apogée chez l'adulte.
Il est facile d'observer les attirances d'un petit garçon pour sa maman et d'une petite fille pour son papa. Pour que l'enfant trouve son équilibre et son identité sexuelle d'adolescent et d'adulte, il devra entendre ses parents lui dire que papa et maman sont mariés et qu'il n'est pas question pour lui de se marier avec l'un ou l'autre de ses parents. Il recevra ainsi l'encouragement à trouver, plus tard une femme ou un mari pour lui-même. L'enfant aura donc à vivre une intense frustration contenue et comprise par les parents.
A partir de là, il n'est pas difficile d'imaginer les distorsions multiples qui peuvent s'en suivre si l'un ou l'autre des parents n'est pas au clair sur sa propre sexualité, et les conséquences possibles sur l'identité sexuelle de l'enfant.
Qu'en est-il de l'adolescent et de son "homosexualité"? Celui-ci va vivre, en plus de ce que je viens de décrire, les métamorphoses de son corps et en sera troublé. Il éprouvera le désir de découvrir les nouveaux plaisirs que son corps lui procure. Il sera donc aussi attiré par des adolescents du même sexe. Nous appelons cette période celle des "amitiés particulières". La fille éprouvera la craintes de voir son corps se transformer. Le garçon, d'avoir ce que nous appelons dans le jargon psychologique des "pollutions nocturnes", etc.
Tout se passe comme si l'adolescent, avant de se déterminer pour un(e) partenaire sexuel(le), avait besoin d'expérimenter un partenaire du même sexe. Rien donc d'anormal à l'attirance que vous décrivez. Elle le sera à partir du moment ou la personne en souffrira, témoignant ainsi, entre autre, d'un Oedipe mal résolu.
Dans ce cas, la psychothérapie sera le traitement de choix pour sortir de l'impasse.
Daniel Pone, analyste transactionnel en formation clinique.
10:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
05/04/2006
L'ALCOOL ( dans notre rubrique : Questions d'ados ).
J'ai 18 ans et je sors tous les week-ends avec mes amis. On est une très bonne équipe de copains et on s'entend bien ensemble: le seul problème c'est que nous buvons de l'alcool à toutes nos rencontres. Toutes les fins de soirées, je finis ivre. Cette situation ne me dérange pas énormément, car sur le moment je m'amuse beaucoup. ça ne pose également pas de problème dans ma vie professionnelle et familiale. Je ne bois pas d'alcool la semaine, mais je me fais quand même du souci pour ma santé... Est-ce que je suis un alcoolique avec deux ivresses par semaine? Quelles sont les conséquences de ces ivresses sur ma santé? Je fais également de la course à pied et j'aimerais savoir si ces ivresses influencent mon endurance?
Vous avez raison de vous faire du souci pour votre santé. Même si votre consommation d'alcool le week-end n'a aujourd'hui pas d'influence négative sur votre vie familiale et professionnelle, elle n'est pas sans risque: tout d'abord, il y a les dangers immédiats liés à l'état d'ivresse: risque de coma, d'hypotermie en cas de très forte ivresse, risque accru d'accidents, qu'il s'agisse de chutes ou de conduite automobile, risque accru de bagarres ou d'autres comportements non contrôlés (par exemple relations sexuelles non protégées), et risque à moyen terme de développer une tolérance.
Par tolérance, on entend l'adaptation du cerveau à l'alcool: il s'adapte effectivement à fonctionner avec de l'alcool, ce qui fait que la personne ne ressent plus les mêmes effets et qu'il lui faudra toujours plus d'alcool pour ressentir une sensation d'ivresse, ce qui à long terme est susceptible d'engendrer une dépendance à l'alcool.
L'alcool pénètre très rapidement dans l'organisme et touche pratiquement tous les organes. Nul doute que vous serez moins performant pour la course à pied un lendemain de fête, car tout le corps utilise son énergie à éliminer le poison que représente l'alcool pour lui.
Pour en savoir plus sur les effets de l'alcool et quelques trucs pour vous aider à maîtriser votre consommation, je vous invite à consulter l'adresse suivante:
http://www.sfa-ispa.ch/Prevention/francais/alcooltrop/intro.htm
Corinne Follonier, SFA-ISPA.
10:20 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
04/04/2006
J'ai de la peine à dire non.
J'ai de la peine à dire non. Pourquoi ? Comment exprimer mon refus?
Voilà probablement une question que pas mal de personnes se posent et à laquelle il est difficile d'apporter une réponse.
J'ai une proposition à vous faire. Imaginez l'espace de quelques minutes que je refuse de répondre à votre question. Fermez les yeux et faites confiance à vos impressions. Laissez émerger les émotions, les sensations... Peut-être ressentez-vous de la tristesse, de la colère, de la déception...
Et maintenant vous me faites part de toutes ces émotions et sensations avec toute l'intensité nécessaire! Exemple: "Quel culot! Mais pour qui il se prend! En tout cas..." Voilà un exemple de colère clairement exprimée et sans ambiguïté.
Mais revenons à la question initiale. Dire non c'est prendre des risques, par exemple de ne plus être apprécié, de se voir étiqueté de mauvais caractère, d'être mis de côté. Ça y est le mot est lâché: "mis de côté". C'est bien là la peur que chacun de nous traverse au moment où il s'agit de dire non. Pourtant dire non est parmi les choses les plus importantes qui soient.
Pourquoi dire non? Tout simplement parce que cela permet de me faire respecter et de me respecter, de m'affirmer, d'affirmer ma différence en respectant celle des autres. Dire non, c'est faire respecter mon territoire physique et psychique.
Il se trouve que cette difficulté à s'affirmer, à dire non, s'enracine dans notre plus tendre enfance. Avoir fait l'expérience très tôt dans sa vie de se taire, de ne pas exprimer ce que l'on ressent, va progressivement entraîner l'enfant dans le monde du silence. Celui-ci, pour des raisons de survie, acceptera de se taire pour obtenir le minimum d'amour dont il a besoin. Le prix qu'il aura à payer de son silence plus tard, à l'âge adulte, sera celui de la timidité, de la peur du lien, de la peur de l'autre. L'autre (à savoir toute personne ressentie comme figure d'autorité: papa, maman, professeur, copain, etc.) étant vécu inconsciemment comme le censeur.
Mais alors, me direz-vous, comment dire non? C'est d'abord créer un lien avec mon interlocuteur en le regardant et en le reconnaissant comme une personne. C'est m'affirmer sans agressivité. C'est dire clairement mes besoins et entendre ceux de l'autre. C'est avoir la capacité de négocier; c'est-à-dire: jusqu'où suis-je prêt à céder du terrain sans me sentir envahi.
Dès lors, bon courage sur le chemin de l'affirmation.
Daniel Pône, analyste transactionnel en formation clinique.
11:39 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/04/2006
Dieu est Dieu, nom de Dieu!
Pourquoi le Dieu de la Bible est-il représenté comme jaloux, colérique, guerrier?
"Dieu est Dieu, nom de Dieu!" tonnait Maurice Clavel il y a quelques années. Dieu est Dieu : il est celui qui toujours nous échappe, nous surprend, nous rencontre là où nous ne l'attendons pas. Même - et peut-être surtout! - si l'on croit le connaître de longue date.
Ainsi, c'est vrai, la Bible nous présente des images d'un Dieu jaloux, parfois, guerrier, aussi; elle parle souvent d'un Dieu capable de colère plutôt que colérique. Qu'est-ce à dire ?
Au travers de ces images, c'est d'abord l'amour de Dieu pour son peuple et pour l'humanité qui cherche à s'exprimer. Tel un amoureux passionné, Dieu s'engage entièrement dans l'histoire d'amour qu'il propose à l'humanité. Mais comme ce projet ne saurait se vivre hors de la liberté de l'humanité - on n'aime pas sous la contrainte -, cette relation est parfois brisée. A ce choix des êtres humains répond alors la jalousie, expression de l'amour blessé de Dieu.
Mais ces images témoignent aussi de la confiance et de l'espoir infinis de Dieu. Parce qu'il croit en l'humanité, Dieu attend d'elle qu'elle agisse de manière vraiment humaine. La solidarité, le respect du plus faible et la justice sont alors les gestes espérés par lesquels l'amour pour Dieu se concrétise. Que ces signes viennent à manquer, et c'est alors l'heure de la colère.
Parce qu'il nous libère en vue d'une générosité incroyable, Dieu refuse de fermer les yeux sur tous les instants où nous laissons le dessus à la petitesse, au mépris, à l'injustice et à la guerre sous tous les masques que cette dernière sait revêtir. En ce sens, Dieu peut alors apparaître comme le guerrier contraint à prendre les armes par la haine de ceux qui ignorent ou qui rejettent les exigences de la justice. Mais même en ce cas, sa parole se veut ouverture, rappel ultime de la vocation de l'humanité.
"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même", disait Jésus. Seulement cet amour n'a rien des petites sucreries pieuses que l'on cherche trop souvent à faire passer pour le nec plus ultra en matière de vertus religieuses. Et Jésus offre sa vie, comme si l'amour de Dieu pouvait aller jusqu'à retourner sa colère contre lui-même. Pour que nous ne puissions jamais oublier que l'appel à l'amour reste inséparable de l'exigence de la justice.
Car Dieu est Dieu, nom de Dieu!
Pierre-André Bettex, pasteur.
20:35 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans QUESTIONS D'ADOS. | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |