05/09/2006
Amour humain et amour de Dieu.
"L’expérience de l’amour humain est ce qu’il y a de moins inadapté pour suggérer l’amour tel qu’il est vécu en Dieu. Car, même s’il est encore très « naturel » et tel qu’on puisse en décrire les composantes de façon simplement phénoménologiques, il se meut déjà en direction de son terme ultime, il est à la racine de lui-même désir d’aimer comme Dieu aime, et capacité d’être transfiguré par l’Esprit pour s’accomplir selon sa vocation.
Certes il n’approche que de très loin le désintéressement absolu de l’amour divin, mais, si mêlé qu’il soit de passion égoïste qui l’incurve sur lui-même, on peut discerner en lui une lumière qui, dans le crépuscule de son matin, n’est pas autre que celui du soleil éternel. Il n’y a pas deux soleils ; il n’y a pas deux amours.
Si l’amour humain peut conduire à l’amour divin, c’est qu’il en est une manifestation, même s’il n’a guère conscience encore de sa noblesse et s’il ne sait pas qu’il devra être transfiguré.
C’est pourquoi il m’est permis d’inviter le fiancé, ou l’époux, ou l’ami, à entendre comment bat le meilleur de son cœur : il entendra un écho du battement du cœur de Dieu. L’amour est pauvreté, dépendance, humilité."
09:05 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
04/09/2006
Une Parole d'autorité qui Autorise.
Jésus est à Capharnaüm, ville cosmopolite de la Galilée des nations. Il enseigne probablement dans la synagogue, lieu de rassemblement des juifs pieux. Ici comme à Nazareth, son interprétation de la Thora surprend « parce que sa parole est pleine d’autorité ». Le terme « exousia » que nous traduisons par « autorité », implique que celui qui l’exerce est mandaté par Dieu. La conscience de sa mission unique donne à Jésus une totale assurance et une parfaite liberté. Il n’a que faire de répéter les commentaires des rabbis réputés : il parle en tant que Fils, en tant que Verbe incarné, qui récapitule et accomplit en sa Personne toutes les paroles authentiques que l’Esprit a inspirées aux prophètes pour préparer sa venue.
Même si l’enseignement de Jésus se situe en continuité avec les écrits et la tradition de la première Alliance qu’il porte à leur achèvement, la nouveauté et l’originalité de sa prédication sont telles, qu’elles ne pouvaient pas manquer de susciter des réactions. Non seulement parmi les responsables religieux qui s’inquiètent de l’orthodoxie de ce rabbi hors norme, mais aussi dans le camp du Prince de ce monde. Jusqu’à la venue de Jésus, le démon ne se sentait pas directement menacé par les discours prophétiques ; par contre le ton change avec ce rabbi de Nazareth. Aussi l’interpelle-t-il vivement par la voix d’un homme « possédé par un esprit démoniaque ». Fidèle à sa stratégie préférée, le Prince de ce monde demeure ambigu aussi bien dans la partie interrogative que dans la partie affirmative de son intervention, cherchant avant tout à jeter le trouble dans le cœur de l’assistance.
« Que nous veux-tu ? Où veux-tu nous entraîner avec tes beaux discours ? Cherches-tu à nous égarer hors du chemin que nous ont tracé nos pères dans la foi ? » Voilà de quoi semer le doute dans l’assemblée qui avait été « frappée » par l’enseignement de Notre-Seigneur.
« Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu » : l’insistance sur le savoir semble insinuer que Jésus cacherait sa véritable identité. Quant à l’expression « le Saint de Dieu », elle a dû faire l’effet d’une bombe, jetant un grand trouble parmi les témoins. Le démon ne lésine pas sur les moyens pour discréditer Jésus aux yeux des juifs pieux et le faire soupçonner de blasphème, voire de folie. Cherche-t-il par la même occasion à faire tomber dans l’orgueil ce rabbi dont la parole pleine d’autorité le dérange ? Ce n’est pas impossible, car même si les titres qu’il décline sont véridiques, le démon ignorait la véritable identité de Jésus.
Peut-être aussi l’expression utilisée par l’ennemi est-elle une formule de défi lancée dans le contexte d’un combat singulier, tel qu’il se déroulait dans le cadre des exorcismes de l’époque. Chacun des antagonistes cherchait à prononcer le nom et à dénoncer les pouvoirs occultes de l’adversaire, afin de prendre autorité sur lui. Jésus ne rentre pas dans ce genre de stratégie ; il n’a pas besoin de dévoiler l’identité du démon qui l’agresse, pour le maîtriser. Il se contente de « l’interpeller vivement », lui impose le silence, et le somme de quitter le possédé, par la seule « exousia » de sa parole. Le résultat ne se fait pas attendre : le démon est obligé de lâcher sa victime et disparaît sans un mot.
L’effroi fait suite à la stupeur parmi les témoins, qui se posent la question de l’origine de « cette parole » qui « commande avec autorité et puissance aux esprits mauvais » ? Cette interrogation traverse l’Evangile de part en part, et rejoint tous ceux qui se risquent à s’exposer au « Dabar » de Dieu, à sa « Parole-événement ». Aujourd’hui comme hier, l’enseignement de Jésus nous bouscule dans nos « habitudes religieuses » et oblige nos démons intérieurs à trahir leur présence. « Que nous veux-tu, Jésus ? Ne vois-tu pas que la culture occidentale a rejeté ton Evangile ? Sans doute es-tu le Saint de Dieu ; mais nous ne sommes que de pauvres hommes comme tous les autres, et nous devons adhérer aux orientations de notre temps sous peine d’être exclus de notre groupe social. Ne viens pas nous demander l’impossible ! »
Ne reconnaissant pas celui qui vient nous visiter, nous demeurons prisonniers de nos peurs, de nos impuissances et des filets du Malin, alors que le Tout-Puissant vient personnellement à nous en son Fils unique, pour nous offrir la délivrance et nous recréer à son image. Si nous pouvions croire vraiment en la présence réelle et agissante de Notre-Seigneur dans sa Parole et ses sacrements, nul doute que notre vie serait radicalement transformée. Nous serions animés non plus par l’esprit du monde, mais par « celui qui vient de Dieu ; ainsi nous prendrions conscience des dons que Dieu nous a faits » (1ère lect.), et nous pourrions le servir dans la paix, la joie et la liberté des fils - que nous sommes.
« Prends patience avec nous Seigneur, Père très saint, Dieu de "tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour" (Ps 144). Renouvelle-nous dans l’Esprit Saint, car "personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu sinon l’Esprit de Dieu" (1ère lect.). Lui seul peut nous donner d’accueillir pleinement la Seigneurie de Jésus, lui seul peut nous faire "connaître la pensée du Christ" (Ibid.) et nous donner la force d’y conformer notre vie. Nous pourrons alors te rendre grâce et te bénir, annonçant aux hommes "la gloire et l’éclat de ton règne" (Ps 144), que la Résurrection de ton Fils a inauguré en ce monde ».
Père Joseph-Marie
19:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
RÉFLEXIONS SPIRITUELLES...
Nous sommes le temple du Saint-Esprit | ||
"Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes. Car vous avez été rachetés à grand prix. Honorez donc Dieu dans votre corps." 1 Corinthiens 6.19-20
Mais avec tous les avantages qu’apportent ces technologies, il faut bien reconnaître qu’il y a souvent du moins bon… On me demande parfois ce que je pense des jeux vidéos. Et c’est une question fort pertinente. Car aujourd’hui, on a depuis longtemps dépassé l’ère de Mario et compagnie. On voit apparaître des jeux étonnants de réalisme, et aussi étonnants de violence. Entre Mario Kart et Grand Theft Auto, il y a tous les échelons possibles, de sorte qu’il est impossible de donner la liste des jeux « trop violents ». Et le niveau de violence n’est pas tout, il faut aussi considérer le temps qu’on y passe. Si on fait « game over » aux examens parce qu’on a passé tout son temps devant un écran, il faut se poser des questions… Et que dire de la télévision ? Un film romantique finit bien lorsque les deux héros du film quittent leurs conjoints pour se mettre ensemble. Et on appelle ça une belle histoire. La Bible appelle cela de l’adultère. La télévision fait ouvertement l’éloge de toutes sortes de comportements desquels Dieu veut nous protéger. Lorsqu’un voix s’élève contre ces choses, on la dit intolérante ! Je pourrais continuer à dénoncer ceci et cela, mais il ne s’agit seulement de dénoncer, il faut apporter autre chose, une autre manière de vivre. Cette manière de vivre, c’est celle qui consiste à honorer Dieu dans ce qu’on fait, car nous ne nous appartenons pas nous-mêmes. Notre existence nous donne l’illusion que nous nous appartenons nous-mêmes, alors qu’en réalité, nous appartenons aux choses qui nous captivent. Nous appartenons à nos passions. Quels sont tes passions ? Qu’est-ce qu’elles font de toi ? Est-ce qu’elles te construisent, ou est-ce qu’elles te détruisent ? | ||
Phil |
19:10 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
Qu’est-ce qui prouve que Dieu existe ?
Lorsque je faisais mes études de philosophie, l’un de mes profs de fac était un disciple de St Thomas d’Aquin : un dominicain très érudit du XIII siècle qui, dans l’un de ses livres, proposent rien moins que… des preuves de l’existence de Dieu ! J’avais 19 ans, des questions « existentielles » plein la tête et lorsque j’ai su qu’un tel bouquin existait, je n’ai fait ni une, ni deux : j’ai acheté – pas cher et d’occasion - ces « preuves »…
Autant vous dire que j’ai été déçu : certes la mécanique intellectuelle est bien huilée, le raisonnement solide mais, franchement, je suis resté sur ma faim. J’ai eu comme l’impression que ces « preuves » étaient des preuves « a posteriori ». Autrement dit, elles ne « marchent » vraiment que si on a déjà basculé du côté de la foi.
Un peu plus tard, toujours en préparant ma licence de philo, j’ai découvert un autre philosophe : Emmanuel Kant pour qui la foi ne peut pas être un savoir de type scientifique. Autrement dit, on ne trouve pas Dieu au bout d’une équation !
Voilà qui m’a plutôt séduit car, réfléchissons un peu : s’il était possible de « prouver » que Dieu existe, nous serions toutes et tous « obligé » de croire en lui. Dieu serait une évidence devant laquelle il n’y aurait qu’à s’incliner. C’est un peu comme si, lorsque j’ai rencontré ma femme, j’avais été obligé de l’aimer, comme si je n’avais pas eu le choix ! Triste amour qui plongerait ses racines dans l’obligation, dans l’évidence scientifique.
L’amour, pour être vraiment l’amour, suppose la rencontre de deux libertés. Si je n’ai pas le choix de croire ou de ne pas croire en Dieu, Dieu risque vite de devenir un tyran. Or, Dieu n’est pas un despote, il est l’Amour. C’est par amour que Dieu décide de ne pas s’imposer à la conscience de l’homme. Dieu aime trop l’homme pour le contraindre : il le laisse totalement libre de le suivre ou de le rejeter, quitte à ce que l’homme fasse un très mauvais usage de cette liberté.
J’aime cette formidable « humilité » de Dieu qui ose devenir fragile entre les mains de l’homme, qui ose prendre le risque que l’homme l’ignore…
La plus belle preuve de l’existence de Dieu ? Son humilité et le choix incroyable qu’il fait – par amour – de renoncer à sa toute puissance…
« Seul un moi vulnérable peut aimer son prochain », affirme le philosophe Emmanuel Lévinas.
19:06 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
A l'écoute de la Parole.
Ecouter, début de la prière chrétienne. Ecouter qui ? Dieu. Et pourquoi ? Car le propre de Dieu est de parler, de nous adresser la parole. Alors, pour entrer en relation avec lui, commençons par l'écouter.
Écoute, Israël
« Écoute, Israël : Unique est le Seigneur, le Seigneur notre Dieu ! Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton c?ur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Livre du Deutéronome, chapitre 6, versets 4-5)
La prière chrétienne s'enracine dans la tradition juive. Elle y trouve son fondement (Jésus a appris à prier comme tous les juifs de son époque) et elle s'y nourrit encore aujourd'hui (pensons aux psaumes). Cette citation du Deutéronome est l'affirmation centrale de la foi juive. C'est une prière dite quatre fois par jour par les juifs. Elle est connue sous le nom de « Shema, Israël » (littéralement, écoute Israël).
Cet appel à l'écoute renvoie à l'évidence première que Dieu parle aux hommes. Le premier chapitre de la Genèse ne nous raconte-t-il pas que Dieu a créé le monde par sa Parole ? Oui, pour les chrétiens comme pour les juifs, l'écoute de la parole de Dieu est le début de l'entrée dans la vraie vie. « Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi-même et ta postérité, en aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix et t'attachant à lui ! » (Livre du Deutéronome, chapitre 30, verset 20)
Celui-ci est mon fils, mon aimé. Écoutez-le.
Qui parle ainsi ? Une voix qui sort d'une nuée (gros nuage épais) et s'adresse à Pierre, Jacques et Jean, trois hommes qui suivent depuis plusieurs mois un autre homme, Jésus de Nazareth. (Evangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 7). Ecouter Jésus, c'est écouter Dieu, le Père, qui nous parle par son fils.
Saint Jean traduira cette certitude avec ces mots :
« La parole a pris chair parmi nous
elle a planté sa tente
et nous avons contemplé son éclat
éclat du fils unique du Père
plein de tendresse et de fidélité».
(Evangile selon saint Jean, chapitre 1, verset 14)
Ainsi, entrer en relation avec Jésus, c'est d'abord commencer par l'écouter. Ecouter ce qu'il nous dit et, en priorité, ce qu'il nous dit dans ce que nous relatent les Evangiles.
Écoute, mon fils, l'enseignement du maître, ouvre l'oreille de ton coeur !
« Écoute ». Tel est aussi le premier mot de la règle de saint Benoît, le grand fondateur de la vie monastique. Que font les bénédictins si ce n'est, selon leur propre devise, prier et travailler. Et pour eux, comme pour nous, cela s'apprend. Comment ? Par quelle pédagogie ? La réponse est simple : par l'écoute d'un maître spirituel qui, lui-même, a commencé à écouter, etc.
Ce dernier type d'écoute rejoint un autre aspect essentiel de la prière chrétienne : l'écoute de ce que l'Esprit Saint peut nous dire. En effet, si nous qualifions certains maîtres de « spirituels », c'est parce que leurs paroles nous conduisent à écouter l'Esprit Saint, celui-là même qui animait Jésus. Seul l'Esprit Saint peut nous faire entrer aujourd'hui dans la prière. Saint Paul ne l'écrivait-il pas aux Romains :
« Prier comme il faut, nous ne savons pas le faire. Mais le Souffle (l'Esprit Saint) lui-même intercède pour nous dans des gémissements indicibles. »
(Lettre de saint Paul aux Romains, chapitre 8, versets 26-27)
Et cet Esprit, nous l'avons tous reçu le jour de notre baptême.
Concrètement, que faire ?
- Durant les jours qui viennent, tenez ouvertes vos oreilles. Prenez le temps d'entendre ce qui se dit autour de vous, ce que les gens vous disent... sans tout de suite répondre ! Ecoutez, d'abord. Dans la vie quotidienne. Cela rejaillira ensuite dans la vie de prière.
- Consacrez du temps à l'écoute de la Parole de Dieu dans la Bible. Ecoutez Dieu qui demande de l'écouter ! Cela rejaillira ensuite dans la vie quotidienne.
- Consacrez aussi du temps à l'écoute d'une oeuvre d'art : de la musique bien sûr, mais aussi une peinture, une sculpture... Toute forme d'art qui aide à trouver une attitude d'écoute (décentrement de soi) et non de cérébralisation (centrement sur soi).
Thierry Lamboley, sj |
19:00 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
03/09/2006
Qu’est-ce qui prouve que Dieu existe ?
Pour celui qui a l’habitude des preuves dans le domaine des savoirs scientifiques, il faut avouer que la réponse spontanée est négative! Rien ne prouve l’existence de Dieu, si j’entends par là une procédure de vérification expérimentale qui me permettrait de poser sa réalité comme on a pu poser celle du radium ou des ondes hertziennes. Mais si Dieu se vérifiait comme un objet du monde, il serait tout simplement une idole! Un Dieu contrôlable et manipulable, exactement ce que le peuple hébreu voulait se donner avec le veau d’or…
C’est par le témoignage ...
Il faut donc commencer par changer de registre, d’ «ordre», dirait Pascal. Alors je me rends compte qu’il y a des réalités, et ce sont même les plus précieuses, qui viennent à nous moins par démonstration que par témoignage : il faut rencontrer des témoins pour pouvoir affirmer la réalité de l’amour, ou de la justice ; c’est aussi par le témoignage de mes parents que je connais ma date de naissance, que je sais qui est mon père, qui est ma mère, sans que j’ai besoin habituellement pour cela des tests de l’ADN ! Non seulement j’ai besoin de témoins, mais il faut encore, de mon côté, que se creuse une oreille qui écoute, que je fasse confiance à la parole d’un autre et que je me rende disponible pour recevoir son témoignage, à travers les signes parfois minimes qu’il m’en donne.
Mais alors, quand il s’agit de Dieu, que de témoins et de témoignages viennent à notre rencontre! Il y a les mystiques de toutes les religions, il y a les prophètes et les sages d’Israël, les saints de la foi chrétienne. Il y a surtout Jésus de Nazareth, venant inscrire dans notre histoire les gestes de Dieu et traduire en mots audibles et en actes visibles sa Présence : «Qui m’a vu a vu le Père».
Seul l’amour comprend l’Amour
Alors je pressens que le monde, ma propre existence, la vie de mon intelligence et de ma conscience, les désirs de mon cœur, toutes ces réalités que je n’ai pas constituées, qui me sont données, pointent toutes silencieusement vers un Donateur. Qu’elle sont elles aussi des signes et des témoins d’un Autre. Et que peut-être il appartient à l’Amour d’être discret, de ne pas s’imposer, de demander le recueillement de l’esprit et l’ouverture du cœur pour pouvoir se manifester. Seul l’amour comprend l’Amour.
Marguerite Léna |
10:04 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
02/09/2006
Dieu a-t-il un plan sur moi ?
Si la question consiste à savoir si ma vie est écrite d’avance quelque part au ciel dans un grand livre, la réponse évidemment est non !
Le christianisme ne croit pas à la prédestination, ce serait nier la liberté humaine… S’il s’agit de croire que Dieu à un projet sur moi, alors, la réponse est oui ! Dieu a forcément un « bon plan » pour moi ! Quel est-il ? Que je sois heureux, tout simplement !
Mais pas un bonheur de pacotille, pas un bonheur facile, pas le bonheur sirupeux que la pub nous propose à crédit : non, le « vrai » bonheur qui consiste à Le connaître, Lui « le seul vrai Dieu », Lui qui est l’Amour, Lui qui, comme le disait si bien un grand jésuite, le Père Varillon, « n’est qu’amour ».
Et, à la limite, peu importe les chemins concrets que nous empruntons pour marcher vers ce bonheur-là. Dieu ne décide pas à ma place : ce n’est pas Lui qui va choisir si je vais devenir médecin, aviateur ou menuisier ! Dieu m’appèle simplement à Le suivre, c’est à dire à suivre la voie de l’amour.
C’est cela, la « vocation » : être appelé (du latin « vocare ») par Dieu. Et ce n’est un « truc » réservé aux prêtres, aux moines ou aux religieux : nous avons toutes et tous une vocation.
Autrement dit, Dieu nous appelle tous à faire quelque chose de notre vie. S’il fallait prendre une image, on pourrait dire que Dieu donne la direction au vent qui gonfle les voiles de notre existence ; mais le bateau, c’est nous qui le construisons. Cela veut dire que c’est nous qui trouvons, qui inventons les moyens concrets de répondre au désir de Dieu : à nous d’inventer notre vie, à nous de choisir notre voie, à nous de découvrir peu à peu comment nous pouvons donner forme concrète au « plan » de Dieu sur nous…
Et le meilleur « gouvernail » en la matière, c’est notre désir. Dieu, en effet, ne nous impose pas son propre désir du dehors, comme si un beau jour, il nous tombait sur la tête ! Non, Dieu est beaucoup plus malin que ça : il parle au plus intime de notre cœur, il parle au travers de notre propre désir humain.
Si nous prenons le temps d’écouter notre cœur, de marcher vers les chemins de notre intériorité, nous allons « entendre » en nous la voix d’un désir profond ; et plus nous allons chercher à nous rapprocher de ce désir profond, à l’accomplir, plus nous allons faire la volonté de Dieu !
Nombre de grands mystiques ont découvert cette vérité cachée : Dieu nous parle au travers de nos propres désirs humains. Ce que notre cœur veut le plus ardemment, c’est ce que Dieu veut pour nous ! Finalement, le seul « plan » de Dieu sur moi, c’est que je sois heureux et que ce bonheur soit contagieux… A moi de défricher les chemins de ma propre existence.
« Ton passé n’est pas encore écrit », disait l’écrivain Jean Sulivan.
13:18 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans SPIRITUALITÉ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
01/09/2006
LE TEMPS DE L'ABSENCE.
Un homme est sur le départ, il s’apprête à un grand voyage. Il convoque ses serviteurs et leur confie ses biens. Nous ne savons pas exactement s’il répartit l’ensemble de ses biens entre ses serviteurs, mais il est clair qu’il leur donne à chacun une vraie fortune ! Même celui qui n’a qu’un seul talent n’est pas lésé.
Sans doute est-ce là une équivoque à dissiper sans tarder : ne mésinterprétons pas le sens du mot talent. Dans la parabole, le maître du domaine donne de l’argent à ses serviteurs ; il ne leur donne pas des capacités ni des aptitudes particulières, ce que nous appelons des talents. Au contraire, Jésus nous dit que ces hommes reçoivent « chacun selon ses capacités ». Le maître les reconnaissait capables de gérer cet argent car il ne leur donne aucune consigne et part sans laisser la moindre recommandation. D’ailleurs, les serviteurs prouvent que leur maître ne s’est pas trompé puisque « aussitôt » ils se mettent à l’ouvrage.
Vient alors le temps de l’absence du maître, celui où les serviteurs sont livrés à eux-mêmes. On les voit s’activer, particulièrement le troisième. Il creuse et il enfouit le trésor, dans le but de le restituer plus tard. Nous comprenons alors qu’un problème apparaît. Le maître comptait sur une compétence de ses serviteurs immédiatement exploitable pour faire fructifier son bien. Voici que l’un d’entre eux n’agit pas selon sa capacité… Que se passe-t-il ?
Le maître revient finalement de son long voyage. Il prend enfin la parole, pour le troisième mouvement de l’histoire, celui de la rétribution. Le dernier serviteur n’est pas félicité. Remarque que, lorsqu’il prend la parole, il n’évoque pas de relation entre son maître et lui : il se contente d’un portrait sévère. Il décrit son maître comme un « homme dur », qui moissonne là où il n’a pas semé et ramasse là où il n’a pas répandu le grain. Puis, clé de l’histoire, il avoue : « j’ai eu peur ».
Le maître prend à son tour la parole et confirme les observations du serviteur : « tu savais ». « Tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je n’ai pas répandu ». Mais le cœur de la comparaison n’est pas repris par le maître. Il ne se reconnaît donc pas dans l’ « homme dur ».
Ces deux éléments sont à mettre en lien. La peur a déformé le visage du maître aux yeux de son serviteur. Il a vu en lui un « homme dur », alors qu’il ne l’est pas ! Le troisième serviteur représente ainsi l’homme blessé par le péché, c'est-à-dire chacun de nous, dont la perception de Dieu est déformée. Les conséquences du péché empêchent de voir la tendresse de Dieu. Le serviteur se voit comme un esclave aliéné par un tyran. En rendant le talent qu’il a reçu, le pauvre homme cherche à se libérer de la dette de l’existence, pour être quitte avec son maître. Un peu comme un pécheur désirerait rendre sa vie et les richesses qu’il a reçues et fuir de devant la face du Seigneur. Ainsi le serviteur cherche à quitter son statut et se présente comme un simple mercenaire, un homme embauché pour une tâche mais qui bientôt partira.
Là est sans doute le drame le plus intense du péché. Le plus terrible en effet n’est pas dans l’éloignement de Dieu mais dans l’incapacité à voir qu’un retour est possible, un vrai retour, dans la plénitude l’amitié du Seigneur ! Seigneur ouvre nos yeux aux merveilles de ton amour, montre-nous ta douceur et nous cesserons d’errer dans nos solitudes. Ouvre-nous les portes de ta maison, que nous redécouvrions la joie d’être des fils.
Frère Dominique
20:55 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans BRIBES THÉOLOGIQUES. | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LES VOLEURS DE MON ENFANCE.
LES VOLEURS DE MON ENFANCE |
Sans condition, je veux effacer tout ce temps passé, torturé, violé et volé. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer des lourds silences. Sans condition, je veux recommencer, être un enfant dans mon présent, aimer, caresser et écouter. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer de l’absence. Sans condition, chante pour moi, pour finalement combler mes nuits de rêveries. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer de mes nuits blanches. Sans condition, je t’ai choisi. Tu m’as choisi. Et pour demain, tiens-moi la main. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer de la méfiance. Sans condition, dis-moi je t’aime et que ce n’est pas une illusion. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer de l’indifférence. Sans condition, j’ai pleuré, crié et prié et j’ai vu la démence de mon enfance. Pour toute ma vie, je veux oublier l’enfer de la souffrance. Sans condition, j’ai ragé, j’ai maudit et pardonné à tous les voleurs de mon enfance. Pour toute ma vie, je veux me rappeler que pardonner rend le cœur léger. Sans condition, j’ai écrit cette chanson pour sortir de ma prison. Et pour toute ma vie, je veux me rappeler de ne plus jamais y retourner. Micheline Thibault |
11:53 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN dans POÉSIE SPIRITUELLE. | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |
LES ÉVÉNEMENTS DE KTO...
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A bientôt sur KTOTV.com |
11:23 Écrit par BRUNO LEROY ÉDUCATEUR-ÉCRIVAIN | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, foi, spiritualite-de-la-liberation | Imprimer | | del.icio.us | | Digg | | Facebook | |